Lettre Santé-environnement - France Nature Environnement
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Lettre Santé-environnement - France Nature Environnement
Lettre Santé-environnement janvier – février 2011, n°63 Édito Dans ce numéro nous abordons la mise en œuvre du Plan national santé environnement (PNSE2) qui a été rendu public en juin 2009. C’est temps de partager les éléments disponibles sur son avancée et sa déclinaison dans les territoires. Je sais que certains ont critiqué ce plan, d’après eux « particulièrement décevant au regard des enjeux et des attentes. » Ce plan, quant à nous, est en réelle progression par rapport au PNSE1. Il n’est pas l’alpha et l’oméga. Ce qui n’est pas inscrit dans le plan peut avancer aussi ! Donnant la priorité, ce bimestre, à la question du bruit, nous n’aborderons la question de la pollution atmosphérique que par le biais d’un focus sur les ZAPA pour découvrir ce que c’est. Dans le prochain numéro nous traiterons, à nouveau, d’air à partir de programmes de recherche européens dont les résultats sont disponibles ou les travaux en cours. Côté nanotechnologies, il semble que nous allons savoir sous peu, enfin, comment l’Etat compte donner suite au débat public sur les nanotechnologies qui se terminait il y a un an. Nous aurons, donc, je l’espère l’occasion d’en parler dans notre prochain numéro. José Cambou Pilote du Réseau santé-environnement Sommaire Edito Les zones d’actions prioritaires pour l’air : ZAPA Le Plan national santé environnement vit et se décline dans les territoires Ne restons pas silencieux sur le bruit ! P P P P 1 2 3 7 Lettre du Réseau Santé-environnement – N°63 – janvier – février 2011 - Lettre externe du Réseau Santéenvironnement de France Nature Environnement – Fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement fondée en 1968 et reconnue d’utilité publique en 1976. Site web : www.fne.asso.fr – siège social : 57, rue Cuvier 75231 Paris cedex 05 – Réseau Santé-environnement : 14 rue de Tivoli 31068 Toulouse cedex – Tél/Fax : 05 61 53 13 88 – mail : [email protected] Directeur de la publication : Bruno Genty – Rédacteur en chef : José Cambou Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 1 Les zones d'actions prioritaires pour l'air : ZAPA Par José Cambou, Pilote du Réseau santé-environnement de FNE Dans les zones urbaines, en termes de qualité de l’air, la circulation routière pèse lourdement mais il y a des différences sensibles entre zones urbaines. Dans le cadre des PPA (Plan particulier de l’atmosphère) de première génération, le Réseau Santé Environnement de France Nature Environnement et ses correspondants au sein des associations membres de FNE nous n’avons pas pu faire inscrire en action la limitation de la circulation de certains véhicules. Dans certains groupes d’élaboration de PPA, d’autres membres soutenaient cette idée. Mais le droit français ne le permettait pas. Avec la loi Grenelle 21 (article 182 - dans le titre V qui concerne la santé) et le plan particules2 du 28 juillet 2010 (voir la p. 16) nous sommes arrivés à ce que ceci soit enfin abordé et dans un premier temps sous la forme d’expérimentation ; l’enjeu est que cela ne se plante pas et que nous puissions, au vu de la phase d’expérimentation, aller plus loin. « Dans les communes ou groupements de communes de plus de 100 000 habitants où une mauvaise qualité de l'air est avérée, notamment par des dépassements de normes réglementaires ou des risques de dépassements de ces normes, une zone d'actions prioritaires pour l'air, dont l'accès est interdit aux véhicules contribuant le plus à la pollution atmosphérique, peut être instituée, à titre expérimental, afin de lutter contre cette pollution et notamment réduire les émissions de particules et d'oxydes d'azote. » Le principe des ZAPA repose principalement sur l'interdiction d'accès aux véhicules les plus polluants dans une zone donnée, adossée à une dynamique plus large d'actions de réduction des émissions atmosphériques, notamment de particules et précurseurs de particules, dont les oxydes d'azote (NOx). Des expérimentations de ZAPA seront mises en place, pour trois ans à partir de 2012, à l'initiative de communes ou groupements de communes qui souhaitent lutter contre les conséquences, notamment sur la santé humaine, de la pollution générée par le trafic routier. Les modalités et les conditions d'accès à la zone d'action seront définies en fonction du contexte local, par les collectivités territoriales. La première phase d'étude de faisabilité (2010-2012) réalisée par chaque collectivité candidate fait l'objet par ailleurs d'un soutien financier de l'Ademe dans le cadre d'un appel à projet3. Les agglomérations de Nice-Côte d'Azur et la Communauté urbaine de Bordeaux 4 rejoignent les six premières collectivités où doit être menée, pendant trois ans, cette expérimentation de ZAPA : Grand Lyon, Grenoble-Alpes Métropole, Clermont Communauté, Pays d'Aix, Plaine Commune (Saint-Denis) et Paris. L'un des objectifs principaux des expérimentations de ZAPA - en plus d'améliorer la qualité de l'air dans les zones concernées - est d'identifier et d'évaluer les modalités de 1 Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement est publiée au JO du 13/07/2010. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022470434&dateTexte=&categorieLien=id 2 http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/plan_particules_complet.pdf 3 4 http://www.planetegagnante.