Notre collègue André DESESTRET nous a quittés le 2
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Notre collègue André DESESTRET nous a quittés le 2
Notre collègue André DESESTRET nous a quittés le 2 mars dernier après une rapide dégradation de son état de santé en ce début d’année 2014. C’est une grande perte pour le monde industriel confronté aux problèmes de corrosion dans la chimie, les circuits de distributions des eaux, le nucléaire, la marine, ainsi que dans l’industrie pétrolière et gazière. Nous perdons avec André DESESTRET un grand spécialiste des problèmes de corrosion. Diplômé de l’ENSEEG en 1949, André DESESTRET a commencé sa carrière au Gaz de France dans les usines de Nice et de Marseille qu’il quitta en 1953 pour rejoindre la société TYCRAM spécialisée dans la fabrication des carbures de tungstène par métallurgie des poudres. Il quitta cette société en 1956 pour entrer comme responsable de la section corrosion du Centre de Recherches d’Unieux de la Compagnie des Ateliers et Forges de la Loire intégrée en 1970 dans le groupe Creusot-Loire. Il soutint en 1964 une thèse sur la transpassivité et la corrosion sous contrainte des aciers inoxydables sous la direction du professeur EPELBOIN de l’université Paris VI devant un jury présidé par le professeur LACOMBE. Au cours de sa carrière au Centre de Recherches d’Unieux qu’il a consacrée aux problèmes industriels de corrosion, André DESESTRET s’est intéressé à toutes les catégories de matériaux métalliques et plus particulièrement aux aciers inoxydables, aux alliages base nickel et aux alliages cuivreux. Maitrisant parfaitement la langue anglaise, il fit pour la société Creusot-Loire de nombreux voyages aux Etats-Unis pour des questions techniques touchant le nucléaire chez Westinghouse à Pittsburg et General Electric à San Jose et Vallecitos. Il organisa à la Maison de la Culture de Firminy en 1973 un colloque international sur les mécanismes de corrosion sous contraintes des aciers inoxydables qui reste dans les mémoires de tous les collègues qui y ont participé et dont les actes sont encore aujourd’hui fréquemment consultés. Texte rédigé par Robert LÉVÊQUE aidés de Claude DURET-THUAL et de Pierre COMBRADE. André DESESTRET avait en plus de ses contacts aux Etats-Unis de nombreuses relations avec les laboratoires européens spécialisés dans les problèmes de corrosion, du domaine universitaire ou appartenant à de grandes sociétés, comme BASF, Rhône Poulenc, BAYER, ICI, Montedison, CSM, … Cette activité de recherche s’est traduite par une soixantaine de publications entre 1962 et 1979 suite à sa participation à de nombreux congrès internationaux. Mis en disponibilité en 1984 à la suite des restructurations de la sidérurgie, André DESESTRET poursuivit sa carrière comme professeur associé à l’Université Claude Bernard de Lyon 1, au Département de Chimie Appliquée et Génie Chimique au titre de personnalité extérieure. Il fut chargé du cours de corrosion métallique de la Licence et Maîtrise des Matériaux, activité qu’il poursuivit jusqu’à sa retraite en octobre 1988. Son activité se poursuivit alors sous forme d’ingénieur conseil auprès de diverses sociétés et organismes comme le Centre Commun de Recherches du groupe USINOR SACILOR (IRSID), le Service Technique de Construction des Armes Navales (STCAN) de la Marine Nationale, l’Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radio-Actifs (ANDRA), le Nickel Institute de Toronto et sous forme d’expert auprès des Communautés Européennes, Division Recherche Aciers et Direction Générale XII, Science, Recherche et Développement. Dans les années qui ont suivi son départ à la retraite, André DESESTRET a participé à diverses actions de formation dans le domaine de la science des matériaux, de la métallurgie et de la lutte anti-corrosion : Centre d’Actualisation des Connaissances des Matériaux Industriels au Conservatoire des Arts et Métiers à Paris (CACEMI), Office Chérifien des Phosphates au Maroc, École d’Ingénieurs de Tunis, Université de Toulon et du Var…Ces actions de formation ont été complétées par des activités de conseil auprès d’entreprises confrontées à des difficultés causées par des dommages de corrosion des structures métalliques ou par le choix de matériaux devant résister à des environnements particulièrement agressifs. André DESESTRET appartenait à de nombreuses associations comme la Société Française de Métallurgie et de Matériaux (SF2M), le Cercle d’Études des Métaux de Saint-Étienne (CEM), l’Association des Ingénieurs Anti-Corrosion et le Centre Français de l’Anticorrosion (CEFRACOR), la Fédération Européenne de la Corrosion et le National Association of Corrosion Engineers (NACE) aux USA. Il eut au cours de sa carrière des distinctions particulières comme la Médaille PORTEVIN du CEFRACOR en 1973, la Médaille CHAUDRON de la Société Française de Métallurgie en 1983 et la Médaille de la Fédération Européenne de la Corrosion en 1985. Homme particulièrement passionné, il était désolé de la méconnaissance des problèmes de corrosion des ingénieurs de Bureaux d’Etudes et de Méthodes et s’indignait volontiers des lacunes de la formation dans les domaines de la métallurgie et la corrosion. Dans ses interventions, que ce soit dans des colloques ou auprès d’industriels, il a toujours cherché à faire progresser cette double approche basée sur la connaissance des matériaux et des conditions d’environnement. Avec André DESESTRET disparait un véritable expert des problèmes de corrosion des matériaux métalliques et une forte et attachante personnalité. Texte rédigé par Robert LÉVÊQUE aidés de Claude DURET-THUAL et de Pierre COMBRADE.