L`Etranger, Albert Camus, incipit - Geert
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L`Etranger, Albert Camus, incipit - Geert
L’Étranger, Albert Camus Introduction Albert Camus est un auteur engagé du XX° siècle. Il a vécu une partie de sa vie en Algérie. La lutte sera principalement tournée vers la résistance, durant la seconde guerre mondiale. Il obtient le prix Nobel de Littérature en 1957. L’Étranger est un de ses livres les plus connus. Paru en 1942, Camus y décrit la vie d'un homme atypique vivant en Algérie, lieu de naissance de l'auteur. Nous étudierons ici l'incipit de ce roman. Annonce Cet incipit in media res peut surprendre. Pour répondre a la problématique: « Pourquoi peut on dire que cet incipit propose une situation particulière ? », j’étudierai deux axes : I. L’écriture de et incipit II. Un incipit particulier. I – L’écriture de cet incipit Dans le début de ce roman on retrouve toutes les caractéristiques d'un incipit in media res. Il convient tout d'abord de préciser que c'est l'annonce de la mort de la mère du narrateur dès la première ligne du texte qui nous permet de parler de début in media res. A présent, intéressons-nous au cadre spatio-temporel et aux personnages. Nous pouvons d'ores et déjà affirmer que ce cadre est très flou. En effet, les lieux sont indiqués — « Marengo » (l. 4), « Alger » (l. 4), « au restaurant » (l. 14) — mais sans descriptions. Les indices temporels sont encore moins précis. Nous pouvons juste supposer que l'action se déroule durant le XXe siècle, grâce au « télégramme » de la ligne 2. La présence d'un militaire peut aussi suggérer que l'action se déroule durant la guerre d'Algérie, ou peu avant celle-ci. Tous les personnages, à l'exception de Céleste et d'Emmanuel, sont désignés par leur seule fonction : Le « patron » (l. 6), le « militaire » (l. 22), le « concierge » (l. 25) et le « directeur » (l. 26). Cet incipit, outre le cadre, nous donne aussi l'intrigue. Il s'agit de la mort de la mère de héros avec tout ce que cela va entraîner. Le récit donne une impression de journal intime avec ses marques de la première personne, le narrateur interne, l'oralité apparente — répétition de « Je », phrases courtes et déclaratives, peu de dialogue — et le discours peu élaboré. Le texte est structuré autour du héros. Dans chaque paragraphe l'auteur nous présente la vie de celui-ci en rapport avec avec les autres personnages. • Le premier paragraphe annonce ainsi les faits: la mère du héros est décédée • Le deuxième montre l'organisation de son emploi du temps avec son patron • Le troisième, les habitudes du héros. Il mange, « comme d'habitude » (l. 15), au restaurant de Céleste. • Le quatrième, le déplacement et la rencontre avec le militaire • Enfin, dans le cinquième, le personnage principal arrive à l’asile et rencontre le concierge et le directeur Transition On retrouve donc toutes les marques de l'incipit, mais la réaction de Meursault face a cet événement peu sembler étrange. II – Un incipit singulier Le comportement de Meursault rend cet incipit singulier. Meursault, qui n'est pas véritablement présenté — on ne connaît son nom que grâce à la mort de sa mère, et au cinquième paragraphe seulement — est un personnage atypique. Il semble indifférent a la mort de sa mère et ne manifeste aucune émotion. La mort de sa mère est racontée sur le même ton que le reste, sans tristesse aucune. Pour lui, la mort de sa mère entraîne une réflexion d'ordre pratique : il enchaîne directement entre la réception de la nouvelle et la modification de son emploi du temps. Cet emploi du temps est méthodique et organisé : • Le futur et la passé composé montrent l'organisation • Les compléments circonstanciels de temps précisent l'organisation dans le temps • Malgré tout, l'habitude domine. Meursault cherche à modifier le moins possible sa vie bien réglée La dimension très terre-à-terre du personnage se retrouve dans le fait qu'il soit si affecté par des sensations physiques comme la chaleur. Le dernier paragraphe nuance néanmoins un peu l'inhumanité de Meursault. Il ressent de l'affection pour sa mère, comme le montre l'utilisation du nom « maman » (l. 25) et le sentiment de culpabilité qu'il éprouve à la ligne 31. Il est également mal a l'aise par rapport à la compassion des autres personnages. Conclusion On peut parler de titre éponyme. Incipit particulièrement déconcertant car même s'il en respecte ces règles, on ne trouve pas les réactions émotionnelles attendues face a cet événement. On retrouve tous les éléments qui seront retenus contre Meursault lors de son procès. Ouverture • Camus • XX siècle • Absurde • Guerre d'Algérie • Suite du roman