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=70658&p1=1 http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gWnRJ_IaG3ObObg4CODkLvWKEMpA?docId=CNG.3886 3c56eadb590b6233e2c97f37f2a8.5c1 Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 2 mise en œuvre les plus pertinentes, afin de contribuer, à terme, à définir les principes pouvant accompagner une future utilisation optimisée de cet outil. Mais il y a aussi dans le cadre de Primequal (Programme de recherche interorganisme pour une meilleure qualité de l’air à l’échelle locale) une volonté unanime des participants (dont José Cambou pour FNE) d’accompagner cette première phase de ZAPA. C’est dans ce contexte que le Comité de pilotage de Primequal a travaillé plusieurs mois pour finaliser l’ « appel à projet de recherche finalisée : contribution à l’élaboration des expérimentations ZAPA »5, ouvert jusqu’au 21 mars 2011. L'objectif principal de l'Appel à Propositions de Recherche (APR) Primequal est d'accompagner des expérimentations de ZAPA afin de contribuer à leur évaluation et d'identifier les facteurs de réussite, tant sur les plans environnementaux et sanitaires qu'économiques et sociaux. Un défi scientifique important consiste à élaborer et tester de nouveaux indicateurs et outils intégrés d'évaluation des impacts réels des actions d'amélioration de la qualité. Les résultats des travaux qui seront réalisés dans le cadre de cet APR devront contribuer à guider les pouvoirs publics dans l'élaboration des futures ZAPA, à faciliter leur mise en œuvre et à proposer de nouveaux outils et indicateurs pour leur évaluation. Le PNSE 2 (Plan national santé environnement) vit et se décline dans les territoires Par José Cambou, Pilote du Réseau santé-environnement de FNE Et Noëlle Soudan, Vice Présidente de la Fédération SEPANSO Cet article a pour objet de donner des informations sur la manière dont vit le PNSE 2 depuis son adoption, comment il se décline dans les territoires et, grâce à Noëlle Soudan, d’effectuer un focus sur la déclinaison régionale en Aquitaine. Le Comité de suivi du PNSE2 s’est organisé pour travailler. Le Comité de pilotage et de suivi du PNSE est appelé Groupe santé environnement (GSE). Il a été installé le 22 octobre 20096. Sa présidence a été confiée à la Députée Bérangère Poletti. Voici sa composition et ses missions telles que définies dans le PNSE2 : « Le comité d’évaluation du premier PNSE avait souligné la faiblesse de la gouvernance du premier Plan. C’est pourquoi afin de suivre et d’orienter la mise en œuvre des actions du PNSE 2, il sera créé au niveau national un comité de pilotage appelé groupe santé environnement (GSE). Il réunira les 5 collèges du Grenelle (Etat, Collectivités territoriales, Associations dont des représentants d’associations agrées au titre du code de la santé et du code de l’environnement, Organisations syndicales, Représentants des employeurs) auxquelles s’adjoindraient des personnalités qualifiées et professionnels du système de santé ainsi que des organismes d’assurance maladie. La représentation des associations sera élargie aux représentants de consommateurs, de malades et de victimes. 5 6 http://www.primequal.fr/files/doc/339e889b82d1da33.pdf http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/CP_installation_PNSE2.pdf Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 3 Ce groupe aura la possibilité de faire évoluer les actions au fur et à mesure de leur avancée et des nouvelles connaissances. Au-delà du suivi du PNSE 2, le GSE constituera une instance de réflexion continue sur les thématiques de santé-environnement et pourra : - constituer un espace de concertation sur les risques émergents (nanotechnologies, ondes électromagnétiques, perturbateurs endocriniens…) ; - proposer de manière concertée une nouvelle liste de substances dont les rejets dans l’environnement doivent être réduits en priorité ; - suivre la mise en œuvre du programme de biosurveillance humaine. » Outre les plénières, le GSE s’est organisé en trois groupes de travail : GT 1 « Réduire les expositions responsables de pathologies à fort impact sur la santé », GT 2 « Réduire les inégalités environnementales » et GT 3 « Risques émergents ». Le groupe 3 a débuté ses travaux dès novembre 2009. Courant 2010, les groupes 1 et 3 se sont réunis régulièrement. Le Groupe 1 « expositions à fort impact sur la santé » a traité notamment les questions suivantes : les produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques, les éléments de correspondance entre le plan cancer et le PNSE, les substances toxiques dans l’air et l’eau, l’air intérieur et l’interface transport et santé. Le Groupe 3 « risques émergents » a consacré ses 6 réunions aux sujets suivant : le projet de cohorte Elfe, le projet national de biosurveillance, le plan national sur les risques liés aux rejets de médicaments, le retour sur le débat public sur les nanotechnologies, la veille au sein des agences sanitaires, une réflexion sur la notion de risques émergents, les perturbateurs endocriniens et l’élaboration de la partie concernant les risques émergents du rapport de la mise en œuvre du PNSE. Le groupe 2 n’a débuté ses travaux qu’en février 2011. Le Groupe santé environnement a publié son premier rapport ; il concerne le bilan 2010 de la mise en œuvre PNSE 2. Le rapport a été adopté le 27 janvier 2011 et est public7. Le PNSE 2 comprend douze actions phares. Cinq de ces actions sont réalisées, ou verront leur aboutissement au premier semestre 2011 : - Étiquetage sanitaire des matériaux de construction et de décoration, - Élaboration du plan « résidus de médicaments dans l’eau », - Expérimentation du dispositif de traçabilité de l’exposition professionnelle, - Surveillance de la qualité de l’air intérieur dans 300 écoles et crèches, - Développer des conseillers en environnement intérieur. Quatre sont bien engagées : les décisions (mesures administratives ou décision budgétaires) sont prises : - Favoriser les mobilités douces, - Réduire de 30% les émissions de particules fines dans l'air d'ici 2015, et les émissions de 6 substances toxiques prioritaires dans l’air et dans l’eau d’ici 2013, - Programme de biosurveillance, - Renforcer le contrôle des substances, préparation et articles mis sur le marché en France, notamment sur les produits destinés aux enfants. Trois sont en cours de mise en œuvre, avec des degrés divers de réalisation, moins avancées : - Assurer la protection des aires d’alimentation des 500 captages d’eau les plus menacés, - Poursuivre le programme de lutte contre l’habitat indigne, - Identifier et gérer les « points noirs environnementaux ». 