Liverpool VCT Care and Treatment (LVCT), Kenya

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Liverpool VCT Care and Treatment (LVCT), Kenya
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En coopération avec :
International Health
at the University Hospital Heidelberg
Liverpool VCT Care and Treatment (LVCT), Kenya
Mettre en pratique la politique nationale sur les hommes ayant des rapports
sexuels avec des hommes (HSH)
Liverpool VCT Care and Treatment (LVCT) est une organisation
non-gouvernementale autochtone kenyane qui a déposé ses statuts
en 2001. LVCT offre une assistance technique aux gouvernements
du Kenya et d’autres pays d’Afrique ainsi qu’à des partenaires de
la société civile et du secteur privé pour renforcer les soins et la
prévention du VIH et dans le cadre d’interventions sur la santé
sexuelle et reproductive. La démarche de LVCT vise à mettre au
point la recherche d’opérations et des interventions pilote articulées autour des quatre axes suivants : rassembler des données pour
le renforcement des services, programmes et politiques ; fournir
une assistance technique aux agences gouvernementales clés sur
les réformes politiques et leur application ; renforcer les systèmes
pour développer des ressources humaines durables dédiées aux
programmes et services liés au VIH et offerts aux communautés ;
fournir directement des services liés au VIH, notamment en termes
de traitement, dépistage et conseil. LVCT s’intéresse surtout aux
groupes particulièrement vulnérables à l’infection au VIH ou
requérant des services spécifiques, et notamment les jeunes, les
hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les
personnes invalides et les travailleurs du sexe. Leader dans les
interventions sur les programmes VIH et le genre, LVCT préside
le comité de la société civile au sein de la Commission nationale
kenyane pour l’égalité de genre et accompagne la Division de la
santé de la reproduction (DSR), sous la tutelle du ministère de la
Santé publique et de l’Assainissement (MoPHS), dans l’élaboration
et le suivi de normes dans les services de prise en charge suite à un
viol. LVCT est un membre clé des groupes de travail nationaux sur
les populations les plus exposées au risque de VIH et sur le conseil
et le dépistage du VIH.
1. Contexte
Au Kenya, l’épidémie VIH se caractérise par des écarts très nets
selon le sexe, l’âge, le statut social et la résidence. Certains sousgroupes de population, comme les femmes, les HSH, les travailleurs
du sexe, les consommateurs de drogues injectables et les jeunes,
sont particulièrement exposés à un risque élevé d’infection par le
VIH. Jusqu’à très récemment, les interventions en termes de soins
étaient conçues pour atteindre la population adulte hétérosexuelle «
normale » et ne réussissaient pas à s’adapter aux besoins divergents
des minorités sexuelles et de genre. Dans le même temps, les normes
Informations sur le pays : Kenya
SOUDAN
ÉTHIOPIE
Lac
Turkana
SOMALIE
OUGANDA
KENYA
Lac
Victoria
TANZANIE
OCÉAN Indien
Source: worldtravels.com
Population :
38 600 000 1
Indice de développement humain : 143e rang (sur 187) 2
Indice de développement lié
au genre :
130e rang (sur 146) 2
Alphabétisation des adultes (%) :
87 2
Espérance de vie (à la naissance) :
57,1 ans 2
Prévalence du VIH parmi les adultes
(15-49 ans) (%) :
Personnes vivant avec le VIH :
7,1 3
1 600 000 4
Part des femmes parmi les adultes vivant
avec le VIH (%) :
57 4
Sources : (1) Kenya Population and Housing Census 2009 (2) Human Development
Index Report 2011 (3) Kenya AIDS Indicator Survey 2008 (4) UNAIDS 2011
légales et socioculturelles ont généré des attitudes négatives au
sein du personnel soignant, induisant une stigmatisation et discrimination à l’égard des HSH en demande de services médicaux.
C’est ainsi que la prise en charge des personnes appartenant à
ce groupe de population a été particulièrement faible, avec les
conséquences graves que cela implique sur leur bien-être physique et mental et celui de leurs partenaires.
1
Photos : © GIZ Lorna Dias, coordinateur
du programme HSH, pendant
la réunion des partenaires
de BACKUP.
Au cours des dernières années, la recherche et le soutien
déployés localement par et pour les HSH d’une part, et la
pression internationale d’autre part, ont produit des gains
substantiels au niveau politique. Pour preuve, le Troisième plan
national kenyan sur la stratégie SIDA (KNASP III) accorde la
priorité en matière de réponse nationale au VIH aux besoins en
santé sexuelle et reproductive des HSH et des autres populations
les plus exposées au risque de VIH. Dans cet environnement
politique plus éclairé, un nombre croissant d’organisations de la
société civile et de partenaires de développement se sont engagés
dans ou ont supporté des interventions ciblant les HSH.
