AMISEP n¡6

Transcription

AMISEP n¡6
M A I
2 0 0 5
N ° 6
AMISEP
SIÈGE SOCIAL ET DIRECTION GÉNÉRALE
Kérimaux - Avenue Parmentier - 56300 PONTIVY
Tél : 02 97 25 94 00 - Fax : 02 97 25 94 01
e-mail : [email protected]
ASSOCIATION MORBIHANNAISE D’INSERTION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE
LE RELAIS - PONTIVY
I.E.F.P.A. ANGE GUÉPIN (IME) - PONTIVY
3 rue du Médecin Général Robic
B.P. 69 - 56303 PONTIVY Cedex
1, rue du Médecin Général Robic
BP 69 – 56303 PONTIVY Cedex
Tél : 02 97 25 47 55 - Fax : 02 97 25 69 64
e-mail : [email protected]
Résidence sociale
Tél : 02 97 25 87 86
e-mail : [email protected]
19, rue de Kériolet – 56400 AURAY
Tél : 02 97 24 40 43 – Fax : 02 97 24 29 68
36 rue du Caire - 56300 Pontivy
Tél : 02 97 27 92 38 - Fax : 02 97 27 92 38
CENTRE LES MENHIRS - LA GACILLY
Siège et CADA
10 rue du Médecin Général Robic
B.P. 69 - 56303 PONTIVY Cedex
Tél : 02 97 25 64 12 - Fax : 02 97 25 64 13
e-mail : [email protected]
CADA antenne de Vannes
3 Avenue du Pr. Wilson - BP 319 - 56008 VANNES cedex
Tél : 02 97 47 86 22 - Fax : 02 97 69 15 98
e-mail : [email protected]
SAJADA - Vannes
3 Avenue du Pr. Wilson
BP 319 - 56008 VANNES cedex
Tél : 02 97 47 86 22– Fax : 02 97 54 54 28
e-mail : [email protected]
Fallait-il créer l'AMISEP ?
Antenne d'Auray
Atelier d'insertion "ACCES"
CENTRE D'ACCUEIL L'HERMINE - PONTIVY
ÉDITORIAL
20 rue des Menhirs - BP 5 - 56204 LA GACILLY Cedex
Tél. : 02 99 08 10 64 - Fax : 02 99 08 13 06
e-mail : [email protected]
Foyer d'Hébergement de La Roche Piquée
22 rue des Menhirs - BP 5 - 56204 LA GACILLY Cedex
Tél. 02 99 08 10 64 - Fax : 02 99 08 13 06
e-mail : [email protected]
Service L'ALIZÉ - PLOËRMEL
1 rue Royale - BP 515 - 56805 PLOERMEL Cedex
Tél : 02 97 74 32 03 - Fax : 02 97 74 04 24
e-mail : [email protected]
Atelier d'insertion - Chantier maraîchage bio
Chantiers nature et patrimoine-Cahéran
Cahéran - 56800 GUILLAC
Tél : 02 97 73 95 74 – Fax : 02 97 70 61 09
11 bis Boulevard de la paix
BP 378 – 56009 VANNES Cedex
Tél : 02 97 42 66 79 - Fax : 02 97 42 73 22
e-mail : [email protected]
Antenne du Service Formation-Auray
3 Avenue du Pr. Wilson – 56000 VANNES
Tél : 02 97 54 07 66 – Fax : 02 97 47 54 83
8 rue Blériot - Centre d’Affaires Atlantis
Zone de Toul Garros - 56400 AURAY
Tél. 02 97 24 84 58 - Fax : 02 97 24 80 10
Atelier d'insertion de Kercourse-Séné
Antenne du Service Formation-Pontivy
4 rue de Kercourse - BP 378 – 56860 SENE
Tél : 06 80 37 42 68
Tél : 02 97 42 74 96 (Suivi Social de Proximité)
e-mail : [email protected]
1 rue du Médecin Général Robic
BP 69 - 56303 PONTIVY Cédex
Tél : 02 97 25 81 73 - Fax : 02 97 25 08 58
e-mail : [email protected]
Atelier rénovation logements-Vannes
Antenne du Service Formation-Ploërmel
LE BAC (Bureau d'Accueil des CHRS)-Vannes
21 place de la libération - BP 378 – 56009 VANNES Cédex
Tél : 02 97 40 80 82 – Fax : 02 97 40 89 30
Distribution alimentaire-Vannes
14 rue René Roëckel– 56000 VANNES - Tél : 02 97 50 57 50
Chantier d'insertion de Belle-Ile
BP 76 - 56360 LE PALAIS - Tél/Fax : 02 97 31 55 86
AMISEP
Association Loi 1901
adhérente à
Sur les chantiers
nature et patrimoine
4
BP 515 - 56805 PLOERMEL Cedex
Tél : 02 97 74 23 00 - Fax : 02 97 73 37 99
e-mail : [email protected]
"Ensemble pour l'emploi"-Questembert
1 rue Jean Grimaud – 56230 QUESTEMBERT
Tél / fax : 02 97 26 07 94
e-mail : [email protected]
Des actions
de l'AMISEP
sont financées par
des fonds européens
Un nouveau service d’aide
aux demandeurs d’asile
6
La vie des jeunes à l’IME
“Ange Guérin” d’Auray
8
La médiation dans la lutte
contre l’illettrisme
10
ZOOM sur l’AMISEP
Nos missions
Nos actions
Actualités
11
12
14
SOS : manque crucial
de logements sociaux
15
4 bénévoles sur un bateau
16
DOSSIER
Le pôle culture :
une nouvelle dynamique
18
Les “Pondi-Chéris”, album
créé par 7 jeunes de l’IME
20
11 travailleurs du CAT filmés
au carnaval de Dunkerque
22
SOMMAIRE
28 rue des 2 frères Texier La Houlle - 56000 VANNES
Tél : 02 97 40 78 34
CENTRE DE FORMATION - VANNES
CREATION
Hébergement d'urgence-Vannes
2
CAT Les Menhirs
SERVICE TI LIAMM - VANNES
21 Place de la libération - BP 378 – 56009 VANNES Cédex
Tél : 02 97 40 69 79 – Fax : 02 97 40 89 30
e-mail : [email protected]
L’insertion par
l'activité économique
Directeur
de la publication :
Jean-Michel LE ROUX
Maquette :
Art terre
Photos :
AMISEP
Illustrations:
Patrice CHAPPET
N° ISSN
1765-1751
Sept ans après la constitution de
notre association, il est intéressant
de nous poser cette question,
et de proposer un premier bilan.
Du côté du Conseil d'Administration
• Aussitôt après la fusion, le Conseil
d'Administration mettait en route les conseils
d'animation par site, qui ont permis d'étudier
au plus près les besoins d'insertion posés.
• L'Assemblée Générale de 1998 approuvait
la Charte du bénévolat.
• De même, une commission Vie Associative
a défini les valeurs que l'AMISEP entend promouvoir.
• Un autre groupe de l'association a voulu
travailler sur le thème de l'emploi ; deux
points en sont ressortis :
- la nécessité d'associer plus étroitement les
chefs d'entreprise à la vie de l'AMISEP
- l'élaboration d'un plan d'action à 5 ans, qui
comporte, la création d'entreprises d'insertion :
dans le second œuvre du bâtiment, dans la
gestion d'un camping… ouverts à des personnes au chômage…
Du côté des salariés
• Des mutations entre les différents sites de
l'AMISEP ont été encouragées pour permettre
à ceux qui le souhaitaient de changer d'horizon
et de trouver plus de plaisir dans leur travail.
• Des formations ont été proposées à ceux
qui le souhaitaient pour les aider à être plus
opérationnels.
• Des "démarches de qualité" ont été entreprises dans les différents sites.
• De nombreux échanges s'organisent entre
les différents pôles d'activité de l'Association.
De façon générale, la dynamique enclenchée
par la fusion a été porteuse d'initiatives nouvelles.
