Industrie électronique 2010-2015 :
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Industrie électronique 2010-2015 :
Industrie électronique 2010-2015 : Nouvelles opportunités dans un monde qui change Décembre 2011 17 rue de l’Amiral Hamelin 75116 Paris www.decision.eu, +33 1 45 05 70 13 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change CONTENU 1. Le contexte économique général et l’industrie électronique ........................................ 3 1.1. La crise économique : réédition de la crise de 2008 ? ........................................................................... 3 1.2. Structure de l’industrie mondiale des équipements électroniques ............................................ 3 1.3. Impact de la crise de 2011 sur l’industrie électronique ....................................................................... 4 1.4. Structure et perspectives de la production d’équipements électroniques en Europe ............ 5 1.5. La production d’équipements électroniques en France ....................................................................... 6 1.6. Impact du tremblement de terre et du tsunami japonais .................................................................... 7 1.7. La sous‐traitance électronique en France .................................................................................................. 8 2. Quels marchés porteurs pour demain en France ? ....................................................... 9 2.1. Les réseaux électriques intelligents .............................................................................................................. 9 2.2. Le comptage intelligent .................................................................................................................................... 10 2.3. Le bâtiment intelligent ..................................................................................................................................... 11 2.4. L’électronique de puissance embarquée .................................................................................................. 12 2.5. La télésanté en France en 2011 .................................................................................................................... 13 3. Evolution des métiers de l’électronique et des besoins en France .............................. 16 3.1. Périmètre des métiers ...................................................................................................................................... 16 3.2. Les évolutions en cours des métiers de l’électronique ....................................................................... 17 3.3. Transferts de compétence au sein de la supply chain ......................................................................... 17 4. Conclusion ................................................................................................................. 18 Décembre 2011 DECISION 2/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change 1. Le contexte économique général et l’industrie électronique 1.1. La crise économique : réédition de la crise de 2008 ? L’année 2011 a été marquée par une crise financière d’ampleur inégalée au sein du monde occidental, l’année 2012 s’ouvre sur la poursuite de cette crise en Europe et ses conséquences en termes de récession sur l’économie réelle. Pour autant, la conjoncture actuelle est très différente de celle de 2008-2009. D’abord parce que l’origine de cette nouvelle crise réside dans les volumes excessifs des dettes publiques européennes, entraînant la méfiance des marchés financiers et la hausse des taux d’intérêt consentis aux nouvelles émissions de ces dettes, alors qu’en 2008 ce fut l’excès de liquidités au niveau mondial, et la crise dite des « subprimes » qui en résulta, combinés avec les dysfonctionnement des marchés financiers qui conduisirent à la récession. Ensuite parce que les entreprises ont tiré les leçons de la crise précédente, et se sont adaptées en conséquence, en particulier au niveau de leurs stocks et de leur chaîne logistique. Croissance du PIB entre 2008 et 2013 Pays 2009 2010 2011 2012 2013 USA - 2,4% 2,7% 1,7% 2,0% 2,5% Japon - 6,3% 3,7% - 0,5% 1,3% 1,6% Chine 9,1% 10,5% 9,3% 8,5% 9,5% Zone Euro - 4,0% 1,7% 1,6% 0,2% 1,4% Allemagne -4,8% 3,5% 3,0% 0,8% 1,9% France - 2,7% 1,5% 1,6% 0,5% 1,5% Sources : OCDE, Eurostat, INSEE, instituts de conjoncture 1.2. Structure de l’industrie mondiale des équipements électroniques Industrie globale et trouvant ses débouchés dans tous les secteurs de l’économie, la production d’équipements électroniques a représenté un chiffre d’affaires de 1 234 milliards d’euros en 2010. Les marchés des équipements électroniques comprennent aussi bien les secteurs de la consommation comme les téléphones portables, les téléviseurs, les PC, ou l’automobile, que les matériels professionnels comme les équipements industriels, l’aéronautique/défense, ou les infrastructures. Au sein de cette industrie mondiale, la Chine reste la première zone de production