Courrier au Dr Babatunde Osotimehin, Directeur
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Courrier au Dr Babatunde Osotimehin, Directeur
Dr Babatunde Osotimehin Directeur exécutif Fonds des Nations Unies pour la population Sous-Secretaire-général des Nations Unies 605 Third Avenue New York, NY 10158 Etats- Unis 15 novembre 2012 Objet: récents rapports de l’ONU relatifs aux initiatives de prévention du VIH, à l’industrie du sexe à des fins commerciales, et à la traite à des fins sexuelles Cher Dr Osotimehin: Nous vous écrivons de la part d’organisations de différents pays qui agissent pour mettre fin à la traite sexuelle et à l'exploitation des femmes et des filles à des fins de prostitution. Nous souhaitons exprimer notre profonde préoccupation au sujet de deux récents rapports sur les efforts de prévention du VIH au sein de l’industrie du sexe : le rapport de la Commission mondiale sur le VIH et le droit, Le VIH et le droit: risques, droit & santé (« Rapport de la Commission mondiale », publié le 9 juillet 2012), et un rapport du PNUD, du FNUAP de l'ONUSIDA, Sex Work and the Law in Asia and the Pacific (« Rapport Asie-Pacifique », publié le 18 octobre 2012). Un grand nombre de nos organisations sont gérées par des survivantes qui savent d’expérience que les violations des droits humains sont inhérentes à la traite et à l'exploitation sexuelles. D’autres organisations, ayant passé des années à lutter contre l'exploitation sexuelle des femmes au niveau international, apportent leur expertise et une expérience considérable dans ce domaine. Nous saluons l'engagement continu des Nations Unies pour éradiquer l'épidémie mondiale de sida, ainsi que la volonté manifeste de mettre fin à la discrimination, à la stigmatisation, et au harcèlement policier que rencontrent les personnes vivant avec le VIH. Nous approuvons le fait que le Rapport de la Commission mondiale insiste sur le rôle de la violence envers les femmes et de la discrimination entre les sexes dans la vulnérabilité accrue des femmes et des filles au VIH, et accueillons favorablement l’invitation à associer prévention efficace du VIH et initiatives en matière d'égalité des sexes (et notons l’absence préoccupante d'une approche basée sur le genre dans le Rapport Asie-Pacifique). Cependant, nous sommes profondément préoccupés que les deux rapports propagent des informations insuffisantes et erronées en ce qui concerne les effets de la décriminalisation de la prostitution et des activités typiquement associées avec celle-ci, notamment le proxénétisme et la gestion de maisons closes, ainsi que les conséquences sur les droits des femmes et la lutte contre la traite. Effet sur les initiatives visant à prévenir et combattre la traite à des fins sexuelles En ce qui concerne la prostitution, les réformes législatives d’envergure recommandées dans les deux rapports, notamment la dépénalisation totale de la prostitution et une réduction considérable de la portée de la définition de la traite à des fins sexuelles, vont à l'encontre du consensus international sur les moyens efficaces de combattre et de prévenir la traite. Le Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (Nations Unies, 2000), contient le premier accord international sur la définition de la traite. De manière cruciale, cette définition reflète la grande diversité des expériences des survivantes de la traite à des fins sexuelles. Depuis les 12 dernières années, et afin de veiller à ce que les trafiquants soient traduits devant la justice et que les survivantes reçoivent l’aide nécessaire, les activistes qui luttent contre la traite plaident pour que les pays adoptent cette définition. Toutefois, les rapports recommandent que cette définition soit revue et que sa portée soit réduite. Outre la limitation de cette définition, les rapports recommandent la dépénalisation de comportements tels le proxénétisme qui, selon la définition du Protocole, relèveraient de toute évidence de l’exploitation. Par ailleurs, les rapports recommandent l'abrogation de toutes les lois interdisant l’achat de services sexuels, et ce même si, afin de prévenir la traite, le Protocole sur la traite de l'ONU1, le Comité