Modifications stucturales et sémantiques du mot français

Transcription

Modifications stucturales et sémantiques du mot français
Ne UNIVERSITÉ DES SCIENCES DE L'ÉDUCATION DE
LITUANIE
FACULTÉ DE PHILOLOGIE
DÉPARTEMENT DE PHILOLOGIE ET DIDACTIQUE
FRANÇAISES
Daumantė Strelčiūnienė
Modifications stucturales et sémantiques du mot français
Mémoire
Directrice du travail:
Lectrice V.Žvirinska
Vilnius, 2014
LIETUVOS EDUKOLOGIJOS UNIVERSITETAS
FILOLOGIJOS FAKULTETAS
PRANCŪZŲ FILOLOGIJOS IR DIDAKTIKOS KATEDRA
Semantinės ir struktūrinės prancūziško žodžio modifikacijos
Magistro darbas
Humanitariniaimokslai, filologija (04H)
Magistro darbo autorė Daumantė Strelčiūnienė
Patvirtinu, kad darbas atliktas
savarankiškai, naudojant tik darbe
nurodytus šaltinius
___________________________
(Parašas, data)
Vadovas Lekt. V.Ţvirinska
___________________________
(Parašas, data)
Vilnius,2014
TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS………………………………………………………….……………4
I.
INTRODUCTION…………………………………………………………………......…5
II.
MOT COMME SIGNE LINGUISTIQUE ……………………………………………….7
III.
MODIFICATIONS STRUCTURALES DU MOT FRANÇAIS………………………..11
1. Verlan …………………………………………………….……………………………..12
2. Sigles …………………………………..…………………………………………...…...12
3. Abréviations ………………………………………………………………………….….12
MODIFICATIONS SÉMANTIQUES DU MOT FRANÇAIS: ………………….…….14
IV.
1. Extension/ restriction du sens du mot …………………………………………………..15
2. Renforcement/affaiblissement du sens du mot ……………………………………..…...18
SOURCES INTERNES D’ENRICHISSIMENT DU LEXIQUE FRANÇAIS : ………21
V.
1. Formations morpho-sémantiques …………………………………………………..… 21
2. Archaïsmes………………………………………………………………………………23
3. Néologismes. Apparition et problématique des néologismes……………………………24
VI.
SOURCES EXTERNES D’ENRICHISSIMENT DU VOCABULAIRE. ………..….. 27
1. Anglicismes …………………………………………………………………………29
VII.
LES NÉOLOGISMES DANS LES MASS-MÉDIA. ÉTUDE PRATIQUE…………...33
1. Représentation de notre corpus formé……………………………………….……34
2. Analyse………………………………………………………………….…………37
2.1.Noms……………………………………………………………...……...……38
2.1.1
La sémantique des noms des anglicismes …………………………….....39
2.1.2
Dérivation et sémantique des noms ………………………...……..….....41
2.2.Adjectifs …………………………………………………………………...……….…..45
2.3.Les anglicismes composés …………………………………………………….….….46
2.4.Les sigles ……………………………………………………………………………….50
2.5.Dérivation des emprunts hybrides …………………………………………………..50
2.6.Les locutions anglaises …………………………………………………………….....51
VIII.
CONCLUSION ………………………………………………………………….…53
IX.
RÉSUMÉ EN LITUANIEN...........................................................................55
AVANT-PROPOS
Nous avons choisi ce thème parce qu‘aujourd'hui le phénomène des
modifications sémantiques et formelles des mots français est très actuel. Nous
allons décrire les types structuraux des mots français, et les propriétés
sémantiques des néologismes concernant la vie politique, économique et
sociale. Le but de ce mémoire consiste aussi à décrire les types stucturaux du
mot français et de présenter les modes de création des néologismes parce que le
mot sur les mass-media est indissoluble de la vie actuelle. La partie pratique
sera basée sur la description et l‘analyse des types stucturaux des mots français
et leur sémantique dans les domaines différents de la vie sociale et politique.
En utilisant la méthode descriptive et comparative, nous allons essayer
d‘expliquer l‘origine et la formation et le fonctionnement des néologismes.
I.
INTRODUCTION
Nous avons choisi ce thème parce que c’est un phénomène qui
concerne le développement du lexique, chacun de nous. En effet, le
renouvellement de la langue française est le processus actuel d'aujourd'hui. La
langue française évolue tout le temps à cause de la mondialisation ou de la
globalisation.
La communication interpersonnelle stimule la création des mots
nouveaux, refléter les nouveaux phénomènes de la réalité, pour exprimer les
sentiments et les pensées, le développement. Un processus langagier créatif et
néologique
évoque
les
formations
morpho-sémantiques,
syntactico-
sémantiques, morphologiques aussi que les emprunts (argot, anglicismes) et
cela enrichit le vocabulaire.
Donc, l'actualité du sujet de ce mémoire est que la langue française
est un phénomène toujours vif, pas figé et fixé ce qui amène à la modification
des mots français.
L'objet de ce mémoire est l'étude des modifications sémantiques et
stucturales du mots français.
L'objectif du mémoire est surtout consacré à l'analyse des
modifications et à la formation des mots français (la permanente néologisation).
La partie pratique de ce mémoire sera destinée à l'étude de la formation et du
fonctionnement des néologismes empruntés à l‘anglais.
Le but théorique est d‘étudier les modifications sémantico-stucturaux
des mots français; de déveloper le terme «néologismes» et d'expliquer leur
typologie et leurs définitions; de faire voir l'apparition et la problématique des
néologismes; le but de l‘étude pratique est de constituer le corpus de notre étude;
de repérer les mots nouveaux dans les modes d’emploi, d’établir des tendances,
d’analyser les principaux facteurs qui enrichissent la langue française et de faire
les conclusions.
Dans la partie pratique nous allons décrire les moyens de formation
des mots nouveaux; des néologismes concernant la vie sociale, politique et
économique ainsi que la mode/beauté dans les mass-média.
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Tâches de l'étude: présenter le phénomène de néologisation ; analyser des
modifications sémantico-structurales des mots français; trouver des avantages
et désavantages de cette modification.
Méthodologie,
et
méthodes
d’analyse :
la
méthode
descriptive
et
comparative.
Dans la partie conceptuelle nous allons analyser les sources
théoriques concernant ce sujet, notamment, celles de A. Niklas-Salminen, d'A.
Lehmann et de F. M.-Berthet, de M.-F. Mortureux, d'I. Timeskova, de B.
Tarkhova, de J. Pruvost et de J.-F. Sablayrolles, de L. Guilbert, de M.
D.Picone, de J. Picoche, de D. Maingueneau etc.
Pour les définitions exactes nous nous sommes servi des
dictionnaires Nouveau Petit Robert, dictionaire Larousse, Le dictionnaire
d‘anglicismes et d‘anglomanie de Michel et le dictionnaire d‘Internet
www.larousse.fr. En nous appuyant sur les idées de A. Niklas-Salminen, de
Marie-Françoise Mortureux, et d‘Alise Lehman et Françoise Martin-Berthet
nous allons expliquer les moyens de formation des mots nouveaux qui
enrichissent la langue française.
Dans la partie pratique dans deux hebdomadaires – Femme actuelle
(2013-2014, 24 numéros) et l‘Express (2010-2013, 24 numéros), nous avons
sélectionné les rubriques Économie, Politique, Monde (l‘Express) et Mode,
Actu, Sociétè, Beauté (Femme actuelle), nous avons choisi 270 mots
(anglicismes). Ces mots employés dans les contextes différents composent notre
corpus de 1033 mots, nous en allons réaliser l‘étude sémantico-structurale.
Dans le but de montrer une large diffusion des mots nouveaux, nous
allons présenter des néologismes comprenant les domaines politique,
économique, sociale.
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II. MOT COMME SIGNE LINGUISTIQUE
La lexicologie est une branche de la linguistique qui étudie les unités
lexicales. La lexicologie est aussi concentrée sur la forme des unités lexicales,
et les relations entre le lexique et la syntaxe. La lexicologie s’intéresse à
l’apparition des nouvelles unités lexicales et à l’évolution du sens des mots.
Ferdinand de Saussure a illustré la problématique du signe
linguistique, c’est lui qui a constaté la réunion du signifiant et du signifié. C’est
dans ce sens qu’est utilisée la définition de la langue comme système des signes
et nous le représentons dans ce chapitre.
Le mot est un élèment d‘apprentissage de la langue, qu‘il soit oral ou
écrit et selon le dictionnaire „Le nouveau petit Robert“ le mot est l‘unité
fondamentale de la langue: „ Chacun des sons ou groupe de sons correspondant
à un sens, entre lesquels se distribue le langage.“ ( 2008, 1640). Donc, le mot
est une chaîne de sons ou de caractères graphiques qui forment une unité
sémantique. Cette unité sémantique apporte une valeur intellectuelle. L‘homme
pense en utilisant des notions qui portent jugements, les pensées d‘homme se
forment à l‘aide des mots qui s‘unissent en propositions.
« Le signe est une unité du plan de la manifestation qu‘est constituée
par l‘expression (ou signifiant) et du contenu (ou signifié) lors de l‘acte de
langage. » ( J.-L. Chiss, J. Filliolet, D. Maingueneau 2013, 24).
Le lexique signifie l‘ensemble des mots au moyen desquels les
membres d‘une communauté communiquent entre eux. La description du mot
peut être:
1) Morphologique;
2) Sémantique.
La définition du mot est « un groupement de lettres, séparé, à gauche
et à droite, par un blanc des autres éléments du texte. » (A. Niklas-Salminen
1997, 14).
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La sémantique s’intéresse au sens des mots. J. –L. Chriss, J. Filliolet
et D. Maingueneau considèrent que le mot est un signe linguistique qui a
l’union indissoluble du signifiant et du signifié et ils montrent que un signe
linguistique satisfait de diverses conditions :
1) Être perceptible par les sens et conserver son unité, rester
stable à travers toutes ses occurrences ;
2) Avoir une signification ;
3) Être employé à l’intérieur d’une communauté qui le
comprend ;
4) Appartenir à un système de signes, d’une langue. (J.–L.
Chriss, J. Filliolet, D. Maingueneau 2013, 123).
Nous comprenons par référent ce à quoi renvoi le signe, l’univers
non linguistique. « Le référent n’existe que par la médiation d’un discours
et/ou d’un type de discours ; par exemple, amour ou amitié s’inscrivent dans
l’univers du discours, mais ne trouvent leur valeur propre qu’en fonction de ce
qu’en dit une société, tandis que déstalinisation n’a de référent que dans et par
le discours politique. » (J. –L. Chriss, J. Filliolet, D. Maingueneau 2013, 124).
L’unité « mot » gêne depuis toujours la linguistique saussurienne :
« Les bases de la prééminence du mot se trouvent détruites par la primauté
accordée à la chaîne parlée au détriment de la forme écrite. » (L. Guilbert
1979, 68). Nous pouvons schématiser :
SEGMENT GRAPHIQUE > MOT > IDÉE
Saussure présente le schéma nouveau :
IMAGE ACOUSTIQUE > SIGNIFIANT > SIGNIFIÉ
Aussi, le linguiste F. de Saussure écrit : « Langue et écriture sont
deux systèmes de signes distincts ; l’unique raison d’être du second est de
représenter le premier : l’objet linguistique n’est pas défini par la combinaison
du mot écrit et du mot parlé, ce dernier constitue à lui seul cet objet.
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Mais « le mot écrit se mêle si intimement au mot parlé dont il est l’image,
qu’il finit par usurper le rôle principal : on en vient à donner autant et plus
d’importance à la représentation » (L. Guilbert 1979, 68).
Le mot peut être segmenté c’est pourquoi il faut partir de l’existence
des « mots » dans les énoncés pour définir les morphèmes. Entre le morphème
et le mot, « différents rapports sont possibles, comme le montre le recours au
test de commutation » (J. –L. Chriss, J. Filliolet, D. Maingueneau 2013, 115,
A. Niklas-Salminen 1997, 18) :
1) quand le mot est formé d’un seul morphème il s’agit d’un mot simple (fille,
travail, calcul, femme, etc.) ;
2) quand le mot comprend plusieurs morphèmes (travaill-ons, calcul-ateur,
chanteur, etc.) dans ce cas, il existe des mots dérivés, des mots fléchis ;
3) quand plusieurs mots ne forment qu’un lexéme (au fur et à mesure)
(locutions).
De plus, nous devons mentionner les lexèmes et une différence entre les
morphèmes : un morphème peut être un mot (l’article le) ou seulement une
partie de mot (-ons dans lisons, -ons dans travaillons) ; un lexème peut être un
mot (calcul, travail) ou seulement une partie du mot (travaill- dans travaillons,
calcul- dans calculateur).
Cette bipartition entre morphèmes et lexèmes a pour rôle d’expliquer le
fonctionnement de la langue, point de vue lexical et point de vue grammatical.
L‘approche analytique définit la stucture du mot comme la plus pratiquée.
« L‘approche analytique propose une décomposition des mots en morphèmes,
c‘est-à-dire, cette approche s‘intéresse aux mots réunissant usuellement plusieurs
morphèmes » (O. Soulet 2001, 252).