mondiale (30%) devant l’Europe (20%) et l’Amérique du Nord (17%). Décembre 2011 DECISION 3/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change Structure de l’industrie mondiale des équipements électroniques Electroménager 6% Industriel & Médical 13% Reste du monde 3% Audio Vidéo 13% Autres pays Asie/Pacifique 24% Europe 20% Informatique 24% Automobile 9% Amérique du Nord 17% Chine 30% Aéro/Défense & Sécurité 13% Télécoms 21% Japon 15% Production mondiale 2010 = 1234 milliards d’euros Source : DECISION Décembre 2011 1.3. Impact de la crise de 2011 sur l’industrie électronique En 2009, la production mondiale d’équipements électroniques avait chuté de 8,4% par rapport à 2008. Le retour à la croissance en 2010 a été plus vigoureux qu’initialement prévu et s’est traduit par une croissance de 10,3%. L’année 2011, elle, a été atypique, avec une activité très soutenue de notre industrie pendant les huit premiers mois de l’année, suivie d’un retournement brutal et d’une contraction marquée dans la plupart des marchés à partir de Septembre. Mais au total 2011 reste pour l’industrie électronique une année largement positive, avec un taux de croissance de 4,6%. Pour 2012 et les années suivantes, les incertitudes économiques actuelles font anticiper un ralentissement temporaire de cette croissance, suivi d’un retour à la tendance de long terme qui est de l’ordre de +5% par an. On observe un net écart, ou à tout le moins un décalage dans le temps entre les conséquences financières et politiques de la crise actuelle et leurs répercussions sur l’économie réelle et en particulier sur l’activité de l’industrie électronique. Mais le paysage est bien différencié selon qu’on le regarde d’Europe, des Etats-Unis, de Chine, ou du Japon. Pour l’Europe, en particulier, la production d’équipements électroniques après une croissance proche de 8% en 2010, n’a plus progressé que de 1,1% en 2011 et sera en légère ? régression en 2012. Sur la période 2010-2015, la production mondiale d’équipements électroniques devrait connaître une croissance moyenne de 4,7% par an, cohérente avec les perspectives de croissance du PIB mondial sur la période, de 2% à 3% annuels. La production européenne, elle, ne profitera que d’un taux de croissance de 1,4% en moyenne par an sur cette période. Décembre 2011 DECISION 4/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change Production d’équipements électroniques Monde TCAM Europe TCAM 2010 Monde 2010 Europe Milliards € 2010-2015 Milliards € 2010-2015 1 234 4,7% 241 1,4% TCAM : Taux de Croissance Annuel Moyen Source : DECISION Décembre 2011 1.4. Structure et perspectives de d’équipements électroniques en Europe la production L’Europe a assuré 20% de la production mondiale d’équipements électroniques en 2010. Elle a été progressivement supplantée, comme les autres régions développées du monde, par les zones de production « low cost » pour les produits électroniques Grand Public. Mais elle reste un acteur très important pour la production des équipements électroniques professionnels comme le montre le tableau ci-dessous. Electroménager Audio Vidéo 5% 8% Informatique 9% Industriel & Médical 29% Automobile 17% Télécoms 17%% Aéro/Défense & Sécurité 15% Production Europe 2010 = 241 milliards d’euros Source : DECISION Décembre 2011 Au sein de ces marchés professionnels, les technologies et équipements électroniques participent activement aux réponses à apporter aux nouveaux défis sociétaux qui émergent comme l’ efficacité énergétique, la santé, la mobilité, la sécurité et le développement durable. Ce sont là les points forts de l’Europe, et dans ces marchés que se trouveront les opportunités de demain. Au-delà des aléas conjoncturels, la croissance de la production d’équipements électroniques en Europe au sein des trois principaux marchés professionnels cités est sensiblement Décembre 2011 DECISION 5/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change supérieure à la croissance moyenne projetée (1,4% par an entre 2010 et 2015). C’est que l’Europe dispose dans ces secteurs d’activité de leaders mondiaux et que le marché européen dans son ensemble reste un des premiers marchés mondiaux, souvent plus difficile d’accès à des compétiteurs non-européens du fait de la multiplicité des pays, règlementations, clientèles, langues et cultures qui le composent. Croissance de la production d’équipements électroniques en Europe 2010 2011 2012 TCAM 2010-2015 Automobile 28% 5% 2% 4,2% Industriel & Médical 7% 3,5% 2,5% 3,2% Aéro/Défense & Sécurité 3% 2% 0% 2,8% Source : DECISION Décembre 2011 1.5. La production d’équipements électroniques en France Avec 27 milliards d’euros, la production française d’équipements électroniques a représenté 11% de la production européenne. Plus encore qu’à l’échelon de l’Europe entière, c’est sur les trois secteurs d’activité mentionnés précédemment : Automobile, Industrie & Médical, Aéronautique/Défense & Sécurité, que se concentre l’essentiel (80% !) de la production française. Audio Vidéo & Electroménager 7% Informatique & Télécoms 12% Industriel & Médical 31% Automobile 15% Aéro/Défense & Sécurité 35% Production France 2010 = 27 milliards d’euros Source : DECISION Décembre 2011 Décembre 2011 DECISION 6/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change - - - L’industrie aérospatiale : Airbus a engrangé plus de 1500 commandes fermes en 2011, damant ainsi le pion à Boeing et les autres divisions d’EADS comptent parmi les leaders de leurs domaines, comme Eurocopter pour les hélicoptères ou EADS Astrium pour le spatial. Ces leaders sont entourés d’équipementiers de premier rang qui comptent aussi parmi les leaders mondiaux comme Thales ou Safran. L’industrie automobile : outre deux constructeurs importants, cette industrie compte des équipementiers de rang mondial comme Valéo ou Faurecia. L’industrie ferroviaire, avec une forte compétence en électronique de puissance, et les unités industrielles de deux leaders mondiaux, Alstom et Bombardier (société canadienne). L’industrie de la distribution et des équipements électriques avec là encore deux des principaux leaders mondiaux, Schneider Electric et Legrand. Les perspectives de l’industrie française des équipements électroniques vont donc dépendre de la compétitivité de tous ses leaders et de leur capacité d’innovation. Car outre ses usines de production et ses sous-traitants, cette industrie conserve en France d’importants centres de R&D, y compris dans le secteur des composants électroniques, indispensables à l’évolution des technologies et au cœur de tous les systèmes. Sur la période 2010-2015, la croissance de la production d’équipements électroniques sera légèrement supérieure à la croissance de la production européenne mais restera inférieure à +2% par an en moyenne. 1.6. Impact du tremblement de terre et du tsunami japonais On peut dire aujourd’hui que les conséquences de cette catastrophe sur l’industrie électronique française auraient pu être beaucoup plus dommageables qu’elles ne l’ont été. Comment les choses se sont-elles passées depuis le 11 mars 2011 ? - Immédiatement, de grandes craintes s’expriment concernant (i) les approvisionnements en semiconducteurs pour l’automobile, l’industrie, et la gestion de l’énergie, (ii) les approvisionnements en matériaux pour la microélectronique : silicium, matériaux chimiques. Très rapidement, le Ministère de l’Industrie et la FIEEC mettent sur pied un Observatoire des conséquences de la catastrophe, qui sera alimenté par les informations remontées et analysées par les experts de DECISION. On sait assez vite que 40 usines du secteur électronique au moins sont touchées à des degrés divers. - En avril, un certain soulagement est perceptible, car on note peu d’incidents de production dus à des ruptures d’approvisionnement. La filière électronique s’est immédiatement mobilisée pour adapter au mieux sa chaîne d’approvisionnement aux circonstances. Les inquiétudes se concentrent surtout sur la filière automobile car plusieurs composants clés posent de gros problèmes, en particulier les microcontrôleurs. La principale usine de Renesas, qui en assure plus de 40% de la production mondiale, est hors d’usage. - Le mois de mai se déroule mieux que prévu pour les équipementiers automobiles. Les approvisionnements partis du Japon dans les semaines qui ont précédé la catastrophe viennent d’arriver, et la demande s’est stabilisée. Toute l’industrie japonaise travaille d’arrache-pied pour redémarrer les productions aussi vite que possible. Mais la visibilité reste limitée pour les mois suivants. - De juin à septembre 2011, un certain nombre de difficultés d’approvisionnement subsistent et on peut à cette date anticiper un retour proche à une situation normalisée. Le tableau suivant résume l’impact final de l’événement et met en lumière les dépendances de l’industrie électronique française. Décembre 2011 DECISION 7/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change dépendance forte dépendance moyenne dépendance faible Source : DECISION Septembre 2011 1.7. La sous-traitance électronique en France Forte de quelques 765 entreprises réalisant un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros, selon les chiffres du SNESE1, la sous-traitance électronique française est un maillon important de la chaîne de valeur de l’industrie électronique. Au début des années 2000, période de reprise de sites industriels auprès des OEM par les grands EMS2 américains, la sous-traitance électronique française était éparpillée, aucun acteur ne dépassait les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Puis, entre 2002 et 2008, les EMS ont quitté la France pour installer leurs unités de production dans des pays « low cost », et les leaders de la sous-traitance française se sont rapidement développés par croissance organique et à travers un certain nombre d’acquisitions. Aujourd’hui, les principaux acteurs français comme AsteelFlash, Eolane, ou Lacroix Electronique, comptent parmi les principaux sous-traitants européens, avec des chiffres d’affaires qui se comptent en centaines de millions d’euros. La palette des prestations offertes par la sous-traitance électronique s’est sensiblement développée au cours des dernières années dans des activités pré-production (conception, industrialisation, achats) et post-production (intégration, test, logistique, MCO, gestion des obsolescences), entrainant de facto des transferts de compétence importants au sein de la chaine de valeur (cf. §3.3). 