Dossier de presse - R
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Dossier de presse - R
Goodbye, Hsia-Fei Chang isbn 978-2-917768-49-5 224 pages couverture rigide 15 x 21,5 cm 530 g 28 € parution, octobre 2015 hors collection 140 ill. couleur textes (fr/ang /chinois) : Hsia-Fei Chang, Sofia Eliza Bouratsis, Mehdi Brit, Enrico Lunghi Goodbye est la première monographie consacrée au travail de Hsia-Fei Chang, artiste taïwanaise vivant en France. L’ouvrage présente un ensemble de textes écrits par l’artiste (lus à l’occasion de performances ou simplement épinglés au murs de ces expositions) et une large sélection d’œuvres réalisées entre 2000 et 2015. Toute la finesse de la démarche de Hsia-Fei Chang est dans cet « air de rien du tout », dans cette impression de légèreté qui a vite fait d’exprimer une violence terrible (car triviale) — la lourdeur de l’ennui, le ridicule des habitudes — mais aussi les angoisses de la solitude, de l’amour, du mensonge, de la trahison. Elle pratique un humour qui n’a rien de cynique ou d’ironique, au contraire : c’est drôle, tendre et humble. L’artiste ne juge pas et surtout, elle ne cède à aucun sentimentalisme facile. Hsia-Fei Chang est connue pour ses performances décalées et un peu trash, tout aussi jouissives qu’inquiétantes. Le spectateur y est invité à lire le « roman » de l’artiste. Hsia-Fei Chang part toujours d’une histoire singulière, en évoquant sa vie ou des faits divers, pour restituer des sentiments universels : elle réussit ainsi à effacer les distances entre ce qu’elle raconte et son public, entre celui qui a vécu l’histoire et celui qui la lit et la découvre. éditions P 59 rue Jean de Bernardy F-13001 Marseille +33 4 13 25 68 51 [email protected] www.editions-p.com nos ouvrages sont diffusés et distribués en librairie par R-diffusion +33 9 65 29 35 98 [email protected] www.r-diffusion.org Ce livre a été publié avec le soutien du Centre culturel de Taiwan à Paris du Centre d’art Nei Liicht (Dudelange, Luxembourg) de la Galerie Laurent Godin de la Fondation d’entreprise Ricard du Fotoaura Institute of Photography de Rue Française Une histoire de l’été Jack n’a qu’un œil Le café Seule au monde L’été de mes dix-sept ans, à Kaohsiung, sud de Taïwan, où je fais mon pensionnat. J’ai raté une matière, il a fallu que je reste à l’école prendre des cours pendant les vacances. Il n’y a que les cours le matin. Je me suis alors décidée à aller chercher un petit job le soir. Il faisait 36°. La mer était bleue, le sable blanc comme sur les cartes postales. J’étais partie dans une petite île paradisiaque à l’ouest de Taïwan, Jibei. le 30 juillet 2013 Le monsieur qui me louait le scooter était venu me chercher au port quand je suis descendue du bateau. Le scooter que j’ai loué, il avait carrément un parasol. Le monsieur a porté ma valise et j’ai remarqué qu’il n’avait plus de doigts, seulement le pouce à sa main gauche. Devant la gare routière, il y avait un petit café, sur sa vitre fumée une petit annonce « cherche serveuse ». Il était midi, avec ma copine, on a poussé la porte. Il faisait tout sombre et très frais. Une odeur de tabac froid mélangée à l’odeur d’une vieille moquette humide. Quelques tables étaient contre le mur de gauche. À droite il y avait un long comptoir. Visiblement il n’y avait personne. « Je peux vous aidez ? » Une voix d’homme est apparue. J’ai tourné la tête, juste à coté de la porte d’entrée, la première table devant la vitrine, un homme assis. Un homme d’une cinquantaine d’années, habillé flou, visage flou, il n’avait pas beaucoup de cheveux sur son crâne, il se fond parfaitement dans le paysage. L’homme nous demandait notre âge, et à quelle école nous étions. Il ne nous a rien demandé de plus et dit « Ok » vous pouvez commencer dès ce soir, robe ou jupe exigées. On souriait : « C’est vrai ? ». Cool. Il faisait super beau dehors, quand on poussa la porte, une boule de chaleur et de lumière nous a submergée. J’ai passé trois jours à la plage à écouter la musique très forte diffusée par le club d’activités de la mer. Que des musiques très dynamiques et très joyeuses. Les touristes étaient tous en short et tongues... Les scooters de mer font des grosses vagues mousseuses, on entendait les cris des filles. Les jeunes étudiantes, avec encore la peau blanche, étaient très excitées. Alors que les garçons locaux étaient très bronzés. Ils travaillaient. Ils conduisaient les machines, ils tenaient les cordes pour les bateaux, ils gonflaient les bouées. Il n’était que 14 heures 30. Le soleil cognait fort. Je sirotais une canette de Fanta, en attendant que la température baisse. Étrange je pensais à Jaws. Quand j’étais petite avec ma sœur je le regardais à la télé en la serrant dans la couette. Papa rigolait : « Peur de quoi c’est du faux ! » Je pensais aussi aux doigts du monsieur, j’espère que c’est pas à cause du requin. Le néon et le cocktail Le soir on est retournées au café. L’enseigne était allumée, c’était un panneau rectangle rose, avec les lettres blanches, et il y avait des petites ampoules qui clignotaient autour. Sur cette mystérieuse vitre fumée été accroché un néon rouge « Orchidée Café », la vitre �� « Toute seule sur une île isolée du monde, en écoutant les vagues je pense à toi. Big kiss... » Il faisait toujours 36°, sur un hamac j’écris une carte postale. textes pour une performance à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris en ���� �� textes pour une performance à la Friche Belle de Mai à Marseille en ���� Good Mom, ���� performance Göteborgs Konsthall, Göteborgs, Suède Les chaussures dans le bain, ���� photographie couleur �� x �� cm May Day # �, ���� néons et texte �� x ��� cm Lumière, ���� �� t-shirts à message (production Miss China) Suspendue, ���� photographie couleur ��� x ��� cm Istanbul code, ���� performance Art International, Istanbul Hsia-Fei Chang Née en 1973 à Taipei (Taiwan), vit et travaille à Paris. Elle a exposé à la Maison Rouge (2012), au Wiels Centre d’art contemporain à Bruxelles (2013), au Casino Luxembourg, au Centre d’art contemporain de Meymac (2011), au musée du Quai Branly (2010), à la Biennale de Vancouver (2009), à la Biennale de Taipei (2000), au Brooklyn Museum de New York (2007) et plusieurs fois au Palais de Tokyo à Paris. En 2015, le Centre d’art Nei Liicht à Dudelange au Luxembourg lui a consacré une exposition personnelle : Worst Day of My Whole Life. éditions P 59 rue Jean de Bernardy F-13001 Marseille +33 4 13 25 68 51 [email protected] www.editions-p.com nos ouvrages sont diffusés et distribués en librairie par R-diffusion +33 9 65 29 35 98 [email protected] www.r-diffusion.org