Analyse du film
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Analyse du film
( ) 0 * 1 + 2 , ( - 3 4 . 5 6 7 8 9 : ! " # $ % & ' Film allemand en noir et blanc, muet. 1929. 107 min. Titre original Scénario Photographie Production Interprétation / Mardi 19 mai 1998 Die Büchse der Pandora (La Boîte de Pandore). Ladislaus Vajda, d’après deux pièces de Frank Wadekind (Der Erdgeist et Die Büchse der Pandora). Günther Krapf. Nero-film / Berlin. Louise Brooks Fritz Kortner Franz Lederer Carl Goetz Alice Roberts Krafft Raschig Quand je pense que Pabst a choisi Louise Brooks alors qu’il aurait pu m’engager moi ! (Marlene Dietrich). Louise Brooks raconte : “Contrairement à d’autres metteurs en scène, M. Pabst n’avait pas de répertoire de caractères et de leurs réactions sentimentales. D.W. Griffith exigeait des accès de rire de toutes les jeunes femmes pendant qu’elles avaient une émotion d’ordre sexuel. Quand jamais Pabst a tourné une scène montrant une jeune femme dans un accès de rire, c’est que quelqu’un l’avait chatouillée. Le motif seul l’intéressait. Quand il réussissait, les réactions sentimentales de l’artiste étaient telles que dans la vie réelle et souvent remarquablement insuffisantes pour le public habitué à la routine du théâtre. Lorsque Die Büchse der Pandora fut offert en location pour la première fois en 1929, les critiques élevèrent des objections parce que Loulou n’exprimait pas la douleur dans le style de Sarah Bernhardt dans La Dame aux camélias. Des photos de presse prises avant le tournage de Loulou montrent M. Pabst en train de m’observer avec une attention méthodique. Prévoyant toutes mes scènes dans ses films, il prenait à tâche de me mettre dans des situations analogues de la vie réelle. Après que j’eus fait connaissance avec les belles jambes d’une artiste bien connue, celle-ci, dans la deuxième visite pendant le tournage, visite arrangée à mon insu, me procura l’appoint de son babillage et de ses éclats de rire, dans un coin avec G. W. Pabst, pour me vexer et me dépiter dans un gros plan de Tagebuch der Verlorenen. Sa parfaite connaissance des causes et des effets donne partiellement réponse à la question : comment Pabst peut-il Loulou.. Dr Peter Schön. Son fils, Alwa Schön. Schigolch, père adoptif de Loulou. La comtesse Grafin Geschwitz. Rodrigo Quast, l’acrobate. arriver à tourner si vite, avec aussi peu de répétitions et un nombre aussi insignifiant de prises ? Comme chez tous les artistes, mes costumes avaient sur moi une influence considérable. La veille de la scène finale de Loulou, dans laquelle j’étais devenue une fille des rues, M. Pabst me dit : “ Louise, épluchez toute votre garde-robe et choisissez un vêtement auquel vous ne tenez pas, que vous puissiez arranger pour cette scène. ” Je tenais à tous mes costumes et mes robes, et je lui dis : “ Pourquoi n’achèteriez-vous pas un vieux vêtement quelconque ? Non, il faut qu’il soit à vous. ” Le lendemain, on rapporta dans ma garde-robe mes vêtement sacrifiés après qu’on les eut “ arrangés ”. C’était mon blouson-chiffon abricot qu’on avait trempé dans un bouillon de suie ; à présent, il était raide et puant. Mon vêtement préféré, une jupe cloche, était déchiré et souillé de taches de graisse. Lorsque je travaillais dans cet accoutrement, tout ce qui pouvait m’arriver était indifférent. Lors d’une scène d’amour avec Franz Ledereer, je voulais mettre un négligé transparent, mais Pabst me dit qu’il fallait une robe de chambre sous laquelle je serais nue. “ Mais qui donc saura, m’écriai-je, que je suis nue sous un peignoir épais et pelucheux ? Lederer !, répondit-il ”. Un chef d’œuvre dans la recherche et la création du milieu adapté à l’action, où l’acteur travaille avec entrain, ce furent les scènes de théâtre de Loulou. Pabst les tourna sans théâtre, sans public, voire même sans scène. Lorsque j’entrai sur le plateau, je n’en croyais pas mes yeux. Tout le décor se réduisait au plancher. Comment devais-je faire ma glorieuse entrée comme girl des Folies et donner le change aux spectateurs sans disposer au moins Lundi 25 mai Nous projetons pour Homonormalités un film canadien de Patricia Rozema, When Night is falling. 1995. Une histoire de séduction, ou comment une femme, professeur de mythologie dans un college puritain, que tout destine au mariage avec un professeur de théologie, est bouleversée par la rencontre d’une jeune femme noire, danseuse dans un cirque. Une histoire d’amour que de très belles images racontent sans fausse pudeur... Mardi prochain, séance habituelle La Féline (Cat People), film américain en noir et blanc de Jacques Tourneur. 1942. 71 min. Une jeune dessinatrice immigrée à New-York vit dans l’idée obsédante d’être une femme-chat. Son fiancé refuse de croire à ces superstitions, mais le comportement de la jeune femme est de plus en plus étrange. Une fois mariée, elle devient agressive envers son mari et une des collègues de ce dernier. La Féline est un film fondamental dans le genre fantastique. Tout consiste à suggérer la terreur et la violence sans rien représenter concrètement pour plonger le spectateur dans une atmosphère de plus en plus lourde et inquiétante. A l’issue de la projection, Jean-Louis Leutrat, président de l’Université de Paris-III et spécialiste du cinéma fantastique, viendra nous d’une scène qui donnât l’illusion du théâtre ? je n’eus pas besoin d’attendre la réponse, car deux machinistes me cognèrent et le décor qu’ils traînaient jeta ma coiffure sur le plancher. Un sac de sable tombant de la passerelle des projecteurs d’où il avait manifestement été envoyé dans la direction de mon couvre-chef jeta également Fritz Kortner hors de ses gonds. Réalité et illusion se confondirent en une insupportable irritation. Le petit maquilleur qui avait été promu à la dignité d’acteur afin que je pusse lui jeter à la figure une pleine boîte de poudre éclata en menaces de se plaindre à son syndicat et de me faire renvoyer. Entre les scènes, Pabts maintenait la tension de l’ambiance theâtrale en incitant l’artiste Siegfried Arno à ne nous accorder aucun répit avec ses numéros comiques. Quand venait le moment de mon entrée, je bondissais sur la scène et j’adressai mon plus beau sourire à mon public les jambes de M. Pabst. Bref, venir à bout d’une entrée devenait un triomphe.”