25 janvier 2016 - union
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Revue de presse « Défense » (contact : [email protected]) Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous pouvez soit contacter directement le responsable de thème de Défense soit réagir en adressant un courriel à l’adresse indiquée ci-dessus. L’équipe de la Revue de presse Défense vous remercie de votre confiance et de votre intérêt pour son travail, toutes vos suggestions sont les bienvenues. Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse : http://www.union-ihedn.org/ Le 25 janvier 1949 est élue la première Knesset. . Date : 25 janvier 2016 Attention : il n’y aura pas de revue de presse défense demain – la prochaine revue de presse défense sera diffusée le mercredi 27 janvier 2016 Sommaire des articles proposés Un membre du groupe du 2ème REG, décimé par l’avalanche de Valfréjus, le légionnaire HETENIY, est décédé ce jour. La revue de presse défense s’incline et présente ses pensées attristées à ses chefs et camarades, ainsi qu’à sa famille. 1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions : « Pour notre pays, l’utilité d’une garde nationale se discute » l’EI menace de nouveau la France dans une mise en scène ultraviolente 2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN : Obama un bilan tragique : l’Amérique peut-elle encore être le gendarme du monde ? Le printemps arabe, du doux rêve à l’interminable cauchemar Visite du président Rohani en Europe : quels enjeux pour l’Iran après la levée des sanctions ? 3) Armements - Industries - Économie : Satellites télécoms : Airbus et Thales gagnent un tiers des compétitions mondiales en 2015 Airbus Helicopters maintient son leadership sur le marché civil en 2015 et enregistre des succès commerciaux avec ses nouveaux produits Le Rafale marine intéresse l’Indian Navy l’Arabie saoudite à l’origine d’une crise financière ? 4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie : Sofia : le « Courbet » de retour à Toulon Nouvel escadron au 1er régiment de chasseurs : une centaine d’engagés vient grossir les rangs La Somme entre au bassin « Marty », futur Rafale solo display, poursuit ses entraînements 5) Zones de conflits : Syrie : la politique de la terre brûlée d’Assad Yémen : de la révolution à la guerre par procuration Attaque d’un dépôt d’armes au Burkina Faso : le RSP dissout impliqué dans des actes de terrorisme ? Cameroun : 26 morts dans trois attentats-suicides 6) Renseignements et menaces : Le jour où Daech paralysera nos communications, nos transports, nos sources d’énergie… Syrie : une base militaire américaine installée dans le Nord-Est ? Entre Islam radical et frontières poreuses, le Sénégal craint la contagion terroriste Lutte antiterroriste, gestion des migrants : Paris veut des actes concrets et vite 7) Sécurité intérieure : Un nouveau Centre européen de contre-terrorisme entre en action Ils découvrent une faille sur le site du forum international de la cybersécurité (FIC) et terminent en garde à vue … 8) Énergie environnement climat : Sanctions internationales et baisse des cours du pétrole : l’économie russe s’enfonce dans la crise Fin de cycle sur les marchés de matières premières : un nouveau paradigme économique et géopolitique ? 9) Géopolitique de la culture : Globalement correct Le « Nasser-sadatisme », un phénomène politique et culturel dans l’Egypte de Sissi Le gouvernement va-t-il censurer le documentaire Salafiste ? Géopolitique de l’information : 10) Pour la NSA, le chiffrement est fondamental pour l’avenir Forum international de la sécurité 2016 : la confiance numérique ? Vaste débat Phishing : 2 millions de victimes françaises l’an passé Ericson et TeliaSonera installeront la 5G à Stockholm en 2018 Netflix commence à bloquer les accès par VPN et proxies 11) Jour après Jour : le 25 janvier 12) Revue de presse internationale en langue étrangère : The North Korean Nuclear Test and the US-Japan Alliance Pakistan test-launches homegrown cruise-missile : military The case for reinvigorating US efforts in Afghanistan Some anti-IS partners do’nothing at all’ : Pentagon chief Why does China need its mysterious new combat force South Korean president wants N.Korea talks – without N.Korea 13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande. ***** Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous pouvez contacter directement le responsable de la revue, en adressant un courriel à : [email protected], ou au webmaster du site « union-ihedn.org ». 1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE CONCEPTS – MISSIONS Pour notre pays, l’utilité d’une garde nationale se discute » THEME 1 - 1 : « Source, journal ou site Internet : Le Point Date 23 janvier 2016 Auteurs : Jean Guisnel Adressé par Jean-François Mazaleyrat et Jean-Claude Tourneur À deux reprises, François Hollande a évoqué la création d'une garde nationale. L'éclairage de Georges-Henri Soutou, spécialiste d'histoire militaire. L’idée qu’on se fait en France d’une garde nationale, force supplétive assurant des tâches de maintien de l’ordre mais pas vraiment au-delà, est donc très éloignée de cette "armée bis" que l’on connaît aux États-Unis. © AFP/ REMY GABALDA Quand le président de la République, chef des armées, parle, il ne saurait s'exprimer dans le vide. Ses propos sur la garde nationale – la première fois lors de son discours au Congrès le 16 novembre et la seconde lors de sa présentation des vœux aux armées le 14 janvier –, manquent pourtant de précisions. Georges-Henri Soutou*, spécialiste d'histoire militaire et des relations internationales et professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université de Paris-Sorbonne (Paris-4), membre de l'Académie des sciences morales et politiques, apporte au Point son éclairage. Le Point.fr : Dans l'article que vous publiez dans le numéro de janvier de La Revue Défense nationale, vous rappelez que la garde nationale américaine est une véritable « deuxième » armée. Georges-Henri Soutou : Les missions de la garde nationale américaine ne sont effectivement pas cantonnées au maintien de l'ordre intérieur ou aux opérations de secours. Elle participe également aux opérations extérieures au point qu'elle peut représenter jusqu'au quart des effectifs déployés. De plus, l'organisation, l'équipement et même le commandement des unités de la Garde nationale ont été rapprochés de ceux de la réserve de l'US Army et de l'US Air Force. L'idée qu'on se fait en France d'une garde nationale, force supplétive assurant des tâches de maintien de l'ordre, mais pas vraiment au-delà, est donc très éloignée de cette « armée bis » que l'on connaît aux États-Unis. François Hollande a évoqué la création d'une garde nationale en France. Mais il reste extrêmement vague et clairement son idée n'est pas faite. Pourquoi ? Parce que la question est d'une grande complexité, très discutée au sein de l'institution militaire. Le vrai problème, c'est celui du passage des armées d'un mode expéditionnaire – celui qui découle de la suspension du service national en 1996 –, aux interventions sur le territoire national. L'opération Sentinelle que l'on voit dans nos rues et nos gares est nécessairement provisoire, dès lors qu'on demande à des soldats, qu'on ne sait même pas où loger, d'accomplir des tâches de surveillance bien en deçà de leur niveau de qualification. Ils ne sont pas faits pour ça ! Il convient de trouver un démultiplicateur de force qui permettrait aux armées de disposer d'effectifs supplémentaires pour assurer ces nouvelles tâches. Concrètement, quelles options seraient possibles ? J'en vois deux. Ou bien créer une garde nationale sur le modèle américain, ce qui me semble très peu vraisemblable. L'autre option, c'est de développer ce qui existe, à savoir les réserves opérationnelles que l'on peut mobiliser en cas de besoin. Mais comment équiper cette réserve, la loger, lui trouver des points de rassemblement sans ponctionner le budget des armées ? La réserve opérationnelle se divise en deux composantes numériquement équivalentes : les armées d'une part et la gendarmerie de l'autre. Or, les armées n'ont plus aucune implantation dans la plupart des départements français, complètement démilitarisés. Ce qui n'est pas le cas de la gendarmerie, présente partout. Qu'en pensez-vous ? Le problème, c'est que la gendarmerie ne dépend plus aujourd'hui que du ministère de l'Intérieur. Son lien institutionnel avec les armées a été coupé. Le maillage du territoire – ou son absence – constitue un problème évident qui fait partie de l'équation, à tel point que, s'agissant de ce thème, on entend parfois des militaires parler de « reconquérir le territoire national ». Observons également que la protection nationale contre le terrorisme actuel, mondialisé et « informatisé », avec des moyens de communication très difficiles à contrôler et disponibles partout pour quelques euros, exige des moyens humains et matériels qui dépassent ceux de la gendarmerie. À mon avis, la réponse au terrorisme doit regrouper l'ensemble des compétences des armées et de la gendarmerie. En ce sens, une revitalisation des réserves des deux ensemble, armées et gendarmerie, serait une excellente réponse technique aux problèmes posés par le terrorisme. Une garde nationale créée en dehors de ces structures aurait du mal à réunir les compétences nécessaires, à être plus qu'une force supplétive évoquant les « gardes-voie » de 1914 -1918, qui ne répondrait pas aux problèmes posés aujourd'hui. Si je vous comprends bien, vous opteriez plutôt pour un aménagement de l'organisation actuelle, plutôt que pour la création d'une garde nationale ? Elle serait une structure supplémentaire, dont l'utilité pour notre pays – à mes yeux – se discute. Dans les milieux universitaires, j'entends déjà des débats entre collègues qui pensent à la garde nationale de Louis-Philippe et qui posent de nombreuses questions : qui organiserait et commanderait ces unités ? Qui les recruterait et sur quelles bases ? Il faudrait qu'elles soient « citoyennes » et qu'aucun élément « suspect », c'est-à-dire « bourgeois », ne vienne les polluer. Franchement, le risque de politisation d'une éventuelle garde nationale existerait bel et bien si on ne la mettait pas en place avec de grandes précautions. Dans vos réflexions, une garde nationale intégrerait-elle les unités militaires de la Sécurité civile ? Si on retient le principe d'une garde nationale, bien sûr, car il faudra partir de l'existant. Mais il faudrait y intégrer également les pompiers volontaires. Ils présentent toutes les caractéristiques d'engagement, de sang-froid, de formation physique et de disponibilité qu'on serait en droit d'attendre d'une garde nationale. Cela permettrait d'ailleurs de disposer d'un ensemble très efficace en cas de catastrophe majeure, naturelle ou industrielle, ce qui est aussi l'une des missions de la garde nationale aux États-Unis. Il faut aussi réfléchir à ce que font les Suisses, que je connais bien. Leur système, qui repose sur une obligation absolue de service, n'est pas transposable en France. Mais il faut avoir en tête des points essentiels de l'organisation de la défense helvétique. Elle est basée sur la qualité et la disponibilité des effectifs. Ils peuvent mobiliser 35 000 hommes en dix jours, avec des régiments prêts à protéger Berne et les trois grands aéroports de Zurich, Bâle et Genève. Ils sont très avancés sur l'utilisation des compétences civiles des soldats. Auteur de La Grande Illusion : quand la France perdait la paix 1914-1920, Tallandier – 2015. THEME 1 - 2 : l’EI menace de nouveau la France dans une mise en scène ultraviolente Source, journal ou site Internet : le Monde Date 25 janvier 2016 Auteur : Majid Zerrouky Adressé par Elie Billaudaz Abdelhamid Abaaoud apparaissant dans la vidéo de propagande de l'EI diffusée le 24 janvier. | DR « Et tuez-les où que vous les rencontriez. » Dans une mise en scène ultraviolente de dix-sept minutes, l’organisation Etat islamique (EI) a publié, dimanche 24 janvier, la revendication posthume – entrecoupée d’assassinats de prisonniers de l’EI en Syrie – de 9 des 10 membres présumés du commando qui a endeuillé Paris lors des attaques du 13 novembre : quatre Belges, trois Français et deux Irakiens. Si les identités des hommes qui y apparaissent sont confirmées, cette vidéo non datée est la première preuve que les membres du commando auteur des attaques de Paris, qui ont fait 130 morts le 13 novembre, ont bien été envoyés de Syrie. Outre la glorification des attaques, la vidéo formule aussi des menaces d’ordre général contre la France et François Hollande, faisant un lien direct entre les frappes internationales contre l’EI et les actions terroristes en Europe. « Nous avons été dans vos pays, nous allons vous massacrerdans vos maisons. » « Vos gouverneurs ne pourront pas vous défendre ni à l’intérieur de vos pays ni à l’extérieur. Plus de septante pays combattent l’Etat islamique, ils n’y arriveront pas, vous n’y arriverez pas », proclame dans un français souvent hésitant Abdelhamid Abaaoud, coordinateur présumé des attaques, tué lors de l’assaut mené par le Raid à Saint-Denis, le 18 novembre. « NOUS AVONS ORDRE DE VOUS TUERPARTOUT » Dans un paysage de steppe balayée par le vent, sept des assaillants de Paris sont présentés face à la caméra, un par un ou deux par deux, avec des prisonniers en combinaison orange qu’ils assassinent après avoir professé leurs menaces contre la France. « Sachez que nous avons reçu un ordre de l’émir des croyants, de vous tuer partout où vous êtes », lance le Français Ismaël Omar Mostefaï, en référence au chef de l’EI, Abou Bakr AlBaghdadi. L’homme qu’il assassine a été identifié comme un militant de l’opposition syrienne par le réseau Rakka (RBSS), un réseau d’activistes anti-EI. La vidéo montre aussi le plus jeune membre du groupe, le Franco-Belge Bilal Hadfi, 20 ans, décapiter un homme, puis Samy Amimour, souriant, la tête d’un captif entre les mains. Le premier était l’un des kamikazes du Stade de France ; le second, un ancien employé de la RATP originaire de Drancy, a participé à l’attaque du Bataclan. Les deux autres hommes qui ont fait exploser leurs ceintures explosives devant le stade le 13 novembre, qui portaient des passeports syriens et dont l’identité n’a pas été établie, sont présentés comme irakiens dans la vidéo, comme précédemment dans Dabiq, organe de propagande en anglais de l’organisation. Ils s’expriment dans la vidéo dans un arabe parlé dans la région. SÉJOUR EN SYRIE Le Franco-Belge Brahim Abdeslam, le kamikaze du Comptoir Voltaire, n’apparaît pas dans cette mise en scène macabre, tout comme Abdelhamid Abaaoud. Abdeslam est filmé à part en train de s’exercer au tir dans ce qui a été identifié par RBSS comme une ancienne base de l’armée syrienne dans les environs de Rakka. Il a donc bien, tout comme son frère Salah, effectué un séjour en Syrie. Enfin, la mauvaise qualité, comparée au reste du document, de la séquence dans laquelle Abdelhamid Abaaoud apparaît (dans une pièce fermée avec un drapeau de l’EI en fond) laisse penser que ce dernier était déjà en Europe à la date à laquelle a été réalisée la vidéo. Aucune indication, en revanche, sur le sort de Salah Abdeslam, dont l’EI passe la participation aux attaques sous silence. Seul membre des commandos meurtriers à avoir survécu, on perd sa trace le lendemain des attaques à Bruxelles, le 14 novembre, après qu’il a été exfiltré de la capitale française par deux de ses amis du quartier bruxellois de Molenbeek dans la nuit. Réagissant à la diffusion de la vidéo, qui comporte un montage mettant en scène sa « décapitation », le président français, François Hollande, a déclaré lundi aux journalistes, depuis New Delhi, qu’« aucune menace ne fera douter la France », justifiant la prolongation de l’état d’urgence qui sera examinée en conseil des ministres le 27 janvier : « Nous ne céderons en rien, ni sur les moyens de défendre notre pays ni sur les libertés. » 2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE DE LA DEFENSE - OTAN : un bilan tragique : l’Amérique peut-elle encore être le gendarme du monde ? THEME 2 - 1 : Obama Source, journal ou site Internet : Contrepoints Date 24 janvier 2016 Auteur : Guy Sorman Adressé par Jean-Claude Tourneur Fidèle au Prix Nobel de la Paix qui lui fut décerné avant qu’il ne prenne ses fonctions, le Président Obama aura commis une erreur fatale tout au long de son mandat : croire que si l’on est pacifiste, les autres le deviendront et que, si l’on est mondialiste, les autres vous rallieront. À aucun moment, comme si ses convictions devaient nécessairement l’emporter sur la réalité, Obama n’a changé de stratégie ; jusqu’au bout, il a feint de croire que toutes les nations plaçaient le respect du droit international, la paix et l’humanité au-dessus de l’intérêt national. Lourde erreur : la moitié des nations sont dirigées par des voyous et des kleptocrates, beaucoup par des nationalistes archaïques. Le monde est une jungle où les forts dévorent les faibles. Depuis 1945, cette jungle était gendarmée par l’armée américaine qui, avec succès et revers, a emporté la plus grande victoire qui fut la défaite du communisme. La Chine peut se dire communiste, mais son régime est une forme classique de despotisme oriental qui cherche à étendre son territoire, mais n’exporte plus ni idéologie ni modèle de société. Quand a surgi un nouveau défi à l’ordre mondial, dans les années 90, l’islamisme radical, Bill Clinton n’en comprit pas la nature, mais George W. Bush, flairant le danger, frappa si fort que cette menace fut réduite en miettes par l’armée américaine : la guerre en Irak et en Afghanistan fut cruelle mais gagnée, au moment où Obama devint Président. Sept ans plus tard, sept ans de retraits et d’abandons, quel est l’état du monde ? La démission du gendarme américain a fait surgir et ressurgir d’anciennes et de nouvelles menaces qui, à terme, mettront en danger la sécurité des Occidentaux et la mondialisation économique, base de notre prospérité. La Russie, tout d’abord, a réintégré le club des nations dirigeantes – le G7 redevient un G8-, récompensée pour avoir annexé la Crimée, mis en tutelle l’Ukraine orientale, et bombardé les milices syriennes pro-occidentales. Poutine avance quand l’Occident recule, ce qu’en leur temps faisaient les Czars et qui leur permit de conquérir l’Asie centrale : rien de neuf. Mais Obama semble ignorer l’histoire russe. La Chine ? Là encore, l’histoire longue nous renseigne : ses dirigeants ont renoué avec la pratique impériale de la vassalisation de l’Asie. La passivité d’Obama face à la conquête territoriale de la Mer de Chine laisse craindre une expulsion de la région de la Septième Flotte américaine, seule garantie, depuis soixante ans, de la libre circulation entre l’Orient et l’Occident. On n’exclura pas que la Corée du Sud tombe dans l’escarcelle chinoise, acceptant sa “neutralisation” en échange de la réunification des deux Corée. L’Occident n’aurait plus pour allié, en Asie, que le Japon, où l’opinion publique est pacifiste, tandis que nombre d’intellectuels plaident pour un repli sur les valeurs de la civilisation d’Edo, avant l’ouverture du pays au monde. L’Inde ? George W. Bush était parvenu, succès majeur, à la détacher de la Russie mais, ce pays, qui est un Empire, ne se battra pas pour les autres, plaçant, depuis le Mahatma Gandhi, son auto-suffisance au-dessus de ses engagements internationaux. C’est au Proche-Orient qu’Obama a le plus reculé : la fin des sanctions contre l’Iran permettra à la cléricature chiite de reconstituer un empire qui coïncide avec la Perse antique, l’Irak et la Syrie vassalisés, le Liban et le Yémen en partie annexés, les États du Golfe et l’Arabie Saoudite assiégés. Au terme de toutes les concessions d’Obama au monde islamique, des marques de respect légitimes mais perçues comme des signes de faiblesse, les Occidentaux se retrouvent seuls, confrontés au terrorisme islamique, des groupuscules sunnites pour qui la violence et la rapine constituent une vie en soi, et le retour au califat, un prétexte. Ces islamistes sont nés du despotisme arabe – en Égypte, en Algérie, au Maroc, en Arabie Saoudite – et de la désespérance des banlieues occidentales, le réservoir des djihadistes : Obama n’est pas seul responsable, mais il n’a pas contribué non plus à la réflexion sur les deux causes du djihadisme, le soutien occidental aux despotes arabes d’un côté, et le désordre migratoire en Europe. Au successeur probable de Barack Obama, Hillary Clinton, lorsqu’on lui demande de citer un succès international, n’apporte pour réponse que la démocratisation de la Birmanie, loin d’être achevée. Elle se garde de mentionner le retrait des troupes américaines d’Irak et d’Afghanistan parce que, plus réaliste et expérimentée, elle sait que, probablement, si elle est élue, elle devra y retourner. Comme l’avait dit Madeleine Albright, Secrétaire d’État de Bill Clinton, qui hésitait à engager ses troupes : « À quoi sert-il d’avoir la plus puissante armée du monde, si ce n’est pas pour s’en servir ? » On ne saurait conclure sans mentionner ce qu’Obama considère son plus grand succès : l’Accord sur le climat, conclu à Paris, en 2015. Mais il faudra attendre 2100 pour vérifier l’efficacité de cette convention, en admettant que le dioxyde de carbone soit la seule cause du réchauffement. Dans l’attente, son successeur devra tenter de restaurer l’ordre du monde, qui ne peut se passer de gendarme : quitte à en recruter un, mieux vaut qu’il soit Américain. THEME 2 - 2 : Le printemps arabe, du doux rêve à l’interminable cauchemar Source, journal ou site Internet : L’Orient le Jour Date : 25 janvier 2016 Auteur : Antoine Ajoury Adressé par Jean-François Mazaleyrat - Elie Billaudaz sur un article du Monde : « Cinq ans après, que reste-t-il de la révolution égyptienne » Cinq ans plus tard... Une hirondelle ne fait pas le printemps. Chronologiquement, l'immolation, le 17 décembre 2010, du jeune vendeur ambulant, Mohammad Bouazizi, symbole de la révolution tunisienne, est considérée comme le déclencheur d'un mouvement de protestation qui va provoquer une onde de choc non seulement en Tunisie, mais dans tout le monde arabe. Toutefois, ce sont les centaines de milliers d'Égyptiens qui ont investi le centreville du Caire, le vendredi 25 janvier 2011, appelant au « changement du régime » qui vont marquer les consciences et montrer au monde que les choses bougent dans cette région. Ensuite, de Benghazi en Libye à Deraa en Syrie, en passant par Sanaa, Amman, ou Manama, les contestations populaires se sont succédé sans se ressembler. En effet, cinq ans plus tard, le résultat de ce que l'on a appelé le printemps arabe diffère radicalement d'un pays à un autre. En Tunisie, le départ de Zine el-Abidine Ben Ali ouvre la voie à un changement de régime, inaugurant tant bien que mal une nouvelle ère, malgré la persistance des problèmes socioéconomiques et des conflits politiques entre islamistes et laïcs En Libye, l'intervention militaire occidentale a permis de balayer Mouammar Kadhafi. Toutefois, le pays est désormais plongé dans un chaos inextricable, entre lutte politique interne et menace jihadiste, qui gangrènent un pays qui risque désormais l'éclatement. Au Yémen, les manifestations populaires ont réussi à chasser du pouvoir Ali Abdallah Saleh. Mais cinq ans plus tard, le pays est déchiré par une guerre entre les rebelles chiites houthis, appuyés par l'Iran, et le nouveau pouvoir du président Hadi, soutenu par l'Arabie saoudite qui a déclenché l'opération « Tempête de la fermeté », entraînant une véritable guerre de procuration En Égypte, la démission du raïs Hosni Moubarak, sacrifié par l'armée, a permis l'arrivée au pouvoir de Mohammad Morsi, au cours des premières élections libres de l'histoire du pays. Le candidat des Frères musulmans a toutefois été destitué en 2013 par le maréchal Abdel-Fattah