AMISEP n¡6
Transcription
AMISEP n¡6
M A I 2 0 0 5 N ° 6 AMISEP SIÈGE SOCIAL ET DIRECTION GÉNÉRALE Kérimaux - Avenue Parmentier - 56300 PONTIVY Tél : 02 97 25 94 00 - Fax : 02 97 25 94 01 e-mail : [email protected] ASSOCIATION MORBIHANNAISE D’INSERTION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE LE RELAIS - PONTIVY I.E.F.P.A. ANGE GUÉPIN (IME) - PONTIVY 3 rue du Médecin Général Robic B.P. 69 - 56303 PONTIVY Cedex 1, rue du Médecin Général Robic BP 69 – 56303 PONTIVY Cedex Tél : 02 97 25 47 55 - Fax : 02 97 25 69 64 e-mail : [email protected] Résidence sociale Tél : 02 97 25 87 86 e-mail : [email protected] 19, rue de Kériolet – 56400 AURAY Tél : 02 97 24 40 43 – Fax : 02 97 24 29 68 36 rue du Caire - 56300 Pontivy Tél : 02 97 27 92 38 - Fax : 02 97 27 92 38 CENTRE LES MENHIRS - LA GACILLY Siège et CADA 10 rue du Médecin Général Robic B.P. 69 - 56303 PONTIVY Cedex Tél : 02 97 25 64 12 - Fax : 02 97 25 64 13 e-mail : [email protected] CADA antenne de Vannes 3 Avenue du Pr. Wilson - BP 319 - 56008 VANNES cedex Tél : 02 97 47 86 22 - Fax : 02 97 69 15 98 e-mail : [email protected] SAJADA - Vannes 3 Avenue du Pr. Wilson BP 319 - 56008 VANNES cedex Tél : 02 97 47 86 22– Fax : 02 97 54 54 28 e-mail : [email protected] Fallait-il créer l'AMISEP ? Antenne d'Auray Atelier d'insertion "ACCES" CENTRE D'ACCUEIL L'HERMINE - PONTIVY ÉDITORIAL 20 rue des Menhirs - BP 5 - 56204 LA GACILLY Cedex Tél. : 02 99 08 10 64 - Fax : 02 99 08 13 06 e-mail : [email protected] Foyer d'Hébergement de La Roche Piquée 22 rue des Menhirs - BP 5 - 56204 LA GACILLY Cedex Tél. 02 99 08 10 64 - Fax : 02 99 08 13 06 e-mail : [email protected] Service L'ALIZÉ - PLOËRMEL 1 rue Royale - BP 515 - 56805 PLOERMEL Cedex Tél : 02 97 74 32 03 - Fax : 02 97 74 04 24 e-mail : [email protected] Atelier d'insertion - Chantier maraîchage bio Chantiers nature et patrimoine-Cahéran Cahéran - 56800 GUILLAC Tél : 02 97 73 95 74 – Fax : 02 97 70 61 09 11 bis Boulevard de la paix BP 378 – 56009 VANNES Cedex Tél : 02 97 42 66 79 - Fax : 02 97 42 73 22 e-mail : [email protected] Antenne du Service Formation-Auray 3 Avenue du Pr. Wilson – 56000 VANNES Tél : 02 97 54 07 66 – Fax : 02 97 47 54 83 8 rue Blériot - Centre d’Affaires Atlantis Zone de Toul Garros - 56400 AURAY Tél. 02 97 24 84 58 - Fax : 02 97 24 80 10 Atelier d'insertion de Kercourse-Séné Antenne du Service Formation-Pontivy 4 rue de Kercourse - BP 378 – 56860 SENE Tél : 06 80 37 42 68 Tél : 02 97 42 74 96 (Suivi Social de Proximité) e-mail : [email protected] 1 rue du Médecin Général Robic BP 69 - 56303 PONTIVY Cédex Tél : 02 97 25 81 73 - Fax : 02 97 25 08 58 e-mail : [email protected] Atelier rénovation logements-Vannes Antenne du Service Formation-Ploërmel LE BAC (Bureau d'Accueil des CHRS)-Vannes 21 place de la libération - BP 378 – 56009 VANNES Cédex Tél : 02 97 40 80 82 – Fax : 02 97 40 89 30 Distribution alimentaire-Vannes 14 rue René Roëckel– 56000 VANNES - Tél : 02 97 50 57 50 Chantier d'insertion de Belle-Ile BP 76 - 56360 LE PALAIS - Tél/Fax : 02 97 31 55 86 AMISEP Association Loi 1901 adhérente à Sur les chantiers nature et patrimoine 4 BP 515 - 56805 PLOERMEL Cedex Tél : 02 97 74 23 00 - Fax : 02 97 73 37 99 e-mail : [email protected] "Ensemble pour l'emploi"-Questembert 1 rue Jean Grimaud – 56230 QUESTEMBERT Tél / fax : 02 97 26 07 94 e-mail : [email protected] Des actions de l'AMISEP sont financées par des fonds européens Un nouveau service d’aide aux demandeurs d’asile 6 La vie des jeunes à l’IME “Ange Guérin” d’Auray 8 La médiation dans la lutte contre l’illettrisme 10 ZOOM sur l’AMISEP Nos missions Nos actions Actualités 11 12 14 SOS : manque crucial de logements sociaux 15 4 bénévoles sur un bateau 16 DOSSIER Le pôle culture : une nouvelle dynamique 18 Les “Pondi-Chéris”, album créé par 7 jeunes de l’IME 20 11 travailleurs du CAT filmés au carnaval de Dunkerque 22 SOMMAIRE 28 rue des 2 frères Texier La Houlle - 56000 VANNES Tél : 02 97 40 78 34 CENTRE DE FORMATION - VANNES CREATION Hébergement d'urgence-Vannes 2 CAT Les Menhirs SERVICE TI LIAMM - VANNES 21 Place de la libération - BP 378 – 56009 VANNES Cédex Tél : 02 97 40 69 79 – Fax : 02 97 40 89 30 e-mail : [email protected] L’insertion par l'activité économique Directeur de la publication : Jean-Michel LE ROUX Maquette : Art terre Photos : AMISEP Illustrations: Patrice CHAPPET N° ISSN 1765-1751 Sept ans après la constitution de notre association, il est intéressant de nous poser cette question, et de proposer un premier bilan. Du côté du Conseil d'Administration • Aussitôt après la fusion, le Conseil d'Administration mettait en route les conseils d'animation par site, qui ont permis d'étudier au plus près les besoins d'insertion posés. • L'Assemblée Générale de 1998 approuvait la Charte du bénévolat. • De même, une commission Vie Associative a défini les valeurs que l'AMISEP entend promouvoir. • Un autre groupe de l'association a voulu travailler sur le thème de l'emploi ; deux points en sont ressortis : - la nécessité d'associer plus étroitement les chefs d'entreprise à la vie de l'AMISEP - l'élaboration d'un plan d'action à 5 ans, qui comporte, la création d'entreprises d'insertion : dans le second œuvre du bâtiment, dans la gestion d'un camping… ouverts à des personnes au chômage… Du côté des salariés • Des mutations entre les différents sites de l'AMISEP ont été encouragées pour permettre à ceux qui le souhaitaient de changer d'horizon et de trouver plus de plaisir dans leur travail. • Des formations ont été proposées à ceux qui le souhaitaient pour les aider à être plus opérationnels. • Des "démarches de qualité" ont été entreprises dans les différents sites. • De nombreux échanges s'organisent entre les différents pôles d'activité de l'Association. De façon générale, la dynamique enclenchée par la fusion a été porteuse d'initiatives nouvelles. Joseph Malidin, l’un des fondateurs de l’AMISEP Les appels venus de l'extérieur Alors que depuis quelque dix ans beaucoup d'associations du secteur social ont dû restreindre leurs activités et procéder parfois à des licenciements, l'AMISEP s'est développée : • elle a accueilli en 2002 l'Association du Centre Les Menhirs de La Gacilly, • elle a pris en charge le chantier d'insertion de détenus à Belle-Ile, • elle a créée une antenne de l'IEFPA Ange Guépin à Auray, • elle a répondu à la demande des Pouvoirs Publics en créant des centres d'accueil des demandeurs d'asile, • elle a installé un atelier de maraîchage bio dans le secteur de Ploërmel… L'année de la fusion -1997-, les 3 associations totalisent 110 salariés et 55 bénévoles. Aujourd'hui, l'AMISEP est forte de 215 salariés et 150 bénévoles… Malgré les inconvénients d'une croissance aussi rapide, c'est aujourd'hui une entreprise sociale solide qui s'efforce d'honorer au mieux l'engagement énoncé des statuts de 1997 : "Accorder toujours, dans ses actions, priorité aux personnes les plus démunies de notre société, pour qu'elles s'y inscrivent socialement et professionnellement." (Article 1 des statuts). Joseph Malidin TRAVAIL - EMPLOI L'insertion par l'activité économique, rêve ou réalité ? Quelle définition donner de l'insertion par l'activité économique ? L'insertion par l'activité économique fait référence à des structures ou à des dispositifs proposant de faciliter l'insertion sociale et professionnelle de personnes en difficulté par l'accès à une situation de travail rémunérée. 