Perles - Attitude Luxe

P
TENDANCE JOAILLERIE
envoutantes
Perles
La perle est la seule gemme qui n’ait pas besoin de la main de
l’homme pour être taillée. Naturellement ronde et naturellement
éclatante, elle fascine et inspire les plus grands joailliers.
Blanche lorsqu’elle est élevée au Japon, noire à Tahiti ou dorée
aux Philippines, la perle de culture existe en réalité dans une
multitude de tonalités pour le plus grand bonheur des créateurs..
Jewelmer.
Manchette « C’est la vie ».
Or jaune, diamants, saphirs,
perles de culture dorées des mers
du Sud.
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N ° 3 P r i n t e m p s 2 0 1 6 15
TENDANCE JOAILLERIE
Pacôma.
Bracelet « Coulisse d’opéra ». Or blanc, diamants
et perles de culture Akoya.
L
Spécialistes
français
Les maisons de
joaillerie de la
place Vendôme
ont toujours
aimé les perles. Mikimoto en a fait sa
spécialité depuis le rôle joué par son
fondateur Kokichi Mikimoto dans
le développement des techniques
de culture des perles au Japon
en 1888. L’élevage de perles s’est
depuis imposé comme la solution à
l’extrême rareté des perles fines.
Installé rue de la Paix depuis 1912, le joaillier français
Técla figure aussi parmi les précurseurs. A l’évocation
des perles, le grand public pense plus volontiers à Chanel
et aux célèbres sautoirs de Coco. Encore aujourd’hui, les
designers de la marque ne manquent jamais de rendre
hommage à cette gemme. La collection de joaillerie
« Signature », dévoilée en janvier dernier, est centrée sur
le thème du motif matelassé mais compte néanmoins
quelques pièces d’exception ornées de perles de culture
Akoya, notamment une manchette sertie de 308 perles
de culture blanches du Japon et un collier constitué de
multiples rangs de perles.
Chanel. Collier
« Signature de Perles ».
Perles de culture du Japon,
or blanc et diamants.
Chanel.
Boucles d’oreille
« Signature de Perles ».
Or blanc et diamants,
perle de culture du Japon.
16 Chanel.
Manchette « Signature
de Perles ». 308 perles de
culture du Japon, or blanc
et diamants.
N°3 Printemps 2016
Parmi les spécialistes français de la perle figurent Alain
Boite, Robert Wan, Porchet, Schmittgall et sa ligne Pâcoma,
Rambaud, WK Joailliers ou encore Misaki. La particularité
de Misaki est de proposer deux lignes distinctes, l’une
pour la joaillerie, ornée de perles de culture japonaises ou
polynésiennes, tandis que l’autre, qualifiée de haute fantaisie,
fait appel à des perles d’imitation.
La Maison Lalique, connue pour son savoir-faire de
cristallier, est avant tout un grand joaillier. Depuis
quelques années, c’est le jeune Quentin Obadia qui met
tout son talent et sa modernité au service de la Maison.
Il a réalisé une ligne de bijoux en perles gravées – et en
particulier une bague « Entre doigts » – qui offre un éclat
original à l’orient de ces perles.
Producteurs ou simples spécialistes de cette gemme,
certains noms sont mondialement réputés, comme le
Japonais Mikimoto pour les perles de culture Akoya, le
Franco-Chinois Robert Wan pour les perles de Tahiti,
Autore et Paspaley pour les perles australiennes, la
Maison italienne Utopia mais aussi, la société Jewelmer
pour les perles dorées des Philippines.
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TENDANCE JOAILLERIE
Il y a trente ans, c’est l’arrivée sur
le marché des perles de culture
de Tahiti, qualifiées de « perles
noires », qui a relancé l’attrait pour
les bijoux ornés de perles, alors
systématiquement de couleur blanche.
Le public a commencé à découvrir les
innombrables couleurs que peuvent
prendre les perles polynésiennes. Plus
récemment, l’arrivée sur le marché des
perles des mers du Sud, et notamment
des perles Gold des Philippines, a
donné un nouvel éclat aux créations
les plus raffinées. Ces perles sont en
général réservées au haut de gamme,
tandis que les perles d’eau douce de
Chine ornent l’entrée de gamme de la
joaillerie, voire la fantaisie.
La valeur marchande des perles
dorées des Philippines, souvent
plus élevée que celle de ses cousines
polynésiennes ou japonaises,
s’explique parce que sa culture
nécessite un processus complexe dans
une nature parfaitement préservée. Sa
couleur, en corrélation avec l’extérieur
de la coquille, est donnée par le
manteau de la bivalve, une huître
Pinctada maxima à lèvres
d’or. Le coquillage produit
des perles de nuances
différentes en fonction
du lieu où il est élevé ; du
blanc argenté au jaune
doré. En 1996, le président
de la République des
Philippines, Fidel V. Ramons,
a déclaré officiellement la perle
des Philippines comme trésor
national.
18 Perles
Tournaire Paris.
Bague « French Kiss ».
Or blanc, diamants
et perle de culture de Tahiti.
N°3 Printemps 2016
dorées
Jewelmer.
Collier « Tropics ».
Or jaune, diamants
et perle de culture baroque
des mers du Sud.
Fondée en 1979 à Manille par le français Jacques Branellec
et le philippin Manuel Cojuangco, la société Jewelmer s’est
spécialisée dans la production et la commercialisation de
perles dorées. Jewelmer produit 850 000 perles par an et
représente la plus grande entreprise mondiale de perles
des mers du Sud, dépassant la production du continent
australien. La compagnie perlière s’étend sur plus de
30 000 hectares et six fermes perlières. L’entreprise
emploie un millier de personnes, réparties entre les fermes,
le bureau, l’atelier de joaillerie et les boutiques.
Lalique.
Bague « Muguet »
Entredoigts. Or blanc,
diamants et perles de
culture gravées.
Jewelmer propose aussi ses propres créations de joaillerie et haute joaillerie, présentées sur les salons professionnels comme le salon international de la bijouterie de
Hong Kong. Aujourd’hui, le design des collections signées
Jewelmer et fabriquées à Manille rivalise avec les plus
belles réalisations de la place Vendôme. Signe que la joaillerie d’exception dialogue d’un continent à l’autre et que le
langage des perles reste universel. ■
Lalique.
Bague « Muguet ».
Or blanc, diamants et
perles de culture d’eau
douce.
Carine Loeillet
Freywille.
Collier de perles de culture
Akoya avec pendentif or
jaune, diamants, émail
grand feu.
Jewelmer.
Bague « Tropics Lily ».
Or jaune et perle de culture
dorée des mers du Sud.