Toutes ces unités se situent dans la mémoire lexicale qui organise la
formation des phrases à cause des besoins de la communication. „Le mot est
donc avant tout une stucture phonique et graphique stable, que l‘on apprend à
reconnaître et à reproduire.“ (A. Niklas-Salminen 1997, 17). Il existe des mots
qui ont seulement un seul morphème et des mots qui contiennent plusieurs.
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Aussi, des mots peuvent être construits de deux ou de plusieurs
unités lexicales.
Les recherches prouvent que la dérivation est l’une des principales
sources de la création des mots et de renouvellement des langues techniques,
aussi que de la francisation des termes des autres langues.
Chaque unité linguistique accepte un nombre incalculable de signes
avec un nombre restreint d‘unités. Nous pouvons noter que dans la langue
comme système, „le mot est souvent évacué au profit du morphème, dont les
limites ne se confondent pas nécessairement avec celles du mot.“ (A. NiklasSalminen 1997, 17).
Le mot est défini comme un « microsyntagme lexicalisé d’un haut
degré de cohérence intérieure des termes » (L. Guilbert 1979, 69). Donc, le
mot procède comme un complexe unitaire de forme (phonique ou graphique)
de sens et de fonction.
En résumé, à un moment de son histoire, tel mot ou tel ensemble de
mots sont construits, renouvelés ou francisés, tandis que d’autres, inversement,
sont démodés. Aujourd’hui, la création des mots nouveaux existe à cause des
appels ou les pressions venues de l’usage social. Et si le système de la langue est
capable au renouvellement, elle trouvera sa forme.
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III. MODIFICATIONS STRUCTURALES DU
MOT FRANÇAIS
Le classement le plus fréquent des modifications stucturales du mot
français propose trois types:
1. Néologie formelle (une nouvelle forme) ;
2. Néologie sémantique (un nouveau sens) ;
3. Emprunts.
Certains considèrent que deux catégories suffisent (formelle et
sémantique), puisque les emprunts peuvent se ramener à l’apparition de
nouvelles formes ou de nouveau sens.
« Ainsi Georges Matoré, Henriette Walter, si n’est qu’ils ajoutent un
troisième groupe, respectivement les changements de catégorie grammaticale
et le verlan. À la tripartition classique Michael Riffaterre ajoute, comme
quatrième groupe, les mots qui réapparaissent, et la siglaison. » (Les
néologismes 2002, 96).
1. Verlan
Les violations systématiques de la forme, ce sont des procédés, assez
mécaniques de transformation des unités. Le plus célèbre de ces procédés est le
verlan.
Il se compose d’une inversion des sons. Certaines de ces créations se
sont installées dans la langue française : meuf, beurette, etc. pour caractériser
les vocables du verlan.
Le jargon des bouchers consiste à remplacer par un l- la consonne
initiale, déplacée en fin de mot et à la faire suivre d’une finale de fantaisie, ce
qui appliqué à boucher donne loucherbem, nom de ce procédé auquel la langue
française doit loufoque (fou en loucherbem). (Les néologismes 2002, 108).
Le janavais : la syllabe –av- à l’intérieur de mots comme mavonstre
pour monstre.
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2. Sigles
La siglaison comprend les sigles et les acronymes, selon que l’on
épelle les lettres ou que l’on prononce des syllabes comme un mot ordinaire.
(Les néologismes 2002, 113).
Ils sont surtout dans la langue administrative. Par exemple :
L’Université a mis au point les UE (unité d’enseignement), EU (Union
européenne), etc.
Une autre tendance paraît pour fabriquer des sigles homonymes de
mots existants. Par exemple : nom commun : MAIL, mouvement apolitique
lycéen, ou noms propres : CERES, RAMEAU). (Les néologismes 2002, 113).
Les sigles aussi peuvent former la base de dérivés : Rmiste.
3. Abréviations
Il existe une unité linguistique qui tronque d’un ou plusieurs éléments.
Aïno Niklas-Salminen écrit que l’abréviation peut être représentée par les
formes différentes (1997, 79):
1) Quand un objet, un être ou un processus sont désignés par une fusion
de deux ou plusieurs unités lexicales : générale au lieu de répétition
générale, pull au lieu de pull-over, etc. ;
2) Les abréviations touchent des mots composés savants : cinéma ou ciné
pour cinématographe, micro pour microphone. ;
3) Les unités graphiques lexicales trop longues donnent lieu à des
phénomènes de troncation : fac pour faculté, prof pour professeur.
4) La langue écrite utilise les abréviations qui réduisent un mot à une ou
plusieurs lettres(s) : M pour Monsieur, p. pour pages.
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L’abréviation est souvent utilisée dans le langage familier.
Toutes les unités lexicales (mots simples, mots dérivés, mots
composés, locutions, abréviations et sigles) forment ce qu’on appelle « fonds
national du lexique ».
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MODIFICATIONS SÉMANTIQUES DU MOT FRANÇAIS:
IV.
M. Bréal est le fondateur du terme « sémantique » : grec séma=signe.
La sémantique étudie les mots et les équivalents des mots dans leurs diverses
acceptions considérées du point de vue de leurs changements et de leur
développement.
Le changement du sens au cours de son histoire, le mot reçoit un sens
nouveau qui élimine le sens originaire. Par exemple: ramage :
1. au moyen âge, beaucoup de rameaux ;
2. qui vit dans les branches ;
3. les oiseaux (chant ramage) ;
4. chant des oiseaux même s’ils ne sont pas dans les arbres (Le
petit Robert 2008, 2111).
Le développement du sens : le mot acquiert un sens nouveau sans
éliminer le sens primitif (originaire). Par exemple: errer :
1. aller ça et à l’aventure ;
2. se tromper (Le Petit Robert 2008, 921).
Ces deux significations existent dans la langue moderne. La seconde
était la plus productive (Le petit Robert 2008 p. 921) : erreur, erroné,
errements.
Un mot, un seul, peut avoir plusieurs sens. C’est ainsi que nous
arrivons à la notion ou au phénomène de la polysémie.
En effet, la valeur sémantique des mots réagit immédiatement et
directement aux moindres changements qui apparaissent dans la société et dans
la langue. L’évolution sémantique des mots est une source interne productive
de l’enrichissement du vocabulaire.
Inversement, la monosémie du mot peut être crée par le contexte et
aussi par l’ambiance (local, historique, social).
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En effet, la signification du mot dépend de la région, de la province
où ce mot est employé.
Le mot peut modifier sa signification à la suite du changement qui
fait la notion exprimée par ce mot : plume d’oie, puis plume de métal, plus tard,
plume en nickel (Le petit Robert 2008, 1937). Dans tous ces cas, c’est la notion
exprimée qui se transforme, tandis que le mot ne change pas.
Au cours des siècles, le sens d’un mot peut se restreindre, s’étendre
ou se déplacer. Il peut également se renforcer ou au contraire s’affaiblir.
L’évolution sémantique s’opère par les procédés essentiels de changements et
de développement du sens des mots : la métonymie, la métaphore, l’extension
et la restriction du sens, l’amélioration et la dégradation du sens, l’hyperbole, la
litote et les euphémismes.
Dans ce chapitre, nous présentons les types de l’évolution
sémantique des mots (extension, restriction, renforcement, affaiblissement,
dégradation et ennoblissement, glissement de sens).
1. Extension/ restriction du sens du mot
L’évolution du sens des mots peut être en fonction :
1. des causes extra-linguistiques (changements du sens à cause du
développement de la vie sociale, économique et culturelle);
2. des causes intra-linguistiques (caractéristique par la
linguistique).
Selon A.Niklas-Salminen (1997, 163) : « Les mots passent
facilement du sens abstrait au sens concret, du sens moral au sens physique. Ils
commencent par indiquer une action, puis ils s’appliquent soit au résultat de
cette action, soit à la cause qui la produit, soit à l’objet par lequel elle
s’accomplit. » Par exemple: le mot « bâtiment » signifiait action de bâtir,
aujourd’hui « maison » ou « navire ».
Avec le progrès de la mentalité humaine les mots développent du
concret à l’abstrait.
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L’évolution du sens des mot est un processus lent et complexe.
L’évolution du sens des mots se fait par deux voies essentielles :
1. par la restriction sémantique ;
2. par l’extension sémantique.
Certains mots ont restreint leur signification (la restriction). Par
exemple : pondre les œufs vient du verbe latin ponere (poser). Leur sens
primitif est plus large que leur sens actuel. Aussi, une voiture – un moyen de
transport, aujourd’hui – une automobile. Plusieurs mots pouvaient être
d’expliqués dans un sens favorable ou dans un sens défavorable, par exemple,
l’adjectif fatal voulait dire marqué par le destin, et le destin peut être favorable
ou défavorable.
L’exemple de la restriction du sens est le mot « roman » : au Moyen
Age, cela signifiait « n’importe quelle œuvre littéraire écrite non seulement en
latin, mais en langue romane. » (Le petit Robert 2008, 2265). De telles œuvres
avaient pour la plupart un sujet laïque, par opposition aux sujets théologiques
exposés en latin. Ces sujets laïques, c’était très souvent le récit de quelque
aventure d’amour. Donc, le mot «roman » a acquis le sens bien précis : un
livre où il s’agit d’une histoire (des aventures) d’amour.
Autre exemple classique : le verbe « labourer » signifiait
«travailler » en général : labourer le bois, la terre. Aujourd’hui, labourer la
terre seulement.
Encore, la restriction de sens est suivie d’un changement de l’article
et du nombre du substantif, par exemple : la bonté et avoir des bontés pour qn,
la liberté et prendre des libertés avec qn, etc. (I. Timeskova, B. Tarkhova
1967, 21).
Le phénomène inverse est l’extension du sens des mots quand il y a
oubli d’un des composants du signifié. Le mot commence à désigner une
notion plus générale.
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« L’extension d’un signe est l’ensemble des référents auxquels il
s’applique<…> » (A. Lehmann, F. Martin-Berthet, 2005, 14). Par exemple, le
verbe aller, qui a signifié marcher, se promener, partir, voyager, a pris le sens
plus général.
Dans le français d’aujourd’hui beaucoup de termes géographiques,
techniques, militaires, médicaux ont élargi leur sens en passant dans la
terminologie politique : climat, crise, combat, etc. (I. Timeskova, B. Tarkhova
1967, 21).
Un autre exemple de l’extension : le mot «panier » : corbeille pour
le pain, aujourd’hui, « corbeille » en général, pour n’importe quoi.
Aussi, nous allons marquer la dimension du sens propre et du sens
figuré des mots. Le mot peut avoir deux sortes de sens : le sens propre
(fondamental, premier) et le sens figuré (un sens second, qui parfois ne peut
pas se comprendre que dans un contexte).
Le passage du sens propre au sens figuré s’obtient par divers
mécanismes qui donnent lieu aux différents types de figures.
La métaphore est la nomination d’un objet par un autre, lié au
premier, par un lieu de similitude. La métaphore s’appuie sur les analogies
existant dans le réel ou construites par le sujet parlant : un mouton = une
personne crédule et passive, qui se laisse facilement mener.
Très souvent, on assiste à la substitution d’un terme abstrait par un
terme concret : un caractère insensible = un cœur de pierre.
La métonymie est un procédé par lequel un terme est substitué à un
autre terme avec lequel il entretient une relation nécessaire. Ce type de relation
peut être assez varié. Par exemple, quand on crée la métonymie en nommant le
contenant par le contenu : boire un verre=le vin dans un verre, ou bien, en
désignant le lieu pour l’objet fait dans ce lieu : du bordeaux=du vin de
Bordeaux.
Une sorte de métonymie est la synecdoque, qui prend la partie pour
le tout : voile pour bateau, toit pour logement, maison, etc.
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L’homme peut être dénommé par une partie de son corps : quelle
bonne tête. Dans les contes : Barbe-bleue, c’est aussi une synecdoque.
2. Renforcement/affaiblissement du sens du mot
Le renforcement – beaucoup de mots ont pris aujourd’hui un sens
plus fort. L’exemple selon A.Niklas-Salminen est le mot génie qui signifie le
tempérament bon ou mouvais d’une personne. Ce mot a pris un sens très fort et
ne s’applique qu’à des qualités exceptionnelles et des façons favorables.
L’hyperbole est une sorte du renforcement. Une définition
d’hyperbole peut être : la figure de rhétorique qui consiste à augmenter ou à
diminuer excessivement la vérité des choses pour qu’elle produise plus
d’impression. Les exemples : mourir de rire, c’est trop mortel, un bruit à
réveiller un mort, etc. Beaucoup de formules de politesse ont un caractère
hyperbolique, par exemple : ravi de vous voir, enchanté de vous voir.
L’affaiblissement de sens est le procédé à l’issue duquel un mot
ayant à l’origine une valeur très expressive, la perd, au fil des siècles, et finit
par recevoir un sens neutre. « <…> quand le mot est plus fort que l’idée qu’il
désigne, il risque de perdre sa valeur de base et de rester attaché à l’idée qu’on
lui a fait exprimer d’une manière hyperbolique. » (La lexicologie, 2005, 163).
Les sujets parlants utilisent des mots excessifs pour exprimer la tristesse, la
souffrance, la joie, etc. Par exemple, le verbe «gêner » avait au XVIIe siècle le
sens de «torturer ». Ce mot a pris un sens très fort et ne s’applique qu’à es
qualités exceptionnelles.
