Corpus heros romantique corrige

Transcription

Corpus heros romantique corrige
Corrigé de la question de corpus : le héros romantique
LE héros romantique et non l’héros…
I. Des êtres à la sensibilité exacerbée, qui se révèlent être tourmentés, déchirés entre deux éléments
contradictoires.
Expression des sentiments dans les 3 textes : monologue lyrique, longues tirades permettant le développement des
sentiments, forme d’introspection.
a. Des tirades lyriques
Expression de l’amour chez Ruy Blas et Hernani (relever les champs lexicaux de l’amour) : sensibilité exprimée
par les types de phrases employés (exclamations, interrogations), les hyperboles, gradations, énumérations…
Pas d’expression de l’amour chez Lorenzo, mais expression des sentiments tout de même : révolte.
b. Des êtres tourmentés
Expression du trouble, du déchirement : chez Lorenzo et Hernani
Hernani est poussé par une force obscure, funeste, qu’il ne comprend pas : trouble ; Interrogations soulignent le
même trouble chez Lorenzo.
Etres déchirés : pris entre 2 éléments contradictoires : Hernani : amour / abandon de cet amour partagé. Antithèses
soulignent déchirement : termes négatifs pour Hernani, positifs pour Dona Sol.
Lorenzo : présent du vice / passé de vertu, qu’il souhaite retrouver, ce qu’il sait être impossible. N’est plus que
« l’ombre » de lui-même : question de l’identité au cœur du romantisme // « je suis une force qui va » Hernani. →
Sentiment de mélancolie souvent lié à ce déchirement.
Chez Ruy Blas : personnage troublé : exaltation comme forme de trouble, mais positif. Déchiré également entre ses
aspirations et la réalité (arrivée de Salluste).
Déchirement, tiraillé entre 2 réalités : cf Sublime / grotesque d’Hugo.
II. Des êtres en marge de la société (Rappel : intro sur le mal du siècle)
a. mis à l’écart d’une société…
Hernani est un banni : exclu de la société, il insiste sur la nécessité de sa solitude, afin de ne pas bannir les autres
avec lui ;
Lorenzo : considéré comme une bête curieuse par les autres hommes
RB : pas dans le texte, mais même idée : à la fois laquais et grand homme d’état, Ruy Blas ne peut être pleinement
ni l’un ni l’autre, n’appartenir à aucune des deux sociétés. Méfiance des ministres au début du 3e acte.
b… pour laquelle ils veulent œuvrer.
Ces sont des êtres incompris, qui sont mis à l’écart de la société alors qu’ils aspirent à être à son service :
RB veut redresser l’Espagne, et la reine peut se confier à lui.
Hernani : à la tête d’une armée de bannis pour sauver l’Espagne.
Lorenzo : veut délivrer Florence d’un tyran.
Contradiction au cœur du héros romantique, ce qui explique / contribue à ce sentiment de déchirement, à en faire
des êtres tourmentés. Etres paradoxaux.
III. Des êtres d’exception
Ils sont non seulement à l’écart de la société, mais se placent aussi au-dessus d’elle : ce sont des êtres uniques, qui
sont ou se sentent supérieurs à leurs semblables.
a. Des êtres uniques, différents.
Hernani insiste sur ce caractère exceptionnel : il est maudit, a un destin exceptionnel, est nécessairement seul car
unique. Lorenzo : s’oppose aux autres hommes : je / pluriel : les hommes, ceux qui…
b. Des êtres supérieurs
Orgueil du héros romantique
Hernani : à la tête des plus vaillants combattants : est donc au-dessus d’eux. Sa situation est exceptionnelle, ce qui
en fait un être à part, et cette exception est considérée comme positive, même si elle l’isole et entraîne son malheur.
NB : pas humilité car repousse Dona Sol : destin exceptionnel qui ne peut se vivre que seul.
Lorenzo : « tribunal de [sa] volonté » devant laquelle les hommes vont comparaître : dimension divine.
RB : plus que le roi, égal de Dieu : se place au-dessus des autres hommes.
Conclusion : On retrouve les mêmes caractéristiques chez ces 3 personnages : sensibilité exacerbée, expression
d’un trouble profond en raison de cette exclusion d’une société qu’ils souhaitent intégrer tout en éprouvant le
sentiment de leur supériorité. Caractéristiques communes à toute une génération, celle des romantiques, que l’on
retrouve aussi bien dans le théâtre que dans le roman (Stendhal : Julien Sorel dans le Rouge et le Noir) ou la poésie
(Lamartine, Vigny…) : mal du siècle d’une génération qui se trouve sacrifiée après le rêve napoléonien, au moment
de la Restauration (1830).
1

Documents pareils