Joseph
Malidin,
l’un des
fondateurs
de l’AMISEP
Les appels venus de l'extérieur
Alors que depuis quelque dix ans beaucoup
d'associations du secteur social ont dû restreindre leurs activités et procéder parfois à des
licenciements, l'AMISEP s'est développée :
• elle a accueilli en 2002 l'Association du
Centre Les Menhirs de La Gacilly,
• elle a pris en charge le chantier d'insertion
de détenus à Belle-Ile,
• elle a créée une antenne de l'IEFPA Ange
Guépin à Auray,
• elle a répondu à la demande des Pouvoirs
Publics en créant des centres d'accueil des
demandeurs d'asile,
• elle a installé un atelier de maraîchage bio
dans le secteur de Ploërmel…
L'année de la fusion -1997-, les 3 associations totalisent 110 salariés et 55 bénévoles.
Aujourd'hui, l'AMISEP est forte de 215 salariés et 150 bénévoles…
Malgré les inconvénients d'une croissance
aussi rapide, c'est aujourd'hui une entreprise
sociale solide qui s'efforce d'honorer au
mieux l'engagement énoncé des statuts de
1997 : "Accorder toujours, dans ses actions,
priorité aux personnes les plus démunies de
notre société, pour qu'elles s'y inscrivent
socialement et professionnellement."
(Article 1 des statuts).
Joseph Malidin
TRAVAIL - EMPLOI
L'insertion par l'activité
économique, rêve ou réalité ?
Quelle définition donner
de l'insertion par l'activité
économique ?
L'insertion par l'activité économique fait
référence à des structures ou à des dispositifs proposant de faciliter l'insertion
sociale et professionnelle de personnes
en difficulté par l'accès à une situation de
travail rémunérée.
3. C'est la personne dans sa globalité qui
est prise en compte : logement, santé,
formation sont traités de manière coordonnée à l'issu d'un bilan. L'insertion par
l'économique est basée sur la qualité de
l'accompagnement social au long d'un
parcours d'insertion individualisé.
Quelle différence y a t-il entre
une entreprise classique
et une entreprise d'insertion ?
L'entreprise d'insertion est une entreprise à part entière, identique dans sa
conception et sa gestion à une entreprise
classique. Elle est soumise aux mêmes
règles, aux mêmes contraintes. Mais en
plus, elle s'engage à salarier et accompagner les personnes qui relèvent de ce
dispositif, afin de les orienter enfin vers
un emploi durable.
Pensez-vous que ce type de
mesure a un réel impact sur
l'emploi ?
Certainement, l'impact est réel. Les ateliers et les chantiers ont un rôle socioéconomique loin d'être négligeable, si
ces structures venaient à disparaître un
grand nombre de personnes se retrouveraient complètement isolées.
Qu'on le veuille ou non, notre société,
encore aujourd'hui, est organisée autour
de la valeur du travail. Même si avoir un
emploi ne garantit pas une insertion
sociale, c'est quand même un sésame
non négligeable.
Néanmoins, les activités d'insertion et en
particulier les entreprises d'insertion
pourraient connaître un développement
beaucoup plus important si elles étaient
mieux soutenues.
1. L'insertion par l'activité économique
doit être considérée comme un "sas"
entre l'exclusion et le monde économique
pour ceux qui ont besoin de passer par
des structures intermédiaires.
Aujourd'hui plusieurs types de structures
se sont développées dans ce domaine
Chantier Ecole ou Chantier d'Insertion
Structure : association ou structure gérée par collectivité en régie
Objectif : mise en situation de travail de personnes de faible niveau
Statut du travailleur : CES - CEC (et nouveau contrat à partir de 2005)
En effet, le travail est devenu plus indirect, plus concentré autour des tâches de gestion techniques ou économiques.
Structure : association ou structure gérée par collectivité en régie
Objectif : accompagnement de personnes très désocialisées
Statut du travailleur : allocataire de RMI, AAH
L'objectif de qualité ne peut résulter que de la motivation
des salariés. C'est un nouveau modèle de travail fondé
sur la compétence, l'implication personnelle plus forte
des travailleurs.
Structure : groupement d'employeurs (art. L127-1 du Code du Travail)
Objectif : qualifier et embaucher des demandeurs d'emploi
Statut du travailleur : contrat de qualification ou CIE en majorité
Groupement d'Employeurs pour l'Insertion
et la Qualification (GEIQ)
C.A.V.A. et Atelier de CHRS
Structure : dépend des CHRS
Objectif : accompagnement des personnes très désocialisées
Statut du travailleur : particulier
Cf. décret CHRS
Association intermédiaire (AI)
Structure : association loi 1901
Objectif : mise à la disposition à titre onéreux de personnes
Statut du travailleur : salarié CDD
Entreprise d'Intérim d'Insertion (EII)
Structure : association loi 1901 - SA - SARL - Coopérative (identique à
entreprise de travail temporaire)
Statut du travailleur : idem travail temporaire
Les Régies de quartier
Pour permettre le développement des entreprises d'insertion et donc la création d'emplois vers ces populations
fragiles, il faudrait une volonté affirmée de réserver certains marchés publics, pour ce type de structure. Le code
des marchés publics le permet.
Mais cela nécessite bien sûr des débats et des concertations
avec tous les acteurs concernés.
Maraîchage bio à Cahéran-Guillac
N° 6 AMISEP
… Enrobage de pièces au téflon
Atelier d'insertion
N'oublions pas que la France a eu pendant longtemps
recours à une main d'œuvre peu qualifiée. C'est cette
dernière qui a été particulièrement visée par les restructurations industrielles.
2. L'insertion par l'activité économique
s'adresse aux publics les plus en difficulté,
définis en fonction de leur âge, de leur situation sociale, de leur état de santé ou de leur
situation professionnelle. Il peut s'agir de
jeunes sans qualification, de chômeurs de
longue durée, de jeunes, de mères isolées …
MAI 2005
De quelle manière ?
Tous ces dispositifs d'insertion ont été créés car on s'est
rendu compte qu'une tranche relativement importante de
la population ne pouvait plus accéder directement à l'emploi pour des raisons de qualification mais aussi de capacité d'adaptation à l'emploi.
Le travail se déplace vers l'appel à des facultés de raisonnement, de gestion de l'imprévisible et de l'inattendu
et l'accès à l'emploi devient plus dur pour une certaine
catégorie de population. (chaque année, 80 000 jeunes
quittent l'école sans diplôme).
Quels objectifs sont visés ?
Trois objectifs principaux balisent le
champ de l'I.A.E :
2
Au CAT de la Gacilly : conditionnement de packagings…
en bref…
L'Insertion par l'Activité
Economique est au goût du jour.
Pour éclairer cette question,
écoutons les précisions de
Jean-Claude Thimeur
Directeur général de l'AMISEP
Structure : association loi 1901
Objectif : animation et gestion de l'environnement local
Statut du travailleur : salarié
Les habitants sont associés.
Entreprise d'Insertion (EI)
Structure : association loi 1901 - SA - SARL - SCOP
Objectif : sas vers l'emploi
Statut du travailleur : salarié CDD (24 mois maxi)
AMISEP N°6 MAI 2005
3
“
Au pays de Ploërmel des chantiers
valorisent hommes et patrimoine
nouveau virage, celui de la restauration
du patrimoine bâti. Avec cette double
compétence, l’action s’est enrichie d’un
nouveau support d’où le nom de
Chantiers Nature et Patrimoine.
Qui vient travailler aux chantiers ?
Comme le confirme les témoignages des
salariés, nous travaillons avec des C.E.S.
qui ont besoin d’une période assez longue
(6-8 mois) pour retrouver un rythme de
travail nécessaire pour concrétiser un projet professionnel (formation, emploi).
Patrick
Guillemaud
responsable
des chantiers Comment fonctionnent
nous présente les chantiers ?
cette activité. Comme les CES ne travaillent que 20
Les chantiers ont-ils évolué
depuis le début ?
