Gestion collaborative des symptômes du VIH - HEdS-FR
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Gestion collaborative des symptômes du VIH - HEdS-FR
Gestion collaborative des symptômes du VIH de personnes vivant avec le VIH et leurs proches aidant-e-s Dunja Nicca, PhD, RN Fribourg, 2010 • La prévalence des symptômes, chez les personnes vivant avec le VIH, reste élevée malgré les traitements antirétroviraux efficaces et l’amélioration de leur état de santé • Un nombre élevé de symptômes de détresse est lié à la non adhérence de la médication • Par conséquent, la gestion efficace des symptômes est importante pour les personnes vivant avec le VIH • Les symptômes sont en général gérés dans le cadre domestique, ce qui signifie que les proches aidant-e-s peuvent être impliqué-e-s dans le processus (Harding et al. 2006, Int J STD AIDS; Karus et al. 2005, J Pain Management; Lorenz et al. 2006, Oual Life Res) FB Infektiologie / Spitalhygiene Contexte • Englobe les décisions à prendre au jour-le-jour pour faire face aux symptômes, comme quand contacter les prestataires de soins, comme s’il faut oui ou non modifier les exercices ou le régime alimentaire, et comme quand prendre ou ne pas prendre certains médicaments. • Ces processus peuvent être influencés par les contextes sociaux comme les systèmes de santé et les réseaux familiaux (Gifford et al. 1999, AIDS Care) FB Infektiologie / Spitalhygiene La définition de la gestion des symptômes L’expérience des symptômes • La première étape du processus de gestion des symptômes est l’expérience des symptômes Expérience des symptômes Composante cognitive Apparition des symptômes (fréquence/intensité) Composante émotionnelle Détresse causée par les symptômes (Spirig et al. 2005, ANS Adv Nurs Sci; Reynolds et al. AIDS Behav) FB Infektiologie / Spitalhygiene Gestion des symptômes • La description de la gestion des symptômes des personnes vivant avec le VIH est limitée • L’implication des proches aidant-e-s dans le processus n’est pas connue • “L’expérience des symptômes” a été décrite pour les personnes vivant avec le VIH Mais: la concordance entre patient-e-s et leurs proches aidant-e-s n’a pas été décrite dans le domaine du VIH FB Infektiologie / Spitalhygiene Les lacunes de la recherche • Explorer la collaboration entre personnes vivant avec le VIH et leurs proches aidant-e-s dans le cadre du processus de gestion des symptômes qui englobe la concordance des symptômes relevés chez les deux protagonistes FB Infektiologie / Spitalhygiene But Méthodologie QUAL quan Interprétation basée sur les résultats QUAL → quan (Creswell & Plano Clark, 2007; Allen 1996) FB Infektiologie / Spitalhygiene • Approche basée sur des méthodes mixtes – Devis exploratoire Echantillon – 122 personnes vivant avec le VIH – 122 proches aidant-e-s • Echantillon 2: (sous-échantillon du 1) – 13 personnes vivant avec leVIH – 13 proches aidant-e-s FB Infektiologie / Spitalhygiene • 4 centres de la Swiss HIV Cohort Study (BS, ZH, BE, SG) • Echantillon 1: Récolte de données – Entretiens ouverts fermés sur les expériences de gestion des symptômes et la collaboration avec les proches aidant-e-s – Enregistrement audio et transcription • Quantitative: – Questionnaire auto-administré: Echelle d’évaluation de l’expérience des symptômes VIH (HIV-SEAS) • 73 symptômes (apparition, gravité, détresse) FB Infektiologie / Spitalhygiene • Qualitative: Procédure •HIV-SEAS Analyse des données Définition de l’hypothèse Récolte données QUAL Analyse des données QUAL •Entretiens ouverts fermés •Analyse herméneutique critique Quan •Test des hypothèses Interprétation FB Infektiologie / Spitalhygiene Récolte de données Quan des données Analyse des données QUAL •Analyse