PH - (APF), délégation de Paris
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PH - (APF), délégation de Paris
Accessibilité des piscines aux personnes handicapées (PH) et aux personnes à mobilité réduite (PMR) La piscine est un lieu privilégié pour le sport et la détente. C’est le lieu idéal pour la satisfaction des besoins des PH et des PMR, quelle que soit leur déficience. Selon leur degré d’incapacité - ou de désavantage - ces personnes y trouveront, seules ou accompagnées, une détente physique, un bien-être psychologique ou la possibilité de pratiquer un sport – parfois de haut niveau - avec toutes les vertus qui y sont associées. Dans le cas des PH et des PMR, c’est, pour la plupart d’entre eux, la seule façon de faire de l’exercice, de se mobiliser différemment et plus facilement (la pesanteur est moindre), de reprendre un peu confiance dans leur relation avec leur corps et avec les autres. C’est une activité qui ne nécessite pas d’équipement coûteux (un maillot et un bonnet de bain). Aucun autre équipement sportif ne réunit autant d’atouts. Garantir un réel accès aux droits fondamentaux pour toutes les personnes en situation de handicap Tout citoyen doit avoir accès aux droits fondamentaux proclamés dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme : droit à l'éducation, droit au travail, droit à des ressources décentes, droit de libre circulation, droit à la liberté d'opinion et d'expression, etc. La personne en situation de handicap doit être à égalité de chance avec les autres citoyens pour l'accès aux droits fondamentaux. L’accès aux loisirs et aux sports est un des droits fondamentaux proclamés depuis 1789 dans les déclarations, chartes, législations tant mondiales qu’européennes ou nationales. Ne pas permettre cet accès aux PH et aux PMR est source de discrimination. La loi du 11 février 2005, sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ne prévoit rien d’explicite en matière de sport et de loisir. Toutefois, elle stipule dans son article 41 que les établissements existants recevant du public doivent être accessibles aux PH dans un délai, fixé par décret en Conseil d’Etat, qui pourra varier par type et catégorie d'établissement, sans excéder dix ans à compter de la publication de la loi. En ce qui concerne la Mairie de Paris : Les élus ont maintes fois déclaré que la municipalité a développé des actions tendant à faciliter l’accès des PH à la culture, aux sports, aux loisirs. Le dernier cahier des charges sur l’accessibilité des bâtiments publics prévoit l’aménagement des équipements sportifs pour permettre leur accès aux PH et aux PMR. Au-delà des textes et déclarations et dans l’attente de travaux qui se feront dans des délais encore inconnus (les décrets ne sont pas encore parus) quelle est la situation réelle à Paris ? Le guide, destiné aux PH, sur la culture, les loisirs et le sport (édition 2000) fait état des éléments suivants : « Les équipements indiqués ci-après sont entièrement accessibles, disposent de vestiaires et douches aménagés et d’un accès aisé au bassin, et/ou sont équipés de chaises de mise à l’eau. » 1 Suit un tableau de 25 piscines dont la plupart démentent cette affirmation : - 22 sont classées dans la colonne « accessibilité totale », parmi lesquelles 9 ne disposent pas de chaises de mise à l’eau (elles ont peut-être été équipées depuis l’année 2000 ???) - 3, non totalement accessibles, disposent de chaise de mise à l’eau. En réalité aucune des piscines ne permet une totale accessibilité EN TOUTE AUTONOMIE. Comme le stipule l’article 45 de la loi du 11 février 2005 : « la chaîne du déplacement, [depuis l’accès à l’entrée de la piscine jusqu’au bassin], doit être organisée pour permettre son accessibilité dans sa totalité aux PH ou aux PMR ». Or quasiment aucune des piscines parisiennes ne répond à ces conditions. Quelles sont les éléments permettant l’accès au bassin et sont utilisation effective et satisfaisante : A- En ce qui concerne l’accessibilité jusqu’au bassin : - Le cheminement jusqu’au vestiaire: 1/ Lorsqu’il existe, le plan incliné qui mène à l’entrée de la piscine doit répondre aux normes – notamment le taux d’inclinaison. 2/ La porte d’entrée doit être facile à ouvrir, notamment par un utilisateur de fauteuil roulant (UFR). L’idéal : une porte coulissante. - Le vestiaire : pour le déshabillage et l’habillage qui ne peut se faire qu’en position allongée pour de nombreuses personnes paraplégiques ou tétraplégiques, il est nécessaire de disposer 1/ d’un plan rembourré (afin d’éviter les escarres par compression) d’une largeur de 80cm et situé à une hauteur d’environ 55cm afin de permettre les transferts du fauteuil roulant sur le plan et inversement ; 2/ d’une barre d’appui sur le mur qui longe le plan, afin d’éviter toute chute sur le sol. - La douche : elle doit comporter : 1/ un fauteuil roulant spécifique sur lequel s’effectue un transfert à partir du fauteuil roulant de la PH ou un siège (éventuellement rabattable contre le mur) pourvu d’accoudoirs rabattables de façon à permettre les transferts. Dans ce dernier cas il convient de prévoir un espace suffisant pour placer le fauteuil roulant près du siège en vue des transferts. Il serait préférable de prévoir un fauteuil roulant réservé à la douche et au déplacement de la douche au bassin. De la même façon que les chaussures de ville ne sont pas autorisées dans l’enceinte de la piscine, pour des questions d’hygiène, les fauteuils roulants venant de l’extérieur ne devraient pas être autorisés au-delà des vestiaires. 2/ des barres d’appui. B- En ce qui concerne les horaires qui permettraient une utilisation du bassin dans des conditions satisfaisantes : Compte tenu de leur état et de leur besoin d’espace, les PH et les PMR ne peuvent se mêler aux autres usagers aux heures d’ouverture au public. La cohabitation serait source de tensions. 2 Dès lors, il est souhaitable que les PH et les PMR bénéficient de créneaux horaires d’environ une heure, une ou deux fois par semaine dans une des piscines de l’arrondissement dans lequel ils résident. Il serait anormal de ne pas leur permettre d’utiliser un équipement sportif de leur arrondissement comme tous les usagers. Cette activité pourrait être exercée dans le cadre d’associations existantes ou à créer. La présence d’un maître-nageur serait indispensable. Quant aux besoins en accompagnateurs ils seraient définis par la PH ou la PMR en liaison avec son médecin. Certaines personnes, bien que porteuses de déficiences, sont autonomes dans l’eau et n’ont pas plus de besoin d’un accompagnateur que les personnes dites valides. Nombreuses sont les personnes paraplégiques ou tétraplégiques qui nagent et participent même parfois à des compétitions handisports. Exiger d’elles qu’elles soient accompagnées reviendrait à les discriminer. Les associations doivent être subventionnées pour pouvoir couvrir les charges de personnel dont la présence s’avèrerait indispensable. En ce qui concerne la question de l’assurance, il suffit d’être affilié à la fédération handisports pour obtenir une licence « loisir » qui couvre la personne après production d’un certificat médical… Toutes ces conditions peuvent et doivent être réunies. Il nous faut aller à la rencontre des élus - déjà à l’écoute et sensibles à nos besoins - avec des projets et leur en démontrer la faisabilité. Jacques Zeitoun « Il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait » Mark Twain 3