3. C'est la personne dans sa globalité qui est prise en compte : logement, santé, formation sont traités de manière coordonnée à l'issu d'un bilan. L'insertion par l'économique est basée sur la qualité de l'accompagnement social au long d'un parcours d'insertion individualisé. Quelle différence y a t-il entre une entreprise classique et une entreprise d'insertion ? L'entreprise d'insertion est une entreprise à part entière, identique dans sa conception et sa gestion à une entreprise classique. Elle est soumise aux mêmes règles, aux mêmes contraintes. Mais en plus, elle s'engage à salarier et accompagner les personnes qui relèvent de ce dispositif, afin de les orienter enfin vers un emploi durable. Pensez-vous que ce type de mesure a un réel impact sur l'emploi ? Certainement, l'impact est réel. Les ateliers et les chantiers ont un rôle socioéconomique loin d'être négligeable, si ces structures venaient à disparaître un grand nombre de personnes se retrouveraient complètement isolées. Qu'on le veuille ou non, notre société, encore aujourd'hui, est organisée autour de la valeur du travail. Même si avoir un emploi ne garantit pas une insertion sociale, c'est quand même un sésame non négligeable. Néanmoins, les activités d'insertion et en particulier les entreprises d'insertion pourraient connaître un développement beaucoup plus important si elles étaient mieux soutenues. 1. L'insertion par l'activité économique doit être considérée comme un "sas" entre l'exclusion et le monde économique pour ceux qui ont besoin de passer par des structures intermédiaires. Aujourd'hui plusieurs types de structures se sont développées dans ce domaine Chantier Ecole ou Chantier d'Insertion Structure : association ou structure gérée par collectivité en régie Objectif : mise en situation de travail de personnes de faible niveau Statut du travailleur : CES - CEC (et nouveau contrat à partir de 2005) En effet, le travail est devenu plus indirect, plus concentré autour des tâches de gestion techniques ou économiques. Structure : association ou structure gérée par collectivité en régie Objectif : accompagnement de personnes très désocialisées Statut du travailleur : allocataire de RMI, AAH L'objectif de qualité ne peut résulter que de la motivation des salariés. C'est un nouveau modèle de travail fondé sur la compétence, l'implication personnelle plus forte des travailleurs. Structure : groupement d'employeurs (art. L127-1 du Code du Travail) Objectif : qualifier et embaucher des demandeurs d'emploi Statut du travailleur : contrat de qualification ou CIE en majorité Groupement d'Employeurs pour l'Insertion et la Qualification (GEIQ) C.A.V.A. et Atelier de CHRS Structure : dépend des CHRS Objectif : accompagnement des personnes très désocialisées Statut du travailleur : particulier Cf. décret CHRS Association intermédiaire (AI) Structure : association loi 1901 Objectif : mise à la disposition à titre onéreux de personnes Statut du travailleur : salarié CDD Entreprise d'Intérim d'Insertion (EII) Structure : association loi 1901 - SA - SARL - Coopérative (identique à entreprise de travail temporaire) Statut du travailleur : idem travail temporaire Les Régies de quartier Pour permettre le développement des entreprises d'insertion et donc la création d'emplois vers ces populations fragiles, il faudrait une volonté affirmée de réserver certains marchés publics, pour ce type de structure. Le code des marchés publics le permet. Mais cela nécessite bien sûr des débats et des concertations avec tous les acteurs concernés. Maraîchage bio à Cahéran-Guillac N° 6 AMISEP … Enrobage de pièces au téflon Atelier d'insertion N'oublions pas que la France a eu pendant longtemps recours à une main d'œuvre peu qualifiée. C'est cette dernière qui a été particulièrement visée par les restructurations industrielles. 2. L'insertion par l'activité économique s'adresse aux publics les plus en difficulté, définis en fonction de leur âge, de leur situation sociale, de leur état de santé ou de leur situation professionnelle. Il peut s'agir de jeunes sans qualification, de chômeurs de longue durée, de jeunes, de mères isolées … MAI 2005 De quelle manière ? Tous ces dispositifs d'insertion ont été créés car on s'est rendu compte qu'une tranche relativement importante de la population ne pouvait plus accéder directement à l'emploi pour des raisons de qualification mais aussi de capacité d'adaptation à l'emploi. Le travail se déplace vers l'appel à des facultés de raisonnement, de gestion de l'imprévisible et de l'inattendu et l'accès à l'emploi devient plus dur pour une certaine catégorie de population. (chaque année, 80 000 jeunes quittent l'école sans diplôme). Quels objectifs sont visés ? Trois objectifs principaux balisent le champ de l'I.A.E : 2 Au CAT de la Gacilly : conditionnement de packagings… en bref… L'Insertion par l'Activité Economique est au goût du jour. Pour éclairer cette question, écoutons les précisions de Jean-Claude Thimeur Directeur général de l'AMISEP Structure : association loi 1901 Objectif : animation et gestion de l'environnement local Statut du travailleur : salarié Les habitants sont associés. Entreprise d'Insertion (EI) Structure : association loi 1901 - SA - SARL - SCOP Objectif : sas vers l'emploi Statut du travailleur : salarié CDD (24 mois maxi) AMISEP N°6 MAI 2005 3 “ Au pays de Ploërmel des chantiers valorisent hommes et patrimoine nouveau virage, celui de la restauration du patrimoine bâti. Avec cette double compétence, l’action s’est enrichie d’un nouveau support d’où le nom de Chantiers Nature et Patrimoine. Qui vient travailler aux chantiers ? Comme le confirme les témoignages des salariés, nous travaillons avec des C.E.S. qui ont besoin d’une période assez longue (6-8 mois) pour retrouver un rythme de travail nécessaire pour concrétiser un projet professionnel (formation, emploi). Patrick Guillemaud responsable des chantiers Comment fonctionnent nous présente les chantiers ? cette activité. Comme les CES ne travaillent que 20 Les chantiers ont-ils évolué depuis le début ? Oui, durant les dix premières années nous étions spécialisés dans les chantiers Nature : nettoyage de rivières pour des fédérations de pêche ou travaux forestiers pour l’ONF (Office National des Forêts) ou un syndicat forestier (CRPF) et surtout chantiers pour les communes. Depuis 2003, le Chantier Nature a pris un “ heures par semaine, nous associons deux équipes de 5-6 personnes qui travaillent 3 jours une semaine et 2 jours la semaine suivante. Nous constituons nos équipes en fonction du circuit du véhicule qui fait la tournée pour amener les gens au chantier. Assurez-vous