des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes2, et la directrice d'ONU Femmes3 ont tous exhorté les gouvernements à s’attaquer à la demande pour les services sexuels. Non seulement les recommandations contenues dans ces rapports sont en contradiction directe avec les initiatives et politiques qui ont jusque-là été soutenues par les Nations Unies, mais elles pourraient également compromettre les efforts qui visent à prévenir la traite à des fins sexuelles. Les initiatives qui visent à prévenir le VIH ne devraient pas avoir de telles conséquences. Les rapports établissent une nette distinction entre « les services sexuels entre adultes consentants » et « la traite des personnes, qui relève de l’exploitation, est forcée, et souvent violente ». A la suite de notre travail avec les survivantes de la traite, nous savons que, en pratique, il est souvent difficile d’établir une telle distinction. Un grand nombre de personnes prostituées ont été forcées de participer à l'industrie du sexe, parfois en tant que mineurs, et de nombreux trafiquants, proxénètes et exploiteurs, plutôt que de pratiquer des violences ouvertes, manipulent subtilement leurs victimes.4 Le fait de modifier la législation, même en ce qui concerne « les services sexuels entre adultes consentants », a un impact sur toute l’industrie du sexe, y compris sur la traite à des fins sexuelles. Aux Pays-Bas5 et en Nouvelle-Zélande6, des pays où la prostitution est légale, les mineurs et les adultes continuent à être exploités dans l'industrie de la prostitution légale. La capacité des femmes à négocier l'utilisation du préservatif Afin de stopper la propagation du VIH, les femmes doivent être en mesure de négocier l'utilisation du préservatif. Les deux rapports indiquent que les lois qui régissent l’industrie du sexe rendent plus difficiles les négociations sur une utilisation du préservatif qui soit sûre et fréquente, et insinuent que la légalisation ou la décriminalisation de la prostitution permettront aux femmes d'insister de manière plus efficace sur l'utilisation des préservatifs. Cet argument est fallacieux. Le Rapport de Commission mondiale reconnaît que beaucoup de femmes sont prostituées « dans le but de soutenir une famille, une éducation et peut-être une habitude de consommation de drogue », et souligne le fait que ces femmes sont dépendantes de l'argent qu’elles reçoivent de la part des acheteurs de sexe. Les femmes dans la prostitution n'ont souvent pas la possibilité d'exiger que les « clients » utilisent un préservatif, ou de refuser de l'argent supplémentaire fréquemment offert par les hommes qui souhaitent une relation sexuelle sans préservatif.7 A titre d’exemple, le Sénégal a légalisé la prostitution en 1969. Pourtant, le président d'une ONG qui travaille avec des femmes séropositives note le rôle que joue le désespoir économique dans l'utilisation du préservatif : « les travailleuses du sexe nous disent que quand elles demandent à un client d'utiliser un préservatif, celui-ci propose de doubler le prix pour avoir des rapports sexuels sans. Ces femmes essaient de subvenir aux besoins de leurs enfants et de leurs familles, et elles acceptent donc l'offre.»8 Les 2 femmes dans la prostitution peuvent aussi faire face à des violences supplémentaires si elles insistent sur l'utilisation du préservatif.9 De plus, dans les pays où la prostitution est légale, beaucoup de prostituées ne sont pas déclarées auprès des autorités. Un grand nombre d’entre elles demeurent dans le secteur illégal et peuvent donc ne pas être concernées par les services offerts, et les campagnes de sensibilisation et de prévention du VIH.10 Lacunes en ce qui concerne les effets de la décriminalisation de la prostitution Tandis que les deux rapports font l’apologie de la loi qui décriminalise la prostitution en Nouvelle-Zélande, et affirment qu’elle constitue une meilleure pratique pour protéger les personnes prostituées, réduire la violence, et contribuer à la prévention du VIH, le rapport officiel du gouvernement néo-zélandais (publié au cours de votre mandat en tant que premier ministre) donne une autre version des faits. Selon le rapport du gouvernement, «la majorité des