al-Sissi. Depuis, le nouveau pharaon d'Égypte a répété et amplifié le modèle conçu par ses prédécesseurs pour s'accaparer le pouvoir et faire taire toutes formes de contestation. En Syrie, les protestations pacifiques qui ont éclaté au début de la révolte le 15 mars 2011 se sont transformées en une guerre civile féroce, le président Bachar el-Assad ayant réussi à rester au pouvoir grâce à l'appui inconditionnel des Iraniens, notamment via le Hezbollah libanais, et des Russes qui se sont investis militairement face aux rebelles appuyés par l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie. Entre-temps, un troisième acteur – et quel acteur... – est venu s'ajouter à la donne : l'organisation de l'État islamique, qui règne sur presque la moitié du territoire syrien. À cela, il faut ajouter la révolte au Bahreïn, écrasée par l'Arabie saoudite, mais aussi les quelques manifestations en Algérie, au Maroc ou en Jordanie, qui ont été rapidement amadouées par une série de réformes économiques sans grande envergure. Ainsi, cinq ans plus tard, l'enthousiasme et les espoirs engendrés par les contestations populaires contre l'injustice sociale et la dictature semblent se transformer dans le meilleur des cas en désillusion totale, dans le pire en un vrai cauchemar. Dans le reste du monde arabe... par Géraud de Vallavielle (même média) Dès le début du mois de janvier 2011, des milliers de Jordaniens sont dans la rue, demandant la démission du gouvernement du premier ministre Samir Rifaï. Durant les premiers mois, le roi Abdallah II n'est pas directement mis en cause. Personnalité respectée, c'est surtout la classe dirigeante qui est pointée du doigt. Le contexte régional de contestation, conjugué à la hausse des prix des denrées alimentaires, nourrit un mouvement très hétéroclite, allant de l'extrême gauche laïque aux Frères musulmans. Depuis octobre 2012, avec l'arrivée d'Abdallah Ensour, le régime semble avoir retrouvé de la stabilité politique. L'économiste, passé par l'Université américaine de Beyrouth, est toujours en place aujourd'hui, alors que trois Premiers ministres s'étaient succédé après Samir Rifaï. Le roi Abdallah a pour sa part concédé le partage de certains pouvoirs avec le Parlement, comme celui du choix du Premier ministre et du gouvernement. Bahreïn Le roi Hamad, à la tête de l'archipel depuis 2002, prend rapidement la mesure de l'ampleur de la vague contestataire qui déferle sur les pays arabes. Dès les premières grèves, il fait distribuer 1 000 dinars par famille (2 600 USD), et promet davantage d'emplois. Les inquiétudes du roi sont légitimes : depuis près de deux ans, son oncle et Premier ministre, le cheikh Khalifa, qui occupe le poste depuis 40 ans, est largement contesté par l'opposition. Dans un État peuplé majoritairement de chiites, mais gouverné par les sunnites, l'opposition se réclame non confessionnelle et refuse le soutien de l'Iran, mettant en avant sa dimension « sociale ». Le soulèvement bahreïni est marqué par de violentes répressions. Du 14 au 18 février, 7 manifestants sont tués, l'opposition chiite se retire du Parlement, et la place de la Perle devient le symbole de la révolte. Ce n'est que le début d'un mouvement qui durera toute l'année et qui fera au moins 80 morts. L'Arabie saoudite soutient la répression. De peur de voir le royaume aux mains des chiites, elle intervient militairement, renforçant ainsi son hégémonie dans le Golfe. Durant ces cinq dernières années, le mécontentement n'a cessé de grandir. À l'origine social, il est aujourd'hui confessionnel. La population chiite se sent marginalisée, et le gouvernement, appuyé par Riyad, continue la répression, avec la même fermeté. Algérie, Maroc, Oman, Arabie saoudite... Peu de régimes politiques ont été épargnés par les printemps arabes. Le Maroc a pu voir jusqu'à 40 000 personnes défiler dans la rue ; 80 % des fonctionnaires algériens ont été en grève simultanément ; en Arabie saoudite, des manifestations ont été durement réprimées, et même Oman a affronté des mouvements sociaux de grande ampleur. Tandis que Rabat s'est doté d'une nouvelle Constitution, démocratique et parlementaire, à Mascate, on promet des réformes constitutionnelles allant vers un transfert de pouvoir de l'exécutif au législatif, et Riyad concède quelques mesures sociales. Sauf que les violents affrontements entre la police et les manifestants suite à l'exécution du cheikh Nimr Baqer al-Nimr début janvier traduisent le niveau de tension qui persiste... Enfin, cinq ans après, l'actualité algérienne rappelle que l'histoire des printemps arabes n'a pas fini de s'écrire. Promise le 15 avril 2011, la réforme constitutionnelle n'a été présentée que le 5 janvier dernier, et nourrit déjà les critiques de l'opposition THEME 2 - 3 : Visite du président Rohani en Europe : quels enjeux pour l’Iran après la levée des sanctions ? Source, journal ou site Internet : IRIS Date : 25 janvier 2016 Auteur : Thierry Coville Adressé par Jean-François Mazaleyrat Hassan Rohani effectue actuellement sa première visite officielle en Europe depuis la fin de l’isolement diplomatique de l’Iran. Quels sont les enjeux de cette visite ? Premièrement, cette visite est importante politiquement en Iran car elle vise à montrer que le gouvernement iranien s’inscrit dans une logique de normalisation et d’amélioration de ses relations diplomatiques et économiques avec les pays occidentaux. C’est un message que le gouvernement iranien tente de faire passer à sa population dans l’optique des élections législatives actuellement en préparation et qui vont se dérouler en février. Par ailleurs, cette visite fait l’objet d’une visée économique et commerciale. L’Iran a besoin d’utiliser tout de suite la levée des sanctions pour relancer son économie et augmenter les dépenses d’infrastructures. Le gouvernement iranien est maître d’œuvre dans de nombreux secteurs (l’Etat contrôlant 80 % de l’économie). Il est donc assez logique que le président fasse des voyages, notamment dans des pays occidentaux, pour conclure et avancer sur la négociation d’un certain nombre de contrats. Il vient d’annoncer des achats d’avions, secteur prioritaire en Iran. D’autres secteurs, comme l’énergie et l’automobile, sont l’objet de négociations en cours et il y aura probablement des annonces faites lors de la présence de Rohani à Paris. Sur le plan diplomatique, il s’agit de la première visite d’un président iranien depuis 1998. Cela doit marquer l’ouverture d’une nouvelle phase dans les relations entre l’Iran et la France qui étaient fortement dégradées depuis notamment l’application d’une politique de sanctions contre l’Iran. L’objectif pour le gouvernement iranien est d’améliorer ses relations avec la France. Reste à voir la réponse du gouvernement français. Si l’on observe d’ores et déjà une certaine normalisation des relations entre l’Iran et les Etats-Unis, le gouvernement iranien tient aussi à développer des relations économiques et diplomatiques avec l’Europe. L’Iran est en passe d’acheter 114 Airbus à la France après la levée des sanctions. En quoi l’aéronautique représente-t-il un secteur clé pour l’Iran et une opportunité pour les Européens ? Les compagnies iraniennes disposent d’environ 250 appareils, dont la moitié est en incapacité de voler car défectueuse. L’autre moitié fait l’objet de doutes relatifs à la sécurité. Il y a régulièrement des accidents d’avions en Iran, notamment sur les vols internes. Cette situation s’explique par les sanctions américaines qui ont empêché l’Iran d’acheter des appareils neufs. Le pays ne pouvait pas non plus acheter d’Airbus, en raison des moteurs fabriqués aux EtatsUnis, ce qui faisait que les sanctions américaines s’appliquaient. L’Iran a dû se replier sur des achats d’avions russes. Il y a une grande méfiance de la population iranienne vis-à-vis de la sécurité de ces appareils, alors qu’elle utilise beaucoup l’avion pour voyager. L’Iran prévoit donc de développer fortement sa flotte aérienne. On parle de l’achat de 500 avions sur les dix prochaines années. C’est effectivement un marché prioritaire pour l’Iran et cela représente une opportunité intéressante pour les Européens et des compagnies comme Airbus. D’autre part, qui dit plus d’avions dit plus d’aéroports et d’infrastructures, ce qui représente potentiellement des marchés supplémentaires pour les entreprises européennes en Iran. Si l’Iran affiche une volonté de réinsertion dans le jeu international à travers diverses initiatives économiques et diplomatiques, notamment à l’égard de l’Europe, certaines de ses relations se sont fortement crispées sur le plan régional. Quelle est aujourd’hui la position de l’Iran au Moyen-Orient ? La situation actuelle se caractérise par de vives tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite ainsi que de vraies crises régionales comme en Syrie. L’Iran soutient financièrement et militairement Bachar al-Assad. L’Iran voit également la Syrie comme un enjeu stratégique dans le sens où il s’agissait du seul pays arabe allié de l’Iran. Les autorités iraniennes sont très inquiètes de la possibilité que des groupes extrémistes comme l’Etat islamique ou Al-Nosra prennent le pouvoir en Syrie. L’Iran est prêt à négocier pour une sortie de crise en Syrie. Le fait que les Etats-Unis et la communauté internationale aient demandé la présence de l’Iran dans les négociations qui ont actuellement lieu au sujet de la Syrie sous l’égide de l’ONU est donc une bonne chose si l’on veut aboutir à une sortie de crise. L’Irak est également un enjeu stratégique pour l’Iran, qui souhaite un gouvernement chiite en Irak du fait de la guerre qui les ont opposés dans les années 1980. Quant au Hezbollah, il s’agit de liens anciens, bien qu’on ne puisse dire que le Hezbollah est aux ordres de l’Iran. Ce dernier est d’abord devenu un acteur politique local. Si l’Iran a un discours qui consiste à vouloir s’affirmer en tant que puissance régionale, il n’est absolument pas dans une logique expansionniste comme certains cercles tentent de le faire croire. En effet, le discours consistant à présenter la situation actuelle comme favorable à un certain expansionnisme iranien me paraît faux. L’Iran a bel et bien le souhait de devenir une puissance régionale, mais ne veut envahir personne. Leur intervention en Irak et en Syrie s’explique avant tout par la nécessité de défendre des alliés stratégiques et la peur de voir des groupes comme l’Etat islamique prendre pied dans ces pays. Par ailleurs, je n’ai pas l’impression que le soutien de l’Iran aux houthistes au Yémen soit massif. Il est vrai qu’il y a actuellement une rivalité entre l’Arabie Saoudite et l’Iran pour devenir la puissance régionale. Et cette rivalité nourrit les crises syriennes et yéménites et a également conduit à une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Cependant, ces deux pays n’ont pas intérêt à ce que la situation se dégrade davantage. En effet, toutes ces tensions ne sont pas bonnes pour la stabilité de la région et pour le devenir de l’Iran comme plateforme économique régionale, notamment s’il souhaite développer ses exportations non pétrolières vis-à-vis des pays du Golfe persique. Il faut espérer que les tensions entre l’Iran et l’Arabie Saoudite diminuent. Les pays européens comme la France pourraient jouer ici un rôle efficace. 3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE THEME 3 - 1 : Satellites télécoms : Airbus et Thales gagnent un tiers des compétitions mondiales en 2015 Source, journal ou site Internet : La Tribune Date : 25 janvier 2016 Auteur : Michel Cabirol Adressé par Jean-Claude Tourneur Airbus Space Systems a remporté 4 compétitions sur les 17 accessibles, tandis que Thales Alenia Space en a gagné deux ainsi qu'une charge utile. Les deux constructeurs de satellites de télécoms français - Airbus Space Systems et Thales Alenia Space (TAS) - ont réalisé une année commerciale satisfaisante en gagnant l'an dernier 6 des 17 compétitions du marché accessible. Les deux groupes ont également obtenu en 2015 en partenariat une commande de gré à gré de la part de la DGA (direction générale de l'armement) portant sur la livraison dedeux satellites de télécoms militaires à l'armée de l'air française, COMSAT NG (Communication par satellites de nouvelle génération). Le montant du programme s'élève à 3,8 milliards d'euros environ sur une période de 17 ans, dont 1 milliard d'euros pour la première tranche portant sur la construction des deux satellites. En 2015, Airbus Space Systems a remporté quatre compétitions l'an dernier : SES-14, Quantum d'Eutelsat et deux Inmarsat-6 (600 millions de dollars). De son côté, TAS a gagné deux compétitions, l'une pour un satellite acheté par le Bangladesh (Banghabandu-1) et un autre par Eutelsat. La filiale spatiale de Thales a également remporté la fabrication d'une charge utile pour l'opérateur argentin Arsat. Les deux constructeurs ont également fait la preuve de leur compétitivité en étant présent sur le segment des satellites électriques. Notamment la filiale spatiale d'Airbus Group, qui a déjà vendu six satellites de télécoms haute puissance tout électrique. Loral a remporté 5 compétitions en 2015 C'est le canadien Space System Loral (SSL) qui a terminé la course en tête avec cinq compétitions gagnées (Telstar 18V/Apstar 5, BSAT-4a, Azerspace 2/Intesat 38, Telstar 19V et Telkom 4). Mais le modèle économique de Loral est basé sur l'obtention de sept contrats par an. Enfin, les trois constructeurs américains Boeing, Lockheed Martin et Orbital ATK ont respectivement gagné chacun deux compétitions : SES-15 et Intelsat 37 (Boeing), Arabsat 6A et Hellas SAT4/Saudi Geosat1 (Lockheed Martin), et, enfin, SES-16 et DTH-2 (Orbital ATK). Sur le marché non accessible, figurent trois satellites de télécoms chinois (Chinasat 6C, Apstar 6C et Chinasat 18) ainsi que le satellite argentin Arsat 3 construit par le constructeur local INVAP, partenaire de TAS, et le satellite turc Turksat 6A, fabriqué par Turkish Aerospace Industries (TAI). Enfin, le constructeur indien ISRO construira deux satellites GSat 17 et GSat 18. THEME 3 - 2 : Airbus Helicopters maintient son leadership sur le marché civil en 2015 et enregistre des succès commerciaux avec ses nouveaux produits Source, journal ou site Internet : Airbus Helicopters Date : 25 janvier 2016 Auteur : Communiqué de presse Adressé par Jean-Claude Tourneur – autre article de la Tribune : « Airbus Helicopters doit absolument envoyer du lourd en 2016 » Paris, le 25 janvier 2016 - Capitalisant sur son plan de transformation et ses engagements en termes de satisfaction clients, de qualité, de sécurité et de compétitivité, Airbus Helicopters a fait porter ses efforts en 2015 sur l’exécution de sa feuille de route stratégique et la concrétisation de ses objectifs. Avec en toile de fond un marché contraint et des retards dans la concrétisation de campagnes militaires clés. En 2015, Airbus Helicopters a livré 395 appareils civils, parapublics et militaires, renforçant ainsi son leadership dans les deux premiers domaines, et maintenant sa position sur le marché militaire mondial. Au cours de cette même année, l’entreprise a enregistré 383 commandes – ramenées à 333 en raison d’amendements apportés aux contrats relatifs aux hélicoptères gouvernementaux NH90 et Tigre –, avec de solides performances enregistrées par l’hélicoptère de nouvelle génération H175, un appareil de moyen tonnage. La demande est restée stable pour la gamme de bimoteurs légers H135 et H145, avec des niveaux de commandes supérieurs aux objectifs que l’entreprise s’était fixés pour 2015. « Nous récoltons aujourd’hui les fruits de notre plan de transformation stratégique qui nous place dans la meilleure position pour opérer avec succès dans un environnement de marché particulièrement exigeant », a expliqué Guillaume Faury, PDG d’Airbus Helicopters. « La priorité accordée à la satisfaction clients, à la qualité et à la sécurité, et bien sûr à la compétitivité, s’est traduite par des résultats tangibles sur le chemin de l’excellence, avec pour but de devenir la référence au sein de ce secteur industriel. » Parmi les temps forts de l’année écoulée, il faut citer la solide performance commerciale de l’hélicoptère H175 de sept tonnes, dont trente-six exemplaires ont été commandés en 2015, dépassant les objectifs de l’entreprise. Le carnet de commandes brutes pour cet hélicoptère s’élève désormais à 101 unités après avoir été choisi par plusieurs opérateurs clés dans les secteurs pétrolier et gazier malgré le faible prix du baril qui les pénalise fortement. Exploité par NHV depuis décembre 2014, le H175 a cumulé quelque 2 000 heures de vol avec un haut niveau de disponibilité grâce au travail réalisé pour améliorer sa maturité à son entrée en service. Une première commande pour la variante service public a également été enregistrée en 2015 avec l’opérateur GFS basé à Hong-Kong. « L’attention portée à nos clients se manifeste aujourd’hui dans les enquêtes réalisées par des organismes extérieurs et qui placent désormais Airbus Helicopters au deuxième rang en termes de satisfaction clients », rappelle Guillaume Faury. « Nous allons maintenir nos efforts en 2016 et mettre en œuvre des améliorations dont bénéficieront pleinement nos clients, en mettant à leur disposition des appareils offrant un niveau de performance et de fiabilité encore supérieur pour répondre aux missions les plus exigeantes. C’est dans cet environnement de marché contraint que nous préparons l’avenir – la génération H – qu’incarnent le H160 et le X6. » En 2015, Airbus Helicopters a lancé avec succès la phase d’essais en vol du H160, un hélicoptère de moyen tonnage, premier membre de la « Génération H ». Un deuxième prototype a rejoint la campagne d’essais en 2016, une année qui verra également le début de la commercialisation de cet hélicoptère. En 2015, Airbus Helicopters a également livré aux forces armées allemandes le premier H145M, deux ans seulement après l’attribution du contrat pour le développement de cette nouvelle version militarisée de l’emblématique H145. A l’occasion du salon Helitech de Londres, l’entreprise a également annoncé une version améliorée du H135, équipé de la suite avionique numérique Helionix® développée par Airbus Helicopters. Cet appareil offrira un niveau de sécurité encore plus élevé, en réduisant la charge de travail des pilotes. L’année 2015 a été marquée par des avancées majeures dans la sécurité, le H225 se trouvant aux avant-postes de ces développements avec notamment la mise en application par les opérateurs en Mer du Nord du nouveau manuel de vol à destination des équipages (FCOM), qui précise les bonnes pratiques et établit des recommandations pour les missions Oil & Gas. L’année 2015 aura également été celle de la certification du logiciel de navigation Rig ‘N Fly, une solution avancée permettant des approches simplifiées en « un seul clic » sur les plateformes offshore. L’année écoulée a été importante pour Airbus Helicopters sur la scène internationale, avec notamment le développement de ses partenariats et une extension de son empreinte mondiale. Airbus Helicopters a été choisi par Korean Aerospace Industries (KAI) comme partenaire stratégique pour développer la nouvelle génération d’hélicoptères légers civils et militaires LCH/LAH, dix ans après que les deux sociétés ont conclu un accord de partenariat pour développer le Surion. Cette nouvelle marque de confiance permettra d’offrir au marché une évolution du H155 pour les applications civiles et militaires, avec plusieurs centaines d’unités à produire. Un nouveau partenariat a également été signé en vue d’assembler 100 hélicoptères biturbines H135 en Chine, ce qui permettra de renforcer la position d’Airbus Helicopters dans ce pays où l’entreprise bénéficie déjà de 40 % des parts du marché civil. En novembre, l’hélicoptère lourd H215 faisait son apparition, avec un nouveau modèle industriel et un partenariat stratégique élargi avec la Roumanie. Ces modalités permettront d’élaborer une solution performante et économique pour des marchés tels que le transport utilitaire, les opérations de maintien de la paix et les missions de soutien logistique. L’US Army a quant à elle renouvelé sa confiance dans le UH-72 Lakota assemblé localement, en commandant 53 appareils supplémentaires, ce qui porte à plus de 400 le total des hélicoptères en commande. Ce programme est aujourd’hui une référence en termes de respect du calendrier, du coût et de la qualité. En matière de support clients, Airbus Helicopters a lancé sa nouvelle gamme de services et support HCare lors du salon Heli-Expo qui se tenait en mars dernier. Ce programme de support logistique – le plus complet du secteur – souligne clairement la volonté d’Airbus Helicopters d’assurer à ses clients le plus haut niveau de disponibilité possible pour ses hélicoptères, à tout instant et en tout lieu. Depuis, l’entreprise a également mis en œuvre une hotline technique ouverte 24/7 et 365 jours par an, complétant ainsi le support offert à tous ses clients. Airbus Helicopters a concrétisé des contrats de support clients emblématiques, comme l’accord d’une durée de sept ans permettant d’assurer le support et d’offrir des services complets aux quinze H145M de l’armée allemande, ainsi qu’une solution de support global d’une durée de cinq ans pour les cinquante EC145 de la Gendarmerie nationale et de la Sécurité civile, en France. L’année 2016 sera une nouvelle fois pour Airbus Helicopters celle de la de transformation, avec la modernisation de ses capacités industrielles. Le nouveau centre de développement de Marignane, destiné à soutenir l’innovation et les futurs programmes, sera inauguré cette année, ainsi que le nouveau site de production de pales de Paris-Le Bourget. La nouvelle ligne d’assemblage final automatisée du H160 sera également inaugurée au second semestre. THEME 3 - 3 : Le Rafale marine intéresse Source, journal ou site Internet : Le marin Date : 25 janvier 2016 (mise à jour) Auteur : l’Indian Navy Adressé par François Jouannet –Jean-Claude Tourneur et Elie Billaudaz sur un article du Monde : « Rafale : en Inde, un accord politique qui ne garantit pas la vente » - autre article : « Le Point : Vente de Rafale : l'Inde et la France signent un accord » Le Rafale marine participe aux opérations depuis 2001, en Afghanistan, en Libye, en Irak et en Syrie. Les marins indiens ont déjà pu le voir en action sur le pont du « Charles de Gaulle ». (Photo : Jean-Marc Tanguy) François Hollande est arrivé le dimanche 24 janvier à New Delhi. La presse indienne redouble, depuis quelques jours, d’articles évoquant la signature du contrat de 36 Rafale pour l’armée de l’air, mais aussi de l’intérêt croissant de la marine indienne pour la version embarquée du chasseur français. Une délégation française doit d’ailleurs renseigner ce prospect supplémentaire dans les jours qui viennent. La marine indienne pourrait avoir besoin d’une cinquantaine d’avions. L’intérêt d’un tel achat est évident : les deux avions ont l’essentiel de leurs composants en commun, et ils disposent d’un panel d’armes (notamment l’Exocet antinavire et le missile de croisière Scalp-EG) et de nacelles de renseignement très large. Pour une marine qui ne cache pas sa volonté d’être le premier acteur en océan Indien, sans aucun doute l’avion le plus en vue. Comme cela a été le cas pour l’Égypte, la France pourrait même prélever des avions directement en fabrication sur chaîne, pour raccourcir les délais de livraison. Et les BPC ? Ce n’est encore qu’un demande d’informations techniques, mais la marine indienne se renseigne par ailleurs sur l’état de l’offre en matière de navires amphibies polyvalents. Le français DCNS fait partie des industriels concernés, avec ses BPC. L’Inde avait d’ailleurs fait partie des prospects envisagés pour la revente des ex-BPC russe, mais c’est l’Égypte qui a dégainé la première l’an dernier… Pour la marine indienne, ces navires permettraient de mieux rayonner en océan Indien, notamment avec des opérations aéromobiles qui sont un des points forts des BPC français, une capacité éprouvée déjà en 2011 en Libye. Les besoins indiens, qui ne sont pas forcément formalisés encore dans un appel d’offres, portent sur deux navires. THEME 3 - 4 : l’Arabie saoudite à l’origine d’une crise financière ? Source, journal ou site Internet : Jutarnji List (Hongrie) Date : 25 janvier 2016 Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur L’Arabie saoudite pourrait décider de lever le lien de parité entre le dollar et sa devise nationale, le riyal. Des spéculations qui préoccupent le quotidien Jutarnji list : «La fin du lien de parité avec le dollar pourrait entraîner la dévaluation immédiate du riyal, le prix du pétrole pourrait passer au-dessous des dix dollars le baril et l’Arabie Saoudite serait en proie à l’hyperinflation. Pour les marchés financiers, ce serait l’équivalent de l’explosion d’une bombe thermonucléaire. La conséquence directe en serait une dévaluation et une inflation immédiate dans tous les autres Etats du Golfe qui ont arrimé leur devise au dollar. Ceci entraînerait alors une dévaluation du rouble, du dollar canadien et australien, du peso, du dinar, de la roupie. … Ce scénario catastrophe s’est déjà amorcé avec la chute du prix du pétrole. Le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan ont d’ores et déjà renoncé à la parité avec le dollar, tandis que les établissements financiers tentent de se prémunir d’une chute potentielle du cours du riyal.» 