1 2 Syndicat National des Entreprises de Sous-traitance Electronique Electronic Manufacturing Services Décembre 2011 DECISION 8/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change 2. Quels marchés porteurs pour demain en France ? Dans cette période de transformation de nos sociétés, de grands enjeux sociétaux se dressent devant nous. On peut, comme le présente la FIEEC, les résumer en quatre grands challenges : Agir efficacement pour le développement durable Relever les défis du vieillissement de la population Protéger les citoyens et restaurer la confiance Bâtir les infrastructures et les réseaux de demain Tous ces challenges conduisent vers des bouleversements profonds de nos modèles de vie. Ils sont aussi source d’opportunités nouvelles pour l’industrie électronique, outil indispensable pour recueillir , agréger, traiter, transmettre des informations de plus en plus nombreuses , bref pour mettre de l’intelligence et de l’optimisation dans tous les outils qu’utilise une société moderne. Les nouvelles technologies, en partie grâce à l’électronique, renouvellent notre habitat, nos moyens de transport, notre système de santé, nos équipements domestiques et urbains. De nombreux marchés nouveaux apparaissent, faisant émerger de nouvelles orientations pour nos entreprises, et faisant parfois apparaître de nouveaux acteurs. Les paragraphes suivants détaillent quelques exemples de ces nouvelles opportunités. 2.1. Les réseaux électriques intelligents Leur développement est indispensable pour (i) « permettre une forte pénétration de la production [d’électricité] distribuée à partir de ressources renouvelables, (ii) permettre des actions significatives de maîtrise et de gestion de la demande, (iii) anticiper le déploiement des compteurs intelligents, des TIC, des bâtiments à énergie positive, et des véhicules électriques, (iv) expérimenter de nouveaux modèles d’affaires favorables à la structuration des acteurs » ADEME juin 2011 (Source : AMI3pour des démonstrateurs de réseaux intelligents). Ces réseaux utiliseront des systèmes d’électronique de puissance, de détection et mesure, de communication et de contrôle avancé. On peut considérer qu’un réseau électrique intelligent comprendra les segments suivants : infrastructures et équipements intelligents de transport et distribution, infrastructure de communication sans-fils, équipements informatiques (hardware et software), capteurs, compteurs intelligents. Les évaluations de ce que représente le marché global des réseaux électriques intelligents varient selon ce que les études prennent en compte, mais on estime que ce marché va doubler et dans certains cas tripler (Chine) au cours des cinq prochaines années. La transformation du réseau électrique français en réseau intelligent représente un investissement estimé à 15 milliards d’euros, hors compteurs. 3 Appel à Manifestation d’Intérêt Décembre 2011 DECISION 9/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change Source : Commission de Régulation de l’Energie Les réseaux électriques sont confrontés dans tous les pays développés aux problématiques suivantes : - des infrastructures vieillissantes : dans ces pays, l’électrification a commencé il y a plus d’un siècle. Des investissements continus sont nécessaires pour maintenir la fiabilité et la qualité des réseaux. Une demande sans cesse croissante et évolutive (par exemple avec le déploiement de véhicules électriques) impose la modernisation voire le remplacement d’infrastructures vieillissantes, et de nouvelles technologies doivent être déployées. Les réseaux intelligents sont une opportunité d’optimiser l’utilisation des infrastructures existantes grâce à un contrôle et une gestion beaucoup plus performants. - les pics de la demande : la demande d’électricité varie au cours de la journée et au cours des saisons. L’infrastructure du réseau est conçue pour satisfaire les pointes de la demande, elle est donc sous-utilisée le reste du temps. Un réseau intelligent peut réduire l’ampleur des pics de la demande par les informations et les incitations qu’il est en mesure de fournir aux utilisateurs. - la permanente adaptation de la distribution à la demande : hormis quelques régions disposant d’importantes ressources hydro-électriques, la distribution de l’électricité doit en permanence s’adapter à la demande. Les réseaux de pays voisins sont interconnectés et donc interdépendants. La gestion de la ressource électrique est régionale, et non globale comme pour d’autres formes d’énergie. Les réseaux intelligents permettront de mieux anticiper ces échanges grâce à leurs outils de gestion et de communication. Acteurs : Les principaux acteurs français dans le domaine comprennent Alstom Grid, Legrand, Nexans, Sagemcom, Schneider Electric. 