7 http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2011-018_RapportAnnuel2010_PNSE2V4couv.pdf Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 4 Globalement, toutes les actions sont engagées… mais certains points sont à développer. Bien que des actions destinées à améliorer les connaissances sur les expositions aux pesticides ont été menées, le plan d’action de l’ORP n’est pas formellement validé (action 6). Sont à développer les actions relatives à l’expertise : rationaliser les conditions et pratiques d’expertise (action 53), renforcer les capacités d’expertise scientifique en santé environnement travail (action 54), améliorer la prise en compte de la sensibilité particulière des enfants, des femmes enceintes ou en âge de procréer dans l’expertise des risques (action 20). Aucune action sur les DOM, hormis en ce qui concerne le Chlordécone, n’a été mise en œuvre. Les actions de formation et d’information restent faibles (actions 55 à 57). La cartographie des équipes de recherche est toujours attendue (action 48). Le thème des inégalités, et en particulier la partie relative à la santé et l’environnement des enfants, est à développer. Voyons quelques éléments concernant les questions budgétaires. Le budget affecté en 2010 aux actions en santé environnement est de 78,5 Meuros, hors budget de fonctionnement courant des agences. Au total, plus de 185 Meuros ont d'ores et déjà été engagé depuis 2009 (budget affecté en 2009/2010 ou décision d'engagement prise pour 2011/2012). En outre, plus de 1 Meuros ont été affecté pour lutter contre le bruit entre 2009 et 2013 (Etat, collectivité, opérateurs de transport). Où en est-on dans l’élaboration des Plans régionaux santé environnement ? Six PRSE sont adoptés au 31 décembre 2010. Le PRSE PACA 8 a été adopté le 29 juin 2010 ; les premières réunions des Comités de Suivi des Projets (CSP) de chaque enjeu du PRSE 2009-2013 (eau, air, connaissance) ont eu lieu fin novembre et courant décembre 2010. Le PRSE Aquitaine a été adopté le 29 novembre 2010. Le PRSE Centre le 17 décembre 2010. Le PRSE Pays de Loire le 17 décembre 2010. Le PRSE Languedoc Roussillon le 20 décembre 2010. Enfin le PRSE de Poitou-Charentes a été adopté le 22 décembre 20109. Sept plans étaient en consultation en janvier 2011 ; il s’agit de deux d’Auvergne, de Basse Normandie, de Bretagne10, de Champagne Ardennes, de Haute-Normandie, de Lorraine et de Nord Pas de Calais. Dans huit régions, le travail est en cours. Il s’agit de l’Alsace, de la Bourgogne, d’Ile de France, de Midi-Pyrénées, de Picardie, de Rhône-Alpes, de Guyane et de Franche Comté. Enfin, en janvier 2011, cinq régions n’ont pas commencé leur PRSE ; c’est le cas en Corse, en Limousin, en Guadeloupe, Martinique et Réunion. Focus sur le Plan Régional Santé Environnement 2 d’Aquitaine - 2009 /2013. Le PRSE 2 Aquitaine a été validé par le GRSE le 29 octobre 2010, approuvé par le Préfet de Région le 29 novembre 2010 et ratifié le 6 janvier 2011 par la charte instituant son opérationnalité. Le 6 janvier 2011, fait date dans le processus d’organisation et de fonctionnement du Groupe Régional Santé Environnement (GRSE). Le Préfet de la Région Aquitaine, la Directrice Générale de l’Agence Régionale de Santé et le Président du Conseil Régional reconnaissent les modalités d’organisation et de fonctionnement pour la mise en œuvre et le suivi du PRSE2 et soutiennent la mobilisation des partenaires engagés. 8 9 http://www.prse-paca.fr/ http://www.ars.poitou-charentes.sante.fr/fileadmin/POITOU-CHARENTES/Votre_Sante/22122010_PRSE2.pdf (plan) http://www.ars.poitou-charentes.sante.fr/fileadmin/POITOUCHARENTES/Votre_Sante/votre_environnement/PRSE2.pdf (synthèse) 10 www.prse-bretagne.fr Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 5 Agir mieux pour vivre mieux ! L’architecture du PRSE2 d’Aquitaine développe 11 ateliers thématiques (tableau ci – après) et décline 35 actions selon la structuration opérationnelle « Agir mieux pour vivre mieux » Toutes les fiches actions sont consultables sur le site internet du PRSE2 Aquitaine: www.prse-aquitaine.fr. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Intitulé des ateliers thématiques et institutions pilotes Air extérieur et santé – 4 actions DRIRE*- AIRAQ Information et communication - 3 actions Rectorat- DRDJS* Recherche et risques émergents - 3 actions DRRT – université Bordeaux II Eau et Santé - 3 actions DRASS* Transport et santé - 3 actions DRE* Alimentation et santé - 3 actions DRAAF* - DRCCRF* Expositions professionnels et santé-3 actions DIRECCTE Expositions sonores et santé - 3 actions DDASS 24* Pesticides et santé - 4 actions DRAAF – SRAL - DIREN* Air intérieur, Habitat et santé - 3 actions CG 33 – DDASS 33 * Points noirs environnementaux - 3 actions DRIRE* *Dénominations en 2009 Le fil conducteur du PRSE2 s’articule autour de l’objectif général : « Agir Mieux pour vivre mieux ». La 1ère partie de l’objectif général « Agir mieux » se traduit par les objectifs opérationnels « réduire l’impact des activités humaine sur la santé » et « Informer la population et les professionnels». La 2ème partie de l’objectif général « vivre mieux » se traduit par les objectifs opérationnels « Respirer un air sain » et « Consommer une eau et une alimentation de qualité». Un principe général conforte l’ensemble ; celui de « réduire les inégalités environnementales en Aquitaine » et identifie « les particularités régionales » par exemple: l’utilisation du bois pour le chauffage et ses polluants, la cueillette des champignons et le risque de contamination aux métaux lourds, la pêche de poissons de rivières et le risque de contamination aux PCB, l’agriculture et l’usage des pesticides. Une priorité populationnelle, les enfants et les jeunes qui sont plus sensibles aux différents impacts sanitaires (polluants, bruit..) et représentent les générations futures qui porteront les valeurs du développement durable. Le