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étienne STAIN
Chair de poule bis
Tome 5
le vampire
de la 24e nuit
Éditions : G.LAPETOCHE
Chair de poule
le vampire
de la 24e nuit
Étienne Stain
Première édition
PASSION DE LIRE
bis
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La Mongie, ce 29 mars
Mon cher petit Pierre,
J’espère que tu vas bien. Le printemps est encore timide ici et
pourtant Pâques sera là dans quelques jours. Dis-moi, est-ce-que
çà te plairait de venir passer les vacances chez nous ? Je ne te
cache pas que notre invitation est un peu intéressée car depuis
quelques jours, ta grand mère et moi sommes très inquiets : il se
passe des choses étranges au chalet. Je sais que tu es passionné
par les romans policiers, alors tu vas avoir l’occasion inespérée de
débrouiller une situation difficile ! Seulement, il faudrait que tu
viennes le plus tôt possible. Tout de suite, si tu es libre.
Nous t’attendons.
Je t’embrasse bien fort,
ton grand père qui t’aime .
PS : Surtout, ne dis rien à tes parents, inutile de les affoler .
PS : Et amène tous les copains que tu veux !!!
PS : Dépêche toi !!
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Je relus la lettre pour être sûr de ne pas m’être trompé . Mais non,
j’étais bel et bien invité chez mes grands parents pour résoudre
une énigme policière . Cool !
Je me précipitai dans le salon obscur où mes parents étaient
encore avachis devant la télévision .
-« Papa ! Maman ! », criai-je pour couvrir le son de la télé . Aucune
réaction . A croire qu’ils ne m’entendaient pas . Il faut dire que le
son était au maximum !
-« Papa, maman » hurlai-je à pleins poumons . Mais, à ma grande
surprise, ils ne bougèrent pas d’avantage .
Je m’approchai un peu plus et passai ma main devant le visage de
mon père qui ne fit aucun geste .
Stupéfait, je saisis la main de ma mère et ... ELLE ETAIT EN
MOUSSE !!!
Je ne pus m’empêcher de hurler .
-« Que se passe-t-il ? Au secours ! »
Je jetai un coup d’oeil à l’écran : comme par hasard, on y voyait à
ce moment-là des personnages en mousse qui s’agitaient dans un
paysage coloré .
Un froid glacial m’envahit .
Je me forçai à respirer à fond . Au moment où je commençais à
me remettre de mes émotions, deux mains s’abattirent sur mes
épaules . Terrorisé, je voulus pousser un deuxième cri, mais aucun
son ne sortit de ma bouche . Je me retournai et là je vis .... mes
parents !
-« Poisson d’avril ! », me dirent-ils en choeur .
Je ne comprenais plus rien alors ma mère m’expliqua .
-« J’étais à mon cours de modelage quand l’animatrice nous a
donné de la mousse pour fabriquer des personnages et on les
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a mis là pour te faire une blague avec un documentaire sur les
personnages en mousse .
Tout s’éclaicissait . J’adore mes parents, sauf quand ils me jouent
des tours comme celui-là et ce n’était pas la première fois .
-« Vous m’avez fait peur », protestai-je .
-« Ha ! Ha! tu aurais vu ta tête », dit mon père .
-« Que voulais-tu au juste ?», pouffa ma mère, encore sous l’effet
de leur bonne plaisanterie .
-« Heu, ah oui, je voulais vous demander si je pouvais aller chez
Papy et Mamie pour Pâques »
-« ... »
-« J’ai reçu une lettre !!! »
-« Bon, alors, s’ils t’invitent, vas-y . Mais sois sage ! »
-« SUPER!!! »
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Le lendemain, au collège, j’en parlai à mes trois meilleurs amis .
Les familles de Grégoire et de Lucas acceptèrent immédiatement
de les laisser partir avec moi, puisque nous allions chez des gens
qu’ils connaissaient .
Ce fut moins facile pour Léo : il dut négocier avec ses parents et
il n’obtint la permission de venir qu’à condition de faire suivre sa
soeur jumelle Léa .
Je dois dire que pour moi, ce n’était pas un problème .
Au contraire .
Léa est dans ma classe et nous nous entendons bien . En plus, elle
est très jolie . Elle est rousse avec un oeil vert et un oeil bleu .
Le départ fut fixé au lendemain après-midi .
Le 2 avril, donc .
Nous devions nous retrouver tous les cinq à la gare pour prendre
le train de 15h 23 .
