Les Ultrasons et la Sonophorèse

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Les Ultrasons et la Sonophorèse
NOTES
CLINIQUES
LES ULTRASONS ET LA SONOPHORÈSE
Rolland Lamarche pht – Physiothérapeute
2012/09/23 (rev. : 2012/10/24)
Les ultrasons en physiothérapie méritent de conserver la place thérapeutique que des preuves scientifiques sont en
train graduellement de leur offrir.
Christian Murie, pht, BSc
Les Ultrasons : une modalité à ne pas banaliser! Physio-Québec OPPQ, 2005.
B. Le micromassage
Les pressions et décompressions exercées sur le contenu cellulaire par les ultrasons produisent un micromassage
dont l’ampleur est proportionnelle à l’augmentation de la puissance de pointe des ultrasons. Les effets physiques
du micromassage expliquent certains effets physiologiques recherchés dans les traitements.
 La pression exercée sur les liquides de la cellule, sur les constituants de sa membrane de même que les
changements ioniques survenus près de celle-ci accélèrent la diffusion de divers éléments à travers la
membrane cellulaire (127, 172, 430, 489).
 Les tissus soumis à des phases de compression-décompression produisent de faibles champs électriques (effet
piézo-électricité). Cet effet favorise la synthèse et l’orientation des fibres de tissu conjonctif, particulièrement
celles des os, des tendons et des ligaments.
Philippe Bussières physiothérapeute, Jocelyne Brua physiothérapeute
Les agents physiques en Réadaptation, Les Presses de l’Université Laval, Québec.
Pour faire pénétrer plus profondément la médication, l’usage d’organogels (gels pluroniques), de microémulsions et
de nanoémulsions, et de certains gels (de type « speedgel ») permet de bonifier l’action des produits. Toutefois, ces
gels spécialisés ne peuvent que rarement rivaliser avec le degré de profondeur obtenu avec les techniques de
phonophorèse (aussi appelée sonophorèse) ou d’iontophorèse employées par les physiothérapeutes (7, 15, 30, 32,
44, 81-82).
Le choix d’un produit adapté sera guidé par un bon médecin, un pharmacien bien avisé et soucieux d’exercer de
bons soins pharmaceutiques ou par un physiothérapeute ayant développé un intérêt scientifique particulier pour ce
type de préparation (voir tableau I : Rationnel et avantages des préparations topiques (10,30-32).
Andrée Néron D.P.H., Pharmacienne, L’Actualité Médicale, MedActuel, dpc. Vol. 12 No 1, 18 janvier 2012
Pharmacothérapie au quotidien, Les analgésiques topiques, Une pommade, un gel, une crème pour la douleur…
Les meilleurs onguents sont-ils vraiment dans les petits pots ?
From the results obtained in the present study, it is clear that ultrasound enhanced the permeability of human skin
to diclofenac released from a commercially available gel, following the dual-stage kinetic diffusion pattern
consistent with the design of the experiment (Figs. 16 and 17). This may be explained as follows. Subsequent to the
application of ultrasound to the thin layer of diclofenac gel on the stratum corneum, which also acted as its own
coupling medium, a certain quantity of the diclofenac was driven along its own concentration as well as the
acoustic energy gradient into the underlying layers of skin.
Erina Basson B Bsc. (Physiotherapy)
Effect of ultrasound on transdermal permeation of diclofenac and the temperature effects on human skin.
19.3.5 Ultrasound (Sonophoresis or phonophoresis)
Sonophoresis, also called phonophoresis, involves the use of ultrasonic energy to enhance the transdermal delivry
of solutes. Although the exact mechanism of sonophoresis is not known, it is thought that drug absorption may
involve a disruption of the stratum corneum lipids through a combination of thermal, chemical, and mechanical
alterations within the skin tissue, allowing the drug to pass through the skin (18).
URS O. HÄFELI and AMIT KALE
Faculty of Pharmaceutical Sciences, the University of British Columbia; Peripheral Receptor Targets for Analgesia, Edited by Brian
E. Cairns; chapter 19, Topical and Systemic Drug Delivery Systems for targeted Therapy
L’effet de micromassage du générateur d’ultrason est scientifiquement prouvé. Plusieurs recherches
soutiennent aussi que le générateur d’ultrason utilisé par les physiothérapeutes favorise la pénétration
des médicaments sous forme de pommade.
À ce jour, l’expérimentation clinique basée sur des préceptes scientifiques offre des résultats très
encourageants. Cependant, pour valider ces impressions cliniques, plusieurs recherches fondamentales
sont souhaitées.
En fait, tous les médicaments sous forme de pommades (onguents, gels, etc.) pourraient faire l’objet
d’expérimentation. À ce jour, quelques recherches fondamentales avec le diclofénac en particulier se
sont montrées intéressantes (voir référence ci-haut) mais, un univers reste à découvrir.
Sur le plan clinique, actuellement au Québec, des physiothérapeutes utilisent la capsaïcine, le menthol,
le salicylate de méthyl, l’ibuprofène*, le dichlofénac, le kétorolac*; plusieurs autres produits, la
cortisone, la kétamine, etc. pourraient faire l’objet d’expérimentations cliniques.