2.2. Le comptage intelligent Il n’y a pas de réseau électrique intelligent s’il n’y a pas chez l’utilisateur un compteur intelligent. Un compteur énergétique intelligent est un compteur capable de suivre en détail, et si besoin en temps réel, la consommation d’un utilisateur, bâtiment, entreprise, ou foyer. C’est, de plus, un compteur communicant qui transmet par différents canaux les informations recueillies. Décembre 2011 DECISION 10/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change En 2011, le parc installé en Europe de compteurs d’électricité intelligents compte environ 50 millions d’unités. Certains pays sont en avance sur les autres comme l’Italie (36 millions de compteurs installés) ou la Finlande. Beaucoup sont en train de procéder au déploiement de ces compteurs comme la France, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. D’autres, enfin, sont en train d’élaborer leur programme. Le marché mondial des compteurs d’électricité intelligents va se développer au rythme de 26% par an entre 2010 et 2015, pour atteindre une base installée de plus de 600 millions d’unités à cette échéance. En France, le programme du compteur Linky vise à déployer 35 millions de compteurs intelligents à l’horizon 2020, soit entre 3 et 4 millions d’unités par an. Ce déploiement généralisé fait suite à une phase d’expérimentation portant sur 300 000 unités qui s’est achevée fin 2011. Le coût de cet investissement est estimé à 4 milliards d’euros. Acteurs : Les fabricants de compteurs actifs en France sont Itron (Actaris), Landis & Gyr, Sagemcom, et Iskrameco. 2.3. Le bâtiment intelligent L’efficience énergétique est aussi au cœur de la conception actuelle des nouveaux bâtiments, qu’il s’agisse de locaux industriels, commerciaux, ou de bureaux. Comme pour les foyers privés, le raccordement de ces bâtiments au réseau permettra de constituer de proche en proche des quartiers « intelligents » qui constitueront ensemble des villes « intelligentes ». Qu’est-ce qu’une ville « intelligente » ? C’est une ville qui réalise un développement durable o en protégeant ses ressources et de son écosystème o en assurant la sécurité de ses citoyens et de ses entreprises C’est une ville dont l’objectif est de fournir un niveau de services plus élevé au citoyen o en termes d’accessibilité, de mobilité, de santé, de confort, etc. C’est une ville qui doit se procurer, organiser et répartir des ressources limitées (en particulier énergétiques) La technologie électronique sera là, comme ailleurs, un puissant levier pour aboutir à ce développement. L’objectif du bâtiment intelligent : maximiser l’efficacité énergétique, en offrant le maximum de services pour le minimum de consommation d’énergie. En gérant les paramètres internes : température, niveau d’humidité, occupation, éclairage, etc. En intégrant les paramètres externes : météo, prix de l’énergie, capacité du réseau énergétique, etc. Tout cela requière une étroite coordination tout au long de la chaîne énergétique, depuis la production, centralisée ou décentralisée, jusqu’à l’utilisateur final en passant par une distribution adaptable, la gestion de l’offre et de la demande, et l’optimisation de l’ensemble entre la clientèle résidentielle, commerciale, et industrielle. Tout ceci requiert la collecte, la comparaison et le traitement d’un volume considérable de données. Passer du concept de bâtiment intelligent à celui de ville intelligente comporte plusieurs challenges importants : Décembre 2011 DECISION 11/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change Une ville intelligente n’est pas une ville nouvelle, elle intègre aussi l’infrastructure existante, dont certains éléments ne sont pas aisément adaptables aux nouvelles exigences. Le développement de villes intelligentes exige une implication importante des pouvoirs publics. En conclusion, le développement du bâtiment intelligent (et celui de la maison intelligente) sera un des moteurs de la croissance de l’industrie électronique dans les décennies à venir. 2.4. L’électronique de puissance embarquée Les équipements électroniques « embarqués » et donc alimentés en énergie directement ou indirectement par des sources autonomes, représentent plus de 50% de la production réalisée en France. Les grands domaines d’application sont l’Aéronautique, l’Automobile, et le Ferroviaire. La technologie de l’électronique de puissance est donc essentielle dans ces applications, et cette technologie évolue rapidement avec les exigences nouvelles de ces marchés : - en Aéronautique avec l’évolution vers l’avion plus électrique La place de l’électronique est encore faible dans le coût d’un avion civil : 6% environ répartis à parts égales entre les calculateurs et l’électronique déportée (capteurs, commandes d’actionneurs, etc.). Mais pour les avions des générations les plus récentes (A380, B787, A350), la part d’électronique passe à 10% - L’impact se situe