herméneutique critique QUAL+quan Hypothèses • 2ème hypothèse: Il y a des symptômes neurocognitifs spécifiques qui sont mentionnés plus souvent par les proches que par les personnes vivant avec le VIH • 3ème hypothèse: Lorsque les symptômes sont décrits comme très pénibles par les personnes VIH, leurs descriptions faites par ces dernières ne diffèrent pas de celles faites par leurs proches aidant-e-s FB Infektiologie / Spitalhygiene • 1ère hypothèse: Les personnes vivant avec le VIH mentionnent davantage de symptômes que leurs proches Caractéristiques échantillon 1 Variable Personnes vivant avec le VIH Proches aidant-e-s Total -N 122 122 Sexe masculin % 75 59 44 (40-51) 45 (39-55) -apprentissage achevé 76 56 - de niveau bachelor à celui de master 21 40 - aucune information 3 4 Ethnie blanche - % 98 96 Nationalité suisse -% 93 87 Âge – intervalle interquartile (IQR) Groupe de transmission - % - HSH (MSM) 51 - HSF/FSH (MSF/FSM) 27 - prise de médicaments 8 Concentration des cellules CD4 (mmol/L)- intervalle interquartile (IQR) ARN HIV < 50 (copies/ml) -% IOR = interquartile range 455 (306-630) 78 FB Infektiologie / Spitalhygiene Plus haut niveau de formation achevée-% Gestion collaborative des symptômes Être une compagne/un compagnon Mettre les symptômes à leur place •Apprendre à juger •Se sentir affecté-e •Ne pas en parler Trouver des solutions •Développer des stratégies •Collaborer étroitement avec les prestataires de soins •Gérer le fardeau FB Infektiologie / Spitalhygiene Assumer la gestion Rester en contact Manger & compagne/ compagnon “Bon, s’il a un rhume ou tout autre sorte d’infection, je me sens un peu responsable d’évaluer si c’est nécessaire ou non pour lui d’aller voir son médecin. Vous savez, depuis, j’ai acquis une sorte d’expérience professionnelle.” FB Infektiologie / Spitalhygiene “Le problème, ce n’est pas le virus. Ca, ça va. Mes paramètres de laboratoires sont bons et je n’ai pas de problème avec les médics. Je suis si pointilleuse; je les prends chaque matin et toujours dans le même ordre. Mais la fatigue est une chose sur laquelle il va falloir que je reprenne le dessus. Je dois vraiment en parler avec mon médecin la semaine prochaine.” Contrôle constant vs. être attentif/ive • “Apprendre à juger” Processus d’apprentissage visant à placer les symptômes dans un cadre de référence connu – Personnes vivant avec le VIH: connaissance des effets secondaires, des paramètres de laboratoire, de son propre corps, apprendre à partir de l’expérience et des professionnel-le-s – Proches aidant-e-s: naïvité plutôt qu’interprétation professionnelle, apprendre des personnes vivant avec le VIH et recherche sur Internet • “Se sentir affecté-e” Les difficultés liées aux symptômes influencent la vie quotidienne – Personnes vivant avec le VIH: si les symptômes ne sont pas suffisamment gérés avec le temps>insécurité, peur, baisse de moral – Proches aidant-e-s: empathie, perturbé-e-s dans leur vie quotidienne et leur relation FB Infektiologie / Spitalhygiene “Mettre les symptômes à leur place” “Mettre les symptômes à leur juste place” • “Ne pas en parler” “Parfois je réalise qu’elle s’’arrête au milieu d’une phrase puis commence à parler d’autre chose. Elle a ces trous et ne s’en rend pas compte. Mais je n’en ai jamais discuté avec elle. Je crois que ça l’affecterait beaucoup.” (un-e proche aidant-e) FB Infektiologie / Spitalhygiene – Les symptômes sur lesquels les personnes vivant avec le VIH avaient le contrôle – Ne pas surcharger les proches aidant-e-s – Les symptômes qui peuvent causer des altérations (perte de mémoire, problèmes de concentration, oubli) Concordance dans la mention des symptômes Nombre de symptômes Intervalle interquartile (IQR) Personnes VIH Proches