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technique
Fotos: Holger Wild
L’usine Boesch
«Zero+», tel est le concept présenté à la SuisseNautic par Boesch Motorboote AG. Des bateaux électriques
qui ne fonctionnent pas seulement sans émissions, mais qui utilisent aussi exclusivement du courant propre.
Grâce à des cellules solaires placées sur les toits du chantier naval de Kilchberg.
los. Les bateaux dotés d’un moteur électrique sont devenus une alternative sérieuse ces
dernières années. Le chantier Boesch Motorboote AG joue un rôle de pionnier dans ce domaine, puisqu’il équipe depuis plus de dix ans
ses runabouts classiques de moteurs de ce
type. Klaus Boesch, ingénieur en construction
navale, et son frère Urs, sont la troisième génération Boesch à la tête de l’entreprise. Il est
persuadé que les moteurs électriques représentent une solution particulièrement prometteuse: «Le moteur électrique est beaucoup
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plus efficient que le moteur à combustion.
Pour un fonctionnement de 30 heures par saison, un bateau électrique consomme environ
1500 kWh alors que la version classique
consomme plus de deux fois et demie de plus.
Le couple maximal est pratiquement disponible sur toute la plage de vitesse de rotation
et le rendement élevé du moteur électrique de
plus de 90 pour cent est en outre pratiquement constant.»
Le gros problème avec les moteurs électriques
est le stockage de l’énergie nécessaire à leur
fonctionnement. Cela étant, on a pu, grâce au
passage des batteries classiques aux accus lithium-ions, doubler la vitesse maximale ainsi
que l’autonomie. Ainsi, avec un moteur de 50
kW, un bateau Boesch atteint aujourd’hui une
vitesse de 40 km/h et ce pendant 30 minutes. Lors des premiers essais avec un moteur
synchrone de 80 kW, le chantier est même
parvenu à dépasser les 50 km/h. La vitesse de
40 km/h a pu être maintenue pendant 50 à
60 minutes. «A moyen terme, il devrait être
possible de doubler la densité du flux d’éner-
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gie. Grâce aux nanotechnologies, il devrait
même être possible de la décupler à long
terme», explique Urs Boesch.
Du courant made in Kilchberg
Mais nous n’en sommes pas aussi loin avec
les nanotechnologies, ce qui n’empêche pas
le chantier Boesch d’en écrire d’ores et déjà
un chapitre de leur histoire. Avec son installation photovoltaïque placée sur les toits du
chantier de Kilchberg, Boesch Motorboote AG
produira en effet lui-même l’énergie dont il a
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Climatique
technique
Sources d’énergie renouvelable
Energies conventionnelles
Flux de courant
européen
d’autant plus que nous prévoyons d’investir
plus de 200'000 francs dans les installations
solaires.»
Concrètement, Boesch Motorboote AG a
chargé l’EPFZ de mener une étude de faisabilité concernant ce projet. La quantité d’énergie nécessaire par bateau et par année, ainsi
que la surface de cellules solaires qu’il faut
installer sur les toits orientés sud-est du
chantier ont été calculés à Kilchberg. Resultat: avec une surface de 15 m2, on peut obtenir suffisamment d’énergie pour faire fonctionner un bateau pendant une année (30
heures par saison).
Du courant aux lacs suisses
Client privé
besoin pour ses bateaux à propulsion électrique. Pour les clients, cela signifie qu’ils se déplaceront non seulement sans polluer, mais
aussi qu’ils seront certains d’utiliser un courant absolument propre: «Zero+».
«Nos clients qui s’intéressent à ce type de
moteurs ont un rapport particulier à l’envi-
Boesch Electric Power «Zero+»
ronnement; ils estiment qu’il est important
d’utiliser les ressources énergétiques de manière écologique et durable», commente Klaus
Boesch. «Nous voulons maintenant également leur donner la possibilité de labelliser
leur bateau avec le sigle ‹Zero+›. Une question de crédibilité pour l’entreprise Boesch,
Hiver froid et réchauffement climatique!
rant de son usine électrique, mais, avec le certificat acheté chez Boesch, il pourra bénéficier d’une plus-value écologique générée par
l’installation solaire du chantier. «La chose est
un peu compliquée», Michael Benz, collaborateur scientifique à l’EPFZ, en est bien
conscient. «Mais si l’on se représente le flux
global de courant, on voit tout de suite le sens
et la logique de ce projet.»