tant au niveau des calculateurs (IMA4) que de l’électronique déportée (EMA5 capteurs etc.) Les travaux portent sur la rationalisation des sources d’énergie embarquées, ce qui amène à définir une chaîne énergétique complètement nouvelle. De nombreux systèmes sont concernés, à commencer par la conversion de l’énergie fournie par le système propulsif, puis allant des commandes de vol au train d’atterrissage. en Automobile, avec les véhicules hybrides et les véhicules électriques C’est un marché mondial de 10 à 20 millions de véhicules par an à l’horizon 2020. Le contenu électronique des voitures est amené à fortement progresser d’ici la fin de la décennie (propulsion + communication) : Les constructeurs sont face à des choix stratégiques : en amont, positionnement vis-à-vis des équipementiers, alliances avec les grands acteurs de l’électronique. Et en aval, bouleversement de la chaîne de valeur (maintenance, distribution des véhicules et de l’énergie). Les challenges technologiques exigent coordination et standardisation pour obtenir une taille critique et accélérer la R&D (stockage de l’énergie, distribution de puissance, infrastructures de recharge). En Europe, la France se positionne en leader sur le marché du véhicule électrique, grâce au poids du nucléaire et au positionnement de Renault-Nissan. Grâce aussi à son savoir-faire dans le domaine électrique et des communications embarquées Machine-to-Machine. 4 5 Integrated Modular Avionics Electro-Mechanical Actuators Décembre 2011 DECISION 12/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change Enfin, le marché voit l’arrivée de nouveaux entrants (Michelin, Bolloré, Dassault, Tesla…) et l’émergence de nouveaux business models (pleine propriété, location -auto et/ou batterie-, auto-partage, self-service, etc.) - dans le Ferroviaire, avec la progression recherchée du ratio poids/puissance de la chaîne de traction et le développement de l’électronique de communication Le domaine de la traction électrique est historiquement relié à l’industrie ferroviaire qui dispose d’une forte expertise dans le domaine de la conversion d’énergie et des moteurs électriques du fait des puissances engagées (jusqu’à plusieurs MW pour un TGV). Dans la traction ferroviaire, le chemin parcouru est inverse à celui de l’automobile puisque ce sont les solutions de motorisations hybrides qui se développent en parallèle du tout électrique, en particulier dans le segment des transports urbains (tramways) et ce afin de limiter l’impact des nouvelles installations sur l’infrastructure de transport existante. Traditionnellement très présente dans l’électronique embarquée, la France dispose dans chacun des marchés du transport d’acteurs donneurs d’ordre leaders dans leurs domaines et offrant des points d’appuis importants pour la filière électronique nationale, en particulier sur les nouveaux projets de R&D liés au développement des systèmes de propulsion électriques qui sont nombreux en France au sein des pôles de compétitivité concernés. Compte-tenu de la convergence des problématiques liées au développement du transport électrique, des croisements et coopérations entre les filières automobile-aéronautique et ferroviaire sont engagés et représentent autant d’opportunités de diversification pour les PMEs spécialisées sur certains segments ou technologies. 2.5. La télésanté en France en 2011 Dans notre note de l’an dernier, nous avions fait un point de la situation de la télésanté en France en 20106. Un an après, comment cette situation a-t-elle évolué ? La politique des pouvoirs publics en matière de télésanté et l’avancement de ses grands axes ont été rappelés récemment par la Secrétaire d’Etat à la Santé, Mme Norra BERRA, en particulier lors du Carrefour de la Télésanté, journée scientifique sur les innovations technologiques dans la télésanté organisée par le CATEL le 20 octobre 2011. Les axes prioritaires de cette politique sont au nombre de six : 6 Partage des informations : déploiement du DMP, interopérabilité des systèmes d’information de santé, création d’un espace de confiance. Télémédecine : mise en œuvre du plan national de télémédecine au niveau régional avec cinq chantiers prioritaires (imagerie et télé-radiologie, prise en charge de l’AVC, santé des détenus, prise en charge des maladies chroniques, soins en structures médico-sociales ou en HAD) Informatisation : déploiement du programme « hôpital numérique » Services déployés par l’Assurance-Maladie : ensemble des services aux assurés et aux professionnels afin de rendre l’information dématérialisée immédiatement accessible Technologies : recours à des technologies et à des services adaptés pour favoriser l’autonomie et le bien-être à domicile Le marché de la Télésanté – DECISION Décembre 2010 Décembre 2011 DECISION 13/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change Innovation industrielle : encouragée à travers les appels à projets lancés dans le cadre du Fonds pour la Société Numérique (investissements d’avenir) Voici quelques points de repère sur l’état