Maquette 129_Mise en page 1 - Capital Equipement Médical

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Capital
N° 129
MARS 2010
Equipement
Médical
GE Healthcare
E9 pour une meilleure
prise en charge du patient
Asept InMed
L’essentiel en
endoscopie digestive
ACTUALITÉ
GETINGE HEALTHCARE
« ED-FLOW » double porte
double cuve pour un flux
sécurisé et maîtrisé
Guillaume Cadiot
Des nouveautés aux JFHOD
René Laugier
Le nouveau paysage
de l’endoscopie digestive
FibroScan® 502
powered by VCTE*
*Vibration Controlled
Transient Elastography
Jean-Pierre Chouraqui
Actualité et quotidien
en Gastro pédiatrie
SPÉCIAL GASTROENTÉROLOGIE
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Sommaire
■ Actualité
SPÉCIAL GASTROENTÉROLOGIE
2-3
Pages 2-3
Guillaume Cadiot
Des nouveautés aux JFHOD
■ Echanges
4-5
Philippe Marteau
Maladies inflammatoires coliques et intestinales et prévention du cancer
colorectal : le gastroentérologue, le cancérologue, le malade
■ Point de vue
Pages 4-5
7-8
René Laugier
Le nouveau paysage de l’endoscopie digestive
Pages 7-8
■ Entretien
9-10
Damien Lucidarme
De nouvelles perspectives diagnostiques
■ Focus
Pages 9-10
16-17
Patrick Chevallier
La fusion d’images au service de l’imagerie interventionnelle
■ Rencontre
18-19
Jean-Pierre Chouraqui
Actualité et quotidien en Gastro pédiatrie
■ Témoignage
Pages 16-17
22-23
Jacqueline Basso
Aseptoscope MDS V2 : témoignage d'une utilisatrice convaincue
et satisfaite !
■ Brèves
26
■ Congrès
27
■ Abonnement
28
Pages 18-19
Pages 22-23
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et privés, professeurs, chefs de clinique, médecins spécialistes libéraux, directeurs des services économiques, chefs de services en charge des décisions
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Actualité
Des nouveautés aux JFHOD
Entretien avec le Professeur Guillaume Cadiot
Service d’Hépato-gastroentérologie, Hôpital Robert Debré, Reims.
Secrétaire Général de la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE).
Les Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive (JFHOD), congrès
francophone de référence des
maladies et cancers de l’appareil
digestif est co-organisé par la
Société Nationale Française de
Gastro-Entérologie (SNFGE) et l’Association Nationale Française de
Formation Continue en HépatoGastro-Entérologie (FMC-HGE). Elles
se dérouleront au palais des congrès
du 25 au 28 mars 2010 et sont très
novatrices, mixant communications
scientifiques de haut niveau et
FMC, dans tous les domaines de la
discipline. L’oncologie, part importante de l’activité des gastroentérologues, est mise en valeur.
« La nouvelle édition des JFHOD 2010 s’annonce
un grand cru ! » confie Guillaume Cadiot citant
plusieurs nouveautés qui sont à prendre en compte
en 2010.
Tout d’abord, cette année, notons la présence des
gastroentérologues pédiatres (GFHGNP) ou Groupe
Francophone d’Hépatologie Gastroentérologie et
Nutrition Pédiatrique, avec lequel des ateliers
communs sont organisés. Les chercheurs du
CECED, Club d’Etudes des Cellules Epitéliales
Digestives, participeront également à l’événement.
Le pays francophone invité d’honneur ? En 2010, il
s’agit de la Société Marocaine des Maladies de
l’Appareil Digestif ou SMMAD, avec un symposium
commun, le jeudi matin, sur les facteurs de risques
héréditaires et environnementaux du cancer colorectal.
La Fédération Européenne de Gastroentérologie
(l’UEGF) est également invitée avec un symposium
en anglais sur les avancées récentes en hépatogastroentérologie en Europe.
Cette année, par rapport aux sessions précédentes,
notons des résumés soumis beaucoup plus nombreux
(722) : soit 100 de plus qu’en 2009 et 200 de
plus qu’en 2008. Ceux-ci sont particulièrement
nombreux en hépatologie, en endoscopie, en coloproctologie… Remarquons également une forte
augmentation dans le domaine des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
Un événement riche au plan scientifique
Quatre plénières aborderont toutes les thématiques,
notamment la cancérologie digestive, « depuis le
dépistage des cancers, jusqu’au traitement des
métastases », précise Guillaume Cadiot. Parmi les
communications importantes, on peut citer l’étude
du sunitinib dans les carcinomes endocrines pancréatiques, les résultats de l’étude ToGA évaluant le
trastuzumab dans les cancers gastriques, des résultats
de la cohorte CESAME portant sur la prévention du
cancer colorectal dans les MICI, les résultats du
STIC comparant la coloscopie virtuelle à la vidéo
coloscopie, la transplantation hépatique dans
l’hépatite alcoolique…
Des conférences de grande envergure sont attendues,
notamment « Chirurgie bariatrique : un traitement
du diabète ? », par le Professeur François Pattou,
chirurgien à Lille et « la maladie coeliaque aujourd’hui
et demain », par le Professeur Christophe Cellier de
l’HEGP à Paris.
La structure des JFHOD 2010 reste sensiblement la
même : une répartition sur quatre jours de FMC et
de communications scientifiques. Cette année,
JFHOD 2009
Copyright : SNFGE
Copyright : SNFGE
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Les gastroentérologues
pédiatres, GFHGNP,
seront présents,
ainsi que les chercheurs
du CECED.
les organisateurs mettent en valeur les communications par posters avec des séances de discussions de
posters sur différentes thématiques. En plus de la
traditionnelle synthèse, ils sont présentés sur le site
www.snfge.org sous forme électronique, au même
titre que les communications orales scientifiques et
de FMC. Certaines sessions de communications
originales seront clôturées par une synthèse
d’experts, portant certes sur ce qui s’est dit pendant
la séance, mais aussi pendant les JFHOD, sur la
thématique présentée. Cela permettra de faire le
point sur les innovations dans ce domaine.
La discussion médico-chirurgicale étant souvent au
centre des décisions en hépato-gastroentérologie,
les organisateurs ont souhaité retrouver ce type de
discussion pendant les JFHOD et ont organisé une
session sous forme de RCP portant sur le cancer du
rectum, dans laquelle interviendront des chirurgiens,
des oncologues, des gastroentérologues. Dans un
même esprit « pratique », l’atelier d’échographie,
toujours très apprécié, se déroulera cette année sur
4 jours au lieu de 2.
L’invité d’honneur
est la Société Marocaine
des Maladies
de l’Appareil Digestif
ou SMMAD.
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Actualité
JFHOD 2009
Un grand moment d’échanges
L’espace d’enseignement électronique, permettant de
consulter les videos et les posters électroniques est
inchangé. Parmi les nouveautés, à noter un studio
vidéo, avec des interviews d’experts qui seront mises
en ligne sur le site de la SNFGE (www.snfge.org) et
un studio radio avec Radio Digest. La SNFGE a
établi un partenariat avec « Fréquence M », radio
Internet animée par Jean-François Lemoine, avec
lequel a été créée Radio Digest, qui présente
des informations brèves sur la gastroentérologie
(le vendredi) et des émissions plus longues, le mardi.
Un atelier formation multimédia animé par Franck
Tusseau, webmaster du site internet de la SNFGE
aura lieu vendredi et samedi. « Un des objectifs de la
Société Savante est d’utiliser les outils modernes
d’information et de communication pour faciliter
l’information, la formation et la pratique des hépatogastroentérologues », signale Guillaume Cadiot.
EN BREF
« La SNFGE a notamment développé un certain
nombre d’initiatives dans ce domaine avec GastroMobile créé en partenariat avec la société Mobile
Health ». Cet outil, développé pour iPhone, permet
aux hépato-gastroentérologues d’avoir accès aux
référentiels, au thésaurus de cancérologie digestive, à
des scores spécifiques à la gastroentérologie, etc...
via leur téléphone. L’application pour iPhone est
disponible sur iTunes (Mobile Health). Les adhérents
à GastroMobile sont déjà nombreux et des partenariats avec différents laboratoires ont été créés pour
développer de nouveaux services. Sera présentée
notamment aux JFHOD une fiche de bilan préthérapeutique, avant traitement antiTNF pour les
MICI, utilisable sur iPhone.
Toujours dans le domaine des outils modernes,
un espace personnel sur le site du congrès
(www.jfhod.org) a été mis en place pour les congressistes ; il leur permet notamment de composer leur
Copyright : SNFGE
Un des objectifs de la SNFGE est d’utiliser les outils
modernes d’information et de communication
pour faciliter l’information, la formation
et la pratique des hépato-gastroentérologues.
programme personnel, de télécharger leurs attestations, de mettre à jour leurs coordonnées, etc.
Guillaume Cadiot conclue en invitant les congressistes à venir, dès la première heure, profiter de cette
manifestation exceptionnelle, dont le programme,
très dense, «démarre sur les chapeaux de roue ! »,
constate-t-il avec satisfaction.
Béatrice Paillat
www.capitalmedica.fr - Mars 2010
Les posters seront
présentés sur le site
www.snfge.org
1er IPP conseil dans les brûlures d’estomac :
PANTOZOL Control 20 mg®
Vingt ans après l’arrivée sur le marché des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sur prescription médicale, le pantoprazole
sera le 1er IPP disponible en médication conseil pour traiter les symptômes du Reflux Gastro-Œsophagien (RGO) chez l’adulte.
Vingt ans après l’arrivée sur le marché des inhibiteurs de la pompe à protons
(IPP) sur prescription médicale, le pantoprazole sera le 1er IPP disponible en
médication conseil pour traiter les symptômes du Reflux Gastro-Œsophagien
(RGO) chez l’adulte.Une grande enquête européenne réalisée par Gfk auprès
de 27 000 patients pour Nycomed Corporate OTC dresse pour la première fois
le portrait des patients souffrant de brûlures d’estomac et de régurgitations
acides. En France, 36 % de la population adulte souffre de tels symptômes et
44 % de ces patients se plaignent d’une altération importante de leur bienêtre ou de leur qualité de vie.
Un besoin d’élargir l’offre conseil
Parmi les actions entreprises par les patients pour lutter contre les brûlures
d’estomac, deux se détachent : la modification de l’alimentation (53 %) et la
prise d’un médicament de prescription (43 %). 72 % des patients utilisant un
médicament prescrit par leur médecin sont satisfaits contre seulement un
patient sur deux (56%) pour les alternatives thérapeutiques disponibles sans
ordonnance en officine (automédication). Les patients interrogés expriment
cependant le souhait de pouvoir disposer d’un médicament facilement accessible, c'est-à-dire disponible en conseil officinal. Dans ce contexte, l’arrivée
d’une nouvelle alternative en médication conseil pourra répondre aux attentes
des patients symptomatiques.
PANTOZOL Control® : une efficacité et une sécurité largement prouvées
PANTOZOL Control® (pantoprazole 20 mg) est le premier inhibiteur de la
pompe à protons (IPP) à avoir reçu une autorisation de mise sur le marché
européenne pour être délivré sans ordonnance. Il s’agit du deuxième médicament autorisé en automédication par cette procédure mais le seul à l’unanimité
des 27 pays membres. La molécule de pantoprazole a été utilisée depuis plus
de 15 ans par plus de 750 millions de patients dans le monde. Elle bénéficie
ainsi d’une longue expérience en ce qui concerne son efficacité et sa sécurité
d’emploi en tant que médicament de prescription. La supériorité du pantoprazole versus anti-H2 a été démontrée de manière constante(*).
Un comprimé par jour
PANTOZOL Control 20 mg® est indiqué dans le traitement à court terme des
symptômes du Reflux Gastro-Œsophagien (pyrosis, régurgitation acide) chez
l’adulte. La posologie est d’un comprimé par jour pendant au moins 2 ou
3 jours consécutifs et jusqu’à disparition des symptômes, sans dépasser
4 semaines. En cas de persistance des symptômes après deux semaines de
traitement continu, le patient doit consulter un médecin. Un soulagement
symptomatique est attendu 24 heures après la 1ère prise de PANTOZOL Control®.
Les comprimés gastro-résistants, de petite taille, doivent être pris entiers avec
un peu d’eau avant un repas et ne pas être croqués ou écrasés. Aucune adaptation posologique n’est nécessaire chez le sujet âgé ou l’insuffisant hépatique
ou rénal. Il peut s’avérer nécessaire de poursuivre le traitement pendant 7 jours
en vue d’une disparition complète des brûlures d’estomac. La durée du traitement ne doit pas excéder quatre semaines sans avis médical (*).
Nycomed, un leader en gastroentérologie, découvreur du Pantoprazole
La gastroentérologie est un domaine d’expertise clé pour Nycomed qui
présente une gamme complète dans le traitement du Reflux Gastro-Œsophagien avec : un IPP sur prescription INIPOMP 20 mg® / EUPANTOL 20 mg®
(pantoprazole), un IPP en conseil (PANTOZOL Control 20 mg®) et un anti-acide,
RIOPAN® (magaldrate).
(*)
Source : Résumé des Caractéristiques du Produit PANTOZOL Control®
www.nycomed.com
N° 129 • Capital Equipement Médical • 3
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Echanges
Maladies inflammatoires coliques et intestinales
et prévention du cancer colorectal :
le gastroentérologue, le cancérologue, le malade
Un petit-déjeuner débat organisé dans le cadre des Journées Francophones
d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive avec le soutien institutionnel des laboratoires Ferring.
