La Société des journalistes d`iTélé a appelé à la - Ouest
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La Société des journalistes d`iTélé a appelé à la - Ouest
((La Société des journalistes d’iTélé a appelé à la reprise du travail, dès la signature du protocole d’accord de fin de conflit, à iTélé/CNews – comme le prévoit ledit protocole dans son article 4. Son appel a été entendu. Il a été validé à l’unanimité.)) Après 31 jours de grève, nous, salariés d’iTélé, avons décidé de suspendre notre mouvement. 31 jours, pendant lesquels nous sommes restés unis. 31 jours âpres, où reconduire la grève n’a jamais été un moment facile compte tenu des sacrifices financiers exigés et de notre soif de couvrir l’actualité du monde. 31 jours qui font de ce conflit, le plus long de l’audiovisuel depuis 1968. Notre objectif n’a pas été d’écrire l’histoire mais de donner un avenir à chacun de nous dans une chaîne que nous avons portée depuis 17 ans. Ce combat a été celui de notre indépendance éditoriale, de la défense de l’honnêteté et de la rigueur de notre travail. L’arrivée de Jean-Marc Morandini sur iTélé, deuxième chaîne d’information en continu de France, à un horaire exposé, a suscité l’émotion légitime des salariés. La signification brutale par la direction de l’ouverture d’une clause de conscience nous a donné le sentiment d’être poussés dehors. Ces éléments se sont ajoutés à un malaise déjà profond. Deux motions de défiance en quatre mois. Une grève de 4 jours en juin suite à l’annonce de la suppression de 50 postes - dans une chaîne où l’exigence demandée à chacun était déjà critique. Voilà pourquoi nous avons décidé de nous mettre en grève le 17 octobre. Ce mouvement a été à l’image d’I TELE. Fort mais fragile, déterminé mais respectueux. Nos assemblées générales quotidiennes ont permis à tous de s’exprimer. Les salariés ont su faire preuve de maturité et de sang froid face aux nombreuses épreuves qui ont émaillé ce conflit. Le dialogue avec la direction a été lent, difficile, rythmé par de trop nombreuses plages de silence. Nous n’avons pas obtenu le retrait de Jean-Marc Morandini. Mais nous avons obtenu que son travail soit très encadré et qu’aucun collaborateur d’iTélé ne soit contraint de travailler avec lui contre son gré, une disposition sans précédent dans une entreprise de presse. Nous n’avons pas obtenu la séparation des postes de directeur général et de directeur de la rédaction. Mais nous avons obtenu des garanties sur l’indépendance de la rédaction. Le mot « indépendance » figure dans le protocole d’accord, extrait d’une charte du groupe Canal+ datant de 2002 et réactivée, en attendant qu’une charte éthique soit rédigée dans le cadre de la loi Bloche. Nous avons quatre mois pour le faire. Ces dispositions, nous les avons obtenu pour ceux qui demeurent à I TELE. Pour tenter de leur assurer un cadre de travail pérenne. Pour protéger ceux qui quittent I TELE nous avons revendiqué/obtenu un cadre collectif de négociation. Aujourd’hui, rester ou partir est un choix difficile. Et pour beaucoup d’entre nous cela ne s’apparente pas à un choix. Tout au long de ce conflit, notre détermination a été renforcée au fil des messages de soutien - de plus en plus nombreux. Des messages émanant de toutes les rédactions. Des témoignages de téléspectateurs. Des prises de position de responsables politiques et de personnalités médiatiques. Nous remercions chacun avec émotion. Nous sortons de ce conflit éreintés et meurtris mais la tête haute, avec au coeur le sentiment d’avoir tenté de défendre notre honneur. Nous sortons tous ensemble de cette grève, plus que jamais attachés à cette chaîne. Ensemble nous demeurerons vigilants. Notre combat a dépassé les murs d’ I TELE car il soulève des questions sur l'information et de la gouvernance de médias aujourd’hui en France. Nous, salariés d’ ITELE, avons tenté d’y répondre humblement et en conscience.