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4 LUNDI 4 AVRIL 2016 Froidchapelle : prochain conseil le 11 avril à 20h P. 7 Les conseillers communaux de Froidchapelle se réuniront le 11 avril à 20h pour débattre entre autres du compte 2015 du CPAS, de la location des logements tremplins ou encore des Maisons du Tourisme P. 5 FLORENNES : LE CARREFOUR DU DONVEAU VA ENFIN ÊTRE SÉCURISÉ PAR UNE NOUVELLE SIGNALISATION LUMINEUSE METTET : LA COMMUNE FAIT APPEL À DES DESIGNERS POUR DÉCORER LE ROND-POINT DU CENTRE-VILLE © G.F. © LEF BOTTE DU HAINAUT/NORD DE LA FRANCE « L’usine de pellets va polluer notre village » Le projet est sur les rails à Anor, à quelques kilomètres de Momignies, ce qui inquiète les habitants eu de gens sont au courant à Momignies et pourtant cela se passe à quelques kilomètres à peine de la frontière. Une usine de fabrication de pellets industriels va voir le jour. Pour certains, c’est l’inquiétude, notamment en ce qui concerne la pollution. P « Oui, nous avons peur », souligne d’emblée cet habitant de Beauwelz (Momignies). En effet, sa maison se trouve à 7 km (par la route, 2 à vol d’oiseau) du futur site de l’entreprise de pellets d’Anor. « Nous sommes inquiets de toute cette pollution olfactive, sonore, de l’air… qui va arriver chez nous. On parle tout de même de 120.000 tonnes de pellets par an. Il va y avoir une épaisse fumée qui va sortir de la cheminée et inévitablement arriver chez nous », ajoute-t-il. Si certains osent prendre la parole, d’autres par contre ne sont même pas au courant. Lors du dernier conseil communal, le conseiller de l’opposition, Jean-Marc Poullain (IC) a mis le problème sur la table. « Certains habitants s’inquiètent. On parle d’une usine où du bois sain et vert sera mélangé avec du bois souillé. Les nuages n’ont pas de frontières. Inévitablement, nous sommes concernés avec les vents dominants. Quels sont les risques ? La commune de Momignies a-t-elle été consultée dans ce dossier ? Nous sommes jumelés « Les nuages n’ont pas de frontières, nous sommes donc concernés » Jean-Marc Poullain (IC) avec Anor, le maire a-t-il averti de quelque chose ? », a-t-il souligné dans son intervention. Le bourgmestre de Momignies, Albert Depret, a répondu : « nous n’avons pas été contactés. Nous avons appris l’existence de ce projet par la presse. Nous allons voir ce qu’il en est avec la préfecture. Nous allons les contacter. Je ne sais pas si nous avons un droit de regard. » Visiblement si, d’après l’association « Anor Environnement » qui lutte contre ce projet d’usine de pellets. « Nous menons actuelle- ment une action en justice. Le fait de prévenir la Belgique est une obligation. Cela fait partie des points sur lesquels nous attaquons. Cela aurait dû être fait via le Ministère des Affaires Étrangères », souligne Laurent Caux, le président de l’association. Selon lui, les rejets dans l’atmosphère pourraient être dangereux pour la santé. « On parle d’azote, d’arsenic, de soufre, de benzène, de formol. Même si tout cela est dans les limites légales, cela représente un danger de cancer. Il faut que la Belgique soit au courant ! » Outre la commune de Momignies, les entités de Sivry-Rance et Chimay sont également concernées. « Cela représente environ 50.000 habitants dans un rayon de 30km autour de l’usine. Nous avons de si beaux paysages, des espèces protégées, des zones Natura 2000, tout va être détruit. C’est dommage. Certains veulent développer l’agriculture bio, ce ne sera pas possible avec une usine pareille ! », conclut cet habitant. G.F. Le terrain où se trouvera l’usine se situe à 2km de Beauwelz. © G.F. Le maire d’Anor, Jean-Luc Pérat 19 millions €, 26 emplois et près de 120.000t de pellets Ce projet d’usine de fabrication de pellets lancé par la société Jeferco et son patron , on en parle déjà depuis 2014 à Anor. C’est d’ailleurs à cette époque que l’enquête publique s’est déroulée. Le projet présenté aux habitants lors d’une réunion est un mastodonte. En effet, la construction de l’usine ainsi que son aménagement coûterait 19 millions d’ €. Celle-ci s’étendrait sur une surface de 13 hectares (3.770m2 pour l’usine en elle-même) au hameau de Saint-Laurent (à peine à 1km du centre du village). Près de 120.000 tonnes de pellets y seraient fabriquées chaque année. Ces granulés seraient destinés à alimenter des entreprises, principalement