La monnaie fiduciaire et sa couverture

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La monnaie fiduciaire et sa couverture
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F I C H E D ’ I N F O R M AT I O N
La monnaie fiduciaire et sa couverture
Pourquoi appellet-on les billets de
banque de la monnaie
fiduciaire ? Quelle est la
contre-valeur de notre
monnaie ? L’or ?
La Banque nationale a été instituée par la loi du
8 mai 1850. Celle-ci a ainsi obtenu le monopole
de l’émission du papier-monnaie, même si le
Gouvernement avait son mot à dire quant à
l’aspect des billets et à la valeur faciale des
coupures en circulation. Le volume de billets émis
échappait toutefois à l’autorité du ministre des
Finances. La quantité totale de billets à émettre
n’était pas strictement limitée par la loi. La jeune
banque s’écartait ainsi des usages en vigueur à
la Banque d’Angleterre. L’acte de Peel de 1844
stipulait en effet que les billets que celle-ci émettait
devaient être quasiment entièrement couverts
par de l’or (currency school). La Belgique a suivi
l’exemple de la Banque de France en adaptant
son émission de billets aux besoins de l’économie
(banking principle). Les partisans de ce principe
estimaient qu’il n’était pas nécessaire de fixer un
taux de couverture. Les billets devaient simplement
être échangeables à tout moment contre des
métaux précieux. Cette liberté d’action était
cependant en partie limitée par les statuts de la
Banque nationale, qui stipulaient que la réserve
métallique devait atteindre au moins un tiers de la
valeur totale des billets en circulation.
Moyennant l’accord du Gouvernement, lorsque
la situation économique l’exigeait, la réserve
métallique pouvait même se réduire à un quart
des engagements à vue de la Banque nationale.
En 1873, les billets sont devenus un moyen
de paiement légal ; en d’autres termes, il était
obligatoire de les accepter en guise de paiement.
Au cours des décennies suivantes, le public a accru
sa confiance dans les billets émis, et ces derniers
ont de moins en moins souvent été échangés
contre de l’or ou de l’argent.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, la
convertibilité en or des billets a été suspendue.
En 1957, il a été stipulé dans la loi que les réserves
d’or de la Banque nationale devaient, comme
auparavant, représenter au moins un tiers de la
valeur de ses engagements à vue. Il a
été mis un terme à cette obligation
en 1988, lorsque la loi a cessé de
faire référence à l’or : « L’unité
monétaire belge est le franc.
Celui-ci est subdivisé en
centimes. »
Pour en savoir plus
• E. Buyst, M. Danneel, I. Maes, W. Pluym, La Banque nationale de Belgique, du
franc belge à l’euro. Un siècle et demi d’histoire, Racine, Bruxelles, 2005
• blogs.tijd.be/netto/2009/06/welkom-in-de-grootste-goudkluis-ter-wereld.html
© Banque nationale de Belgique, le 1er septembre 2014
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