travailleuses du sexe interrogés estiment que la Loi sur la dépénalisation de la prostitution ne peut avoir que peu d’impact sur la violence qui existe »11 dans l'industrie du sexe, et elles n'étaient pas plus susceptibles de signaler des actes de violence à la police.12 En outre, la plupart des personnes prostituées «n’ont perçu que peu de changements»13 en ce qui concerne leur accès aux services de santé et d'information, et les informateurs-clefs « n’ont pas perçu de changement important quant à l’adoption de pratiques plus sûres par les travailleurs du sexe »14. A l’inverse, les rapports rejettent et dénaturent les résultats de la législation suédoise, qui dépénalise la vente de services sexuels tout en criminalisant l’achat, ainsi que les activités typiquement associées à la prostitution. Cette approche est cohérente avec le fait de s’attaquer à la demande qui alimente la traite à des fins sexuelles. Contrairement aux affirmations selon lesquelles les approches qui visent à mettre fin à la demande sont inefficaces, selon un rapport gouvernemental de 2010 qui analyse les effets de la législation, la prostitution de rue a diminué de moitié (tout en augmentant de façon spectaculaire dans les pays voisins de la Suède15), le nombre de prostituées de rue étrangères n’a pas considérablement augmenté (comme cela s'est produit dans les pays limitrophes), et depuis l'adoption de la loi la Suède est devenue une destination indésirable pour les trafiquants.16 Même s’il existe des désaccords au sein de la communauté des droits humains quant à la meilleure approche pour lutter contre la traite à des fins sexuelles et prévenir la propagation du VIH, les rapports présentent une vision biaisée et trompeuse des résultats des différentes approches. Si les rédacteurs des rapports, en particulier ceux du rapport Asie-Pacifique, avaient consulté un large éventail de parties prenantes, notamment les organisations de lutte contre la traite et de défense des droits des femmes, ainsi que les survivantes de la traite, ils auraient pu présenter une approche de la prévention du VIH qui ne revienne pas sur les progrès réalisés grâce aux mouvements de défense des droits des femmes et de lutte contre la traite. Les propositions législatives préconisent aux gouvernements une approche qui n'a ni amélioré la santé ou la sécurité des personnes prostituées, ni réduit l’exploitation et la traite qui existent dans l'industrie du sexe. Pour être vraiment efficaces, les initiatives de prévention du VIH et de la traite à des fins sexuelles doivent être poursuivies en adoptant une approche holistique. En ce qui concerne les populations vulnérables et marginalisées, notamment les personnes prostituées, il est nécessaire de se concentrer sur les besoins de santé et de sécurité. Cela doit non seulement comprendre les mesures de prévention du VIH, mais il est également nécessaire de répondre aux violences physiques, psychologiques, et sexuelles auxquelles les personnes prostituées ont souvent à faire face. Il faut aussi concentrer les ressources et efforts sur les moyens de réinsertion pour les personnes qui 3 souhaitent quitter la prostitution, et ce notamment parce que de nombreuses prostituées ne sont pas en mesure de négocier l'utilisation du préservatif. Le moyen le plus efficace de responsabiliser les personnes prostituées, et de mieux les protéger contre le VIH, est d'augmenter leurs chances de se sortir de situations dans lesquelles elles sont exposées à un risque accru. En effet, pour que moins de femmes et de filles se trouvent en position de vulnérabilité en premier lieu, nous devons travailler à promouvoir l'égalité des sexes dans tous les aspects de la vie en société. Nous vous demandons respectueusement de réexaminer les conclusions et recommandations contenues dans ces deux rapports, de consulter les organisations qui travaillent en étroite collaboration avec les survivantes de la traite, notamment celles ceux qui ont signé ce courrier, ainsi que de débattre avec elles. Nous vous demandons aussi de rendre publiques nos préoccupations en diffusant ce courrier sur les sites internet de la Commission mondiale sur le VIH et le droit, du PNUD, du FNUAP