bugsy malone
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BUGSY MALONE Royaume-Uni Comédie musicale - 1976 Dès 7/8 ans 1h36 Couleur V.O & V.F Ressortie le 15 avril 2009 Réalisateur : Alan Parker Producteur : Alan Marshall Producteurs associés : David Puttnam, Robert Stigwood Scénariste : Alan Parker Directeur artistique : Malcolm Middleton Directeurs de la photographie : Peter Biziou, Michael Seresin Décorateur : Harry Cordwell Musique : Paul Williams Monteur : Gerry Hambling Distributeur actuel : Carlotta Films Synopsis Dans l'Amérique de la prohibition, Fat Sam, chef de gang et tenancier d'un club clandestin, engage Bugsy Malone , petite fr appe et dr agueur à ses heures perdues. Ensemble, ils déclarent la guer re à Dan le Dandy et sa bande, détenteurs d'une arme secrète invincible : une mitraillette à crème pâtissière. Tous les coups sont per mis pour tenter de v oler l'arme à la bande rivale, mais le chemin de Bugsy est semé d'emb uches, de femmes fatales et de guet-apens... Interprètes : Scott Baio Jodie Foster Florrie Dugger Bugsy Malone John Cassisi Tallulah Martin Lev Blousey Brown Fat Sam Dan le Dandy REGARDS SUR LE FILM Pour en savoir plus E NTRETIENAVEC LE RÉALISATEUR ALAN PARKER « En regardant récemment Bugsy Malone, pour la première f ois depuis des années, je me suis dit que c’était une idée f olle, envisageable en déb ut de carrière seulement, tellement le f ilm déborde de dév otion ingénieuse, mais aussi obsessionnelle. Rétrospectivement, je pense honnêtement que nous étions fous de tenter cette aventure. Mais à l’époque, il ne nous est jamais venu à l’esprit qu’un concept créatif aussi absurde ne f onctionnerait pas. Au début des années 1970, j’avais quatre enfants en bas âge. À la demande de mon aîné Alex, j’inventais des histoires de gangster s qui étaient entièrement composées d’enfants comme eux. Il fallut un an pour que ce jeu familial devienne un scénario. Je réalisais a vec satisfaction et succès des pub licités et avais même écrit le scénar io du premier f ilm produit par Da vid Puttnam Melody. Cependant, ma car rière dans le cinéma n’était pas encour agée par la santé fringante du secteur pub licitaire et une industr ie cinématographique britannique peu activ e. (…) P our être honnête , mon scénar io pour Bugsy Malone ne traitait pas tant de « l’Amér ique » que des « f ilms américains ». À l’époque, je connaissais à peine les États-Unis, mis à par t quelques voyages à New York pour tourner des publicités Alka-Seltzer, mais je connaissais très bien le cinéma américain. Mon scénario était un pastiche cinématogr aphique, avec des échos et références à Astaire, Kelly, Cagney, Brando et Welles. Notre indépendance financière, acquise grâce aux pub licités, nous a per mis de préparer le f ilm pendant une année entière sans le moindre centime des pourvoyeurs de fonds habituels du cinéma. (…) La seule condition de notre investisseur était que nous devions nous assurer d’a voir un distr ibuteur américain. Notre accord a vec Rank nous a amenés à tour ner aux Studios Pinewood qu’ils possédaient. Le décor géant des r ues de New York a dû être construit à l’intérieur du plus grand plateau d’enregistrement de Pinewood car le scénario entraînait de nombreuses scènes de nuit et les lois sur le travail des enfants limitaient de façon dr astique le nombre d’heures qu’ils pouvaient tourner de nuit. Donc, nous avons construit les rues à l’intérieur, de sorte qu’on pouvait l’éclairer pour la n uit, mais filmer le jour. Chanson après chanson, la musique était envoyée progressivement des États-Unis par Paul Williams. Il était en tournée à l’époque et, dans chaque ville où il s’ar rêtait, il trouvait un studio d’enregistrement et nous envoyait les cassettes des chansons terminées. Du fait de notre emploi du temps ser ré, nous devions accepter ce qui était en voyé : nous n’avions le temps de rien retravailler. Les enfants recevaient les chansons et déambulaient dans Pinewood, avec leur Walkman sur les oreilles, en mimant et apprenant les chansons. Les « mitraillettes à crème » que j’avais envisagées dans le scénario furent un déf i. Les modèles d’or igine fonctionnaient avec de l’air comprimé et étaient faits pour tirer un missile de crème enrobé dans de la cire. Évidemment, même a vec tous les eff orts du monde , et des heures d’essais, ils n’ont jamais aussi bien marché qu’on l’aurait souhaité. (…) Ce qu’on voit à l’écran est essentiellement une illusion. Les armes tiraient des balles de ping-pong et, grâce à la magie du montage , une bonne dose de crème atterrissait