4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre – Gendarmerie THEME 4 - 1 : Sofia : le « Courbet Source, journal ou site Internet : Le Marin Date : 25 janvier 2016 ( mise à jour) Auteur : » de retour à Toulon Adressé par François Jouannet Les 115 jours en Méditerranée du « Courbet » auront permis dans le cadre de ses deux missions de glaner de nombreux renseignements. (Photo : Alain Lepigeon) Partie le 30 septembre de Toulon, la frégate légère furtive (FLF) Courbet est rentrée au bercail en début d’après-midi le jeudi 21 janvier. Durant ses 115 jours en Méditerranée, la frégate s’est partagée entre deux missions. La première, Sophia, a été consacrée à la lutte contre le trafic des migrants au large des côtes libyennes. La seconde, entre Chypre et les côtes syriennes, avait pour but de mieux évaluer la situation au Levant. Pour sa première mission, le Courbet a participé à la lutte engagée par l’Union européenne contre le trafic de migrants. Le navire, sous commandement d’un amiral italien, a évolué à partir du 7 octobre principalement dans le « triangle de Lampedusa » (entre les côtes libyennes et l’île italienne) aux côtés d’autres navires européens. Tous n’avaient pas la même mission et, si le Courbet avait une vocation coercitive, son binôme allemand se consacrait au recueil des migrants. L’objectif est de démanteler cette économie, devenue première source de revenus pour la Libye. En 2015, 140 000 personnes sont passées dans cette zone.« C’est un modèle économique remarquable. Les trafiquants veulent éviter les naufrages et donc les morts, pour assurer le succès de leur entreprise », déclare le capitaine de frégate Antoine Vibert, commandant du Courbet. Si la frégate n’a pu intercepter de trafiquants car ceux-ci restent dans les eaux libyennes, la mission a permis de glaner de nombreuses informations sur leur mode opératoire. La FLF Courbet vient d’être relevée par la FLF Surcouf, mais au large de la Syrie, cette fois. escadron au 1er régiment de chasseurs : une centaine d’engagés vient grossir les rangs THEME 4 - 2 : Nouvel Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr Date : 24 janvier 2016 Auteur : armée de terre « au contact » Adressé par André Dulou L’armée de Terre fait face à un véritable défi du recrutement. Pour répondre à l’ensemble des missions qui lui sont confiées (notamment celle d’un engagement de grande ampleur et dans la durée sur le territoire national), les effectifs de la force opérationnelle terrestre doivent en effet être portés à 77 000 hommes dans les mois à venir (contre 66 000 actuellement). Dans le cadre du nouveau modèle « Au Contact », le choix a été fait de densifier les régiments existants, qui sont chargés de conduire un recrutement de proximité. Concrètement, ceci implique la mise en place de nouvelles unités élémentaires dans les régiments de l’armée de Terre. Le 15 janvier dernier, c’était au tour du 1er régiment de chasseurs d’accueillir son nouvel escadron. La mise en place d'une unité élémentaire (escadron/compagnie) est un événement rare et symbolique pour un régiment mais également pour toute une région, avec la création d’une centaine de nouveaux postes. Au sein des régiments de cavalerie, cette transformation prend la forme d'escadron de reconnaissance et d’intervention (ERI). Pour le 1er RCH, ce nouvel escadron devient ainsi la deuxième unité de ce type au sein du régiment. Dès aujourd’hui, les jeunes engagés commencent à s’entraîner avec comme objectif leur projection en opération intérieure ou extérieure d’ici la fin de l’année. THEME 4 - 3 : La Somme entre au bassin Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr Date : 25 janvier 2016 Auteur : marine nationale Adressé par André Dulou Début janvier, le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme est entré au bassin 9 de la base navale de Brest pour entamer les travaux d’ampleur de son arrêt technique majeur (ATM). Les bureaux de l’équipage ont été transférés pour la durée de l’ATM dans les bâtiments du bassin 8, à l’exception des bureaux prévention et industriels installés à proximité du bassin. La dépose et le contrôle des lignes d’arbres, la réfection de la carène, le désamiantage des revêtements des vides, et la peinture des extérieurs constituent les principaux travaux d’ampleur de la période. L’ATM sera également l’occasion de moderniser certains systèmes opérationnels, comme les pupitres de commande des treuils de ravitaillement et de déployer RIFAN II à bord. L’ATM sera marqué par la passation de commandement entre le capitaine de frégate Benjamin Serpe et le capitaine de frégate Cazenave. L’année 2015 a été marquée par la participation de la Somme à de nombreux entraînements opérationnels (Morskoul, Baltops, Dynamic Mangoose et Trident Juncture). La Somme a effectué plus de 100 jours de mer, pour apporter son soutien logistique aux bâtiments de la Force d’action navale ou des forces sous-marines. L’année 2015 a aussi été un moment important pour le rayonnement du bâtiment dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Guerre 14-18 et de la bataille de la Somme. THEME 4 - 4 : « Marty », futur Rafale solo display, poursuit ses entraînements Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr Date : 25 janvier 2016 Auteur : armée de l’air/ LTT Alexandra Lesur-Tambuté Adressé par André Dulou Jeudi 21 janvier 2016, le capitaine Jean-Guillaume Martinez, alias « Marty », futur Rafale Solo Display (RSD), a réalisé son septième vol de préparation sur Rafale, sous le regard attentif de son coach, le capitaine Benoît Planche, « Tao ». Il est 11h00 lorsque Marty répète son enchaînement dans son bureau, à l’aide d’un Rafale miniature. Tao le conseille et lui donne quelques orientations. « J’essaie de mémoriser un maximum et de mentaliser mes gestes », confie Marty. Pour l’instant, le futur présentateur Rafale réalise des vols fractionnés. « Il lui en reste encore huit avant de s’attaquer à la réalisation de son ruban, la chorégraphie aérienne qu’il voudra présenter à son public », ajoute Tao. Toutefois, le futur présentateur semble avoir déjà quelques idées : « Je commence à entrevoir ma future démonstration ». 12h00, le Rafale s’élance dans le ciel de Saint-Dizier. Vingt minutes pendant lesquelles Marty réalise des figures, voire les recommence sous le regard attentif et les conseils de son coach Tao. La séance est un peu éprouvante. C’est déjà le troisième entraînement de la semaine pour notre futur présentateur. « Il va réaliser entre deux et trois vols par semaine, explique le coach. Ce rythme va lui permettre d’assimiler et de garder un rythme, une continuité dans sa préparation. » Au retour de vol, le duo réalise déjà un débriefing de l’entraînement. Vitesse, altitude, esthétique de la démonstration… tout est attentivement regardé. Tao réalisera sa dernière présentation aérienne en tant que RSD à Singapour, le mois prochain. Il confie : « Après trois ans en tant que présentateur Rafale, passer le flambeau et devenir coach est un processus normal. » Une passation qu’il voit d’un très bon œil. « Je suis là pour apporter à Marty mon retour d’expérience et lui transmettre tout ce que j’ai acquis au cours de mes années de RSD. » 5/ ZONES DE CONFLITS THEME 5 - 1 : Syrie : la politique de la terre brûlée d’Assad Source, journal ou site Internet : L’Orient le Jour Date : 25 janvier 2016 Auteur : Antoine Ajoury Adressé par Jean-François Mazaleyrat La Syrie existe-t-elle encore? Presque cinq années après le début des manifestations pacifiques à Deraa contre la pauvreté et l'injustice sociale le 15 mars 2011, la contestation populaire en Syrie s'est vite transformée en une guerre civile aux ramifications régionales et internationales. La Syrie existe-t-elle encore? Presque cinq années après le début des manifestations pacifiques à Deraa contre la pauvreté et l'injustice sociale le 15 mars 2011, la contestation populaire en Syrie s'est vite transformée en une guerre civile aux ramifications régionales et internationales. Depuis 2012, le pays est tellement divisé et meurtri à cause de la politique de terre brûlée appliquée par le président syrien Bachar el-Assad pour se maintenir au pouvoir coûte que coûte, qu'aucune solution ne semble en vue. En effet, le régime syrien ne contrôle plus que 25 % du territoire, comprenant ce qu'on qualifie par la Syrie utile, à savoir Damas et le littoral méditerranéen de Lattaquié, fief des alaouites, relié par la région de Homs. Détruisant symboliquement le poste-frontière entre l'Irak et la Syrie, les jihadistes du groupe État islamique (EI) s'installent en Syrie dès 2013, notamment à Raqqa et Deir ez-Zor, puis progressent vers le centre et le nord du pays, prenant la ville de Palmyre et touchant la banlieue d'Alep et de Damas. En gros, près de la moitié du pays. Le reste de la Syrie est entre les mains de plusieurs groupes jihadistes affiliés à el-Qaëda à l'instar du Front al-Nosra, ou de groupes rebelles chapeautés par l'Armée syrienne libre (ASL). Sans oublier les milices kurdes qui tentent de créer une zone autonome dans le Nord-Est, appelée Rojava. Encore plus grave que les divisions géographiques et démographiques, la répression du régime syrien a complètement détruit les villes rebelles, et brisé tout lien possible entre une population martyre, terrorisée d'une part par les sbires et alliés du pouvoir comme les chabbiha et le Hezbollah, mais aussi par les exactions barbares des jihadistes. Rappelons aussi qu'en août 2013, le régime Assad a été accusé d'avoir utilisé des armes chimiques sur des zones tenues par les rebelles dans la banlieue de Damas (Ghouta orientale). nLe conflit syrien a fait en cinq ans près de 260 000 morts, et des centaines de milliers de disparus. Près de la moitié de la population est déplacée ou réfugiée à l'intérieur du pays ou dans les États voisins, et plus d'un million a émigré en Europe créant l'une des plus graves crises humanitaires depuis la Seconde Guerre mondiale. Polarisation La déchirure syrienne est d'autant plus profonde que le pouvoir machiavélique d'Assad a su transformer la contestation populaire contre son régime en une guerre communautaire entre la majorité sunnite, d'une part, et les minorités terrifiées de la montée de l'extrémisme islamique, d'autre part, notamment les alaouites, druzes et chrétiens qui sont tombés dans le piège annoncé par Assad : lui ou les terroristes. L'autre drame des Syriens a été l'échec de l'opposition à s'unir contre Assad. Divisée entre ceux de l'intérieur et ceux de l'extérieur, entre les différents courants idéologiques, manipulée entre les différents parrains (Arabie saoudite, Turquie, Qatar), délaissée par les Occidentaux, l'opposition syrienne n'a pas été à la hauteur des enjeux. Par contre, Bachar el-Assad a su profiter non seulement de la crainte occidentale face aux jihadistes, mais aussi d'une conjoncture régionale et internationale polarisée, pour chercher l'appui des Iraniens et des Russes. Les premiers ont envoyé des milliers de combattants chiites venant d'Irak, d'Afghanistan et du Liban pour combattre aux côtés du régime. Les seconds sont intervenus militairement depuis septembre 2015 pour soutenir une armée loyaliste essoufflée. Sur le plan de la lutte contre le terrorisme, une coalition internationale menée par les États-Unis a été mise sur pied en 2014 pour combattre l'EI, la menace jihadiste ayant frappé l'Europe. La guerre en Syrie est devenue un bourbier, aucun camp n'étant capable de l'emporter. Mais les choses se sont précipitées depuis 2015 : les attaques terroristes, l'intervention russe, l'accord nucléaire avec l'Iran, la crise des réfugiés... Une série d'événements a enfin permis à la communauté internationale de réagir en organisant plusieurs conférences en vue de trouver une solution politique à la crise syrienne. Après la paralysie de l'Onu au cours de ces quatre dernières années à cause des veto russes et chinois, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité une résolution soutenant un plan de paix en Syrie. Elle prévoit des négociations entre le régime et l'opposition qui doivent débuter fin janvier. De bien minces espoirs quand on connaît les raisons de l'échec des précédentes tentatives (Genève I et II)... THEME 5 - 2 : Yémen : de la révolution à la guerre par procuration Source, journal ou site Internet : L’Orient le Jour Date 25 janvier 2016 Auteur : Caroline Hayek Adressé par Jean-François Mazaleyrat La chute de Saleh a entraîné le pays dans un conflit meurtrier entre les rebelles chiites, appuyés par l'Iran, et le pouvoir légitime, soutenu par l'Arabie saoudite. De déserts en wadis, de villes bondées en villages où peu d'âmes se côtoient, du Nord au Sud, la colère gronde. L'Arabie heureuse est sur le point de vivre cinq années d'une violence inouïe. Le 4 janvier 2010, la première étincelle de ce qu'on appellera quelques années plus tard les printemps arabes est lancée. La mort par immolation du jeune vendeur ambulant, Mohammad Bouazizi, devenu symbole de la révolution tunisienne, va provoquer une onde de choc jusqu'aux tréfonds yéménites. L'effet copycat est immédiat. Plusieurs jeunes hommes arabes vont offrir en sacrifice leur vie, comme un ultime signe de protestation politique. Des jeunes meurent, un vieux fuit. Ben Ali tire sa révérence de la plus irrévérencieuse manière : il part se réfugier sous les djellabas de ses amis saoudiens. Le 19 janvier, à Hadramout, au sud de la péninsule Arabique, un homme s'asperge d'essence. Une semaine plus tard, même scène macabre à Aden. Le désespoir de ces hommes, luttant pour survivre dans un pays où le taux de chômage atteint les 35%, aura eu raison d'eux. La moitié de la population est analphabète, mais les images et les nouvelles se répandent à une vitesse grand V. Le monde arabe est en ébullition, et le Yémen n'échappe pas à la règle. Là-bas aussi, un mamamouchi estime que 21 ans au pouvoir, c'est trop peu pour quitter son trône. Sauf que, dès les premiers jours des manifestations, des « non au renouvellement des mandats, non à la transmission héréditaire du pouvoir », sont scandés à l'unisson par plus de 16 000 personnes dans les ruelles du vieux Sanaa, suivies par des dizaines de milliers d'autres dans l'ensemble du pays. La rumeur court que le président Ali Abdallah Saleh souhaite céder sa place à son fils. Mais les Yéménites ne veulent pas d'une dynastie « à la Assad », ou « à l'Aliev ». Le dictateur s'accroche à son poste comme une arapède à son rocher et massacre à qui mieux mieux son peuple. Mais la fronde a enflammé le pays entier. Le 22 janvier 2012, Saleh se repent et demande pardon à son peuple. Mais une part de lui-même ne se remet pas de l'affront que ses compatriotes lui on fait subir. Il prépare, amer, sa vengeance. D'autant plus qu'un autre occupe désormais sa place. Abed Rabbo Mansour Hadi est élu lors des premières élections au suffrage universel direct, le 12 février 2012. Tempête de la fermeté Deux années se sont écoulées et le printemps yéménite, dont les plaies sont encore loin d'avoir été pansées, est balayé par un coup d'État. Le 19 septembre 2014, les rebelles houthis s'emparent du siège du gouvernement dans la capitale, puis du palais présidentiel quelques mois plus tard. En mars 2015, les rebelles zaydites contrôlent désormais Sanaa. Celui qui les avait férocement combattus, à coups de phosphore blanc, arme chimique interdite lors de leur insurrection en 2004, revient sur le devant de la scène, à leurs côtés cette fois-ci. Un soutien discret de l'ex-président, encore très influent auprès des tribus et au sein de certaines factions de l'armée. Avec un allié de taille, l'Iran, la progression des rebelles chiites est fulgurante. Le président iranien Hassan Rohani salue la prise de pouvoir des houthis, et déclare soutenir « la stabilité et la paix ». Mais l'Arabie saoudite sunnite ne l'entend pas de cette oreille et lance, le 26 mars 2015, l'opération Tempête de la fermeté, embarquant d'autres pays sunnites à ses côtés. En prenant le port stratégique de Hodeida sur la mer Rouge, ainsi que certaines régions pétrolières au centre et au sud du pays, les houthis menacent le golfe d'Aden et le très stratégique détroit de Bab el-Mandeb, situé entre Djibouti et le Yémen. Le président Hadi, réfugié à Riyad, peine à reprendre le pouvoir, à mesure que le pays s'enfonce dans le chaos. Le printemps yéménite, qui aura eu la peau d'un dictateur, paraît si peu de choses face à cette nouvelle guerre par procuration, sur fond de tensions régionales intenses entre Riyad et Téhéran, qui continue de mettre le pays à feu et à sang. Dans ce chaos indescriptible germent d'autres menaces. Aqpa (el-Qaëda dans la péninsule Arabique) et le groupe État islamique (EI) prolifèrent rapidement et les sécessionnistes du sud gagnent en légitimité. Après s'être battu pour la liberté, le peuple yéménite doit désormais lutter pour sa survie. Et celle de son pays. Attaque d’un dépôt d’armes au Burkina Faso : le RSP dissout impliqué dans des actes de terrorisme ? THEME 5 - 3 : Source, journal ou site Internet : El Watan Date : 25 janvier 2016 Auteur : ZC Adressé par Jean-François Mazaleyrat La situation sécuritaire au Burkina Faso est loin... Selon l’état-major de l’armée burkinabé, les auteurs du raid contre un dépôt d’armes dans la banlieue de Ouagadougou n’ont pas réussi à s’emparer de munitions comme on l’avait cru dans un premier temps. Ils sont toutefois partis avec quelques kalachnikovs et des RPG7. Les éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne du président Blaise Compaoré chassé par la rue en octobre 2014 après 27 ans au pouvoir, font encore parler d’eux. Et en mal. Après avoir échoué en septembre dernier à renverser les responsables de la transition, voilà maintenant qu’ils se lancent dans ce qui a tout l’air d’être du terrorisme. Bon nombre d’entre eux seraient impliqués dans l’attaque, vendredi, d’un dépôt d’armes près de la capitale burkinabé, Ouagadougou. L’armée burkinabé a annoncé, hier, que onze anciens membres du RSP ont été interpellés. «Le bilan fait état de onze individus arrêtés, tous de l’ex-RSP», a déclaré le commandant Mahamadi Bonkoungou, chef du bureau des opérations interarmées de l’état-major général. L’attaque du dépôt d’armes et de munitions de l’armée à l’ouest de la capitale a été perpétrée par «une dizaine d’éléments de l’ex-RSP dans la nuit de jeudi à vendredi vers 4h, occasionnant un blessé du côté des hommes de garde», a précisé encore le commandant Bonkoungou. Selon l’état-major, «les auteurs du raid n’ont pas réussi à s’emparer de munitions comme on l’avait cru dans un premier temps et sont partis avec quelques kalachnikovs et des RPG7». Une quinzaine de soldats sont toujours recherchés dans le cadre de l’enquête, a indiqué en outre le commandant Bonkoungou. Quelles sont les réelles motivations de ces ex-RSP ? Pour le moment, personne n’en a parlé. Des doutes qui se confirment Quoi qu’il en soit, l’annonce du chef du bureau burkinabé des opérations interarmées tend à confirmer les accusations portées par le président du Parlement de transition, Cheriff Moumina Sy, à l’encontre des responsables de l’ancien régime qu’il accuse d’avoir inspiré les derniers attentats qui ont frappé Ouagadougou le 15 janvier et ayant fait 30 morts et 70 blessés. «En dehors du fait insensé de s’en prendre aux soi-disant ‘‘intérêts occidentaux’’, ils (les groupes terroristes, ndlr) n’avaient rien à gagner à semer la terreur dans notre pays. Sauf, évidemment, à agir pour le compte d’individus ou de groupes qui cherchent à tout prix à déstabiliser les institutions démocratiques afin de prendre ou de reprendre le contrôle de notre pays», écrit M. Cherrif Sy dans une tribune publiée durant le week-end dernier sur sa page facebook. L’ancien président du Parlement burkinabé de transition rappelle que «ce n’est un secret pour personne que le président déchu, Blaise Compaoré, entretenait des relations pratiquement incestueuses avec des groupes djihadistes dont certains avaient élu domicile dans la capitale Ouagadougou. Ils avaient pignon sur rue, allaient et venaient. Certains se sentaient tellement bien installés qu’ils ont bâti de somptueuses villas, à l’instar du Mauritanien Moustapha Chafi qui passait aussi pour être l’un des conseillers de l’exPrésident». «On se rappelle que c’est avec l’aide de cet homme énigmatique que l’ancien régime réussissait l’exploit de libérer des otages occidentaux piégés par les mêmes groupes djihadistes dans le Sahel et principalement au nord du Mali», ajoute Cheriff Moumina Sy. Les tireurs de ficelles Dès lors, Cheriff Moumina Sy dit «ne pas être surpris d’apprendre que le couple australien enlevé le 14 septembre dans la ville de Djibo soit annoncé être aux mains d’un nébuleux groupe djihadiste dénommé l’Emirat du Sahara. Quand on sait que le groupe Al Mourabitoun de Mokhtar Belmokhtar, qui a revendiqué les attaques de Ouagadougou, est également proche d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), on comprend aisément l’origine de ceux qui ont commis les récents actes de terreur dans le but de déstabiliser le Burkina Faso». Pour M. Cheriff Sy, «la principale question que nous posons est de savoir pourquoi c’est maintenant qu’ils se lancent dans cette barbarie contre un pays qui leur a servi, pendant longtemps, de base arrière». Et de soutenir que «ces attaques profitent surtout à ceux qui nourrissent le rêve de voir le retour de notre pays dans un statu quo qui leur permettrait de mener leur juteux trafic d’otages occidentaux». «Il est évident que si les djihadistes des groupes l’Emirat du Sahara et Al Mourabitoun n’ont pas frappé le Burkina Faso pour rien, on ne peut en aucun cas voir dans les attentats de Ouagadougou une quelconque intention d’imposer la religion musulmane ou de ‘‘châtier des impies’’. L’hypothèse la plus plausible ne peut être que celle de la reconquête d’une base arrière perdue», conclut l’ancien président du Parlement burkinabé de transition. A signaler que des centaines de personnes ont rendu un vibrant hommage, lors d’une marche silencieuse samedi soir, aux victimes de l’attaque terroriste qui a fait une trentaine de morts le 15 janvier à Ouagadougou. Baptisée «Chaîne de la lumière», cette manifestation qui s’est achevée à l’heure exacte du début de l’attaque, c’est-à-dire 19h40 GMT, a été organisée à la suite d’un appel lancé jeudi sur les réseaux sociaux par un manager de musique, Walib Bara, et une journaliste, Raïssa Compaoré. THEME 5 - 4 : Cameroun : 26 morts dans trois attentats-suicides Source, journal ou site Internet : le Point Date : 25 janvier 2016 Auteur : AFP Adressé par Jean-François Mazaleyrat Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, près de 1 200 personnes ont été tuées dans des attaques. Au Cameroun, au moins 26 personnes ont été tuées dans un triple attentat-suicide. © Copyright (c) 1998 Hewlett-Packard Company/ Reinnier KAZE Ce lundi, au moins 26 personnes ont été tuées dans un triple attentat-suicide sur le marché d'un village de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, régulièrement attaquée par les islamistes nigérians de Boko Haram, a-t-on appris de sources policières. Les attentats ont visé le marché de la localité de Bodo, proche de la frontière avec les bastions nigérians de Boko Haram. « Nous avons un premier bilan qui affiche 29 morts et environ 30 blessés », a déclaré à l'Agence France-Presse sous le couvert de l'anonymat un policier. Selon un responsable de la police camerounaise, les trois kamikazes sont inclus dans ce bilan. Ces attentats-suicides figurent parmi les plus meurtriers ayant frappé le Cameroun. 