un accompagnement des personnes ? Oui. En fonction des difficultés et des demandes des personnes, nous les orientons vers les services sociaux. Nous " Je suis sur les chantiers depuis un an. Après une formation de BEP CAP Vente, sans motivation, j’ai traîné durant 4 ans de petits boulots en petits boulots. Conseillé par l’ANPE et mon médecin j’ai choisi de venir comme CES au chantier de Restauration du Patrimoine car j’aime le travail manuel. Grâce au chantier aujourd’hui j’ai acquis un rythme de travail et j’ai découvert la joie de réaliser de belles choses en équipe. Je serai fier de montrer à mes enfants ce que j’ai réalisé sur les chantiers comme ici le lavoir de Saint-Malo-deBeignon ou le colombarium de Josselin. C’est valorisant de réaliser quelque chose de beau et qui reste après soi. Aujourd’hui, je suis motivé et prêt à me lancer dans la restauration de bâtiments." Vincent 24 ans 4 MAI 2005 N° 6 AMISEP sommes le relais avec les différents partenaires. Il nous faut parfois également répondre à des urgences. Sur le plan professionnel, nous organisons un comité de suivi tous les deux mois avec le bénéficiaire, le référent professionnel et le responsable du chantier pour faire le point et fixer de nouveaux objectifs afin de concrétiser un projet professionnel. A titre d’exemple cette personne qui faisant partie des gens du voyage et qui voulait se sédentariser a profité de cette période sur le chantier pour participer en plus aux ateliers de lutte contre l’illettrisme de l’AMISEP. Après 9 mois il a trouvé un emploi de maçon. Quels sont les effets bénéfiques du chantier ? Bien sûr, il y a le fait de participer à la sauvegarde et la valorisation du patrimoine. Mais surtout, ces chantiers permettent de remettre des gens debout c’est cela qui me motive et me fait oublier tout le temps que je passe en démarches administratives. J’ai été content par exemple de voir un travailleur du chantier passer son code et son permis et, muni d’un CAP Maçonnerie passé à l’AFPA, de trouver un emploi de maçon. "Moi j’apprécie la variété du travail des chantiers Nature et Patrimoine". Simon (anglais) 44 ans "Après être resté 5 ans sans rien faire, ici j’ai repris goût au travail". Didier 24 ans Claude Bluteau Moniteur Technique Saint-Malo-de-Beignon, Josselin, création du lavoir création du colombarium restauration de la Promenade "J’ai demandé à travailler sur le Chantier Nature et Patrimoine car mon projet est un lien direct avec le travail de la pierre. Je souhaite faire une formation de tailleur de pierre." Virginie 25 ans "Je suis content d’apprendre la maçonnerie et la restauration dans une bonne ambiance." Yannick 41 ans, ancien agriculteur "Après un an d’arrêt maladie, l’Assistante Sociale m’a conseillé de participer aux chantiers de l’AMISEP. Ça me fait du bien d’être avec d’autres. J’ai retrouvé le rythme du travail." Pierrick 26 ans “ Depuis déjà 13 ans les équipes du Chantier Nature travaillent au Pays de Ploërmel. Ils ont participé à la mise en valeur du site archéologique de Monteneuf et à la préparation de la Voie Verte MauronQuestembert. " Après mon expérience de 43 ans de maçon, je suis heureux d’encadrer les stagiaires sur les chantiers. J’ai toujours aimé le travail bien fait et j’aime transmettre mon savoir-faire à d’autres. Je dois faire preuve de beaucoup de patience mais on avance ensemble. J’ai surtout la satisfaction de voir les stagiaires s’ouvrir et être motivés et fiers du travail que l’on réalise ensemble. " “ TRAVAIL - EMPLOI Le maire de Josselin témoigne "Notre commune, petite citée de caractère, au patrimoine très riche fait souvent appel à l’AMISEP pour restaurer des sites et entretenir des espaces naturels. Nous contribuons ainsi à l’insertion de personnes en difficulté qui grâce à un encadrement compétent et disponible, réalisent des travaux de grande qualité ". Joseph SEVENO AMISEP N°6 MAI 2005 5 ÉCOUTE - ORIENTATION Le SAJADA, nouveau service d’accueil et de soutien juridique et administratif pour les demandeurs d’asile. Depuis décembre 2003, à la demande de la Préfecture, l’AMISEP assure sur le plan départemental l’accueil et l’accompagnement des demandeurs d’asile qui sont hors structures. Sylvie Guirois, éducatrice spécialisée, présente ce service. Le SAJADA accueille les personnes qui ont fait une demande d’asile à la Préfecture. Cette dernière oriente les personnes vers notre service qui a pour mission de les accompagner dans toutes leurs démarches administratives et juridiques liées à la demande d’asile : domiciliation, inscription aux allocations d’insertion, à la CMU, à la Poste, mais également le suivi de la procédure avec la Préfecture et toutes les démarches de la demande d’asile avec les organismes Sylvie Guirois accompagne un demandeur d'asile dans ses démarches administratives compétents l’OFPRA (Office Français de Protection des Refugiés et des Apatrides), la CRR (Commission des Recours des Refugiés). Nous les orientons également vers tous les partenaires et les informons sur leurs droits et leurs obligations. Deux travailleurs sociaux et une secrétaire-interprète (russe, anglais) accueillent les familles ou les personnes isolées qui sont venues demander protection à l’Etat français en raison des persécutions subies dans leur pays. Un parcours du combattant A leur arrivée au SAJADA, les personnes sont souvent dans un état de fatigue extrême tant physique que moral. Elles ont parfois effectué plusieurs jours de voyage, souvent dans des conditions très De gauche à droite, au SAJADA : Maëla assistante sociale, Nicolaï, demandeur d'asile, Sylvie, éducatrice spécialisée, Ludmila, secrétaire, interprète, traductrice. 6 MAI 2005 N° 6 AMISEP difficiles ou bien elles vivent à la rue depuis un moment. Elles arrivent dans un contexte social et politique difficile. Les places d’accueil prévues par l’Etat français ne suffisent pas pour héberger toutes les personnes. La priorité à Vannes est donnée aux familles avec enfant de moins de 3 ans et les femmes enceintes de plus de 6 mois. Les personnes isolées et les couples se retrouvent donc dans des situations très difficiles, souvent sans abri pour dormir ( sauf en période de grand froid ) Les demandeurs d’asile qui arrivent ne sont pas prêt à recevoir ce choc. Ils ont dû fuir leur pays pour protéger leur vie et se retrouvent pour quelques-uns à vivre dans des conditions difficiles. Une course contre la montre Les délais pour faire une demande d’asile sont très courts. Pour être recevable, les dossiers doivent arriver à l’OFPRA dans une période de 21 jours, à partir de la délivrance d’une APS ( Autorisation Provisoire de Séjour ) par la Préfecture. C’est souvent une véritable course contre la montre pour terminer le dossier car nous devons aider les personnes à mettre en forme leur histoire, à la traduire en français. Revenir sur des faits souvent très douloureux n’est pas une démarche facile, il est essentiel de prendre le temps de parler, d’affiner les réponses. Accueillir, écouter, accompagner Notre rôle ne