Toutefois, il faut noter une coordination et une harmonisation
insuffisante des interventions au niveau des programmes ciblant
les populations les plus exposées au risque de VIH, et notamment les HSH et les minorités sexuelles, dans le cadre du KNASP
III. En effet, aucune structure ni aucun système n’a été mis en
place pour assurer le suivi de la mise en œuvre des interventions visant ces populations et les HSH prévues dans le cadre du
KNASP III ou pour garantir la coordination ou l’harmonisation
des interventions de programmes travaillant sur ces groupes.
2. Présentation du projet
Le projet a pour but de faciliter et d’encourager l’intégration et le
suivi de prestations de services dédiés aux HSH dans le cadre de
la réponse nationale du secteur de la santé au VIH.
Il vise principalement trois objectifs :
a. l’élaboration d’un système de suivi intégré permettant de
mesurer l’avancement de la mise en œuvre des programmes
destinés aux HSH dans le cadre de la réponse nationale au VIH ;
b. une meilleure défense des HSH aux niveaux des districts et des
provinces ;
2
c. une prestation de services et un suivi spécialement attentifs aux
HSH, avec un pilotage au niveau des districts (tout particulièrement à Nairobi).
Les partenaires de la mise en œuvre ont tiré parti de l’harmonisation de leurs interventions ciblées sur les HSH avec le
plan KNASP III et ont ainsi pu développer leur rôle. Le Conseil
national de lutte contre le sida (NACC) et le Programme national
de lutte contre les MST/sida (NASCOP) ont, de leur côté, profité
de la stratégie de suivi. Enfin, les HSH, bénéficiaires ultimes du
projet, ont pu jouir d’un meilleur accès aux services de santé.
Du point de vue technique et financier, le projet a été soutenu
par l’Înitiative allemande BACKUP ; il a été mis en œuvre par la
GIZ et commissionné par le BMZ pour deux ans, d’octobre 2010 à
septembre 2012.
3. Approche
L’objectif du projet devait être atteint grâce à une combinaison de
soutien politique et technique, de défense, de recherche (audit) et
de mise en œuvre d’un projet pilote. Cela impliquait l’engagement
actif et la collaboration de plusieurs parties prenantes.
Soutien politique et technique
LVCT a apporté une assistance technique au Conseil national de
lutte contre le sida (NACC) et au Programme national de lutte
contre les MST/sida (NASCOP) pour la conception et la mise en
œuvre d’une stratégie nationale pour l’intégration et le suivi de
l’intervention ciblant les HSH. Ce faisant, l’organisation a impliqué ses propres partenaires et ceux de l’Initiative allemande BACKUP, ainsi que d’autres organisations engagées dans la défense ou
la prestation de services dédiés aux HSH, ou intéressées par ces
causes.
Représentants des pairs
s´engageant dans une session
pendant une formation sur le
plaidoyer politique.
Défense
LVCT a accru ses efforts aux niveaux des districts et des provinces
pour la défense des HSH, avec eux et pour leur compte, ciblant
les prestataires de services et les « faiseurs » d’opinion publique.
Le projet a ainsi contribué à créer un environnement politique
propice et à identifier les « champions » de la promotion des
questions touchant les HSH dans l’arène politique, au sein du
gouvernement et dans le secteur public et les sphères privées.
Recherche
Une recherche qualitative a été menée dans le but d’identifier les
attitudes des prestataires de services de santé vis-à-vis des HSH
et des préférences de ces derniers en matière de santé sexuelle et
reproductive. Le projet a également conduit un audit des prestataires et des services de santé dédiés aux HSH.
Mise en œuvre pilote
LVCT a utilisé sa position au sein du réseau des organisations non
gouvernementales de santé (HENNET), en collaboration avec le
Forum de défense des droits de la santé (HERAF), pour mettre en
œuvre un projet pilote sur les services de santé dédiés aux HSH à
Nairobi et œuvrer en faveur d’un passage à l’échelle nationale.
Dans tous les domaines susmentionnés, LVCT a travaillé en
étroite collaboration avec le Programme du secteur de la santé
au Kenya de la GIZ et les partenaires allemands de l’initiative
BACKUP.
4. Résultats
LVCT a assuré la promotion et la défense au sein du Groupe de
travail technique sur les populations les plus exposées au risque
de VIH du NASCOP et sur l’étude et le suivi national.