Oui, durant les dix premières années
nous étions spécialisés dans les chantiers Nature : nettoyage de rivières pour
des fédérations de pêche ou travaux
forestiers pour l’ONF (Office National des
Forêts) ou un syndicat forestier (CRPF) et
surtout chantiers pour les communes.
Depuis 2003, le Chantier Nature a pris un
“
heures par semaine, nous associons
deux équipes de 5-6 personnes qui travaillent 3 jours une semaine et 2 jours la
semaine suivante. Nous constituons nos
équipes en fonction du circuit du véhicule qui fait la tournée pour amener les
gens au chantier.
Assurez-vous un accompagnement
des personnes ?
Oui. En fonction des difficultés et des
demandes des personnes, nous les
orientons vers les services sociaux. Nous
" Je suis sur les chantiers depuis un an.
Après une formation de BEP CAP Vente,
sans motivation, j’ai traîné durant 4 ans de
petits boulots en petits boulots.
Conseillé par l’ANPE et mon médecin j’ai
choisi de venir comme CES au chantier de
Restauration du Patrimoine car j’aime le
travail manuel.
Grâce au chantier aujourd’hui j’ai acquis
un rythme de travail et j’ai découvert la joie
de réaliser de belles choses en équipe.
Je serai fier de montrer à mes enfants ce
que j’ai réalisé sur les chantiers comme ici le lavoir de Saint-Malo-deBeignon ou le colombarium de Josselin. C’est valorisant de réaliser
quelque chose de beau et qui reste après soi. Aujourd’hui, je suis motivé
et prêt à me lancer dans la restauration de bâtiments."
Vincent 24 ans
4
MAI 2005
N° 6 AMISEP
sommes le relais avec les différents partenaires. Il nous faut parfois également
répondre à des urgences. Sur le plan professionnel, nous organisons un comité de
suivi tous les deux mois avec le bénéficiaire, le référent professionnel et le responsable du chantier pour faire le point et
fixer de nouveaux objectifs afin de
concrétiser un projet professionnel.
A titre d’exemple cette personne qui faisant partie des gens du voyage et qui
voulait se sédentariser a profité de cette
période sur le chantier pour participer en
plus aux ateliers de lutte contre l’illettrisme
de l’AMISEP. Après 9 mois il a trouvé un
emploi de maçon.
Quels sont les effets bénéfiques
du chantier ?
Bien sûr, il y a le fait de participer à la
sauvegarde et la valorisation du patrimoine.
Mais surtout, ces chantiers permettent de
remettre des gens debout c’est cela qui
me motive et me fait oublier tout le temps
que je passe en démarches administratives. J’ai été content par exemple de voir
un travailleur du chantier passer son code
et son permis et, muni d’un CAP
Maçonnerie passé à l’AFPA, de trouver un
emploi de maçon.
"Moi j’apprécie la variété
du travail des chantiers
Nature et Patrimoine".
Simon (anglais) 44 ans
"Après être resté 5 ans
sans rien faire, ici j’ai repris
goût au travail".
Didier 24 ans
Claude Bluteau Moniteur Technique
Saint-Malo-de-Beignon,
Josselin,
création du lavoir
création
du colombarium
restauration de la Promenade
"J’ai demandé à travailler sur le Chantier
Nature et Patrimoine car mon projet est un
lien direct avec le travail de la pierre. Je souhaite faire une formation de tailleur de pierre."
Virginie 25 ans
"Je suis content d’apprendre la maçonnerie et
la restauration dans une bonne ambiance."
Yannick 41 ans, ancien agriculteur
"Après un an d’arrêt maladie, l’Assistante
Sociale m’a conseillé de participer aux chantiers de l’AMISEP. Ça me fait du bien d’être avec
d’autres. J’ai retrouvé le rythme du travail."
Pierrick 26 ans
“
Depuis déjà 13 ans les équipes du
Chantier Nature travaillent au Pays
de Ploërmel. Ils ont participé à la
mise en valeur du site archéologique de Monteneuf et à la préparation de la Voie Verte MauronQuestembert.
" Après mon expérience de 43 ans de maçon, je
suis heureux d’encadrer les stagiaires sur les
chantiers. J’ai toujours aimé le travail bien fait et
j’aime transmettre mon savoir-faire à d’autres. Je
dois faire preuve de beaucoup de patience mais
on avance ensemble. J’ai surtout la satisfaction
de voir les stagiaires s’ouvrir et être motivés et
fiers du travail que l’on réalise ensemble. "
“
TRAVAIL - EMPLOI
Le maire de Josselin
témoigne
"Notre commune, petite citée de caractère, au
patrimoine très riche fait souvent appel à
l’AMISEP pour restaurer des sites et entretenir
des espaces naturels. Nous contribuons ainsi à
l’insertion de personnes en difficulté qui grâce
à un encadrement compétent et disponible,
réalisent des travaux de grande qualité ".
Joseph SEVENO
AMISEP N°6 MAI 2005
5
ÉCOUTE - ORIENTATION
Le SAJADA, nouveau service d’accueil
et de soutien juridique et administratif
pour les demandeurs d’asile.
Depuis décembre 2003,
à la demande de la Préfecture,
l’AMISEP assure sur le plan
départemental l’accueil et
l’accompagnement des demandeurs
d’asile qui sont hors structures.
Sylvie Guirois,
éducatrice spécialisée,
présente ce service.
Le SAJADA accueille les personnes qui
ont fait une demande d’asile à la
Préfecture. Cette dernière oriente les personnes vers notre service qui a pour mission de les accompagner dans toutes
leurs démarches administratives et juridiques liées à la demande d’asile : domiciliation, inscription aux allocations
d’insertion, à la CMU, à la Poste, mais
également le suivi de la procédure avec la
Préfecture et toutes les démarches de la
demande d’asile avec les organismes
Sylvie Guirois
accompagne
un demandeur
d'asile dans
ses démarches
administratives
compétents l’OFPRA (Office Français de
Protection des Refugiés et des Apatrides),
la CRR (Commission des Recours des
Refugiés). Nous les orientons également
vers tous les partenaires et les informons
sur leurs droits et leurs obligations.
Deux travailleurs sociaux et une secrétaire-interprète (russe, anglais) accueillent
les familles ou les personnes isolées qui
sont venues demander protection à l’Etat
français en raison des persécutions
subies dans leur pays.
Un parcours du combattant
A leur arrivée au SAJADA, les personnes
sont souvent dans un état de fatigue
extrême tant physique que moral. Elles
ont parfois effectué plusieurs jours de
voyage, souvent dans des conditions très
De gauche à droite,
au SAJADA :
Maëla
assistante sociale,
Nicolaï,
demandeur d'asile,
Sylvie,
éducatrice spécialisée,
Ludmila,
secrétaire, interprète,
traductrice.
6
MAI 2005
N° 6 AMISEP
difficiles ou bien elles vivent à la rue
depuis un moment. Elles arrivent dans
un contexte social et politique difficile.
Les places d’accueil prévues par l’Etat
français ne suffisent pas pour héberger
toutes les personnes. La priorité à Vannes
est donnée aux familles avec enfant de
moins de 3 ans et les femmes enceintes
de plus de 6 mois. Les personnes isolées
et les couples se retrouvent donc dans
des situations très difficiles, souvent sans
abri pour dormir ( sauf en période de
grand froid ) Les demandeurs d’asile qui
arrivent ne sont pas prêt à recevoir ce
choc. Ils ont dû fuir leur pays pour protéger leur vie et se retrouvent pour
quelques-uns à vivre dans des conditions difficiles.
Une course contre la montre
Les délais pour faire une demande d’asile sont très courts. Pour être recevable,
les dossiers doivent arriver à l’OFPRA
dans une période de 21 jours, à partir de
la délivrance d’une APS ( Autorisation
Provisoire de Séjour ) par la Préfecture.
C’est souvent une véritable course contre
la montre pour terminer le dossier car
nous devons aider les personnes à mettre
en forme leur histoire, à la traduire en
français. Revenir sur des faits souvent
très douloureux n’est pas une démarche
facile, il est essentiel de prendre le temps
de parler, d’affiner les réponses.