se limite pas qu’à l’accompagnement administratif, le SAJADA est aussi un lieu d’accueil et d’écoute ou chacun peut venir échanger sur les difficultés de sa situation, boire un café chaud après une nuit passée à la rue ou simplement venir dire bonjour. Face à la complexité et à la longueur de la procédure de demande d’asile, notre service est un point de repère essentiel pour les personnes, qui en attendant une place en CADA , ont la possibilité d’être accompagnées, informées, soutenues dans leur démarche. “ Témoignage de Nicolaï, de nationalité moldave, il parle bien le français. Dans son pays, il exerçait dans le milieu médical et universitaire. Je suis arrivé à Vannes en septembre 2004, après un parcours de plusieurs semaines en France, j’étais dans une situation désespérée, sans aucun soutien financier, sans domicile fixe pour dormir. Au SAJADA, j’ai été accueilli avec gentillesse et toujours avec le sourire, c’est important pour le soutien moral. J’ai été orienté vers les structures d’hébergement, les aides alimentaires et vestimentaires. À toutes les étapes, les travailleurs sociaux m’ont donné les informations nécessaires sur le droit d’asile, mais également une aide pour les démarches de santé, les “ papiers, l’aide financière. Tout a été fait sans délai et j’ai pu obtenir le minimum pour l’existence en tant que demandeur d’asile. Nous avons travaillé ensemble le dossier OFPRA pour reconstruire les faits et les exprimer avec clarté et précision. Sans assistance cela n’aurait pas été possible, même pour moi qui parle français. Je voudrais remercier de tout mon cœur les professionnels qui m’ont redonné l’espoir de vivre. Je souhaiterais que les structures d’accueil aient plus de possibilité d’aider les demandeurs d’asile qui sont seuls. Témoignage de Mariam, elle vient d’Arménie, elle était ingénieur chimiste, elle est accompagnée de son fils de 11 ans, son mari l’a rejointe quelques semaines plus tard. Arrivée seule avec son fils à Vannes, la Préfecture de Nantes vient de lui refuser une demande d’accueil, elle est épuisée et souffrante. "Je ne croyais plus que nous serions acceptés et à ma grande surprise la Préfecture accepte notre demande et nous oriente vers le SAJADA où nous avons été accueillis avec chaleur. Je n’allais pas bien du tout, j’avais la grippe, après avoir discuté un peu, nous avons repris un rendez-vous pour le lendemain. Ensuite les travailleurs sociaux nous ont expliqué nos droits et nos obligations. Nous avons fait ensemble les dossiers pour bénéficier d’une aide financière. Mais ce qui est important aussi c’est le soutien moral que nous avons eu, nous étions toujours accueillis avec le sourire et une grande attention. Nous étions toujours écoutés et aidés. J’ai entendu parler que dans d’autres villes cela se passe différemment, car les demandeurs d’asile doivent se débrouiller tout seul. Je pense qu’être accompagnée dans ces démarches par des personnes compétentes et amicales est une vraie chance pour moi et la bonne marche de mon dossier de demande d’asile. Je remercie les personnes qui m’ont accompagnée". AMISEP N°6 MAI 2005 7 ÉDUCATION - FORMATION L’IME d’Auray : une petite structure Lieu d’apprentissages pour 13 jeunes Depuis maintenant 4 ans, une antenne de l’IEFPA Ange Guépin de Pontivy a été ouverte à Auray au 19 rue de kériolet. Elle accueille durant la journée des jeunes (filles/garçons) âgés en moyenne de 17-18 ans. Gérard Le Bourvellec : Vous êtes Directeur de l’IEFPA Ange Guépin depuis début Janvier, pourquoi cette antenne à Auray ? Le manque de structure IME (Institut Médico Educatif) dans le bassin d’Auray obligeait des jeunes à être internes à Pontivy. Ce lieu de proximité leur permet de rentrer chez eux tous les soirs, ce qui les coupe moins de leur milieu de vie et en particulier de leur famille. Nelly Fourquet, vous êtes éducatrice–spécialisée, dites-nous comment est organisée la vie quotidienne des jeunes dans la structure ? Le fonctionnement de l’institution permet un système d’alternance pour les jeunes. La vie s’organise par semaine dont une en rythme scolaire et l’autre en vie d’ateliers. Pour permettre une meilleure qualité du suivi personnel en atelier les groupes sont constitués de 3 voire 4 jeunes maxi- 8 MAI 2005 N° 6 AMISEP Une partie des jeunes de l'IME d'Auray devant leurs travaux artistiques sur le pain. mum. L’un est suivi en atelier restauration collectivité, (ils assurent entre autre la préparation journalière des repas du midi) et l’autre travaille en atelier bois. Ils poursuivent également différentes activités éducatives et sportives. Certains jeunes profitent aussi de suivis d’orthophonies et de soutiens psychothérapeutiques. Quelle est votre rôle à vous Nelly ? L’axe principal de mon travail à travers les différents suivis éducatifs que je propose aux jeunes est de les amener à se situer afin qu’ils puissent émettre des demandes et des choix. Les moyens que j’ai mis en œuvre pour y parvenir sont des suivis individuels à raison d’une rencontre par quinzaine, des ateliers éducatifs dont un, par exemple, sur la vie pratique et l’autre sur un travail thématique qui sera exposé. C’est aussi l’application Michel Montagner, en tant qu’éducateur technique de l’atelier bois, présentez-nous vos objectifs et vos méthodes. J’essaie de faire chaque jeune s’exprimer par des réalisations de créations d’objets comme des lampes ou des bougeoirs et cadre. Je prends en compte le devenir du jeune. Ainsi je vais plus loin au plan technique pour ceux qui veulent devenir menuisiers. Au bout d’un moment le jeune suit un stage pratique chez un artisan pour découvrir les conditions réelles du travail. Pour d’autres je vise plus le type de travail réalisé en CAT. Je les prépare au travail méthodique et à l’adaptation à de nouvelles tâches, d’où des réalisations en petites séries. Soucieux de leur permettre de développer des capacités professionnelles j’essaie de concilier les idées personnelles de chaque jeune et les exigences du travail d’équipe. Mon collègue François Crenn, quant à lui anime l’atelier Restauration Collectivité. Eric Léger, vous êtes enseignant avec votre collègue Lydie Jiquel que faites vous avec les jeunes ? Nos objectifs restent modestes. Nous visons à l’acquisition d’apprentissages fondamentaux de niveau école primaire. Nous accompagnons chacun à son rythme et selon son niveau pour l’aider à acquérir les compétences de base en français et en maths qui les aident à se débrouiller concrètement dans leur vie quotidienne : compter leurs dépenses, lire une recette… ; et également dans leurs tâches professionnelles : maîtriser les quantités. Au sein de la classe, ils élaborent un journal nommé le JDJ (Journal des Jeunes) et vont aussi régulièrement à la médiathèque. Propos recueillis par Claude Launay et le suivi de réunions de groupe à raison d’une fois par semaine. J’accompagne le jeune dans sa vie institutionnelle et je tente de le préparer au mieux à sa vie future, en lien avec son environnement social et familial. Pour cela je