Samedi 26 mars, salle 251, 7h30 - 8h30
C’est sous un format original que sera traitée cette année aux JFHOD la prévention du cancer colorectal dans les MICI : le Professeur Ph. Marteau, gastroentérologue à l’hôpital Lariboisière, le Professeur L. Beaugerie, gastroentérologue à
l’hôpital Saint-Antoine, le Professeur Ph. Rougier, oncologue à l’hôpital Ambroise
Paré et Monsieur A. Olympie, représentant de l’association de patients François
Aupetit (afa) auront l’occasion de confronter leurs points de vue au cours d’un
petit-déjeuner débat animé par un journaliste, Nicolas Martin. Le Professeur
Marteau a accepté de poser pour Capital Equipement Médical le cadre de ce
débat.
Capital Equipement Médical : Pourquoi un débat au sujet de la prévention
du cancer colorectal dans les MICI ?
Philippe Marteau : La prévention des
cancers est un sujet toujours délicat, pour
lequel il n’est pas possible de réaliser des
essais d’intervention randomisés et contrôlés
ayant pour critère d’évaluation l’apparition
de cancers. En ce qui concerne le cancer
colique au cours des MICI, la démonstration nécessiterait de ne pas traiter la moitié
des patients, ce qui ne serait pas acceptable
sur le plan éthique. En outre, il faudrait de
considérables cohortes de patients suivies
sur des durées très longues pour mettre en
évidence une différence d’incidence des
cancers entre groupe traité et groupe
témoin, dans la mesure où cette incidence
est de l’ordre de 1 % au cours des 10 premières années d’évolution de la maladie,
pour n’atteindre 20 % qu’après 30 ans...
En l’absence de tels essais, le niveau de
preuve est relatif et reste sujet à débat.
C.E.M. : Quelles sont les nouveautés en
matière de prévention du cancer
colorectal dans les MICI à l’heure
actuelle ?
P.M. : Les récentes recommandations
européennes reposent sur des études cascontrôle et sur des cohortes comparant les
patients traités ou non par dérivés amino-
salicylés, avec une méta-analyse
publiée en 2005. Ces études suggèrent une incidence de 50 % plus
faible de cancers colorectaux et de
dysplasies précancéreuses chez les
patients traités, par comparaison aux
patients non traités. Ces données ont
permis il y a environ un an une
modification d’AMM du 5-ASA,
intégrant au niveau des propriétés
pharmacodynamiques la réduction
de moitié du risque de cancer
colorectal dans les MICI. Des études
mécanistiques montrent que les
amino-salicylés, outre leur effet
anti-inflammatoire, agissent sur les
mécanismes cellulaires probablement
par leur action agoniste PPAR
gamma, avec un effet favorable sur le
cycle cellulaire et la réparation de
l’ADN. L’un des points qui sera
probablement discuté est aussi la
N° 129 • Capital Equipement Médical • 4
dose nécessaire de 5-ASA pour obtenir un tel effet préventif, probablement faible, inférieure à 2 g par jour.
Par ailleurs, un éventuel intérêt
des immunosuppresseurs a pu être
évoqué ces dernières années. Laurent
Beaugerie discutera ce point au cours
du débat, notamment à partir des données de la cohorte CESAME, ayant inclus 20 000 malades atteints de
MICI, et qui n’a pas montré d’effet
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Echanges
préventif de l’azathioprine. Il sera également intéressant de connaître le point de
vue de l’oncologue, Philippe Rougier, sur
l’intérêt des traitements préventifs tels que
le 5-ASA ou encore l’acide ursodésoxycholique en cas de cholangite sclérosante
associée aux MICI.
C.E.M. : L’évolution des recommandations devrait-elle entraîner une modification importante des pratiques ?
P.M. : Dans la rectocolite ulcéro-hémorragique, les patients sont en grande majorité
traités par 5-ASA. L’objectif de prévention
du cancer colorectal suppose donc principalement de maintenir le traitement,
même dans les cas où il peut n’être qu’insuffisamment efficace : il s’agit dorénavant
de privilégier les associations thérapeutiques incluant le 5-ASA plutôt que d’envisager des monothérapies de substitution.
Dans la maladie de Crohn, l’effet antiinflammatoire du 5-ASA est moins impor-
tant. Les nouvelles recommandations européennes devraient paraître
prochainement, avec plus de réserves
de la part des experts que dans la
RCH vis a vis d’une prescription de
5-ASA à visée principalement préventive plus qu’anti-inflammatoire.
En tout état de cause, ces évolutions
des recommandations ne doivent
pas faire oublier l’importance non
seulement des traitements mais
aussi des coloscopies de suivi pour
les patients atteints de MICI,
sachant qu’actuellement la moitié
des patients a une mauvaise observance des traitements et / ou du
suivi.
Propos recueillis
par Elisabeth Millara
www.capitalmedica.fr - Mars 2010
EN BREF
Du pansement aux nanotechnologies : le Dispositif Médical
Quel est le point commun entre une prothèse de hanche, une pompe à insuline, un pacemaker, une IRM,
des seringues, une paire de béquilles, des pansements ou un robot ? Au sein des industries de santé, ils appartiennent tous à la même famille : celle des dispositifs médicaux.
Encore trop souvent méconnu, le dispositif
médical est pourtant de plus en plus à
l’honneur dans les milieux spécialisés qui
ont pris conscience de son dynamisme, de
sa contribution au progrès médical, et de
son impact sur les systèmes de santé.
Le dispositif médical s’accompagne également d’un environnement réglementaire
et économique de plus en plus structuré :
une véritable culture dispositif médical est
bel et bien en train de naître.
Pour autant, rares sont ceux qui sont
susceptibles d’en donner une simple définition. Le dispositif médical n’a pas franchi le
cercle très restreint des spécialistes.
entière, reconnu par l’ensemble des
parties prenantes.
C’est donc tout naturellement qu’ils ont
eu le projet d’écrire un livre sur le dispositif médical. Sa vocation première étant
de fournir aux non-initiés une entrée en
matière, un panorama des différents
aspects qui caractérisent ce secteur. Outil
pratique, guide de référence, ce Que
sais-je ? décrit comment le secteur du
dispositif médical a su rassembler les
médecins, les chercheurs, les ingénieurs,
les malades et leur famille… Ce faisant,
il décode l’un des principaux enjeux du
domaine : l’adoption et la diffusion des
innovations dont il est continuellement
à l’origine.
Les parcours professionnels des auteurs,
Antoine Audry et Jean-Claude Ghislain,
se croisent depuis bien longtemps,
autour d’un engagement commun dans le Le Dispositif Médical
domaine du dispositif médical. Cet engage- Antoine Audry et Jean-Claude Ghislain
ment les amène régulièrement à échanger Que sais-je ?
Presses Universitaires de France
sur la difficulté d’identifier le dispositif N° 3858 - 1ère édition 2009 - 128 pages – 9 €
médical comme un secteur d’activité à part ISBN 978-2-13-057393-7
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Point de vue
Le nouveau paysage de l’endoscopie digestive
Par le Professeur René Laugier
Président de la SFED, Société Française d’Endoscopie Digestive
Chef de service de gastroentérologie de l’hôpital la Timone à Marseille
Le professeur René Laugier insiste sur la nécessité d’améliorer encore le dépistage du cancer colorectal en
France. Il pose le problème des pistes à développer et notamment l’extension de la population à cibler.
Il explore les nouveautés de ces dernières années en endoscopie et démontre que celles-ci changent petit à
petit le concept de la profession d’endoscopiste.
Tout d’abord « Comment peut-on améliorer le
dépistage du cancer colorectal en France ? » déclare
René Laugier. Le dépistage par hémoccult, chez des
patients à risque moyen entre 50 et 74 ans, a été
généralisé en France à partir de 2008. Les premiers
résultats montrent que, seuls 42 % de la population
cible, font ce dépistage et que, seuls 92 % des patients
ayant un test hémoccult positif, font leur coloscopie.
Ces chiffres sont quelque peu décevants, pour les
professionnels de santé et pour les pouvoirs publics.
La SFED, en partenariat avec l’INCa, se pose la
question de savoir quelles pistes suivre pour essayer
d’améliorer ces valeurs ? Aussi des campagnes de
publicités audio, radio et par voie de presse, auquel
l’INCa a déjà fait appel avec le spot publicitaire
« le petit polype est gentil lorsqu’il est petit ! » vont
être développées. Une nouvelle campagne d’affichage
va être mise en place dans les cabinets médicaux et si
possible dans d’autres lieux « décalés ».
Ces pistes sont à poursuivre pour améliorer la
connaissance du public et des médecins généralistes
qui sont déjà sensibilisés, mais pas encore assez, au
fait de proposer le test aux patients. Il faut leur
expliquer l’intérêt à le faire et faciliter une meilleure
compréhension de la coloscopie. Il est en effet étonnant que 8 % des patients ne font pas, ou même
refusent cet examen, alors que leur test hémoccult
est positif. « Il faut également une action sur les
pouvoirs publics pour essayer d’élargir la population
cible aux patients de 75 à 80 ans » poursuit René
Laugier. Ceux-ci sont exclus du dépistage alors que,
même à cet âge, les thérapeutiques les plus lourdes
sont parfaitement acceptées et supportées (chirurgie,
radiothérapie, chimiothérapie) et que la fréquence du
cancer colorectal, qui augmente avec l’âge, est donc
plus souvent retrouvée après 75 ans. « On se prive
Seuls 42 % de la
population cible,
font ce dépistage et,
seuls 92% des patients
ayant un test hémoccult
positif, font leur
coloscopie.
actuellement d’un aspect du dépistage qui le rendrait
encore plus efficace ». Dans ce cadre, la profession
doit continuer à faire un gros effort pour améliorer,
toujours plus, la qualité de la coloscopie et du service
rendu aux patients. De nombreuses informations sur
l’amélioration de la préparation (dont dépend la
qualité du résultat et en partie la sécurité) sont indispensables. Celle-ci, encore trop souvent insuffisante,
oblige à refaire l’examen. Il faut également savoir
que, si elle est « l’étalon or » de l’examen du colon,
la coloscopie ne peut prétendre avoir 100 % de
résultats parfaits.
L’endoscopie diagnostique
Ces deux ou trois dernières années de nombreux progrès dans l’endoscopie diagnostique ont été réalisés.
Le matériel est de plus en plus performant. Bien
évidemment la quasi-totalité du parc endoscopique
français est un parc de vidéo endoscopes. Maintenant
toutes les firmes proposent des appareils qui ont
1,3 millions de pixels et qui assurent une qualité
d’image exceptionnelle, avec des possibilités de
zoom, de haute définition et de coloration électronique virtuelle. L’écho-endoscopie n’est pas en reste,
avec là encore, des progrès considérables, tant pour
les écho-endoscopes radiaux que pour les échoendoscopes linéaires permettant des actes thérapeutiques. « Cette imagerie exceptionnelle permet ainsi
d’avoir une finesse dans le diagnostic, inégalée
jusqu’à présent ! », souligne René Laugier.
L’endothérapie ou thérapie endoscopique
Les progrès de l’endothérapie ou thérapie endoscopique sont importants. « On devient de plus en plus
des chirurgiens endoscopiques, ce qui veut dire que
l’on a de plus en plus de possibilités thérapeutiques »
constate René Laugier.
Quelques exemples sont à citer. Tout d’abord, une
amélioration du traitement des sténoses digestives
(œsophagiennes, gastroduodénales, biliaires, pancréatiques ou coliques) est maintenant possible grâce
à toute une gamme de prothèses, métalliques, autoextensives, couvertes ou non. Leurs indications ont
changé la prise en charge de nombreux patients
en état de situation palliative et leur évitent des
gestes chirurgicaux. Elles s’utilisent aussi pour des
N° 129 • Capital Equipement Médical • 7
Ces deux ou trois
dernières années
de nombreux progrès
dans l’endoscopie
diagnostique ont été
réalisés. Le matériel
est de plus en
plus performant.
pathologies bénignes, là encore pour éviter des gestes
chirurgicaux quelquefois très lourds, mutilants,
comme des chirurgies pancréatiques ou œsophagiennes. Ces endoprothèses sont toutes faites avec du
nitinol, alliage de nickel et de titane, qui a la particularité d’être un métal à « mémoire de forme ».
En effet, à la température du corps humain, le nitinol
va exercer une force d’extension radiale, qui va créer
un pouvoir de dilatation progressive et régulier de la
sténose au travers de laquelle la prothèse est posée.
Résection endoscopique
d'un volumineux polype pédiculé
Le polype en place.
Le pied du polype après résection : noter
la présence d'une anse largable et d'un clip.
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Point de vue
Progrès dans
le traitement
des sténoses digestives
grâce à toute
une gamme de prothèses.
Ces traitements actifs ont pris un essor considérable
ces dernières années.
Par ailleurs, on peut citer le développement de la
technique de résection des polypes. Depuis des
décennies on savait enlever des polypes avec des
pinces ou des anses diathermiques. Depuis quelques
années des techniques de mucosectomie se sont
développées. On peut ainsi enlever des lésions planes,
en les surélevant par injection de liquide sous la
lésion, et on peut même faire des résections par
« dissection sous muqueuses » grâce à l’endoscope.