L’affaiblissement est souvent conduit d’une sorte de décoloration,
c’est-à-dire, le mot est utilisé en toute espèce des groupements et
d’associations.
Des mots empruntés aux langues étrangères se sont souvent affaiblis,
par exemple. : hâbler (empr. de l’esp.«parler») a le sens de « parler beaucoup
en se vantant).
L’affaiblissement du sens du mot est souvent noté par leur emploi
euphémique.
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Les sujets parlants diminuent les idées désagréables et les
représentent sous une forme atténuée. « L’euphémisme a un effet non
négligeable sur l’évolution du sens de certains mots. » (A. Lehman, F. M.Berthet, 2005, 163). Ce phénomène évoque la désignation littérale d’une notion
ou d’un objet jugés déplaisants en lui substituant une expression diminuée.
Il faut noter deux sortes de modifications du sens : dégradation et
ennoblissement. La dégradation est un phénomène lexical, d’origine sociale.
Par exemple : les substantifs vilain (de villa), rustre (de rus « village », qui
désignaient tous à l’origine un paysan, un villageois ont subi une dégradation et
ils ont reçu un sens défavorable à cause du mépris que témoignaient les
aristocrates pour les gens laborieux. (I. Timeskova, B. Tarkhova 1967, 22).
Parfois, le mot a l’ennoblissement de sens. Quelquefois, le mot a un caractère
neutre c’est pourquoi il vient à désigner une qualité ou un fait positif. Par
exemple, le verbe réussir signifiait à l’origine aboutir, le résultat pouvant être
heureux ou malheureux. (I. Timeskova, B. Tarkhova 1967, 22).
Les sources internes enrichissent le lexique français en utilisant les
formations par la composition et dérivation du mot. La langue française est riche
de ses ressources des mots et de son histoire. D’une façon comique, P. Daninos
dans le livre « Le jacassin » de présente des mots « qui ne demandaient qu’à bien
faire et qui ont mal tourné ». (P.Daninos, 1962, 69).
Cet auteur décrit la dégradation de quelques mots, par exemple :
bourgeois, femelle-fille-garce, gauche et l’expression : coup de foudre.
Bourgeois – ennemi traditionnel des ouvriers, des aristocrates, des
artistes, des snobs et des bourgeois eux-mêmes qui n’acceptent volontiers le
mot que précédé de grand. (Le jacassin 1962, 69).
Femelle, fille, garce– femelle est plutôt réservée à la conversation de
l’espèce, chevaline surtout. L’évolution du langage ne se montre décidément
pas galante pour le beau sexe. Garce, longtemps féminin de garçon, a
commencé à mal tourner vers 1587.
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Quant à fille, si l’appellation est innocente au début de la vie (« Fille ou
garçon ? »), elle ne tarde pas à servir aux femmes pour désigner toute femme
avec qui leur mari les trompe : « Et c’est une fille de quel âge ? ». (Le jacassin
1962 p.70).
Gauche – bien qu’elle désigne l’un des deux côtés de l’homme, et celui
du cœur, n’a jamais eu les avantages de la droite et revêt souvent un caractère
péjoratif. Dans l’Évangile, les élus sont à droite, les damnés à gauche. Dans les
grandes entreprises, les grands patrons ont souvent plus de deux bras, mais ce
sont toujours des bras droits. Dans le dictionnaire, l’antonyme de gauche et
adroit, habile. Dans la vie courante, l’enfant apprend dès l’âge scolaire qu’il
faut suivre le droit chemin, et se fait gifler s’il tend la main gauche ; on en met
à gauche, on est un peu gauche, on se marie de la main gauche. En revanche, il
est à noter qu’en politique, personne ne déclare jamais : Je suis de droite. (Le
jacassin 1962 p.70).
L’amélioration (l’ennoblissement) du sens du mot est plus rare.
Toutefois P.Daninos (P.Daninos, 1962, 72) indique le cas presque unique d’un
terme catastrophique qui a bien tourné.
L’expression coup de foudre – la signification sentimentale que nous
donnons à cette expression est récente si l’on en croit Littré qui – simplement
prudent peut-être ? ou affreusement sceptique – la définissait ainsi : « Errement
désastreux qui atterre, qui déconcerte, qui cause une peine extrême. ». (Le
jacassin 1962, 72). Aujourd’hui ce mot signifie un amour soudain et
irrésistible.
On peut noter que les mots existent non seulement dans l’espace de leur
emploi, mais aussi dans le temps. Les mots naissent, évoluent et durent ou ils
disparaissent de l’usage. Sous cet aspect, nous pouvons distinguer, parmi les
unités lexicales, les mots et les expressions argotiques et les néologismes.
20
V.
SOURCES INTERNES D’ENRICHISSEMENT DU LEXIQUE
FRANÇAIS
1. Formations morpho-sémantiques (argot)
Une formation morpho-sémantique - une formation morphologique
liée à une interprétation sémantique. Cette formation est adaptée aux composés
savants, où « «le sens est souvent « compositionnel », c’est-à-dire qu’il est la
combinaison au moins partielle du sens des composants du lexème
complexe. » (Louise Deléger, Fiammetta Namer, Pierre Zweigenbaum 2007,
2). L’argot est formé en utilisant une formation morpho-sémantique.
Un argot est un registre de langue qui vise à exclure tout tiers de la
communication. Il permet la reconnaissance mutuelle des membres du groupe
et la démonstration de leur séparation de la société par un langage différent.
L’argot a des fonctions cryptique, ludique et identitaire. Selon le dictionnaire
« «Le petit Robert » l’argot est définit comme : « Langue familière contenant
des mots argotiques passés dans la langue commune. » ou, linguistiquement
« langage particulier à une profession, à un groupe de personnes, à un milieu
fermé. » (Le petit Robert 2008, 136).
L’utilisation d’argot est une façon de tourner les sujets tabous
implantés par la société. L’argot permet de désigner les réalités par un langage
détourné. Cela explique que le langage argotique est très riche dans les
domaines comme la violence, la sexualité, les crimes. Il existe une filiation de
l’argot traditionnel au langage quotidien actuel.
L’argot français a deux types de formation :
1. Soit sémantique (modifications sur le sens des mots français) :
caisse, clope, tranquillos, hyperbranché, mob, etc.;
2. Soit formel (création ou modification des mots français) :
viande…>se viander, zone…<zoner, etc.
Les procédés qui permettent de décrire l’argot français :
21
1. Syntaxiques : sujet humain est remplacé par sujet mon animé,
par ex. : ça me branche, ça me parle, ça craint, etc. ; transfert
de classe (N > V) : galère – galérer, zone – zoner, etc.
2. Lexicaux.
Les procédés lexicaux sont classés en :
a. modifications sémantiques (métaphore, métonymie (y compris
synecdoque), polysémie et synonymie) ;
b. modifications formels (composition lexicale (-os > calmos,
chicos, coolos, etc.), dérivation ou résuffixation, apocope,
aphérèse,
redoublement
(dur,
dur)) :
mobylette>mob,
catastrophe>cata, etc. ;
c. Systèmes de codage (le verlan, le janavais) : pourri>ripou,
mec>keum, femme>meuf, flic>keuf, etc.
Le lexique français s’arrange en mélangeant la morphologie,
syntaxe, sémantique et le locuteur peuvent choisir comment former ses idées
(choisir les synonymes, antonymes, créer des expressions figées, etc.) pour
s’exprimer. Ces différences renvoient à des aspects de la variation lexicale liés
à l’usage : familier, populaire/standard (fute/pantalon) argot. Les jeunes créent
des mots nouveaux, les publicitaires fabriquent des slogans repris par tous, des
hommes politiques, les inventions d’un scénariste de cinéma etc. Les exemples
des mots et des expressions argotiques (le « slang » français):
Homme – type, mec ;
Travailler – bosser ;
Fille, femme – gonzesse, nana, meuf :
Gonzesse , nana , sont des mots d’argot pour «fille ». Une « meuf » est du
verlan, un langage familier où les mots sont à l’envers : le mot « femme » est
devenu « meuf » ; le mot « fête », « teuf » , etc.
J’aime beaucoup le rap – Je kiffe grave le rap :
22
Kiffer vient de l’arabe et veut dire « aimer » en langage familier. « Grave »
appartient également au langage familier et signifie « beaucoup ».
Tire bouchon – truc (pour ouvrir les bouteilles):
Le truc (ainsi que le « machin ») est un mot qui désigne un objet en général.
2. Archaïsmes
Le mot comme unité de la communication change en fonction des
changements sociaux et politiques. Les archaïsmes et les néologismes sons des
unités de sens fondées sur de grandes oppositions binaires (ancien/nouveau).
C’est pourquoi il faudrait rappeler aussi l’archaïsme qui est la
marque d’un sociolecte littéraire. « On peut distinguer l’archaïsme lexical
(emploie d’un mot sorti de l’usage : « …le brouillard qui cache les hameaux
pauvres et vergogneux » (Apollinaire), et l’archaïsme sémantique (emploi d’un
mot en un sens sorti de l’usage) : « Ma France, mon ancienne et nouvelle
querelle. » (C. Fromilhage, 2004, 69).
On peut mentionner l’archaïsme syntaxique (Vous souvient –il ? » et
l’archaïsme graphique « petite oye ». Les mêmes auteurs rappellent qu’il ne
faudrait pas confondre les archaïsmes lexicaux et les mots de civilisation qui
évoquait un référent sorti de l’usage/écu, kolkhoze, etc.
Il existe deux types de formation de néologisme :
1) Néologisme lexical (création des mots) ;
2) Néologisme sémantique (introduction de sens nouveaux).
C’est surtout par ce dernier que la langue évolue, mais il est plus insaisissable.
On parle ici de l’usage qui est fait du néologisme dans les énoncés littéraires.
Le néologisme est facilement identifiable quand la création se fait
par suffixation ou préfixation, par exemple, chez les symbolistes, les suffixes –
ment, -aison sont très productifs (irradiance, souriance chez Verlaine ;
graillonnement, contagionnement chez Proust).
23
La dérivation impropre est aussi un mode de création de mots : la
substantivation de l’adjectif est fréquente au XVIIe. Siècle et encore chez
Saint-Simon (le rare, l’étroit). C’est le cas d’hapax, mots de fantaisie créés par
un écrivain.
Certains écrivains se servent de ce moyen linguistique pour les
raisons stylistiques, le plus souvent pour ironiser un phénomène social. «Pour
un anglais qui arrive en France, il est indispensable de savoir d’abord deux
sortes de français : les à pied et les en-voiture » (P. Daninos).
3. Néologismes. Apparition et problématique des néologismes.
La néologie c’est un phénomène du mouvement de vocabulaire qui
ne s’arrête jamais. Ce phénomène dans le dictionnaire linguistique est défini
comme un « emploie d’un mot nouveau (soit créé, soit obtenu par dérivation,
composition, troncation, siglaison, emprunt etc.) ou l’emploi d’un mot, d’une
expression préexistant dans un sens nouveau. » (Le petit Robert 2008, 1682).
Selon le Dictionnaire du français contemporain le néologisme est défini
comme un « mot de création récente ou emprunté depuis peu à une autre
langue ; acception nouvelle d’un mot déjà ancien. » (DFC 1971, 767).
Les mots nouveaux sont toujours indispensables pour exprimer les
changements qui surviennent : le plus souvent les découvertes scientifiques, les
progrès industriels, les changements dans la vie sociale etc.
Les néologismes ont les deux sens : le positif et le négatif. (L.
Guilbert 1979 p. 49). Le positif, c’est que cette création est capable de
s’adapter à des conditions nouvelles et des donner un nouveau sens plus exacte
que le sens étymologique pour exprimer certaines notions. Le négatif est qu’il
y a des mots qui s’usent et perdent leur expressivité et à la langue ils
deviennent de moins en moins utilisés et finissent par disparaître.
« La création primitive consiste à former des mots totalement
nouveaux, sans aucun rapport historique avec les mots qui existent dans la
langue. » (A. Lehmann, F. M.-Berthet 2005, 86).
24
La création conventionnelle se sert des éléments qui se trouvent dans
la langue et respecte les moyens de formations connus, c’est-à-dire la
composition, la dérivation (suffixale, préfixale, dérivation parasynthétique,
impropre ou inverse), abréviation et siglaison. Nous allons analyser ces
procédés en détail et les illustrer en exemples dans la partie pratique.
Chaque système linguistique est divisé en procédés morphologiques.
En ce qui concerne les procédés morphologiques, on forme de nouveaux mots
en usant l’ajout d’affixes, de la composition populaire ou savante, l’imitation
ou du jeu sur les mots (l’onomatopée, la paronymie), les jeux graphiques (ex :
A2M1).
Quant à l’abréviation, « elle est associée à d’autres mécanismes
voisins, jusqu’ici peu usités, tels que, d’une part, les troncations et motsvalises. » (Les néologismes 2003, 12), d’ autre part, les siglaisons. Nous
pouvons préciser que toutes les langues permettent la néologisation en utilisant
des mécanismes de réduction pour les unités trop longues.
