CLASSE DE 6e Claudio Monteverdi, L`Orfeo, favola in musica, 1607

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CLASSE DE 6e Claudio Monteverdi, L`Orfeo, favola in musica, 1607
CLASSE DE 6e
Claudio Monteverdi, L’Orfeo, favola in musica, 1607.
Opéra : prologue et 5 actes – solistes, chœurs, orchestre et basse continue – Italie.
06 : 57min
Période historique : XVIIe siècle
Grand domaine artistique : Arts du son
Thématique : Arts, ruptures, continuités
I – Contexte
Monteverdi à Mantoue 00 : 06 min
Claudio Monteverdi (1567-1643) arrive à 23 ans, comme simple instrumentiste, à la cour des
Gonzague, dans la ville de Mantoue. Dix ans plus tard, il est nommé « maître de musique »,
puis compose Orfeo, un opéra destiné à rivaliser avec Euridice, une œuvre jouée à Florence,
une cour rivale. La partition est imprimée à deux reprises, ce qui est rare pour l’époque. Elle
peut être considérée comme un outil de propagande au service du pouvoir, car elle montre
aux autres cours d’Europe la richesse de la vie culturelle à Mantoue.
L’Orfeo 00 : 42 min
La structure de l'Orfeo, qui se réfère aux principes d’Aristote, suit le modèle des spectacles
de l'Antiquité : un prologue et cinq actes symétriques organisés autour du 3e acte considéré
comme le plus important. Les sujets abordés placent l'être humain au centre des
préoccupations. Ici, le célèbre poète Orphée est le personnage principal. Après la mort de sa
bien-aimée, il descend aux Enfers pour la chercher. Les dieux, émus de sa douleur,
acceptent de faire revivre sa femme, à condition qu’Orphée ne la regarde pas le temps qu’ils
sortent ensemble des Enfers. Mais il désobéit. Celle-ci disparaît aussitôt et Orphée la perd à
jamais.
Une œuvre de synthèse 01 : 22 min
Le style de Monteverdi est à la croisée de deux courants : il fait référence à l'héritage de la
Renaissance et ouvre la voie à l'esthétique baroque. Il maîtrise le traditionnel chant à
plusieurs voix que l’on appelle « polyphonie » et adopte le chant simple et accompagné –
peu employé jusqu’alors. Dans l’Orfeo, Monteverdi innove en mêlant théâtre, poésie et
musique, et donne la primauté à l’émotion. Cette œuvre est l’un des premiers opéras de
l'histoire. Par la suite, les opéras baroques adoptent la même forme.
II – Analyse de l’œuvre
La symbolique du pouvoir 01 : 57 min
Avec la Toccata qui débute l'opéra, Monteverdi veut implicitement glorifier le Prince de
Gonzague, son protecteur.
Encadrés :
Les trompettes éclatent. Au XVe siècle, en Italie, les groupes de cuivres sont la marque
du pouvoir.
Les cuivres sont disposés à plusieurs endroits pour jouer avec l’espace de la salle et
donner du relief à la musique.
Une montée rapide évoque la grandeur du personnage. La suite est un mouvement
descendant sur un rythme fier.
Les trompettes continuent, rythmées par le tambour et par un bourdon (=une même
note répétée) des cuivres.
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CLASSE DE 6e
Un chant d'amour, l'arioso d'Orphée 03 : 00 min
Dans l’Acte I, Orphée entame un air accompagné, c’est-à-dire un chant pour soliste proche de la
déclamation et très expressif.
Encadrés :
Orphée – voix de ténor – est un demi-dieu, fils d’Apollon.
Poète, virtuose de la lyre et du chant, il charme les humains et les animaux.
Orphée déclare sa flamme à Eurydice.
Quelques notes fluides aux instruments à cordes accompagnent la mélodie, qui laisse
transparaître l'émotion.
Certains instruments assurent la basse continue, le soutien harmonique.
Les autres instruments semblent improviser et soutiennent le chant d'Orphée.
L'importance du chœur 04 : 27 min
Le chœur qui, dans le théâtre antique, parle et chante parfois, représente souvent le peuple.
Ici il s’agit de bergers et de nymphes.
Encadrés :
Les bergers et les nymphes s’adressent à Hyménée, dieu du mariage, qui doit
conduire le cortège nuptial.
Ici, le changement de rythme et le tempo lent rappellent l'entrée en procession du
chœur dans le théâtre antique.
L'épisode suivant la procession est instrumental.
Vif et léger, il évoque l'esprit de la danse avec son rythme ternaire balancé et certains
instruments tels que les cordes, le tambourin et les petites flûtes.
III – Portée de l’œuvre
Que devient l’opéra par la suite ? 05 : 28 min
Au XVIIIe siècle, deux styles d'opéras cohabitent : l'opera seria, tragédie au sujet
mythologique, et l'opera buffa avec ses personnages ordinaires et son atmosphère plus
légère. Au XIXe siècle, les compositeurs s'intéressent à la vie contemporaine ou à l’histoire
récente. Ils délaissent le bel canto, une technique qui demande aux chanteurs de réaliser de
véritables acrobaties, pour un traitement plus simple de la voix. Au XXe siècle, différentes
tendances cohabitent, sans qu'un style unique puisse se dégager.
L'ère baroque en Europe 06 : 09 min
En Italie, décors et prouesses vocales de l’opéra baroque sollicitent les sens du public. En
France, pays de raison, les compositeurs sont loin de ces extravagances. Lully règne en
maître à Versailles et dédie à Louis XIV des opéras-ballets à mi-chemin entre équilibre et
lyrisme. Marquée par la Réforme religieuse, la musique allemande, dominée par JeanSébastien Bach, s'illustre aussi bien par les sobres chorals que par des œuvres complexes
destinées à l'église catholique. À sa mort, une page se tourne. L’Europe musicale retourne à
davantage de simplicité et d'équilibre. Ce sera la période classique de Mozart.
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