et de l'ONUSIDA. Nous vous remercions de votre attention et attendons votre réponse avec impatience. Veuillez contacter Lauren Hersh et Egalité Maintenant au +1 (212) 586-0906 ou bien à [email protected]. Cordialement, Josua Mata Secrétaire général Alliance of Progressive Labor Philippines Hélène de Rugy Déléguée générale Amicale du Nid France Ruchira Gupta Directrice exécutive Apne Aap Inde Marcello D’Amico Président Aretusa Association Europe Sr Lucy van Kessel pbvm Coordinatrice Australian Catholic Religious Against Trafficking in Humans – Western Australia Australie Liza Gonzales Bagong Kamalayan Collective, Inc. Philippines Catherine Joyce Responsable de la défense des intérêts Barnardos Ireland Irlande Suzanne Jay Asian Women Coalition Ending Prostitution Canada Soka Handinah Présidente Board of LBH APIK Semarang Indonésie Esohe Aghatise Fondatrice et directrice exécutive Associazione Iroko Onlus Italie Vednita Carter Fondatrice et directrice exécutive Breaking Free Etats-Unis 4 Alma Bulawan Présidente Buklod Centre Philippines Betty Mabitad 1ère vice-Présidente Business & Professional Women - Ormoc Philippines Lee Lakeman Porte-parole Canadian Association of Sexual Assault Centres Canada Sandra Hunnicutt Directrice exécutive Captive Daughters Etats-Unis Norma Ramos Directrice exécutive Coalition Against Trafficking in Women (CATW) International Jean Enriquez Directrice exécutive CATW Asia Pacific Philippines Sheila Jeffreys Directrice CATW Australia Australie Rachel Durchslag Directrice exécutive Chicago Alliance Against Sexual Exploitation Etats-Unis Zenaida S. Mique Directrice exécutive Claimants 1081 Philippines Pat Gartlan Porte-parole Coalition Against Legalised Brothels Australie Germaine Price Représentante principale Company of the Daughters of Charity of St. Vincent de Paul International Winifred Doherty Représentante principale à l’ONU des ONG Congregation of Our Lady of Charity of the Good Shepherd International Tina Frundt Fondatrice et directrice exécutive Courtney's House Etats-Unis Carmelita Nuqui Directrice exécutive DAWN Philippines Lina Nealon Dirctrice Demand Abolition Etats-Unis Josefa Pizon Présidente Coalition of Ormoc Women (COW) Philippines Melinda Tankard Reist Cofondatrice Collective Shout Australie Marianne Bruun Présidente Committee on Gender Equality of the Social Democratic Party in Denmark Danemark Celia Flor Directrice exécutive Development Through Active Women Networking Foundation, Inc Philippines Karen McHugh PDG Doras Luimni Irlande Nozizwe Madlala-Routledge Fondatrice et directrice Embrace Dignity Afrique du sud 5 Yasmeen Hassan Directrice globale Equality Now International Cécile Gréboval Secrétaire générale Lobby européen des femmes International Trisha Baptie EVE (formerly Exploited Voices now Educating) Canada Marlene Rellon Alastra Fondatrice/responsable de programmes FOCUS, Inc. Philippines Gro Lindstad Directrice exécutive FOKUS Forum for Women and Development Norway Norway Laura J. Lederer Présidente Global Centurion Foundation Etats-Unis Malika Saada Saar Directrice exécutive Human Rights Project for Girls Etats-Unis Ambassador Swanee Hunt Présidente Hunt Alternatives Fund Etats-Unis Denise Charlton Directrice générale Immigrant Council of Ireland Irlande Caroline Themm Vice-Présidente National Council of Women of the US Etats-Unis Susana Chiarotti Fondatrice/Directrice Institute of Gender, Law and Development in Argentina (INSGENAR) Argentine Niahm Wilson Responsable National Domestic Violence Advocacy Services (NDVAS) Sligo Irlande Fatima Rodrigo Représentante des ONG à l’ONU International Presentation Association of the Sisters of the Presentation International Jacqueline Healy Activiste pour les droits humains & la santé des femmes National Women’s Council of Ireland Irlande Dalia Puidokiene Directrice Klaipeda Social and Psychological Services Center Lituanie Sonia Ossorio Présidente NOW-NYC Etats-Unis Ana Luisa Calix Présidente Lawig Bubai Philippines Hanne Helth Porte-parole March 8 Initiative Danemark Bro. Steven O'Neil, SM Représentant principal Marianists International International Natalija Kurcinskaja Directrice Missing Persons' Families Support Centre