Accueillir, écouter, accompagner
Notre rôle ne se limite pas qu’à l’accompagnement administratif, le SAJADA est
aussi un lieu d’accueil et d’écoute ou
chacun peut venir échanger sur les difficultés de sa situation, boire un café
chaud après une nuit passée à la rue ou
simplement venir dire bonjour. Face à la
complexité et à la longueur de la procédure de demande d’asile, notre service
est un point de repère essentiel pour les
personnes, qui en attendant une place en
CADA , ont la possibilité d’être accompagnées, informées, soutenues dans leur
démarche.
“
Témoignage de Nicolaï,
de nationalité moldave,
il parle bien le français.
Dans son pays, il exerçait
dans le milieu médical
et universitaire.
Je suis arrivé à Vannes en septembre
2004, après un parcours de plusieurs
semaines en France, j’étais dans une
situation désespérée, sans aucun soutien financier, sans domicile fixe pour
dormir. Au SAJADA, j’ai été accueilli
avec gentillesse et toujours avec le sourire, c’est important pour le soutien
moral. J’ai été orienté vers les structures
d’hébergement, les aides alimentaires
et vestimentaires. À toutes les
étapes, les travailleurs sociaux m’ont
donné les informations nécessaires sur
le droit d’asile, mais également une aide
pour les démarches de santé, les
“
papiers, l’aide financière. Tout a été fait
sans délai et j’ai pu obtenir le minimum
pour l’existence en tant que demandeur
d’asile. Nous avons travaillé ensemble le
dossier OFPRA pour reconstruire les
faits et les exprimer avec clarté et précision. Sans assistance cela n’aurait pas
été possible, même pour moi qui parle
français. Je voudrais remercier de tout
mon cœur les professionnels qui m’ont
redonné l’espoir de vivre. Je souhaiterais que les structures d’accueil aient
plus de possibilité d’aider les demandeurs d’asile qui sont seuls.
Témoignage de Mariam, elle vient
d’Arménie, elle était ingénieur chimiste,
elle est accompagnée de son fils de 11 ans, son
mari l’a rejointe quelques semaines plus tard.
Arrivée seule avec son fils à Vannes, la
Préfecture de Nantes vient de lui refuser
une demande d’accueil, elle est épuisée
et souffrante.
"Je ne croyais plus que nous serions
acceptés et à ma grande surprise la
Préfecture accepte notre demande et
nous oriente vers le SAJADA où nous
avons été accueillis avec chaleur. Je
n’allais pas bien du tout, j’avais la grippe,
après avoir discuté un peu, nous avons
repris un rendez-vous pour le lendemain.
Ensuite les travailleurs sociaux nous ont
expliqué nos droits et nos obligations.
Nous avons fait ensemble les dossiers
pour bénéficier d’une aide financière.
Mais ce qui est important aussi c’est le
soutien moral que nous avons eu, nous
étions toujours accueillis avec le sourire
et une grande attention. Nous étions
toujours écoutés et aidés. J’ai entendu
parler que dans d’autres villes cela se
passe différemment, car les demandeurs
d’asile doivent se débrouiller tout seul. Je
pense qu’être accompagnée dans ces
démarches par des personnes compétentes et amicales est une vraie chance
pour moi et la bonne marche de mon
dossier de demande d’asile. Je remercie
les personnes qui m’ont accompagnée".
AMISEP N°6 MAI 2005
7
ÉDUCATION - FORMATION
L’IME d’Auray :
une petite structure
Lieu d’apprentissages
pour 13 jeunes
Depuis maintenant 4 ans,
une antenne
de l’IEFPA Ange Guépin
de Pontivy a été ouverte à Auray
au 19 rue de kériolet.
Elle accueille durant la journée
des jeunes (filles/garçons)
âgés en moyenne de 17-18 ans.
Gérard Le Bourvellec :
Vous êtes Directeur
de l’IEFPA Ange Guépin
depuis début Janvier,
pourquoi cette antenne à Auray ?
Le manque de structure IME (Institut
Médico Educatif) dans le bassin d’Auray
obligeait des jeunes à être internes à
Pontivy. Ce lieu de proximité leur permet
de rentrer chez eux tous les soirs, ce qui
les coupe moins de leur milieu de vie et
en particulier de leur famille.
Nelly Fourquet,
vous êtes éducatrice–spécialisée,
dites-nous
comment est organisée
la vie quotidienne des jeunes
dans la structure ?
Le fonctionnement de l’institution permet
un système d’alternance pour les jeunes.
La vie s’organise par semaine dont une
en rythme scolaire et l’autre en vie d’ateliers. Pour permettre une meilleure qualité
du suivi personnel en atelier les groupes
sont constitués de 3 voire 4 jeunes maxi-
8
MAI 2005
N° 6 AMISEP
Une partie des jeunes de l'IME d'Auray devant leurs travaux artistiques sur le pain.
mum. L’un est suivi en atelier restauration
collectivité, (ils assurent entre autre la
préparation journalière des repas du midi)
et l’autre travaille en atelier bois.
Ils poursuivent également différentes
activités éducatives et sportives.
Certains jeunes profitent aussi de suivis
d’orthophonies et de soutiens psychothérapeutiques.
Quelle est votre rôle à vous Nelly ?
L’axe principal de mon travail à travers les
différents suivis éducatifs que je propose
aux jeunes est de les amener à se situer
afin qu’ils puissent émettre des
demandes et des choix. Les moyens que
j’ai mis en œuvre pour y parvenir sont des
suivis individuels à raison d’une rencontre par quinzaine, des ateliers éducatifs dont un, par exemple, sur la vie pratique et l’autre sur un travail thématique
qui sera exposé. C’est aussi l’application
Michel Montagner,
en tant qu’éducateur
technique
de l’atelier bois,
présentez-nous
vos objectifs
et vos méthodes.
J’essaie de faire chaque jeune
s’exprimer par des réalisations
de créations d’objets comme
des lampes ou des bougeoirs et
cadre. Je prends en compte le
devenir du jeune. Ainsi je vais
plus loin au plan technique
pour ceux qui veulent devenir
menuisiers. Au bout d’un
moment le jeune suit un stage
pratique chez un artisan pour
découvrir les conditions réelles
du travail.
Pour d’autres je vise plus le
type de travail réalisé en CAT.
Je les prépare au travail méthodique et à l’adaptation à de
nouvelles tâches, d’où des réalisations en petites séries.
Soucieux de leur permettre de
développer des capacités professionnelles j’essaie de concilier les idées personnelles de
chaque jeune et les exigences
du travail d’équipe.
Mon collègue François Crenn,
quant à lui anime l’atelier
Restauration Collectivité.
Eric Léger, vous êtes
enseignant avec votre collègue Lydie Jiquel que
faites vous avec les
jeunes ?
Nos objectifs restent modestes.
Nous visons à l’acquisition
d’apprentissages fondamentaux de niveau école primaire.
Nous accompagnons chacun à
son rythme et selon son niveau
pour l’aider à acquérir les compétences de base en français et
en maths qui les aident à se
débrouiller concrètement dans
leur vie quotidienne : compter
leurs dépenses, lire une recette… ; et également dans leurs
tâches professionnelles : maîtriser les quantités.
Au sein de la classe, ils élaborent un journal nommé le JDJ
(Journal des Jeunes) et vont
aussi régulièrement à la médiathèque.
Propos recueillis
par Claude Launay
et le suivi de réunions de groupe à raison
d’une fois par semaine.
J’accompagne le jeune dans sa vie institutionnelle et je tente de le préparer au
mieux à sa vie future, en lien avec son
environnement social et familial.
Pour cela je suis en contact régulier avec
sa famille.
Je suis amenée également à mettre en
place différentes sorties et visites
diverses (spectacles, théâtres: les dernières furent par exemple la porte ouverte
au CFA de Vannes, une sortie au "Grand
Squat" (exposition d’inventions diverses)
où les jeunes ont pu faire la rencontre
avec de jeunes créateurs. Prochainement
j’envisage de leur faire découvrir un CAT).