« Ce pas en avant » nous permet aujourd’hui de
traiter des lésions beaucoup plus difficiles à soigner
et de les prendre en charge comme le ferait un
chirurgien, c’est-à-dire en enlevant la lésion en
monobloc par dissection sous muqueuse. « Parallèlement, on est devenu de plus en plus capables de
gérer nos complications ». En cas d’hémorragie,
on pouvait injecter du liquide contenant des vasoconstricteurs et on a maintenant toute une série de
clips, d’agrafes, qui peuvent pincer un vaisseau qui
saigne. Comme traitement préventif du risque
hémorragique d’un polype pédiculé, il existe des
anses serrables et largables. En cas de perforation, on
a de plus en plus de possibilités de fermeture par des
clips multiples. Un clip spécial, « en piège à loup »,
peut permettre de fermer des perforations supérieures au centimètre. «
Ces améliorations techniques provoquent petit à
petit un changement dans la conception de notre
métier » note René Laugier. Maintenant de nombreuses petites complications sont gérées tout à fait
naturellement par l’endoscopiste. Elles ne sont plus
vécues comme des complications, mais comme un
aléa inhérent au geste de résection tumorale
entrepris. « Nous devenons de plus en plus interventionnistes, conclut René Laugier, et ces nombreux
progrès thérapeutiques endoscopiques nous permettent
de gérer un maximum de situations, moins bien, ou
pas du tout traitées, par l’endoscopie, auparavant ».
Faciliter une meilleure
compréhension
de la coloscopie.
Ces améliorations
techniques provoquent
petit à petit
un changement
dans la conception de
notre métier.
Béatrice Paillat
www.capitalmedica.fr - Mars 2010
EN BREF
Efient® (prasugrel) : une avancée dans la prise en charge
du syndrome coronaire aigu traité par angioplastie
DAIICHI SANKYO FRANCE et Lilly France ont annoncé la commercialisation d’Efient® (prasugrel), nouvel antiagrégant
plaquettaire indiqué, en association à l’aspirine, dans la prévention des événements athérothrombotiques chez
les patients présentant un syndrome coronaire aigu traités par une intervention coronaire percutanée primaire
ou retardée.
Efient® est une nouvelle thiénopyridine, qui agit en inhibant de façon
irréversible les récepteurs plaquettaires P2Y12 à l’ADP (adénosine
diphosphate) et empêche ainsi l’activation et l’agrégation des plaquettes
entre elles et la formation de thrombus pouvant en résulter.
A-t-on besoin d’un nouvel antiagrégant plaquettaire en 2010 ?
Pour le Pr Christian Spaulding (Service de cardiologie, Hôpital Cochin) :
« malgré un traitement par une double antiagrégation plaquettaire
(aspirine et clopidogrel), 9 à 13% des patients ayant eu un SCA vont
présenter un nouvel événement coronarien(2,3) et 2 à 5 % des procédures
d’angioplastie se compliquent de thrombose de stent (4,5) . Parmi les
causes de ces échecs, la résistance au clopidogrel occuperait une place
majeure. En pratique courante, des doses de charges élevées de clopidogrel
sont de plus en plus utilisées pour tenter de surmonter cette résistance ».
Efient®, une efficacité supérieure au clopidogrel pour une nouvelle
protection ischémique chez les patients présentant un syndrome coronaire aigu traité par angioplastie
Selon le Pr Gilles Montalescot (Service de Cardiologie de la Pitié Salpétrière) : « l’étude TRITON a démontré la supériorité du prasugrel par
rapport au traitement de référence actuel, le clopidogrel, aussi bien
dans la phase aiguë qu’au long cours après un SCA traité par angioplastie ». Sur la base des critères de tolérance, la puissante inhibition de
l’agrégation plaquettaire par prasugrel s’est accompagnée d’une augmentation du risque hémorragique. L’incidence des saignements majeurs
selon la classification TIMI sans rapport avec un pontage aortocoronaire
ou mineurs a été significativement plus élevée sous prasugrel versus
clopidogrel dans la population globale des SCA. Sur l’ensemble de la
population de l’étude TRITON, pour 1 000 patients traités par Efient® par
rapport au clopidogrel, 23 infarctus du myocarde ont été évités pour
6 saignements majeurs supplémentaires observés. Les populations à
risque accru de saignements qui devront être exclues de la prescription
d’Efient® 10 mg ont été identifiées : patients ≥ 75 ans et / ou < 60 kg,
et ceux présentant un antécédent d’accident vasculaire cérébral ou
accident ischémique transitoire.
Efient®, en pratique
Chez les patients de moins de
75 ans et de 60 kg et plus, en
association avec de l’aspirine
(75 à 325 mg / jour), Efient ®
doit être initié par une dose de
charge de 60 mg, suivie d’une
dose d’entretien de 10 mg une
fois par jour et ce pendant une
durée allant jusqu’à 12 mois(6).
Résumé des caractéristiques du produit Efient®
Mehta SR et al TIMACS Investigators. Early versus delayed invasive intervention in
acute coronary syndromes N Engl J Med. 2009;360:2165-75
3) Montalescot G et al.; ABOARD Investigators. Immediate vs delayed intervention for
acute coronary syndromes: a randomized clinical trial. JAMA.2009;302:947-54
4) Spaulding C et al. Pooled analysis of data from studies on sirolimus-eluting stents
versus bare-metal stents. N Engl J Med 2007 356: 989-97
5) Machecourt J et al.; EVASTENT Investigators. Risk factors for stent thrombosis after
implantation of sirolimus-eluting stents in diabetic and nondiabeticpatients: the
EVASTENT Matched-Cohort Registry. J Am Coll Cardiol. 2007;50:501-8
6) Wiviott SD et al. Prasugrel versus Clopidogrel in Patients with Acute Coronary
Syndromes. N Engl J Med 2007;357:2001-15
1)
2)
N° 129 • Capital Equipement Médical • 8
Maquette 129_Mise en page 1 10/03/10 18:34 Page9
Entretien
De nouvelles perspectives diagnostiques
Avec Damien Lucidarme, Professeur agrégé à la Faculté Libre de Médecine de Lille
Mis sur le marché en France en 2004,
le FibroScan® est alors apparu
comme une véritable réponse aux
attentes des hépatologues. Avec le
FibroScan®, l’hépatologie a connu
un tournant indiscutable.
Pour Damien Lucidarme, hépatologue au sein du service de Pathologie Digestive de l’Hôpital Saint
Philibert à Lomme (Pr B. Filoche),
les mots sont forts : « Pour moi, le
FibroScan® a révolutionné l’évaluation du pronostic des maladies
chroniques du foie comme, toute
proportion gardée, l’échographie
avait révolutionné le diagnostic des
anomalies morphologiques du foie
il y a 30 ans. L’arrivée de la sonde
XL en 2009 ouvre probablement
de nouvelles perspectives pour une
population croissante de patients à
risque. »
Capital Equipement Médical : Pouvez-vous nous
définir le principe du FibroScan® ?
Damien Lucidarme : Le FibroScan® est un dispositif
médical de mesure de l’élasticité ou dureté hépatique.
L’appareil génère par vibration une onde de choc de
faible amplitude à partir de la paroi thoracique en
regard du foie. La mesure au moyen d’un transducteur ultrasonore de la vitesse de propagation de cette
onde à travers le parenchyme hépatique permet
d’estimer l’élasticité de celui-ci. La mesure de l’élasticité du foie semble bien corrélée à l’aire ou quantité
de fibrose mais ne permet pas d’évaluer la distorsion
de l’architecture hépatique.
C.E.M. : Peut-on dire que les maladies du foie
sont un réel problème de santé publique ?
D.L. : Certainement, car environ 20 % de la population adulte en France est susceptible de développer
une maladie chronique du foie pouvant évoluer vers
la cirrhose. En effet, on estime à environ 5 millions
le nombre de consommateurs excessifs d’alcool et au
même nombre les sujets présentant un syndrome
métabolique. La prévalence des cirrhoses en France
La mesure de l’élasticité
du foie semble bien
corrélée à l’aire
ou quantité de fibrose.
est de 2000 à 3300 cas par million d’habitants.
La cirrhose et le cancer primitif du foie seraient
responsables chaque année d’environ 20 à 25 000
décès. De plus, 500 000 personnes sont porteuses
d’une hépatite chronique B ou C, à l’origine de 4000
à 5000 décès pan an.
Le travail en termes de prévention de dépistage et de
suivi de ces patients est par conséquent tout à fait
considérable.
C.E.M. : Le FibroScan® est-il bien implanté en
France ?
D.L. : Nous notons que, à ce jour, 700 appareils sont
implantés dans 53 pays. En France, Echosens
rapporte 157 machines installées (CHU, Hôpitaux
Généraux, cabinets libéraux spécialisés). Cette diffusion contribue à « démocratiser » l’hépatologie, c’est
à dire à rendre beaucoup plus aisé et accessible que
par le passé le pronostic des maladies chroniques du
foie dans la mesure où la biopsie hépatique n’est plus
incontournable. Démocratiser ne signifie toutefois
pas galvauder l’évaluation de la fibrose. Une mesure
d’élasticité isolée de son contexte n’a que peu de
valeur. Elle s’interprète en tenant compte de l’ensemble des données anamnestiques, cliniques, biologiques et morphologiques du patient, comme l’a bien
montré un travail récent(1).
C.E.M. : Que dire de la population de patients
pris en charge par les hépatologues ?
D.L. : Le profil des patients adressés pour
FibroScan® a évolué ces dernières années. Au début,
la plupart des indications concernait des patients
atteints d’hépatite B ou C, puis progressivement la
fibrose de patients atteints de maladie alcoolique, de
NASH et d’autres maladies chroniques du foie a été
évaluée. Désormais, les patients sont de plus en
N° 129 • Capital Equipement Médical • 9
plus souvent adressés munis de tests sériques non
invasifs. FibroScan® et tests non invasifs sont
complémentaires. Ces tests semblent d’autant plus
utiles que la mesure d’élasticité obtenue correspond
à ce que l’on appelle communément la « zone grise »,
comprise entre 6 et 12 kPa. Ils pourraient alors aider
à distinguer le « gris clair » du « gris foncé », comme
le suggèrent plusieurs algorithmes récents et éviter
ainsi le recours à la biopsie hépatique. Enfin, la
diffusion potentielle du FibroScan® en dehors de
l’enceinte de l’hôpital est une évolution récente. Son
intérêt en centres de Prévention-Santé chez les sujets
présumés sains(2) et dans les centres de soins pour
usagers de drogue(3) a été récemment montré.
C.E.M. : Le FibroScan® est-il en 2010 un examen
reconnu par la communauté médicale ?
D.L. : Le matériel d’Echosens a fait l’objet de plus
de 250 publications à travers le monde sur les
hépatites B et C, la maladie alcoolique, la NASH,
la cirrhose et ses complications et la transplantation.
Maquette 129_Mise en page 1 10/03/10 18:34 Page10
Entretien
L’utilisation du FibroScan® est validée par l’HAS
chez des patients atteints d’hépatite C chronique
isolée sans co-morbidité et jamais traitée et dans le
cadre de la co-infection VIH-VHC. Pour notre part,
nous avons montré avec le Professeur Victor de
Lédinghen qu’un rapport IQR / médiane élevé était
probablement un facteur de surestimation du degré
de fibrose(4). Le seuil optimal de fiabilité de la
mesure serait de 21 % et non de 30 % comme
l’indique Echosens. Une étude nationale multicentrique chez des patients atteints d’hépatite C a montré
en utilisant ce seuil de 21 % que le FibroScan® était
parmi un panel de 9 tests non invasifs le plus
performant pour le diagnostic de fibrose sévère et de
cirrhose(5). En pratique quotidienne, il ne faut jamais
hésiter à refaire dans la foulée une seconde série de
mesures en cas de valeur médiane un peu haute
associée à un IQR / médiane > 21 %.
C.E.M. : Que dire des avantages du FibroScan®
validés par la pratique ?
D.L. : Le FibroScan®, outre son caractère indolore,
présente l’avantage de pouvoir être pratiqué rapidement en consultation, avec un résultat immédiat.
Le patient doit simplement être à jeun depuis deux
heures. Cette simplicité et une bonne reproductibilité(6) favorisent la répétition des mesures à intervalles
réguliers et permettent par conséquent une véritable
surveillance de la progression de la fibrose. Il est par
contre, contre-indiqué chez la femme enceinte et en
présence d’ascite. Il faut rappeler que la mesure
d’élasticité a tendance à être surestimée en cas
d’hépatite aiguë tout comme chez les patients insuffisants cardiaques.
Diagnostic non
invasif chez les
patients obèses.
C.E.M. : Le FibroScan® avait ses limites d’utilisation chez les patients obèses. Quel est
l’apport de la sonde XL dont vous êtes un des
premiers utilisateurs ?
D.L. : La nouvelle sonde conçue par Echosens a été
spécialement réfléchie pour les patients obèses. Selon
l’enquête Obepi 2009, le pourcentage en France de
sujets obèses définis par un IMC > 30 est de 14,5 %.
Notre région, le Nord-Pas de Calais, est la plus
touchée par cette épidémie avec une prévalence de
Une mesure d’élasticité isolée de son contexte n’a que
peu de valeur. Elle s’interprète en tenant compte de
l’ensemble des données anamnestiques, cliniques,
biologiques et morphologiques du patient.
20,5 %, en augmentation de 52 % en 12 ans. Pour
les patients dont l’IMC est compris entre 30 et 35,
le taux d’échec de la mesure dans notre pratique avec
la sonde M est d’environ 20 à 30 % et il augmente
encore au-delà. La nouvelle sonde XL, que nous
avons utilisée à ce jour sur une cinquantaine de
patients obèses, diminue par rapport à la sonde M le
taux d’échec de la mesure de façon très nette chez les
patients dont l’IMC est compris entre 30 et 40.
