Histoire de la paroisse Saint-Ouen - Eglise catholique de Saint-Ouen

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Histoire de la paroisse Saint-Ouen
lundi 26 mars 2012, par Gaëlle Masse le Goanvic
Quelques éléments sur l’histoire de notre paroisse de Saint Ouen
Des découvertes réalisées dès le XIXème siècle laissent à penser que le site sur lequel s’élève l’actuelle
ville de Saint-Ouen connaissait une présence humaine à l’époque de la préhistoire, même s’il ne faut pas
exclure que ces objets puissent provenir d’autre milieu… Pour autant, des pierres taillées, outils datant du
paléolithique moyen, ont été découvertes lors de travaux de construction de la gare d’eau, dans les années
1830. Ces objets découverts sont conservés à la Mission Archéologique de la Seine St-Denis.
Comme à Lyon et en de nombreuses cités gallo-romaines, l’Église dans cette zone est née de l’action
apostolique de commerçants et d’ouvriers, venus des bords de la Méditerranée et parfois d’Orient en
remontant l’axe Rhône - Saône. L’Église locale s’est organisée sur le modèle romain, où des " prêtres
cardinaux " étaient nommés responsables de territoires déterminés. Ce découpage, consacré par le
concile de 845, définit la base toujours actuelle de l’action pastorale : la paroisse !
L’époque mérovingienne, avec la présence d’une villa royale qui
appartenait au roi Dagobert, "Clippiacum", marque le début de l’histoire de Saint-Ouen comme cité,
attestée dès 832 dans un inventaire de biens de l’abbaye de Saint-Denis. C’est dans cette villa royale que
l’évêque Audënus - Audoenus (dont le nom est devenu "Ouen") est mort. C’est à cet évêque de Rouen du
VIIème siècle qui fut aussi chancelier du roi Dagobert que la ville doit son nom.
Statue de Saint-Ouen dans l’église du Vieux-Saint-Ouen
En 475, sainte Geneviève avait fait établir une première communauté
religieuse sur le site actuel de la cathédrale de Saint-Denis pour propager le culte du premier évêque de
la région, martyrisé au IVème siècle, saint Denis, enseveli à cet endroit, selon la tradition. En l’an 630,
c’est le roi Dagobert qui y fait bâtir une église dans laquelle il sera même enterré en 639. C’est l’origine
d’une longue histoire royale de la basilique-nécropole. En juillet 754, le fils de Charles Martel, maire du
palais, avait reçu dans cette basilique le saint chrême royal des mains du pape Etienne II e t pris le nom
de Pépin le Bref.
La basilique sera rehaussée et embellie par l’abbé Suger (1122-1151) au XIIème siècle, le siècle des
Cathédrale.
Tombeau du Roi Dagobert – Basilique Saint-Denis
En 1285, Guillaume de Crépy fait construire sur le site qui est aujourd’hui celui
de la Ville de Saint-Ouen, un manoir qui sera plus tard fréquenté par Philippe IV le Bel.
Le 6 novembre 1351, le roi Jean II le Bon créa, en l’ostel de Saint-Oyn, le premier Ordre de Chevalerie
Français : l’Ordre de l’Étoile des Chevaliers de Notre-Dame de la Noble Maison, dont la devise inscrite sur
les armoiries était : "Monstrant regibus astra viam" (ce qui signifie "les astres montrent la route aux
Rois"). Cet éphémère Ordre Chevaleresque fut, à cette époque, ce qu’est actuellement l’Ordre National de
la Légion d’Honneur. Jean le Bon assigna l’ostel de Saint-Oyn comme résidence de l’ordre dont les
armoiries étaient perpétuées sur le blason de la Ville actuelle.
Armoiries de l’ordre…
Bains-sur-Seine.
A l’éclat de la Révolution de 1789, les Audoniens rédigent leur "Cahier de doléances" qui réclame la
suppression des "capitaineries" (réserves de chasse royale) et des "aides" (impôts indirects). Le village,
qui comptait alors 700 habitants, sera rebaptisé "Bains-sur-Seine" et envoya des volontaires à combattre
dans les armées de la République.
La Révolution divisa gravement l’Église en France. Les prêtres " jureurs ", qui acceptaient la Constitution
civile du clergé, s’opposèrent aux " réfractaires ", qui refusaient le serment exigé. Nombre de ceux-ci
furent sommairement exécutés aux Carmes en septembre 1792, et leur martyre est aujourd’hui une des
mémoires du diocèse de Paris. De ces années difficiles émerge la figure de M. Emery, supérieur de Saint
Sulpice, qui sut préserver à la fois un délicat équilibre et l’essentiel. Le Concordat de 1801 rétablit le
catholicisme comme "religion de la majorité des Français", avec un clergé fonctionnarisé. Mais la captivité
du Pape (1809-1814) suscita une nouvelle crise.
Le château de Saint-Ouen, construit en 1670, accueillera le 2 mai 1814 Louis XVIII à son retour
d’Angleterre pour y signer la "Déclaration de Saint-Ouen" ; laquelle, après la première abdication de
Napoléon, rétablit le pouvoir royal et promit une Constitution libérale. Le château est aujourd’hui classé
monument historique.
En 1815, après les Cent Jours, Saint-Ouen souffrit l’occupation étrangère marquée par des pillages, y
compris du Château.