Lituanie Kathy Xian Directrice exécutive Pacific Alliance to Stop Slavery Etats-Unis Emil Justimbaste PDG Pagtinabangay Foundation, Inc Philippines Kathleen Barry, Ph.D. Professeur émérite de Penn State University*, Fondatrice et ancienne directrice exécutive de CATW Etats-Unis Maria Concepcion De Los Santos 6 Présidente PKKK - National Rural Women Coalition Philippines Kelly Hinton Directrice exécutive Project Respect Australie Dr Paulo O.J. Fuller Directeur RENEW Foundation Philippines Jimmy Lee Directeur exécutif Restore NYC Etats-Unis Mildrid Mikkelsen Responsable de projets ROSA Norvège Sarah Benson PDG Ruhama Irlande Kathy Xian Directrice exécutive Safe Zone Foundation/Girl Fest Hawaii Etats-Unis Jonathan M. Nambu Directeur exécutif Samaritana Transformation Ministries, Inc. Philippines Indrani Sinha Directrice Sanlaap Inde Myrna Jimenez Présidente SARILAYA Philippines Linda Smith (Congrès Américain 1995-99) Fondatrice et Présidente Shared Hope International International Celine Paramunda Représentante à l’ONU Society of Catholic Medical Missionaries International Fumi Suzuki Directrice Space Allies Japon Kimberly Singer Babiarz, Doctorante Chercheuse économie et santé Stanford University* Etats-Unis Guðrún Jónsdóttir Porte-parole Stigamot Islande Denise Ritchie Fondatrice/Avocate Stop Demand Foundation Nouvelle-Zélande Mary Crilly Directrice Stop Sex Trafficking Cork Irlande Shu-Hua Kang Directrice exécutive Taipei Women's Rescue Foundation Taiwan Jeanette Laurel - Ampog Directrice exécutive Talikala Philippines Mary Kay Louchart PDG The Grail Etats-Unis Iluta Lace Responsable de l’association The Resource Center for Women "Marta" Lettonie Michele Morek Directrice UNANIMA International International Sally Kader Présidente Etats-Unis Federation for Middle East Peace Etats-Unis Lee Lakeman Membre du collectif Vancouver Rape Relief and Women's Shelter Canada Ana Maria R. Nemenzo Coordinatrice nationale WomanHealth Philippines Philippines Jean Justimbaste Coordinatrice 7 WomanHealth Philippines – Leyte Philippines Prof. Aurora De Dios Directrice exécutive Women and Gender Institute (WAGI), Miriam College Philippines Mme. Randi Iversen Présidente Women’s Council in Denmark Danemark Women's Crisis Center Philippines Agnete Strøm Coordinatrice internationale Women's Front of Norway / Kvinnefronten i Norge Norway Jelen Paclarin Directrice exécutive Women's Legal and Human Rights Bureau (WLB) Philippines Ray Justin Ventura Président Youth and Students Advancing Gender Equality Philippines * affiliation à des fins d'identification [signataires supplémentaires depuis le15 novembre 2012] Susana Pavlou Présidente Cyprus Women’s Lobby Directrice Mediterranean Institute of Gender Studies Chypre Gertrud Åström Présidente Swedish Women’s Lobby Suède Carina Ohlsson Présidente Swedish Assoc of Women’s Shelters and Young Women’s Empowerment Centres, SKR Suède Györgyi Tóth Présidente Hungarian Women’s Lobby Hongrie Anti-Pornography and Prostitution Research Group Suède Samantha Berg Coordinatrice nationale Stop Porn Culture Fondatrice/Directrice Genderberg.com Etats-Unis Monika Hartenfels Directrice exécutive Solwodi Allemagne 1 Janet Hope Présidente de la défense des intérêts Zonta International District 16 Nouvelle-Zélande Beth Subritzky Directrice Freedom Nouvelle-Zélande Silvia Murray Wakefield Présidente par intérim Object Royaume-Uni Denise Marshall Directrice générale Eaves Royaume-Uni Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, article 9 (5). 2 Voir, par exemple, Comité CEDAW, Observations finales: République de Corée, para. 23 (f), CEDAW/C/KOR/CO/7 (2011) (appelant la République de Corée à « prendre les mesures appropriées pour punir l'exploitation de la prostitution des femmes, notamment en décourageant la demande pour la prostitution ») ; Comité CEDAW, Observations finales: Botswana, para. 28, CEDAW/C/BOT/CO/3 (2010) (appelant le Botswana à prendre des mesures pour décourager la demande pour la prostitution) 3 Michelle Bachelet, « Lutter contre la traite des êtres humains : partenariats et innovations pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des enfants », dialogue interactif de l'Assemblée générale des Nations Unies, 3 avril 2012, disponible à l’adresse: http://www.unwomen.org/fr/news/stories/2012/4/fighting-human-trafficking-partnership-andinnovation-to-end-violence-against-women-and-children 4 En fait, l'Assemblée générale des Nations Unies reconnaît depuis 1949 le lien inextricable qui existe entre la prostitution et la traite. Voir, par exemple, la Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui, UN Doc. A/RES/317 (1949). 