d’avancement des nombreux dossiers qui concrétisent l’émergence de la télésanté en France : DMP : Il est en cours de déploiement depuis décembre 2010. Fin 2011, environ 40.000 personnes disposaient d’un DMP, principalement dans les quatre régions pilotes concernées : Alsace, Aquitaine, Franche-Comté, et Picardie. Par ailleurs, l’ASIP Santé a lancé en 2011 deux AAP7 relatifs au déploiement du DMP qui ont suscités 280 réponses. Le principal sujet vise à soutenir l’acquisition, la mise en service et l’usage d’un logiciel permettant de créer et d’alimenter le DMP avant mi-2012. Plan Télémédecine : Il a reçu une dotation de 30 millions € en 2011, répartis entre 26 Agences Régionales de Santé, et dont une part importante est destinée à la prise en charge de l’AVC. A cette dotation s’ajoutent les AAP de l’ASIP Santé d’un financement de 5,8 millions d’euros sur trois ans. Une quarantaine de projets sont en cours actuellement. Technologies et Innovation Industrielle : les AAP e-santé sont lancés par le CGI8 : l’AAP e-santé n°1 « santé et autonomie sur le lieu de vie grâce au numérique » financera à hauteur de 10 millions € « des travaux de type recherche industrielle ou développement expérimental dans les domaines de la domotique (alarmes, capteurs, objets intelligents), des dispositifs médicaux communicants, et des applications de télé-suivi médical ». 45 dossiers ont été reçus, 15 ont été présélectionnés, la liste définitive des lauréats sera connue début 2012. l’AAP e-santé n°2 « mise en place de démonstrateurs de service » financera à hauteur de 30 millions € de 10 à 15 projets. Lancé en juillet 2011, cet AAP a suscité 84 réponses, dont 34 ont été présélectionnés. Par ailleurs, une trentaine de dossiers e-santé ont été déposés dans le cadre de l’AMI9 lancé en mars 2011 dans le domaine des « usages, services, et contenus numériques innovants » qui couvre huit secteurs dont celui de l’e-santé. Plus globalement, parmi les projets présentés ou primés en France au cours des derniers mois et comprenant des dispositifs industriels spécifiques, on peut citer : CARDIAN® : mini électrocardiographe intelligent. « Permet aux patients de pouvoir disposer dans leurs lieux de vie d’un système personnel intelligent leur donnant les moyens de contrôler leur état cardiaque et de transmettre automatiquement des alertes éventuelles ». Recherche : laboratoire MTIC de l’INSA Lyon. Industriel : AXON Câble. PEM/CARDIAN® : télé-cardiologie appliquée aux premiers secours. Déploiement dans quatre stations de sports d’hiver. TEXISENSE : capteurs de pression 100% textiles. Applications : prévention des escarres, chaussette « intelligente » pour pied diabétique. Recherche : laboratoire AGIM, CNRS/UJF/EPHE Grenoble. Industriel : Texisense VESTALIS : solution de suivi médical à distance utilisant des capteurs sans fil UBC (Ultra Basse Consommation) Industriels : SRETT (capteurs Orbitrack), IBM 7 8 9 AAP : Appel A Projets Commissariat Général à l’Investissement Appel à Manifestation d’Intérêt Décembre 2011 DECISION 14/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change Fragilité et perte d’autonomie : adaptation d’objets usuels pour dépister la fragilisation des personnes. Trois exemples : Gripp-ball = balle équipée d’un capteur de pression (mesures : force de préhension palmaire, fatigue), Actimètre = téléphone portable muni d’un accéléromètre 3 axes (mesures : activité physique, vitesse de la marche, qualité de la marche), Pèse personne communicant (mesures : perte de poids involontaire, équilibre) Recherche : Université de Troyes. Industriel : Boston Life Labs FACILIT’ACCESS : permet aux intervenants successifs au domicile d’une personne âgée ou dépendante d’entrer chez elle sans avoir besoin de clé. Industriel : Spartime Innovations GERONTIC 74 : expérimentation de dispositifs légers de géolocalisation pour personnes atteintes de maladies dégénératives (Alzheimer). Haute-Savoie. Industriel : Everon ESOPPE : expérimentation de domotique et de téléassistance avancée. Corrèze Industriel : Legrand PIXCARE : solution de détection automatique de situations à risques et de chutes Industriel : Inpixal En 2012, le Colloque « Industries du Numérique et de la Santé » fusionne avec la Journée TIC et santé du Ministère de l’Industrie et se déroulera sur deux journées au Centre Pierre Mendès France du Ministère les 28 et 29 février. Ce sera l’occasion pour tous les acteurs intéressés de faire un nouveau point sur la télésanté en France. Décembre 2011 DECISION 15/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change 3. Evolution des métiers de l’électronique et des besoins en France 3.1. Périmètre des métiers Les compétences électroniques sont dispersées chez de nombreux acteurs au sein de la filière : installateurs, architectes/systémiers, équipementiers, sous-traitants, fabricants de composants. Ce périmètre industriel est par ailleurs en constante augmentation en raison de la pénétration continue de l’électronique dans de nouveaux segments de marché. Au sein de ces entreprises, les