budget global minimum estimé du PRSE s’élève à 1 401 900 euros. Une organisation pour faire vivre le plan Pour permettre une bonne communication entre les membres du GRSE et les membres des ateliers, un extranet du PRSE 2 a été mis en place. Cet extranet est intégré dans un site internet entièrement dédié au PRSE 2 Aquitaine : www.prse-aquitaine.fr. Quatre entités sont acteurs du suivi du PRSE2. Le GRSE est chargé du suivi et de l’évaluation du PRSE2. Il est coprésidé par le Préfet de Région et Madame la Directrice Générale de l’Agence Régionale de Santé (ARS). La vice présidence est assurée par le Président du Conseil Régional. L’équipe d’animation pilotée par l’ARS est composée de représentants de l’ARS, de la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) et du Conseil Régional. Elle assure le secrétariat et le suivi du plan tout au long de sa mise en œuvre ainsi que la coordination entre les différents partenaires. Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 6 Le comité de suivi du plan (ex comité technique), co-animé par l’ARS, la DREAL et le Conseil Régional d’Aquitaine a en charge le suivi général du plan. Il est composé des membres de l’ancien comité technique crée lors de la phase d’élaboration. Le comité de suivi des ateliers thématiques est animé par l’ARS, la DREAL et le Conseil Régional d’Aquitaine. Il est constitué de tous les pilotes des ateliers thématiques et des membres de l’équipe d’animation. Il est chargé du suivi des actions du plan. Le GRSE s’engage à effectuer une évaluation du plan à mi-parcours et une évaluation finale. La communication sur le PRSE et le suivi du plan s’appuie sur plusieurs outils. La communication sur le PRSE s’appuie sur le site internet : www.prse-aquitaine.fr Une lettre d’information annuelle, à l’attention des différents partenaires doit être communiquée afin de maintenir le contact avec les acteurs du plan. Un Portail en Santé Environnement est à l’étude, un audit est en cours. A ce jour, l’Aquitaine demeure fer de lance dans la promotion de son PRSE2. Certains ateliers thématiques maintiennent un bon niveau de production dans le suivi des actions initiées. Une réunion du comité de suivi est prévue le 8 avril 2011. Des réunions départementales sont prévues en mai et juin 2011 pour présenter le PRSE2 validé selon le principe de concertation initié en phase d’élaboration. Le comité de suivi de la territorialisation du Grenelle, la commission prévention de la CRSA et les conférences de territoires peuvent être des leviers pour promouvoir le PRSE2 et développer la prévention primaire en santé publique. Ne restons pas silencieux sur le bruit ! Par José Cambou, Pilote du Réseau santé-environnement de FNE Le bruit serait considéré par la population française comme la première nuisance au domicile. Les transports en seraient la source principale (80%). En 2006, 30 % des ménages subissaient des nuisances sonores diurnes fréquentes dans leur logement, une proportion en recul de 3 points par rapport à 2002. Ces bruits ont deux origines principales : la circulation et le voisinage. La gêne liée aux bruits de circulation est fréquente pour les logements anciens. Les habitants des grands immeubles collectifs subissent davantage les bruits de voisinage que le reste de la population.11 Dans le baromètre IRSN 201012 concernant la perception des risques et de la sécurité, les répondants considèrent que les risques liés au bruit pour les Français en général sont élevés pour 30 % des répondants, moyennement élevés pour 39 % et faibles pour 31 %. Dans l’Eurobaromètre « Environnement ? Ce que les Européens en pensent »13 à la question « Là où vous habitez, avez-vous beaucoup de raisons, assez de raisons, peu de 11 12 http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/lepointsur_68_cle0fb62c.pdf http://www.irsn.fr/FR/base_de_connaissances/librairie/Documents/publications_institutionnelles/IRSN_Baromet re_2010.pdf 13 http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_131_fr.pdf Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 7 raisons ou aucune raison de vous plaindre … ? » le bruit figure dans la rubrique « assez de raisons » mais n’est pas cité en premier. L’une de nos batailles est de faire reconnaitre non pas le bruit comme seulement une nuisance mais comme une question de santé publique. En effet à la nuisance est couramment associée non seulement l'idée d'inconvénients, plutôt minimes, mais aussi une notion de subjectivité. Le bruit c’est seulement de la gène, c’est pas un problème de santé ! On s ’ habi tue n! o N au b ruit ! « Le bruit est une des premières nuisances environnementales déclarées par la population, mais outre la surdité, les autres effets sanitaires qu’il entraîne sont mal connus et peu pris en compte. » dit l’Afsset14 quand elle présente son rapport de 2004. Ce rapport relatif aux effets sanitaires du bruit répond à la fois à une attente du public et à une saisine des autorités publiques en 2003. Après un rapport d’étape, un rapport final a été adressé aux ministères en 2004. 15 En 2007 l’Afsset publie une synthèse 16 sous forme d’une plaquette 8 pages qui a pour objet de répondre à 2 questions : Quels sont les effets biologiques et sanitaires du bruit ? et Comment lutter contre le bruit ? Très intéressante plaquette à faire largement connaître. Comment c’est d’être sourd ? Rien qu’en termes d’audition, l’Afsset précise que « pas moins de 5 millions de français (dont 2 millions âgés de moins de 55 ans) sont concernés par une mauvaise qualité de l’audition, et plus de 5 millions souffrent d’acouphènes17. » L’Afsset cite et documente les divers effets sanitaires du bruit ; à côté des effets auditifs, nombreux et variés sont les effets extraauditifs. « Le bruit est capable d’influencer une partie des activités inconscientes de l’organisme (rythme cardiaque, respiratoire, digestion) de jour comme de nuit. » Vous lisez comme entend un sourd ! Les effets du bruit trouble s card io vasc ulaires effets physiologiques audition incidences sur le comportement s stres performance productivité sommeil 14 Agence Française de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du Travail, devenue Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) au 1er juillet 2010. 