suis en contact régulier avec sa famille. Je suis amenée également à mettre en place différentes sorties et visites diverses (spectacles, théâtres: les dernières furent par exemple la porte ouverte au CFA de Vannes, une sortie au "Grand Squat" (exposition d’inventions diverses) où les jeunes ont pu faire la rencontre avec de jeunes créateurs. Prochainement j’envisage de leur faire découvrir un CAT). Avec mes collègues éducateurs techniques, je mets en place et assure le suivi des stages fréquents des jeunes. Séquences de vie à l'IME Ange Guépin d'Auray AMISEP N°6 MAI 2005 9 ÉDUCATION - FORMAT I O N Les actions de l'AMISEP ? La médiation en illettrisme Les personnes illettrées ont des difficultés à exprimer une demande de formation, certaines pensent qu’il est trop tard, d’autres sont persuadées qu’elles ne sont pas capables d’apprendre, d’autres encore pensent qu’elles sont les seules à être dans cette situation. Les raisons sont souvent d’ordre psychologique (honte, absence d’estime de soi, dévalorisation), conséquence des jugements portés par l’environnement familial, scolaire, social, professionnel… Les écouter, leur dire qu’il est possible d’apprendre à tout âge, leur dire qu’elles ne sont pas les seules à avoir des difficultés à remplir des papiers, à comprendre ce que les autres disent, à ne pas savoir ( ou ne pas bien pas savoir) lire, écrire, compter, leur dire qu’il existe des lieux et des moyens pour pouvoir apprendre, c’est le but de cette médiation. Les acteurs de cette médiation sont souvent les travailleurs sociaux, les militants d’associations et quelquefois l’environnement immédiat de ces personnes. La médiation a valeur d’étape ; elles se fait à travers des acteurs qui établissent des 10 MAI 2005 N° 6 AMISEP Illustration : Patrice Chappet, travailleur social à l'Amisep liens, qui écoutent et qui proposent. À travers la relation, elle a pour but d’inciter des personnes à oser entreprendre une formation . Cette médiation ouvre à la communication entre deux mondes qui se côtoient et qui s’ignorent : le monde des "lettrés" et le monde des "illettrés". Le terme de "lettré" est employé par extension, non seulement aux personnes qui sont instruites mais à toutes celles qui maîtrisent la lecture ; ceci pour souligner la cassure que provoque l’illettrisme entre le monde des "lettrés" et celui des "illettrés". Geneviève Le Scoarnec Directrice du Centre de Formation de l'AMISEP Des formations à la médiation Depuis 1996, l’atelier des savoirs fondamentaux de VANNES propose et organise, chaque année, des formations à la médiation en illettrisme avec l’appui de financements de la DDASS, du Conseil général et du Fond Social Européen. 160 personnes environ en ont déjà bénéficié, des professionnels de tous horizons : AS, éducateurs spécialisés, infirmiers, conseillers d’orientation Missions Locales, ANPE, secrétaires de Centres Médicosociaux, bibliothécaires, TISF …mais aussi, des bénévoles de St Vincent de Paul, du Secours Catholiques, des restos du cœur… et aussi, des élus, secrétaires de mairie… Ces formations durent 3 jours. Elles ont pour objectif de : - mieux comprendre le phénomène de l’illettrisme, - Repérer les personnes illettrées - Faciliter et accompagner une demande de formation d’une personne illettrée. Elles sont animées par une professionnelle de l’ASF. Elles sont riches en rencontres, échanges, réflexions sur les pratiques, les valeurs qui fondent l’engagement de chacun. A l’issu de la formation, les participants deviennent, pour la plupart, des médiateurs actifs, participant auprès de l’ASF, au réseau de repérage et d’accompagnement des personnes en situation d’illettrisme. infos s’adresser : au CENTRE DE FORMATION AMISEP 11 bis bd de la paix - VANNES Contact : Ghislaine BILLARD Tél. : 02 97 42 66 79 ZOOM Pour permettre aux personnes illettrées de faire le premier pas vers les apprentissages de base, une médiation est souvent nécessaire pour surmonter leur handicap. Notre Association Morbihannaise d’Insertion Sociale et Professionnelle a été créée en 1998. Elle résulte alors de la fusion de trois Associations morbihannaises : "La Providence" créée à Pontivy, en 1978 (Président : M. Jean-Michel LE ROUX) "Accueil Amitié" créée à Vannes, en 1978 (Président : M. Joseph MALIDIN) "Terre d’accueil" créée à Campénéac, en 1988 (Président : M. Yves LE GAL) En 2003, fusionne également l’association du CAT de la Gacilly, créée en 1964, "L’Association Départementale pour la Réadaptation Sociale et Professionnelle par le Travail Protégé"(Présidente : Mme Françoise de CASLOU). Notre mission spécifique dans nos actions de solidarité ACCUEILLIR ET ACCOMPAGNER De nombreuses personnes dans notre société connaissent en effet : la précarité, la pauvreté, la solitude, la violence, l’illettrisme, le handicap, le chômage… ACTEURS DANS NOTRE SOCIÉTÉ ET FORCE DE PROPOSITIONS Nous nous engageons à témoigner auprès de nos concitoyens de leurs situations. Nous nous engageons à proposer des orientations aux autres acteurs politiques, économiques et sociaux. AMISEP N°6 MAI 2005 11 LES ACTIONS DE L’AMISEP • Accueil immédiat • Aide administrative et juridique • Évaluation • C.A.E.O. Centre d’Accueil d’Ecoute et d’Orientation à Pontivy et Vannes • S.A.J.A.D.A. Service d’Accueil Juridique et Administratif des Demandeurs d’Asile à Vannes ÉDUCATION - FORMATION • L'IEFPA Ange Guépin Apprentissage à Pontivy et Auray des savoirs fondamentaux • Le Centre de Formation à Vannes, Pontivy, Auray et Enseignement Ploërmel spécialisé • Le centre d'accueil l’Hermine Apprentissage du CADA à Pontivy, Vannes, français aux étrangers Locminé et Baud et alphabétisation • Le centre Les Menhirs Remise à niveau Formation professionnelle • • • • ZOOM • 12 MAI 2005 LOGEMENT - HÉBERGEMENT • • • Hébergement d’urgence • Ti-Liamm Hébergement longue durée • Le • L’Alizé TRAVAIL - EMPLOI CHRS à Vannes • CHRS à Ploërmel Relais CHRS à Pontivy • • Le centre d'accueil l’Hermine CADA à Pontivy, Vannes, Locminé et Baud Accès au logement • • Le centre Les Menhirs Foyer d'Hébergement de La Roche-Piquée à la Gacilly Diagnostic évaluation • IEFPA Ange Guépin à Pontivy et Auray • Suivi médical • • Psychothérapie Le centre Les Menhirs Le CAT et le Foyer d'Hébergement à La Gacilly • Orthophonie • Ti-Liamm à Vannes • Psychomotricité • L’Alizé à Ploërmel • Le Relais à Pontivy N° 6 AMISEP Accès et maintien à l’emploi Insertion par l’activité économique • Le CAT Les Menhirs à La Gacilly • Le Centre de Formation à Vannes, Pontivy, Auray et Ploërmel • Les ateliers d’insertion à Vannes, Ploërmel et Pontivy • Les chantiers d’insertion à Ploërmel, Belle-Ile et Vannes • Les chantiers nature et patrimoine à Ploërmel CULTURE - SOLIDARITÉ SOIN - THÉRAPEUTIQUE • Orientation professionnelle • Aide alimentaire • Activités sportives • Activités d’expression • La distribution alimentaire au Pays de Vannes • L'atelier d’insertion Effets Mères à Vannes • L'Association Sportive An Erminig à Pontivy • Manifestations culturelles • Le • Coopération internationale • Le Service Art et Culture à Pontivy • Les cycles de conférences jumelage avec le Mali AMISEP N°6 MAI 2005 ZOOM ÉCOUTE - ORIENTATION 13 nouveau directeur de l'IEFPA Ange Guépin à P0ntivy Suite au départ en préretraite de Marie-Claire le Brazidec Gérard Le Bourvellec a pris ses fonctions de Directeur de L’IEFPA Ange Guépin, le 2 janvier 2005. Il est titulaire d’un DESS et d’un DEA de psychologie Au long de sa carrière il a exercé les fonctions : d’Educateur spécialisé, de Directeur, et d'Enseignant en Faculté de Psychologie en milieu Hospitalier notamment. Pour recevoir chaque semaine un panier de légumes biologiques, Dépôts : Cahéran, Ploërmel, Pontivy, Vannes Contactez le 02 97 74 32 03 au Centre Les Menhirs à la Gacilly Convivialité au moment des discours de Monsieur de KERSABIEC, Conseiller Général, 3e Vice-Président et Rapporteur du Budget, de Monsieur BRASSART, Directeur Départemental du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle et de Monsieur LE ROUX, Président de l’AMISEP. 