1 200 morts depuis 2013 Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, près de 1 200 personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats dans la région de l'Extrême-Nord, selon un bilan publié début janvier par le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Les autorités camerounaises ont notamment comptabilisé plus d'une trentaine d'attaques-suicides, souvent perpétrées par des adolescentes ou des femmes et dont les cibles sont régulièrement des marchés. Depuis le début 2016, la région de l'Extrême-Nord a déjà la cible de deux attentatssuicides contre des mosquées, faisant respectivement 12 et 4 morts les 13 et 18 janvier. Le Cameroun a renforcé sa présence militaire en 2013 à la frontière nigériane pour endiguer la montée en puissance des islamistes après avoir laissé passer, pendant des années, les combattants de Boko Haram. Actifs dans le nord-est du Nigeria, ceux-ci se servaient du nord du Cameroun voisin comme base arrière et lieu d'approvisionnement en armes, véhicules et marchandises. Le Cameroun est ensuite passé à l'offensive dans le cadre de la coalition régionale militaire formée avec le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Bénin pour combattre les islamistes. Au Nigeria, l'insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17 000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009. 6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES : THEME 6 - 1 : Le jour où Daech paralysera nos communications, nos transports, nos sources d’énergie… Source, journal ou site Internet : Le Point Date : 24 janvier 2016 Auteur : Ian Hamel Adressé par Jean-François Mazaleyrat et Jean-Claude Tourneur Le groupe État islamique recrute des hackers et la cyberguerre qu'il prépare risque d'être plus meurtrière encore que les attentats-suicides. Alors qu’Al-Qaïda utilisait des téléphones portables ordinaires, et des cartes prépayées, Daech sait parfaitement crypter ces appareils depuis 2013, tout comme les courriers électroniques. © SEBASTIEN SALOM-GOMIS/SIPA Les Anonymous sont un collectif de hackers particulièrement doués qui défend par des actions spectaculaires le droit à la liberté d'expression sur Internet. Depuis l'attaque contre Charlie Hebdo, cette communauté virtuelle a déclaré la guerre au terrorisme. Pourtant, l'un de ses membres, un ingénieur informaticien suisse, converti à l'islam, a rejoint Daech, révèle Jean-Paul Rouiller, ancien des services secrets helvétiques, et fondateur du Geneva Centre for training and analysis of terrorism (GCTAT). « Actuellement, 80 % des ressources informatiques des terroristes sont dévolues à leur communication, à la diffusion de leur vision du monde, au recrutement. La capacité de nous frapper, de casser nos réseaux est encore réduite. Mais ils s'activent aujourd'hui pour recruter des hackers », ajoute Jean-Paul Rouiller. Alors qu'Al-Qaïda utilisait des téléphones portables ordinaires, et des cartes prépayées, Daech sait parfaitement crypter ces appareils depuis 2013, tout comme les courriers électroniques. Récemment, une note des services de renseignements français révélait qu'un groupe d'informaticiens aurait été constitué afin d'aider les djihadistes à communiquer le plus discrètement possible. Ces experts titulaires de diplômes universitaires fonctionneraient comme une « cellule d'assistance informatique ». Le jour où les terroristes auront la capacité de s'attaquer à nos réseaux, et donc à tous les objets connectés (il y en a aujourd'hui 18 milliards, il y en aura 50 milliards en 2020), les dégâts seront inimaginables. Beaucoup plus meurtriers que ne peuvent l'être les attentats-suicides. Clouer au sol toute l'aviation « Il suffit de 40 cybercriminels particulièrement expérimentés pour mettre un pays à genoux. Ils peuvent désorganiser nos télécommunications, nos moyens de transport, nos sources d'énergie », ont expliqué les différents intervenants qui participaient à Neuchâtel, en Suisse, à un colloque consacré à la lutte contre la cybercriminalité. Ce colloque, organisé par l'Association suisse de la sécurité de l'information, faisait notamment intervenir Joseph Billy, ancien directeur adjoint en charge de la division de contre terrorisme du FBI, Gal Messinger, ancien officier des forces de sécurité israéliennes, le Français Alain Bauer, professeur de criminologie appliquée au Conservatoire national des arts et métiers. Ces spécialistes de la cybercriminalité relatent que lors du conflit qui opposait Moscou à Tbilissi, la Russie a réussi, grâce à l'informatique, à clouer l'aviation géorgienne au sol. Plus récemment, les Iraniens ont pu intercepter un drone américain qui survolait leur territoire. Il suffit pour cela d'intercepter le flux entre le centre de commandement et le drone. Le problème, c'est que les particuliers, comme d'ailleurs les chefs d'entreprise, n'ont toujours pas saisi que des hackers mal intentionnés savent bloquer votre voiture, couper votre chauffage, vider votre compte en banque. Ils peuvent aussi s'en prendre aux pacemakers des personnes souffrant de problèmes cardiaques… Un faux loup solitaire Alain Bauer, qui clôturait ce colloque, n'a guère parlé de hackers et de cyberguerre, mais les services secrets français ont dû entendre leurs oreilles siffler. « Un jeune policier d'origine maghrébine avait fort bien compris le degré de dangerosité d'un Mohamed Merah, avant qu'il n'assassine sept personnes, dont trois enfants juifs, mais sa hiérarchie, à Paris, n'a rien voulu savoir. Comme Merah ne portait pas de djellaba ni de barbe, et qu'il buvait de l'alcool, ils en ont déduit que ce n'était pas un terroriste ! Les services français savent compiler les infos, faire des fiches, mais ils ne savent pas analyser », lâche le criminologue. Pendant longtemps, Mohamed Merah a été présenté comme un loup solidaire, qui se serait radicalisé seul, derrière son ordinateur. Jean-Paul Rouiller, l'ancien membre des services secrets suisses, rappelle que le jeune terroriste franco-algérien a été formé en 2011 dans les montagnes pakistanaises par le Tunisien Moez Garsallaoui, longtemps résident dans le canton de Fribourg. Marié à Malika el-Around, veuve d'un des assassins du commandant Massoud, Moez Garsallaoui (tué depuis par un drone américain) était l'un des précurseurs de la communication informatique des terroristes. « Sur ses sites internet, il y avait des salons privés, qui n'étaient accessibles qu'aux initiés, où par exemple le numéro 2 de l'organisation, Ayman al-Zawahiri, a pu discuter du sort d'otages retenus dans le désert avec des dirigeants d'Aqmi. » THEME 6 - 2 : Syrie : une base militaire américaine installée dans le Nord-Est ? Source, journal ou site Internet : Le Point Date : 24 janvier 2016 Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur Washington dément toute prise de contrôle, mais affirme chercher tous les moyens pour améliorer le soutien logistique aux forces engagées dans le pays. Des sources militaire et sécuritaire syriennes affirment que les forces américaines aménagent une base aérienne militaire dans le nord-est de la Syrie qui abrite notamment des dizaines de conseillers dans le cadre de la lutte contre le groupe djihadiste État islamique (EI). Washington a démenti toute prise de contrôle de base aérienne en Syrie, tout en affirmant chercher tous les moyens pour améliorer le soutien logistique aux forces engagées dans le pays. "Depuis plus de trois mois, les Américains préparent l'installation d'une base militaire à Abou Hajar dans le sud de Rmeilane" dans la province de Hassaké (nord-est), a indiqué à l'Agence France-Presse une source militaire syrienne, précisant que les Unités de protection du peuple kurde (YPG) et des dizaines d'experts américains participaient à la mise en oeuvre du projet. Aucun avion de guerre "Ce n'est pas la première fois que les Américains violent la souveraineté syrienne", ajoute-telle. Selon cette même source, la base n'accueille pour l'instant aucun avion de guerre mobilisable dans les opérations militaires en Syrie. Une information confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) qui dispose d'un large réseau de sources à travers la Syrie. Selon lui, l'aéroport n'a pas encore été utilisé par la coalition internationale conduite par Washington pour mener des frappes en Syrie. "L'aéroport de Rmeilane est quasi prêt, sa piste d'atterrissage a été élargie dans les semaines passées", ajoute toutefois l'OSDH, précisant que ce dernier peut ainsi abriter les conseillers américains entrés il y a deux mois dans le pays. Des soldats des forces spéciales américaines sont arrivés en novembre dans des régions syriennes frontalières avec la Turquie pour entraîner et assister les combattants kurdes luttant contre l'EI, le premier déploiement officiel du genre dans le pays en guerre. "Toujours un aéroport" "Les forces spéciales et les conseillers américains utilisent l'aéroport de Rmeilane comme un siège depuis lequel les hélicoptères rejoignent les zones de combats, a confié à l'Agence France-Presse une source sécuritaire. Le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS, une coalition militaire arabo-kurde soutenue par les États-Unis), Talal Selo, a démenti à l'Agence France-Presse la transformation de l'aéroport de Rmeilane en une base américaine. "C'est toujours un aéroport utilisé pour les produits agricoles", a-t-il soutenu. "Les forces armées américaines n'ont pris aucune base aérienne en Syrie", insiste pour sa part le porteparole du commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), le colonel Pat Ryder. THEME 6 - 3 : Entre Islam radical et frontières poreuses, le Sénégal craint la contagion terroriste Source, journal ou site Internet : Slate Date : 25 janvier 2016 Auteur : Camille Belsoeur Adressé par Elie Billaudaz Allié de la France et des États-Unis, Dakar est une cible pour les groupes djihadistes et s'inquiète de l'avenir après les attentats à Bamako et Ouagadougou. À Saint-Louis et Dakar (Sénégal) Au Sénégal, le terrorisme a longtemps évoqué une menace lointaine, à l’extérieur des frontières communes avec le Mali et la Mauritanie. Contrairement à ses deux grands voisins, où des groupes djihadistes sont implantés depuis de longues années, Dakar a jusqu’ici été épargné par les attentats et par une guerre ouverte avec des combattants islamistes. Mais une vague d’attentats sanglants, avec l’assaut contre le Radisson Blu hotel (vingt-deux morts) le 20 novembre 2015 à Bamako et l’attaque terroriste en plein centre-ville de Ouagadougou dans la nuit du 15 au 16 janvier 2016 (au moins trente morts selon un bilan encore provisoire), fait aujourd’hui planer une menace sur toute l’Afrique de l’Ouest. «Les pays de l’Afrique de l’Ouest alignés sur la France seront les prochaines cibles. C’est une stratégie construite. Ils veulent tuer le tourisme dans ces pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Niger, comme Daech l’a fait en Tunisie», analysait dans Le Parisien au lendemain de l’attaque au Burkina Faso revendiquée par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) Mathieu Guidère, professeur agrégé d’islamologie et de la pensée arabe. Le Sénégal est un proche allié militaire de la France mais aussi des États-Unis. Dès 2004, l’ex-président Abdoulaye Wade avait été reçu à la Maison Blanche par George W. Bush pour discuter de lutte antiterrorisme et Barack Obama s’est rendu à Dakar en juin 2013. Ce qui en fait une cible de choix pour Aqmi, le groupe terroriste le plus redouté par les autorités sénégalaises après les attentats dans la région. «Le gouvernement a beau se montrer rassurant, il sait que le pays est désormais une cible des groupes terroristes ouestafricains, une cible majeure», avance le magazine Jeune Afrique, en citant une source militaire française. «Il y avait déjà de la psychose à Dakar après le 13 novembre et les attentats de Paris. Les gens craignaient de fréquenter des lieux où ils y avaient des expatriés. Les gens disaient que le Sénégal serait la prochaine cible des djihadistes», nous confie Lala Ndiaye, journaliste sénégalaise. Barack Obama reçu par le président sénégalais Macky Sall à Dakar, le 27 juin 2013 | REUTERS/Jason Reed Depuis le début de l’année 2015, les autorités sont en état d’alerte. Le conseil de sécurité, réuni par le président Macky Sall tous les lundis, planche désormais principalement sur la menace terroriste, selon la confidence faite par le patron d’un média local. Les alliés français et américains ont également renforcé leur collaboration antiterroriste avec Dakar. Un Plan d’action contre le terrorisme (Pact) a été lancé en 2013 avec la France, qui a versé une aide de 700.000 euros dans ce cadre. Le Pact vise notamment à renforcer les capacités des services de renseignement et de sécurité sénégalais. Des arrestations d’imams Depuis plusieurs mois, des indices corroborent l’idée d’une connexion entre certains milieux fondamentalistes sénégalais et des réseaux djihadistes. Le 6 novembre 2015, trois imams ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt. «Les imams ont été inculpés pour leur proximité avec des milieux djihadistes. Il leur est également reproché d’avoir tenu des propos incitant au terrorisme au cours de prédication hebdomadaire, après la prière du vendredi. Ce coup de nettoyage dans le milieu des imams et autres prêcheurs s’inscrit en droite ligne d’une vaste opération de prévention du terrorisme religieux», rapportait alors Le Monde. Plus tôt en octobre, d’autres imams, dont Alioune Badara Ndao, connu pour ses prêches salafistes, avaient été arrêtés pour le même motif. Dans un pays où le soufisme, un courant de l’islam très ancré en Afrique de l’Ouest et présenté comme tolérant, est majoritaire, ces vagues d’arrestations détonnent. Traditionnellement, un islam modéré est prêché dans les mosquées sénégalaises. Quatre confréries soufistes (la tijaniya, le mouridisme, la qadiriyya et le layénisme) dominent le paysage. «Les confréries sénégalaises ont effectivement joui, dans l’ordre de la logique étatique de leur institutionnalisation, d’une réputation de creuset d’islam socioreligieusement tolérant et politiquement non engagé», dit l’universitaire Abdourahmane Seck, auteur de La question musulmane au Sénégal (2010) et chercheur au centre d’étude des religions de Saint-Louis. Mais il est aujourd’hui est battu en brèche par certains imams, parfois venus de l’étranger: «Au Sénégal, le soufisme a un peu perdu de son influence, explique Eric Geoffroy, professeur d’islamologie à l’université de Strasbourg. L’influence des confréries mouride et tijane reste importante. Mais, ce qu’il se passe actuellement, c’est que les salafistes critiquent l’héritage des maîtres soufistes. Ils cherchent à critiquer la démarche, la construction du soufisme.» Dans plusieurs grandes villes du pays, à Dakar, Kaolack ou Rosso, des mosquées financées par des fonds étrangers ont abrité ou abritent toujours des imams aux prêches radicaux. Peu regardant il y a encore quelques années sur les origines de l’argent dédié aux constructions de mosquées, l’État sénégalais est aujourd’hui plus sourcilleux sur la question. «Avant, construire une mosquée était forcément une bonne action; aujourd’hui, on surveille la provenance des financements. Ainsi, la construction de la mosquée de l’aéroport de Dakar a été stoppée, car il y avait de forts soupçons sur des liens avec des ramifications de réseaux djihadistes», confie Henri Ciss, le porte-parole de la direction de la police nationale, qui nous reçoit dans son immense bureau au mobilier suranné. «Certaines mosquées qui ont des connotations salafistes sont très surveillées. D’après mon expérience, on a senti à partir des années 1990 une montée du fondamentalisme sur le terrain. L’un des principaux problèmes est le financement de mosquées par des pays ou autorités étrangères, notamment à Touba ou Dakar. On surveille désormais les financements des lieux de culte. L’Arabie saoudite finance de nombreux projets», affirme pour sa part Mamadou Lamine Niang, commissaire spécial de la zone de l’aéroport à Dakar. La menace Boko Haram Fondamentalisme religieux ne signifie pas terrorisme mais des passerelles existent parfois entre des milieux radicaux et des mouvances djihadistes: «Du moment que l’idéologie salafiste est là depuis longtemps et que les salafistes opèrent dans le social, l’opérationnalité devient une affaire de circonstances, analyse l’universitaire sénégalais Bakary Sambe, coordonnateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique. Il y a des indices qui laissent à penser que la menace est plus élevée. Macky Sall, avec tous les enjeux de son plan Sénégal émergent, dont le tourisme, les investissements étrangers, etc., ne se risquerait pas à évoquer régulièrement le risque terroriste s’il n’y avait rien.» Pour les autorités sénégalaises, le scénario noir serait celui de la création d’une cellule terroriste sur le sol national. «Notre plus grosse crainte est d’avoir une cellule de dix à vingt djihadistes sur notre sol», acquiesce Henri Ciss, porte-parole de la police. À l’heure actuelle, peu de Sénégalais ont été repérés dans les rangs de l’État islamique (EI). Deux ressortissants, Hassane Diène et Seydou Bâ, ont été tués en Syrie. Un troisième, un «jeune docteur en médecine», a rejoint plus récemment les rangs de l’EI, selon Henri Ciss. À titre de comparaison, des centaines de Tunisiens ou Français ont rejoint le groupe terroriste. Mais, pour le Sénégal, la menace se nomme également Boko Haram. En décembre 2015, l’hebdomadaire Jeune Afrique rapportait l’arrestation d’«un groupe de Sénégalais qui envisageaient, selon toute vraisemblance, de créer dans leur pays une branche de Boko Haram et qui auraient même élaboré un projet d’attentat dans la capitale». Quatre hommes âgés de 20 à 30 ans avaient été arrêtés à la frontière entre le Nigeria et le Niger. Ils arrivaient en fait de la forêt de Sambissa, l’un des fiefs de Boko Haram, dans le nord-est du Nigeria. «Ils s’y trouvaient depuis près d’un an, ils ont combattu pour la secte et ils ont pris la route parce que leur chef, un compatriote dénommé Makhtar Diokhané –qui s’est lui aussi battu pour Boko Haram–, leur a demandé de le rejoindre au Sénégal, où il était rentré un peu plus tôt, dans le but, apparemment, d’y créer un réseau djihadiste», détaille Jeune Afrique. Collaboration avec Frontex Dans une région du Sahel où les frontières sont parfois de simples pointillés dans le désert, le plus grand défi pour l’État sénégalais est d’empêcher toute infiltration depuis le Mali, à l’est, et la Mauritanie, au nord. Le 6 janvier 2016, la presse sénégalaise faisait état de l’intrusion dans la ville de Saint-Louis –séparée de la Mauritanie par le fleuve Sénégal– d’un membre d’Aqmi évadé d’une prison mauritanienne. Si la présence de Cheikh Ould Saleck, condamné pour une tentative d’assassinat sur le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz en 2011, n’a pas été avérée dans l’ancien port colonial français, des membres de la Division des investigations criminelles sénégalaise ont été aperçus dans le quartier de pêcheurs de Goxxu Mbacc. Un bout de ville, qui s’étend sur la langue de barbarie, la lagune sableuse qui sépare Saint-Louis de l’océan Atlantique, où la densité de population et la pauvreté sont très fortes. «Ce quartier, assez fréquenté notamment par les contrebandiers, a toujours été une porte d’entrée pour certaines personnes en provenance du territoire mauritanien», rapportait le 6 janvier Le Quotidien, un titre de presse sénégalais. «Avec la proximité de la Mauritanie, qui est une porte ouverte sur la Libye, il peut y avoir une entrée de djihadistes au Sénégal. On a créé de nouveaux postes frontaliers à la frontière mauritanienne. Il y a un maillage sécuritaire plus dense. À Rosso, où il n’y avait que la gendarmerie, on a ouvert un nouveau poste frontalier. Mais il est évidemment toujours possible de traverser la frontière. Il y a des zones à risques, comme au nord de Saint-Louis avec le quartier de Goxxu Mbacc, qui jouxte la frontière mauritanienne», admet Henri Ciss, le porte-parole de la police sénégalaise. Depuis 2013, Frontex, l’agence européenne –très critiquée dans sa gestion de l’afflux de réfugiés en Europe– qui surveille les frontières extérieurs de l’Union européenne, collabore avec les autorités sénégalaises mais aussi avec la Mauritanie. Pensée au départ pour endiguer le départ de migrants depuis les côtes sénégalaises vers le continent européen, la mission de Frontex s’est enrichie récemment du «volet terrorisme», pointe Henri Ciss. C’est également dans les zones frontalières du Sénégal que l’influence des prêcheurs fondamentalistes et de l’islam radical est la plus forte. «Les salafistes sénégalais ont compris que le centre du pays, majoritairement wolof [l’ethnie majoritaire], était complètement acquis aux mouvements confrériques. Il y a un déploiement stratégique dans les périphéries du pays, au nord, à l’est et au sud. Dans cette dernière région, il y a même un autre objectif majeur: des puissances étrangères comme l’Arabie saoudite veulent y lutter contre l’implantation d’un courant chiite», dit Bakary Sambe, chercheur au Centre d’étude des religions de Saint-Louis. Zone grise Mais pour ne pas tomber dans le piège dressé par l’idéologie djihadiste, le Sénégal ne doit pas verser dans une répression exagérée à l’encontre des milieux fondamentalistes. Les djihadistes, l’État islamique en tête –bien qu’il ne soit pas directement une menace au même titre qu’Aqmi au Sénégal–, poursuivent par leurs attentats un grand objectif: celui de détruire la «zone grise», qui correspond à l’espace occupé par les musulmans modérés dans la société. Si l’État sévit trop fort contre les milieux religieux, des musulmans qui n’adhéraient pas à l’idéologie djihadiste peuvent basculer dans le terrorisme par révolte contre la répression ou l’exclusion dont ils sont victimes, comme nous vous l’expliquions en novembre 2015. «La guerre du Mali a entraîné dans l’espace public sénégalais des campagnes de dénonciation de groupes et de mosquées dont les effets sont d’autant plus pervers que ces groupes en question, pour l’essentiel et contrairement à leurs dénonciateurs, n’ont jamais été à l’origine de faits de violences religieuses dans la marche de la société»,dénonce le chercheur Abdourahmane Seck. Dans la cour de la grande mosquée de Saint-Louis, les regards sont méfiants quand on interroge l’imam sur les arrestations de plusieurs de ses homologues. «Les temps sont difficiles pour les imams avec la pression de l’État, nous souffrons beaucoup, nous nous sentons