15 http://www.afsset.fr/upload/bibliotheque/731096103331826363717461694944/impacts_sanitaires_bruit.pdf 16 http://www.afsset.fr/upload/bibliotheque/765620276977173074127425901380/effets-biologiques-sanitairesbruit.pdf 17 Sifflements dans l’oreille. Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 8 A noter qu’en 2008 l’Afsset a rendu un avis spécifique sur les impacts sanitaires du bruit généré par les éoliennes18. En effet, malgré l’intérêt croissant pour les énergies renouvelables, la population s’interrogeait et continue à s’interroger sur les impacts environnementaux et sanitaires conséquents à l’implantation d’éoliennes ; en particulier, de nombreux riverains d'installations futures mettaient en avant le bruit généré par les éoliennes pour refuser l'installation de nouveaux parcs. Ces différents constats ont conduit l’Académie nationale de médecine à recommander l’implantation des éoliennes à une distance minimale de 1.500 mètres des habitations, pour les machines de puissance supérieure à 2,5 MW ; elle préconisait également l’application de la réglementation ICPE19 pour certaines installations. Dans ce contexte, une mission d’analyse critique de ce rapport a été confiée à l’Afsset ; le rapport et l’avis de l’Agence relatifs aux effets sanitaires du bruit généré par les éoliennes répondait donc à la fois à une attente du public et à une saisine des autorités publiques. Une autre bataille de FNE est de faire aborder le bruit dans sa globalité et pas seulement par des focus. On parle du bruit de la rue, du bruit des avions, du bruit des trains, du bruit des appareils ménagers, de celui des voisins, de celui d’un circuit d’engins motorisés (autos, motos, …), de celui de l’activité économique proche etc. Dans la réalité toute personne va subir de manière simultanée tout ou partie de ces différents bruits ; c’est donc bien cette addition à laquelle elle va être exposée qui va à la fin porter atteinte à sa santé. Or pour tous ces bruits les règlementations vont être différentes, quand elles existent, et en plus la manière de décrire le bruit va varier. L’Afsset en matière de descripteurs du bruit différencie le « terme indice qui s’applique à une mesure, une description du phénomène physique du bruit qui prend en compte certains paramètres (fréquence, puissance, …) » il s’agit là de données physiques du bruit du terme «indicateur ». Celui-ci « s’intéresse à la relation entre niveaux de bruit exprimés en indice) et impacts sanitaires par le biais d’une relation dose-réponse. » De faits de nombreux descripteurs ont été mis au point. Ainsi « la connaissance des expositions et des impacts sanitaires est ainsi rendue d’un accès difficile pour le grand public par la multitude d’indices et indicateurs, différant selon les sources, l’objectif d’utilisation, l’heure d’émission, etc., avec une difficulté pour réaliser un transfert d’un descripteur à l’autre. » Nous nous permettrons d’aller au-delà de ce qu’écrit l’Afsset en tirant deux conclusions complémentaires. Avec ces pratiques cela permet d’enfumer le grand public qui ne peut évaluer réellement à quoi il est soumis. Très certainement les pouvoirs publics n’ont même pas de vue globale et pertinente de la question pour prendre réellement et efficacement des mesures plus protectrices de la santé des populations. Dans son rapport l’Afsset insiste sur « l’importance de parvenir à mettre au point un nouvel indicateur, destiné à mieux évaluer les impacts sanitaires du bruit de la population. Ces indicateur devra prendre en compte l’ensemble des éléments objectifs qui rendent un bruit plus nocif qu’un autre, à savoir : son intensité sonore mesurée en dB(A), sa fréquence, ses modalités d’apparition, le moment de la journée auquel il se produit. » Le bruit est présent l’environnement ». dans le cadre du processus « Grenelle de FNE a porté le bruit, durant l’été 2007, dans le cadre du Groupe de travail dédié aux questions de Santé-Environnement et des engagements ont été pris sur ce sujet. On 18 19 http://www.afsset.fr/index.php?pageid=1862&parentid=523 Des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement. Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 9 trouve notamment dans le rapport final du groupe 20 : « Le bruit, souvent cité comme une préoccupation quotidienne importante des Français, doit surtout être considéré par les décideurs comme un vrai problème sanitaire et social, avec des impacts forts, attestés au plan scientifique. Outre l’atteinte aux facultés auditives le bruit est générateur de problèmes cardio-vasculaires, de stress et insomnies avec des impacts ultérieurs de pertes de vigilance pouvant être cause d’accidents, de problèmes de développement (et concentration à l’école des enfants). Comme de nombreuses expositions environnementales l’exposition au bruit comporte un fort aspect d’inégalités sociales, touchant plus souvent des populations défavorisées au plan socio-économique. L’objectif global est de réduire l’exposition des populations à des bruits excessifs et pourrait se décliner autour des axes suivants : - résorber sur 5 à 7 ans les points noirs identifiés (précisément) et éviter l’apparition de nouveaux points noirs, - pour les bruits des activités et de voisinage : avoir une situation de meilleure coexistence activités – qualité de l’environnement sonore par une respect de réglementations adaptées, dans un esprit de prévention et civisme, - développer l’information, la prévention. »21 Dans la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement dite Grenelle 122 le bruit est abordé à deux endroits. Tout d’abord dans la partie concernant les transports qu’il s’agisse des transports par avions (article 12) ou de la prise en compte de la lutte contre le bruit dans le cadre