Et tout se passa comme prévu .... jusqu’à notre arrivée dans les
Pyrénées . Mais là-bas, une surprise de taille nous attendait .
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Tout d’abord, Mamie n’était pas sur le quai . Pourtant, les autres
fois, c’était toujours elle qui venait me chercher .
Sans trop savoir pourquoi, je ne pus m’empêcher d’être
vaguement inquiet .
Personne, non plus, dans la salle d’attente .
Arrivés dans la cour de la gare, nous regardions de tous côtés
quand soudain Grégoire s’exclama :
-« Regardez là-bas ! Voilà ton grand-père ! Il est sur une calèche
d’argent !!! »
-« Bonjour Papy », criai-je, « mais où as-tu eu cette calèche
d’argent ? »
-« Aha ! », répondit mon grand-père, « j’étais sûr que tu me
poserais cette question, Pierre . Je l’ai reçue par héritage d’un
cousin éloigné . Justement, c’est de cette affaire que je voulais te
parler . Bon, embarque, toi et tes copains . Je vous raconterai tout
çà une fois à la maison . »
Nous montâmes en nous bousculant dans la calèche qui étincelait
au soleil mais nous étions un peu serrés, c’est pourquoi je
demandai à Papy la permission de m’installer à côté de lui, au
dessus des chevaux .
Au moment où je m’asseyais, je vis une goutte de sang couler le
long de la manche du manteau de mon grand-père .
Et là ..., j’osai lui poser la question qui me tracassait depuis le
début:
-« Papy, pourquoi c’est toi qui viens me chercher alors que
d’habitude c’est Mamie ? »
-« Ecoute, mon petit », commença mon grand-père, « c’est un peu
difficile à expliquer : Vois-tu, ta Mamie... »
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-« M... mais, Papy, tu... tu ... as une g... goutte de s... sang sur ton b...
br... bras . »
-« De quoi ? Tu plaisantes, Pierrot ! Ce n’est que de la peinture
rouge . Laisse-moi t’expliquer . Tout à l’heure, ta mamie m’a fait
remarquer qu’un barreau de la barrière était blanc alors que
l’ensemble qui entoure le chalet est peint en rouge . Comme cela
avait l’air de la contrarier et que j’avais justement un reste de
peinture et je me suis mis tout de suite au travail . Mais tu connais
ta grand-mère ! Incapable de tenir en place !!! Evidemment, elle a
voulu m’aider et ce qui devait arriver est arrivé : le pot de peinture
lui est tombé sur le pied . Ce n’est pas trop grave mais il ne faut pas
qu’elle se fatigue trop . Donc, vous devrez vous occuper seuls du
ménage dans vos chambres, car elle ne montera pas à l’étage . »
-« Ne t’inquiète pas, Papy . L’essentiel, c’est qu’elle se repose au
calme . »
-« Oh, pour çà ... », répondit mon grand-père d’un ton évasif .
Le trajet ne dura qu’une petite demi-heure, dans un paysage
d’arbres en fleurs, sur fond de cimes enneigées . Les chevaux
trottaient comme le vent .
Soudain, au détour d’un bosquet, nous aperçûmes ma grandmère qui faisait les cent pas dans un pré . Elle était emmitoufflée
dans un foulard et appuyée sur des béquilles . Nous étions enfin
arrivés ! Pour notre goûter, elle avait préparé une délicieuse tarte
aux myrtilles .
Bientôt, l’heure du souper arriva .
A la fin du repas, mon grand père prit la parole .
-« Bon, voilà l’histoire . Un de mes cousins, Jacob, originaire de
Roumanie, est mort il y a tout juste trois semaines . Bien que nos
familles aient été fâchées depuis des années, c’est à moi qu’il a
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voulu léguer tous ses biens . Quand on l’a découvert, il portait
deux trous à la gorge . Après l’autopsie, les médecins ont déclaré
qu’il avait perdu la moitié de son sang . Mais ce n’est pas tout !
Depuis ce triste événement, de plus en plus de gens meurent
de deux trous à la gorge . Et toutes les nuits, des ... des témoins
voient voltiger autour de chez nous un personnage tout pâle,
drapé dans une cape noire . A mon avis, il cherche à entrer dans
le chalet et j’ai bien peur qu’il n’y réussisse un jour ou l’autre .