Louis XVIII rachète le Château en 1821, le fit raser, et chargea l’architecte Jean-Jacques Marie Huvé de
construire un nouvel édifice, destiné à devenir le sanctuaire de la Restauration. Il le céda ensuite, le 29
octobre 1822, a Mme Zoe-Victoire du Cayla.
L’inauguration du Château, le 2 mai 1823, en présence de 425 invités, le Corps Diplomatique au grand
complet, s’acheva sur la Seine par une grandiose parade à la vénitienne, alors que crépitaient les feux
d’artifice.
Le 12 février 1850, deux ans avant sa mort, la comtesse du Cayla, dont la tombe se trouve dans le
cimetière communal, léguait le Château au comte de Chambord qui refusa l’héritage. La princesse de
Beauvau le revendiqua. Il est devenu propriété de la Ville de Saint-Ouen en 1958.
Château de Saint-Ouen 1ère forme
(avant que Louis XVIII ne décide sa démolition)
Industrialisation
Au XIXème siècle, notamment à partir du Second Empire, Saint-Ouen devient une ville industrielle
Cet essor industriel est visible de nos jours par l’imbrication des quartiers et des usines : l’industrie a
marqué le paysage urbain. Le banquier Ardouin avait inauguré le 25 mai 1830 une "gare d’eau", avantport de Paris, sur la Seine.
Cette "gare d’eau" aura une grande influence sur le développement commercial de la zone, et on
considère sa construction comme le point de départ de l’industrialisation de Saint-Ouen.
Lorsque la guerre éclate en 1870, les Audoniens souffrent des rigueurs du siège de Paris et dans leur
majorité, ils se rallient à la Commune.
L’industrialisation s’est faite globalement hors de l’influence chrétienne, sinon par l’apport de petites
communautés provinciales ou latines. La tendance laïque puis celle du Parti communiste a dominé cette
évolution, obligeant l’Église à marquer le pas.
A noter cependant que Paris reste au XIXè siècle la grande pépinière du mouvement missionnaire
mondial.
La tension qui couvait depuis longtemps entre l’Église et l’État, résultat de l’histoire singulière de la
France, aboutira enfin à une issue heureuse en 1905 avec la loi de la séparation de l’État et de l’Église,
qui libérera finalement celle-ci de l’emprise du pouvoir politique, mais dont les bénéfices ne furent pas
compris par tout le monde sur le moment.
La fin du XIXème et le début du XXème siècle, sont aussi marqués par un fort accroissement de la
population. La construction de l’église Notre Dame du Rosaire (1898-1903) a été précisément une des
réponses à cette augmentation du nombre d’habitants à Saint-Ouen. On était en plein milieu de ce qu’on
appellera la "révolution industrielle" avec tout le bouleversement que cela a impliqué pour la vie sociale et
économique du pays. A la veille de la Première Guerre Mondiale, près de 20000 actifs à Saint-Ouen
étaient des ouvriers. La population audonienne fut durement frappée par cette guerre : 2238 morts au
front ou des suites des blessures reçues. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la ville subit plusieurs
bombardements, notamment en avril 1944, avec des dizaines de résistants fusillés ou déportés, 600
habitants exterminés dans le sinistre camp d’Auschwitz. Marcel Carrier, militant jociste audonien, est
mort en déportation condamné au Camp de Flossenburg au motif de son "action catholique".
Le XXè siècle est aussi celui du développement des structures paroissiales dans la région parisienne
(catéchismes, patronages). Le cardinal Verdier fonde les "Chantiers du Cardinal" pour construire de
nouvelles églises (comme le Sacré-Coeur à Saint-Ouen ou le Saint-Esprit dans le XIIè arrondissement de
Paris). En pleine Seconde Guerre mondiale, le cardinal Suhard relance la réflexion sur l’évangélisation par
de grandes lettres pastorales. La Mission de France et la Mission de Paris sont créées pour rejoindre le
milieu ouvrier. Le cardinal Feltin poursuit dans la même voie, malgré la crise des prêtres ouvriers. Dans
les années 1960, Mgr Veuillot est chargé de réorganiser la province ecclésiastique de Paris. De nouveaux
diocèses sont créés, calqués sur le découpage administratif de la région : le diocèse de Paris se limite, à
partir de 1966, à la ville intra-muros.
Le Diocèse de Saint-Denis fait partie des nouveaux Diocèses créés par le pape Paul VI le 9 octobre 1966.
Son premier évêque fut Mgr Jacques Le Cordier. Mgr Guy Deroubaix (Fraternité de Jésus - Charles de
Foucauld) lui succéda en 1978. Mgr Olivier de Berranger (Fraternité du Prado) a présidé le diocèse
d’octobre 1996 au mois de janvier 2009 se retirant alors pour raisons de santé. Enfin, Mgr Pascal
Delannoy a repris le gouvernail le 10 mai 2009 dans une suite apostolique ininterrompue qui, passant par
Saint-Denis, premier évêque de Paris martyrisé sur les Buttes de Montmartre au IVème siècle- nous arrive
de son fondateur, Jésus de Nazareth et son Collège apostolique au premier siècle de notre ère.
Enfin, l’église de Saint-Ouen a reçu, en octobre 2002, la toute dernière relève des responsables pastoraux
locaux, les prêtres de l’Institut "Fils de la Charité" pour le service des trois paroisses.
P.-S.
Un grand merci au Père Gabriel Floricich qui nous a permis de reprendre ces articles du site qu’il avait
créé pour la paroisse.

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