Avec mes collègues éducateurs techniques, je mets en place et assure le suivi
des stages fréquents des jeunes.
Séquences de vie à l'IME Ange Guépin d'Auray
AMISEP N°6 MAI 2005
9
ÉDUCATION - FORMAT I O N
Les actions
de l'AMISEP ?
La médiation en illettrisme
Les personnes illettrées ont des difficultés à exprimer une demande de formation, certaines pensent qu’il est trop tard,
d’autres sont persuadées qu’elles ne sont
pas capables d’apprendre, d’autres
encore pensent qu’elles sont les seules à
être dans cette situation. Les raisons sont
souvent d’ordre psychologique (honte,
absence d’estime de soi, dévalorisation),
conséquence des jugements portés par
l’environnement familial, scolaire, social,
professionnel…
Les écouter, leur dire qu’il est possible
d’apprendre à tout âge, leur dire qu’elles
ne sont pas les seules à avoir des difficultés
à remplir des papiers, à comprendre ce
que les autres disent, à ne pas savoir ( ou
ne pas bien pas savoir) lire, écrire, compter,
leur dire qu’il existe des lieux et des
moyens pour pouvoir apprendre, c’est le
but de cette médiation.
Les acteurs de cette médiation sont souvent
les travailleurs sociaux, les militants d’associations et quelquefois l’environnement
immédiat de ces personnes.
La médiation a valeur d’étape ; elles se fait
à travers des acteurs qui établissent des
10
MAI 2005
N° 6 AMISEP
Illustration : Patrice Chappet,
travailleur social à l'Amisep
liens, qui écoutent et qui proposent. À
travers la relation, elle a pour but d’inciter
des personnes à oser entreprendre une
formation .
Cette médiation ouvre à la communication entre deux mondes qui se côtoient et
qui s’ignorent : le monde des "lettrés" et
le monde des "illettrés".
Le terme de "lettré" est employé par
extension, non seulement aux personnes
qui sont instruites mais à toutes celles qui
maîtrisent la lecture ; ceci pour souligner
la cassure que provoque l’illettrisme
entre le monde des "lettrés" et celui des
"illettrés".
Geneviève Le Scoarnec
Directrice du Centre de Formation de l'AMISEP
Des formations à la médiation
Depuis 1996, l’atelier des savoirs fondamentaux de VANNES propose et organise,
chaque année, des formations à la médiation en illettrisme avec l’appui de financements de la DDASS, du Conseil général et
du Fond Social Européen.
160 personnes environ en ont déjà bénéficié, des professionnels de tous horizons :
AS, éducateurs spécialisés, infirmiers,
conseillers d’orientation Missions Locales,
ANPE, secrétaires de Centres Médicosociaux, bibliothécaires, TISF …mais aussi,
des bénévoles de St Vincent de Paul, du
Secours Catholiques, des restos du cœur…
et aussi, des élus, secrétaires de mairie…
Ces formations durent 3 jours. Elles ont
pour objectif de :
- mieux comprendre le phénomène de
l’illettrisme,
- Repérer les personnes illettrées
- Faciliter et accompagner une demande
de formation d’une personne illettrée.
Elles sont animées par une professionnelle
de l’ASF. Elles sont riches en rencontres,
échanges, réflexions sur les pratiques, les
valeurs qui fondent l’engagement de chacun.
A l’issu de la formation, les participants
deviennent, pour la plupart, des médiateurs
actifs, participant auprès de l’ASF, au réseau
de repérage et d’accompagnement des
personnes en situation d’illettrisme.
infos
s’adresser :
au CENTRE DE FORMATION AMISEP
11 bis bd de la paix - VANNES
Contact : Ghislaine BILLARD
Tél. : 02 97 42 66 79
ZOOM
Pour permettre aux personnes
illettrées de faire le premier pas
vers les apprentissages de base,
une médiation est souvent
nécessaire pour surmonter leur
handicap.
Notre Association Morbihannaise
d’Insertion Sociale et Professionnelle a été créée en 1998.
Elle résulte alors de la fusion de trois Associations morbihannaises :
"La Providence" créée à Pontivy, en 1978 (Président : M. Jean-Michel LE ROUX)
"Accueil Amitié" créée à Vannes, en 1978 (Président : M. Joseph MALIDIN)
"Terre d’accueil" créée à Campénéac, en 1988 (Président : M. Yves LE GAL)
En 2003, fusionne également l’association du CAT de la Gacilly, créée en 1964,
"L’Association Départementale pour la Réadaptation Sociale et Professionnelle
par le Travail Protégé"(Présidente : Mme Françoise de CASLOU).
Notre mission spécifique
dans nos actions de solidarité
ACCUEILLIR
ET ACCOMPAGNER
De nombreuses personnes dans notre société connaissent en effet :
la précarité, la pauvreté, la solitude, la violence,
l’illettrisme, le handicap, le chômage…
ACTEURS DANS NOTRE SOCIÉTÉ ET FORCE DE PROPOSITIONS
Nous nous engageons à témoigner
auprès de nos concitoyens de leurs situations.
Nous nous engageons à proposer des orientations
aux autres acteurs politiques, économiques et sociaux.
AMISEP N°6 MAI 2005
11
LES ACTIONS DE L’AMISEP
•
Accueil immédiat
•
Aide administrative
et juridique
•
Évaluation
•
C.A.E.O. Centre d’Accueil
d’Ecoute et d’Orientation
à Pontivy et Vannes
•
S.A.J.A.D.A. Service
d’Accueil Juridique
et Administratif des
Demandeurs d’Asile
à Vannes
ÉDUCATION - FORMATION
• L'IEFPA Ange Guépin
Apprentissage
à Pontivy et Auray
des savoirs
fondamentaux
• Le Centre de Formation à
Vannes, Pontivy, Auray et
Enseignement
Ploërmel
spécialisé
• Le centre d'accueil l’Hermine
Apprentissage du
CADA à Pontivy, Vannes,
français aux étrangers
Locminé et Baud
et alphabétisation
• Le centre Les Menhirs
Remise à niveau
Formation professionnelle
•
•
•
•
ZOOM
•
12
MAI 2005
LOGEMENT - HÉBERGEMENT
•
•
•
Hébergement
d’urgence
• Ti-Liamm
Hébergement
longue durée
• Le
• L’Alizé
TRAVAIL - EMPLOI
CHRS à Vannes
•
CHRS à Ploërmel
Relais CHRS à Pontivy
•
• Le
centre d'accueil l’Hermine
CADA à Pontivy, Vannes,
Locminé et Baud
Accès
au logement
•
• Le
centre Les Menhirs
Foyer d'Hébergement de
La Roche-Piquée à la Gacilly
Diagnostic
évaluation
•
IEFPA Ange Guépin
à Pontivy et Auray
•
Suivi médical
•
•
Psychothérapie
Le centre Les Menhirs
Le CAT et le Foyer
d'Hébergement à La Gacilly
•
Orthophonie
•
Ti-Liamm à Vannes
•
Psychomotricité
•
L’Alizé à Ploërmel
•
Le Relais à Pontivy
N° 6 AMISEP
Accès et maintien
à l’emploi
Insertion
par l’activité
économique
• Le
CAT Les Menhirs à La Gacilly
• Le
Centre de Formation à Vannes,
Pontivy, Auray et Ploërmel
• Les
ateliers d’insertion à Vannes,
Ploërmel et Pontivy
• Les
chantiers d’insertion à
Ploërmel, Belle-Ile et Vannes
• Les
chantiers nature et patrimoine
à Ploërmel
CULTURE - SOLIDARITÉ
SOIN - THÉRAPEUTIQUE
•
Orientation
professionnelle
•
Aide alimentaire
•
Activités sportives
•
Activités
d’expression
• La
distribution alimentaire
au Pays de Vannes
• L'atelier
d’insertion Effets Mères
à Vannes
• L'Association
Sportive
An Erminig à Pontivy
•
Manifestations
culturelles
• Le
•
Coopération
internationale
• Le
Service Art et Culture à Pontivy
• Les
cycles de conférences
jumelage avec le Mali
AMISEP N°6 MAI 2005
ZOOM
ÉCOUTE - ORIENTATION
13
nouveau directeur de l'IEFPA
Ange Guépin à P0ntivy
Suite au départ en préretraite
de Marie-Claire le Brazidec
Gérard Le Bourvellec a pris ses fonctions
de Directeur de L’IEFPA Ange Guépin,
le 2 janvier 2005.