14 MAI 2005 SI vous voulez adhérer à l'AMISEP ou si vous voulez nous rejoindre comme bénévole, Contact : Direction générale de l'AMISEP Kérimaux - Avenue Parmentier 56300 Pontivy Tél 02 97 25 94 00 N° 6 AMISEP En Morbihan, l'immobilier flambe, les plus modestes sans logement ! adhérez aux Jardins de Cahéran Echos de l'opération Portes ouvertes Le 18 juin 2004, de nombreux visiteurs, accueillis par les Travailleurs du CAT, le Personnel du Centre et les Administrateurs de l’AMISEP ont découvert les activités en Ateliers et la vie au Foyer d’Hébergement. Un film émouvant de Daniel ROUYRE " un tremplin pour l’autonomie " complétait cette visite en témoignant de tous les aspects de la vie des personnes qui travaillent au CAT. Cet après-midi, tous les membres du CAT ont pris conscience qu’ils faisaient bien partie de la grande famille qu’est l’AMISEP. LOGEMENT - HÉBERGEMENT La recherche de logement des personnes défavorisées est un sujet de quête mais aussi de rejet. Les causes sont multiples, l’insuffisance de logements, le prix du marché, la frilosité, la défiance des bailleurs publics ou privés à héberger des personnes en difficultés économique et sociale. L e Morbihan est un secteur où l’immobilier flambe. L’accès au logement devient difficile voire impossible pour une catégorie de personnes aux revenus modestes, qui doivent de plus en plus s’éloigner du littoral ou des villes importantes ; que ce soit à Vannes, à Pontivy, à Ploërmel, à Auray. Les loyers sont devenus trop onéreux pour les personnes que l’Association accueille dans ses différents établissements. Quelles sont les réponses que nous pouvons apporter aux personnes hébergées en CHRS en matière de logement ? Cette question mérite que l’on se penche un peu sur les causes de cette situation ainsi que sur le rôle d’interpellation que pourrait revêtir l’Association. L’insuffisance de logement est réelle malgré des efforts importants de construction. Les retards accumulés engendrent une tension du marché de l’immobilier qui ne profite pas aux plus modestes. Envolée des prix Les prix s’envolent, a tel point que les agences immobilières ne contrôlent plus le marché. Les dispositifs d’aides sont insuffisants. Le traitement par filière, implicite dans la loi Besson, répond à la segmentation des publics, tantôt identifiés, comme en situation "d’urgence", tantôt à "faibles ressources". À chaque situation correspond un type d’offre d’habitat, alors que la situation des personnes n’est pas aussi linéaire. Cette hyper technicité de l’habitat social complexifie l’accès au logement. Michel Le Barz Directeur général adjoint de l'AMISEP, chargé de l'hébergement et de l'insertion Défiance des bailleurs Chaque jour, chaque travailleur social vérifie la défiance voire le refus des bailleurs d’accorder un logement à des personnes suivies. Les raisons évoquées, lorsqu’elles existent, sont empreintes d’une méfiance visà-vis des personnes par les propriétaires. Réticences politiques et culturelles De plus, cet état est confirmé par des réticences politiques, voire culturelles, mettant en avant une vision " fantasmé " du droit absolu à la propriété hâtivement dressé en opposition au droit au logement, alors que rien n’empêche les deux de cœxister. " Or, comme l’a souligné le haut comité pour le logement des défavorisés dans ses rapports de 2002 et 2003, l’absence de droit opposable au logement affichant clairement les responsabilités publiques contribue à la perpétuation de politiques de l’habitat erratiques, tributaires du bon vouloir de chacun des nombreux maillons de la chaîne de décision " Regrouper les acteurs locaux L’Association ne devrait-elle pas proposer, dans le cadre du développement social local, une méthode d’intervention, afin de répondre aux problèmes du logement : favoriser le regroupement des acteurs locaux permettant la prise en compte des besoins des personnes défavorisées en matière de logement. Illustration : Patrice Chappet, travailleur social à l'Amisep Gérard Le Bourvellec Cultivez la solidarité, " Il n'y a de place nulle part pour eux ! " "On n’a pas encore bien compris en France le manque cruel de logements sociaux. Et cela ne concerne pas que Paris, mais tout le pays. Que faisons-nous pour y remédier ? Que fait l’opinion pour inciter les pouvoirs publics à régler cette question ? " Xavier Emmanuelli fondateur du Samu social de Paris Ouest France 17 avril 2005 Michel Le Barz AMISEP N°6 MAI 2005 “ ACTUALITÉS AMISEP 15 CULTURE - SOLIDARITÉ 4 hommes sur un bateau… Depuis plus de trois ans, deux retraités, Bernard Ribaud, ex-Colonel d’Etat Major à Vannes,Hervé Thépault, ex-PDG dans les Travaux Publics, pilotent la restauration d’un bateau de l’AMISEP acheté à Belle-Ile en 2000. eux autres retraités, Claude Moinon, ex-Ingénieur dans le pétrole, Maurice Le Bonder, ancien du service entretien de chez Michelin, se joignent ensuite à eux le mardi après-midi à Kercourse. D découvrir les joies de la navigation à des personnes accompagnées par l’AMISEP. Ils se souviennent encore du regard radieux de cet homme qui naviguait pour la première fois : la joie d’un gamin qui découvre le monde ! De mauvaises surprises en mauvaises surprises Lancés dans l’aventure par Michel LE BARTZ, nos 4 retraités croisent leurs compétences pour mener à bien la tâche. Ils vont de mauvaises surprises en mauvaises surprises. Au fait, quelle pièce n’a pas été changée ?!... Tout allait bien et les croisières d’un jour faisaient des heureux. Mais les chefs, soucieux de la sécurité des passagers, jugent les moteurs faibles et décident de les changer… Bravo au passage à Hervé CORFA, de l’Atelier de Kercourse, pour son travail d’ébéniste efficace digne d’un vrai pro. Saluons également, les progrès spectaculaires d’Yvon de l’atelier de Kercourse éclairé par Bernard : " Monsieur électricité de l’équipe ". Des regards rayonnants Quelles satisfactions pour nos deux pilotes agréés, Bernard et Hervé, de faire Dernière galère Nos 4 bénévoles remettent ça pour une nouvelle série de mardis