De plus, les emprunts qui deviennent des néologismes sont :
astronaute, télévision, anglicismes : week-end, speaker, look, casting etc.
« Néologisme n’est pas un concept psycholinguistique, il concerne le
niveau de la langue, car il n’y a néologisme que si un ensemble des locuteurs,
ou un groupe, éprouve, face à un mot donné, un sentiment de nouveauté. » (F.
Gaudin, L. Guespin 2000, 248).
Tous les mots nouveaux sont créés soit :
1. par la voie interne : à l’aide de certains moyens de la formation des mots
déjà existant dans la langue concrète ;
2. par la voie externe : à l’aide des emprunts qui doivent répondre aux règles
figées et les respecter si non on s’éloigne d’un vrai sens d’un mot
emprunté et on rompt l’unité d’un terme.
Aussi, Louis Guilbert distingue 3 types essentiels des néologismes (1979,
12):
25
1. les néologismes lexicaux (les mots nouveaux) ;
2. les néologismes sémantiques (les mots existants prennent des
significations nouvelles : les créations d’homonymes) ;
3. les néologismes phraséologiques (locutions nouvelles : guerre froide,
etc.).
En général, on peut néologiser grâce aux processus de création lexicale.
Les néologismes sont les résultats nécessaires de la vitalité de la langue.
26
VI. SOURCES EXTERNES D’ENRICHISSEMENT DU
VOCABULAIRE. EMPRUNTS.
Dans « Le nouveau petit Robert 2008 », l’emprunt est défini comme
« acte par lequel une langue accueille, un élément d’une autre langue » (Le
nouveau Petit Robert 2008, 857). L’emprunt fait partie des procédés par lesquels
on enrichit le lexique d’une langue.
Aïno Niklas-Salminen considère que l’emprunt présenté la
particularité de faire surgir des unités nouvelles sans recourir à des éléments
lexicaux préexistants dans la langue.
L’emprunt fait partie des procédés par lesquels on enrichit le
lexique d’une langue. Il consiste à faire apparaître dans un système linguistique
un mot provenant d’une autre langue. Les emprunts apparaissent à cause des
échanges humains. Les mots inconnus sont introduits pour désigner certains
objets, notions, termes inconnus aux usagers.
Ce procédé d’enrichissement de la langue française emprunte la
dénomination en même temps qu’on introduit une nouvelle réalité, concrète (le
radar, le fast-food, etc.) ou abstraite (le week-end, l’hobby, etc.).
Il existe trois critères principaux pour l’installation d’un emprunt :
1. critère phonologique ;
2. critère morpho-syntaxique ;
3. critère sémantique.
En parlant des critères sémantiques on peut noter que les emprunts
structuraux et sémantiques sont appelés des calques. La définition de terme
calque « traduction littérale (d’une expression complexe ou d’un mot en
emploie figuré) dans une autre langue. » (Le petit Robert 2008, 333). Par
exemple, classement général et lune de miel sont des calques de l’anglais
general classification et honey-moon.
27
Aussi, des phénomènes de mode consistant à introduire un mot
anglais monosémique et vague qui se substitue à de multiples mots français et
aux nuances qu’ils expriment (J.Pruvost, J.-F. Sablayrolles 2003, 115). Par
exemple : utilisant break et lui substituant coupure, brisure, se montrant
incapable d’employer pause, arrêt, intermède, entracte. Encore, l’origine des
emprunts sémantiques passe souvent inaperçue : le verbe réaliser ayant
aujourd’hui souvent le sens du verbe anglais to realize, « comprendre ».
L’emprunt peut être dénotatif ou connotatif. Il est dénotatif lorsqu’il
renvoie à des objets nouveaux, à des inventions technologiques, au domaine
artistique : scanner, e-mail, ready made, pop-art, etc. L’emprunt connotatif
traduit des faits de sociaux : piercing, tuning, mobbing, cocooning, zapping,
cool, relax, etc. L’emprunt connotatif souvent est lié aux effets de la mode.
(Louis Guilbert 1979, 75).
L’emprunt se caractérise par une forte restriction sémantique d’une
langue d’origine. Par exemple : le mot polysémique, clip est emprunté, dans les
années 1932 et dans les années 1980 cet emprunt a eu un sens différent :
1. Clip – 1.1. petit bijou (boucle d’oreille, broche, etc.) monté sur
une pince (1932 mot anglais «attache, agrafe ») ;
Puis ce mot prend encore un sens :
1.2. agrafe chirurgicale (pour pincer un vaisseau, servir
de repère, etc.).
Finalement, le mot clip (anglicisme) a emprunté un sens dans les années 1982 :
1.3. Film, vidéo, bref, percutant qui utilise nombre
d’effets spéciaux, réalisé pour promouvoir une chanson. (Le nouveau petit
Robert 2008 p.450).
Au cours d’histoire, les Français n’ont cessé d’emprunter des mots
aux peuples avec lesquels ils sont entrés en relation par la guerre, le commerce
et les voyages. Citons quelques exemples caractéristiques :
28
1. les mots arabes (empruntés surtout au Moyen Âge) : chiffre,
hasard, zéro, kawa, alcool, jupe, etc. ;
2. les mots italiens (empruntés surtout au XVIe siècle) :
banque, carnaval, pantalon, soldat, cavalier, baroque, poste,
etc. ;
3. les mots allemands (empruntés surtout aux XVIe et XVIIe
siècles) : bière, képi, trinquer, valse, zigzag, etc. ;
4. les mots espagnols (empruntés surtout au XVIIe siècle) :
bizarre, camarade, cigare, romance, etc. ;
5. Les mots anglais (empruntés surtout aux XIXe et XXe
siècles) : match, meeting, stock, wagon, week-end, etc.
1. Anglicismes
Du point de vue linguistique, tous les secteurs de société moderne
sont influencés par la langue considérée comme internationale : l’anglais. Les
emprunts anglais jouent le rôle plus important dans la langue française. Ils
évoquent le nouveau phénomène : l’anglomanie (les anglicismes).
En outre, les anglicismes sont distingués en 4 types, qui sont tous
« empruntés-adaptés » (M. D. Picone 1996, 4):
1) Emprunts intégrés : un nouveau mot d’anglais (morphème ou une locution)
constitue une nouvelle entité ou un concept : scanner, week-end, etc. Car
l’emprunt intégré a des associations avec l’anglais, c’est pourquoi souvent
ils sont monosémiques. En outre, l’extension du sens du mot apporte une
polysémie, par exemple : tennis= un jeu, un court, une basket. Encore,
l’assimilation avec l’anglais est par la dérivation : film>filmer (verbe),
filmique (adjectif).
2) Emprunts sémantiques (calque sémantique) : c’est quand un mot français
reste en contact avec un mot anglais, et le sens du mot français devient plus
développé ou restreint (extension et restriction du sens) : réaliser, tennis,
etc.
3) Emprunts structuraux (calque structural) : tour-opérateur=tour operator ;
29
4) Hybride : quand le néologisme français est combiné avec des éléments
d’anglais, latins ou grecs (top-niveau=top level, top quality).
Il existe des éléments permettant de franciser des anglicismes qui ne
sont pas toujours justifiés. Toutes les langues doivent quelque chose aux autres:
le français a nourri l’anglais et inversement, l’anglais a enrichi le français.
Par exemple quelques mots les plus fréquemment utilisés à tort et à
travers dans les medias :
Succès de vente, gros tirage – best seller :
L’expression « best-selleré »
« nous gêne peut-être par son caractère
ouvertement et strictement marchand : elle s’applique à un livre, un disque, un
objet qui figurent parmi les plus vendus. On peut conserver, à l’occasion,
« best-seller » dans ce sens. Et le remplacer par succès lorsqu’il ne s’agit pas
uniquement d’un succès commercial. (M. Voirol 2006, 20).
Bottillons, bottes – boots
Les élégantes petites bottes de dame sont des bottillons. Les grosses bottes
fourrées pour l’hiver sont des…bottes fourrées. (M. Voirol 2006 p.21).
D’accord ! Bien ! Entendu ! –ok !
Rappelons simplement l’existence de quelques bons équivalents français qui
ont fait leurs preuves. Et surtout, évitons l’intégration de « OK » comme motvalise dans des phrases telles que : « C’est OK pour samedi. », « Il a été OK
pour moi » prononcé sur un ton dégoûté qui veut dire maintenant : « Bon,
d’accord, on verra… » . À force, c’est un peu fatigant, OK ? (M. Voirol 2006,
62).
Démarreur – starter
Pour le dispositif qui aide à la mise en marche d’un moteur, la conversion de
« starter » en démarreur est en très bonne voie. Mais, on utilise toujours starter
pour désigner la personne qui donne le signal de départ d’une course. (M.
Voirol 2006, 83).
D’abord le français a pris des termes politiques : vote, bill, budget,
jury, etc. Plus récents sont : boycotter, leader, interview, meeting, etc.
30
Certains mots d’origine anglaise sont si bien acceptés par le français
qu’ils deviennent productifs et donnent des dérivés : vote – voter, football –
footballeur, etc.
Les anglicismes sont complètement acclimatés grâce à leur
adaptation aux systèmes phonologique, morphologique et graphique du
français.
L’influence massive en français des anglicismes et d’américanismes,
au point qu’on a l’impression de parler franglais, par ex : « C’est vrai, nous
avons des meetings pour faire des briefings et le week-end, nous déposons nos
vêtements au pressing tout en faisant du shopping. » (Article : Le point point
sur les anglicismes 2013).
Franglais – une langue autonome avec sa propre structure
morphosyntaxique. La signification de ce mot s’est développée dans deux
côtés : l’ensemble des emprunts anglais et américains utilisés dans quelques
domaines lexicaux, et la marque de la présence de l’anglais dans la phonétique,
l’orthographe, la morphologie, la syntaxe (Les anglicismes et le français du
XXIe siècle : la fin du franglais ? 2008, 2).
Nous avons constaté que la définition du néologisme est plus
générale et le néologisme peut être un mot nouveau, un morphème ou une
locution, ou un mot qui trouve une nouvelle signification pour un mot existant,
morphème, une locution. Indubitablement, tout, emprunté d’anglais, constitue
un nouveau mot (morphème ou une locution), ce n’est pas seulement
l’anglicisme mais aussi le néologisme.
Ainsi, l’extension du sens du mot pour un mot préexistant
(morphème ou une locution) à cause du contact avec l’anglais, par exemple le
verbe réaliser a pris une signification « se rendre compte avec précision de ; se
faire une idée nette de.>saisir » (Le nouveau petit Robert 2008, 2133) et cette
signification est influencée par le mot anglais to realize. Pourtant, réaliser ce
n’est pas seulement un anglicisme sémantique (ou un calque sémantique), mais
c’est aussi le néologisme (M. D.Picone 1996, 3).
31
Néanmoins, il existe un problème de séparer les anglicismes qui
peuvent aussi être nommés comme les néologismes français. M. D. Picone
considère que le néologisme de l’origine française est influencée par l’anglais
structural donc c’est un anglicisme structural (un calque structural).
Et ainsi une distinction devrait être faite entre les néologismes et les
formules de production pour aboutir à la création des néologismes.
La mondialisation, le mélange des races ont fait une grande
influence pour les langues, surtout pour la langue française. L’emprunt est un
témoin des événements politiques, économiques, des grandes découvertes, des
tendances artistiques.
32
VII.
LES NÉOLOGISMES DANS LES MASS-MÉDIA. ÉTUDE PRATIQUE.
Comme les différents domaines (politique, mode, informatique, etc.) évoluent
et de nouveaux phénomènes apparaissent, la langue française est obligée d’inventer les
termes pour les nommer. Cette création lexicale des mots nouveaux s’appelle la néologie.
Comme nous l’avons mentionné, les néologismes se divisent en trois types : les
néologismes formels (dérivés, composés, etc.), les néologismes sémantiques (par exemple,
par extension ou par restriction du sens) et l’emprunt.
Aujourd’hui, la plupart des emprunts ont la forme ou le sens anglais. Ces mots
s’appellent anglicismes et ils sont objet de notre étude.
La presse écrite est un organisme qui évolue toujours, contient des langages les
plus divers et crée des mots. Comme l’a bien montré P. Albert, la presse subit l’influence
de tous les domaines de l’activité humaine et reflète pleinement les événements de
l’actualité.
Par ailleurs, il faut souligner que la presse publie des annonces de très
nombreux secteurs du monde professionnel et cela nous a permis de faire l’analyse de ce
phénomène et cela nous amène à la définition plus générale de néologisme.
Les nouveaux mots qui apparaissent dans la presse sont créés soit sous des
influences internes, soit par des influences externes.
Dans le premier cas, les articles politiques, économiques empruntent des mots
des hommes politiques. La presse les emploie et « ces constructions ont la propriété de
circuler rapidement d’un média à l’autre et d’un espace culturel à l’autre et entrent dans le
vocabulaire des gens. » (Andra-Teodora Catarig 2011 p.74). Selon A.-T. Catarig, ces
procédés de création utilisés par les hommes politiques ont beaucoup de chance d’être
utilisés pour les nouvelles créations.
Dans le second cas, les articles sur la mode, la beauté empruntent plus
d’emprunts, d’anglicismes. Et ces procédés d’enrichissement de la langue française
remplacent les mots français.