Il est titulaire d’un DESS
et d’un DEA de psychologie
Au long de sa carrière il a exercé les fonctions :
d’Educateur spécialisé, de Directeur,
et d'Enseignant en Faculté de Psychologie
en milieu Hospitalier notamment.
Pour recevoir chaque semaine
un panier de légumes biologiques,
Dépôts : Cahéran, Ploërmel,
Pontivy, Vannes
Contactez le
02 97 74 32 03
au Centre Les Menhirs à la Gacilly
Convivialité
au moment des discours
de Monsieur de KERSABIEC,
Conseiller Général,
3e Vice-Président et
Rapporteur du Budget,
de Monsieur BRASSART,
Directeur Départemental
du Travail, de l’Emploi et
de la Formation Professionnelle
et de Monsieur LE ROUX,
Président de l’AMISEP.
14
MAI 2005
SI vous voulez adhérer
à l'AMISEP
ou si vous voulez
nous rejoindre
comme bénévole,
Contact :
Direction générale
de l'AMISEP
Kérimaux - Avenue Parmentier
56300 Pontivy
Tél 02 97 25 94 00
N° 6 AMISEP
En Morbihan, l'immobilier flambe,
les plus modestes
sans logement !
adhérez
aux Jardins
de Cahéran
Echos de l'opération
Portes ouvertes
Le 18 juin 2004, de nombreux visiteurs, accueillis par les Travailleurs du CAT, le
Personnel du Centre et les Administrateurs de l’AMISEP ont découvert les activités en
Ateliers et la vie au Foyer d’Hébergement.
Un film émouvant de Daniel ROUYRE " un tremplin pour l’autonomie " complétait cette
visite en témoignant de tous les aspects de la vie des personnes qui travaillent au CAT.
Cet après-midi, tous les membres du CAT ont pris conscience qu’ils faisaient bien partie de la grande famille qu’est l’AMISEP.
LOGEMENT - HÉBERGEMENT
La recherche de logement des personnes défavorisées est un sujet de
quête mais aussi de rejet. Les causes sont multiples, l’insuffisance de
logements, le prix du marché, la frilosité, la défiance des bailleurs publics
ou privés à héberger des personnes en difficultés économique et sociale.
L
e Morbihan est un secteur où
l’immobilier flambe. L’accès
au logement devient difficile
voire impossible pour une
catégorie de personnes aux revenus
modestes, qui doivent de plus en plus
s’éloigner du littoral ou des villes importantes ; que ce soit à Vannes, à Pontivy, à
Ploërmel, à Auray.
Les loyers sont devenus trop onéreux
pour les personnes que l’Association
accueille dans ses différents établissements.
Quelles sont les réponses que nous pouvons apporter aux personnes hébergées
en CHRS en matière de logement ?
Cette question mérite que l’on se penche
un peu sur les causes de cette situation
ainsi que sur le rôle d’interpellation que
pourrait revêtir l’Association.
L’insuffisance de logement est réelle malgré des efforts importants de construction. Les retards accumulés engendrent
une tension du marché de l’immobilier
qui ne profite pas aux plus modestes.
Envolée des prix
Les prix s’envolent, a tel point que les
agences immobilières ne contrôlent plus
le marché.
Les dispositifs d’aides sont insuffisants.
Le traitement par filière, implicite dans la
loi Besson, répond à la segmentation des
publics, tantôt identifiés, comme en
situation "d’urgence", tantôt à "faibles
ressources".
À chaque situation correspond un type
d’offre d’habitat, alors que la situation
des personnes n’est pas aussi linéaire.
Cette hyper technicité de l’habitat social
complexifie l’accès au logement.
Michel Le Barz
Directeur général adjoint de l'AMISEP,
chargé de l'hébergement et de l'insertion
Défiance des bailleurs
Chaque jour, chaque travailleur social
vérifie la défiance voire le refus des
bailleurs d’accorder un logement à des
personnes suivies.
Les raisons évoquées, lorsqu’elles existent, sont empreintes d’une méfiance visà-vis des personnes par les propriétaires.
Réticences politiques
et culturelles
De plus, cet état est confirmé par des réticences politiques, voire culturelles, mettant en avant une vision " fantasmé " du
droit absolu à la propriété hâtivement
dressé en opposition au droit au logement, alors que rien n’empêche les deux
de cœxister. " Or, comme l’a souligné le
haut comité pour le logement des défavorisés dans ses rapports de 2002 et 2003,
l’absence de droit opposable au logement
affichant clairement les responsabilités
publiques contribue à la perpétuation de
politiques de l’habitat erratiques, tributaires du bon vouloir de chacun des nombreux maillons de la chaîne de décision "
Regrouper les acteurs locaux
L’Association ne devrait-elle pas proposer,
dans le cadre du développement social
local, une méthode d’intervention, afin de
répondre aux problèmes du logement :
favoriser le regroupement des acteurs
locaux permettant la prise en compte des
besoins des personnes défavorisées en
matière de logement.
Illustration : Patrice Chappet, travailleur social à l'Amisep
Gérard Le Bourvellec
Cultivez
la solidarité,
" Il n'y a de place
nulle part pour eux ! "
"On n’a pas encore bien compris en
France le manque cruel de logements
sociaux. Et cela ne concerne pas que
Paris, mais tout le pays.
Que faisons-nous pour y remédier ?
Que fait l’opinion pour inciter les pouvoirs
publics à régler cette question ? "
Xavier Emmanuelli
fondateur du Samu social de Paris
Ouest France 17 avril 2005
Michel Le Barz
AMISEP N°6 MAI 2005
“
ACTUALITÉS AMISEP
15
CULTURE - SOLIDARITÉ
4 hommes sur un bateau…
Depuis plus de trois ans, deux retraités, Bernard Ribaud,
ex-Colonel d’Etat Major à Vannes,Hervé Thépault, ex-PDG dans les
Travaux Publics, pilotent la restauration d’un bateau de l’AMISEP
acheté à Belle-Ile en 2000.
eux autres retraités, Claude Moinon,
ex-Ingénieur dans le pétrole,
Maurice Le Bonder, ancien du service
entretien de chez Michelin, se joignent
ensuite à eux le mardi après-midi à
Kercourse.
D
découvrir les joies de la navigation à des
personnes accompagnées par l’AMISEP.
Ils se souviennent encore du regard
radieux de cet homme qui naviguait pour
la première fois : la joie d’un gamin qui
découvre le monde !
De mauvaises surprises
en mauvaises surprises
Lancés dans l’aventure par Michel LE
BARTZ, nos 4 retraités croisent leurs
compétences pour mener à bien la tâche.
Ils vont de mauvaises surprises en mauvaises surprises. Au fait, quelle pièce n’a
pas été changée ?!...
Tout allait bien et les croisières d’un jour
faisaient des heureux. Mais les chefs,
soucieux de la sécurité des passagers,
jugent les moteurs faibles et décident de
les changer…
Bravo au passage à Hervé CORFA, de
l’Atelier de Kercourse, pour son travail
d’ébéniste efficace digne d’un vrai pro.
Saluons également, les progrès spectaculaires d’Yvon de l’atelier de Kercourse
éclairé par Bernard : " Monsieur électricité de l’équipe ".