après-midi, en cale sèche à Conleau. Cette fois c’est la galère !.. Vivement le jour proche où le bateau pourra reprendre la mer et réaliser enfin sa vraie mission de "SKOAZELL", c’est-àdire "d'AIDE" pour la plus grande satisfaction de l’équipe qui a réalisé un travail digne d’Hercule, comme en témoignent des photos qui illustrent l’article." De gauche à droite Les bénévoles porteurs du projet : Hervé, Bernard et Maurice, manque Claude. Trois années de restauration du bateau par les bénévoles et l'équipe de l'atelier d'insertion de Kercourse-Séné. 16 MAI 2005 N° 6 AMISEP Bénévoles, ils restaurent le "skoazell" DOSSIER CULTURE - SOLIDARITÉ Nouvelle dynamique du pôle culture La démarche artistique source d'épanouissement "une fenêtre ouverte au cœur de l'humain" Dans un souci de dynamiser le Pôle Culture, Marie-Claire Le Brazidec a été nommée Responsable de ce pôle à l'AMISEP en janvier 2005. Marion Guyot bergement), à l'IEFPA Ange Guépin, dans les 3 ateliers multi-activités : Acces, Cahéran et Kercourse ainsi qu'au cours d'actions du Centre de Formation à Vannes. En fait, je coordonne toute une équipe déjà existante sur le terrain. Et vos projets ? - Participation du CAT Foyer Hébergement de la Gacilly au Festival HandiStar de Carentoir début juillet 2005. Un groupe de l'IEFPA sera également présent. Avez-vous fait un bilan des activités de l'AMISEP dans ce domaine? Oui, nous nous sommes réunis à Pontivy Quelle est votre mission ? Je peux la résumer de la manière suivante : le 7 septembre 2004. - Animer et coordonner les Le numéro 1 de notre multiples activités à caracpetit journal "Art et " Nous valorisons tère culturel afin de favoriCulture" condense la la culture ser les échanges, les parmoisson des réalisacomme moyen tenariats et les formations tions sur 22 pages. d'épanouissement J'ai été surprise par la ayant toujours le souci de des personnes que richesse des activités : permettre au public le plus large d'en bénéficier. nous accompasorties culturelles, - Organiser des évènevoyages, travail de l'argnons". ments et manifestations gile, mosaïque, théâtre, Charte associative culturelles pouvant viser chant, peinture, gravude l'AMISEP tout public (colloques, re, journal, radio, BD… expositions, interventions d'artistes, spectacles de rue, concerts Quelles réalisations à votre conférences,…). actif ? Bref, favoriser l'accès à une culture En étroite collaboration avec Jean Luc populaire. Neillo a été organisé la première soirée conférence-concert du 13 janvier à Vous lancez-vous seule dans Pontivy. cette aventure ? Monsieur André Pochon a passionné, Non, bien sûr. Je peux compter sur les durant plus de 2 heures, son auditoire sur administrateurs qui s'impliquent dans ce l'Agriculture Durable. domaine : Michel Olivier, Jean-Luc Neillo La soirée s'est prolongée en musique et Marie-Pierre Soula. avec le concert de qualité du Groupe De plus, nous nous appuyons sur l'expé- Magic Swing. rience de professionnels agissant déjà La presse s'est fait l'écho de cette soirée sur les divers sites de l'Association : au qui a rassemblé 150 personnes. C'est un centre les Menhirs (C.A.T. et Foyer d'hé- début, la prochaine fois nous ferons mieux.. J'en profite pour lancer deux invitations : 18 MAI 2005 N° 6 AMISEP Le 30 septembre 2005 au Palais des Congrès de Pontivy, Exposition des activités culturelles et artistiques de l'AMISEP avec la participation éventuelle d'artistes. Le 20 octobre 2005 à l'IUT de Vannes Conférence débat sur le thème "pauvreté-précarité" Martin Hirsch, Président d'Emmaüs France. animatrice et encadrante à l'atelier multi activités de CahéranGuillac A border le domaine artistique est un vaste champ d'exploration quand on veut aller voir ce qui s'y passe sur le plan de l'individu et du relationnel. Même s'il n'est pas aisé de comprendre et de parcourir tous les enjeux, il n'en reste pas moins une fenêtre ouverte sur un espace où l'humain est au cœur. Dans une société en souffrance de rapports authentiques et empathiques, l'art est un domaine où les repères ne sont plus les mêmes ; la démarche artistique crée un mouvement d'ouverture en soi et vers les autres. Favoriser l'éclosion, l'émergence de soi, de son potentiel créatif, c'est se réhabiliter à ses propres yeux, se découvrir une capacité à…, c'est aussi se montrer au travers de ce que l'on a réalisé, c'est regarder ce que l'autre a réalisé. C'est créer un lien! Soirée jazz manouche avec le groupe Magic Swing André Pochon à gauche, présenté par Jean-Luc Neillo de l'AMISEP Etre bien avec soi-même pour être bien avec l'autre! je crois que la création artistique, recèle en elle-même cette capacité à faire émerger "l'ex-pression". Elle peut participer à ces objectifs d'épanouissement de la personne elle-même et de la personne dans la société. la création d'un album d'histoires et d'illustrations une belle aventure Catherine Le Badézet éducatrice spécialisée nous livre son témoignage sur la création de l'album "les Pondi-pinceaux " par 7 jeunes d'Ange Guépin Cette expérience autour de la création d’un album alliant histoires et illustrations, a été très riche tant dans le contenu du travail luimême, que dans la relation au sein du groupe. Prendre confiance en soi La prise en compte de chaque histoire individuelle a permis à chacun de transmettre ses idées et ses émotions, et de tisser un lien autour d’un sentiment de confiance, qui leur a donné envie de continuer et d’aller jusqu’au bout. Au départ nous ne savions pas réellement ce qui allait se faire, et bien souvent partir sur de l’inconnu, de quelque chose de libre, provoque parfois de l’angoisse. C’est pourquoi durant ce projet il a fallu entretenir un sentiment de réussite vis-àvis de celles qui craignaient leurs incompétences, apporter un accompagnement et une réassurance dans les différentes étapes d’écriture et de dessin ; car il était hors de question de réactiver un sentiment d’échec déjà bien installé chez beaucoup de jeunes. Mais à aucun moment la motivation n’est tombée, car chacune était liée vers un but commun, celui de créer l’album. Pour que ce genre de projet permette l’émergence d’une certaine créativité, il est important d’avoir un cadre, une consigne de départ suffisamment rassurante, encadrante, même si une grande part d’inconnu véhicule tout au long de l’aventure. Se concentrer On constate alors différents effets : l’effet le plus immédiat a été une amélioration de la concentration, laquelle entraîne un effet de centration sur soi : "je me sens bien quand je dessine, j’aimerais faire ça tout le temps !" répétait souvent Audrey. Cette concentration va permettre justement l’expression des capacités de chacun. Un autre effet se situe sur le plan relationnel dans le cadre d’une réalisation commune, même si chacun avait sa propre histoire, tous participaient à la construction d’un projet commun, avec le sentiment d’agir, d’avoir " à faire " quelque chose ensemble, et d’avoir à faire et à le montrer. C’est cette émergence de soi vers l’autre qui donne du sens à ce que l’on fait