en Allemagne qui souhaitent délaisser le charbon pour une énergie plus verte. Si l’entreprise a choisi de s’installer à Anor, ce n’est pas par hasard. En effet, il y existe toujours une ligne ferrée active, privée appartenant à une carrière. Cette dernière, passait d’ailleurs en son temps à Mo- Un lieu stratégique. © G.F. mignies. Aujourd’hui, elle ne relie plus que Wallers, Glageon, Ohain et Anor. « Une pla- teforme de chargement serait installée au sein de l’usine et une voie de 900m placée pour relier la voie ferrée. Les trains chargés de granulats rejoindraient alors la gare d’Anor pour être expédiés » explique le maire. On parle de 3 à 6 trains par jours. Les grumes, elles seraient acheminées par camion. 36 par jour dans les petites rues d’Anor, ça risque de faire beaucoup! Quant à l’emploi, on évoque 26 postes directs mais à cela, il faut ajouter tous les emplois indirects créés. - Un collectif « Je ne suis pas inconscient » Le maire d’Anor, Jean-Luc Pérat, avoue : « je ne sais pas si la com- toute une série de filtres. « Il y a d’abord le filtre administra- mune de Momignies a été prévenue, il faudrait que je vérifie. Nous avons envoyé, et ça j’en suis certain, une copie du projet aux communes périphériques afin de solliciter un avis », explique-t-il. Il martèle tout de même : « je n’ai jamais été consulté non plus pour l’installation des Verreries à Momignies. Là aussi, d’épaisses fumées s’échappent de cette grande cheminée de plus de 70 mètres. L’impact sur notre région est également bien présent. » Néanmoins, sur la « pseudo pollution » que l’usine de pellets qui devrait s’installer sur sa commune, il se veut rassurant. « Certains voient déjà cela comme un deuxième Tchernobyl et sèment un vent de panique. Non, nous n’allons pas vivre dans la fumée en permanence. Je ne suis pas inconscient ! Le préfet et moi-même n’avons pas signé n’importe quoi. J’ai tous mes apaisements et j’ai entière confiance aux techniciens en ce qui concerne cette usine. » En effet, si c’est lui qui a la signature finale, le dossier passe par tif pour le permis de construire. Et il y a ensuite le permis d’exploitation avec tout l’aspect environnemental sur le bruit, les fumées, les désagréments que cela pourrait entraîner. Les études se sont révélées positives et un arrêté préfectoral a été signé. » PAS DE CLASSE B POUR SÉCHER Ce qui inquiète principalement, c’est l’utilisation du bois dit de « classe B » à savoir du bois souillé, vernis, peint… « En effet, l’arrêté a été modifié en 2015. Les plans ont aussi été modifiés. À la demande du préfet, la cheminée est passée de 20 à 31 mètres et ce afin, que les vapeurs partent plus haut. Quant à l’utilisation du bois de Classe B, je l’assure, il ne sera utilisé que dans la confection des granulés. Et attention, pas question que Monsieur Toutlemonde vienne déposer ses vieux châssis. Le bois « B » est livré sous forme de briquettes qui ont déjà subi une première analyse. Celui-ci sera ensuite mélangé (à hauteur de 40 %) avec du bois sain. Il ne sera en au- Trois pétitions Un comité déterminé. © G.F. Jean-Luc Pérat. © G.F. cun cas utilisé pour la chaudière. » Et il bénéficie pour cela d’une vérification à la seconde près. « Le dessus de la cheminée est équipé de capteurs qui permettent de contrôler ce qui sort à tout moment. Si un problème devait apparaître, il serait ainsi réglé rapidement. » Quant à savoir quand l’entreprise ouvrira ses portes, difficile à dire. « Tous les feux sont au vert. Je pense que l’investisseur devrait bientôt avoir réuni tous les fonds pour avancer. Après tout se mettra en route. » - L’association « Anor Environnement » est née juste après l’annonce du projet. Elle rassemble une cinquantaine de membres, principalement des habitants d’Anor mais pas seulement. Ensemble, ils ont étudié le dossier de A à Z, se sont renseignés et ont découvert des choses incroyables, près d’une soixantaine d’anomalies. Ils ont décidé de saisir un avocat et de déposer une requête au sein du tribunal administratif de Lille. S’ils n’obtiennent pas gain de cause, ils monteront au créneau. Ce n’est pas tant le projet qu’ils critiquent mais plutôt son emplacement. Par ailleurs, trois pétitions ont été lancées ainsi qu’un blog dédié au problème. N’hésitez pas à consulter le site pour vous informer : https ://anorenvironnement.wordpress.com. 4