Cette étude, qui porte sur deux domaines (économie/politique et mode/beauté)
très précises de la langue française, s’est fixée un objectif quintuple:
1) de constituer et d’étudier le corpus de notre étude;
33
2) de présenter la statistique d’analyse de notre corpus;
3) de présenter les moyens des modifications structurales et sémantiques des
anglicismes;
4) de présenter le fonctionnement des phénomènes étudiés dans la presse;
5) de faire la conclusion.
1. Représentation de notre corpus formé
Notre recherche sur la créativité langagière dans la presse entre dans une étude
plus ample c’est pourquoi nous avons choisi 2 hebdomadaires : Femme actuelle (de la
période 2013-1014, 24 périodiques) pour prendre les néologismes des rubriques Mode,
Actu société, Beauté et
L’express (de la période 2010 (16 périodiques) et 2013 (5
périodiques)) pour rassembler des néologismes des rubriques Économie, Politique, Monde.
Nous avons lu 691 pages et nous avons sélectionné 270 de mots différents (comme ces
mots sont employés dans les contextes différents, le corpus se compose de 1033 mots).
C’est le corpus de cette étude.
De 1033 mots, 733 (71%) mots sont issus des sources externes (empruntsanglicismes) et 300 mots (29%) sont des sources internes. La répartition de ces mots est :
représentée dans le tableau 1 :
Sources
internes
30%
Sources
externes
71%
TABLEAU 1. Les proportions des sources
Nous avons pris en considération que les emprunts anglais dominent les
sources 733mots (Annexe 1) et les autres emprunts sont issus des autres langues : imams
(2), nababs (2), caba (2), nouba, niquab, carcan. (9 mots). Les sources internes sont
représentées surtout par les sigles 213 (tous sont trouvés dans L’Express), les autres mots
sont formés par :
34
1) la dérivation (mots plus fréquents : supérette (2), satellistes (4), dézinguer, etc.) ;
2) La composition (mots plus fréquents : islamophobe (2), chassé-croisé, super-livret,
mégafête (3), similinégociations, épi-phénomène, etc.) ;
3) L’abréviation (mots plus fréquents : bio (4), Net (12), déco (11), psycho (2), sexo (2), perm
(2), colo (2), conso (2), pub (5), etc.).
4) L’argot (mots plus fréquents : ch’tis (2), n’demande (2), au petit déj’ (2), trenkil, etc.) ;
La première question qui était de localiser des emprunts d’anglais dans notre
corpus. Nous résumerons ici les choix que nous avons faits :
1) L’emprunt comme expression et comme contenu (sémantique) par exemple : leader,
challenge, start –up, etc. ;
2) La formation mixte entre anglais et français par exemple (les anglicismes hybrides) :
téléréalité, challenger, bloguer, le best of, etc.
Nous allons diviser 148 anglicismes différents en deux catégories : les
emprunts stucturaux-sémantiques et les emprunts hybrides (partiels).(TABLEAU 2). Les
emprunts structuraux-sémantiques appartiennent la première catégorie : ce sont ceux qui
ont emprunté le signifiant et signifié :
Les emprunts
hybrides; 15
Les emprunts
structurauxsémantiques;
133
TABLEAU 2. Deux catégories des anglicismes.
Les anglicismes hybrides (partiels) signifient des emprunts où une partie est
emprunté (black-liste, updater, etc.).
Les emprunts de notre corpus sont employés dans les domaines différents. Les
domaines les plus riches sont représentés dans le tableau 3.
35
Informatique; 18
Marketing; 6
autres; 31
Économie; 18
Mode; 30
Politique; 6
Média; 20
Nourriture; 4
TABLEAU 3. Les domaines les plus riches en anglicismes.
Dans le tableau 3 nous indiquons l’emploi des noms dans les domaines
différents. Nous avons distingué les noms en domaines différentes. Les adjectifs et les
verbes, ne figurent pas dans le schéma, parce que ces mots peuvent être utilisés dans
n’importe quel domaine.
Ce tableau représente les domaines les plus riches en anglicismes : mode (30),
média (20), informatique (18). Notre corpus comprend 4 adjectifs et 4 verbes. Une grande
partie (31) d’emprunts « autres » sont employés dans presque tous les domaines. Les
rubriques de Femme actuelle emploient aussi un grand nombre de mots les plus fréquents
de notre corpus : look (21), free (17), boom (14), playlist (13).
D’après les résultats de la classification des emprunts anglais nous avons formé
la liste de 148 emprunts d’anglais (mots simples et composés) de 733 offres d’emploi.
Nous présentons cette liste dans un tableau (Annexe 1.).
Les chiffres de ce tableau indiquent l’occurrence de chacun des emprunts. Ces
occurrences varient de 52 à 1 : cinq mots, leader, show, usager, look, challenger, en
forment 23,2%. De plus, 34 sur 148 emprunts n’ont qu’une seule occurrence dans notre
corpus. Nous avons présenté les emprunts de l’Express (Annexe 2) et de Femme actuelle
(Annexe3).
36
Les anglicismes fréquents, ce sont: leader, show, free, job, boom, timing, startup, blogueur, couching, in a relationship, new, best-seller, club, casting, deal, smartphone,
cash, single.
2. Analyse
Nous allons commencer par l’analyse des emprunts sans modifications
d’orthographe. Nous les avons divisés en mots simples (Annexe 4) et composés (Annexe
5), et les locutions figés (Annexe 6). (Tableau 4).
Les locutions
30%
Les mots
composés
17%
Les mots
simples
53%
TABLEAU 4. Les proportions des mots simples, composés et locutions.
La structure des mots de notre corpus est suivante : il y a plus de mots simples
(79), que des mots composés (25) ou les locutions (23). On peut constater que la plupart
des mots d’anglais fonctionnent sans modifications dans la langue française.
Les mots simples de notre corpus appartiennent à 3 parties de discours : les
noms (Annexe 7) et les adjectifs (Annexe 8). « Les autres » sont 6 verbes : go (5), mix (1),
scoop (1), spaming (de spam) (1), zoom (1) (Tableau 7).
Premièrement, nous allons commencer par l’analyse des noms empruntés tels
quels. Dans l’autre partie de notre
étude les adjectifs seront analysés et ils seront
représentés dans un autre schéma.
37
Les autres
5%
Les
adjectifs
23%
Les noms
72%
TABLEAU 5. Les proportions des adjectifs, des noms et les autres dans notre corpus.
Le nombre des noms est très grand (55 noms et 17 adjectifs), ce tableau
montre qu’il existe des adjectifs qui sont empruntés.
2.1.Noms
Plusieurs anglicismes sont inscrits dans les dictionnaires et sont intégrés à la
langue française (32) et ils sont représentés dans le tableau 6.
Année
IX siècle
1700
1800
1900-
1950-
1950
2000
-
Total
nombre
1
1
7
12
14
19
51
Pourcentage
2
2
15
20
24
37
100
(%)
TABLEAU 6. Le nombre des noms qui ont inscrit dans les dictionnaires par ordre
chronologique. (D’après le nouveau petit Robert 2008 et www.larousse.fr).
Le tableau 6 présente des anglicismes des noms simples selon l’année
d’attestation. La majorité de ces anglicismes sont entrés dans les années 1900-2000 (44%).
38
Nous avons constaté que le nombre des emprunts qui ne sont pas inscrits dans les
dictionnaires est assez grand (37%). Plusieurs de ces termes se rencontrent dans un contexte
sans être intégré dans la langue française. L’identification de ces noms demande la
connaissance d’anglais.
Finalement, le genre des noms anglais simples ou composés est le même que
celui du même mot français. Par exemple : la star =l’étoile.
2.1.1. La sémantique des noms
Dans le cadre de notre analyse sémantique des anglicismes non-enrégistrés
dans les dictionnaires nous allons porter notre attention sur leur sens. Ces mots décrivent
les domaines tels que : la mode (fashion, geek, color), les média (wachers, buzz),
l’informatique (hacker, holding) et la vie sociale en général (shop, couching, gossip,
vanity).
Le nom geek est de l’origine emprunté pour indiquer la réalité de la mode « le
style geek». Le dictionnaire anglais propose deux significations de ce mot : 1) regard, 2)
paquet, sot. (Random house webster’s college dictionary 1990, p.502). Aujourd’hui il
appartient à la terminologie de la mode décrivant le style soutenu, savant:
Le geek :
« … le sac de la geek fashion » (Femme actuelle, N°1513) ;
« Vite un look geek ! » (Femme actuelle, N°1511).
L’argot anglais utilise ce mot pour désigner un homme godiche, nigaud, bête. Le mot
français exprime le style des vêtements, accessoires, de la coiffure qui est propre aux
élèves, aux étudiants.
Le nom geek fait les collocations stables avec les noms look (attitude) et
fashion (mode).
Les noms qui sont inscris dans les dictionnaires plus tard 26/55 (44%) XIX-XX
siècle (tableau 8). Ces emprunts représentent différents des domaines riches sont : la
télévision (show, thriller, gag, star), l’informatique (web, blog, scanner, spams, bug), la
politique (timing, deal, leader), l’économie (marketing, shop, cash, trader, boom) et la
mode (pitch, casting).
39
Maintenant, nous allons analyser les modifications sémantiques des noms qui
sont inscrits dans les dictionnaires XIX-XX siècle. Le sens du nom change souvent tandis
que la forme empruntée reste.
L’emprunt polysémique comme leader est emprunté au XIX siècle au
vocabulaire anglais de la politique et ce terme aujourd’hui est utilisé très souvent. « Ce
terme a remplacé les mots comme « chef, dirigeant, patron, meneur. » (M. Voirol 2006
p.53).
Leader : chef, meneur d’homme, numèro un, premier, principal, domination
(Le petit Robert 2008 p.1437) :
« Vous êtes avant tout un leader, capable d’organiser votre équipe » (L’Express
N°3256) ;
« Le leader du parti néonazi NPD a été contraint de démissionner après une rumeur le
disant homosexuel. » (L’Express N°3260) ;
« …leader de la presse féminine en France… » (Femme actuelle N°1516).
Le terme « leader » est un terme polysémique, c’est-à-dire qu’il a des sens
multiples. Dire que « le leader du parti… » le leader du parti mais aussi peut signifier
qu’il est le théoricien, l’inspirateur.
Dire que la presse est le leader en France peut se comprendre de plusieurs
manières. La presse est la première en France par le chiffre d’affaires (le nombre des
ventes, la popularité).
Le nom « bug » (nom français « bogue ») est emprunté aux années 1975. Le
dictionnaire anglais « Random House Webster’s college vocabulary » donne 8
significations de ce terme et le dictionnaire français « Le petit Robert 2008 » donne 1
signification d’informatique. Aussi, c’est la restriction du sens. « Bug :
défaut
de
conception en informatique, des anomalies de fonctionnement en informatique. » (Michel
Voirol 2006 p. 23) :
« Un bug pendant le nouveau jeu de M6… » (L’Express N°3262).
Star : étoile :
40
« Le look star ! » (Femme actuelle N°1514) ;
« Poutine super star » (L’Express N°3265).
En français le nom star n’est pas utilisé seulement pour nommer l’acteur ou
l’actrice célèbre, mais aussi il signifie une grande figure de la politique.
L‘emploi de ce nom pour désigner les épines d‘un programme est astucieux.
« Il réunit même toutes les conditions pour déborder du jargon spécialisé et entrer dans le
langage courant. On dira peut-être : « Il y a une bogue dans ton projet » (M. Voirol 2006
p. 23).
Les utilisateurs des termes anglais ne connaissent pas toujours le sens
anglais d’un mot et en effet, l’orthographe de ces termes est anglaise mais le sens est plus
ou moins modifié ou trouve un nouveau sens comme, par exemple, le nom « geek ».
2.1.2. Dérivation et sémantique des noms
suffixe -er
10%
suffixe -ing
13%
sans suffixe
77%
TABLEAU 7. Les suffixes des anglicismes simples empruntés tels quels.
Les noms simples (72%) ne montrent pas que les suffixes –er et –ing sont
les seuls suffixes intégrés dans la langue française, mais ce sont les suffixes que nous
avons trouvés dans notre corpus. C’est pourquoi nous allons analyser les noms simples
avec les suffixes –er (10%) et –ing (13%).
Dans le cadre de notre analyse sémantico-structurale, nous allons porter
notre attention sur le nombre des anglicismes en –ing est dans notre corpus 9/71 (13%).
41
Les mots se terminant par –ing sont nombreux au XIX-XX siècles (Tableau 6) : timing (paru
1909 ans), marketing (1944 ans), casting (1972 ans), parking (1926 ans), holding (1940 ans),
shopping est le seul mot qui paru en XVIII siècle, et le nom qui n’est pas inscrit dans les
dictionnaires coaching. Ces domaines d’emploi - l’économie, le commerce.
Le radical verbal est les cas le plus fréquent 6/9. Par exemple :
Le timing (vers 1909) :
« …la farce politico-juriciaire aurait obéi à un parfait timing. » (L’Express N°3260) ;
« La question du bon timing – un été sportif ! » (Femme actuelle N°1512).