de toute nouvelle infrastructure de transport (article 17) ; ensuite, dans la partie consacrée à la santé (article 41) avec plusieurs axes : la résorption des « points noirs », « un accroissement des moyens consacrés à la lutte contre le bruit des infrastructures avec les collectivités territoriales et les opérateurs des transports routiers et ferroviaires », une amélioration des contraintes imposées au trafic nocturne aérien, l’encouragement de « la mise en place d’observatoires du bruit dans les grandes agglomérations ». L’article 175 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement dite Grenelle 223 modifie les missions de l’Acnusa24. L’article 178 de la même loi précise : « Les entreprises ferroviaires faisant circuler des trains sur le réseau ferré contribuent à la réduction du bruit dans l'environnement, en adaptant notamment les dispositifs de roulage et de freinage de leur matériel roulant. « Un décret en Conseil d'Etat précise les modalités d'application du présent article. » A ce jour, il est toujours attendu. La loi Grenelle 1 par ailleurs dans son article 37 prévoyait l’élaboration d’un nouveau PNSE (plan national santé environnement). Le bruit est un des thèmes du PNSE225. Trois des seize fiches (qui sont des axes se déclinant en actions) abordent le bruit. Dans le cadre de l’action 8 « Construire sainement par la limitation des sources dans le bâti et la maîtrise des installations d'aération, de ventilation et de climatisation » est abordée la formation des professionnels du bâtiment et parmi les points listés figure la prise en compte du bruit. 20 Seule la synthèse du rapport semble actuellement en ligne http://www.legrenelleenvironnement.fr/IMG/pdf/Synthese_Rapport-2.pdf Pour ceux qui ont le rapport complet, le bruit est abordé dans les pages P 20, 23, 33, 45 et suivantes, 90, 99, 100. 21 Cette citation provient de la page 45 du rapport. 22 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020949548&dateTexte=&categorieLien=id 23 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022470434&dateTexte=&categorieLien=id 24 L'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires. http://www.acnusa.fr/ 25 Pour télécharger le PNSE2 : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/PNSE2.pdf Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 10 La fiche 5 dédiée au thème « santé et transport » reprend le thème des bruits générés par les transports avec un ensemble d’actions concrètes à mettre en œuvre (action 15). La fiche 11 est entièrement dédiée à « diminuer l’impact du bruit ». Elle se décline en actions répondant à trois objectifs : intégrer la lutte contre le bruit dans une approche globale (action 37), renforcer la police du bruit (action 38) et se doter d’outils permettant d’appréhender l’impact sanitaire du bruit (action 39). Parmi les actions prévues nous notons avec grand intérêt « poursuivre les études visant à prendre en compte les impacts cumulés des bruits routiers, ferrés et aéroportuaires ». Trois ans après le Grenelle de l’environnement, plus d’un an après la publication du PNSE2, faisons le point sur ce qui a évolué et est annoncé. Dans le cadre de l’évaluation de la mise en œuvre des engagements du Grenelle, la réunion du 30 novembre 2010 du Groupe « risques – santé - environnement » avait pour objet de regarder finement l’avancée des engagements et d’émettre des recommandations. Le bilan de l’avancée de la mise en œuvre, des engagements concernant le bruit26 est le suivant : « Révision de l’inventaire des points noirs du bruit pour fin 2007 et résorption en 5 à 7 ans des plus dangereux pour la santé ; accroissement des moyens dédiés à la lutte contre le bruit des infrastructures routières, autoroutières et ferroviaires, de 150 à 400450 Meuros, financement à négocier entre Etat, collectivités locales, RFF et sociétés d’autoroute. » La DGPR27 a précisé que le plan d’aide de l’Ademe à la résorption des points noirs, initialement décidé pour la période 2009-2011, est reconduit pour la période 2011- 2013. « Revalorisation de la TNSA 28 pour les aéroports et réforme du dispositif de mise en œuvre, afin de résorber le stock de dossiers en cours dans un délai de deux ans ». Cet engagement a été réalisé. Entre 2005 et 2009, la TNSA a généré une recette de 237 millions d’euros. Du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2009, les Commissions Consultatives d’Aide aux Riverains ont émis un avis favorable sur plus de 26 500 demandes d’aides, pour un montant total de 232 M€. « Définition des zones incompatibles avec la construction du fait du bruit, interdictions éventuelles et application effective ». La DGPR a expliqué que les PEB29 définissent les règles d'urbanisme en proximité des aéroports. Près de 280 aérodromes civils et militaires sont concernés par les PEB, environ 200 en sont dotés. « Révision des modalités d’approche et de décollage des avions pour réduire le bruit et la consommation de carburant ; renforcement des contraintes imposées au trafic nocturne des aéroports en zone urbanisée pour réduire ce trafic au minimum incompressible ; maintien des interdictions existantes ». La DGS30 a signalé le lancement de deux études importantes : SURVOL31 et DEBATS32. « Mettre en place un processus de réception des bâtiments adapté aux réglementations en matière d’aération, de ventilation et d’acoustique ». Le processus de réception des bâtiments n’a pas été modifié. La DGPR a fait part des éléments transmis par la DHUP33 : elle a travaillé sur divers outils de communication et d'information en vue d'aider les professionnels et les particuliers sur l'aération. Un guide pour l'hygiénisation des installations de ventilation a été publié et un guide "construire sain" devrait être disponible fin 2011. 26 27 28 29 30 31 Il s’agit des engagements 153, 154, 155, 156, 157, 158 et 181. Direction générale de la prévention des risques. Taxe sur les nuisances sonores aéroportuaires. Plans d'exposition aux bruits. Direction générale de la santé. http://ile-de-france.sante.gouv.fr/sante-publique/environnement-et-sante/etudes-d-impact/survol-uneetude-pour-les-populations.html 32 http://www.acnusa.fr 33 Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages. Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 11 « Mise en place d’observatoire du bruit dans les grandes agglomérations. » La DGPR a précisé que deux observatoires sont d’ores et déjà opérationnels et bénéficient de subventions du ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer : Acoucité34 à Lyon et BruitParif35 en Ile de France. Afin de mettre en place les observatoires du bruit dans les agglomérations, un appel à manifestation d’intérêts de l’Ademe et du MEDDTL a été lancé le 8 juillet 2010. Un jury se réunira en décembre prochain pour désigner les structures pouvant bénéficier d’aides. « Étiquetage simplifié du bruit pour l’électroménager ». La DGPR a précisé que le Conseil national du bruit est chargé de faire des propositions sur la mise en place d'un étiquetage simplifié du bruit pour l’électroménager. » Nous avons soulevé fermement divers problèmes liés au bruit. Le compte rendu finalisé de cette réunion précise 3 points abordés par FNE : « FNE insiste sur l’importance de la question de l’émergence très insuffisamment prise en compte dans la plupart des dossiers. » « FNE fait état du cas de l’aéroport de Toulouse Blagnac qui demeure problématique : il n’y a pas de couvre feu et les vols de charters internationaux de nuit se développent. » « FNE soulève la problématique des circuits automobiles dont le bruit dépasse très largement les niveaux autorisés ». La DGPR précise qu’un rapport du Conseil national du bruit sur les sports mécaniques est en cours. « FNE le sait pertinemment mais souhaite que des actions soient menées au bénéfice des riverains ; il y a là souvent des émergences importantes. Cela doit évoluer. » Le Groupe Santé Environnement (GSE) est le Comité de pilotage et de suivi du PNSE2. Dans le cadre de son évaluation de la mise en œuvre du PNSE2 qu’il a adopté lors de sa réunion plénière du 27 janvier 201136 il note un ensemble de réalisations. Parmi celles-ci citons en quelques unes. Sur l’ensemble des régions, l’Etat a retenu, à l’issue des négociations de cofinancement menées en 2009 avec les collectivités territoriales concernées plus de quarante opérations de protection acoustique, sur le réseau routier national non concédé. Par ailleurs, des crédits sont alloués pour la réhabilitation acoustique des façades dans le cadre d’opérations mises en place par les DDT37. En ce qui concerne les autoroutes, cinq sociétés d’autoroutes se sont engagées dans des « avenants verts », dans lesquels elles ont identifié d’importants investissements à réaliser d’ici 2012 en faveur du développement durable, un volet de travaux de protections acoustiques y figure. Pour les autres sociétés d’autoroutes, l’effort de réduction du bruit se poursuit comme par le passé dans le cadre des contrats de plan quinquennaux qui les lient à l’Etat. Dans le cadre d’une contractualisation directe entre l’ADEME et RFF ou les collectivités un programme de résorption des points noirs liés aux voies ferrées est lancé. Depuis le Grenelle de l’environnement, le dispositif d’aide aux riverains des aéroports a connu une amélioration significative. En vue d’améliorer la qualité acoustique dans les établissements d’accueil des enfants de moins de six ans (crèches collectives, haltes garderies, jardins d’enfants...), un projet d’arrêté relatif à la limitation du bruit a été élaboré. Ce texte a reçu un avis favorable du Conseil National du Bruit le 15 juin 2010, et est actuellement dans la dernière phase de consultation des acteurs concernés. Ce texte, qui s’applique aux bâtiments neufs et aux parties nouvelles de bâtiments existants, fixera notamment des exigences techniques en matière d’isolement, de correction acoustique, et de bruits d’équipements. Dans le cadre des rénovations énergétiques des bâtiments pour aider à la prise en compte de l’acoustique le CIDB 38 a rédigé un guide intitulé “Confort sonore des logements existants” ; il dresse une synthèse des principes d’amélioration du confort 34 35 36 37 38 www.acoucite.org http://www.bruitparif.fr/ http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2011-018_RapportAnnuel2010_PNSE2V4couv.pdf Directions départementales des territoires. Centre d’Information et de Documentation sur le Bruit. Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 12 sonore en veillant à la compatibilité avec l’isolation thermique, et recense également l’ensemble des aides financières mobilisables pour ces travaux. Le CSTB39 a édité à destination des professionnels du bâtiment un guide “Concilier efficacité énergétique et acoustique dans les bâtiments”. La Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable, des transports et du logement, Nathalie Kosciusko-Morizet, le 27 janvier 2011 a animé une conférence de presse présentant les grands chantiers santé-environnement 201140. Dans ce cadre, elle a annoncé cinq actions concernant le bruit. En ce qui concerne les cartes de bruit en application de la directive européenne sur le bruit41 pour laquelle nous avons pris bien du retard pour la mise en œuvre, les cartes de bruit des grandes infrastructures de transport seront toutes publiées en 2011. Le retard est encore plus conséquent dans l’achèvement des cartographies des cartes de bruit des grandes agglomérations ; au cours du premier trimestre 2011 la procédure de substitution par le préfet des communes défaillantes sera lancée. Quatre nouveaux observatoires du bruit commenceront leurs activités dans les collectivités de Saint-Etienne Métropole, Nice-Côte d’Azur, Communauté du Pays d’Aix et Grenoble-Alpes-Métropole ; les aides financières proviendront à la fois de l’Ademe et du budget PNSE. Pour analyser les situations de cumul de bruit, des expérimentations seront lancées sur une dizaine de sites en vue de mieux appréhender ces situations de cumul de trois