5 Daalder, A.L., Prostitution in the Netherlands since the lifting of the brothel ban, WODC (Centre de recherche et de documentation, ministère néerlandais de la Sécurité et de la Justice) (2007). 6 Ministère néo-zélandais de la Justice, Report of the Prostitution Law Committee on the Operation of the Prostitution Reform Act 2003, mai 2008, p. 112, disponible à l’adresse: http://www.justice.govt.nz/policy/commercial-property-andregulatory/prostitution/prostitution-law-review-committee/publications/plrc-report/documents/report.pdf; « Men ‘the only winners of Prostitution Reform Act’ », Stuff.co.nz, 20 novembre 2008, disponible à l’adresse: http://www.stuff.co.nz/national/727258/Men-the-only-winners-of-Prostitution-Reform-Act. 7 Voir par exemple. Michael Fleshman, « Women: the face of AIDS in Africa: More action needed against high female infection rates », Africa Recovery, United Nations (2004), disponible à l’adresse: http://www.un.org/ecosocdev/geninfo/afrec/vol18no3/183women_aids.htm; The Independent, « Safe Sex? Indonesia’s conservatives would rather ‘sinners’ and sex workers got Aids », 7 août 2012, disponible à l’adresse: http://www.independent.co.uk/news/world/asia/safe-sex-indonesias-conservatives-would-rather-sinners-and-sexworkersgot-aids-8010008.html 8 8 Voice of America, “Africa’s Sex Workers Have Hard Time Leaving Streets,” 1 novembre 2009, disponible à l’adresse: http://www.voanews.com/content/a-13-2007-02-13-voa17/342251.html. Voir également Rao, V, Gupta, I, Lokshin, M, Jana, S., Sex Workers and the Cost of Safe Sex: The Compensating Differential for Condom Use in Calcutta, Journal of Development Economics, Vol 71 (2): 585-603(2003) (conclusion : les prostituées qui utilisent un préservatif sont payées entre 66% et 79% de moins). 9 Voir par exemple Karim, Q.A., Karim, S.S., Soldan, K., et Zondi, M., Reducing the risk of HIV infection among South African sex workers: socioeconomic and gender barriers, American Journal of Public Health, 85(11): 1521-1525 (1995). 10 Voir par exemple : Ministère allemand des affaires familiales, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse, Report by the Federal Government on the Impact of the Act Regulating the Legal Situation of Prostitutes (Prostitution Act), juillet 2007, p. 16 – 29; Andreas Shloenhardt & Groupe de travail sur la traite des êtres humains, Happy Birthday, Brothels! Ten Years of Prostitution Regulation in Queensland, Université du Queensland, école de droit TC Beirne, 21 septembre 2009 (conclusion: 90% des activités de l'industrie du sexe se situaient en dehors du cadre légal). 11 Ministère néo-zélandais de la Justice, Report of the Prostitution Law Committee on the Operation of the Prostitution Reform Act 2003, supra note 6 p. 14. 12 Id. p. 58. 13 Id. p. 49. 14 Id. p. 50. 15 Jusqu’en 2009, ni la Norvège ni le Danemark n’avaient adopté de mesures efficaces pour lutter contre la demande pour les services sexuels. En 2009, la Norvège a adopté une loi interdisant l'achat de services sexuels. Au moment de l'évaluation de la législation suédoise, la loi norvégienne n’était pas encore en vigueur depuis un temps suffisant pour avoir eu un impact significatif au niveau de la prostitution ou de la traite à des fins sexuelles. A l’heure actuelle, le Danemark envisage également une loi interdisant l'achat de services sexuels. 16 Ministère suédois de la Justice, English summary of the Evaluation of the ban on purchase of sexual services (19992008), 2 juillet 2010. Le rapport reconnaît qu’il est difficile de déterminer la prévalence d’activités illégales (comme la traite et l'achat de services sexuels) mais, même en tenant compte de cette restriction, il affirme que l’on peut avoir confiance dans les faits mentionnés ci-dessus. 9