Qui va payer la note - Vert Pays Blanc et Noir

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Qui va payer la note - Vert Pays Blanc et Noir
Presse Océan
Vendredi 9 août 2013
Herbignac
Presqu’île
Le Croizic
Guérande
La Baule
St-Nazaire
„ Guérande. Après douze ans de dépôts sauvages, la mairie décide finalement de saisir la justice
Qui va payer la note ?
L’info en PLus
PO
de graves
conséquences
A Domhéry, les riverains sont en partie satisfaits : au moins ont-ils été entendus et relayés par la ville après douze années d’alerte.
Pendant douze ans, un entrepreneur a déchargé illégalement ses déchets inertes
dans son champ à Domhéry.
S
euls deux véhicules
de chantier abandonnés attestent
d’un passé douteux. A Domhéry aujourd’hui,
derrière les maisons du village, les herbes et les ronces
ont repris leurs droits sur le
terrain « inexploité depuis
janvier 2012 ». Mais ici,
quinze ans en arrière, il
convient d’imaginer une parcelle agricole de 5 000 m2,
au départ un vallon qui rejoignait dans sa descente un
ruisseau affluent du Mès.
Aujourd’hui, comblé sur
environ 10 m de hauteur
(estimation des voisins), ce
terrain a pris des airs de
butte mal entretenue, recou-
vert de gravats et déchets en
tous genres, « dont on ignore
la nature ». Pour autant JeanLuc Lehébel, qui habite le
terrain adjacent, ses voisins
et l’association Vert pays
blanc et noir (VPBN) qui les
épaule sont sûrs que tout
n’est pas propre.
Un premier riverain :
« Quand M. Ramella
a acheté ce terrain,
j’ai eu un doute »
« Quand M. Ramella, patron
d’une entreprise de maçonnerie à Guérande, a acheté
ce terrain en 1994, j’ai eu un
doute. » Les premiers dépôts
ont commencé en 1999. « Il
fait beaucoup de rénovation
donc on a vu des camions
passer avec toutes sortes de
gravats. Il y avait du bois avec
peut-être des termites, du
plastique… », rapporte un
autre voisin. Leurs photos
prises régulièrement attestent de pollutions à l’huile
de moteur. A deux, ils vont
en mairie dénoncer cette
décharge illégale. Les agents
municipaux répondent qu’ils
s’en occupent et l’entreprise
promet de cesser.
Dans ce dossier, Jacques
Ramella -qui n’a pas répondu à nos appels a multiplié
les promesses. Sans jamais
les tenir. En 2005, le mouvement des camions et des
pelleteuses « qui recouvrent
chaque soir avec de la terre
tous les gravats déposés »
continue. Cette fois les riverains menacent de porter
plainte. La mairie leur demande de patienter et dépêche la police municipale
pour prendre des photos. Les
allers-venues des camions
vont cesser six mois. Avant
de repartir de plus belle.
En décembre 2011, après
plusieurs courriers, le député-maire les reçoit. Et fin
janvier 2012, tour de magie… Les camions disparaissent. Pour autant les riverains maintiennent la
pression. « La loi dit qu’il
convient aussi de dépolluer
le site ! » En mai, Christophe
Priou prononce un arrêté
municipal de mise en demeure à l’égard de l’entreprise. Deux mois sont passés, la ville a saisi le
procureur le 30 juillet dernier. L’association Vert paysblanc et noir estime qu’en
fonction de la nature des
déchets, cette opération
pourra coûter entre 300 000
€ et 2 M €.
Lucie Beaupérin
Pourquoi la mairie de
Guérande a-t-elle mis si
longtemps à réagir dans ce
dossier alors que les riverains
l’ont interpellée à plusieurs
reprises depuis les premiers
déchargements de camions
? Hier, aucun élu ne
souhaitait répondre au motif
qu’ils étaient « en
vacances » faisait savoir le
service communication. Pour
autant, le contribuable
guérandais pourrait s’en
ressentir prochainement.
Des devis ont été
commandés par la ville afin
de remettre ce terrain en
état, travaux estimés entre
300 000 € et 2 M€. « Ce sera
le coût de l’inertie d’une
commune. Si le problème
avait été pris en compte bien
en amont, le préjudice aurait
été moindre », commente
Mireille Bourdon, la
présidente de VPBN. Qui va
payer ? Vraisemblablement
Guérande, dans un premier
temps, qui pourra se
retourner ensuite contre
l’entrepreneur et exiger
d’être dédommagée.
Syndrome « Guéno »
Cette histoire rappelle le
même type de problème rue
du Mennec, à Clis, où le
constructeur
guérandais Jean Guéno
maintenait illégalement son
« dépôt » fermé fin 2012
après des années de
plaintes. « Cette affaire pose
aussi la question de la
dépollution du site de
Guéno », indique
l’association VPBN. En toile
de fond, le problème est plus
vaste : celui du retard
énorme en région Pays de la
Loire dans la mise en place
des décharges contrôlées.

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