Rendu des résultats d`analyses : mise au point

LNP - n° 337
jeudi 12 avril 2007
Biologie
Rendu des résultats d’analyses : mise au point
Le Conseil central de la Section G est régulièrement interrogé par des confrères sur les modalités à
suivre pour remettre aux patients leurs résultats d’analyses de biologie médicale. Nous proposons un
bref rappel des obligations de confidentialité et de conseil dans différentes situations.
Les comptes rendus d’analyses :
propriété des patients
Le Guide de bonne exécution des analyses, en son article 5, donne les clés
quant au rendu des résultats.
Tout d’abord, ceux-ci sont remis au
patient en mains propres ou lui sont
envoyés, sous pli cacheté, à son nom et
à l’adresse qu’il a communiquée. Les
résultats peuvent également être transmis au médecin prescripteur du
patient, sauf opposition de celui-ci.
En conséquence, les résultats ne doivent en aucun cas être remis à un tiers,
sauf si ce dernier a dûment été mandaté par le patient.
Pour les duplicatas, il convient de
suivre la même procédure.
Aussi, en cas d’analyses réalisées dans
le cadre de l’obtention d’un prêt, les
résultats ne doivent pas être communiqués directement à la compagnie d’assurance ou au médecin de celle-ci,
mais au patient qui choisira librement
de les communiquer s’il le souhaite à
cet organisme.
Remise des résultats
de biologie médicale :
rôle du pharmacien biologiste
L’article R.4235-63 du Code de la santé
publique dispose que le pharmacien
doit s’abstenir de formuler un diagnostic sur la maladie au traitement de
laquelle il est appelé à collaborer.
Cependant, il est néanmoins un interlocuteur direct du patient ; en effet, son
rôle ne doit pas se limiter à remettre les
résultats à ce dernier; il peut, s’il le juge
nécessaire où à la demande du patient
commenter les résultats d’analyses.
Son commentaire consiste exclusivement
à interpréter les résultats par rapport aux
valeurs normales des paramètres concernés cités en référence sur le compte rendu
et ou par rapport à des résultats antérieurs
des mêmes paramètres.
Le biologiste est également l’interlocuteur du médecin traitant ; il participe
avec lui à l’interprétation des résultats
et/ou envisage un éventuel commentaire
d’investigation biologique en lui proposant un choix de marqueur sensible et
spécifique de la pathologie concernée.
Rendu d’un VIH positif
Le rendu d’un VIH positif doit se faire,
en toute confidentialité, lors d’un
entretien au cours duquel le biologiste
conseille au patient de prendre contact
avec son médecin à qui les résultats
auront été préalablement adressés.
Par ailleurs, selon l’arrêté du 28 avril
2003, tout laboratoire public ou privé
effectuant des analyses de biologie médicale au sens de l’article L. 6211-1 du
Code de la santé publique pour le dépistage des anticorps anti-VIH 1 et 2 doit
analyser isolément le sérum ou le plasma
de chaque individu en utilisant deux réactifs mixtes (VIH 1 & 2) différents revêtus
du marquage CE dont au moins un réactif utilisant une technique ELISA mixte.
En cas de positivité ou de discordance
des résultats de ce test de dépistage,
une analyse de confirmation par
Western Blot ou Immuno Blot doit être
réalisée par le biologiste sur le même
prélèvement.
Lorsque le résultat de l’analyse de
confirmation est positif, un nouveau
test de dépistage est réalisé à l’initiative
du biologiste sur un second prélèvement (différent de celui qui a servi au
premier sérodiagnostic de dépistage).
Le résultat positif du sérodiagnostic de
dépistage réalisé sur le second prélèvement permet alors de valider la présence des anticorps anti-VIH 1 & 2.
Pour cette analyse, il est important que
le biologiste se rapproche du patient
afin de lui exposer la situation avec
tact. En revanche, il n’est en aucun cas
autorisé à révéler au conjoint du patient
séropositif quoi que ce soit. Le rôle du
biologiste, est uniquement d’inviter
fermement le patient à prendre attache
auprès du médecin prescripteur et à solliciter ses proches afin que ceux-ci
effectuent un test de dépistage. À
défaut de respecter ces recommandations, le biologiste s’expose à des sanctions pénales, notamment pour
violation du secret professionnel.
Rendu des résultats à des mineurs
Lorsque le patient est un mineur, le
biologiste ne peut donner les résultats
qu’au représentant légal ou au médecin
prescripteur, à l’exception des analyses
réalisées en matière de contraception,
de diagnostic de grossesse et d’interruption volontaire de grossesse. En
effet, dans ces cas, la loi du 4 juillet
2001 prévoit que la mineure a la possibilité de faire réaliser ses examens sans
le consentement de ses parents.
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