D’ailleurs, depuis que j’ai cette maudite calèche, il ne nous arrive
que des malheurs . Le pire de tout, c’est que, dès que je veux m’en
débarrasser, elle se venge en projetant autour d’elle des couteaux
de charcutier . Je n’ose pas en parler à la police : on me prendrait
pour un fou ! »
-« Hou la ! », dis-je, « Mais ... mais c’est très grave, çà, Papy . Il aurait
fallu me prévenir avant ! »
Mes grands-parents semblaient mal à l’aise .
-« Hé oui », soupira Papy, « mais tu sais ce que c’est, le temps passe,
le temps passe, et puis ... Bon, c’est pas tout, çà . Il commence à se
faire tard . Allez ranger vos affaires et vous coucher . Pierre, montre
leurs chambres à tes camarades . Vous avez chacun la vôtre, au
premier étage . Il y en a six, choisissez celle que vous voulez .
Promenez-vous partout ... sauf dans la pièce qui se trouve au bout
du couloir . Mettez-vous à l’aise et bonsoir à tous ! Et surtout,
fermez bien toutes les fenêtres sinon, la nuit risque d’être agitée !»
Malheureusement, et malgré nos précautions, cette nuit allait être
un véritable enfer pour nous tous .
Vers minuit, je me réveillai, alerté par des sons étranges . J’ouvris
ma porte au moment précis où mes quatre amis faisaient de
même .
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-« Vous avez entendu, les gars ? (oh pardon, Léa) », chuchotai-je,
« il y a du bruit dans la cage d’escalier. »
-« Oui, on a entendu », répondirent d’une seule voix Léo, Léa,
Lucas et Grégoire .
-« Restez ici, je vais voir », déclarai-je bravement .
J’avais descendu la moitié des marches quand soudain ...
-« Attention ! », cria mon grand-père .
-« Mets tes mains sur ta gorge, Pierre, protège ta gorge !!! », hurla
ma grand-mère .
J’eus le temps d’apercevoir une forme menaçante, toute de noir
vêtue, puis je m’évanouis .
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Quand je rouvris les yeux, j’étais allongé sur le lit de mes grandsparents et Mamie me faisait respirer quelquechose de fort .
-« J’ai ... j’ai ... j’ai ... vu ... le vam ... vam ... vampire », hoquetai-je .
-« Vraiment, tu l’as vu ? » demanda Léa, en claquant des dents .
-« Il est encore sous le choc », fit Lucas, « il faudrait peut-être
appeler un docteur . »
-« Hoouuu ... », fit alors une voix mélodieuse .
Et à ce moment-là, une créature qui semblait habillée de lumière
blanche passa à travers le mur de la pièce du fond et flotta jusqu’à
nous .
« N’ayez crainte », dit mon Grand-père, « c’est notre douce Gizella .
Elle soigne les personnes de cette maison . »
« Co ... comment çà ? », bredouilla Léo .
« C’est-à-dire », commença Mamie, « qu’elle hantait déjà le chalet
quand nous l’avons acheté . Mais rassurez-vous, c’est un esprit
bienfaisant . En plus, elle est très discrète, on ne la voit presque
jamais . »
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« Je pense que çà va aller . Je me sens déjà beaucoup mieux . »,
dis-je, en essayant de faire bonne figure . En vérité, je n’avais
aucune envie d’être ausculté par un fantôme !
Aussitôt, Gizella disparut dans ses « appartements », la fameuse
pièce située tout au bout du couloir .
Une semaine passa . Le vampire ne revint pas .
Il faut dire que Papy nous avait appris à faire la croix avec nos
doigts et que Mamie nous faisait porter des gousses d’ail enfilées
en collier .
Par contre, toutes les nuits, des phénomènes plus que bizarres
se produisaient : boules de feu, déplacement d’objets, esprits
frappeurs, cyclones, etc ...
Par chance, pendant nos journées, nous réussissions à nous
remettre de nos émotions, en faisant plein d’activités : aider mes
grands-parents dans leur potager, observer les aigles avec des
jumelles, jouer à l’accrobranches ou faire la sieste dans le foin !
Et justement, un beau jour, en fin d’après-midi, alors que Léa et
moi étions occupés à distribuer leurs rations aux chevaux, je crus
entendre des bavardages provenant de la vieille grange .
« Viens, Léa », chuchotai-je, « allons écouter ce qui se trame
derrière cette porte . »
Je collai mon oeil entre deux planches disjointes .
« Incroyable ! » repris-je, « Il y a Gizella et le vampire ... Ma parole !