Toutefois, le processus de validation de cette nouvelle
sonde est encore en cours. Une étude comparant
sonde XL versus biopsie hépatique » a débuté au
Canada. Une autre étude devrait démarrer en France
dans les mois à venir. Dans l’attente des résultats, en
pratique quotidienne, nous assimilons les résultats
de la sonde XL à ceux de la sonde classique en constatant toutefois desrésultats dans l’ensemble légèrement inférieurs(7).
C.E.M. : Envisagez-vous de nouvelles perspectives de diagnostic ?
D.L. : Le FibroScan® semble très prometteur dans la
NASH qui va dans les années à venir occuper une
place croissante en hépatologie. Un travail collaboratif franco-chinois publié ce mois-ci a montré dans
une large série de près de 250 patients que la
précision diagnostique du FibroScan® dans la NASH
était comparable à celle antérieurement retrouvée
dans les hépatopathies virales(8). D’autre part, le
FibroScan® semble particulièrement bien adapté au
suivi régulier des formes les plus sévères de la maladie
hépatique compensée. Le FibroScan® permet en effet
d’évaluer la pression portale chez les malades atteints
de cirrhose et de prédire la présence de varices
œsophagiennes(9). Dans une large série rétrospective,
différents seuils d’élasticité étaient prédictifs du
risque de survenue de différentes complications de la
cirrhose(10). La validation de ce concept sur une cohorte
suivie de façon prospective représenterait une avancée
importante en hépatologie.
C.E.M. : Parler du FibroScan®, est-ce vraiment
aborder une technique d’avenir ?
D.L. : Sans aucun doute, au regard des chiffres. Il y
a dix ans, avant l’arrivée des marqueurs sériques et
du FibroScan®, environ 16 000 biopsies hépatiques
Le FibroScan® semble particulièrement bien adapté
au suivi régulier des formes les plus sévères
de la maladie hépatique compensée.
N° 129 • Capital Equipement Médical • 10
trans-pariétales étaient pratiquées chaque année en
France(11). Aujourd’hui, si l’on considère que chaque
centre effectue en moyenne 50 mesures d’élasticité
par mois, environ 100 000 patients seraient ainsi
évalués chaque année et la tendance est bien entendu
à la hausse compte tenu du nombre d’indications
potentielles. Au passage, la diffusion considérable du
FibroScan® et des tests non invasifs pourraient avoir
paradoxalement pour conséquence un « retour en
grâce » de la biopsie. Ces dernières années, la plupart
des cliniciens ont diminué leurs indications de
biopsies de 50 à 80 %. Outre la persistance de nombreuses indications consensuelles telles que l’hépatite
chronique B active et les maladies rares ou autoimmunes, l’évaluation d’un nombre croissant de
patients va immanquablement générer de plus en
plus de résultats discordants entre la clinique, le
FibroScan® et les tests non invasifs qui justifieront le
recours à la biopsie hépatique pour établir un
pronostic le plus fiable possible.
Conflits d'intérêt : aucun
Propos recueillis par Capital Equipement Médical
www.capitalmedica.fr - Mars 2010
Références
11. Nahon P, Thabut G, Ziol M, et al. Liver stiffness measurement versus clinicians' prediction or both for the assessment of liver fibrosis in patients with chronic
hepatitis C. Am J Gastroenterol. 2006; 101:2744-51.
12. Roulot D, Czernichow S, Le clésiau H, et al. Liver stiffness values in apparently healthy subjects: influence
of gender and metabolic syndrome. J Hepatol 2008 ;
48:606-613.
13. Foucher J, Reiller B, Jullien V, et al. FibroScan® used in
street-based outreach for drug users is useful for hepatitis C virus screening and management: a prospective
study. J Viral Hepat 2009; 16:121-31.
14. Lucidarme D, Foucher J, le Bail B, et al. Factors of accuracy of transient elastography (Fibroscan®) for the diagnosis of liver fibrosis in chronic hepatitis C. Hepatology
2009; 49:1083-9.
15. Zarski JP, Sturm N, Guechot J, et al. Evaluation prospective indépendante et comparaison de 9 marqueurs non
invasifs de fibrose chez les malades ayant une hépatite
virale C non traitée. Gastroenterol Clin Biol 2009; 33:S46.
16. Boursier J, Konaté A, Gorea G, et al. Reproducibility of
liver stiffness measurement by ultrasonographic elastometry. Clin Gastroenterol Hepatol 2008; 6:1263-9.
17. De Lédinghen V, Vergniol J, Foucher J, et al. Feasibility
of liver transient elastography with FibroScan® using a
new probe for obese patients. Liver Int. Submitted
18. Wong VW, Vergniol J, Wong GL, et al. Diagnosis of fibrosis and cirrhosis using liver stiffness measurement
in nonalcoholic fatty liver disease Hepatology 2010;
51:454-62.
19. Kazemi F, Kettaneh A, N'Kontchou G, et al. Liver stiffness
measurement selects patients with cirrhosis at risk of
bearing large oesophageal varices. J Hepatol 2006;
45:230-5.
10. Foucher J, Chanteloup E, Vergniol J, et al. Diagnosis of
cirrhosis by transient elastography (FibroScan®): a
prospective study. Gut 2006; 55:403-8.
11. Cadranel JF, Rufat P, Degos F. Practices of liver biopsy
in France: results of a retrospective nationwide survey.
Hepatology 2000; 32:477-81.
Maquette 129_Mise en page 1 10/03/10 18:34 Page13
Info
Getinge ED-FLOW : la maîtrise du risque infectieux
A partir d’un entretien avec Patrick Requena
Directeur commercial France Getinge Healthcare
Suite au lancement du POKA YOKE, Getinge
étoffe son offre commerciale avec L’ED-FLOW,
un lave endoscopes double porte double cuve
asynchrones. « Notre objectif est la maîtrise du risque
infectieux en séparant les zones sales et propres, en
utilisant des produits chimiques adaptés et performants, en permettant une totale traçabilité des
endoscopes lavés. » L’accent a été mis également sur
la facilité d’utilisation et des durées de cycles courts
afin d’optimiser l’exploitation du matériel.
ED-FLOW répond en tous points à la norme
NF ISO EN 15883-1/4 et sa certification a été
réalisée par le laboratoire indépendant BiotechGermande.
« Le fonctionnement de l’ED-FLOW avec ses deux
cuves asynchrones et son système de double porte,
issu de notre expérience en stérilisation, permet
de réduire les risques de contamination croisée »,
précise Patrick Requena.
Le désinfectant utilisé est l’Aperlan à base d’acide
péracétique. La manipulation des produits chimiques
est totalement maîtrisée : la forme des bidons évite
toute erreur d’interversion, le perçage d’une membrane judicieusement placée protège l’opérateur de
toute éclaboussure et odeur. Il existe également un
double contrôle du volume prélevé et une alerte se
déclenche si un niveau est insuffisant. La sécurité du
patient et des opérateurs est ainsi maîtrisée. La facilité d’utilisation est également un élément clé pour
la maîtrise des risques infectieux.
L’ouverture et la fermeture des portes se font par une
commande au pied. Des lecteurs de puces RFID
permettent l’identification des opérateurs et des
endoscopes. ll faut aussi noter que la reconnaissance
du type d’endoscope est automatique et qu’un tableau synoptique permet de codifier et de sécuriser
les connexions des canaux. Enfin, après fermeture de
la porte, le cycle est lancé.
Afin de s’assurer du lavage et de la désinfection, un
contrôle de pression individuel des canaux est opéré.
Les mesures sont stockées dans le TAG de chaque
endoscope.
L’ED-FLOW dispose d’un choix de programmes de
traitement d’endoscope (standard, court, sporicide et
avec prélèvement) et de désinfection machine thermique et / ou chimique pouvant être programmé.
Les paramètres cruciaux sont enregistrés sur un
moniteur indépendant ce qui est aussi une exigence
de la norme EN 15883-4.
« La capacité de traitement de l’ED-FLOW est telle
qu’il est possible de traiter 4 endoscopes à l’heure en
lavage-désinfection ou 8 endoscopes en désinfection
seule du matin. De plus l’effet asynchrone permet de
disposer d’un endoscope propre toutes les quinze
minutes. Cette cadence réduit les temps d’attente des
endoscopes sales avant traitement, ce qui s’intègre
parfaitement dans la maîtrise du risque infectieux »,
confirme Patrick Requena.
Getinge Healthcare dispose aux Ulis (91) d’une
académie permettant la formation technique
diplômante et un programme de formation des
opérateurs avec un support éducatif adapté sur les
laves endoscopes POKA YOKE et ED-FLOW.
Capital Equipement Médical
www.capitalmedica.fr - Mars 2010
EN BREF
Baxter obtient l’inscription au remboursement de Neisvac,
son vaccin antiméningococcique de type C
Baxter annonce l’inscription au remboursement de Neisvac, son vaccin antiméningococcique de type C (Journal Officiel du
12 février 2010). Neisvac* obtient un prix public de 24,15 euros. Il est remboursé à 65 % aux assurés sociaux et est agréé aux
collectivités. Neisvac est disponible sur prescription médicale et délivré en pharmacie de Ville.
Le méningocoque du groupe C est une bactérie
(Neisseria meningitidis sérogroupe C) pouvant
être à l'origine d'infections graves : méningites
et les septicémies fulminantes dites purpura fulminans.
Le vaccin méningococcique conjugué de sérogroupe C protège contre
les infections invasives à méningocoque de sérogroupe C et non contre
celles liées aux méningocoques des autres sérogroupes. La vaccination
par le vaccin méningococcique conjugué de sérogroupe C est recommandée chez le sujet à partir de 12 mois et jusqu’à 24 ans révolus.
L’obtention d’une couverture vaccinale rapidement élevée conditionne l’efficacité du programme de vaccination en permettant
notamment de réduire la circulation de la bactérie et la protection des
nourrissons non encore vaccinés.
L’arrêté publié au Journal Officiel précise les indications remboursables de Neisvac : immunisation active des nourrissons âgés de 12 à
24 mois, pour la prévention des maladies invasives dues à Neisseria
meningitidis du sérogroupe C selon un schéma vaccinal à une dose,
immunisation active des enfants, adolescents et adultes jusqu’à
24 ans révolus pour la prévention des maladies invasives dues à * Neisvac est indiqué pour l’immunisation active des enfants à partir de l’âge de 2 mois,
Neisseria meningitidis du sérogroupe C selon un schéma vaccinal à une des adolescents et des adultes, pour la prévention des maladies invasives dues à Neisseria
meningitidis du groupe C.
dose durant une période correspondant à la mise en place de la
stratégie de vaccination systématique des nourrissons âgés de 12 à A propos de Baxter
24 mois et en attendant son impact optimal par la création d’une Baxter International Inc. développe, fabrique et commercialise des
immunité de groupe.
produits qui contribuent à sauver et améliorer de manière significative
A ce jour, plus de 30 millions de doses de Neisvac ont été distribuées la vie de patients atteints d’hémophilie, d'immunodéficience, de
en Europe. Neisvac a ainsi déjà montré son efficacité dans les pays maladies infectieuses, d’insuffisance rénale, de traumatisme et
ayant mis en place des recommandations vaccinales. C'est le cas d’autres maladies chroniques et aiguës.
notamment aux Pays-Bas où Neisvac a été utilisé de façon exclusive (1) The national immunisation program in the Netherlands : current status and potential
futuredevelopments-RIVM report 210021002/2005.
aussi bien pour la vaccination de routine des nourrissons de 14 mois
(2) The national immunisation program in the Netherlands. Developments in 2008-RIVM
que pour la campagne de vaccination des 1-18 ans : entre 2002 (date
report. Avis du Haut Conseil de Santé Publique relatif à la vaccination par le vaccin
à laquelle la vaccination a débuté) et 2008, aucun échec vaccinal n’a
méningococcique conjugué de sérogroupe C. Séances des 24 avril et 26 juin 2009.
(1,2)
été rapporté .
N° 129 • Capital Equipement Médical • 13
Maquette 129_Mise en page 1 10/03/10 18:34 Page16
Focus
La fusion d’images au service
de l’imagerie interventionnelle
Le service d’imagerie médicale diagnostique et interventionnelle de
l’hôpital de l’Archet (CHU de Nice) utilise le tout dernier échographe de
GE Healthcare doté d’un logiciel de fusion d’images. Le Professeur Patrick
Chevallier nous explique l’intérêt de cette fonctionnalité innovante dans
le cadre d'une prise en charge globale des soins du patient.
Capital Equipement Médical : Le mode de
fusion d’images peut-il atténuer certains effets
regrettables de la carte sanitaire française ?
Patrick Chevallier : Certainement, cette nouvelle
modalité va permettre d’optimiser l’utilisation des
plateaux d’imagerie en France. En effet, l’installation
de l’imagerie de coupe(1) est actuellement contingentée. On assiste à une augmentation du recours à
l’imagerie de coupe pour des examens conventionnels alors que les centres sont également amenés à
pratiquer un nombre croissant d’actes de radiologie
interventionnelle. Pour notre part, notre activité
interventionnelle croît de 5 à 10 % chaque année.
L’actuelle carte sanitaire du parc de scanners et
d’IRM tend à limiter le nécessaire développement
d’actes de radiologie interventionnelle guidés par
l’imagerie en coupe. C’est pourquoi, le logiciel de
fusion d’images développé au sein d’un échographe
de dernière génération constitue une solution
intéressante.