Ce nom est participe présent de l’anglais « to time » (régler, mesurer (le temps), rythme,
calendrier, plan programme) qui signifie « constatation, fixation ou prévision du temps
correspondant aux diverses phrases d’exécution d’une tâche, d’une action. »
(www.larousse.fr). Le mot anglais est employé dans nombreux sens, mais la langue
française utilise seulement 3 significations : 1) en jargon sportif est comme synonyme de
rythme, de tempo ; 2) dans le sens de plan, dans le temps, d’une ou plusieurs opérations le
timing s’exprime plan, programme ; 3) quand il s’agit de la détermination précise des
temps prévus pour les différentes phrases d’une opération. (Michel Voirol 2006 p. 86).
Le holding (vers 1940) :
« La stucture de holding du groupe ne satisfait toujours pas la bourse. » (L’Express
N°3264).
Cet emprunt est de l’anglais « to hold » (tenir). En anglais ce nom signifie : 1) la
possession du capital en valeur ; 2) un territoire louable ; 3) un société financière qui
détient des participations dans d’autres sociétés, et dont la fonction est d’en assurer l’unité
de direction (www.larousse.fr). Dans la langue française le sens de ce nom est restreint , il
n’a qu’une signification.
Notre corpus comprend 4/9 les anglicismes dont le radical est un nom.
Le coaching est de nom « coach » qui signifie «entraîneur, -euse »:
« …coaching sportif ! » (Femme actuelle N°1511) ;
« Coaching express, positiver la crise de son ado. » (Femme actuelle N°1514) ;
« Coaching express » (Femme actuelle N°1525).
42
Ce nom est utilisé comme nom simple et comme verbe :
« Des chefs nous coachent » (Femme actuelle N°1523) ;
« Mon coach bon humour » (Femme actuelle N°1513).
Le marketing est de nom « market » qui signifie « marché » :
« un poste de marketing », « marketing, communication », «…de conseil, de techniques
commerciales, est plus récemment de marketing. ». (L’Express N°3080, N°3081).
M.Voirol écrit : « Le terme de mercatique, officiel depuis 1987, est encore peu familier à
nos oreilles. La dernière édition du Petit Larousse dit encore à mercatique : « synonyme
de marketing ». (2006 p. 56). La mercatique ou le marketing, c’est l’ensemble des actions
coordonnées qui montrent le développement des ventes d’un produit.
Le lifting :
«En circulation depuis 2002, il méritait bien un lifting! » (Femme actuelle N°1529).
Ce mot a l’exception c’est-à-dire son sens diffère de celui du français. Le mot est une
abréviation de face-lifting (lift « hisser, remonter » (www.larousse.com)). Il désigne
l’opération chirurgicale esthétique pour remonter et tendre la peau du visage.
Ce qui est intéressant, aujourd’hui ce mot devient adjectif liftant (amincissant,-ante) :
«Maillot liftant » (Femme actuelle N°1528).
Suffixe –er 7/71 (10%). Ce suffixe forme des noms d’agent ou des personnes
de la politique 3/7, le genre des films 1/7, un informaticien 1/7, un appareil de
l’ordinateur 1/7 et une personne de secteur de la beauté 1/7.
5/7 sont les noms formés du verbe anglais : leader de to lead, challenger de to
challenge, wachers de to watch, trader de to trade, thriller de to thrill, scanner de to
scan. Le radical de ces noms est le verbe anglais. Un nom hacker a le radical le nom
anglais.
Scanner : scanographe :
« …des agents les glissent dans un scanner. » (L’express N°3261).
Selon Michel Voirol, cet « appareil de radiodiagnostic analysant des coupes d’organes ou
de certaines parties du corps et traitant par une calculatrice les données recueillies » a été
plus sobrement nommé « scanographe » proposé par le professeur Jean Bernard.
43
Puis, ce mot est employé dans la définition « ordinateur » (2006 p. 73).
Le challenger est utilisé 18/1012 fois dans notre corpus rassemblé. Ce nom est
emprunté en 1896 à la langue française :
« Coupe de l’America : l’Australie revient en challenger. » (L’Express N°3253).
Ce nom est dérivé du verbe to challenge et il désigne « tout sportif, tout équipe qui
cherche à enlever le titre du champion » et « personne qui cherche à triompher un
concurrent » (Le Petit Robert 2008 p. 388).
J. Provost, J.-F. Sablayrolles considère que « l’infléchissement du registre
d’usage d’un mot est parfois si marqué qu’il prend une tournure néologisante et la
violation sémantique sensible qui peut l’installer dans une double marque d’usage, tantôt
dans le style soutenu tantôt dans le style populaire » (2012 p. 39).
De plus, l’emprunt possède «un champ sémantique plus large que celui couvert
par ses différentes traductions. » (J. Soubrier p. 410). Par exemple, nous retrouvons le mot
leader. Ce mot est emprunté vers 1828 au dictionnaire de la politique. Comme nous
l’avons déjà mentionné, aujourd’hui ce terme est utilisé en multiplicité de sens.
L’autre exemple est watcher, -s qui n’est pas inscrit dans les dictionnaires et ce
terme signifie : 1) gardien, -iene ; 2) commentateur, -trice des tendances, évènements, par
ex. : fashion (mode) watcher ; 3) analyste, comentateur, -trice de la politique ou des
évènements historiques. (Random house webster’s college dictionary 1990 p. 1504):
« Votre programme weight watchers... » (Femme actuelle N°1517);
« Weight wachers pour maigrir. » (Femme actuelle N°1514) ;
«weight watchers, les 30 meilleures astuces minceur » (Femme actuelle N°1529) ;
« Le nouveau weight watchers, on l’a testé pour vous » (Femme actuelle N°1528).
Employé avec le mot anglais «weight » le mot wachers (de verbe to watch) crée un
nouveau sens dans la langue française qui désigne les hommes qui maigrissent, qui
s’intéressent aux régimes.
Le casting (1972) de verbe to cast (jouer) a 30 significations dans le
dictionnaire anglais (Random house webster’s college dictionary), mais la langue française a
pris seulement une signification :
44
« sélection des acteurs, des figurants, etc. (d’un spectacle). » (Le petit Robert
2008 p. 365). Par exemple :
« Dans les coulisses du casting des défilés… » (L’Express N°3260).
Le casting, comme nous le voyons, signifie la sélection des artistes pour certains rôles.
Encore M. Voirol considère que il existe plusieurs tournures possibles (recherche, choix
des acteurs, des interprètes, attribution des rôles) ou pour désigner l’ensemble des
principaux interprètes, la signification comme « distribution » suffit le plus souvent (2006
p.26).
Le trader (1980) de nom trade (affaire) :
« L’ancien trader de la Société Générale, qui est pourvu en cassation, sera fixé sur son
sort. » (L’Express N°3269).
Ce terme en anglais a 3 significations : 1) dans une banque ou société boursière,
opérateur spécialisé dans l’achat et la vente de valeurs mobilières devises et produits
dérivés (www.larousse.fr); 2) navire de commerce ; 3) trafiquant de la bourse. Les
français ont pris la première signification « opérateur de marchés financiers » (Le Petit
Robert 2008 p. 2591) et le dictionnaire donne le synonyme de trader > broker.
2.2.Adjectifs
Les noms ne sont pas les seuls à être empruntés par la langue française.
Dans notre corpus nous avons 17 adjectifs simples. Les adjectifs non-enregistrés sont
10/17, les adjectifs qui sont dans les dictionnaires français 7/17. Ces emprunts
transforment la morphologie française parce qu’ils n’apportent pas le genre féminin et le
pluriel de ces adjectifs n’est pas fixé, mais ce qui est bon, l’ordre de ces adjectifs dans la
proposition n’a pas changé.
Les exemples ci-après montrent que l’ordre est respecté ce qui montre :
« En mode free style… » (Femme actuelle N°1521) ;
« On reste cool ! » (Femme actuelle N°1512) ;
« Des bijoux trendy… » (Femme actuelle N°1514) ;
« Carré-punchy coiffure. » (Femme actuelle N°1511) ;
45
« Oeil smoky aux 12 coups de minuit. » (Femme actuelle N°1519) ;
« Un stylo qui est girly. » (Femme actuelle N°1517) ;
« Maillot liftant » (Femme actuelle N°1528) ;
«Materne avec des mini-barres light (64kcal) constituées de 95% de fruits. » (Femme
actuelle N°1529) ;
«Glamour le boléro en plumes » (Femme actuelle N°1526) ;
«Des basiques à porter cool au glam » (Femme actuelle N°1527).
L’adjectif cool est emprunté 1952 et il désigne : « jazz cool, aux sonorités
douces », en 1970 les dictionnaires français sont introduit une nouvelle signification : «
personne calme et détendue » et le plus fréquent sens est du langage des jeunes :
« agréable, excellent ; sympathique » (Le Petit Robert 2008 p. 537). Ce terme anglais
comprend beaucoup de significations : calme, détendu, flegmatique, décontracté, etc.
« Une «soirée cool », un « mec cool », une musique « cool », un style «cool », cela ne
peut se traduire par aucun autre mot » (M. Voirol 2006 p.29). C’est un mot de notre
époque.
L’adjectif free n’est pas introduit aux dictionnaires, mais si le terme free est
utilisé comme l’abréviation de nom free-jazz, il existe dans les dictionnaires. L’adjectif
free a gardé le sens anglais : libre, disponible, dégagé, volontaire, etc.
L’adjectif new est l’abréviation de new-look : «qui se présente sous un aspect
nouveau. » (www.larousse.fr). Ce terme comme adjectif n’est pas indiqué dans les
dictionnaires et il a pris le sens anglais : nouveau, -elle.Cet adjectif est utilisé dans la
locution figée :
«“Happy new years! » (Femme actuelle N°1527).
2.3.Les anglicismes composés
Les anglicismes composés sont 23/148 dans notre corpus. Ces mots composés sans
modifications (les calques) sont représentés dans le tableau 8 :
46
Leadership
Hight-tech
Playlist
Start-up
Fast-food
Best-seller
Must-have
Oversize
Smartphone
Superstar
Talkie-walkie
Make-up
Pin-up
Come-back
Peacemakers
Newsletter
Starting-blocks
Patchwork
Web-site
Cow-boys
Hairdryer
Ultraglamour
Cooktoy
Déverbal en –er + substantif
Adjectif + substantif
Verbe+substantif
Verbe+adverbe
Adjectif+substantif
Adjectif+déverbal en –er
Adverbe+verbe
Adverbe+substantif
Adjectif+substantif
Adjectif+substantif
Substantif+substantif
Verbe+adverbe
Substantif+adverbe
Verbe+adverbe
Substantif+déverbal en –er
Substantif+substantif
Déverbal en –ing+substantif
Substantif+substantif
Substantif+substantif
Substantif+substantif
Substantif+substantif
Préfixe+sbstantif
Verbe+substantif
17
15
13
11
10
8
6
5
4
4
4
4
4
4
4
1
1
1
1
1
1
1
1
TABLEAU 8. Les anglicismes composés et leur ordre
Le cas plus fréquent est substantif+substantif 6/20 (30%), adjectif+substantif 4/20 (20%),
verbe+adverbe 4/20 (20%) et adjectif+déverbal en –er 3/20 (15%). Les 4/23 anglicismes
composés sont dérivés avec les préfixes (cyberbulling, ultraglamour), en utilisant un
élèment français (psylove) et avec la terminaison –istas (foodistas). Le mot déverbal
signifie : substantif obtenu en retirant la désinence verbale d'un verbe à l'infinitif et qui
exprime l'action.
Comme nous le voyons dans le tableau 9 la plupart des mots composés sont
unis d’un trait d’union 10/20 (50%). 45% sont les mots fusionnés et les séparés ont
seulement 5%.
47
séparés
5%
d'un trait
union
50%
fusionnés
45%
TABLEAU 9. Le graphique des composés sans modifications
La formation des mots composés est diffèrent en français et en anglais ; par
exemple : hairdryer/ sèche-cheveux. En anglais ils juxtaposent, en français on sépare avec un
trait d’union. Selon cette logique, lorsqu’on introduit un mot anglais dans le langage
français, on doit tout de même respecter les règles de formation des mots. Nous présentons
encore exemple : cowboy devient cow-boy. Tout de même les deux orthographes sont
acceptées. Les français peuvent utiliser son orthographe sans le modifier.
Smartphone ou smart-phone, ce mot signifie le téléphone mobile auquel sont
associées des fonctions informatiques et de navigation Internet:
«Le smart-phone prend des courbes » (Femme actuelle N°1528) ;
«Enfant, il veut déjà son smart-phone... » (Femme actuelle N°1524) ;
«Le check-up santé sur smartphone, c’est serieux ou pas? » (Femme actuelle N°1523).
Oversize ou over-size, il signifie «extra large » :
«Le manteau oversize » (Femme actuelle N°1523) ;
«Le caban oversize » (Femme actuelle N°1519) ;
«Le paletot over-size » (Femme actuelle N°1515).
Les mots composés d’hybryde sont 3/23.
Foodistas(de food + terminaison greque –istas (pluriel) : C‘est un homme
qui aime tout, vraiment tout. Du dernier mixeur qui sauve un dîner à la super spatule en
bambou bio en passant par le nouveau restaurant où le burger tendance est délicieux,
une foodista est sur tous les coups. (http://www.electromeninges.fr/)
48
Comme
la
fashionista,
le
bookista,
la
foodista
s’assume.