Ils sont en train de se combattre ! On se croirait dans un jeu vidéo
!! C’est la lutte du Bien contre le Mal . »
« Pousse-toi un peu » murmura Léa, « je voudrais re- garder aussi
! »
« Attends ! Gizella lance des sortes d’ondes boréales tandis que le
vampire manie un rayon laser . Oh mais qu’est-ce-que tu ... »
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Au plus fort du duel, j’entendis des pas précipités derrière moi et
une femme que je ne connaissais pas ouvrit la porte, et bondit
au milieu de la scène . Les deux adversaires s’arrêtèrent net et se
fondirent dans l’air, comme deux fumées .
La nouvelle venue était vraiment très belle . Elle était grande, avec
des yeux bleus et de longs cheveux blonds qui lui descendaient
jusqu’aux reins . Elle portait une robe et une veste noires . Et de
gros écouteurs noirs .
Elle se tourna vers nous et nous salua ainsi : « Bien le bonsoir à
tous deux ! Je suis Cynthia . Vous devez être Pierre et Léa . Je viens
du Monde de la Distortion . Il m’a fallu beaucoup de temps pour le
trouver mais je l’ai enfin découvert . Venez, suivez-moi . », ajouta-telle en nous tirant fermement par la main .
J’eus beau freiner avec les pieds, rien n’y fit .
Nous nous enfonçâmes avec elle dans son monde parallèle .
D’ailleurs, une sorte de « force » nous poussait à la suivre et à
avancer tout droit pour rejoindre je ne sais quoi ...
« Waouh ! C’est magnifique ici » ,déclarai-je après avoir jeté un
coup d’oeil au paysage qui m’entourait .
Il n’y avait pas de sol ni de plafond, juste des dalles partout .
« Oh, çà alors », m’écriai-je, « une dalle bleue ! »
« Fais attention . Ne la touche pas ... », me conseilla Léa .
Je posai mon pied dessus et aussitôt, une vibration se propagea
autour de nous . Brrrrrr, Boum !
« Ho, ho, çà bouge », dis-je .
« Je t’avais prévenu ! », reprit Léa à voix basse, « Et toutes ces
plantes ! Çà ne te paraît pas bizarre ? Il ne doit pas y avoir
beaucoup d’eau pour les alimenter . Peut-être que ce sont les
créatures qui les font pousser ... »
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« Mais non, c’est humide, ici . Tu ne vois pas les cascades sur les
murs ? »
« Quel endroit paisible », dit Léa « mais cette lumière artificielle
avec ce silence absolu le rendent tout de même un peu ...
mélancolique » .
« Ah, tu trouves ? », intervint Cynthia, qui avait écouté notre
conversation sans rien dire . «Au fait, je n’ai pas fini de ma
présenter, tout à l’heure . J’ai oublié de vous dire que je suis aussi
un GMAS . »
« Un gmas ? », fis-je, interloqué .
« Un gmas ? », répéta Léa en echo .
« Mais oui », expliqua-t-elle, « Grand Maitre en Anomalies
Surnaturelles . Je sais par exemple que vous vous posez mille
questions sur mon passé ...
« Ne soyez pas si étonnés », ajouta-t-elle en voyant nos mines
stupéfaites . « Lire dans les pensées n’est pas un problème pour
moi ! Quand j’étais petite, j’ai été séparée de mes parents et j’ai
vécu avec des créatures, oui, des créatures autrefois battues ou
abandonnées par leurs maitres . Elles m’ont protégée et appris
tout ce que je sais . Moi, en retour, je les ai soignées et aimées mais
celui qui a rendu tout ce bonheur possible, c’est ton grand-père ! »
« Quoi ! », m’écriai-je, « Papy est au courant de cette histoire ? »
« Oui, Pierre ... Il nous a fourni une aide inestimable en nous
permettant de rester sur ses terres ... ou plutôt sous ses terre ! Et je
lui en serai toujours reconnaissante et à toi aussi, qui essaies de le
tirer de ce mauvais pas . Mais le temps presse ! Je vais devoir vous
quitter . Ayez confiance . La créature que vous apercevez, là bas,
est légendaire et elle a le pouvoir de faire disparaître les vampires .
Reshiram !!! »
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Une énorme bête s’avança lourdement dans un bruissement
d’ailes . D’une force incomparable, elle était couverte d’une
épaisse fourrure blanche . Sur son train arrière, il y avait
comme un turbo dans lequel des flammes tourbillonnaient et
tourbillonnaient . Ses yeux ressemblaient à deux fentes bleues .