sources de bruit aérien, ferroviaire, routier. Les particuliers habitant en bordure de réseau routier national et voulant effectuer des travaux acoustiques au niveau de leurs façades pourront bénéficier d’une aide d’un montant de 80 % du coût des travaux. Concernant les aéroports, les riverains des aéroports du Bourget et de Beauvais-Tillé pourront bénéficier d’aide suite à la mise en place du PGS 42. Des mesures ont été annoncées par la ministre le 25 janvier lors des rencontres du Grand Roissy : pas de couvre feu nocturne mais des procédures différentes (relèvement de toutes les trajectoires, nouvelle trajectoire nocturne, …), sur les créneaux de 22 h – 6 h interdiction de certains avions les plus bruyants dès la fin 2011, … 43 Le Conseil national du Bruit est une instance de consultation et de propositions. Le Conseil national du Bruit est défini dans la partie réglementaire du Code de l’environnement44. Créé en 1982 et placé auprès du ministre de l’environnement, le Conseil national du bruit est une instance de consultation et de proposition représentative des différents acteurs de la lutte contre le bruit : ministères concernés, élus locaux et parlementaires, associations, syndicats salariés et patronaux, « producteurs institutionnels » de bruit (ADP, Chambre syndicale de l’automobile, SNCF), organismes professionnels de l’isolation acoustique, personnalités ayant une expertise liée au bruit. Le CNB rend des avis sur les projets de textes préparés par les administrations et émet des recommandations sur des sujets particuliers (alarmes sonores, discothèques, aviation légère, deux-roues motorisés, surdité précoce chez les jeunes, etc.). Le CNB organise par ailleurs le concours national du Décibel d’Or, qui récompense les actions remarquables en matière de maîtrise ou de réduction du bruit : initiatives locales ou actions associatives, produits moins bruyants, innovations, etc. 39 Centre scientifique et technique du bâtiment. Dossier de presse : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2011-01-27_DP_PNSE2.pdf 41 Directive 2002/49/CE du Parlement européen et du Conseil, du 25 juin 2002, relative à l’évaluation et la gestion du bruit dans l’environnement. http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:32002L0049:FR:HTML 42 Plan de gêne sonore. 43 http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2011-01-25_Discours_Grand_Roissy.pdf 40 44 http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=AD952A55395EEF5113603368AFA7FEED.tpdjo02v_1?i dSectionTA=LEGISCTA000006177022&cidTexte=LEGITEXT000006074220&dateTexte=20081208 Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 13 FNE siège au bureau du CNB et participe à certains des groupes de travail thématiques. Dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, le CNB avait rendu un avis45. Au CNB a été poursuivi les études concernant entre autres l’aviation de loisir, les circuits motorisés et en particulier les importants circuits automobiles et motos, le décret hélicoptère, etc. En 2010 a démarré un groupe de travail sur le bruit ambiant, auquel nous participons. Lors de la plénière du CNB le 14 décembre 2010, un avis du CNB a été voté concernant les sports mécaniques sur circuits asphaltés. FNE est présente, dans la durée, sur les questions de bruit quelles qu’en soient les sources. A côté de la participation à des instances, Grenelle de l’environnement, Comité de suivi du Plan national santé environnement (GSE), Acnusa, CNB, … nous effectuons de la veille dont nous faisons bénéficier nos correspondants associatifs. Mais nous agissons aussi autrement. Le 21 octobre 2010 est paru au journal officiel le décret portant « limitation du trafic des hélicoptères dans les zones à forte densité de population », plus de dix-sept ans après le vote de la loi Bruit. Ce décret tant attendu ne nous satisfait pas, loin s’en faut. Nous avons réagi par un communiqué de presse « Décret hélicoptère : beaucoup de bruit pour rien ! »46. Courant décembre FNE a formulé un recours contre le texte du décret47. De notre analyse le décret en effet pose plusieurs problèmes et notamment : La définition des zones à forte densité de population retenue à l’article 1 er du décret est contraire aux articles L571-1 et L571-7 du code de l’environnement. Le décret ne donne pas au ministre chargé de l’aviation civile toutes les capacités d’action que ce décret devait instituer en application de l’article L.571-7 du code de l’environnement. Cette lacune du texte aboutit à un affaiblissement des outils juridiques de lutte contre les nuisances sonores nocives à la santé humaine et à l’environnement. L’article 7 du décret viole les dispositions de l’article L.571-7 du code de l’environnement en restreignant leur champ d’application. Cette restriction entraine un affaiblissement des outils juridiques de lutte contre les nuisances sonores nocives à la santé humaine et à l’environnement. Nous avons été auditionnés le 1er mars 2011 par le Député Philippe Meunier, à sa demande. Il effectue une mission d’information dont l’objet sera d’élaborer des propositions innovantes sur le sujet du bruit et notamment en abordant les contrôles, les multi-expositions, la question des victimes. Pour s’informer davantage sur le bruit … CIDB http://www.bruit.fr/FR/info/00 Dossier DGS : http://www.sante.gouv.fr/bruit-et-sante,4626.html Acnusa : http://www.acnusa.fr/ Afin d’aider les victimes d’un trouble excessif, le ministère en charge de l’écologie a mis en place des outils d’aides sur les infractions et jurisprudence. http://www.developpement-durable.gouv.fr/Infractions-etjurisprudence,13010.html 45 http://www.legrenelle-environnement.fr/IMG/pdf/Avis_CNB.pdf http://www.fne.asso.fr/fr/decret-helicoptere-beaucoup-de-bruit-pourrien.html?cmp_id=33&news_id=1843&vID=1 47 http://www.fne.asso.fr/fr/fne-forme-un-recours-contre-le-decrethelicopteres.html?cmp_id=37&news_id=1923&vID=51 46 Lettre du Réseau santé-environnement de France Nature Environnement n°63, janvier – février 2011 14