(www.meltyfood.fr).
«Avis aux foodistas l’Italie en ligne » (Femme actuelle N°1527).
Le radical de ce mot est le nom simple anglais «food» qu’il signifie la «nourriture». Ce
mot anglais est aussi utilisé dans la langue française :
«Le top 30 des innovations food qui nous bluffent » (Femme actuelle N°1521).
De plus le nom simple food est constitué le nom composé fast-food :
« Accro au fast-food, êtes vous prête à maigrir? » (Femme actuelle 1516).
Selon M. Voirol (2006 p. 40) cette expression américaine a trois sens:
1) Type de restauration que l‘on peut traduire par restauration rapide;
2) Type de restaurant que le langage populaire nomme déjà parfois des «restorapides » ;
3) Produits qui y sont servis : l’Administration française préconise «prêt-à-manger », en
Belgique on a proposé «plat-minute ».
Psylove : l’amour psychologique :
« Psylove, je vis une nouvelle histoire d’amour, comment surmonter mes doutes »
(Femme actuelle N°1529).
Ce terme est dérivé de l’abréviation français de «psychologie » et de nom simple anglais
qui signifie l’amour «love ». En général, on confond ces deux significations et ce nom
composé signifie l’amour réfléchi, chiffré ou seulement l’affection sans sentiments.
La fabrication avec les préfixes cyber- et ultra- sont 2/24.
Ultraglamour :
«Ultraglamour et supermoulante dans un style créateur. » (Femme actuelle N°1522).
Ce mot composé de ultra- (préfixe d’origine latin, emprunté par l’anglais) et glamour
qui possède un charme sensuel ou le plus simplement le charme sensuel.
Cyberbullying:
« Le cyberbullying est difficile à contrer, car les victimes ne portent pas forcément
plainte. » (L’Express N°3086).
Le terme est dérivé de l'anglais à partir du mot «bully » qui signifie brutaliser, torturer.
Le mot inclut également une durée dans le temps ainsi qu'une certaine notion de
domination. De cette façon cyberbullying peut être traduit par «cyberharcèlement » ou
«harcèlement virtuel ». (www.lepetitjournal.com).
49
2.4.Les sigles
Notre corpus comprend seulement 2 sigles d‘origine anglaise: CD (2) et le hi-fi
(1). Le nombre des sigles n‘est pas grand, mais nous les avons inclus dans notre étude
parce qu‘ils fonctionnent comme les noms.
Ces sigles sont intégré dans la langue française, tous sont inscris dans les
dictionnaires.
Le CD:
«… les CD font partie des cadeaux de Noël » (Femme actuelle N°1521);
«La boutique de L'Express vous propose sa sélection de produits culturels : les CD édité
par Classican des coffrets de CD de musique classique... » (L’Express N°3086).
C‘est un sigle qui est constitué de premières lettres du terme «compact disc).
Dans l’autre exemple le sigle est formé de deux lettres initiales du terme
anglais «Hight Fidelity » (haute fidélité) :
«…catégorie de produits High-Tech: TV, hifi... » (L’Express N°3080).
2.5.Dérivation des emprunts anglais
Le suffixe –eur, désigne l’agent de l’action. Ce suffixe est utilisé pour la
francisation du suffixe anglais –er. Le radical est souvent le verbe sans modifications.
La seule exception dans notre corpus est le nom blogueur où le radical est nom :
«…le directeur du bureau de tendances Nelly Rodi affirme que les blogueurs sont »
(L’Express N°3084).
Le blogueur, c’est une personne qui utilise le Blog (Journal intime sur l’Internet).
Baby-boomeur : ce terme signifie la personne née pendant un baby-boom:
«Contrairement aux idées reçues, les boomeurs sont très famille. » (L’Express N°3082).
Nous avons trouvé seulement un mot avec le suffixe –if : attractif (5/1033) :
«Boutique en ligne à prix attractif » (Femme actuelle N°1527).
Ce adjectif signifie une personne séduisante ou un endroit, un proposition attrayante.
Un nom propre de lieu –ien: hollywoodien:
«Et pourquoi ce happy-end hollywoodien ? » (L’Express N°3085).
L’adjectif hollywoodien de Hollywood (capitale de cinéma). Cet adjectif signifie la vie
luxueuse comme à Hollywood. Aussi, le terme hollywoodien fait-il l’unité avec «happy
end » (fin heureuse)
50
et cette union signifie le dénouement heureux d’un film, d’un roman ou d’une histoire
quelconque (Larousse 2008 p. 492).
Finalement, nous allons étudier les verbes avec les suffixes verbaux –iser et –
er. Nous avons trouvé deux verbes de l’origine anglais : updater (de verbe anglais to
update) et customiser (de nom anglais customer) :
«…se lancent au démarrage comme goolge updater... » (L’Express N°3083) ;
«Des illustrateurs pour customiser vos baskets... » (L’Express N°3090).
Customiser signifie «personnaliser » et updater signifie «mettre à jour, mettre à niveau »
(www.reverso.fr).
2.6.Les locutions anglaises
Notre corpus comprend les locutions anglaises sans modifications 24/148.
Nous pouvons nommer ces locutions comme les collocations parce que ces expressions
sont stables. Par ex : happy new years, ce sont trois mots simples anglais qui constituent
une collocation et le sens (vœux de bonne année) :
«Happy news! » (Femme actuelle N°1527) ;
«Happy new years! » (Femme actuelle N°1527);
«Good news... » (Femme actuelle N°1522).
Ce sont trois exemples où dominent le nom «news » (nouvelle) et un exemple avec
l’adjectif «new » (nouveau, nouvel, -elle). Ces exemples sont collocations qui
fabriquent le sens figé :
1 exemple : Les nouvelles heureuses !
2 exemple : Bonne Année !
3 exemple : Bonnes nouvelles.
Ces locutions anglaises remplacent les locutions françaises sans changer leur sens.
Le best of qui signifie une sélection, meilleure de… :
« Best of déco; les 20 canapés tendance à petits prix… » (Femme actuelle N°1519) ;
“Déco cocooning notre best of super douillet » (Femme actuelle N°1518);
«Le best of des nouveautés électro... » (Femme actuelle N°1515);
«Le best-of des sweats fashion » (Femme actuelle N°1512);
« Le best of des nouvelles couleurs, matières et styles de la rentrée » (Femme actuelle
N°1510).
51
Le best off est utilisé avec article défini mais cela ne change pas le sens. Cette
collocation a remplacé la locution française le meilleure de dans l’hebdomadaire Femme
actuelle.
Thight gap : trou entre les cuisses :
« Le thigh gap la nouvelle obsession minceur des ados. » (Femme actuelle N°1513).
Cette collocation, empruntée à anglais, signifie le phénomène d’aujourd’hui, qui exige
essayer d’avoir le plus grand espace possible entre les cuisses.
In a relationship : relations d’amitié, d’amour :
« …être in a relationship… » (L’Express 3090).
Cette collocation ne signifie pas des relations réelles. In a relationship est venu de site
Internet Facebook où les hommes peuvent déterminer ses relations avec un homme.
52
VIII.
CONCLUSION
Le but théorique a été de développer le terme «néologismes », de faire
voir l’apparition et la problématique des néologismes. Selon les auteurs A. N.Salminen, A. Lehmann, J.-F. Sablayrolles et L. Guilbert, nous avons analysé
les moyens de la formation des néologismes, les moyens de la formation des
mots nouveaux par la formation morphologique et sémantique.
L’objectif de notre mémoire était non seulement de faire la
connaissance avec la formation des mots nouveaux, mais avec les moyens de
l’apparition des néologismes aussi, l’un des moyens le plus répandu c’est
l’emprunt.
Tous les exemples des néologismes ont été analysés par les méthodes
descriptive et comparative.
Pour constituer le corpus de cette étude, nous avons utilisé deux
hebdomadaires : Femme actuelle et L’Express. Le corpus comprend 1033
mots. Comme nous l’avons mentionné en français on distingue les
néologismes formels, sémantiques et l’emprunt. La plus riche sphère c’est
l’emprunt. Les anglicismes dominent 700/1033 (68%), il y avait les
anglicismes différents a été 148 que nous avons répérés dans des domaines
différents.
Nous avons classé les anglicismes selon les critères morphologiques et
sémantiques.
La plupart des emprunts dans la presse française sont des emprunts
stucturaux-sémantiques (115/148) et les emprunts hybrides (12/148). Nous
avons divisé les emprunts qui gardent l’orthographe anglaise en mots simples
(64%), mots composés (24%) et les locutions (12%). Dans les articles de
presse on utilise des termes internationaux connus pour nommer les inventions
venues des pays anglais.
Le français n’a pas besoin d’adopter toutes les significations anglaises
d’un mot (la restriction du sens) ou inversement, le mot prend des nouvelles
significations (l’extension du sens).
53
Les mots simples (71/148) (noms (72%) et les adjectifs (23%)) sont les
éléments le plus répandues. Les mots simples forment la majorité des mots
anglais empruntés.
Le nombre d’anglicismes augmente toujours. Les premiers mots de
notre corpus ont été enregistrés dans les dictionnaires IX siècle, puis leur
augmenté (XVII-XIX siècles) qui prouve la mondialisation et globalisation, les
innovations techniques, informatiques ou de la mode.
La langue française emploie les locutions anglaises et les a adoptées.
Grâce à cette étude sémantico-structurale, nous avons sélectionné dans
les hebdomadaires les anglicismes qui ne sont pas inscris dans les dictionnaires
et nous en avons fait la liste. Cette étude pratique montre que les anglicismes
sont une espèce des néologismes, et enrichissent la langue française.
54
IX.
RÉSUMÉ EN LITUANIEN
Prancūzų kalbos atsinaujimas – naujas šių dienų fenomenas. Prancūzų kalba
nuolat kinta dėl mondializacijos ir globalizacijos, todėl ji yra priversta nuolatos įvesti
naujus terminus į kalbą.
Šiame baigiamajame diplominiame darbe analizuojamos analizuojami
neologizmų gramatiniai ir semantiniai susidarymo būdai. Šio darbo pagrindinis
tikslas buvo susipaţinti su naujų terminų kūrimu, bei kaip neologizmais tampa
skoliniai. Remiantis prancūzų mokslininkais (A. Niklas-Salminen, J. Pruvost et J.-F.
Sablayrolles, L. Guilbert et D. Maingueneau), mes aptarėme neologizmų susidarymo
būdus.
Praktinėje dalyje mes sutelkėme dėmesį į morfologinę ir semantinę
neologizmų analizę.
Mes, taip pat, sudarėme tekstyną, kuris buvo reikalingas mūsų tyrimui, iš
dviejų prancūziškų savaitraščių: „Femme actuelle“ ir „L‘Express“. Surinktą tekstyną
sudaro 1033 ţodţiai mados, groţio, ekonomikos ir politikos tematika.
Mūsų tyrimas yra orientuotas į prasmės (semantinius) ir struktūrinius ţodţio
pakitimus, ir kaip tas ţodis funkcionuoja sakiniuose. Dauguma neologizmų skolinių
yra anglicizmai (700/1033), kadangi jie dominuoja mūsų tekstyne, todėl jie tapo
mūsų tyrimo objektu.
Remdamiesi mokslininkais J.Pruvost, J.-F. Sablayrolles, de M.Picone et
P.Harju, mes analizavome anglicizmų darybos būdus ir prasmės pakitimus.
Mūsų padarytos išvados parodo, kad anglicizmų skaičius prancūzų
kalboje nuolatos didėja. Dėka techninių įnovacijų, informacinių technologijų
vystymosi, groţio, mados industrijų, neologizacija tampa vis aktualesniu reiškiniu
lingvistikoje.
55
BIBLIOGRAPHIE
1. Baylon Ch., Mignot X.,1995, Sémantique du langage initiation, Paris: nathan;
2. Daninos P., 1962. Le jacassin, Paris: P.Hachette;
3. D.Picone Michael (1996): Anglicisms, neologisms and dynamic French,
Philadelphia: John Benjamins publishing company;
4. Desirat C., Horde T., 1976. La langue francaise au 20 siecle. Paris;
5. Gaudin F., Guespin L., 2000. Initiation à la lexicologie française, Bruxelles:
Duculot;
6. Guilbert L., 1979: Néologie et lexicologie, Paris: larousse.
7. Lapatnikova N., Movchovitch N., 1971. Lexicologie du francais moderne. V.S.
Moscou;
8. Lehmann Alise, Françoise Martin-Berthet (2005): Introduction à la lexicologie,
Paris: A. Colin;
9. Mortureux Marie-Françoise (1997): La lexicologie entre langue et discours,
Sedex: A.Colin;
10. Niklas-Salminen Aino (1997): La lexicologie, Paris: Armand colin.
11. Poittier B., 1992: Sémantique générale, Paris: PUF;
12. Pruvost Jean, Jean-François Sablayrolles (2012): Les néologismes, Paris: PUF;
13. Soutet O., 2001: Linguistique, Paris: PUF;
14. Tarkhova V.A., 1972. Lexicologie francaise. P. Moscou;
15. Timeskova I., Tarkhova B., 1967. Essai de lexicologie du francais moderne. P.
Leningrad.