Lorsque Cynthia l’appela, Reshiram s’inclina et émit un son
étrange .
« Crois-moi, Pierre », reprit notre guide, « avec l’aide de Gizella et
de Reshiram, il te sera facile de sortir ton Papy et ta Mamie de ce
cauchemar . Je te fais confiance . Seulement, il faudra que tout
s’accomplisse en la 24ème nuit . Ecoute bien ... »
Après nous avoir donné quelques conseils, Cynthia nous relâcha
dans le monde réel .
C’était presque la fin de notre séjour .
En fait, nous repartions le lendemain, qui était aussi le dimanche
de Pâques .
Ce même soir, le Samedi Saint, j’insistai pour que nous allions
tous ensemble à la Veillée Pascale de la paroisse de mes grandsparents . Un peu étonné, Papy accepta de nous y conduire et se
mit en devoir d’atteler la calèche d’argent .
Nous quittâmes le chalet alors que le soleil descendait à l’horizon .
La chapelle se trouvait tout au bout d’une allée bordée d’arbustes
fleuris et bien taillés . Elle était encore obscure .
Les fidèles, qui étaient arrivés en avance, attendaient en silence la
tombée de la nuit .
Sur le parvis, le prêtre préparait le « feu nouveau », pour y allumer
le cierge de Paques .
Un par un, les gens approchaient de la flamme des bougies plus
petites et une procession se formait, semblable à un long serpent
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de feu . Au fur et à mesure que la foule passait solennellement le
porche, l’église s’illuminait de plus en plus .
Et soudain, les cloches, qui s’étaient tues depuis le Jeudi Saint, se
mirent à sonner à toute volée .
C’était magnifique .
Nous entrâmes enfin, tous les sept .
Pendant la célébration, il nous sembla entendre dans le lointain
un bruit de chevaux qui piaffaient ainsi qu’un étrange fracas,
comme si un véhicule tanguait sur la route .
Mamie voulut quitter la cérémonie pour aller vérifier ce qui se
passait mais je lui demandai de ne pas s’absenter, car on récitait à
ce moment précis une prière en l’honneur de Saint-Pascal .
Discrètement, Papy m’adressa un sourire et me fit un clin d’oeil .
Evidemment, à la sortie de la messe, il n’y avait plus de calèche !!!
Lucas, Grégoire et Léo couraient partout à sa recherche .
Mamie était consternée .
Pour Papy, Léa et moi, tout était clair mais nous devions aux autres
une explication . C’était la moindre des choses .
Je leur racontai donc ce que Cynthia nous avait révélé : En fait,
les ennuis venaient d’une erreur du notaire ! Jacob n’avait jamais
vraiment eu l’intention de donner sa calèche avec le reste de
l’héritage .
Au contraire, il aurait voulu la garder et, depuis le début, il
cherchait un moyen de la reprendre .
Il avait essayé plusieurs fois de nous l’expliquer (à sa manière) mais
nous n’avions rien compris .
En tous cas, maintenant qu’il avait ce qu’il voulait, il allait nous
laisser en paix .
« Eh bien, tant pis ! Nous rentrerons à pied ! », déclara gaiement
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Mamie, dont les orteils étaient à présent tout à fait guéris .
« Et ce soir, les gars », s’écria Léa, « on va enfin, enfin, enfin, pouvoir
DORMIR tranquilles ! »
« Fermez tout de même soigneusement vos fenêtres ! On ne sait
jamais ... », conclut Papy .
21
Auteurs : Louise
Maya-Luna
Pauline
Théophane
Illustration &
mise en page : Lucile
Gabriel
Merci aux élèves de sixième du collège et de première
bac pro Communication Graphique de l’ensemble
scolaire Saint-Étienne de Cahors.
© Mai 2012
étienne STAIN
Chair de poule
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Tome 5
le vampire
de la 24e nuit
Mon cher petit Pierre,
J’espère que tu vas bien. Le printemps est encore
timide ici et pourtant Pâques sera là dans quelques
jours. Dis-moi, est-ce-que çà te plairait de venir passer les vacances chez nous ? Je ne te cache pas que
notre invitation est un peu intéressée car depuis
quelques jours, ta grand mère et moi sommes très
inquiets : il se passe des choses étranges au chalet.
Je sais que tu es passionné par les romans policiers,
alors tu vas avoir l’occasion inespérée de débrouiller
une situation difficile ! Seulement, il faudrait que tu
viennes le plus tôt possible. Tout de suite, si tu es
libre.
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