Le client doit compter près de 1200 francs
par année pour un certificat de plus de 1500
kWh. «Etant donné que notre courant est
vendu sans supplément pour coûts administratifs, nous pouvons offrir à nos clients un
prix relativement bon marché», dit Klaus
Boesch. «Les calculs de l’EPFZ ont en outre
montré que les coûts de carburant pour un
bateau à moteur classique se situaient globalement dans le même ordre de grandeur.» Si
tout roule comme prévu, la production pourra
commencer le premier semestre 2009 et les
premiers bateaux à moteur «Zero+» devraient
pouvoir naviguer sur les eaux suisses, quelques semaines plus tard.
Le client achète chez Boesch, en sus de son
bateau à moteur électrique, un certificat qui
lui garantit la production de l’énergie solaire
dont il a besoin. Etant donné que ce courant
solaire ne peut toutefois pas être fourni directement à son bateau à partir de l’installation photovoltaïque, il pourra, sur la base d’un
contrat ad hoc passé avec Boesch, disposer
du courant nécessaire (voir illustration). Le
client continue à recevoir (et à payer) le cou-
Cette année, rares sont les personnes à avoir pensé à une petite
sortie en bateau sur le lac en février: l’hiver a en effet frappé la
Suisse et ne semble pas vraiment vouloir quitter nos latitudes.
Changement climatique? Réchauffement de la planète? Certains
se demanderont en quoi la Terre se réchauffe avec ces températures glaciales et les quantités impressionnantes de neige qui sont
tombées. Mais attention, les températures actuelles n’ont vraiment rien d’extraordinaire. Il est ici important de ne pas confondre
temps et climat. Alors que le temps décrit l’état à court terme de
l’atmosphère, le climat regroupe tous les temps d’un lieu ou d’une
région ainsi que leurs successions typiques et leurs fluctuations.
Pour cela, il est nécessaire de faire des comparaisons sur plusieurs
années ou même plusieurs décennies.
Le changement climatique global existe bel et
bien. Les températures moyennes connaissent
une augmentation significative. Mais alors,
comment considérer l’hiver très froid que nous
connaissons dans ce contexte? La meilleure
manière de constater l’influence de l’homme sur
le climat est de la comparer à un dé pipé. Un dé
pipé sur le 6 donnera plus souvent un 6 que
d’autres chiffres. Il en va de même pour le changement climatique. Nous autres, êtres humains,
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pipons les dés du temps avec le réchauffement
global que nous causons. Cette tendance a été
observée ces dernières décennies. Mais tant que
Adrian Stiefel
le réchauffement global reste relativement faible (le dé n’est donc pas trop pipé), nous pourrons toujours compter sur des hivers rigoureux.
Ce que nous vivons actuellement est une première: un hiver froid
ne contredit donc pas le changement climatique global, mais ne
fait qu’indiquer la nature chaotique du temps. Considéré globalement, le mois de janvier donne en effet une image assez différente. La NASA vient de publier ses mesures internationales.
Avec une température moyenne de 0,52° de plus que la moyenne
Franz Kirsch
1951-1980, janvier 2009 a été le sixième mois de janvier le plus
Présentation du projet «Kraftwerk Boesch» à la SuisseNautic: Michael Benz de l’EPFZ entouré de Urs (à g.) et Klaus
Holger Wild
Boesch.
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chaud depuis le début des mesures. Les vagues de chaleur qui
ont balayé l’Australie ont également contribué à ce résultat.
Pour enrayer le phénomène, il faudrait vraiment que les émissions de certains gaz soient fortement diminuées. Tous les pays
devraient alors participer à ce projet de protection du climat. Les
Etats-Unis ont récemment montré des premiers signes positifs.
Mais nous devrions tous apporter notre propre contribution à
la réduction du CO2. Penser globalement et agir localement: une
importance non négligeable en politique climatique également.
Adrian Stiefel
est économiste de l’environnement et spécialiste
en climatologie. Il travaille pour la ville de Berne.
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