Vente directe Miser sur l`innovation et l`accueil
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Vente directe Miser sur l`innovation et l`accueil
Vente directe Miser sur l'innovation et l'accueil Les pLantes à parfum, aromatiques et médicinaLes (PPAM) ont Lacote auprès des consommateurs. Aussi certains producteurs choisissent-iLs de vendre en direct, déveLoppant une gamme de produits alimentaires et cosmétiques très personneLLe. ExempLes avec Benoît CLaude en Haute-Savoie et Thierry Thévenin en Creuse. ans le massif des Bauges, Benoît Claude cultive seul menthe poivrée, verveine, sauge, souci, hysope ... sur 1,25 ha, "une surface bien trop petite pour alimenter le système du vrac." C'est pourquoi le producteur a rapidement donné vie à la gamme du Sanglier Philosophe qui se compose de tisanes, sirops et liqueurs. Au total, 24 références pour une production de 3 000 bouteilles et 200 à 400 kg d'infusions par an. POUl:que vive la marque, il propose sans cesse des nouveautés, d'où la nécessité d'une grande diversité de plantes. Deson côté, Thierry Thévenin (en photo), situé en Combrailles, au sud-est de la Creuse, en récolte près de 80 depuis 15 ans. Il récolte ses Herbes de vie sur 1 000 m2 de culture et environ 1,5 ha de friche organisée pour les décliner en tisanes (100 kg de plantes sèches/an) et sirops (200 Van). I1uncomme l'autre ne manquent pas de recettes originales, fouinant dans de vieux ouvrages avant de tester toute formulation. Le sirop d'arquebuse fait fureur chez les enfants de Combrailles qui lui trouvent une ressemblance avec ... le coca-cola! Les tisanes-plaisir, mélanges originaux de plantes, comme les liqueurs concoctées par Benoît Claude, font la part belle aux plantes patrimoniales. "Je fabrique, par D BIO FIL 1 N° 621 exemple, de la liqueur de vulnéraire de Chartreuse, un petit millepertuis qui ne pousse qu'en MidiPyrénées et Chartreuse. En dehors du cercle familial, cette plante traditionnelle est aujourd'hui hélas très peu utilisée." Il faut également soigner le packaging et présenter des produits aussi bien "lookés" que les autres, d'autant que les points de vente sont multiples et variés: boutiques bio, marchés, VPC en s'appuyant sur internet. Mais la ferme reste le lieu privilégié dans laquelle les visites, gratuites ou payantes, vont bon train. Près de 3 000 curieux - vacanciers, scolaires, visiteurs de passage découvrent chaque année l'exploitation savoyarde. Un public très demandeur "Les gens posent beaucoup de questions", s'accordent à dire les deux producteurs interrogés. "Pour beaucoup de visiteurs, redécouvrir qu'il existe encore des choses naturelles et simples est source d'espoir", confie Thierry Thévenin. C'est la raison pour laquelle Benoît Claude confectionne des produits mono-plante afin que, lors des dégustations, l'on puisse clairement établir un lien entre la boisson et le végétal. Le rapport direct avec le consommateur, le rôle de passeur de savoirs donnent un intérêt supplémentaire à cette activitéprofessionnelle déjà passionnante. Une réglementation contraignante Car ce métier ne s'exerce pas sans difficultés. "En raison d'une réglementation stricte, la vente de PPAM n'est pas évidente, affirme Viviane Cataldo, de l'Office national interprofessionnel des PPAM(Onippam). Seules 148plantes sont libérées du monopole de la pharmacie". Une avancée toutefois car, avant août 2008, leur nombre était limité à 34. Mais le cœur du problème est ailleurs. Le métier d'herboriste n'existant plus officiellement depuis 1941,seuls les pharmaciens sont habilités à procurer des conseils médicaux vis-à-vis des plantes médicinales. "Une véritable hypocrisie", dénonce Thierry Thévenin qui ne voit pas bien comment vendre ces plantes sans en indiquer les conditions d'utilisation ni les effets. Si l'on se déplace sur le terrain des compléments alimentaires, la législation n'est pas plus clémente vis-à-vis de ces produits peu transformés. Ceuxci doivent disposer d'une autorisation de mise sur le marché (AMM), synoet nyme de paperasses de dépenses difficilement amortissables sur de telles structures. "Des pratiques faites uniquement pour le monde industriel", affirme Thierry Thévenin qui commercialise aussi en direct des huiles de massage. Or, du côté des cosmétiques, la loi aussi fixe des barrières. Toute formulation doit être validée par un pharmacien à moins de justifier d'un certain diplôme figurant dans une liste pré-établie. Il faut également se notifier auprès de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), obtenir un numéro d'agrément pour ensuite être déclaré Établissement cosmétique. Là aussi, des démarches longues et fastidieuses, qui semblent peu cohérentes avec le souci de simplicité recherché par ces producteurs. Il est pourtant indispensable de clarifier le statut d'herboriste car, d'après le producteur creusois, qui enseigne dans différents centres de formation (CFPPA) et à l'École d'herboristerie de Paris, 100 % des jeunes intéressés par cette activité n'envisagent que la vente directe comme débouché.