et permet surtout la découverte de soi et l’enrichissement de la personne. Faire des choix Et enfin dans ce genre d’expérience, inventer une histoire, créer des dessins, il y a une notion de choix, qui malgré le risque qu’elle présente, engage la jeune et la responsabilise. Cette aventure a justement été un réel travail à l’autonomie et à la responsabilité individuelle. Après plusieurs années de pratiques éducatives autour des activités artistiques, ce genre de projet se révèle être une sorte de clé, un prétexte pour faire ses premiers pas. L’important est de proposer, se mettre à l’écoute, accueillir ce qui se passe avec confiance et réassurance. C’est de l’atelier que les pinceaux sont partis vivre leur aventure personnelle à la découverte de soi et du monde, car l’atelier demeure justement un espace libre et sans attaches. Il induit du possible, ouvre des pistes en tenant compte de l’existant. Nous, encadrants, avons à faire en sorte de donner l’élan nécessaire à une tentative de favoriser les désirs et se mettre en ouvrage d’une œuvre. Je souhaite que de cet atelier beaucoup de pinceaux prennent encore leur envol ! AMISEP N°6 MAI 2005 19 CULTURE - SOLIDARITÉ Ne pas se mélanger les pinceaux ! Une fois le scénario écrit, comment réussir l'illustration? Jean-Paul David est venu donner de sages conseils pour "humaniser" les pinceaux, leur trouver identité, caractère et allure bien précise. Que de patience pour réaliser ces vignettes expressives ! On n'y arrive pas du premier coup ! Chaque jeune ose ainsi dessiner, redessiner, accepter les critiques, redessiner encore et toujours… Malgré le "ras-le-bol" certains jours, chacune s'accroche, motivée par l'aboutissement du projet : "un jour, on aura fini notre B.D et les autres pourront voir notre travail." Excellent apprentissage pour prendre confiance en soi et s'accrocher pour réussir ensemble un projet. Vive "Les Pondi-Chéris". Au pays des enfants de Mam'Goudig 7 jeunes créatrices d'une Bande Dessinée : "Les Pondi-Chéris" Oser lancer des jeunes de l'IEFPA Ange Guépin dans la création d'une B.D. est pour le moins audacieux ! Cette expérience permet de concilier l'expression personnelle et le travail en commun. Une longue démarche éducative riche et originale. Déclic Catherine Le Badezet, éducatrice spécialisée, qui a suivi une formation de 2 ans en "Art Thérapie" et qui anime des activités d'expression des jeunes, précise la genèse du projet. "C'est la venue à l'IEFPA Ange Guépin de Jean-Paul David, père de la célèbre Mam'Goudig qui a été l'élément déclencheur". Au cours de son témoignage, Jean Paul raconte la naissance de Mam'Goudig et précise que cette création lui a apporté au plan personnel et professionnel. Alors les jeunes lancent : "Mais pourquoi nous, on ne ferait pas notre B.D.?" Échange avec Jean-Paul David, le père de Mam'Goudig 20 MAI 2005 N° 6 AMISEP AUDREY AYSUN CÉLINE VANESSA Souvenirs du voyage à Paris Scénario des pinceaux Sept jeunes se lancent dans la réalisation d'une B.D. Pour permettre l'expression personnelle de chacune, en toute liberté, sept personnages s'incarnent dans sept pinceaux de l'atelier d'arts plastiques. Ainsi Lucas, Pablo, Nini, Bouba, Jessy, Zipo et Tynain créent leur histoire. Tous rêvent d'aventures et de liberté : voir la mer, traverser le désert, visiter le Futuroscope, retrouver ses racines en Turquie… C'est tout un travail individuel d'écriture qui est nécessaire à cette étape de la B.D. Pour unifier le scénario, Paris et plus précisément la Place du “ Moi j’aime bien dessiner, ça détend. J’aime bien la B.D. car chacun choisit son histoire. Au début je voulais aller en Turquie et je croyais que ça se ferait comme cela. Mais je me suis rendu compte, en faisant la B.D. que cela ne serait pas possible.Je n’ai plus envie d’aller en Turquie malgré que mes parents sont Turcs mais moi je suis seulement d'origine... P'TIT NAIN Ca m’a plu de dessiner et trouver les dialogues. Ce que je racontais avec le pinceau ça sortait comme ça et je l’écrivais. C’était bien d’emmener nos pinceaux à Paris pour finir l’histoire. JESSY Les sept "Pondi-Pinceaux" Tertre à Montmartre : "Terre de liberté pour les pinceaux !" est retenue pour destination commune. Pour se mettre dans l'ambiance, bien sûr, pinceaux en mains, nos sept artistes séjournent 1 semaine à Paris en juillet 2004. TÉMOIGNAGES “ La B.D. ça change les idées. ! Mon père est décédé, ça m’a plu de le dire. A Paris on a bien rigolé avec nos pinceaux et on a pris des photos. On a visité plein de choses. On était au feu d’artifice et à la Tour Eiffel. LUCAS AMISEP N°6 MAI 2005 21 CULTURE - SOLIDARITÉ 11 travailleurs du CAT de la Gacilly au carnaval de Dunkerque sous les feux des caméras Laurent Verstaevel naval, ils veulent, par un documentaire de 50 minutes, ouvrir quelques champs du possible dans le domaine de l’exclusion. Pour faciliter le tournage nos Bretons sont en première ligne dans la "bande ". Quel honneur ! Mais silence on tourne, place aux images pour revivre l’aventure du CARNAVAL en attendant de voir le documentaire. Dès que vous évoquez le carnaval de Dunkerque aux " Menhirs ", de larges sourires éclairent bien des visages parmi les Travailleurs du CAT. Depuis trois ans, à l’initiative de Laurent Versteavel, moniteur-éducateur au Foyer d’Hébergement, originaire du Nord, un pur dunkerquois, une dizaine de travailleurs participent pour trois jours au carnaval de Dunkerque. Si l’expérience se poursuit c’est qu’elle est bénéfique. Nos amis les "zôt’ches" D’abord l’accueil des "Zôt’ches" qui reçoivent le groupe est très chaleureux. Dès les premiers instants le courant passe entre Bretons et "Carnavaleux" Nordistes. Et le séjour se passe dans un esprit de convivialité bienfaisant pour des personnes qui se sentent souvent "mises à part". Viens dans la " bande " Le moment du défilé des "Masquelours" est le moment fort de la fête. Chacun déguisé à son goût vibre dans la marée humaine. "La bande " défile dans la ville au rythme des musiques et des chansons. Moment inoubliable de fraternité humaine où chacun se sent comme les autres. Oui que c’est bon de se sentir comme les autres ! 22 Silence, on tourne ! Cette année les "11 Masquelours" volontaires pour vivre le carnaval sont privilégiés car deux cinéastes (des z’in, des z’in, des z’indépendants) Gérard et Daniel les accompagnent ce week-end de début mars. Grâce à ce qu’ils appellent dans leur jargon un "regard croisé" sur un groupe de Travailleurs d’un CAT et le car- MAI 2005 N° 6 AMISEP A Dunkerque quand vient le carnaval, On est tous joyeux comme des cigales, On se grime, on s’met de la peinture, On s’en met plein, plein sa figure, On s’déguise, on s’met des vieux habits, Et on sort son vieux parapluie, Avec tout çà, on est paré pour le carnaval, Et l’boulot, ben on s’en fiche pas mal, On est heureux on est heureux, Elle peut dire tout c’qu’elle veut, Mais dans la Bande on est heureux, On est heureux on est heureux, Elle peut dire tout c’qu’elle veut, Mais nous on est heureux ! ! ! AMISEP N°6 MAI 2005 23