Valeur-P (Wilcoxon) 16 (9-24) 12 (5-17) <0.001 FB Infektiologie / Spitalhygiene • Hypothèse 1: Les personnes vivant avec le VIH rapportent davantage de symptômes que leurs proches • Hypothèse 2: Certains symptômes neurocognitifs spécifiques sont mentionnés plus souvent par les proches que par les personnes vivant avec le VIH • Résultat: Différences significatives dans la mention de 16 symptômes sur 73. Mais tous les 16 symptômes sont relevés plus souvent par les personnes vivant avec le VIH FB Infektiologie / Spitalhygiene Concordance dans la mention des symptômes Discordances dans la mention des symptômes Présence d’un symptôme Oui (personnes VIH) Oui (proches) Mc Nemar (test de symétrie comparant les pairs) n n p-value (2-tailed) Difficultés de concentration 35 9 <0.000 Perte de mémoire 21 6 <0.000 Oubli 27 10 0.009 Vertiges 25 7 0.003 Troubles de la vision 22 3 <0.000 Fourmillement dans la zone de la tête 14 1 0.001 Fourmillement dans les bras, mains 18 1 <0.000 Fourmillement jambes, pieds 23 3 <0.000 Peur, inquiétude 30 12 0.009 Anxiété 31 12 0.006 Sensation d’oppression sur la poitrine 18 4 0.004 Peau sèche 25 8 0.005 Démangeaisons rectales 22 0 <0.000 Plaie, saignements des gencives 21 4 0.001 Ongles cassants 15 1 0.001 Brûlures lors de la miction 8 0 0.008 FB Infektiologie / Spitalhygiene (sign.) • Hypothèse 3: Lorsque les symptômes sont décrits comme étant très pénibles par les personnes vivant avec le VIH, leurs descriptions et celles de leurs proches aidant-e-s ne diffèrent pas FB Infektiologie / Spitalhygiene Concordance dans la mention des symptômes Les 20 symptômes les plus générateurs de détresse pour les personnes vivant avec le VIH 2.50 2.00 1.50 1.00 .50 .00 FB Infektiologie / Spitalhygiene Détresse moyenne (0=pas de détresse;3 détresse maximale) 3.00 • Le processus collaboratif de gestion des symptômes avec leadership évident de la part du patient/de la patiente • Jusqu’ici, les soins informels sont la plupart du temps décrits comme un appui de la personne aidante/soignante au patient • La diversité des soins apportés doit être intégrée dans les interventions cliniques FB Infektiologie / Spitalhygiene Discussion et implications • La prévalence des symptômes (mentionnés par les personnes VIH) est élevée et comparable à d’autres études • Besoin de soutien dans la gestion des symptômes • Les proches aidant-e-s ne rapporte pas suffisamment la prévalence des symptômes contrairement à celles et ceux des patient-e-s atteint-e-s de cancer • Peut s’expliquer par le leadership des patient-e-s FB Infektiologie / Spitalhygiene Discussion et implications Constats divergents: • Qualitative: les proches aidant-e-s ne parlent pas des symptômes neurocognitifs • Quantitative: les symptômes neurocognitifs sont mentionnés plus souvent par les personnes VIH • Les personnes vivant avec le VIH et les proches aidant-e-s sont conscient-e-s des symptômes neurocognitifs • Les problèmes de communication des symptômes neurocognitifs sont constatés chez les populations relativement jeunes • Le discours biomédical sur le déficit neurocognitif chez les personnes VIH doit être intégré dans le soutien quotidien à la gestion des symptômes FB Infektiologie / Spitalhygiene Discussion et implications • Le partenariat actif entre personnes vivant avec le VIH et leurs proches aidant-e-s est pertinent pour la gestion des symptômes • Intégration dans les conseils cliniques et renforcement des pouvoirs (autonomisation) des dyades • L’évaluation de l’expérience des symptômes neurocognitifs et les conseils aux patient-e-s et à leurs familles devraient être intégrée dans la routine clinique des soins prodigués aux personnes VIH FB Infektiologie / Spitalhygiene Conclusion et implications