sur les cibles, généralement lancée par moi-même . Une fois le film fini, il fut proposé au Festival de Cannes pour représenter le Ro yaume-Uni en compétition officielle. Dans un premier temps, ils refusèrent, jugeant le film trop peu « ésotérique » pour le f estival. Cependant, la v olonté de Puttnam l’emporta et le film connut un succès considérable. » Extraits du dossier de presse. Bugsy Malone n’est pas seulement une parodie de f ilm de gangsters, mais également une vraie comédie musicale. Alan Parker confirme ainsi son attachement à l’âge d’or du cinéma américain qui connut quelques uns de ses plus beaux succès a vec des comédies musicales. Le genre est né pratiquement en même temps que le cinéma par lant, au tout début des années trente , et dér ive des spectacles m usicaux de Broadway. La comédie musicale s’appuie sur des scènes chantées, très souvent chorégraphiées, pour faire avancer l’histoire. Elle répond à des codes visuels marquants (couleur s foisonnantes, danses collectiv es, ruptures de ton…) qui en font un genre à part entière.Trois exemples de comédies musicales américaines : - Chantons sous la pluie (Stanley Donen, 1952) est déjà un formidable hommage au septième ar t puisque l’histoire se déroule pendant les premières années du cinéma par lant. Les trois acteur s principaux y multiplient les acrobaties et donnent au genre un dynamisme sans précédent. - Quelques années plus tard, West Side Story (Jérôme Robbins, Robert Wise, 1961) déploie d’immenses chorégr aphies de groupe . Deux bandes rivales s’affrontent dans un remak e newyorkais de Roméo et Juliette ; la comédie m usicale met en scène plusieur s dizaines de figurants dans des séquences de danse époustouflantes. - Enfin, plus récemment, Chicago (Rob Marshall, 2002) retour ne au « musical » de théâtre ou de cabaret façon Broadway. Dans la comédie musicale, le monde est une scène et la vie , un spectacle. Cependant, la comédie musicale ne se limite pas au cinéma classique américain. Il en existe des v ersions rock et « tr ash », telles que The Rocky Horror Picture Show (Jim Sharman, 1975), le film culte et gothique des années 1970. Le genre s’est également expor té à l’étranger : en Inde à Boll ywood, notamment, où il n’a pr atiquement plus r ien d’américain. Il y est devenu le cinéma indien à lui tout seul ! La comédie musicale a aussi conn u un essor local à Hong Kong dans les années 1960 et 1970, au même titre que les f ilms d’arts martiaux, à travers une longue série de grands succès produits par les m ythiques studios de la Shaw Brothers. En France, enfin, le réalisateur Jacques Dem y a donné une dimension plus intime et plus quotidienne à la comédie musicale avec Les Parapluies de Cherbour g (1964) ou encore Les Demoiselles de Rochefort (1967). Toutes ces comédies musicales ont en commun de s’appuyer sur la musique pour colorer le quotidien d’une tonalité irréelle et magique. Dans Bugsy Malone, la comédie m usicale renforce l’idée de jeu ou de déguisement des enfants en adultes. Les séquences chantées nous éloignent d’une plate réalité et nous disent que ce que nous voyons est avant tout un spectacle. Chacun joue un rôle précis, dont le costume atteste du typage (gangster, policier, prêtre ou danseuse). Les chansons font ressortir le côté ar tificiel du film, que ce soit par le chant postsynchronisé des enfants, doublés par des acteurs adultes, ou par la précision des chorégraphies : le décor est une scène. Comme au théâtre, tout a été répété à l’a vance, et les enfants sont là avant tout pour s’amuser, pour faire semblant, pour jouer aux adultes. Extraits du dossier de presse E XTRAITSCRITIQUES « En 1976, Alan Parker qui réalisait là son premier film, fait un carton avec cette parodie des films de gangsters dont les interprètes sont des enfants. (…)Du scénario - très élaboré et très noir - à l’inter prétation - gonflée -, le contraste est saisissant. À noter, la présence de Jodie Foster, qui faisait ses débuts avant d’être consacrée la même année, pour Taxi Driver ». Le Nouvel Observateur, 2009 « La mise en scène fort correcte et l’excellente bande sonore donnent à ce film une certaine classe et l’interprétation, bonne dans son ensemble, compte quelques vrais talents. Jodie Foster, 13 ans, est sidérante dans le rôle de la vamp. » France Soir – Robert Chazal, août 1976 Cette fiche a été réalisée par la Bibliothèque du Film (BIFI) - Tél. : 01 53 02 22 30 - Email : [email protected] - Site internet : www.bifi.fr pour l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai UN HOMMAGE À LA COMÉDIE MUSICALE