C.E.M. : A quelles limites cliniques de l’imagerie
échographique la fusion d’images permet-elle
de remédier ?
P.C. : Parmi les différentes techniques de guidage en
imagerie, l’échographie permet d’allier une résolution spatiale élevée et une image dite « temps réel »
qui offre une sécurité maximale lors du geste. Cependant, ce mode d’imagerie présente des limites :
les lésions profondes peu accessibles aux ultrasons et
la faible échogénicité des patients. Les logiciels
de fusions d’images et ceux mis en œuvre lors de
l’utilisation de produits de contraste ultra sonores
pallient ces deux limites cliniques.
C.E.M. : A vos yeux, quelles innovations
présente le nouvel échographe LOGIQ™ E9 de
GE Healthcare ?
P.C. : Il s’agit d’une plate-forme dotée d’une technologie embarquée d’encodage qui permet d’analyser
le profil acoustique des patients et donc de fournir
une qualité d’image constante et de haute performance. Des algorithmes spécifiques y diminuent
notablement les artefacts ultrasonores et améliorent
les interfaces tissulaires. Mais surtout, cet échographe
importe, compare, synchronise et fusionne des
images de scanner ou d’IRM. Il bénéficie de logiciels
d’utilisation de produit de contraste et sa fonction
biopsie virtuelle propose une aide interventionnelle
en définissant un trajet optimal de l’aiguille grâce à
un repérage magnétique. Au final, cet équipement
permet d’effectuer un geste avec un guidage par
scanner ou IRM sans être dans la salle dédiée à ces
méthodes d’imagerie en coupes.
La fusion d’images
permet d’avoir
à disposition
l’ensemble des méthodes
de guidage
pour l’imagerie
interventionnelle
sur un seul outil,
ce qui optimise la prise
en charge des patients
au sein de la
plate-forme d’imagerie.
C.E.M. : Dans quelles indications et avec quelle
facilité d’usage utilisez-vous le LOGIQ™ E9 en
radiologie interventionnelle ?
P.C. : Nous recourons à la fusion d’images du
LOGIQ™ E9 pour effectuer des traitements de
tumeurs hépatiques ou rénales difficilement repérables par la seule échographie(2). La procédure et
l’usage sont simples : les données DICOM du
scanner ou de l’IRM, examen effectué quelques
temps auparavant, sont importées via un CD-ROM
et traitées par le logiciel de fusion d’images du
LOGIQ™ E9. Quelques clics suffisent pour
obtenir une parfaite synchronisation des plans
de coupes échographiques et tomodensitométriques.
L’opérateur bénéficie du guidage en temps réel de
l’échographe associé à la résolution spatiale et en
contraste de l’imagerie en coupes qui est plus anatomique. Il peut ainsi réaliser le traitement de la
tumeur via une aiguille délivrant un produit chimique
(alcool absolu), de la chaleur (radiofréquence, laser,
micro-ondes…) ou du froid (cryothérapie).
C.E.M. : Finalement, quels avantages majeurs
votre service et votre établissement tirent-ils de
cette nouvelle technologie ?
P.C. : Nous bénéficions d’une balistique très précise
quelle que soit la position de la cible tumorale. Ce
qui permet de mettre en œuvre des traitements plus
complets et de gagner du temps. Cet équipement
permet d’explorer, diagnostiquer, traiter et de suivre
dans le temps les effets d’un traitement. Dorénavant,
le service d’imagerie diagnostique et interventionnelle de l’hôpital de l’Archet, dispose d’un plateau
technique complet avec un éventail de moyens qui
va de la chirurgie spécialisée à la transplantation
hépatique en passant par des solutions de radiologie
interventionnelle oncologique optimisée par la
fusion d’images de plusieurs modalités d’imagerie.
(1)
Propos recueillis par Bernard Banga
www.capitalmedica.fr - Mars 2010
N° 129 • Capital Equipement Médical • 16
(2)
Scanner et IRM.
Ces tumeurs situées en profondeur ou mal placées représentent 10 %
des tumeurs hépatiques et plus de 80% des tumeurs rénales observées dans
ce service.
Maquette 129_Mise en page 1 10/03/10 18:34 Page17
Focus
Le service d’imagerie médicale diagnostique
et interventionnelle de l’hôpital de l’Archet (CHU de Nice)
Un plateau technique de radiologie performant. Les 10 salles du service intègrent, notamment,
une salle vasculaire interventionnelle, deux salles d’échographie avec un écho doppler, deux scanners et une
IRM. Un scanner est dédié à l’activité de radiologie interventionnelle 7 demi-journées par semaine.
Une activité interventionnelle soutenue. 5 praticiens hospitaliers réalisent 2200 actes/an de
radiologie interventionnelle en salle de radiologie vasculaire et 3480 actes/an au scanner.
2 spécialités. Radiologie interventionnelle viscérale et oncologique(1) et radiologie interventionnelle ostéoarticulaire.
(1) Biopsies, drainages biliaires, shunt porto-caves par voie jugulaire, pose d’endoprothèses digestives, chimio-embolisations intra-artérielles
hépatiques, embolisations portales et artérielles digestives, traitements de tumeurs viscérales par radiofréquence…
Les 4 fonctions majeures de l’échographe LOGIQ™ E9
Explorer. L’encodage des ultrasons associé à l’analyse
de la séquence de pulse souhaité permet une imagerie
100 % digitale. Les signaux non désirés sont éliminés.
Chaque pulse possède sa propre étiquette afin de
contrôler la formation de l’onde et d’analyser le pulse
désiré. Au cœur du système, le beamformer est un
concentré électronique capable d’analyser des milliers
d’informations à la seconde. Alors qu’un formateur
conventionnel pré-calcule le type d’onde à l’émission,
avec des différences de qualité entre les différents
morphotypes, le realtime calculation beamformer du
LOGIQ™ E9 permet une adaptabilité en fonction de la
zone d’exploitation. Il combine l’imagerie à code
numérique de GE Healthcare par le recours à une
bibliothèque de profils acoustiques.
Diagnostiquer. Pas moins de 6 outils d’expertise
optimisent la fonction diagnostique de cet échographe
de dernière génération. Le contraste par modulation
d’amplitude améliore la sensibilité et contribue à la
réduction de la dose d’injection(1). Le 3D contraste
autorise l’addition des trois plans orthogonaux avec
différents traitements afin de comprendre l’architecture
vasculaire. Le VOCAL(2) est utilisé pour le calcul de
volume, de densité et de qualification. On lui doit la
vascularisation d’une masse sur coupes multiplanaires
en automatique par reconnaissance de densité mais
également la quantification de contraste. La technologie CMP(3) permet de visualiser les 3 plans de coupe
selon le point d’intérêt échographique de l’opérateur.
On peut ainsi mieux délimiter la région explorée dans
l’espace. Le TUI(4) analyse et lit les images affichées en
vue simultanée avec différentes coupes d’un volume(5).
Ce « scanner échographique » peut se combiner avec
de nombreux modes d’imagerie 2D, 3D et doppler.
Enfin, le VCI static(6) superpose des coupes épaisses(7)
dans un volume. Il améliore la résolution de contraste
sur les plans A, B et C sur les coupes multiplanaires.
Traiter. Le VNAV volume(8) de l’échographe LOGIQ™
E9 offre un puissant outil d’importation des données
scanner, IRM, TEP et ultrasons. Le clinicien peut
assurer une surveillance clinique, un suivi thérapeutique ou encore une intervention simple. La biopsie
virtuelle aide au geste interventionnel avec un repérage
magnétique par visualisation du futur trajet de
l’aiguille. L’aiguille est ainsi repérée à tout moment
dans l’espace.
Monitorer. On peut suivre le patient dans l’évolution
de sa pathologie et de sa thérapie. Grâce à l’outil de
monitorage, les techniques peuvent être comparées,
les lésions repérées et comptées.
Sécurité du diagnostic et du geste
LOGIQ™ P5, une nouvelle génération d’échographes polyvalents
et évolutifs dédiés au gastroentérologue
Un concentré de technologies pour le cabinet du
gastroentérologue. Bénéficiant de la miniaturisation et
de la simplification, cet échographe est doté de la
toute dernière technologie codée embarquée sur la
plate-forme E9. Ce nouveau standard de qualité
d’image permet d’avoir une image homogène de
la surface à la profondeur du champ investigué.
Le Logiq™ P5 intègre des outils automatiques d’optimisation de l’image. La suite des logiciels High
Definition Speckle Reduction Imaging (SRI-HD) et
CrossXBeam™ Imaging optimise la résolution, le
contraste et la clarté de l’image tandis qu’un
algorithme spécifique (Auto-Optimisation) permet à
cet équipement d’effectuer automatiquement les
réglages. Une ergonomie simplifiée pour un diagnostic
rapide avec un écran LCD 15 pouces, un encombrement réduit et une mobilité optimale sur ses 4 roues.
Un complément à l’examen clinique, une aide et un
contrôle au geste interventionnel. Cet échographe
dispose de la sonde abdominale 4C à visée diagnostique et de deux sondes per opératoires (sondes T 739
et I 739). L’échographe compact P5 accepte également la sonde gastro-endoscopique UGC7. Un accès
facilité à l’information et une communication agrémentée avec les correspondants, grâce à un système
de gestion des données patients et images performant : archivage, gravage de CD et DVD, clé USB.
N° 129 • Capital Equipement Médical • 17
A 1 ml
Virtual Organ Computer Aided Analysis
Coupes Multiplanaires Processing
(4) Tomographie Ultrasonore imaging
(5) Coupes sélectionnables de 0,5 à 10 mm
(6) Volume Contraste Imaging
(7) De 2 à 20 mm
(8) Volume NAVigation
(1)
(2)
(3)
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Rencontre
Actualité et quotidien en Gastro pédiatrie
Avec le Professeur Jean-Pierre Chouraqui
Gastroentérologie, Hépatologie et Nutrition Pédiatriques
Clinique Universitaire de Pédiatrie - CHU de Grenoble
Le professeur Jean-Pierre Chouraqui dresse un tableau non exhaustif des principales pathologies retrouvées en consultation de gastroentérologie pédiatrique. Il fait part des nouveautés dans ce domaine et des particularités de ces
pathologies par rapport à l’adulte. Il insiste aussi sur les conduites à tenir et les
erreurs à éviter devant de simples régurgitations ou d’authentiques RGO,
devant des douleurs abdominales chroniques ou récurrentes de l’enfant.
Il aborde l’œsophagite à éosinophiles, véritable entité émergeante et fait le
point sur les critères diagnostics de la maladie cœliaque et des MICI de l’enfant.
Le reflux gastro œsophagien ou RGO
chez l’enfant
Une des principales préoccupations en gastroentérologie pédiatrique et en pédiatrie en général est la
suspicion de RGO chez l’enfant. Cela relève d’abord
d’un problème de définition. « On a en effet trop
tendance à appeler RGO toutes les régurgitations de
l’enfant », déclare Jean-Pierre Chouraqui, en ajoutant
que « d’emblée, la régurgitation est très banale chez
le nourrisson de moins d’un an. Au moins 30 % des
enfants en bonne santé régurgitent plus de 3 fois par
jour ». Au-delà de trois fois par jour, cela est considéré comme pratiquement banal s’il n’existe aucun
signe associé, c’est-à-dire sans cassure de poids, sans
manifestations douloureuses au moment de la régurgitation, sans troubles du sommeil, sans complications ORL ou broncho-pulmonaires. Dans ces
conditions on ne fait aucun examen complémentaire
chez le nourrisson de moins d’un an. On se contente
de mesures hygiéno diététiques : posture, diminution
éventuelle du volume des repas si la courbe de croissance est trop importante, bien faire faire le rot et
épaissir les biberons (Laits AR). Ces mesures suffisent, sinon à supprimer totalement, du moins à
diminuer en abondance et en fréquence, les régurgitations. A coté de cela, il existe l’authentique RGO,
avec les signes associés cités plus haut. En ce cas il
n’est pas inutile de faire des examens. Si les régurgitations sont douloureuses, c’est l’indication d’une
endoscopie à la recherche d’une œsophagite. Si
l’enfant présente des manifestations de type bronchopulmonaire, broncho-pneumopathies à répétition,
otites à répétition, laryngites, raucité de la voix, troubles
du sommeil, c’est l’indication d’une PH-métrie de
longue durée, sur au moins 20 heures. A ce moment
On a trop tendance
à appeler RGO toutes
les régurgitations
de l’enfant.
là, on aura une indication d’IPP ou Inhibiteur de la
Pompe à Protons.
A l’heure actuelle, quand on parle d’IPP on s’aperçoit
qu’il y a une surmédication des régurgitations chez
l’enfant. Certaines études l’ont bien démontré. Pour
l’une, portant sur 44 enfants présentant des régurgitations persistantes, dont 42 traités par IPP, la
PH-métrie a seulement mis en évidence 8 cas de
RGO authentique. Il faut de plus rappeler que seuls
3 IPP ont l’AMM chez l’enfant : l’oméprazole
au-delà de un an et uniquement dans l’indication de
l’œsophagite, les oméprazoles et le pantoprazole
au-delà de 12 ans et uniquement pour l’œsophagite
peptique, et le RGO symptomatique. Officiellement,
chez l’enfant de moins de un an, aucun IPP n’a
l’AMM. Or ils sont largement utilisés. Leurs risques
théoriques (modification de la flore intestinale,
infections digestives et respiratoires) méritent d’être
confirmés, car les études faites portent sur des
cohortes d’enfants relativement limitées.
