MaMA Zapping

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MaMA Zapping
MaMA Zapping
MaMA 2015 - 14 octobre, Paris, théâtre de l’atelier,
Le MaMA nouveau est arrivé ! Et quoi de mieux pour démarrer l’édition 2015 qu’une petite séance
de Zapping, c’est dans l’air du temps et ça permet de se mettre dans le bain de l’actualité des
professionnels de la musique en 1h30, avec l’avis d’experts reconnus sur les news qui ont marqué
l’actualité récente.
ZAP
A tout seigneur, tout honneur, parlons de l’innovation principale du MaMA cette année : le MaMA
Invent, secteur dédié à l’innovation dans le MaMA, en partenariat avec l’Irma. Son directeur Gilles
Castagnac souligne à quel point le secteur musical ayant déjà bien avancé dans sa mutation
digitale, l’innovation est désormais au coeur de son activité. « On ne va pas parler de robots du
futur mais de solutions opérationnelles dès aujourd’hui. On est complètement dans le présent, la
mutation ce n’est pas demain ! » 16 ateliers, 11 focus, 3 keynote mettront en exergue des
solutions effectives pour les artistes, les acteurs du live et de la promotion / marketing. Nous vous
rendrons bien entendu compte de plusieurs de ces ateliers!
ZAP
Et voici que se présente l’intervenant sans doute le plus attendu de cette session, Simon Guilham,
directeur de la communication de Vivendi, président de Vivendi Village, et accessoirement de
l’Olympia. Et d’Olympia il fut beaucoup question en regard de la nouvelle stratégie de contenus
impulsée par Vincent Bolloré.
« Quand on rentre à l’Olympia, on a les mêmes frissons que quand on rentre dans un stade ! »
déclame le britannique Guilham, « C’est la salle de Paris que l’on connaît en Angleterre ! »
L’idée est de dépasser la seule question de la rentabilité - pour laquelle S. Guilham a rendu
hommage à son prédécesseur Arnaud Delbarre - et de faire de l’Olympia le porte-drapeau de
Vivendi, premier groupe mondial de contenus, dont le siège est à Paris.
Mais l’Olympia restera ouvert à tous et continuera à travailler avec l’ensemble des producteurs
français et internationaux, s’empresse d’ajouter son président, devançant les inquiétudes
récurrentes sur le sujet. Et hors de question de céder à la mode du « naming », qui permet à une
marque de donner son nom à une salle contre monnaie sonnante et trébuchante, confère le Accor
Hotels Arena (anciennement Palais Omnisports de Paris Bercy). L’Olympia restera l’Olympia!!
La marque Olympia se décline d’ailleurs en Afrique, avec 10 nouvelles salles brandées « Canal
Olympia » (un mix de la créativité de Canal Plus et du nom mythique de l’Olympia, selon Guilham)
qui vont permettre aux artistes locaux de se produire. Certains de ces nouveaux talents pourront
ensuite accéder à Canal plus et à Dailymotion, tous deux du groupe Vivendi… l’intégration
verticale est en marche !
ZAP
La gestion des droits sur Internet est un éternel serpent de mer. Eternel ? Peut-être pas, car
l’Europe avance, et figurez-vous qu’elle a même des leçons à donner aux Etats-Unis, selon
Emmanuel Legrand, journaliste résidant à Washington DC: « On est revenus à un régime de
guerre froide entre ayants droit et grandes boîtes de la technologie. Aux US, les tech ont plutôt
récupéré la main et la situation ne se débloquera pas avant 3 à 5 ans selon les plus optimistes…
C’est une éternité à l’ère numérique! » Et une double éternité pour les auteurs compositeurs
interprètes, les plus mal lotis dans cette histoire, selon E. Legrand.
En Europe, pendant ce temps, le marché unique numérique avance, avec un nouvel attirail
juridique attendu d’ici 12 à 18 mois… « En Europe, il y a une méthode dans la folie, aux US,
beaucoup de folie mais pas de méthode » a conclu Legrand. Qui a dit qu’on ne pouvait pas
innover en Europe?
ZAP
S’en suit une intervention remarquée de Paul Pacifico, President de la International Artist
Organization. Selon lui, nous vivons un changement de paradigme au profit des artistes : « Nous
sommes rentrés dans l’ère de l’artiste entrepreneur, cela remet l’univers musical sur ses pieds ! »
Paul Pacifico s’est ému des conditions dans lesquelles le deal du nouveau service Apple Music
s’est conclu, avec seulement les trois majors autour de la table. « Ils ont fait très vite, la semaine
du lancement, le patron [du syndicat] des majors ne connaissait même pas les termes du deal, les
artistes, les sociétés de gestion non plus ! Notre business est devenu géré par très peu de
corporations ! » Le combat de Paul : explorer les nouveaux systèmes permettant de mieux réguler
les relations entre artistes, intermédiaires, plateformes et consommateurs. Les contrats évolutifs,
des technologies de type blockchain permettant de gérer les droits de manière sécurisée et
transparente figurent parmi les pistes en cours de réflexion.
ZAP
Une meilleure régulation des rapports entre ayants droit ,plateformes de la musique et
consommateurs, Marc Schwartz, conseiller Maître à la Cour des comptes, connaît désormais très
bien, lui qui vient de conclure une mission de médiation sur l’exploitation numérique de la musique,
à la demande de Fleur Pellerin.
Une mission qui a été largement saluée comme la première du genre permettant d’aboutir à des
résultats concrets.
« Les artistes ne comprennent pas la manière dont ils sont rémunérés, » explique M. Schwartz. « Il
faut une plus grande transparence, améliorer la qualité des comptes rendus,
comprendre comment la valeur se transmet au sein de l’industrie. » Evoquant les parts
d’actionnariat de services comme Deezer ou Spotify que les majors négocient souvent au moment
d’autoriser l’exploitation de leur catalogue, le conseiller à la Cour des comptes a estimé légitime
que les artistes en perçoivent une partie au moment où cette valeur se réalise, tout en précisant
que ce type de négociation ne pouvait se mener qu’à un niveau international.
La porte reste ouverte, enfin, pour que l’ADAMI et la Spedidam, à ce jour non signataires du
protocole d’accord issu de cette médiation, fasse partie du comité de pilotage de la filière musicale
qui va se mettre en place.
ZAP
Les propos de M. Schwartz ont été corroborés par Emmanuel de Buretel, fondateur du groupe
Because et nouvellement élu président de la SPPF, qui verrait d’un bon oeil le rapprochement de
structures comme la SCPP, la SPPF, l’Adami et la Spedidam, au sein d’une entité qui gérerait les
droits voisins, à l’instar de ce qui se pratique en Grande Bretagne. Un moyen d’éviter de trop
morceler les actions, donc les frais, et les aides qui sont vitales pour beaucoup de producteurs,
rappelle-t-il : « 80% des productions française sont faites par des PME, TPE. Il faut que cela
vive! »
Quelle meilleure conclusion pour ce zapping de l’année?

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