menacés», dit-il. Autour de lui, les fidèles approuvent de la tête et dénoncent une «répression sans fondement». Sur ce sujet, les autorités marchent d’autant plus sur un fil que la population sénégalaise, très religieuse, n’a jamais connu d’attentat djihadiste sur son sol et est donc d’autant moins encline à accepter une répression dite préventive. THEME 6 - 4 : Lutte antiterroriste, gestion des migrants : Paris veut des actes concrets et vite Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 24 janvier 2016 Auteur : Jean-Pierre Stroobants (Amsterdam, envoyé spécial) Adressé par Elie Billaudaz Le Musée de la Marine à Amsterdam où se tiendra le 25 janvier 2016 la réunion ministérielle qui devra appeler à une action rapide concernant la lutte antiterroriste ainsi que la gestion des migrants et de l'espace Shengen. | REMKO DE WAAL / AFP Compte tenu des nombreuses difficultés que doit affronterl’Union européenne (UE), toutes les réunions ministérielles pilotées par la présidence néerlandaise promettent d’être houleuses. Et celle des ministres de l’intérieur et de la migration, lundi, à Amsterdam, inaugurera une longue série de rencontres à haute teneur explosive. L’échec des plans de réinstallation de réfugiés, la mise en cause de la politique allemande d’accueil, les incertitudes quant à l’accord passé avec la Turquie, la multiplication des contrôles aux frontières intérieures et, surtout, les menaces pesant sur l’espace sans passeport de Schengen : toutes ces questions seront à l’ordre du jour, même si le caractère « informel » de cette rencontre empêchera toute véritable prise de décision. Il n’empêche. A l’approche d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui, à la mi-février, devra prendre d’importantes décisions pour éviter l’implosion de l’Union, ce conseil ministériel fournira l’occasion d’une « franche explication », comme l’assure un expert. Et aussi d’un appel à une action plus rapide. Sans que l’on sache très bien, d’ailleurs, s’il sera, davantage que les précédents, suivi d’effets. HARMONISATION DES CRITÈRES DE SIGNALEMENT La modification du code Schengen, qui régit le fonctionnement de l’espace européen, et le renforcement du rôle de l’agence Frontex figurent parmi les priorités de Paris, entre autres. Bernard Cazeneuve devrait exiger des avancées concrètes avant la fin du premier semestre de 2016, assure son entourage. S’il semble se tenir à l’écart de la grave crise des réfugiés, laissant la chancelière allemande, Angela Merkel, à sesdifficultés, le gouvernement français formule diverses requêtes. Il demande que le système d’information Schengen (SIS), le fichier qui sert de base à la coopération policière, soit amélioré. Paris voudrait qu’il incorpore des données exhaustives sur les combattants étrangers. Le ministre réclamera à ses partenaires une harmonisation des critères de signalement, qui varient fortement d’un Etat à l’autre : actuellement les auteurs de braquage qui ont subi une condamnation y figurent, mais pas le nom de toutes les personnes qui ont quitté l’Europe pour les zones de combat. Certaines autorités nationales gardent pour elles ces renseignements ; ce qui peut évidemment handicaper la lutte antiterroriste transnationale et permettre à des combattants d’échapper aux radars des pays voisins. FAUX PASSEPORTS SYRIENS Le fonctionnement des « hotspots », ces centres d’enregistrement des demandeurs d’asile, dont 3 sur 11 seulement sont opérationnels en Grèce et en Italie, reste un autre sujet de polémique, même si la Commission de Bruxelles affirme que le processus est « bien enclenché ». Le ministre de l’intérieur français devrait formuler lundi trois demandes précises. D’abord, que toutes les personnes arrivant à une frontière extérieure soient recensées, la procédure devant, selon M. Cazeneuve, être assortie d’une période de rétention pour permettre un examen en profondeur du dossier de chacun. Deuxième exigence de Paris : que tous les matériels nécessaires soient enfin installés, dont des « bornes Eurodac » pour la prise d’empreintes, tandis que les fichiers SIS devraient être consultés de manière systématique et que les personnels nécessaires devraient être déployés pour détecter les faux documents. Actuellement, on assiste à une multiplication des faux passeports syriens. Enfin, Paris exige un croisement entre les données incluses dans le SIS et celles du VIS, le système d’information sur les visas, un autre outil Schengen. Il est censé assurer les échanges d’informations entre les Etats membres, permettre d’identifier précisément les demandeurs, empêcher les demandes multiples et lutter contre les fraudes. Ces différents points devraient être inclus dans une « feuille de route » établie par la Commission et validée dans quelques semaines par le conseil des ministres. Paris et d’autres capitales s’émeuvent qu’alors que la coopération antiterroriste est une priorité affichée de l’Union, les actes concrets tardent. « Qu’un attentat de grande ampleur survienne et on assistera à l’effondrement de Schengen et de l’Union », s’émeut une source française pour tenter de mieux convaincre de l’urgence d’une mise en mouvement des responsables européens. 7/ SECURITE INTERIEURE THEME 7 - 1 : Un nouveau Centre européen de contreterrorisme entre en action Source, journal ou site Internet : Le Point Date : 24 janvier 2016 Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur – autre article : communiqué de la commission européenne (titre identique) Cette plateforme va permettre aux différents services de renseignements de partager plus rapidement les informations et "frapper les groupes terroristes". Les attentats parisiens avaient mis en lumière les failles du renseignement en Europe. L'Europe réagit. Un nouveau Centre européen de contre-terrorisme entre en action en janvier pour mieux partager les informations entre pays européens, a déclaré le directeur d'Europol, l'office européen de police. « Nous mettons en place ce mois-ci un nouveau centre européen de contre-terrorisme à Europol pour fournir aux services français, belges et à leurs homologues à travers l'Europe la plateforme dont ils ont besoin pour partager plus rapidement les informations et frapper les groupes terroristes », a déclaré le directeur d'Europol, Rob Wainwright, interrogé au Forum économique de Davos (Suisse) qui s'est achevé samedi. Le projet de créer ce centre de contreterrorisme à Europol avait été annoncé en avril dernier par l'Union européenne et n'est donc pas directement lié aux attentats du 13 novembre à Paris. Une première en Europe La France et la Belgique ont « établi une relation de travail extrêmement étroite » après les attentats de Paris (130 morts et plusieurs centaines de blessés, le 13 novembre), dont les auteurs avaient des liens avec la Belgique, et le nouveau centre qui ouvre à La Haye permettra d'aller plus loin dans cette coopération, a-t-il expliqué. Depuis les attentats de Paris de janvier et novembre 2015, certaines voix ont dénoncé des défaillances dans le renseignement, tant au niveau national qu'au niveau de la coopération européenne. Ce centre est « une structure permanente, décidée au niveau politique, qui établit pour la première fois en Europe un centre opérationnel dédié qui travaille à travers le continent sur les questions terroristes sensibles », a-t-il ajouté. La mission d'Europol, qui est basée à La Haye, est d'aider les autorités policières des 28 pays membres à combattre la criminalité internationale et le terrorisme. Europol emploie plus de 900 personnes. « Nous créons ce centre pour voir si les États membres peuvent se retrouver plus souvent et travailler ensemble en confiance », avait alors déclaré le premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans. « Nous allons travailler pour améliorer le partage de renseignements, pour accroître nos capacités à traquer les financements terroristes, par exemple les financements d'armes à feu », a précisé pour sa part Rob Wainwright . »Et également pour mieux surveiller les activités de l'État islamique et d'autres groupes sur Internet et les réseaux sociaux, en particulier leur propagande et leurs méthodes de recrutement. » Généralisation du passeport biométrique Rob Wainwright a plaidé également pour la généralisation en Europe du passeport biométrique. « Ce n'est pas au directeur d'Europol de décider des politiques à suivre, c'est aux politiciens de le faire, mais je pense que nous devons avoir des critères de sécurité très robustes sur nos passeports, et c'est quelque chose qui nous aiderait à renforcer la sécurité de la frontière extérieure » de l'Europe, a-t-il plaidé. « Je suis très inquiet de la montée en puissance importante de l'industrie criminelle, avec la fabrication de documents falsifiés, passeports et cartes d'identité. De nombreux auteurs du crime sont à l'oeuvre, la qualité des faux documents s'améliore, et (les criminels) ont su profiter des opportunités offertes par la crise des migrants en 2015 », a-t-il expliqué. « Donc, nous devons nous assurer que nos gardes-frontières sont conscients de cette menace, qu'ils sont mieux formés, qu'on puisse mieux accéder aux bonnes bases de données, dont celles d'Interpol sur les documents officiels volés ou perdus », a-t-il ajouté. « Et Europol multiplie les efforts pour identifier et mettre hors d'état de nuire les bandes criminelles qui produisent des faux documents, par exemple dans des imprimeries installées dans des lieux secrets en Europe », a conclu le directeur d'Europol. THEME 7 - 2 : Ils découvrent une faille sur le site du forum international de la cybersécurité (FIC) et terminent en garde à vue … Source, journal ou site Internet : Silicon Date : 25 janvier 2016 Auteur : Reynald Fléchaux Adressé par Elie Billaudaz Après avoir signalé une faille à l’éditeur du site du Forum International de la cybersécurité (FIC), deux jeunes entrepreneurs ont eu la surprise de recevoir la visite des gendarmes. Drôle d’ambiance en ouverture de l’édition 2016 du Forum International de la Cybersécurité (FIC), qui se tient les 25 et 26 janvier à Lille. Nos confrères de 01net racontent en effet la mésaventure survenue à deux jeunes entrepreneurs, qui viennent tout juste de créer leur société spécialisée dans les audits de sécurité et la prévention contre la fraude bancaire, Cesar Security. Ces derniers ont découvert une faille, assez banale et aujourd’hui corrigée, sur le site du FIC. Cette dernière permet tout de même d’accéder à la base de données des participants à l’événement, racontent nos confrères. Evidemment gênant pour un forum qui accueille chaque année le gratin de la cybersécurité. Les fondateurs de Cesar Security signalent alors la vulnérabilité par téléphone à l’éditeur du site, la Compagnie Européenne d’Intelligence Economique (CEIS), qui co-organise l’événement. Le 14 janvier, ils publient également un tweet mentionnant le problème. Rebelotte le 20 janvier, avec un second mini-message sur le réseau social. « Nous avons tout perdu » Le lendemain, les deux entrepreneurs ont la désagréable surprise de voir débarquer les gendarmesdu Centre de lutte contre les cybercriminalités numériques (C3N), suite à une plainte de CEIS pour « accès frauduleux à un système automatisé de données ». Délit passible de deux ans de prison et 60 000 euros d’amende. « Nous avons tout perdu : les trois ordinateurs dans notre bureau, un téléphone, un ordinateur personnel et même une PlayStation », souligne S. Oukas, l’un des deux fondateurs de la startup interrogé par 01net. @FIC_fr MERCI!On découvre une faille sur votre site,on propose de vous faire un audit gratuitement,on se retrouve en garde à vue #FIC#CEIS — CesarSecurity (@SecurityCesar) January 21, 2016 De son côté, CEIS explique que Cesar Security a tenté de monnayer ses services et parle de pratiques « d’audit sauvage ». Ce que conteste la startup, qui affirme avoir proposé un audit gratuit. Lanceurs d’alerte ? Ce différend entre les deux sociétés intervient alors que l’Assemblée Nationale vient de voter un amendement visant à protéger les chercheurs découvrant des failles. Ce texte, qui vient s’insérer dans le projet de loi pour une République numérique, prévoit de leur accorder un statut de lanceur d’alerte – donc une exemption de peine – à condition d’avoir « immédiatement averti l’autorité administrative ou judiciaire ou le responsable du système ». 8/ ENERGIE - ENVIRONNEMENT – CLIMAT THEME 8 - 1 : Sanctions internationales et baisse des cours du pétrole : l’économie russe s’enfonce dans la crise Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 25 janvier 2016 Auteur : avec AFP Adressé par Elie Billaudaz La monnaie russe est tombée mercredi et jeudi au plus bas niveau de son histoire face au dollar et au plus bas depuis décembre 2014 face à l’euro. | Pavel Golovkin / AP La Russie, dont l’économie pâtit de la chute des cours du pétrole et des sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne, a enregistré une chute de son produit intérieur brut (PIB) de 3,7 % en 2015 après une hausse de 0,6 % en 2014, selon des statistiques officielles publiées lundi 25 janvier. Cette récession, annoncée pour 2015 par le président Vladimir Poutine et le ministère de l’économie, risque fort de se prolonger en 2016 et de continuer à plomber le pouvoir d’achat des Russes. Chute du rouble La chute du marché pétrolier – qui assure avec le gaz la moitié des revenus budgétaires russes – a, en outre, fait plonger le rouble mercredi et jeudi au plus bas niveau de son histoire face au dollar, avant une reprise en fin de semaine dans le sillage des cours de l’or noir. La banque centrale russe s’est voulue rassurante, affirmant disposer des moyens pour assurer la stabilité financière du pays, tout en reconnaissant la nécessité d’« efforts structurels pour diversifier l’économie ». Le gouvernement prépare un plan anticrise Le ministre des finances, Anton Silouanov, a annoncé que le gouvernement préparait des mesures destinées à adapter le budget — construit sur la base d’un baril de pétrole à 50 dollars — aux « nouvelles conditions » à court terme mais aussi à long terme, jusqu’en 2019. Le gouvernement s’emploie depuis plusieurs semaines à trouver de nouvelles économies budgétaires et à préparer un plan anticrise pour soutenircertains secteurs de l’économie et aider les Russes les plus fragiles. Sanctions européennes Comme les Etats-Unis, l’Union européenne a durci les sanctions contre la Russie, d’abord pour l’annexion de la Crimée, en mars 2014, puis pour son rôle présumé dans le conflit avec les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, qui a fait plus de neuf mille morts. Des mesures de rétorsion visant les secteurs de la banque, du pétrole et de la défense, qui devaient arriver à échéance à la fin de janvier, ont été prolongées de six mois à la fin de décembre. La Russie, en réponse, a décidé un embargo sur la plupart des produits agroalimentaires européens, qui touche durement les agriculteurs français. THEME 8 - 2 : Fin de cycle sur les marchés de matières premières : un nouveau paradigme économique et géopolitique ? Source, journal ou site Internet : IRIS Date : 25 janvier 2016 Auteur : Emmanuel Hache Adressé par Jean-François Mazaleyrat Prix du pétrole à moins de 30 $ le baril (contre près de 148 $ en juillet 2008), 4 365 $ la tonne de cuivre (contre plus de 10 000 $ en 2011), 164 $ la tonne de maïs (contre près de 370 $ en 2012)… En ce début d’année 2016, portés par l’effondrement des marchés boursiers en Chine et par la crainte d’une décélération marquée de l’activité économique mondiale, les différents marchés de matières premières (et en corollaire les principaux pays producteurs) subissent de nouveaux accès de faiblesses, après ceux enregistrés durant toute l’année 2015. Derrière la lecture conjoncturelle, se cache une question fondamentale en économie des matières premières relative au cycle économique et au cycle de prix. En effet, il est dans la nature même des marchés de matières premières (faible élasticité de la demande au prix à court terme, forte propension à l’investissement dans les capacités de production de manière non coordonnée entre les acteurs) d’être en déséquilibre à court et moyen terme. A long terme, l’étude de la dynamique des prix sur ces marchés nécessite de s’intéresser à un ensemble de facteurs économiques (coût marginal de production, coûts des substituts…), géopolitiques (relations entre les acteurs), stratégiques (évolutions des organisations de producteurs et/ou de consommateurs), ainsi qu’à leurs interactions. Ainsi, la cyclicité et la volatilité des prix des matières premières est une composante naturelle de ces marchés ! Le paysage actuel nous renvoie deux interrogations : en quoi le cycle de prix observé entre 2001 et 2008 puis entre 2009 et 2012 est-il différent des cycles précédents ? Va-t-on retrouver les niveaux de prix observés avant la décennie 2000 sur ces marchés ? Retour sur la notion de « super cycle » Dans l'histoire des marchés de matières premières, on identifie généralement trois épisodes de forte hausse des cours sur les marchés. Le premier aurait suivi la grande dépression des années 1930 et ne reflèterait, au final, qu'un rattrapage à la hausse sur les principaux marchés. Le second -1949/1952-, limité à quelques trimestres, a trouvé son origine dans les conséquences, notamment en termes de constitution de stocks de sécurité, de la guerre de Corée. Durant cette période, les prix des matières premières ont augmenté, en moyenne, de 45 %, avec une poussée des prix des produits agro-industriels (+ 84 %) et, dans une moindre mesure, des cours des métaux et minéraux (+ 34 %), l'Asie étant, à l'époque, un acteur central pour ce type de commodités. Le troisième -début 1970- reste évidemment marqué par l'existence de facteurs exogènes (chocs pétroliers), mais trouve son origine structurelle dans la hausse des prix des produits agricoles (+ 60 % entre 1971 et 1974), en raison d'aléas climatiques prononcés. Au final, durant cette période marquée par le quadruplement des prix du pétrole, les prix des autres matières premières ont triplé ! Durant ces trois périodes, en corollaire de facteurs exogènes (guerres, décisions des pays de l'OPEP), le catalyseur des mouvements de hausse des cours a toujours été la vigueur de la croissance mondiale (accélération de 2,6 % à 7,2 % entre 1949 et 1951, croissance moyenne de 5 % entre 1971 et 1973), portée notamment par un rebond de la production industrielle. A cet égard, l'évolution observée durant les années 2000 a suivi une logique similaire. Toutefois, exception faite de ce facteur, la tendance observée entre 2001 et 2008 s’est révélée très spécifique. Le rebond des cours a été particulièrement rapide et s'est généralisé progressivement à l'ensemble des marchés. En outre, il a atteint, en termes d'intensité, des niveaux inégalés : + 130 % pour les prix des matières premières industrielles entre 2001 et 2007, contre + 55 % entre 1971 et 1974. Enfin, si les cycles de hausse des prix avaient jusqu'ici duré, en moyenne, 27 mois, le mouvement initié fin 2001 ne s’est achevé, dans sa première phase, qu’avec la crise financière internationale de 2007-2008, avant que la dynamique des prix retrouve une certaine vigueur entre 2009 et début 2012. L'originalité de ce dernier cycle tient également aux segments de marchés concernés par l'envolée des cours. En effet, durant le 20ème siècle, les cycles haussiers étaient plutôt guidés par des mouvements marqués sur les produits agricoles ou par des changements d'ordre structurel et d'organisation industrielle (abandon des prix producteurs sur certains marchés, désintégration de la chaîne pétrolière et création de l'OPEP, etc.). Dans sa composition, ce cycle a reposé dans un premier temps sur le dynamisme des cours des principaux métaux non ferreux, puis s’est diffusé aux marchés énergétiques à partir de 2004 et aux marchés de matières premières alimentaires par la suite. Chacun de ces marchés a atteint des plus hauts historiques, en termes courants et constants. Pour les marchés de matières minérales ou énergétiques, les délais de réponse particulièrement longs du côté de l'offre ont accentué le dynamisme des prix. Les mouvements de prix observés sur les marchés de matières premières depuis 2001 ont ainsi été qualifiés de « super cycle ». Ce terme est généralement associé à un mouvement de hausse prolongée des prix durant plusieurs décennies, en liaison avec l'industrialisation ou l'urbanisation d'une économie majeure (exemple des États-Unis au 19ème siècle). Évidemment, derrière la notion de « super cycle » se cache, durant la dernière décennie, la Chine et son modèle d'industrialisation. L’ogre chinois s’est affirmé comme le price maker des marchés Représentant environ 15 % du PIB mondial en 2015, contre moins de 3 % en 1976, la Chine a connu une période de croissance ininterrompue supérieure à 10 % depuis près de 30 ans. Elle est devenue, en une décennie, le 1er consommateur mondial sur la majorité des marchés de matières premières et le principal importateur. Elle représente ainsi aujourd’hui près de 54 % de la consommation d’aluminium, 50 % de celle de nickel ou 48 % de celle de cuivre. Pour l’ensemble des marchés de métaux non-ferreux (aluminium, cuivre, étain, nickel, plomb, zinc…), son poids est supérieur à 40 % de la consommation mondiale. Sa part dans la demande mondiale de coton (30 % en 2015) ou dans les nombreux marchés de matières premières alimentaires (30 % pour huile ou le tourteau de soja, 30 % pour le riz, 22 % pour le maïs, 17 % pour le blé…) en fait un acteur global sur les marchés. En outre, la consommation chinoise a, pour de nombreuses matières premières, dépassé la moyenne mondiale et, pour de nombreux métaux non-ferreux, atteint des niveaux de consommation par tête comparable à ceux des Etats-Unis. Au final, son poids dans la consommation mondiale de pétrole - environ 12 % - ou de gaz (5,5 %) est relativement plus faible que sur les autres segments de matières premières ; seule sa part dans la demande mondiale de charbon dépasse les 50 %. Sur la période 2001-2008, les taux de croissance du PIB chinois et de sa production industrielle ont atteint respectivement 10,5 % et 11,5 % l’an, quand le secteur de la construction enregistrait une croissance de près de 12 %. En 2015, le PIB de la Chine a atteint 6,9 %, avec une production industrielle à 6 % et un secteur de la construction au ralenti. Pourtant, le paysage de la demande chinoise est bien plus contrasté qu’il n’y parait : certes, la Chine enregistre un ralentissement marqué, entrainant celui de ses importations de matières premières, notamment de charbon (une diminution de près de 30 %) ; mais certains segments de marchés conservent une forte dynamique, comme celui du soja (près de 15 %), du pétrole (+ 9 %), du caoutchouc naturel (+ 4 %) ou du minerai de fer ( + 2 %). Signalons également que l’année 2014 avait constitué, en termes d’importations chinoises, une année exceptionnelle. Offre et/ou demande : où se situe le déséquilibre ? En décembre 2015, selon l’indice du FMI, les prix de l’ensemble des matières premières s’affichaient encore à des niveaux de 80 % (70 % pour les matières premières non énergétiques) supérieurs à ceux observés en décembre 2001. Dans le retournement actuel, la question se pose de savoir à quel niveau les prix des matières premières pourraient se stabiliser. Côté demande, la croissance mondiale, certes ralentie, se situerait autour de 3 % en 2016, mais également en 2017 et 2018. Le ralentissement en Chine, accompagné d’une probable mais difficile sortie de récession pour le Brésil et la Russie, ne permettrait pas de stimuler les marchés de matières premières qui pourraient être uniquement tirés par la croissance indienne. Seule la volonté chinoise de se constituer des stocks stratégiques de matières premières pourrait alimenter la demande d’importations, notamment