Des regards rayonnants
Quelles satisfactions pour nos deux
pilotes agréés, Bernard et Hervé, de faire
Dernière galère
Nos 4 bénévoles remettent ça pour une
nouvelle série de mardis après-midi, en
cale sèche à Conleau. Cette fois c’est la
galère !..
Vivement le jour proche où le bateau
pourra reprendre la mer et réaliser enfin
sa vraie mission de "SKOAZELL", c’est-àdire "d'AIDE" pour la plus grande satisfaction de l’équipe qui a réalisé un travail
digne d’Hercule, comme en témoignent
des photos qui illustrent l’article."
De gauche à droite
Les bénévoles porteurs
du projet :
Hervé, Bernard et Maurice,
manque Claude.
Trois années
de restauration du bateau
par les bénévoles
et l'équipe de l'atelier d'insertion
de Kercourse-Séné.
16
MAI 2005
N° 6 AMISEP
Bénévoles, ils restaurent le "skoazell"
DOSSIER
CULTURE - SOLIDARITÉ
Nouvelle dynamique du pôle culture
La démarche
artistique
source
d'épanouissement
"une fenêtre ouverte
au cœur de l'humain"
Dans un souci
de dynamiser
le Pôle Culture,
Marie-Claire
Le Brazidec
a été nommée
Responsable de
ce pôle à l'AMISEP
en janvier 2005.
Marion
Guyot
bergement), à l'IEFPA Ange Guépin, dans
les 3 ateliers multi-activités : Acces,
Cahéran et Kercourse ainsi qu'au cours
d'actions du Centre de Formation à
Vannes. En fait, je coordonne toute une
équipe déjà existante sur le terrain.
Et vos projets ?
- Participation du CAT Foyer Hébergement de la Gacilly au Festival HandiStar de Carentoir début juillet 2005. Un
groupe de l'IEFPA sera également présent.
Avez-vous fait un bilan des
activités de l'AMISEP dans ce
domaine?
Oui, nous nous sommes réunis à Pontivy
Quelle est votre mission ?
Je peux la résumer de la manière suivante :
le 7 septembre 2004.
- Animer et coordonner les
Le numéro 1 de notre
multiples activités à caracpetit journal "Art et
" Nous valorisons
tère culturel afin de favoriCulture" condense la
la culture
ser les échanges, les parmoisson des réalisacomme moyen
tenariats et les formations
tions sur 22 pages.
d'épanouissement J'ai été surprise par la
ayant toujours le souci de
des personnes que richesse des activités :
permettre au public le plus
large d'en bénéficier.
nous accompasorties
culturelles,
- Organiser des évènevoyages, travail de l'argnons".
ments et manifestations
gile, mosaïque, théâtre,
Charte associative
culturelles pouvant viser
chant, peinture, gravude l'AMISEP
tout public (colloques,
re, journal, radio, BD…
expositions, interventions
d'artistes, spectacles de rue, concerts Quelles réalisations à votre
conférences,…).
actif ?
Bref, favoriser l'accès à une culture En étroite collaboration avec Jean Luc
populaire.
Neillo a été organisé la première soirée
conférence-concert du 13 janvier à
Vous lancez-vous seule dans
Pontivy.
cette aventure ?
Monsieur André Pochon a passionné,
Non, bien sûr. Je peux compter sur les durant plus de 2 heures, son auditoire sur
administrateurs qui s'impliquent dans ce l'Agriculture Durable.
domaine : Michel Olivier, Jean-Luc Neillo La soirée s'est prolongée en musique
et Marie-Pierre Soula.
avec le concert de qualité du Groupe
De plus, nous nous appuyons sur l'expé- Magic Swing.
rience de professionnels agissant déjà La presse s'est fait l'écho de cette soirée
sur les divers sites de l'Association : au qui a rassemblé 150 personnes. C'est un
centre les Menhirs (C.A.T. et Foyer d'hé- début, la prochaine fois nous ferons mieux..
J'en profite pour lancer deux invitations :
18
MAI 2005
N° 6 AMISEP
Le 30 septembre 2005
au Palais des Congrès de Pontivy,
Exposition des activités culturelles
et artistiques de l'AMISEP
avec la participation éventuelle d'artistes.
Le 20 octobre 2005
à l'IUT de Vannes
Conférence débat sur le thème
"pauvreté-précarité"
Martin Hirsch,
Président d'Emmaüs France.
animatrice
et encadrante
à l'atelier
multi activités
de CahéranGuillac
A
border le domaine artistique est un vaste champ
d'exploration quand on
veut aller voir ce qui s'y passe sur
le plan de l'individu et du relationnel. Même s'il n'est pas aisé
de comprendre et de parcourir
tous les enjeux, il n'en reste pas
moins une fenêtre ouverte sur un
espace où l'humain est au cœur.
Dans une société en souffrance
de rapports authentiques et
empathiques, l'art est un domaine
où les repères ne sont plus les
mêmes ; la démarche artistique
crée un mouvement d'ouverture
en soi et vers les autres.
Favoriser l'éclosion, l'émergence
de soi, de son potentiel créatif,
c'est se réhabiliter à ses propres
yeux, se découvrir une capacité
à…, c'est aussi se montrer au
travers de ce que l'on a réalisé,
c'est regarder ce que l'autre a
réalisé. C'est créer un lien!
Soirée jazz manouche avec le groupe
Magic Swing
André Pochon
à gauche,
présenté
par Jean-Luc Neillo
de l'AMISEP
Etre bien avec soi-même pour
être bien avec l'autre! je crois
que la création artistique, recèle
en elle-même cette capacité à
faire émerger "l'ex-pression".
Elle peut participer à ces objectifs
d'épanouissement de la personne
elle-même et de la personne
dans la société.
la création d'un album
d'histoires et d'illustrations
une belle aventure
Catherine Le Badézet
éducatrice spécialisée nous livre
son témoignage sur la création de
l'album "les Pondi-pinceaux "
par 7 jeunes d'Ange Guépin
Cette expérience autour de la
création d’un
album alliant
histoires et illustrations, a été
très riche tant
dans le contenu
du travail luimême, que dans
la relation au sein du groupe.
Prendre confiance en soi
La prise en compte de chaque histoire individuelle a permis à chacun de transmettre
ses idées et ses émotions, et de tisser un
lien autour d’un sentiment de confiance,
qui leur a donné envie de continuer et d’aller jusqu’au bout.
Au départ nous ne savions pas réellement
ce qui allait se faire, et bien souvent partir
sur de l’inconnu, de quelque chose de
libre, provoque parfois de l’angoisse.
C’est pourquoi durant ce projet il a fallu
entretenir un sentiment de réussite vis-àvis de celles qui craignaient leurs incompétences, apporter un accompagnement et
une réassurance dans les différentes
étapes d’écriture et de dessin ; car il était
hors de question de réactiver un sentiment
d’échec déjà bien installé chez beaucoup
de jeunes. Mais à aucun moment la motivation n’est tombée, car chacune était liée
vers un but commun, celui de créer l’album.
Pour que ce genre de projet permette
l’émergence d’une certaine créativité, il est
important d’avoir un cadre, une consigne
de départ suffisamment rassurante, encadrante, même si une grande part d’inconnu
véhicule tout au long de l’aventure.
Se concentrer
On constate alors différents effets : l’effet
le plus immédiat a été une amélioration de
la concentration, laquelle entraîne un effet
de centration sur soi : "je me sens bien
quand je dessine, j’aimerais faire ça tout le
temps !" répétait souvent Audrey. Cette
concentration va permettre justement l’expression des capacités de chacun.
Un autre effet se situe sur le plan relationnel dans le cadre d’une réalisation commune, même si chacun avait sa propre histoire,
tous participaient à la construction d’un
projet commun, avec le sentiment d’agir,
d’avoir " à faire " quelque chose ensemble,
et d’avoir à faire et à le montrer. C’est cette
émergence de soi vers l’autre qui donne du
sens à ce que l’on fait et permet surtout la
découverte de soi et l’enrichissement de la
personne.
