Autopsie des accidents

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Autopsie des accidents
Autopsie des accidents
Souvent plusieurs causes Après un accident, les enquêteurs s'attachent à établir l'arbre des causes, c'est à dire tous les facteurs et leur enchaînement qui ont pu
concourir à son apparition ou contribuer à sa gravité.
C'est souvent la conjonction de plusieurs facteurs qui « produit » l'accident : le comportement du ou des usagers, la configuration et
l'état de l'infrastructure, l'environnement et les caractéristiques des véhicules.
(Notons au passage qu'un facteur d'accident n'implique pas nécessairement une faute. La pluie ou le brouillard, par exemple, peuvent
être facteur d'accident sans que l'on puisse y attacher une responsabilité. La faute incombe alors à l'usager qui n'a pas pris en compte
les conditions atmosphériques dans sa façon de conduire).
Exemple de la vitesse
Sur la base des statistiques de la sécurité routière, la vitesse excessive ou inadaptée est impliquée dans 50% des accidents graves. Pour
cette raison, nous avons souvent dénoncé les dangers de la vitesse.
Pourtant bien rares sont les accidents où l'on puisse imputer à la vitesse la responsabilité exclusive d'un accident.
Même dans les cas où l ‘accident ne concerne qu'un seul usager(1) , s'ajoute toujours à la vitesse un facteur extérieur, lié soit au
conducteur (endormissement, perte d'attention, distraction etc.) soit à l'environnement, soit au véhicule (cas rare).
Certains vont évidemment nous dire « vous voyez bien que ce n'est pas la vitesse qui est dangereuse ! ». Certes, la vitesse pure est
innocente (le corps humain peut supporter de très grandes vitesses), la conduite rapide, elle, est vraiment dangereuse.
Vitesse et perte d'attention
Quel conducteur peut assurer que sur deux heures de conduite, il n'aura jamais un court moment d'inattention. A vitesse raisonnable,
on peut se rattraper et corriger une trajectoire déviante. A grande vitesse, la manœuvre est beaucoup plus aléatoire. Une fois, dix fois
cela passe, puis vient l'accident qui peut être fatal.
Sur autoroute, à 130 km/h, pendant une perte d'attention d'une demi-seconde, le conducteur aura parcouru 18 m. A 180 km/h, c'est 25
m qui seront parcourus sans contrôle. L'accident n'est pas certain, mais la probabilité qu'il survienne est beaucoup plus grande. Une
dérive à une telle vitesse risque davantage de se terminer sur les bas-côtés ou dans la barrière de sécurité, et si cela arrive, le
conducteur a beaucoup moins de chance de pouvoir se rattraper.
Vitesse et faute des autres usagers
La vitesse excessive d'un usager associée à la faute de conduite d'un autre produit un mélange explosif. Sans la vitesse la faute de
l'autre sera pardonnée, sans la faute, la vitesse passera sans encombre.
C'est pour cette raison qu'il est toujours conseillé de conduire en deçà de ses possibilités, en tenant compte des autres et, si possible, en
anticipant sur leurs fautes et leurs réactions.
(1) Rappelons au passage que 21 % des accidents corporesl et 36 % des tués interviennent dans des accidents n'impliquant qu'un seul
usager, chiffres de 1998
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