Via le Groupe de travail national sur l’étude et le suivi, un registre
client complet des données relatives aux HSM et aux populations
les plus exposées au risque de VIH a été créé et rendu opération-
nel. Les données recueillies seront intégrées au système national
d’informations démographiques et de santé. LVCT a également
adapté ses propres outils de données sur les prestations de services pour informer le processus national. Enfin, LVCT a participé
à l’évaluation intermédiaire du KNASP III organisée par le NACC
et a souligné d’importantes lacunes, comme des mécanismes
de reporting inefficaces et des synergies faibles pour la prise en
compte, le suivi et l’évaluation.
Les processus du programme dédié aux populations les plus
exposées au risque de VIH sont contrôlés lors de réunions
trimestrielles du Groupe de travail sur les populations les plus
exposées au risque de VIH du NASCOP afin d’améliorer la coordination des activités des parties prenantes. Dans le même temps,
la défense d’une stratégie et d’une structure d’évaluation et de
suivi complète se poursuit, afin d’examiner non seulement les
processus, mais aussi les résultats. Au NASCOP, les discussions se
poursuivent sur l’établissement d’une unité de service technique
nationale de suivi et d’évaluation des populations les plus exposées au risque de VIH.
Les principales études de l’audit des services de santé s’adressant aux HSH sont maintenant terminées. Indirectement, leurs
résultats vont informer les tendances du programme identifiées
par l’exercice de triangulation nationale, pour lequel un groupe de
travail du NASCOP a été défini. LVCT fait partie des sous-comités
directeurs et de recueil de données de ce groupe de travail. Les
conclusions de l’audit servent également à informer le développement d’une structure d’orientation des HSH.
Une recherche préliminaire pour une étude qualitative a été
menée sur les attitudes des prestataires de services de santé
et sur les préférences des HSH en matière de santé sexuelle et
reproductive. Ses conclusions ont permis d’identifier les structures qui supportent l’élaboration des programmes liés au VIH
pour les HSH. Ces structures sont désormais incluses dans les
exercices de renforcement des capacités des professionnels de
santé.
3
La Rivière Kényane de vie présentée
par Lorna Dias pendant la réunion
des partenaires de BACKUP.
Ayant mis en évidence qu’un changement de politique exigeait
une défense continue, LVCT a organisé un séminaire de formation
de trois jours sur « la promotion de la politique du point de vue du
suivi et de l’évaluation », qui ciblait les organisations des minorités
de genre et sexuelles gérées par des pairs.
Des sessions de formation aux nouveaux outils de données
contenant des indicateurs sur les populations les plus exposées
au risque de VIH ont en outre eu lieu dans deux hôpitaux de
district à Nairobi. Elles ciblaient les prestataires de services de
conseil et de dépistage du VIH ainsi que les personnes chargées
des dossiers médicaux.
5. Leçons apprises et défis à venir
L’un des principaux défis concernant les composantes politiques du projet est que les résultats sont intrinsèquement liés à
l’agenda gouvernemental et au paysage politique.
Ainsi, le développement anticipé d’une stratégie nationale
conjointe de suivi et d’évaluation n’a pas vu le jour en 2011. Á
compter de 2012, la coopération entre le NASCOP et les organismes s’intéressant aux populations les plus exposées au risque
de VIH au sein du NACC et a été harmonieuse. En conséquence,
la participation au Groupe de travail sur les populations les plus
exposées au risque de VIH et aux forums des parties prenantes
du comité directeur national a augmenté.
Le développement d’une stratégie nationale pour l’intégration et
le suivi des interventions sur le VIH destinées aux HSH au sein
de la politique nationale a été suspendu et le restera tant que le
NASCOP n’aura pas concrétisé l’unité de service technique de
suivi et d’évaluation des populations les plus exposées au risque
de VIH. Entre-temps, LVCT a également commencé à concentrer
de façon plus intensive ses efforts de défense et de promotion sur
les organisations de la société civile et sur les partenaires de mise
en œuvre qui expriment de plus en plus leur soutien aux interventions visant les HSH.
6. Informations supplémentaires
LVCT Kenya: www.lvct.org
Publié par
Deutsche Gesellschaft für
Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH
Sièges de la société Bonn et Eschborn, Allemagne
IZ Health Sector Programme
G
Riverside Drive, Riverside Mews Building
opp. Prime Bank Headquarters
Nairobi, Kenya
[email protected]
+254 20 4228 000
www.giz.de, www.gtzkenyahealth.com
Situation Mars 2013
La GIZ est responsable du contenu de cette publication.
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En coopération avecevaplan au Centre Hospitalier Universitaire Heidelberg,
Allemagne
Mandaté par
Ministère
fédéral de la Coopération économique
et du Développement (BMZ)