L’œsophagite à éosinophiles
Dans la pathologie œsophagienne, une maladie qui
a émergé ces dernières années et dont on parle
beaucoup, même si elle est peu fréquente, notons
l’œsophagite à éosinophiles. Cette pathologie dont
on ignorait totalement l’existence il y a plus de
10 ans, qui se voit généralement chez les enfants âgés
de plus de 8 ans, et plus fréquemment chez le garçon,
se caractérise surtout par une dysphagie et des
blocages alimentaires.
C’est lors de l’endoscopie que l’on découvre les
lésions œsophagiennes qui, lorsqu’elles sont présentes, sont assez caractéristiques : un aspect nodulaire avec des dépôts blanchâtres, des stries linéaires
et des anneaux concentriques. En leur absence ce
sont les biopsies qui révèleront, avec un anapathologiste entrainé à les rechercher, la présence d’une
concentration importante d’éosinophiles. On considère comme pathologique la présence de plus de 20
éosinophiles par champ. Une éosinophilie sanguine
y est parfois associée, mais alors toujours dans un
N° 129 • Capital Equipement Médical • 18
Le grand progrès dans
le diagnostic de la
maladie cœliaque a été
fait grâce à la mise au
point d’une sérologie
spécifique, qui est
représentée actuellement,
par le dosage
des anticorps
anti-transglutaminase.
contexte atopique. Une étude l’a montré dans environ 85 % des cas. On retrouve très fréquemment, au
moins dans la moitié des cas, l’allergène qui est en
cause : le lait, le blé, l’arachide, le poisson ou les
allergènes habituels.
La thérapeutique a été longuement discutée.
A l’heure actuelle, puisque l’allergie est la première
cause évoquée, c’est la mise à une diète d’exclusion.
On met les enfants à des solutions à base d’acides
aminés (Néocate® ou Nutramigen AA®) et on vérifie
qu’ils guérissent. Puis, on réintroduit les aliments,
un par un, pour voir s’il y a rechute. Cette indication
est valable lorsque l’allergène en cause n’a pas été
formellement identifié. En l’absence de ce traitement, cela peut être l’indication de corticoïdes oraux.
« Actuellement, on ignore pourquoi cette pathologie
apparait plus souvent mais cette entité est maintenant
bien documentée », constate Jean-Pierre Chouraqui.
La maladie cœliaque
La maladie cœliaque est une entéropathie chronique
avec atrophie villositaire. C’est une réponse immunitaire inappropriée, non allergique, de la muqueuse,
à une protéine (la gliadine) qui est présente dans le
blé, l’orge et le seigle. Elle ne touche que les sujets
génétiquement prédisposés. Elle est plus fréquente
dans les populations originaires du pourtour méditerranéen, notamment le Maghreb, ainsi que dans
Maquette 129_Mise en page 1 10/03/10 18:34 Page19
Rencontre
Les lésions œsophagiennes sont assez caractéristiques :
un aspect nodulaire avec des dépôts blanchâtres,
des stries linéaires et des anneaux concentriques.
celles d’origine Celte, un peu moins fréquente dans
le centre de la France. Le gluten est un élément
important de l’alimentation, la ration quotidienne
d’un adulte étant de 10 à 15 g / jour. La maladie
cœliaque est probablement multigénique. Aucun
gène proprement dit n’a été identifié, mais on a mis
en évidence des groupes tissulaires précis, soit HLA,
soit DQ2 dans 85 à 90 % des cas, soit DQ8.
Le grand progrès dans le diagnostic de la maladie
cœliaque a été fait grâce à la mise au point d’une
sérologie spécifique, qui est représentée actuellement
par le dosage des anticorps anti-transglutaminase.
Soit le diagnostic est assez facile devant un nourrisson de plus de 6 mois qui présente une cassure de la
courbe de poids, une diarrhée ou une constipation,
une dénutrition, des douleur abdominales, une
anémie, soit parfois le diagnostic n’est pas si évident.
Il existe même des formes de maladie cœliaque totalement silencieuses. Elles sont alors découvertes
devant des signes atypiques, une anémie inexpliquée
avec courbe de croissance normale, des douleurs
abdominales intermittentes, une constipation
opiniâtre, une asthénie scolaire, ou une notion d’existence de la pathologie dans la famille. Il faut alors
penser à faire le test, en sachant qu’il peut y avoir des
faux négatifs, car 2 % de la population est déficitaire
en IgA. Aussi, lorsque les anticorps anti-transglutaminases sont positifs et si l’on a un doute diagnostic
quand ils ne sont pas positifs et associés à un déficit
en IgA, il faut demander une biopsie intestinale sous
endoscopie. Celle-ci mettra en évidence les critères
histologiques qui sont, une atrophie villositaire totale
ou subtotale, avec une infiltration lymphocytaire
épithéliale. Un des messages importants pour JeanPierre Chouraqui consiste à dire « qu’avec un régime
sans gluten bien équilibré ces enfants vont aller très
bien et que c’est un régime sans gluten strict à vie ».
Généralement l’amélioration apparaît dans les 15
jours à trois semaines qui suivent la mise au régime.
« Il est fondamental de rappeler qu’il ne faut jamais
mettre à un régime sans gluten tant que l’on n’est
pas sûr du diagnostic ! » insiste Jean-Pierre Chouraqui. « Devant toute suspicion de maladie cœliaque
on fait une sérologie. Si les anticorps sont négatifs,
on attend. Si 3 à 6 mois après, un doute subsiste, il
faut savoir refaire la sérologie, parce que des AC
négatifs, en début de maladie, peuvent se positiver
secondairement. Si les anticorps sont positifs, on fait
Ce n’est pas parce que
l’on nie l’organicité,
qu’il faut nier la douleur.
la biopsie et si celle-ci confirme l’atrophie villositaire,
on met l’enfant à un régime sans gluten strict à vie
et on surveille sa croissance ».
Les maladies inflammatoires du tube
digestif de l’enfant, la maladie de
Crohn, les MICI
Pour les MICI de l’enfant, les critères diagnostics
sont sensiblement les mêmes que pour l’adulte, avec
au tableau clinique, les douleurs abdominales, les
diarrhées, parfois sanglantes, et la grande particularité de l’enfant qui est le ralentissement de la croissance. Les causes de ce ralentissement de croissance
sont la diminution de l’apport alimentaire. L’enfant
malade mange moins. L’inflammation chronique de
l’intestin qui diminue l’absorption et l’utilisation des
nutriments, et la présence de cytokines inflammatoires, elles-mêmes, vont jouer sur l’appétence et sur
l’utilisation nutritionnelle.
Chez les adolescents, il y a un ralentissement de la
puberté et un retard pubertaire. Il faut noter qu’une
des grandes caractéristiques chez l’enfant, beaucoup
plus que chez l’adulte, est le fait de devoir prendre
en charge, son état nutritionnel, son retard statural
et son retard pubertaire. Ce n’est pas toujours facile,
car les médicaments utilisés, notamment les corticoïdes, peuvent aussi être responsables de ce retard
statural.
Les critères de diagnostic des MICI sont l’existence
d’un syndrome inflammatoire biologique, d’un
épaississement des parois à l’échographie, la présence
d’aspects caractéristiques à l’entéroscanner, surtout
lors de l’endoscopie. Celle-ci doit être à la fois haute
et basse. Il faut, en effet, faire une coloscopie en
remontant jusqu’à la dernière anse iléale, pratiquer
des biopsies et faire une endoscopie haute, pour voir
s’il n’existe pas également des lésions proximales au
niveau duodénal et gastrique. Les biopsies permettront alors d’affirmer, plus volontiers, une maladie
de Crohn. Cette dernière est effectivement beaucoup
plus fréquente que la colite ulcéreuse (80 % des cas)
chez les enfants. Le traitement va être d’une part, la
prise en charge nutritionnelle, qui nécessite souvent
l’utilisation d’une alimentation très spécifique, soluté
à base de caséine enrichie en TGF beta, et d’autre
part la corticothérapie. L’attitude est relativement
codifiée. Pour une première poussée, on associe la
technique nutritionnelle à la corticothérapie. S’il y a
cortico résistance, ou non amélioration après
3 semaines de corticoïdes et si on n’arrive pas ensuite
à sevrer l’enfant des corticoïdes, c’est alors une indication des immunosuppresseurs, essentiellement
l’IMUREL ou AZATHIOPRINE. Devant une
N° 129 • Capital Equipement Médical • 19
résistance à l’IMUREL, les anti TNF-alpha ou
Rémicade sont indiqués. La présence d’une forme
d’emblée fistulisée peut faire discuter une indication
aux anti TNF-alpha.
Jean-Pierre Chouraqui insiste encore sur la grande
particularité des MICI de l’enfant qui va être
« la prise en charge de leur état nutritionnel, de leur
état pubertaire et la surveillance ».
Douleurs abdominales chroniques ou
récurrentes de l’enfant
Sujet qui fait parti du quotidien, elles sont parfaitement codifiées, comme chez l’adulte, dans le cadre
de ce qu’on appelle les troubles fonctionnels intestinaux : ce sont des dyspepsies fonctionnelles, des
migraines abdominales ou des troubles fonctionnels
intestinaux proprement dit. Ce problème est
fréquent, il concerne 10 à 15 % des enfants autour
de 10 ans.
Quels sont les signes d’appel qui orientent vers des
troubles fonctionnels et non organiques ? Il s’agit
d’enfants qui sont par ailleurs en bonne santé
apparente, avec une courbe de croissance normale,
qui se plaignent de douleurs ombilicales ou péri
ombilicales et non périphériques, et qui ne présentent
aucun signes associés tels que : ictère, diarrhée,
manifestations articulaires à type d’arthrite, manifestations cutanées, lésions de la marge anale, retard
pubertaire, température (notamment le soir), lesquels
doivent faire rechercher une cause organique. Devant
des troubles fonctionnels, il faut donc limiter le
nombre d’examens complémentaires et il n’y a
aucune indication à faire une endoscopie ou un
scanner. Il faut savoir écouter l’enfant et les parents,
rechercher des facteurs favorisants de mal être (stress
scolaire, angoisse, divorce des parents). Au maximum, on se contentera d’une échographie dans un
premier temps. « Ce n’est pas parce que l’on nie
l’organicité, qu’il faut nier la douleur » précise
Jean-Pierre Chouraqui. « Il faut donner des techniques de relaxation, encourager le sport et les
activités d’éveil qui vont permettre à l’enfant de
reprendre confiance en lui. Il ne faut surtout pas
psychiatriser, car aucun médicament n’est réellement
efficace. En conclusion, la majorité des douleurs
abdominales récurrentes de l’enfant sont de type
fonctionnel et non pas organique et les signes
d’organicité sont avant tout cliniques ».
Béatrice Paillat
www.capitalmedica.fr - Mars 2010
Prise en charge
de l’état nutritionnel,
du retard statural et
du retard pubertaire.
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INFO
SPÉCIAL GASTROENTÉROLOGIE
L’ESD avec HybridKnife, La Technologie ERBE en électrochirurgie
ERBE Elektromedizin et son poste de travail VIO-GI s’est
mondialement imposé en gastroentérologie et dispose
depuis un bon nombre d’années, d’un savoir-faire fondé,
en endoscopie interventionnelle, en électrochirurgie.
Le système se compose du module principal, l’appareil
chirurgical VIO HF doté d’un mode endocoupe deuxième
génération, et de l’unité de coagulation par plasma
d’argon APC 2, équipé d’un nouveau mode pulsé pour la
dévitalisation de structures tissulaires gastro-intestinales
et la coagulation de saignements diffus. Le nouveau
module du système ESD est l’appareil chirurgical à jet
d’eau ERBEJET 2. Ces deux techniques, la chirurgie HF et
la chirurgie à jet d’eau, sont activées et appliquées par
l’instrument combiné ERBE HybridKnife. Pour la première
fois, toutes les étapes de travail d’une ESD sont exécutées
avec un seul instrument : marquage de la bordure de
résection, élévation de la muqueuse, incision/dissection
de la sous-muqueuse et coagulation du lit de résection.
Une pompe à irrigation EIP 2 complète le système VIO GI.
Technique ESD avec HybridKnife
Les avantages de la technique ESD développée par ERBE
sont le fruit de l’effet synergique de la technologie à
jet d’eau et de la chirurgie HF utilisant les multiples
fonctions d’HybridKnife, la sonde qui combine les deux
techniques dans un seul instrument. Aucun changement
d’instrument n’est nécessaire pour les 4 étapes de travail :
le marquage, l’élévation, l’incision/dissection et la coagulation. L’ESD permet une dissection complète en bloc de
la lésion avec une bordure de résection sûre.
Le jet d’eau sans aiguille provoque une élévation particulièrement rapide de la muqueuse et génère un coussin
hydraulique nettement plus important que l’injection
conventionnelle par aiguille.
L’électrode de longueur variable de l’instrument
HybridKnife d’un diamètre de 0,7 mm, dispose d’un tube
microcapillaire. ERBE recommande les longueurs
d’aiguille suivantes pour les diverses zones du tractus gastro-intestinal : Estomac, env. 3 mm - Côlon, env. 1,5 mm
œsophage, env. 2 mm. La longueur totale de la sonde est
de 190 cm, elle peut être utilisée avec tout endoscope
standard. L’ESD avec HybridKnife requiert un endoscope
à un seul canal pour répondre à toutes les exigences.
Le procédé
EMR et ESD sont des procédés interventionnels pour le
traitement de cancers précoces ou de lésions pouvant
contenir un carcinome focalisé. La condition requise pour
une approche curative est une résection complète de la
lésion (résection R0).