*Produits importés de différents pays européens ou obtenus en préparation magistrale réalisée par le pharmacien.
Groupe ERP
1.800.361.3537 [email protected] www.erp.ca
À ce jour, les résultats observés avec quelques-uns des produits mentionnés sont fort intéressants.
L’effet analgésique et anti inflammatoire de certains médicaments furent déjà validés par des
recherches pharmacologiques. Le fait d’utiliser la sonophorèse pour administrer ces médicaments offre
des résultats très prometteurs.
« La documentation scientifique utilisant le principe de la médecine fondée sur les preuves nous
permet de reconnaître que certaines préparations sont efficaces. Toutefois, la richesse des
informations est peu impressionnante. Plusieurs facteurs compliquent l’interprétation des
résultats : les études sont réalisées avec peu de sujets, on retrouve différentes préparations en
différentes formulations ou concentrations, les mesures d’efficacité, les durées de traitement et
les buts recherchés sont également différents (28, 29). Force est de constater que la médecine
fondée sur l’aspect pratique, les résultats d’expériences individuelles ainsi que les rapports de
cas anecdotiques ou en séries recensés dans plusieurs publications s’est taillée une place
d’honneur »
Andrée Néron, pharmacienne, D.P.H., CHUM, L’Actualité médicale, MedActuel, Vol. 12 No 1, 18 janvier 2012.
Le choix d’une médication topique doit quand même tenir compte des indications et contre-indications
identifiées par la recherche à ce jour. Bien que la plupart des ingrédients soient bien absorbés
localement, un certain pourcentage s’infiltre dans la circulation.
Tableau I*
Rationnel et avantage des préparations topiques (10,30-32)
 Évite une exposition générale (voie systémique)-attention : pas en terme absolu (Diminution de
l’absorption systémique et de l’exposition à l’élimination hépatique et rénale)
 Favorise une haute concentration du produit localement; biodisponibilité et taux sériques
généralement autour de 1 à 20% des valeurs obtenues lorsque le même médicament est
administré par voie générale
 Permet une concentration élevée de l’agent au site d’action
Andrée Néron, pharmacienne, D.P.H., CHUM, L’Actualité médicale, MedActuel, Vol. 12 No 1, 18 janvier 2012.
Considérant ces faits, l’expérimentation clinique énumère les principes suivants :
 Les produits à base de salicylates (salicylate de méthyl, salicylate de triéthanolamine, etc.) sont
contre-indiqués chez les femmes enceintes et chez les patients anti-coagulés ou souffrant de
problèmes circulatoires (hémophilie, etc.)
 Les anti-inflammatoires (dichlofénac, ibuprofène, kétorolac, etc.) sont contre-indiqués chez les
patients souffrant d’hypertension ou de troubles digestifs (reflus gastriques, syndrome de Kronh,
etc.)
 Les produits contre-irritants, à activité révulsive (salicylate de méthyl, capsaïcine, etc.) doivent
être utilisés avec précaution et avec parcimonie chez les individus présentant une pigmentation
faible à modérée (généralement les personnes à la chevelure blonde ou rousse).
En conclusion, l’expérimentation clinique actuelle qui s’est avérée efficace suggère d’utiliser le menthol
et la capsaïcine combinée (le menthacin : menthol 4%, capsaïcine : 0.025%) ; la capsaïcine 0.025%
(zostrix régulier), 0.075% (zostrix HP) ; le gel de dichlofénac diéthylamine 1,16% (Voltarène Émulgel).
Pour ce qui est des indications, le physiothérapeute-clinicien doit se référer à ses notions de
pharmacologie.
Avis : L’auteur de ce texte stipule que ces informations ne sont transmises qu’à titre suggestif. Il fut
indiqué dans ce texte que la recherche est très limitée dans ce domaine thérapeutique, le clinicien
qui s’inspire de ces informations en assume la complète responsabilité.
Références
Pour consulter les articles correspondant à la numérotation indiqués dans le texte, bien vouloir référer aux publications originales.
 127, 172, 430, 489, Les Agents Physiques en Réadaptation, Philippe Bussières, Jocelyne Brual, Les Presses de l’Université Laval
 7, 15, 30, 32, 44, 81-82, Andrée Néron D.P.H., Pharmacienne ; Pharmacothérapie au quotidien, Les analgésiques topiques, Une
pommade, un gel, une crème pour la douleur… Les meilleurs onguents sont-ils vraiment dans les petits pots? Les cahiers MedActuel
dpc –L’actualité médicale, Vol. 12 No 1. 18 janvier 2012
 10, 30-32, Andrée Néron D.P.H., Pharmacienne ; Pharmacothérapie au quotidien, Les analgésiques topiques, Une pommade, un gel,
une crème pour la douleur… Les meilleurs onguents sont-ils vraiment dans les petits pots ? Les cahiers MedActuel dpc –L’actualité
médicale, Vol. 12 No 1. 18 janvier 2012
*Reproduction partielle
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