en pétrole. Le prochain retournement à la hausse sur les marchés pourrait, a contrario, être guidé par le comportement actuel des producteurs, ces derniers réduisant de manière très marquée leurs investissements. L’exemple du secteur maritime est éclairant sur ce point. L’indice Baltic Dry Index cotait début janvier à 373 point, soit son taux le plus bas depuis près de 30 ans. Sur certains segments du transport maritime, il faut actuellement payer moins de 10 % du prix affiché en 2008 lors de l’envolée des prix du transport de matières premières. Cette situation a été favorisée par les investissements massifs réalisés par les acteurs du secteur entre 2004 et 2008 et qui ont été progressivement mis sur le marché à partir de 2009, dans un contexte où la demande de matières premières commençait à décélérer. Plus globalement, le boom chinois observé sur les marchés entre 2001 et 2008 a eu d'autant plus d'impact qu'il s'est confirmé/renforcé, après une décennie 1990 marquée par un désintérêt des investisseurs pour le secteur minier et par un mouvement profond de rationalisation des principales activités industrielles, notamment dans le secteur des métaux non ferreux. Entre 1997 et 2002, les budgets d'exploration des compagnies minières ont ainsi été divisés par deux, avant de repartir à la hausse en 2004, soit deux ans après le rebond de la demande mondiale. Ce décalage cyclique est monnaie courante dans les activités industrielles. Toutefois, il a été exacerbé, notamment sur les marchés pétroliers et miniers, par la hausse des prix des matières premières elle-même ! Cet élément a, de facto, renchéri le coût des projets et retardé les décisions d'investissement, des éléments auxquels il convient d'ajouter une saturation des carnets de commandes, en raison, notamment, d'un manque de personnel qualifié. Sur de nombreux marchés de matières premières, le déséquilibre est ainsi de prime abord la résultante du décalage entre la décision d’investissement et sa réalisation. En outre, sur certains marchés, des effets mémoires (ou effet d’inertie) existent : ils résultent des évènements passés sur certains secteurs. Ces décalages sont sources de forte volatilité des prix à la hausse et à la baisse et alimentent les systèmes de croyance des acteurs, notamment sur les marchés financiers. Sur de nombreux marchés en surcapacité, les acteurs ont d’ores et déjà entrepris de réduire massivement leurs dépenses d’investissement. Sur le marché pétrolier, les compagnies internationales ont ainsi réduit leur investissement dans une fourchette comprise entre 10 % et 20 % et les compagnies nationales entre 10 % et 35 % en 2015. Pour 2016, la dynamique de réduction des investissements devrait s’accélérer. Dans le secteur des matières minérales et énergétiques, la réduction des investissements pourrait atteindre plus de 20 %, un chiffre qui pourrait encore être révisé à la baisse en cas de nouvelle baisse marquée des cours. Dans ce contexte, on peut affirmer que le rééquilibrage sur les marchés de matières premières a déjà commencé, les producteurs rationalisant massivement leurs outils de production et réduisant leurs investissements. Ces bouleversements sur les marchés de matières premières ont de nombreuses conséquences géopolitiques. D'une part, ils mettent en exergue la dépendance de nombreux pays producteurs à la santé économique de la Chine et l’absence de développement endogène dans de nombreuses régions du monde. D’autre part, ils devraient remettre en cause les politiques de nationalisme des ressources observées durant la décennie précédente dans de nombreux pays producteurs (Chili, Venezuela…). En effet, à l’inverse de la décennie 20012008, au cours de laquelle les pays détenteurs de ressources possédaient un avantage comparatif sur les marchés, la fragilité de leur situation financière devrait les forcer à se faire concurrence pour attirer les investissements internationaux et les obliger à offrir des conditions attractives. Enfin, la question se pose quant aux prochains relais de croissance sur les marchés mondiaux. Derrière le ralentissement chinois se pose la question des nouvelles frontières de croissance mondiale : l’Afrique ? Fin de partie, fin de cycle ?… un nouveau paradigme économique et géopolitique est sûrement en train de naître sur les marchés de matières premières ! 9/ GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE : THEME 9 - 1 : Globalement correct Source, journal ou site Internet : Télos Date : 24 janvier 2016 Auteur : Charles Wyplosz Adressé par Jean-Claude Tourneur Chaque année, Davos prend la tournure d’un gigantesque salon parisien. On s’y retrouve entre gens-qui-comptent. On fait assaut de bons mots et de pensées profondes, on y pratique avec ardeur l’admiration mutuelle ou la vacherie bien tournée, on offre aux caméras le sourire le moins carnassier possible. Les médias se pressent pour diffuser le menu du jour de ce gratin de l’importance. Chaque année, les organisateurs choisissent un thème et s’assurent que le message sera bien transmis. Cette année, c’est le « gloom », l’inquiétude face à des prévisions économiques peu brillantes. Avant la crise, on y célébrait les prouesses des marchés financiers qui allaient assurer des décennies de bien-être sur la terre entière. Après la crise, les financiers se battaient la coulpe en public tout en se votant des tonnes d’indulgences. D’autres années on a défend la lutte contre le réchauffement climatique entre pollueurs et gouvernements protecteurs de leurs industries polluantes, ou bien la cause des femmes d’en haut. C’est diablement bien fait. On colle à l’actualité, on défend toutes les bonnes causes du jour, on fait venir les puissants et les faibles, les têtes chenues célèbres et les jeunes leaders de demain, on fustige tout ce qui est très évidemment condamnable, on encourage quelques transgressions pourvu qu’elles aient de nobles objectifs, on fait applaudir les idéaux inatteignables par ceux qui ont tout à y perdre. On fait dialoguer en public des ennemis qui refusent de se parler en privé, avec de temps à autre des dérapages qui réjouissent les médias. C’est aussi très profitable. Les patrons des plus grandes compagnies du monde paient des petites fortunes pour serrer la main des puissants et pour débiter des discours entendus soigneusement préparés par leurs staffs. La vanité n’ayant pas de prix, l’argent coule à flot et permet de s’offrir des Prix Nobel à la pelle et des braves combattants persécutés et sans le sou, tout en dégageant de solides bénéfices. Alors cette année, tout le monde fait assaut de pessimisme sur les perspectives économiques. Les bourses qui dévissent depuis quelques semaines vont dévisser encore plus sans que personne ne comprenne pourquoi. Car, enfin, les États-Unis connaissent une croissance stable et même l’Europe semble sortir du marasme. Certes, il y a la Chine. Elle a cessé de croître à 10% par an et pourrait se stabiliser à 5%. Si c’est le cas, ce que personne ne sait vraiment, ce serait un remarquable atterrissage en douceur après des années de croissance folle (et hautement polluante). Après tout, 5% c’est vraiment très bien. Certes, il y a le Brésil qui implose, mais ce n’est pas un événement global. On se désespère de voir les prix du pétrole laminés, mais c’est une excellente nouvelle. Ce sont des centaines de milliards de réduction pour les pays consommateurs de pétrole. Les prix vont baisser et on se désole de la déflation qui menace. Pourquoi, au juste ? La déflation c’est très mal quand elle résulte d’une dépression. Cette fois-ci elle traduit l’effondrement d’une rente scandaleuse que se sont appropriés des pays qui, pour la plupart, sont d’épouvantables dictatures qui ont utilisé cette fortune imméritée pour subventionner des entreprises honteuses et souvent criminelles. Les pays producteurs vertueux, comme la Norvège, ont accumulé un solide matelas pour faire face à une chute de prix et ils s’en servent. Les autres, les pays-cigales, vont pleurer famine. L’Arabie Saoudite envisage, dit-on, de lever des impôts sur le revenu, mais c’est très sain. La déflation a mauvaise réputation parce que, dans notre subconscient collectif, elle est associée à la dépression économique, et aussi parce qu’elle renchérit la valeur des dettes. Mais c’est hautement souhaitable dans la situation actuelle. Depuis la crise, on peut emprunter à des taux d’intérêt proches de zéro. C’est parfaitement malsain. Cela pousse les épargnants à rechercher du rendement en investissant dans les produits financiers à haut risque. Puisque l’argent ne coûte rien, cela encourage les emprunteurs à se lancer dans des opérations à rendements quasi nuls. Pour ces raisons, on en est à reprocher aux banques centrales leurs politiques de taux nuls ou même négatifs. La déflation, si elle arrivait vraiment, corrigerait tout ça, le temps que la croissance s’affermisse, que les prix remontent et que les banques centrales puissent revenir à des taux positifs. En attendant, le pouvoir d’achat des salaires s’accroîtrait même sans augmentation. Il y a fort à parier que l’on regrettera bientôt que la déflation ne soit pas vraiment produite. L’angoisse actuelle est bien difficile à justifier. Les marchés boursiers font ce qu’ils font toujours, c’est ce que l’on appelle un comportement moutonnier. Ils redoutent des crises ici ou là, et ce n’est pas impossible. Mais ce n’est pas non plus le plus probable. Les bourses étaient exubérantes avant la grande crise de 2007-8, a contrario c’est presque rassurant de les voir angoissées. Le message de Davos reflète ce pessimisme globalement correct mais si peu justifié. Il ne devrait impressionner personne. THEME 9 - 2 : Le « Nasser-sadatisme », un phénomène politique et culturel dans l’Egypte de Sissi Source, journal ou site Internet : Orient XXI Date : 25 janvier 2016 Auteur : Karem Yehia Adressé par Jean-François Mazaleyrat Le 28 septembre 2015, l’Égypte célébrait le quarante-cinquième anniversaire de la mort de Gamal Abdel Nasser. On se préparait pour les élections législatives qui allaient se dérouler au cours des mois d’octobre et de novembre 2015. Ce même automne était réédité un ouvrage de jeunesse d’Anouar El-Sadate, jusque-là oublié. L’occasion de se pencher sur le « nassersadatisme », cette affirmation d’une filiation politique improbable, mise en scène par des fresques murales et des affiches où sont réunis les portraits de Gamal Abdel Nasser, Anouar El-Sadate et Abdel Fattah Al-Sissi. Fresque murale dans les couloirs du métro du Caire.DR. Il existe en Égypte un parti nassérien légal depuis 19921. Au début de 2014, un second parti est autorisé, le Parti démocratique Sadate2. Aucun des deux n’a eu d’influence véritable sur les élections législatives qui se sont déroulées en octobre et novembre derniers. Sans poids politique, ces deux partis s’inscrivent dans une dynamique qui va en s’affaiblissant depuis le coup d’État du 3 juillet 2013. Néanmoins, l’observation des candidats à ces élections permet de repérer des personnalités connues pour leur allégeance à la pensée de Nasser et/ou de Sadate, candidates sur des listes conjointes financées par des hommes d’affaires. C’est là sans doute une des expressions du phénomène de « nasser-sadatisme » dernièrement observé sur la scène politique égyptienne, et qui trouve des répercussions dans la culture également. C’est sur la place Tahrir, dans les manifestations du 30 juin 2013 contre les Frères musulmans, que l’on voit ressurgir des portraits de l’ancien président Anouar El-Sadate. Ils suivent ceux de Nasser, timidement brandis sur ladite place peu après le soulèvement du 25 janvier 2011. Plus tard, un troisième portrait est venu rejoindre les deux premiers : celui d’Abdel Fattah Al-Sissi, chef d’état-major de l’armée qui a destitué Mohamed Morsi. Indépendamment de l’appartenance de ce dernier aux Frères musulmans, mouvement désormais interdit en Égypte et classé sur la liste des organisations terroristes, rappelons que Mohamed Morsi a été le premier président civil élu dans l’histoire de l’Égypte. La campagne d’affichage du trio composé de Sissi, Nasser et Sadate, trois leaders issus des rangs de l’armée, commence officiellement après le 3 juillet. Elle est menée tambour battant, et les affiches sont collées jusque sur les chars postés dans les rues du Caire et des autres villes au motif de protéger la population contre la terreur des Frères. Très vite, l’affiche est reproduite et commercialisée à de nombreuses occasions et sous des formes diverses. À cet égard, la fresque murale tapissant les couloirs du métro du Caire en hommage à ce que la presse — qui parle d’une seule et même voix — nomme « le nouveau canal de Suez », consacre ce mariage à trois, scellant au passage l’union improbable de deux personnages antagonistes : Nasser et Sadate. Bien plus, cette fresque porte la marque stylistique des arts produits sous la dictature, c’est-à-dire fondés sur le culte de la personnalité et la présomption de popularité : amplification des volumes et des étendues, en écho avec l’amplification des symboles du pouvoir et des messages directs. Retour sur une fracture En novembre 1976, avec le retour prudent et surveillé de la vie politique3, les premières élections ont lieu. La fracture est nette et sans appel entre les partisans de Nasser et ceux de Sadate. Elle est apparue lors de la guerre déclenchée le 6 octobre 1973, qui lui a valu le titre de « commandant de la bataille d’Al-Obour »4. Sadate se libère dès lors de la figure tutélaire de Nasser, leader de la révolution de juillet 1952 et du mouvement des Officiers libres qui a renversé la monarchie. Après l’assassinat de Sadate le 6 octobre 1981, les journaux se sont interrogés sur la position de son successeur Hosni Moubarak et sur le choix que le président nouvellement élu allait opérer entre la voie de Nasser et celle de Sadate. De nombreux intellectuels, pourtant supposés saisir avant les autres la primauté des enjeux objectifs sur les préférences personnelles, croyaient à cette polarisation. Autant d’indicateurs qui renvoyaient aux divergences entre les deux anciens chefs d’État en matière d’économie et de politique, mais aussi dans les alliances sociales nationales, régionales et internationales. « Le candidat du destin et de la nécessité » Lorsque le général Abdel Fattah Al-Sissi prend les rênes du pouvoir, il n’a pas à prendre parti en faveur de Nasser ou de Sadate. De même que personne ne se demande s’il va marcher dans les pas de Moubarak qui l’a nommé directeur des renseignements militaires ou dans ceux de Mohamed Morsi, qui l’a hissé au poste de ministre de la défense. Néanmoins la presse, qui a contribué à paver la route du général vers le leadership, puis vers la présidence, suggère un temps qu’il est le successeur de Nasser, avec qui il a des points communs. Des personnalités emblématiques du nassérisme s’engouffrent donc dans la campagne en faveur de Sissi, le nouveau « leader sauveur » qui va soustraire la nation et le peuple égyptien au danger des islamistes et des terroristes. La participation du célèbre intellectuel pro-nassérien Mohamed Hassanein Heikal renforce l’engouement pour cette campagne au moment de son lancement. Il annonce en claironnant le « candidat du destin et de la nécessité », alimentant l’imaginaire populaire d’images et de comparaisons avec le leader historique Gamal Abdel Nasser. Très vite, cette image franchit des étapes déterminantes, avant même l’accession de Sissi au poste présidentiel. Des étapes qui permettent de formuler l’hypothèse sérieuse d’une image structurée autour d’une forme nassérienne par opposition à un fond sadatiste, et de s’interroger sur la cohabitation entre la forme et le fond d’un côté et leurs succédanés de l’autre, longtemps considérés comme antithétiques. Le premier test à l’appui de cette hypothèse est sans doute l’offensive israélienne sur Gaza en juillet 20145. La réaction officielle de l’Égypte au déroulement de l’offensive rend compte de la manière dont l’hostilité à l’égard du Hamas s’est étendue à Gaza, puis aux Palestiniens. Rappelons que la même situation avait prévalu au moment des accords de Camp David, quand l’inimitié de Sadate à l’égard du leadership de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) s’était élargie à l’ensemble du peuple palestinien et de sa cause6. Aujourd’hui, cette même politique égyptienne débouche sur une entreprise destinée à inonder les tunnels, une fois le siège de la bande de Gaza bouclé. La campagne de propagande engagée depuis près de trois ans associe indistinctement le Hamas aux Frères musulmans égyptiens et l’organisation palestinienne est accusée de fomenter des complots portant atteinte à la sûreté de l’État égyptien. Le second test porte sur l’économie et les orientations sociales. Un éminent économiste, initialement favorable au coup d’État du 3 juillet, qui avait identifié très tôt dans le discours de candidature du président les orientations économiques qui rapprochent ce dernier de Sadate, voire de Moubarak, se voit interdire sa chronique hebdomadaire par le journal Al-Ahram7. Mais Sissi ne tarde pas à dissiper toute confusion possible. Dès son accès à la présidence, il supprime la subvention accordée par l’État aux carburants, mesure préjudiciable aux catégories démunies et aux classes moyennes. Il se vante même d’avoir entrepris ce que Sadate avait été incapable de faire, bien qu’il en ait eu l’intention. Il y a dans cette fanfaronnade une allusion au soulèvement populaire de 1977 qui avait à l’époque poussé le président Sadate à revenir sur les décisions prises de lever les subventions sur les produits de base. Les nombreuses lois récemment promulguées en l’absence de Parlement confirment, dans les choix de Sissi, les orientations néolibérales et le capitalisme clientéliste8. Centralité du rôle de l’armée Dans un cas comme dans l’autre, les nombreuses personnalités politiques proches du nassérisme, profitant de la situation pour reprendre des postes importants dans l’appareil d’État, n’émettent pas le moindre signe de protestation contre l’usurpation de l’image de Nasser pour couvrir des réalités de type « sadatiste ». Bien plus, elles se montrent même disposées à concéder une partie de leurs convictions nationalistes arabistes et sociales, y compris leur antipathie à l’égard d’Israël et des puissances conservatrices du Golfe. Le tout pour faire durer une alliance fondée sur la reprise des hostilités entre l’État de 1952 et les Frères musulmans, et la primauté de cette hostilité sur les débats les opposant aux partisans de Sadate, et probablement à ceux de Moubarak. Ladite alliance se fonde sur la centralité du rôle de l’armée en politique et la primauté de son rôle sur celui de la société. Les efforts de dialogue, déployés pendant près de deux décennies entre nationalistes et nassériens d’un côté et islamistes de l’autre semblent partis en fumée. Le front culturel n’est pas très éloigné du phénomène de « nasser-sadatisme ». À la veille du quarante-cinquième anniversaire de la mort de Nasser, le 28 septembre 2015, la maison d’édition Dar al-Hilal, subventionnée par l’État, publie une nouvelle édition de l’ouvrage d’Anouar El-Sadate, Voici ton oncle Gamal, mon fils, dont la première édition remonte à 1957. Dans l’évènement organisé autour de cette réédition, le message de la maison d’édition est celui d’une réconciliation entre Sadate et Nasser. Car le livre, resté dans les oubliettes toutes ces années, contredit de bout en bout l’offensive menée par Sadate contre Nasser. Tout comme il contredit les mémoires du même auteur publiés en 1978 sous le titre Quête de soi. Selon Ghali Mohamad, président du conseil d’administration de la maison d’édition, l’initiative de ce projet de réédition est appuyée par Sissi lui-même9. Ainsi, le phénomène du « nasser-sadatisme » se manifeste dans la culture comme dans la politique. Il vient appuyer une vieille théorie courant parmi les intellectuels au Caire et restée malheureusement dans des cercles restreints. À savoir qu’à la base, la différence entre le gouvernement de Nasser et celui de Sadate est faible, eu égard à l’appartenance de classe et aux orientations autoritaires en politique. Bien plus, le gouvernement de Sadate représenterait l’évolution naturelle de celui de Nasser, adaptée aux transformations survenues sur la scène régionale et internationale. Traduit de l’arabe par Orient XXI. 1 Il s’agit du Parti arabe démocratique nassérien. Son fondateur est Dia’a Al-Dine Daoud, homme politique aujourd’hui décédé. 2 NDLR. Parti créé en mai 2014 par Effat El-Sadate, fils d’Anouar El-Sadate. 3 Le pluralisme politique a disparu de l’Égypte en 1953. Les tribunes du seul parti politique qu’est l’Union socialiste (droite, centre, gauche), fondées en 1975 se sont engagées dans ces élections peu de temps avant d’être transformées en partis, sur une décision de Sadate. 4 NDLR. Al-Obour (la traversée) est une étape de l’opération Badr menée par l’armée égyptienne pendant la guerre d’octobre 1973. Avec pour objectif de reconquérir le Sinaï, cette étape consistait à traverser le canal de Suez et à utiliser des canons à eau pour s’ouvrir un passage dans le sable qui le longeait. Anouar El-Sadate était aux commandes de cette opération. 5 Voir Karem Yehia, « Gaza et le phénomène du ‘nasser-sadatisme’ »en arabe. Ce texte a été censuré dans le quotidien Al-Ahram. 6 Karem Yehia, « Image des Palestiniens (1982-1985) », Revue d’études palestiniennes,n° 19, printemps 1986 ; p. 27-52. 7 Nader Farjani, « Le maréchal et les orientations de la révolution »(traduction), 24 mars 2013. 8 Citons la loi sur le service civil qui affecte 6 millions de fonctionnaires de l’État, sans compter les amendements de la loi sur l’investissement en faveur des capitaux étrangers, et au détriment des droits des travailleurs la veille du sommet de Charm Al-Cheikh en mars 2015. 9 Karem Yehia, « Sadate se réconcilie avec Nasser quarante-cinq ans après sa mort ». THEME 9 - 3 : Le gouvernement va-t-il censurer le documentaire Salafiste ? Source, journal ou site Internet : Le Figaro Date : 25 janvier 2016 Auteur : Hugo-Pierre Gousserand Adressé par Elie Billaudaz Omar Oul Mohamed, leader du groupe Ansar Dine, en 2012 Depuis sa projection houleuse au Festival des programmes audiovisuels de Biarritz (FIPA) le 21 janvier, le documentaire Salafistes est au cœur d'une polémique. Une controverse qui dépasse de loin le cadre du cinéma puisqu'elle affecte directement le gouvernement de Manuel Valls. Via l'un de ses représentants à la commission de classification des films, qui permet la délivrance des visas d'exploitation, le ministère de l'Intérieur a en effet émis un avis négatif. Cette décision a été motivée par des accusations d'apologie du terrorisme et d'atteinte à la dignité humaine. Selon Télérama, le ministère aurait même réclamé la censure totale du film. Une demande illégale qui pourrait se transformer en interdiction aux moins de 18 ans accompagnée d'une obligation d'avertissement au public. Une prise de position extrêmement rare pour un long-métrage et du jamais vu pour un documentaire. Réalisé par le journaliste mauritanien Lemine Ould Salemn et le Français François Margolin, Salafistesfilme au plus près les terroristes, notamment au Mali en 2012, avant l'intervention militaire décidée par François Hollande. Les cinéastes nous plongent également au cœur du groupe djihadiste Ansar al Charia avec des images particulièrement violentes. On retrouve par exemple des montages de propagande terroriste et la vidéo des frères Kouachi tuant le policier Ahmed Merabet à quelques pas des locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. «Le film met en scène leurs propos mais notre point de vue s'exprime dans le montage avec les images ultraviolentes», s'est ainsi justifié François Margolin, déjà réalisateur en 2010 de L‘Opium des Talibans. Désormais, c'est au ministère de la Culture et à Fleur Pellerin de décider de l'avenir du documentaire. Si l'avis de l'Intérieur est confirmé, le film sera privé de sortie. Les exploitants en salles ne projetteraient évidemment pas Salafistes dans ce contexte et les chaînes de télévision auraient l'interdiction de le diffuser. Alors même qu'il a été réalisé avec l'aide de France 3 et de Canal+. Décision finale attendue ce 25 janvier. 