Information : ERBE médical - 04 78 64 92 55 - E-mail : [email protected] - www.erbe-france.com
EN BREF
Le prix « Best Change-Maker » a été remis à Orange
Business Services et à Sorin Group pour leur solution
innovante de suivi à distance de patients cardiaques
Les deux sociétés ont reçu cette distinction pour leurs travaux dans l’application des technologies M2M et e-Health pour améliorer la qualité de vie des
patients grâce à la télémédecine.
La solution de suivi à distance conçue par Sorin Group et par Orange met à profit les
technologies M2M (Communication de Machine à Machine) et eHealth (télésanté), qui
enregistrent les indications données par des dispositifs de contrôle du rythme
cardiaque implantés et les transmettent par réseau IP au médecin pour évaluation. Les
WCA ont distingué cette solution, qui permet de surveiller l’évolution de la maladie
cardiaque, pour sa capacité unique à allier les fonctionnalités intelligentes que
propose Sorin Group avec l’offre M2M d’Orange. Cette solution, dont l’objectif premier
est d’améliorer la qualité de vie des patients, permettra des traitements parfaitement
ciblés et vise à augmenter la qualité des soins délivrés aux patients.
Pour Barbara Dalibard, Directrice exécutive d’Orange Business Services : « La solution
de suivi à distance des patients proposée par Orange et Sorin représente un saut technologique qui ouvre la voie à une nouvelle forme de traitement pour les personnes
cardiaques. »
« Nous sommes ravis d’être reconnus comme une société proposant une solution
technologique à la pointe de l’innovation dans le domaine médical dont les patients
peuvent bénéficier depuis leur domicile, précise Stefano Di Lullo, Président de la Division CRM de Sorin Group. »
A propos de Sorin Group
Sorin Group est une société mondiale de dispositifs médicaux qui fait partie des leaders
dans le traitement des maladies cardiovasculaires. L’entreprise met au point, fabrique
et commercialise des technologies pour la chirurgie cardiaque et pour le traitement
des troubles du rythme cardiaque. Le Groupe axe ses activités sur trois principaux
domaines : les systèmes de circulation extracorporelle et d’autotransfusion, le
diagnostic et le traitement du rythme cardiaque ainsi que la réparation et le remplacement des valves cardiaques.
www.sorin.com - www.orange.com
Prix Biothérapie
Thermo Fisher Scientific
Appel à candidature
Thermo Fisher Scientific Inc a annoncé le
lancement de la 13ème édition du Prix
Biothérapie Thermo Fisher Scientific. Les
candidatures sont ouvertes pour se clôturer le 24 avril 2010.Créé en
1997, ce prix, d’une valeur de 10 000 € est destiné aux chercheurs
Français qui proposent un projet novateur dans les domaines de la
Thérapie Cellulaire, Thérapie Génique ou Immunothérapie.
La remise du Prix Biothérapie 2010 se déroulera lors du 9ème congrès
annuel de la SFTCG, le 14 juin 2010 à Paris.
Pour la treizième année consécutive, Thermo Fisher Scientific
réaffirme son soutien à la recherche et à l’innovation en organisant
le Prix Biothérapie 2010 Thermo Fisher Scientific.
Depuis sa création, ce prix à déjà permis de financer les recherches
d’une douzaine de scientifiques travaillant autour des cellules
souches, maladies à prion…
Cette année, Thermo Fisher Scientific renouvelle l’expérience et
appelle les scientifiques français à se porter candidat, à compter du
30 janvier 2010. La campagne de candidature s’achèvera le 23 avril
prochain. Après délibération du jury, composé d’une dizaine de
chercheurs de la région nantaise, le nom du lauréat du 13ème prix
Biothérapie sera annoncé lors du 9ème congrès annuel de la Société
Francophone de Thérapie Cellulaire et Génétique, le 14 juin 2010.
Dossiers d’inscription et règlement du Prix Biothérapie Thermo
Fisher Scientific 2010.
Yves Signor - Tél. : 02 28 03 20 68
Email : [email protected]
www.thermofisher.com
N° 129 • Capital Equipement Médical • 21
Maquette 129_Mise en page 1 10/03/10 18:34 Page22
Témoignage
Aseptoscope MDS V2 : témoignage d’une utilisatrice
convaincue et satisfaite
Polyclinique Saint-Roch.
Le centre d’endoscopies de la clinique Médipôle à Perpignan a connu une forte augmentation d’activité.
Avec 3 salles d’endoscopie réalisant en moyenne 30 à 35 actes par jour, dont 20 à 25 d’endoscopies digestives,
la désinfection manuelle n’était plus suffisante et le centre a décidé de s’équiper d’un automate de lavagedésinfection d’endoscopes. Trois appareils ont été évalués en test et c’est finalement l’Aseptoscope MDS V2
de Phagogène qui a été retenu. L’Aseptoscope MDS V2 a été conçu afin d’assurer, dans un environnement où
le risque de contamination est élevé, la sécurité du patient, l’assurance du résultat pour l’établissement et
une manipulation aisée. L’utilisatrice de l’appareil, Jacqueline Basso, nous explique comment et pourquoi
l’Aseptoscope MDS V2 a emporté tous les suffrages et donne aujourd’hui entière satisfaction, après 4 mois
d’utilisation quotidienne.
Capital Equipement Médical : Comment s’est
passé le choix de votre laveur-désinfecteur
d’endoscopes ?
Jacqueline Basso : Nous avons eu trois machines en
test, dont l’Aseptoscope MDS V2. L’une des deux
autres ne proposait qu’une seule cuve, ce qui était
nettement insuffisant pour nos besoins : il aurait
fallu s’équiper de deux machines ! L’autre nécessitait
d’enfiler la gaine distale de l’endoscope dans une
sorte de tuyau, ce qui demandait beaucoup de manipulations, empêchait toute visibilité et engendrait
une perte de temps conséquente. De plus, elle
s’arrêtait en permanence parce que l’eau était trop
froide. Au final, cette machine me stressait terriblement et je faisais toutes les désinfections en manuel.
Pour moi, l’Aseptoscope MDS V2 était vraiment
largement au-dessus du lot.
C.E.M. : L’apprentissage de l’Aseptoscope
MDS V2 a-t-il été facile pour vous ?
J.B. : Pour vous parler franchement, je suis plutôt
nulle en informatique, mais la prise en main de
l’appareil est vraiment très simple. Le laboratoire
Phagogène est resté plusieurs jours avec nous pour
nous former, et après 2 ou 3 manipulations assistées,
je me sentais tout à fait capable de le faire seule.
Les commandes sont très faciles à comprendre,
même quand on n’y connaît rien en informatique.
De plus, il existe un service de télémaintenance qui
représente une aide appréciable à la formation.
La première semaine, je les appelais un jour sur deux
pour qu’ils m’aident sur une manipulation. Je n’ai
jamais eu d’attente, l’accueil est toujours agréable et
sympathique. Ils se connectent à distance à la
machine, font un diagnostic immédiat et vous
indiquent quoi faire instantanément.
C.E.M. : Quels sont pour vous les principaux
avantages de l’Aseptoscope MDS V2 dans son
utilisation de routine ?
J.B. : D’abord l’ergonomie : les capots sont grands,
transparents, les cuves sont légèrement inclinées,
N° 129 • Capital Equipement Médical • 22
comme un pupitre, ce qui donne une excellente
visibilité sans avoir besoin de se pencher. L’ouverture
des capots se fait au pied, ce qui évite d’avoir à toucher quoi que ce soit quand on porte un endoscope
sale, et la mise en place est on ne peut plus simple :
on place l’endoscope tel quel autour du boîtier dans
la cuve, qui est très spacieuse, et on branche les
connexions. Comme ce sont les mêmes connexions
qu’en manuel, le geste est bien rodé, et les boîtiers
de fibroscopie et de coloscopie sont aisés à interchanger en fonction des besoins. La double cuve
asynchrone représente un gain de temps important :
on n’a pas besoin d’attendre d’avoir 2 endoscopes à
désinfecter pour démarrer un cycle et la rotation du
matériel est vraiment optimisée. Le suivi des cycles
de désinfection à l’écran est aussi bien pratique :
l’écran vous informe en continu de l’avancement du
cycle, de façon visible même depuis l’autre bout de
la salle : écran bleu lorsque le cycle est en cours ;
écran vert lorsqu’il est terminé ; écran rouge s’il se
présente un problème. Et quand il y a un problème,
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Témoignage
les alertes indiquent sa localisation à l’écran, et l’on
sait ainsi immédiatement où intervenir. Pour l’entretien, on a le même niveau de visibilité : on n’a pas
besoin de surveiller les niveaux des réservoirs de
produits, ils sont affichés à l’écran, qui vous informe
quand il faut les changer. Enfin, cet appareil est très
silencieux et son design est moderne et agréable :
quand on travaille à côté du matériel toute la journée,
c’est appréciable !
C.E.M. : Comment se passe le nettoyage de
l’appareil ?
J.B. : Chaque matin, chaque endoscope est désinfecté
avec un cycle court de 20 minutes et en fin de
journée, un cycle long d’autodésinfection se déroule
seul durant les heures de fermeture. Pour les weekend, il y a un programme qui lance automatiquement
un cycle par nuit du vendredi soir au lundi matin ce
qui garantit une continuité de traitement. Il existe
même une possibilité de cycle de rattrapage de
1 heure le matin, au cas où celui de la nuit ne se serait
pas déroulé jusqu’au bout.
C.E.M. : Qu’en est-il de la traçabilité ?
J.B. : Tout est enregistré par scanner et stocké dans
le disque dur de l’appareil. Au départ, le laboratoire
Phagogène nous a créé tous les codes-barres pour
chaque endoscope, chaque médecin et chaque utilisateur. Quand on place un endoscope dans l’appareil,
on scanne son code-barre, ce qui peut être fait au travers du capot une fois qu’on a déposé les endoscopes
sales et qu’on a les mains libres, puis on scanne le
code-barre du médecin et de l’utilisateur. En fin de
cycle on édite un ticket portant toutes les informations, au dos duquel on colle l’étiquette du patient.
C’est la même chose pour changer les bidons de
produits : on enlève le bidon vide, on place le
nouveau, on scanne son code-barre et on valide à
l’écran. Tout est enregistré automatiquement.
C.E.M. : Avez-vous testé le service après-vente ?
J.B. : Non, cette machine n’est encore jamais
tombée en panne ! Mais je vous ai déjà parlé
du service de télémaintenance : c’est une énorme
sécurité pour nous. On sait que la majorité des
problèmes peuvent être réglés de façon rapide par
une simple connexion à distance, et qu’on n’aura
pas besoin d’attendre un dépanneur. On ne peut
plus se permettre de refaire actuellement toutes
nos désinfections en manuel, puisque environ la
moitié passe aujourd’hui en automatique dans
l’Aseptoscope MDS V2.
C.E.M. : Et sur le plan économique ?
J.B. : Le centre était décidé à choisir l’appareil le
plus efficace et le plus pratique, même si cela
représentait un surcoût. Mais notre pharmacien
a fait une étude comparative de coût entre les
3 appareils testés, intégrant le prix d’achat et
les coûts de consommable, et il s’est avéré que
l’Aseptoscope MDS V2 était aussi le moins cher !
Il a été livré fin décembre… C’était un beau cadeau
de Noël pour moi !
Propos recueillis par Elisabeth Millara
www.capitalmedica.fr - Mars 2010
EN BREF
Echosens, numéro 23 des entreprises technologiques de croissance
du classement Technology Fast 50 – 2009 de Deloitte
Un taux de croissance de 1157 % grâce au progrès apporté par le Fibroscan® dans le diagnostic et le suivi des
maladies hépatiques.
Echosens annonce qu’elle s’est classée 23ème du palmarès Deloitte Technology récompensant les entreprises technologiques à forte croissance. Le palmarès est
attribué en fonction du taux de croissance du
chiffre d'affaires sur cinq exercices, de 2004 à 2008. Echosens a connu
un taux de croissance de 1157 % pendant cette période.
l’une des premières entreprises technologiques de croissance de
France ».
Il déclare : « figurer au classement Fast 50 est un signe tangible et fort
de notre réussite. Ce prix est une reconnaissance du savoir faire de nos
équipes, qui ont placé le client au centre de leurs préoccupations,
mais également d’une implication, d’une capacité d’adaptation et
d’une réelle réactivité au quotidien ».
à la France. Il est désormais présent dans plus de 40 pays et régions
dans le monde. Il a été créé afin de mettre en valeur la remarquable
contribution des entreprises technologiques à la croissance de
l’économie.
A propos d’Echosens
Créée en 2001, Echosens consacre une part importante de son activité
à la Recherche et développement afin de mettre au point de
nouveaux dispositifs médicaux et d’ouvrir de nouvelles perspectives
Le Directeur Administratif et Financier d’Echosens, Régis Olivier, attribue médicales. L’entreprise travaille en étroite collaboration avec les
ce classement à la capacité d’innovation de l’entreprise pour répondre professionnels de la santé et les associations de patients pour faciliter
aux besoins des hépatologues et des patients, non seulement en le suivi thérapeutique des patients.
France mais également à l’international. Le taux de croissance de A propos du programme Technology Fast 50
1157 % du chiffre d’affaires sur les cinq dernières années est le fruit Le programme Technology Fast 50 a vu le jour en 1995 à San Jose en
de cette stratégie de développement. En 2008, Echosens a réalisé près Californie, cœur de la Silicon Valley, et a ensuite été étendu à tous les
de 80 % de son chiffre d’affaire hors de France.