Faire des choix
Et enfin dans ce genre d’expérience, inventer une histoire, créer des dessins, il y a
une notion de choix, qui malgré le risque
qu’elle présente, engage la jeune et la responsabilise. Cette aventure a justement été
un réel travail à l’autonomie et à la responsabilité individuelle. Après plusieurs années
de pratiques éducatives autour des activités
artistiques, ce genre de projet se révèle être
une sorte de clé, un prétexte pour faire ses
premiers pas. L’important est de proposer,
se mettre à l’écoute, accueillir ce qui se
passe avec confiance et réassurance.
C’est de l’atelier que les pinceaux sont partis vivre leur aventure personnelle à la
découverte de soi et du monde, car l’atelier
demeure justement un espace libre et sans
attaches. Il induit du possible, ouvre des
pistes en tenant compte de l’existant.
Nous, encadrants, avons à faire en sorte
de donner l’élan nécessaire à une tentative
de favoriser les désirs et se mettre en
ouvrage d’une œuvre.
Je souhaite que de cet atelier beaucoup de
pinceaux prennent encore leur envol !
AMISEP N°6 MAI 2005
19
CULTURE - SOLIDARITÉ
Ne pas se mélanger
les pinceaux !
Une fois le scénario écrit, comment
réussir l'illustration?
Jean-Paul David est venu donner de
sages conseils pour "humaniser" les
pinceaux, leur trouver identité, caractère et allure bien précise.
Que de patience pour réaliser ces
vignettes expressives ! On n'y arrive
pas du premier coup !
Chaque jeune ose ainsi dessiner,
redessiner, accepter les critiques,
redessiner encore et toujours…
Malgré le "ras-le-bol" certains jours,
chacune s'accroche, motivée par
l'aboutissement du projet : "un jour,
on aura fini notre B.D et les autres
pourront voir notre travail."
Excellent apprentissage pour prendre
confiance en soi et s'accrocher pour
réussir ensemble un projet. Vive "Les
Pondi-Chéris".
Au pays des enfants de Mam'Goudig
7 jeunes créatrices d'une Bande
Dessinée : "Les Pondi-Chéris"
Oser lancer des jeunes de l'IEFPA
Ange Guépin dans la création
d'une B.D. est pour le moins audacieux ! Cette expérience permet de
concilier l'expression personnelle
et le travail en commun. Une
longue démarche éducative riche
et originale.
Déclic
Catherine Le Badezet, éducatrice spécialisée, qui a suivi une formation de 2 ans
en "Art Thérapie" et qui anime des activités d'expression des jeunes, précise la
genèse du projet.
"C'est la venue à l'IEFPA Ange Guépin de
Jean-Paul David, père de la célèbre
Mam'Goudig qui a été l'élément déclencheur".
Au cours de son témoignage,
Jean Paul raconte la naissance
de Mam'Goudig et précise
que cette création lui a
apporté au plan personnel
et professionnel.
Alors les jeunes lancent :
"Mais pourquoi nous, on
ne ferait pas notre B.D.?"
Échange avec Jean-Paul David,
le père de Mam'Goudig
20
MAI 2005
N° 6 AMISEP
AUDREY
AYSUN
CÉLINE
VANESSA
Souvenirs du voyage à Paris
Scénario
des pinceaux
Sept jeunes se lancent dans la
réalisation d'une B.D. Pour permettre l'expression personnelle de
chacune, en toute liberté, sept
personnages s'incarnent dans
sept pinceaux de l'atelier d'arts
plastiques.
Ainsi Lucas, Pablo, Nini, Bouba,
Jessy, Zipo et Tynain créent leur
histoire. Tous rêvent d'aventures
et de liberté : voir la mer, traverser
le désert, visiter le Futuroscope,
retrouver ses racines en
Turquie… C'est tout un travail
individuel d'écriture qui est nécessaire à cette étape de la B.D.
Pour unifier le scénario, Paris et
plus précisément la Place du
“
Moi j’aime bien dessiner, ça détend.
J’aime bien la B.D. car chacun choisit son histoire.
Au début je voulais aller en Turquie et je croyais
que ça se ferait comme cela.
Mais je me suis rendu compte, en faisant la B.D.
que cela ne serait pas possible.Je n’ai plus envie
d’aller en Turquie malgré que mes parents sont
Turcs mais moi je suis seulement d'origine...
P'TIT NAIN
Ca m’a plu de dessiner et trouver les dialogues.
Ce que je racontais avec le pinceau ça sortait
comme ça et je l’écrivais.
C’était bien d’emmener nos pinceaux à Paris
pour finir l’histoire.
JESSY
Les sept "Pondi-Pinceaux"
Tertre à Montmartre : "Terre de
liberté pour les pinceaux !" est
retenue pour destination commune.
Pour se mettre dans l'ambiance,
bien sûr, pinceaux en mains, nos
sept artistes séjournent 1 semaine
à Paris en juillet 2004.
TÉMOIGNAGES
“
La B.D. ça change les idées. ! Mon père est décédé,
ça m’a plu de le dire.
A Paris on a bien rigolé avec nos pinceaux et on a
pris des photos.
On a visité plein de choses. On était au feu d’artifice
et à la Tour Eiffel.
LUCAS
AMISEP N°6 MAI 2005
21
CULTURE - SOLIDARITÉ
11 travailleurs du CAT de la Gacilly
au carnaval de Dunkerque
sous les feux des caméras
Laurent
Verstaevel
naval, ils veulent, par un documentaire de
50 minutes, ouvrir quelques champs du
possible dans le domaine de l’exclusion.
Pour faciliter le tournage nos Bretons
sont en première ligne dans la "bande ".
Quel honneur !
Mais silence on tourne, place aux images
pour revivre l’aventure du CARNAVAL en
attendant de voir le documentaire.
Dès que vous
évoquez le carnaval
de Dunkerque
aux " Menhirs ",
de larges sourires
éclairent bien des
visages parmi les
Travailleurs du CAT.
Depuis trois ans, à l’initiative
de Laurent Versteavel,
moniteur-éducateur au Foyer
d’Hébergement, originaire du Nord,
un pur dunkerquois, une dizaine de
travailleurs participent pour trois jours
au carnaval de Dunkerque.
Si l’expérience se poursuit
c’est qu’elle est bénéfique.
Nos amis les "zôt’ches"
D’abord l’accueil des "Zôt’ches" qui reçoivent
le groupe est très chaleureux. Dès les premiers instants le courant passe entre Bretons
et "Carnavaleux" Nordistes. Et le séjour se
passe dans un esprit de convivialité bienfaisant pour des personnes qui se sentent souvent "mises à part".
Viens dans la " bande "
Le moment du défilé des "Masquelours" est le
moment fort de la fête. Chacun déguisé à son
goût vibre dans la marée humaine. "La bande "
défile dans la ville au rythme des musiques et
des chansons. Moment inoubliable de fraternité humaine où chacun se sent comme les
autres. Oui que c’est bon de se sentir comme
les autres !
22
Silence, on tourne !
Cette année les "11 Masquelours" volontaires pour vivre le carnaval sont privilégiés
car deux cinéastes (des z’in, des z’in, des
z’indépendants) Gérard et Daniel les
accompagnent ce week-end de début
mars. Grâce à ce qu’ils appellent dans
leur jargon un "regard croisé" sur un
groupe de Travailleurs d’un CAT et le car-
MAI 2005
N° 6 AMISEP
A Dunkerque quand vient le carnaval,
On est tous joyeux comme des cigales,
On se grime, on s’met de la peinture,
On s’en met plein, plein sa figure,
On s’déguise, on s’met des vieux habits,
Et on sort son vieux parapluie,
Avec tout çà, on est paré pour le carnaval,
Et l’boulot, ben on s’en fiche pas mal,
On est heureux on est heureux,
Elle peut dire tout c’qu’elle veut,
Mais dans la Bande on est heureux,
On est heureux on est heureux,
Elle peut dire tout c’qu’elle veut,
Mais nous on est heureux ! ! !
AMISEP N°6 MAI 2005
23

Documents pareils