10/ GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION : THEME 10 - 1 : Pour la NSA, le chiffrement est fondamental pour l’avenir Source, journal ou site Internet : Silicon Date : 25 janvier 2016 Auteur : David Feugey Adressé par Elie Billaudaz La NSA prend le contre-pied du FBI en s’exprimant une nouvelle fois en faveur du chiffrement de bout en bout des transferts de données. Mike Rogers s’est exprimé en faveur du chiffrement, lors d’un rassemblement du Think Tank Atlantic Council, rapporte The Intercept. Une déclaration importante, car Mike Rogers n’est autre que le directeur de la NSA. Il s’oppose ainsi au directeur du FBI, James Coney, qui promeut un renforcement des textes législatifs visant à permettre d’accéder aux données chiffrées. « Le chiffrement est fondamental pour l’avenir », explique le directeur de la NSA, en ajoutant que toute discussion autour des méthodes permettant de contourner le chiffrement est une perte de temps. Selon lui, le respect de la vie privée, comme la nécessité d’améliorer la surveillance sont deux impératifs auxquels il convient de répondre. « Ce n’est pas l’un ou l’autre », résume-t-il. Il n’est pas le seul directeur de la NSA a s’être exprimé en faveur du chiffrement. Michael Heyden, ex-directeur de l’agence, s’est lui aussi dit favorable à des solutions de chiffrement de bout en bout, garantissant une parfaite confidentialité des données échangées. Un équilibre à trouver La NSA a toujours eu une position qui semble ambiguë vis-à-vis du chiffrement et de la sécurité informatique. À tort, car cela correspond aux deux missions qui lui sont attribuées. D’un côté, elle se doit de disposer d’un arsenal de technologies permettant de mener des opérations de surveillance de façon efficace. Mais d’un autre, elle doit aussi s’assurer que les échanges de données critiques (y compris les siens) resteront à l’abri des oreilles indiscrètes. Ainsi, l’agence a longtemps participé au renforcement de la sécurité du noyau Linux. On lui doit par exemple des avancées comme SELinux. Mais dans le même temps, la NSA a tenté de faire pression sur Linus Torvalds afin de mettre en place une porte dérobée au sein de Linux et a plusieurs fois essayé d’affaiblir les systèmes de chiffrement. THEME 10 - 2 : Forum international de la sécurité 2016 : la confiance numérique ? Vaste débat Source, journal ou site Internet : ZDnet Date : 25 janvier 2016 Auteur : Louis Adam Adressé par Elie Billaudaz De notre envoyé spécial à Lille - L'exercice de la table ronde est, dans les grands salons, une routine habituellement bien huilée. Et trop souvent, on s'y ennuie un peu : les orateurs se succèdent, chacun prêchant pour sa paroisse, alors qu'un animateur se démène pour rendre le débat intéressant. Mais cette première table ronde de l'édition 2016 du FIC venait bousculer nos habitudes : pas vraiment par son sujet, la confiance numériques, mais surtout par ses invités. Ce n'est en effet pas tous les jours que l'on voit assis autour de la même table un ancien directeur du GCHQ (services secrets britanniques) , David Omand, et un activiste des libertés individuelles et numériques, Jérémie Zimmermann. Et si l'on ajoute à cela Guillaume Poupard, directeur de l'Anssi, Nicolas Arpagian, blogueur expert en cybersécurité, Jean Yves Latournerie, préfet chargé de la lutte contre les cybermenaces ainsi que François Lavaste, directeur cybersécurité du groupe Airbus Defence and Space, force est de reconnaitre que le casting interpelle. "Crise de confiance ou prise de conscience" La question initiale "Va-t-on vers une crise de confiance des utilisateurs?" divise le panel. "Une crise de confiance, j'ai du mal à y croire, au vu de l'explosion des usages" rappelle Jean Yves Latournerie "Mais j'appelle de mes vœux à une prise de conscience, à l'égard des questions de cybersécurité, plutôt qu'une crise de confiance" Même son de cloche un brin pessimiste chez Guillaume Poupard "La crise de confiance, c'est terrible à dire, mais il n'y en a pas assez chez les utilisateurs. Mais c'est peut être en touchant le fond que l'on sera capable de rebondir" De son côté, Jeremie Zimmermann ouvre les hostilités sans coup de semonce "Honnêtement, lorsque j'ai été invité, je pensais que la question portant sur la crise de confiance était une blague tellement elle me parait évidente. Comment peut on construire la confiance quand des gouvernements mettent en place une société de surveillance de masse, s'arrogent le droit d'intercepter les communications ou d'interférer dans les protocoles de cryptographie" La première pierre est jetée et David Omand, ancien directeur du renseignement britannique, n'entend pas faire la sourde oreille mais s'attache à rappeler la position de la Grande-Bretagne en matière de cybersécurité. "Il ne faut pas exagérer les pouvoirs des gouvernements. 2013 nous a appris l'étendue des programmes de surveillances mis en place par les américains et l'Angleterre, mais l'année 2015 nous a douloureusement rappelé l'utilité de ces programmes de surveillance." La machine est lancée. L'animateur aura beau jeu de tenter de respecter son programme en alternant les questions à l'un et l'autre des intervenants, difficile d'échapper au débat sur la surveillance. Pour Jeremie Zimmermann, la question de "l'efficacité" des programmes de renseignement reste à démontrer et si certains cas ont permis de déjouer des attentats, cela reste difficile à démontrer au vu du manque de transparence de ces programmes. La surveillance fait elle ses preuves? David Omand conteste l'idée d'une surveillance de masse "La Grand Bretagne analyse certes un vaste ensemble de données, mais ne sélectionne que les informations relatives aux sujets qui le concernent. J'ai mentionné le terrorisme, mais le renseignement à d'autres finalités telles que la lutte contre la cybercriminalité. Le renseignement est indissociable de ces questions". Jeremie Zimmermann ne manquera pas par la suite de "saluer l'hypocrisie" de son interlocuteur, évoquant au passage les déboires d'Amesys, société française dont les équipements de surveillance ont été retrouvés au service du gouvernement de Khadafi en Libye. Poupard profite de son propre aveu de la position "très confortable" de l'Anssi sur ce débat pour rappeler l'action de l'agence en la matière : les démarches de labellisation de l'Anssi, qui permettent de créer cette confiance numérique en approuvant certains constructeurs et matériels. L'Anssi ne se charge en effet que de la défense et de la sécurisation des systèmes, et ne se voit donc pas chargé d'attaquer. Position plus tranchée pour le cyberpréfet " On ne peut pas à mon sens récuser tout cet arsenal que nous sommes obligés de bâtir petit à petit au seul motif qu'il y aurait un risque pour les libertés individuelles." Sécurité rime-t-elle avec diversité? De gauche à droite : Jeremie Zimmermann, Jean-Yves Latournerie, David Omand et François Lavaste Mais la question majeure pour espérer établir la confiance, c'est bien celle des utilisateurs et de leurs usages. Des utilisateurs qui souffrent d'un manque cruel d'éducation à l'égard de la cybersécurité. Et il ne s'agit pas que de la ménagère de moins de 50 ans ou du jeune actif hyper présent sur les réseaux sociaux, comme le rappelle Guillaume Poupard. "C'est quand même inquiétant de voir des gens sortir de 5 ans d'études très poussées en informatique n'avoir jamais eu la moindre minute de cours sur les questions de cybersécurité.". Même constat pour Nicolas Arpagian, qui déplore "le manque de culture numérique dans les cursus académiques" et rappelle qu'un utilisateur qui comprend le fonctionnement de son ordinateur n'est pas un utilisateur passif. Zimmerman lance un dernier baroud d'honneur, décrochant au passage les applaudissements de la salle lorsqu'il fustige le manque de diversité du panel "uniquement composé une nouvelle fois d'hommes blancs en cravate". Deux modèles s'opposent selon lui, d'une part celui basé sur le partage de connaissance et le logiciel libre, et l'autre fondé sur l'opacité et les agences de renseignement. L'occasion d'une dernière réplique pour David Omand, qui préfère rappeler la nécessité de la coopération en matière de la cybersécurité. Jouer l'apaisement pour clore un débat houleux, c'est élégant. THEME 10 - 3 : Phishing : 2 millions de victimes françaises l’an passé Source, journal ou site Internet : ZDnet Date : 25 janvier 2016 Auteur : La Rédaction Adressé par Elie Billaudaz De plus en plus sophistiquées et crédibles, les attaques par phishing font de plus en plus de victimes, en France notamment. Il faut dire que les emails piégés se faisant passer pour votre banque, votre opérateur ou pour les impôts afin de détourner des informations personnelles sont montés en gamme. Moins de faute d'orthographe, message personnalisé... : malgré la médiatisation de ces attaques, la hausse du nombre de victimes est exponentielle. Le phishing constitue aujourd'hui une des portes d'entrée principales des hackers pour voler des données ou pénétrer et compromettre des systèmes. Selon des chiffres relayés par Europe 1 qui seront officialisés lors du FIC (forum international de la cybersécurité) qui se tient actuellement à Lille, on a compté pas moins de 2 millions d'internautes français ayant cliqué sur ces messages frauduleux en 2015. C'est 100 fois plus qu'en 2013 ! Précisément, on compterait tous les jours dans notre pays 110 attaques de phishing différentes. "Les victimes vont continuer à être nombreuses parce que les pirates innovent constamment. Les données sont disponibles pour, facilement, faire des attaques plus personnalisées : on réutilise les noms et des données de catégories socio-professionnelles ou des données de lieux d'habitation qui vont faire en sorte que la victime est plus susceptible de donner ces données parce qu’on pense vraiment qu'on s'adresse à elle.", expliquent à nos confrères Vincent Hinderer, secrétaire général de l'association Phishing Initiative. Différents moyens existent pour se protéger : le bon sens, la vérification du lien de réponse (souvent une url exotique) ou utiliser les outils de certains navigateurs. THEME 10 - 4 : Ericson et TeliaSonera installeront la 5G à Stockholm en 2018 Source, journal ou site Internet : Silicon Date : 23 janvier 2016 Auteur : Christophe Lagane Adressé par Elie Billaudaz Ericsson et TeliaSonera espèrent tester des services comme l’e-santé ou la voiture connectée dès 2018 en Suède. Les clients de TeliaSonera pourront tester, à Stockholm (en Suède) et Tallinn (en Estonie), des services 5G dès 2018. C’est du moins l’objectif visé par l’opérateur nordique et l’équipementier Ericsson qui viennent de signer un accord en ce sens. Ericsson installera ses technologies 5G sur une partie limitée, donc, du réseau de TeliaSonera. Les deux protagonistes n’ont pas détaillé les technologies qui seront déployées. Leur partenariat semble plus se concentrer sur l’étude de nouveaux cas d’usages et la volonté de développer de nouveaux modèles économiques. Outre les communications de base, voix et data, l’expérimentation portera également sur les services propres à l’Internet des objets (IoT). Les deux entreprises se connaissent bien. Elles avaient été les premières dans le monde à commercialiser un service 4G dès 2009. La 5G : l’Internet de l’industrie « La 5G va renouveler les innovations, les écosystèmes et de formidables services en direction de nos clients, se réjouit Johan Dennelind, PDG de TeliaSonera. La 5G portera également l’IoT à un nouveau niveau. »« De plus en plus d’industries s’appuient sur les technologies numériques et la connectivité, renchérit Hans Vestberg, le dirigeant d’Ericsson. Conçue pour être l’Internet de l’industrie, la 5G va amplifier cette tendance. Elle ne sera pas seulement développée pour les consommateurs mais aussi pour la digitalisation des industries et de l’Internet des objets. » L’e-santé, avec surveillance et traitement à distance des patients, et les voitures connectées, avec communications directe entre les véhicules, pourraient figurer parmi les applications proposées par les deux industriels en plus d’une amélioration des performances du réseau en matière de capacité, de couverture et de consommation énergétique. La 5G en 2017 chez Verizon Les accords entre opérateurs et équipementiers pour lancer des services 5G se sont multipliés ces derniers temps en Europe comme en Asie alors qu’aucune standardisation n’est encore définie auprès des instances de normalisation. Si la Commission européenne espère profiter de la nouvelle génération de réseau pour reprendre la main sur les technologies mobiles, aux Etats-Unis, Verizon a récemment montré son ambition sur la question. L’opérateur américain annonçait en décembre dernier vouloir lancer des tests 5G dès le début 2016 pour espérer ouvrir ses premiers réseaux commerciaux dès 2017. L’objectif, pour l’industrie des télécoms, étant de vouloir lancer les offres commerciales à l’échelle industrielle dès 2020. THEME 10 - 5 : Netflix commence à bloquer les accès par VPN et proxies Source, journal ou site Internet : ZDnet Date : 23 janvier 2016 Auteur : La rédaction Adressé par Elie Billaudaz De la parole aux actes. Il y a quelques jours, Netflix annonçait qu'il entendait mettre un terme à l'utilisation par ses utilisateurs des services VPN et proxies permettant d'accéder à d'autres contenus vidéo que ceux en principe proposés par pays. En Australie, les hostilités ont commencé puisque selon plusieurs sources, le message : "Il semblerait que vous utilisez un unblocker ou un proxy. Veuillez désactiver tous ces services et réessayer" s'affiche lorsqu'un abonné tente de contourner les règles d'utilisation du service. Explications. Vous êtes un utilisateur français de Netflix, mais vous jugez le catalogue du service de streaming un peu pauvre à votre goût sur le territoire. Pourquoi alors ne pas passer par un VPN ou un proxy pour vous faire, par exemple, passer pour un utilisateur américain et accéder au contenu plus riche disponible dans ce pays ? Un certain nombre de clients de Netflix sont parvenus à la même conclusion et recourent à des VPN et proxy pour se connecter. Pour le service américain, cette pratique n'est pas nouvelle. Or ses fournisseurs de contenus, les ayants droit, voient d'un mauvais oeil cette pratique. Un pays, des contenus dédiés, et pas plus Netflix a donc annoncé qu'il prendrait de nouvelles mesures pour lutter contre ces usages. "Au cours des prochaines semaines, ceux utilisant des proxies et des 'débloqueurs' seront seulement en mesure d'accéder au service du pays dans lequel ils sont actuellement" écrit dans un billet de blog David Fullagar, vice-président de Netflix en charge de l'architecture de diffusion. Chose qui semble donc se confirmer aujourd'hui en Australie "Nous sommes confiants dans le fait que ce changement n'affectera pas les membres qui n'utilisent pas de proxies" assure-t-il. Pas d'effet de bord, promet-il. Netflix part donc ouvertement en guerre contre les connexions depuis un proxy, un VPN ou un outil de déblocage comme il en existe sur Internet. Pourquoi ne pas simplement proposer une bibliothèque de contenus identique d'un pays à un autre ? Parce que les droits ou licences auprès des propriétaires de contenus doivent être négociés par marché. Tous les Etats ne disposent pas non plus de la même législation sur les droits d'auteur. "Nous avons du chemin à faire avant que nous puissions offrir aux gens les mêmes films et séries télé partout" commente David Fullagar. D'ici là, Netflix doit donc satisfaire les ayants droit. "En attendant, nous allons continuer de respecter et de faire respecter les licences de contenu par localisation géographique " déclare le dirigeant américain. Les nouvelles mesures qui seront mises en place par Netflix seront-elles réellement efficaces ? Le jeu du chat et de la souris pourrait bien continuer. Le service a recours à diverses technologies pour localiser les membres et stopper les "tentatives de contourner la géolocalisation" commente vaguement un porte-parole du service, qui refuse de communiquer plus de détails sur les moyens de détection mis en œuvre. 11/ JOUR Par JOUR ... le 25 janvier 2016 THEME 11 - 1 : Evénements dont c’est aujourd’hui l’anniversaire Source, journal ou site Internet : l’internaute histoire Date : 25 janvier 2016 Auteur : Adressé par André Dulou 1077 25 janvier Henri IV se confesse à Canossa Au cœur de la querelle des Investitures, Henri IV, roi des Romains, se rend à Canossa pour s’agenouiller devant le pape et implorer son pardon. Ayant été excommunié l’année précédente, sa légitimité d’empereur est mise en péril par des princes allemands révoltés. Pendant trois jours, il attendra la réponse du pape, qui, finalement, acceptera d’annuler l’excommunication. Humilié, Henri IV ne tardera pas à entreprendre la conquête de Rome et sera une nouvelle fois excommunié. 1477 25 janvier Naissance d'Anne de Bretagne Marguerite de Foix donne naissance à Anne de Bretagne au château de Nantes. Unique héritière du duc François II, elle devra veiller durant toute sa vie à l'indépendance de son duché. Mariée une première fois, à 15 ans, au roi Charles VIII, son mariage sera annulé à la mort de ce dernier afin qu'elle puisse épouser Louis XII avec qui elle aura un fille, Claude de France, future épouse de François Ier. 1515 25 janvier Sacre de François Ier A 20 ans, François Ier succède à son cousin et beau-père Louis XII, mort le 1er janvier. Il est sacré roi de France à Reims. Son règne va durer 32 ans. 1533 25 janvier Mariage d'Henri VIII d'Angleterre et Anne Boleyn Une deuxième cérémonie de mariage est organisée entre le roi Henri VIII d'Angleterre et Anne Boleyn, le 25 janvier 1533. La deuxième femme d'Henri VIII annonçant qu'elle est enceinte, la coutume anglaise prévoit, qu'à cette occasion, des festivités soient organisées. Quelques mois plus tôt, ils s'étaient, une première fois, unis dans le plus grand secret par la faveur du roi de France François 1er. 1569 25 janvier Lancement de l'Inquisition dans le Nouveau-Monde Le 25 janvier 1569, le roi Philippe II d'Espagne décide d'établir l'Inquisition dans le Nouveau Monde. Le premier tribunal du Saint-Office de l'Inquisition, érigé en Amérique espagnole se situe à Lima, au Pérou. Deux autres tribunaux institutionnaliseront l'Inquisition au Nouveau-Monde : Mexico et Carthagène des Indes. Il s'agit pour les catholiques espagnols de maintenir ces nouveaux territoires sous le joug de l'orthodoxie religieuse importée et de pourchasser les marranes, Juifs convertis de force, qui y étaient en exil. 1755 25 janvier Création de l'université de Moscou Le 25 janvier 1755, l'université de Moscou prend naissance, grâce à la ténacité de Lomonossov, un érudit russe professeur à l'Académie des sciences de SaintPétersbourg, et surtout grâce à Ivan Chouvalov. Ce dernier, ministre de l'Education nationale sous l'impératrice Elisabeth et grand mécène, fut aussi à l'origine de l'Académie impériale des Beaux-arts de Russie. Dans un premier temps, seuls le droit, la philosophie et la médecine, furent enseignés à l'université de Moscou. 1782 25 janvier Bataille de Saint-Kitts La bataille de Saint-Kitts a opposé les flottes françaises et britanniques les 25 et 26 janvier 1782 pendant la guerre d'indépendance des Etats-Unis d'Amérique. Commandés par l'amiral De Grasse, les Français attaquèrent les îles SaintChristophe et Niévès dans les Caraïbes, alors aux mains des Britanniques. La flotte britannique, menée par le contre-amiral Samuel Hood, parvint à perturber l'attaque française et à chasser la flotte ennemie de son mouillage à Basse Terre, mais l'île fut tout de même conquise par les Français. 1831 25 janvier La Pologne affirme son indépendance La Diète vote la déposition de son roi, Nicolas Ier, ce qui constitue une véritable déclaration de guerre contre la Russie. En effet, l’insurrection de Novembre s’est étendue dans le pays et a jusqu’ici maintenu les Russes à distance. Toutefois, cette déclaration convainc l’Empire d’envoyer plus de troupes pour en finir avec cette rébellion. 1890 25 janvier Traité de Montevideo Le Traité de Montevideo, signé le 25 janvier 1889, fixe la frontière entre le Brésil et l'Argentine. Le contentieux territorial se révèle problématique dans la région de Palmas, territoire revendiqué par les deux pays. Le diplomate brésilien Quintino Bacaiuva, ministre des relations extérieures, engage quelques concessions, qui lui sont reprochées par le Congrès brésilien dès 1891. Finalement, il faut attendre l'arbitrage de l'administration américaine de Glover Cleveland qui octroie Palmas au Brésil. 1919 25 janvier L'usine Citroën devient une usine automobile A Paris, l'usine de munitions et de fabrication d'obus André Citroën est reconvertie pour produire des voitures en grandes quantités. Citroën affirme que ses usines produiront 100 voitures par jour d'un même modèle. Au mois de septembre, sortira la première voiture française fabriquée en série, le type A. 1924 25 janvier Premier jeux olympiques d'hiver 28 ans après la naissance des Olympiades d'Athènes, les tout premiers Jeux olympiques d'hiver s'ouvrent à Chamonix. 16 pays sont représentés et près de 300 sportifs participent à cette nouvelle compétition. Outre le combiné nordique et le patinage artistique, on retrouve également le hockey sur glace, le curling et le bobsleigh. 1927 25 janvier Naisssance d'Antônio Carlos Jobim, musicien brésilien Le compositeur Antônio Carlos Brasileiro de Almeida Jobim est né le 25 janvier 1927 à Rio. C'est l'un des fondateurs les plus connus de la Bossa Nova. Il a réussi à joindre dans cette musique lancinante ses racines brésiliennes et les accents plus modernes du jazz. Il a mis en musique le mythe d'Orphée dans l'opéra Orfeu da Conceiçao, et surtout dans son adaptation cinématographique Orfeu Negro, de Marcel Camus . Ces musiques l'ont rendu célèbre dans le monde entier et ont mis la bossa nova au goût du jour. 1947 25 janvier Mort d'Al Capone A 48 ans, le gangster américain d'origine italienne, Alfonso Caponi, dit Al Capone ou "Scarface" (le balafré) meurt dans sa propriété de Miami, rongé par la syphilis et atteint de paralysie. Il est enterré au cimetière de Mount Carmel à Chicago, ville où il a régné en maître incontesté du syndicat du crime durant toute la période de la prohibition (1919-1932). 1948 25 janvier Dévaluation du franc La monnaie française, qui ne cesse de se déprécier depuis la fin de la guerre, est dévaluée de 80 % par le gouvernement Schuman. Un dollar vaut désormais 214 francs au lieu de 119. 1949 25 janvier Election de la première Knesset David Ben Gourion naît le 16 octobre 1886. Il est l'un des pères du parti travailliste israélien. Il devient le premier Premier ministre d'Israël en 1948. Le 25 janvier 1949, la première Knesset, un parlement à une seule chambre, est élue ; elle se réunit pour la première fois le 14 février 1949. Son rôle est de voter les lois et le budget de l'État, de surveiller le gouvernement, mais aussi de nommer le président de l'État. 1974 25 janvier Première édition du festival d'Angoulême Deux ans après l’exposition « Dix millions d’images », la première édition du Festival de la bande dessinée d’Angoulême ouvre ses portes. Dès sa première édition, le salon organisé par la municipalité reçoit de grands auteurs comme Hugo Pratt et André Franquin. Multipliant les prix, le festival prend une ampleur internationale et s’accompagne dès les années 1990 d’un marché où les éditeurs du monde entier achètent et vendent des droits de la bande dessinée. 