Etats-Unis puis au Royaume-Uni, au Canada, aux Pays-Bas, à Israël et
« Figurer au palmarès des Technology Fast 50 de Deloitte signifie
faire partie des leaders français de la croissance sur cinq ans, ce qui
démontre des qualités exceptionnelles dans le secteur d’activité
si fortement concurrentiel qu’est la technologie aujourd’hui » déclare
Eric Morgain, Associé Deloitte responsable du programme Technology
Fast 50 de Deloitte. « Nous félicitons chaleureusement Echosens d’être
A propos de Deloitte en France
Deloitte mobilise des compétences diversifiées pour répondre à l’éventail des services attendus par ses clients, de toutes tailles et de tous
secteurs – des grandes entreprises multinationales aux micro-entreprises locales, en passant par les entreprises moyennes.
www.echosens.com - www.deloitte.fr
N° 129 • Capital Equipement Médical • 23
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INFO
SPÉCIAL GASTROENTÉROLOGIE
Betnesol®, un anti-inflammatoire en solution rectale
Immédiatement prêt à l’emploi
Sigma-Tau France filiale française du groupe italien Sigma-Tau SpA commercialise des médicaments éthiques notamment dans le traitement des maladies rares. En gastroentérologie,
Sigma-Tau s’engage dans la Rectocolite Hémorragique et la Maladie de Crohn colique avec
Betnesol® 5 mg / 100 ml, solution rectale (en poche - bétaméthasone) en apportant une information
médicale rigoureuse et en accompagnant les médecins à l’utilisation optimale de ce médicament.
Souffrir au quotidien de MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin) représente pour les
patients un gros handicap dans leur vie quotidienne.
Dans ces pathologies chroniques, les poussées
qui viennent et reviennent sont extrêmement
douloureuses et invalidantes pour ces patients. L’engagement de Sigma-Tau pour offrir une alternative
thérapeutique dans ces périodes difficiles de la maladie témoigne de sa volonté d’être aux côtés des praticiens et des malades.
Indications
Betnesol® 5 mg / 100 ml, solution rectale est indiqué
dans le traitement de la Rectocolite Hémorragique et
de la Maladie de Crohn colique. (Pour une information
plus détaillée, consulter les mentions légales
ci-jointes).
Le service médical rendu par Betnesol® 5 mg / 100 ml,
solution rectale est important. Les praticiens peuvent
se référer à l’avis de la Commission de Transparence 7 novembre 2007- www.has-sante.fr.
Au service de la santé des patients depuis de nombreuses années, Sigma-Tau mène son activité dans un
souci permanent d’offrir une meilleure qualité de vie
aux patients.
Information : Sigma-tau s.a.r.l.
5, avenue de Verdun - 94204 IVRY-sur-SEINE
www.sigma-tau.fr
EN BREF
Quand la vie dépand de la technologie médicale
Première mondiale : Technologie SureScan™ de Medtronic : l’IRM est
désormais accessible aux nouveaux porteurs de stimulateur cardiaque
Pour la première fois au monde, Advisa MRI™ SureScan™, un nouveau système de stimulation
cardiaque IRM-compatible (pacemaker + sondes développé par Medtronic), autorise les patients
implantés à passer un examen IRM en toute sécurité.
En France, chaque année, 42 000 patients sont implantés pour la première fois
avec un système de stimulation cardiaque (pacemaker + sondes)(1). Jusqu’à
présent, l’examen IRM était contre-indiqué pour les patients porteurs d’un
stimulateur cardiaque. En effet, une IRM peut s’avérer très dangereuse pour
le patient implanté. Les risques de l’IRM, bien réels, concernent le matériel
implanté et le patient : elle peut provoquer un dysfonctionnement du
système, une perte de la thérapie de stimulation ou une induction d’arythmies
et de ce fait, compromettre sa sécurité et entraîner même, dans de très rares
cas, un décès.
L’innovation SureScan™ permet aux patients primo-implantés(2) de pouvoir
bénéficier d’un examen IRM en tout sûreté.
Ces 10 dernières années, l’IRM est devenue un outil d’imagerie de plus en plus
fréquent dans de nombreuses pathologies. Elle permet d’établir un diagnostic précis, de suivre l’évolution d’une pathologie ou de contrôler un geste
chirurgical délicat dans divers domaines médicaux (neurologie, oncologie…).
Les patients porteurs d’un stimulateur cardiaque classique ne pouvaient pas
bénéficier de ce diagnostic de référence alors même que 50 à 75 % des patients
implantés auront des indications d’IRM pour dépister une nouvelle pathologie(3). Il était donc temps de développer un dispositif adapté et
compatible à l’IRM c’est-à-dire sans danger pour le patient porteur d’un stimulateur cardiaque.
La gamme de systèmes de stimulation cardiaque SureScan™ de Medtronic
offre aux patients disposant de ce système les mêmes chances d’accès au
diagnostic IRM que les autres personnes non implantées. Cette révolution
marque ainsi la volonté de Medtronic de proposer des solutions prenant
en compte le patient à travers l’ensemble de son parcours médical afin de
l’intégrer pleinement dans le système de santé.
La gamme de stimulateurs cardiaques SureScan™ et ses sondes ont été spécialement développées et adaptées afin de gérer chaque risque d’interaction avec
les champs magnétiques et de radiofréquence de l’IRM. La partie matérielle du
stimulateur a été modifiée afin de minimiser l’énergie transmise entre les
sondes et le dispositif et augmenter sa protection contre les effets des champs
magnétiques et de radiofréquences des appareils d’IRM. Les sondes ont, elles
aussi, été modifiées afin de ne pas générer ni transmettre d’échauffement aux
tissus cardiaques adjacents. Une programmation spécifique IRM (mode
« SureScan™ ») a été développée. Après validation par des essais cliniques
incluant une étude randomisée sur 464 patients, ce système prouve son efficacité et sa compatibilité lors d’un examen IRM(4). La technologie SureScan™
devient ainsi une réponse évidente et incontournable à une nécessité médicale
pour les patients primo-implantés en France chaque année, marquant une
nouvelle exigence en matière de stimulation cardiaque.
A propos de Medtronic
Medtronic, Inc. dont le siège social se situe à Minneapolis, est un leader
mondial dans le domaine des technologies médicales qui contribue à soulager
la douleur, rétablir la santé et prolonger la vie de millions de personnes dans
le monde.
www.medtronic.com
Données société IHMT - juillet 2008 à juin 2009.
Primo-implantation : première implantation d’un pacemaker avec mise en place des
sondes de stimulation cardiaquequi restent en place lors du remplacement du pacemaker
(batterie usée).
(3) Roguin A. Europace 2008; 10: 336–346.
(4) B. Wilkoff. Worldwide randomized clinical trial to evaluate new pacemaker system
designed for use during magnetic resonance imaging. LBCT I, HRS 2009.
(1)
(2)
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BRÈVES
Avec la V.A.C.® Therapy, le laboratoire KCI Médical s’engage en faveur de l’optimisation du traitement des
plaies et de la qualité de vie des patients en France
La 14ème Conférence Nationale des Plaies et Cicatrisations s’est tenue à Paris entre le 17 et le 19 janvier
2010. Plus de 3 500 professionnels de santé s’y sont
rendus. Star du programme, la thérapie par pression négative (TPN) a
fortement mobilisé les participants. La matinée du 18 janvier lui a été
consacrée en séance plénière avec notamment l’intervention du
Dr Luc Téot (P.H., CHU Montpellier, fondateur de la Société Française
et Francophone des Plaies et Cicatrisation - SFFPC).
Plus de 400 personnes ont assisté au symposium du laboratoire
KCI Médical la veille sur le thème « Avancées en thérapie par pression
négative pour une meilleure prise en charge des plaies complexes :
instillation et 1ère intention ». Des experts reconnus font confiance à
la V.A.C.® Therapy : seul système intégré de prise en charge des plaies
avec perte de substance par pression négative.
Il est donc temps de parler de cette technologie, solution innovante
capable d’améliorer à la fois la pratique quotidienne des professionnels de santé et la qualité de vie des patients. 2,5 millions de
personnes sont porteuses de plaies en France. Le système V.A.C.® Therapy, incorporé à une stratégie thérapeutique définie par l’équipe
médicale, permet, entre autres, de réduire le délai de cicatrisation
des plaies offrant ainsi aux patients la perspective d’un retour à la vie
active plus rapide.
Micrographie
du pansement
V.A.C.® GranuFoam®
Modélisation informatique du pansement
V.A.C.® GranuFoam® à 125 mmHg de pression négative.
Les caractéristiques des cellules réticulées ouvertes des
pansements V.A.C.® GranuFoam® permettent l’adaptation à la
surface de la plaie pour optimiser l’interaction entre tissus.
Migration des fibroblastes
avec le pansement V.A.C.® GranuFoam®
Pourtant, en France, la V.A.C.® Therapy reste sous-utilisée : elle l’est
environ 5 fois moins qu’en Allemagne et 4 fois moins qu’en Angleterre. Certes, le développement de l’utilisation de la technologie
n’est devenu significatif dans notre pays que dans les années 2005 2006. Cependant, le nombre de patients traités augmente régulièrement. A remarquer : les améliorations apportées par la V.A.C.®
Therapy en termes d’optimisation du traitement des plaies aussi bien
pour les patients que pour les équipes médicales.
A propos de KCI
KCI est une société internationale leader en technologies médicales
qui se consacre à la recherche, au développement, à la fabrication et
à la commercialisation de thérapies et de produits innovants de haute
technologie destinés aux marchés du traitement des plaies, de la
régénération tissulaire et des supports thérapeutiques.
Les trois activités principales de KCI sont le traitement avancé des
plaies - incluant le système de thérapie par pression négative, Vacuum
Assisted Closure® ou V.A.C.® Therapy. Son action bénéfique sur les
plaies via des mécanismes d'action uniques et son incidence sur la
réduction des coûts globaux de traitement des patients souffrant de
plaies complexes ont été cliniquement démontrées. Notons également
la médecine régénératrice - représentée par la société LifeCell Corporation, une filiale de KCI (produits à base de tissus destinés aux interventions de chirurgie reconstructive, chirurgie orthopédique et
chirurgie urogynécologique pour la réparation des lésions des tissus
mous) et enfin les supports thérapeutiques (lits hospitaliers spécialisés,
matelas et surmatelas conçus pour la prise en charge des complications pulmonaires associées à l'immobilité, la réduction des lésions
cutanées).
La société emploie 6 700 personnes et commercialise ses produits
dans plus de 50 pays.
www.kci-medical.com
Mitose avec le pansement
V.A.C.® GranuFoam®
GE Healthcare présente Vscan™, outil de visualisation de poche
pour l’imagerie au point d’intervention
GE Healthcare a annoncé la disponibilité de Vscan, un
nouvel outil de visualisation de poche mis au point pour
fournir aux médecins un moyen d’imagerie au point
d’intervention. De la taille approximative d’un « téléphone intelligent »
(smartphone), Vscan intègre une puissante technologie d’échographie
qui donne aux médecins un moyen immédiat et non invasif d’obtenir
une information visuelle sur ce qui se passe à l’intérieur du corps.
Vscan est portatif et se transporte facilement de chambre en chambre.
Le Vscan est un dispositif d’imagerie, mesure et analyse échographique soumis à contrôle, destiné aux applications cliniques de flux
et de détection de fluides abdominaux, en cardiologie (adultes et
pédiatrie), urologie, médecine anténatale/obstétrique, pédiatrie et
thorax/plèvre, ainsi que pour l’examen de patients en unités de soins
d’urgence et de soins spéciaux.
Le dispositif d’imagerie Vscan, qui a reçu l’agrément 510 (k) de
l’agence américaine des médicaments (Food and Drug Administration, FDA), la marque CE de l’Union européenne, ainsi que la
licence de dispositif médical de Santé Canada, est désormais
commercialisé aux États-Unis, en Europe, en Inde et au Canada.
« Avoir à ma disposition le Vscan en permanence m’a permis d’utiliser
l’échographie dans différentes situations et pour des patients d’une
manière que je n’aurais jamais imaginée auparavant – de l’unité de
soins intensifs à la consultation externe et pour des patients en ambulatoire », a déclaré le Dr Anthony N. DeMaria, professeur de médecine,
titulaire de la chaire Judith and Jack White en cardiologie et directeur
du Sulpizio Cardiovascular Center à la San
Diego School of Medicine de l’université de
Californie.
« Lors de notre première évaluation sur
100 patients environ à
l’aide du Vscan, nous avons été impressionnés par sa qualité d’image
et sa simplicité d’emploi », a déclaré le Dr Jose L. Zamorano, membre
de la Société européenne de cardiologie, directeur de l’Institut
universitaire de Médecine cardiovasculaire San Carlos de Madrid
(Espagne). « Mais encore plus important, nous avons pu expérimenter
l’intérêt d’un tel outil pour tout examen clinique et physique, ce qui
ajoute des informations pertinentes sur le plan clinique concernant
environ un patient sur quatre. »
Vscan offre la qualité d’image qui n’était encore récemment qu’à la
portée d’une console d’échographie. Vscan s’appuie sur la technologie
graphique noir et blanc de haute qualité de GE et sur l’imagerie du
flux sanguin en code couleur intégrées en un dispositif qui prend place
dans la poche, pèse moins de 500 grammes pour 76 mm de large et
135 mm de longueur.
www.gehealthcare.com
N° 129 • Capital Equipement Biomédical • 26