RÉFÈRENCES ÉLECTRONIQUES
1. http://franceterme.culture.fr[consulté ?]
2. http://www.oqlf.gouv.qc.ca
3. http://www.lefigaro.fr
4. http://www.farum.unige.it/francesistica/pharotheque/linguisticapoli/03Lang.htm
5. Henriette Gezundhajt: http://www.linguistes.com/
6.
Louise
Deléger,
Fiammetta
Namer,
Pierre
Zweigenbaum:
http://perso.limsi.fr/pz/FTPapiers/Deleger_TALN2007.pdf
7. Tournier
M.,
2003,
Mots,
les
langages
du
politique:
http://books.google.lt/books?id=OGaiV5NKDSkC&pg=PA185&lpg=PA185&d
q=m+tournier+mots,+les+langages+du+politique&source=bl&ots=9HZdtz5bj
p&sig=1Go9ECxPVfMF9FhKJ4t09x8MnFw&hl=lt&sa=X&ei=YY93UrODMc
HV4wSx2oCwDQ&ved=0CGgQ6AEwBg#v=onepage&q&f=false
8. Argot: http://fr.wikipedia.org/wiki/Argot
9. Le point sur les anglicismes: http://journalmetro.com/opinions/la-chasse-auxemplois/274500/le-point-sur-les-anglicismes/
10. Michael Bréal: http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Br%C3%A9al
11. Anglicismes et le français du XXIe siècle : la fin du franglais : http://ressourcescla.univ-fcomte.fr/gerflint/Italie4/zanola.pdf
12. Micha
Cziffra
2013 :
http://www.slate.fr/story/69533/francais-anglais-
angliscismes-franglais
13. Le dictionnaire de la langue française LaRousse: http://www.larousse.fr/
14. Pâïvi Harju, 1999 : file:///C:/Users/PC/Downloads/1945%20(1).pdf
15. http://www.lepetitjournal.com/international/a-la-une/67668-cyberbullying--leharcelement-sur-internet.html
SOURCES
Femme actuelle 2013 septembre-2014 janvier :
1. N°1509 hebdomadaire Du 26 août au 1er septembre 2013 ;
2. N°1510 hebdomadaire du 2 au 8 septembre 2013 ;
3. N1511 hebdomadaire du 9 au 15 septembre 2013 ;
4. N1512 hebdomadaire du 16 au 22 septembre 2013 ;
5. N1513 hebdomadaire du 23 au 29 septembre 2013 ;
6. N1514 hebdomadaire du 30 septembre au 6 octobre 2013 ;
7. N1515 hebdomadaire du 7 au 13 octobre 2013 ;
8. N1516 hebdomadaire du 14 au 20 octobre 2013 ;
9. N1517 hebdomadaire du 21 au 27 octobre 2013 ;
10. N1518 hebdomadaire du 28 octobre au 3 novembre 2013 ;
11. N1519 hebdomadaire du 4 au 10 novembre 2013 ;
12. N1521 hebdomadaire du 18 au 24 novembre 2013 ;
13. N1522 hebdomadaire du 25 novembre au 1er décembre 2013 ;
14. N1523 hebdomadaire du 2 au 8 décembre 2013 ;
15. N1524 hebdomadaire du 9 au 15 décembre 2013 ;
16. N1525 hebdomadaire du 16 au 22 décembre 2013 ;
17. N1526 hebdomadaire du 23 au 29 décembre 2013
18. N1527 hebdomadaire du 30 décembre 2013 au 5 janvier 2014 ;
19. N1528 hebdomadaire du 6 au 12 janvier 2014 ;
20. N1529 hebdomadaire du 13 au 19 janvier 2014 ;
21. N1530 hebdomadaire du 20 au 26 janvier 2014.
L‘Express 2010:
1. N°3086 hebdomadaire du 25 au 31 août 2010;
2. N°3085 hebdomadaire du 18 au 24 août 2010;
3. N°3083 hebdomadaire du 4 au 10 août 2010;
4. N°3087 hebdomadaire du 1er au 7 septembre 2010;
5. N°3089 hebdomadaire du 15 au 21 septembre 2010;
6. N°3091 hebdomadaire du 29 septembre au 5 octobre 2010;
7. N°3084 hebdomadaire du 11 au 17 août 2010;
8. N°3096 semaine du 3 au 9 novembre 2010;
9. N°3098 semaine du 17 au 23 novembre 2010;
10. N°3099 semaine du 24 au 30 novembre 2010;
11. N°3101 semaine du 8 au 14 décembre 2010;
12. N°3102 semaine du 15 au 21 décembre 2010;
13. N°3095 semaine du 27 octobre au 2 novembre 2010;
14. N°3093 semaine du 13 au 19 octobre 2010;
15. N°3100 semaine du 1er au 7 décembre 2010;
16. N°3082 semaine du 28 juillet au 3 août 2010;
17. N°3081 semaine du 21 au 27 juillet 2010;
18. N°3134 semaine du 18 au 24 août 2013;
19. N°3135 semaine du 25 au 31 août 2013;
20. N°3136 semaine du 1er septembre au 7 septembre 2013;
21. N°3136 semaine du 8 septembre au 15 2013.
Annexe1
Anglicismes lexicaux –Classement par
occurrences
Leader
Show
Usager (m)
Look (m)
Challenger (m)
Leadership (m)
Free
Job (m)
Hight-tech (m)
Boom (m)
Playlist (f)
Timing (m)
Cool (adj)
Shop
Start-up
Peep show
Web (m)
People
Fast-food (m)
Blogueur (m)
Marketing (m)
Blog (m)
Couching
In a relationship
City (m)
Trash (m)
Trendy (adj)
Wachers (pl)
Buzz (m)
New (adj)
Sexy (adj)
Best-seller (m)
Hacker (m)
Trader (m)
Club (m)
Talk show (m)
Le best of
52
41
29
25
18
17
17
17
16
15
13
11
11
11
11
10
10
10
10
10
10
9
9
9
9
9
8
8
8
8
8
8
8
8
7
7
7
Diet (f)
Téléréalité
Big browser
Bad bank
Must-have
Stars (pl)
Casting (m)
Deal (m)
Fashion
Top (adj)
Salle de shooting
HyperOversize (adj)
Go (v)
Smoky (adj)
Girly (adj)
Lifting (m)
Match (m)
Attractif
Low boots
Rang (m)
Télémarketing
Coach (m)
Smartphone (m)
Touch (f)
Geek (m)
Superstar (adj)
Shopping (m)
Talkie-walkie (m)
Make-up (m)
Cash
Party (m)
Gossip (m)
Baby-boomeur
Beauty (f)
Light (adj)
Usager (m)
Low cost
Glamour
Binge drinking
Pin-up
Come-back
Single (adj)
Thigh gap (m)
Trench coat (m)
Glam (adj)
Peacemakers
Via la holding
7
7
7
6
6
6
6
6
6
6
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
2
2
2
2
2
2
Parking
Punchy (adj)
CD
Curly (adj)
Fun (adj)
Fifties (pl)
I have a dream
Zoom
Cooctoy
Slippers
Shocking
Customiser
Sixties
Color magic
Hi-fi
No sex
Mon ex
Cyberbullying (m)
Thriller (m)
Mix (m)
Business as usual
Black-listé
Color
Holding (f)
Newsletter
Starting-blocks
Scoop (m)
Walk away
Vanity (f)
Double dip (m)
Site (m)
Max (m)
Machine à cash
Break (m)
Cost killer
Touch
Updater
Pitch (m)
Patchwork
Ring (m)
Auditeur (m)
Hal’shop (m)
Greed
Succes story (f)
Gag (m)
Web-site (m)
Bug (m)
Scanner (m)
2
2
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Legging
Foodistas
No man’s land
Baby loup
Psylove
Happy news
Happy new years
Good news
Working
Check-up
Hollywoodien
Mix marketing
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Spaming
Spams
Cow-boys
Interview (m)
1
1
1
1
Les
anglicismes
de
L’Express
(Annexe 2) :
Leader
Buzz
Show
Best-seller
Holding
Usager
Hacker
Newsletter
Challenger
Trader
Starting-blocks
Leadership
Big browser
Scoop
Free
Bad bank
Walk away
Job
Deal
Double dip
Hight-tech
Salle de shooting
Site
Timing
Go
Break
Shop
Smartphone
Cost killer
Start-up
Touch
Updater
Peep-show
Talkie-walkie
Boom
Web
Cash
Hal’shop
People
Baby-boomeur
Greed
Fast-food
Low-cost
Succes story
Blogueur
Binge drinking
Gag
Marketing
Peacemakers
Web-site
Blog
Via la holding
Bug
Couching
Parking
Interview
In a relationship
Fifties
No man’s land
Cyberbullyng
Bussiness as usual
Black-listé
Des anglicismes de Femme actuelle (Annexe 3) :
Look
Lifting
Fun
happy
Playlist
Match
Color
news
Cool
Low
magic
happy
City
boots
Thriller
new
Trash
Rang
Mix
Trendy
Coach
Color
Wacher
Superst
Vanity
s
ar
Max
r
New
Shoppin
Machin
g
baby
e à cash
loup
Make-
Touch
foodista
Pitch
s
Patchw
sixties
Gossip
ork
legging
of
Beauty
Ring
customi
Diet
Light
spammi
zer
Must-
Pin-up
ng
shockin
have
Come-
spams
g
Stars
back
cow-
zoom
Casting
Single
boys
slippers
Fashion
Thigh
psylove
cooctoy
gap
no sex
I have a
Trench
mon ex
dream!
Sexy
Club
Talk
show
Le best
Top
HyperOversiz
e
Smoky
Girly
up
Party
coat
working
Glam
girls
Punchy
check-
Curly
up
years
good
news
glamou
Annexe 4. Les anglicismes simples
Leader
Show
Look
Challenger
Free
Job
Boom
Timing
Cool
Shop
Web
People
Marketing
Blog
Couching
City
Trash
Trendy
Wachers
Buzz
New
Sexy
Hacker
Trader
Club
Diet
Stars
Casting
Deal
Fashion
Top
Go
Smoky
Girly
35
23
21
18
17
16
14
11
11
11
10
10
9
9
9
9
9
8
8
8
8
8
8
7
7
7
6
6
6
6
6
5
5
5
Lifting
Match
Rang
Coach
Touch
Geek
Shopping
Cash
Party
Gossip
Beauty
Light
Single
Glam
Parking
Punchy
Curly
Fun
News
Fifties
Thriller
Mix
Legging
Zoom
Slippers
Shocking
Scoop
Vanity
Site
Max
Break
Pitch
Ring
Greed
Gag
Bug
Scanner
Spaming
Spams
Interview
Color
Holding
Sixties
5
5
4
4
5
4
4
4
4
4
3
3
2
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Annexe
5.
Les
anglicismes
composés
Leadership
Hight-tech
Playlist
Start-up
Fast-food
Best-seller
Must-have
Oversize
Smartphone
Superstar
Talkie-walkie
Make-up
Pin-up
Come-back
Peacemakers
Cyberbullying
Foodistas
Customiser
Psylove
Newsletter
Starting-blocks
Patchwork
Web-site
Cow-boys
17
15
13
11
10
8
6
5
4
4
4
4
3
3
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Annexe 6. Les locutions d’anglais
Peep show
In a relationship
Talk show
Big browser
Bad bank
Low cost
Binge drinking
Thigh gap
Trench coat
No man’s land
No sex
Mon ex
Working girls
Happy news
Happy new years
Good news
I have a dream
Mix marketing
Color magic
Business as usual
Double dip
Happy end
Cost killer
Success story
10
9
7
6
6
3
3
2
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Annexe 7. Les noms
Leader
Show
Look
Challenger
Job
Boom
Timing
Shop
Web
People
Marketing
Blog
Couching
City
Trash
Wachers
Buzz
Hacker
Trader
Club
Diet
Stars
Casting
Deal
Fashion
Touch
Match
Lifting
Rang
Coach
Geek
Shopping
Cash
Party
Gossip
Beauty
Parking
Thriller
Vanity
Site
Max
Break
35
23
21
18
16
14
11
11
10
10
9
9
9
9
9
8
8
8
7
7
7
6
6
6
6
5
5
5
4
4
4
4
4
4
4
3
2
1
1
1
1
1
Pitch
Ring
Greed
Gag
Bug
Scanner
Spams
Interview
Color
Holding
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Annexe 8. Les adjectifs
Free
Cool
Trendy
New
Sexy
Top
Smoky
Girly
Light
Single
Glam
Punchy
Curly
Fun
Fifties
17
11
8
8
8
6
5
5
3
3
2
2
2
2
1
Annexe 9. Les anglicismes non-enregistrés
Shop
Couching
City
Trash
wachers
buzz
hacker
diet
Greed
holding
Trendy
Smoky
Light
Curly
Sixties
Check-up
Customiser
Shocking
fashion
touch
geek
party
gossip
beauty
vanity
Max
Color
Free
New
Girly
Punchy
Fifties
Foodistas
Exclusif
Updater
Light
Coaching
Zoom
Cooctoy
Diet
Slippers
Patchwork

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