savoir-faire électroniques sont essentiellement présents dans les fonctions de conception, d’industrialisation/test, de production et de maintenance/réparation. Une grille plus fine d’analyse permet de distinguer 24 spécialités liées aux métiers de l’électronique, allant de l’architecte système au technicien de maintenance de 1er niveau (cf. tableau). TYPE DE FONCTION Conception système CONCEPTION Conception matérielle/hardware Conception logicielle/software SPECIALITE Architecte Intégration Numéricien Analogicien Test Firmware Application Conception carte Conception process Process et méthodes INDUSTRIALISATION & TEST Marketing achats Tests physiques En ligne PRODUCTION Hors ligne MAINTENANCE & REPARATION Maintenance Technologue Suivi fournisseur Produits Déverminages Normatifs Conducteur de machine Monteur câbleur Test en ligne Gestion de la supply chain Test de 2nd niveau Supervision de la production 1er niveau 2nd niveau Réparation Les métiers dans lesquels les spécificités électroniques sont les plus fortes sont ceux qui sont proches du matériel (du hardware) par opposition aux métiers du logiciel ou du système qui relèvent plutôt de compétences en automatique, informatique et plus récemment en mécatronique. Décembre 2011 DECISION 16/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change 3.2. Les évolutions en cours des métiers de l’électronique Les profils de formation sont tirés vers le haut dans les métiers de l’électronique sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs comme le développement de l’intégration électronique, l’accélération du rythme des innovations et par conséquent les exigences de formation continue toujours plus importantes. En France, la spécialisation de la filière électronique sur les marchés professionnels se traduit par deux types de besoins : d’une part sur des savoir-faire spécifiques comme la conception analogique (interfaces, énergie, capteurs et actionneurs, etc.) et les fonctions d’industrialisation et de test électronique pour assurer le degré de qualité et de fiabilité requis dans des environnements plus contraints que ceux des marchés de masse de l’électronique, d’autre part sur les fonctions de chefs de projets multi-compétences véritables chefs d’orchestre en mesure de coordonner l’action de différentes expertises complémentaires. En matière de formations techniques, les principaux besoins en France concernent l’électronique analogique et en particulier l’électronique de puissance ainsi que le domaine des tests et de la mesure électronique. D’un point de vue plus global, il apparaît également nécessaire de casser les cloisons des formations initiales et de favoriser les profils plus transversaux tant dans les métiers de conception que dans ceux de production. D’un point de vue plus prospectif, la poursuite de la pervasion de l’électronique dans de nouveaux secteurs d’application comme la santé, l’habitat ou l’énergie conduira également à l’évolution et à la création de nouveaux métiers et services où les compétences électroniques seront nécessaires pour exploiter de nouveaux systèmes de mesure, de contrôle et de régulation plus évolués. Cette évolution sera particulièrement sensible dans les métiers de l’installation (équipements + infrastructures). 3.3. Transferts de compétence au sein de la supply chain Comme indiqué précédemment, les savoir-faire de l’électronique sont avant tout ceux liés au matériel (au hardware) et le déclin de la production électronique nationale consécutif aux crises de 2001 et 2009 a fragilisé cette base de compétences tant au niveau des technologies que des process de production. La déconsolidation progressive des grands équipementiers qui intégraient précédemment l’essentiel des savoir-faire électroniques conduit à des transferts rapides de compétences sur les sous-traitants de production. Ces transferts peuvent s’avérer critiques en raison de leur rapidité et de leur ampleur en particulier dans les domaines clés de l’industrialisation/test voire de la conception. A l’opposé de la chaine de valeur, les grands intégrateurs consolident leurs compétences électroniques afin de ne pas laisser le contrôle de cette partie clé des systèmes embarqués à leurs équipementiers comme le démontrent les mouvements en cours dans les secteurs aéronautiques et automobiles. Décembre 2011 DECISION 17/18 Industrie Electronique 2010-2015 : nouvelles opportunités dans un monde qui change 4. Conclusion En conclusion, l’électronique est une industrie stratégique de souveraineté compte tenu de son effet de levier sur l’ensemble de l’économie. L’innovation est continue et rapide dans ce domaine, tirant les compétences vers le haut et favorisant des interactions de plus en plus fortes entre les acteurs à tous les niveaux de la chaine de valeur. Toutes les compétences de la conception à la production, actuelles (numérique, analogique, etc.) et futures (nano/biotechnologies, sciences de l’énergie, etc.) sont nécessaires pour alimenter le cercle vertueux de l’innovation. Décembre 2011 DECISION 18/18