1985 25 janvier Le Général Audran assassiné par Action Directe Action directe s’attaque de front et avec force à la puissance de l’Etat français en abattant René Audran, responsable des affaires internationales du Ministère de la Défense. Le représentant des programmes et de la coopération militaire est abattu. Cet assassinat sera suivi par celui de Georges Besse et entouré de nombreuses actions parfois sanglantes. 2006 25 janvier Victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes Le Hamas, mouvement considéré par l’Occident comme terroriste, remporte la majorité des voix au Parlement palestinien. Jusqu’alors, c’était le Fatah – dont l’un des fondateurs est le président palestinien Mahmoud Abbas - qui détenait la majorité des sièges. Le mouvement Hamas ne reconnaît aucune légitimité à Israël et s’est toujours opposé aux accords d’Oslo. Au début du mois, le Hamas décidait même d’interrompre les accords qui assuraient une trêve de la violence avec Israël. 12/ REVUE de PRESSE INTERNATIONALE en langue étrangère THEME 12 - 1 : The North Korean Nuclear Test and the US-Japan Alliance Source, journal ou site Internet : Asia Diplomat Date : 24 janvier 2016 Auteur : General Dennis Blair and General Masayuki Hironaka Adressé par Jean-Claude Tourneur Time to reassess whether American extended deterrence in East Asia is still strong. Just what kind of a weapon detonated in North Korea on January 6? Scientists and intelligence specialists are working hard to find the answer. It will be important to understand in detail the ability of North Korean scientists to build a two-stage thermonuclear bomb, but we do not have to wait to work out some of the policy implications of the event for the U.S.-Japan alliance, the U.S.-South Korea alliance, and the trilateral relationship. Immediate commentary predictably chewed over the old argument of whether the United States could have prevented North Korean nuclear weapons development, by its own actions or by persuading China to do so. While it is possible to recommend alternative diplomatic strategies or stronger military postures, no experienced observer has put forward a comprehensive approach that stands any better chance of success in slowing the program than those that have been attempted in the past. The development of an effective thermonuclear bomb will not change the fundamental military and geopolitical balance on the Korean Peninsula. It would be suicidal for the Kim regime to initiate either a major conventional attack across the DMZ or to use any kind of weapon of mass destruction against the Republic of Korea, Japan or the United States. It is important for the United States to make an authoritative statement that emphasizes the military realities: 1) a major conventional attack would be defeated by combined forces of the Republic of Korea and the United States and 2) a WMD attack would be met with a devastating retaliatory nuclear strike by the United States. Both alternatives would result in the end of the Kim regime. Regardless, North Korea’s growing nuclear capability does impact the region. Imagine the political-military effect during the final stage of a major conventional war on the Peninsula. With its conventional forces shattered, and the combined forces of the Republic of Korea and the United States and other units of the UN command converging on Pyongyang, Kim Jong-un would have little to lose by threatening and then detonating a nuclear weapon. Those around the leader would have a great deal to lose and would attempt to restrain, depose or betray him. North Korea’s nuclear weapons make ending a war on the Korean Peninsula more dangerous and difficult. A second effect of North Korea’s nuclear arsenal is pressure on American extended deterrence on behalf of the Republic of Korea and Japan. With large U.S. forces based in East Asia, as well as tens of thousands of U.S. citizens there, any nuclear attack on the Republic of Korea and Japan would kill Americans, invoking immediate American retaliation. The United States, Japan and Korea must reassess whether American extended deterrence in East Asia is still strong, or whether additional measures are needed. Consider our position in Europe, where the nuclear threat from the Soviet Union was much greater, and the nuclear doctrine in Russia was more threatening, this reassurance structure was judged not to be enough. In Europe, NATO maintains both American nuclear warheads and alliance tactical nuclear forces for reassurance while the United States has withdrawn all its nuclear weapons from Korea. The United States, Japan and Korea must reassess whether American extended deterrence in East Asia is still strong, or whether additional measures are needed. Economic sanctions have been cited in both official pronouncements and press commentaries. However, without key regional partners cooperating in a new sanctions regime, the result would be a damp squib. China continues to believe that increasing economic pressure on North Korea will be neither effective or in its own interest. However, it is in line with China’s policy and its interests to crack down on exports of military technology from North Korea, and on future imports of military or dualuse technology. The United States and Japan expect China, as a “responsible stakeholder” in the region, to work towards regional stability, not thwart it. North Korea’s actions provide an opportunity for strong international cooperation on this issue. In addition, unilateral American actions against North Korean financial transactions have been effective in the past, and trilateral – U.S., Japanese and Korean – financial sanctions would be even more damaging. Both these measures – tighter enforcement of existing sanctions and additional financial sanctions – hurt the Kim clan without affecting ordinary Koreans. While participating in a series of policies for dealing with North Korea, Japan also must try to recover its citizens who have been abducted by the Kim regime. This humanitarian issue should be handled separately from sanctions and other international forms of pressure on the nuclear issue. The United States, Korea and Japan should take coordinated action that includes increasing financial sanctions on North Korea and reassessing the extended deterrence strategy to address its latest provocative action. Even if the North Korean nuclear program is not reversed, the penalties for pursuing it must be increased. Admiral Dennis Blair is Chairman and CEO of Sasakawa USA, former Commander in Chief, U.S. Pacific Command, and a former U.S. Director of National Intelligence. Lt. Gen. Masayuki Hironaka (Ret.) is a Fellow for the Security and Foreign Affairs Program at Sasakawa USA and a former Commander of the Air Training Command of the Japan Air Self-Defense Force. THEME 12 - 2 : Pakistan test-launches homegrown cruise-missile : military Source, journal ou site Internet : AFP Date : 23 janvier 2016 Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur Pakistan conducted a successful flight test Tuesday of a locally developed cruise missile named "Ra'ad" with a range of 350 kilometres (around 218 miles), the military said. "The state of the art Ra'ad ALCM (air-launched cruise missile) is equipped with highly advanced guidance and navigation system that ensures engagement of targets with pin point accuracy," the military said in a statement. Tuesday's test is the latest in a series carried out by Pakistan and its arch-rival India since both demonstrated nuclear weapons capability in 1998. Relations between Pakistan and India -- which have fought three wars since independence from Britain in 1947 -- have always been fraught, but soured further last August amid a rise in clashes along their borders and a row over a Pakistani diplomat meeting Kashmiri separatists. Pakistan test-fired a ballistic missile capable of carrying a nuclear warhead on December 15 last year. Last week, India's Foreign Minister held talks with her Pakistani counterpart Sartaj Aziz in Islamabad on the sidelines of a regional summit on Afghanistan, where they jointly announced they would resume high-level peace talks THEME 12 - 3 : The case for reinvigorating US efforts in Afghanistan Source, journal ou site Internet : Brookings Date : 25 janvier 2016 Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur President Obama is right to keep at it in Afghanistan, argues a new policy brief by Michael O’Hanlon, senior fellow and director of research for the Brookings Foreign Policy program. .Some have criticized the president’s decision to maintain a significant troop presence there (5,500 troops), instead of following through on the planned military withdrawal. But Afghanistan remains very important to American security, O’Hanlon contends, and the situation in the country is far from hopeless in spite of recent setbacks. We should reinvigorate American efforts in Afghanistan, he argues—not returning to levels seen in previous years, but ramping up somewhat from our current posture. O’Hanlon calls Obama’s resolve in Afghanistan commendable, but writes that he and his administration are still making mistakes on U.S. policy toward the war-torn country. He advises that Washington make two specific changes to its military strategy in Afghanistan: 1. Allow U.S. and NATO airpower to target the Islamic State and the Taliban (currently, they can only fight those groups if directly attacked). The narrow rules of engagement constraining foreign forces were intended to push Afghan armed forces to defend their territory themselves. While a worthy goal, O’Hanlon says, these rules often prevent us from attacking ISIS (though the targeting strategy towards the group may be changing) as well as the Taliban. They also impose unrealistically high demands on Afghan forces and make too fine a distinction between an array of aligned extremist groups operating in the country. 2. Expand U.S. force presence from the current 5,500 troops to around 12,000 for a few years. In O’Hanlon’s opinion, our current numbers are not enough to work with fielded Afghan forces, and skimping on ground forces has contributed to security challenges in places like Helmand, for instance, which experienced new setbacks in 2015. More broadly, leaders in Washington and Brussels should stress the value of a long-term NATO-Afghanistan partnership, rather than emphasizing an exit strategy. This will signal Western resolve to the Taliban and other groups. While the next commander in chief should set the United States on a gradual path toward downsizing American troops in Afghanistan, he believes it would be a mistake for Obama to do so in the short term. The long haul O’Hanlon also argues that the United States needs to take a longer-term perspective on key political and economic issues in Afghanistan. On the economic front, there seems to be little thinking about an agricultural development plan for Afghanistan, associated infrastructure support, and land reform, among other challenges. On the political front, conversations often tend to focus on shorter-term issues like organizing parliamentary elections, reforming the Independent Election Commission, or modifying the current power-sharing arrangement. In the process, conversations about foundational political strategy focusing on Afghan institutions and the health of its democracy get short-changed. The parliament is in need of reforms, for instance, as is the political party system (which should encourage Afghans to group around ideas and policy platforms, rather than tribes and patronage networks). O’Hanlon concludes that the situation in Afghanistan today, while fraught, is understandable given the Taliban’s resilience and NATO’s gradual withdrawal of 125,000 troops. We should not be despondent, he writes—rather, we should identify specific strategies that can help improve the situation. At the end of the day, Afghans must make the big decisions about the future of their country. But as long as the United States and its partners are still providing tremendous resources—and as long as security threats emanating from South Asia continue to threaten the United States—leaders in Washington should use their influence wisely. THEME 12 - 4 : Some anti-IS partners do’nothing at all’ : Pentagon chief Source, journal ou site Internet : AFP Date : 25 janvier 2016 Auteur : Thomas Watkins Adressé par Jean-Claude Tourneur Several members of the US-led coalition attacking the Islamic State group in Iraq and Syria are doing "nothing at all" to help destroy the jihadists, US Defense Secretary Ashton Carter said Friday. His comments mark a departure from the Pentagon's typical depiction of the 65member coalition, which carries the slogan "One mission, many nations," and is frequently touted to highlight global resolve in the predominantly US effort to defeat the IS group. "Many of them are not doing enough, or are doing nothing at all," Carter said in an interview with CNBC on the sidelines of the World Economic Forum in Davos, Switzerland. "We can do a lot ourselves ... (but) we are looking for other people to play their part," he added, without singling any country out. In a separate interview with Bloomberg TV, Carter called the anti-IS alliance a "so-called" coalition, highlighting frustrations the Pentagon has with some partners -- particularly Sunni Arab nations -- not doing enough. "We need others to carry their weight, there should be no free riders," he said. Carter has spent the past week in Europe, primarily in Paris, where he sought to persuade allies to step up their efforts against the IS group. He is meeting with representatives from another 26 allied nations next month to make the same appeal. - Turkey's porous border Carter reiterated calls for one such partner, Turkey, to bolster its fight against the jihadists. Turkey is allowing the United States to use Incirlik, a geographically vital air base in the south, to strike IS targets in Iraq and Syria, but Carter said Ankara needs to do more to secure its lengthy border with Syria. "Turkey is a long-time friend of ours," he said during a Davos question-and-answer session. But "the reality is" that it has a border that "has been porous to foreign fighters." "They're on the list ... it's not a small list, of countries that I think could make contributions that are distinctive, unique and necessary to the defeat of ISIL," he added, using an alternative acronym for the IS group. Some Arab and Gulf countries including Saudi Arabia are nominally part of the coalition, but are now more focused on fighting Iran-backed forces in Yemen. The United States has carried out the bulk of the nearly 9,800 air strikes launched in Iraq and Syria since the summer of 2014. But despite calls for additional help, Carter insists the coalition has the jihadists on a back foot, especially since the recapture of the Iraqi city of Ramadi and the targeting of their financial and illicit oil-selling capabilities. In the wake of the terror attacks in Paris in November that left 130 dead, France and Britain joined efforts in Syria. Some of the other nations to have conducted strikes in Iraq or Syria include Australia, Belgium, Canada, Denmark, Jordan, the Netherlands, Saudi Arabia, Turkey and the United Arab Emirates. Dozens more countries, including Iceland, Italy and Panama, have pledged varying degrees of support, for instance through the training of local security forces. - Requires 'global response' Carter's exasperation could reflect pressure from Washington, where hawkish critics say the Obama administration is moving too slowly to defeat the IS group. The coalition has killed thousands of their fighters and reclaimed large areas they once held, but the jihadists are still launching attacks around the world, including in Indonesia, Afghanistan and Paris. "They popped up in Jakarta, they popped up in Europe. They are global, it's going to require a global response," said Colonel Steve Warren, a Baghdad-based spokesman for the coalition. The United States, sometimes referred to as the world's policeman, frequently stresses the importance of partnering with other nations in its military interventions. Ahead of the highly contentious 2003 invasion of Iraq, the administration of George W. Bush was criticized for describing a "Coalition of the Willing" that included tiny countries such as Palau and the Marshall Islands, while major players like France and Germany sat out. Derek Chollet, former assistant secretary of defense for international security affairs and a senior advisor at the German Marshall Fund, said today's coalition is very different from that pre-Iraq alliance. "The world was deeply divided over the wisdom and legitimacy of US actions in Iraq," he told AFP. "With (IS), it's a totally different dynamic. The world is completely together in the importance of fighting ISIL. Now the question is less one of legitimacy ... now it's just a question of how can we bring more of our capabilities into this effort," he added. THEME 12 - 5 : Why does China need its mysterious new combat force Source, journal ou site Internet : Sputnik Date : 25 janvier 2016 Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur China's military reforms in the People's Liberation Army (PLA), which have sped up since Xi Jinping came to power in 2012, are making continuous progress and currently the focus seems to be on organizational reform and restructuring. The reorganizations come at a time when Beijing is becoming more assertive about territorial disputes in the South China Sea. The country is feeling the need to modernize its army's management system and overcome any organizational issues still in place. Hence, on December 31, 2015, the Central Military Commission formally revamped the organizational structure of the PLA, forming three new organizations: the Army Leading Organ, the Rocket Force, and the Strategic Support Force. The Army Leading Organ is set to be a centralized command hub, responsible for coordinating joint operations between different PLA branches, which has long been a goal of China's military reforms. The Rocket Force is an upgraded version of the PLA's strategic nuclear missile force, "the 2nd Artillery Corps, and seems to be a formal recognition of the branch-level role the corps has long played," according to online publication the Defense One. The newly-established Strategic Support Force (SSF) of the People's Liberation Army will take charge of the military's space, cyberspace and electronic warfare operations, according to a senior PLA expert. In an article published by the PLA Daily on WeChat, Yin Zhuo, director of the PLA Navy's Expert Consultation Committee, said the Strategic Support Force's mission is to make sure that the PLA's military superiority is maintained in space and on the Internet. "To be specific, the service's responsibilities include targeted reconnaissance and tracking, global positioning operations and space assets management, as well as defense against electronic warfare and hostile activities in cyberspace," he said. "These are all major factors that will decide whether we can win a future war." In an interview with Sputnik, Vasily Kashin of the Moscow-based Center for Analysis of Strategies and Technologies described the ongoing large-scale reform of the Chinese People's Liberation Army (PLA) as an unprecedented event in the country's history. "In the past few years, China has faced many challenges, including growing US activity in the South China Sea, which is why Beijing should respond in kind to all this. Judging by the full-fledged military reform proposed by President Xi Jinping, the response will be very serious," Kashin said. He added that even though such a military transformation will probably result in a negative reaction from an array of political and military figures in China, Beijing should redouble its efforts to implement the reform. THEME 12 - 6 : South Korean president wants N.Korea talks – without N.Korea Source, journal ou site Internet : AFP Date : 25 janvier 2016 Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur South Korean President Park Geun-Hye on Friday offered a "creative" solution to stalled sixparty talks on North Korea's nuclear programme -- cut Pyongyang from the equation and make them five-party negotiations instead. "We should find various and creative approaches, including attempting to hold five-way talks excluding North Korea," Park said during a policy briefing with top ministers. The six-party talks, involving the two Koreas, the United States, Japan, Russia and China, began in 2003 as an effort to dismantle North Korea's nuclear programme in exchange for aid. The North quit the dialogue process in 2009, ostensibly to protest sanctions imposed after a long-range rocket test. The following month it conducted its second nuclear test. North Korea's main ally, China, has repeatedly pushed for the talks' resumption, but Park said the North's fourth nuclear test on January 6 underlined Pyongyang's rejection of denuclearisation as a bargaining chip. "Even if the talks are resumed, their effectiveness would certainly be called into question," she said. South Korean Foreign Minister Yun Byung-Se said excluding North Korea from the dialogue process would serve as a powerful signal of the international community's anger and frustration. "If this takes place, it will send a very strong message to North Korea both substantially and symbolically," Yun said. On top of the five-way talks, South Korea's top diplomat said his government was also considering a "diverse dialogue framework" that could kick-off with a "three-way cooperation body" involving South Korea, the US and China. But when asked about Park's proposal, China's foreign ministry spokesman Hong Lei insisted that bringing all parties together, including North Korea, was the only way forward. "Six-party talks are the key to solving the root of the issues," Hong said. Pyongyang's latest test triggered a flurry of diplomatic activity between the five non-North Korean members of the defunct talks process, with the US, Japan and South Korea urging China to take the lead in imposing stronger sanctions on its maverick neighbour. "I expect China to take effective measures to make sure North Korea can recognise that the development of its nuclear programmes serves no purpose, and that it should re-join the international community as Iran did," Park said. Beijing will have a crucial role to play in the wording of the resolution currently under discussion within the UN Security Council to punish Pyongyang for its latest test. China is North Korea's chief diplomatic protector and economic benefactor, but Beijing's patience has worn thin with Pyongyang's behaviour and unwillingness to rein in its nuclear weapons ambitions. However, Beijing's leverage over Pyongyang is mitigated by its overriding fear of a North Korean collapse and the prospect of a reunified, US-allied Korea directly on its border. 13/ Titres des articles pouvant être demandés à l’adresse [email protected], qui vous les adressera dans la journée de la demande. Ces articles n’ont pu être insérés dans la revue de presse. Pour recevoir un ou plusieurs articles, il suffit d’adresser un message électronique à l’adresse : [email protected]; 1) Articles en langue française : Davos s'achève en scrutant les nuages à l'horizon L'Orient le jour IRAN, LE TEMPS DES AFFAIRES Libye Après Kadhafi, l'absolu chaos... Égypte La victoire de la contre-révolution Tunisie Impasse sociale et frustrations croissantes Jean-François Colosimo : «L'alliance de la Turquie avec Daech est objective» Twitter, Facebook : quel niveau de disponibilité pour les leaders des réseaux sociaux ? 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