Le Châtelperronien. - Max Planck Institute for Evolutionary

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Le Châtelperronien. - Max Planck Institute for Evolutionary
Roussel, Morgan, and Marie Soressi. "Le Châtelperronien." Néandertal/Cro-Magnon: La rencontre.
Coordonné par M. Otte. Ed. Errance, 2014. 31-59.
Chapitre 2
Le Châtelperronien
— Morgan Roussel & Marie Soressi —
Le Châtelperronien est l’un des technocomplexes marquant le passage du
Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur, vers -40 000 ans étendu du nord
de l’Espagne au Centre-Est de la France. Ce n’est certes pas le seul faciès de cette
dite “transition” du Paléolithique moyen au Paléolithique supérieur en Europe
(autres contributions dans ce volume), mais il est depuis quelques décennies
mis au-devant de la scène. Il permet, en effet, de discuter en détail la disparition des derniers Néandertaliens et leurs possibles interactions avec les premiers
Hommes modernes migrant en Europe occidentale. Les hypothèses et les scénarios envisagés sur l’origine, la nature et le développement du Châtelperronien
font âprement débat parmi la communauté scientifique. La présence de fossiles
néandertaliens, d’industrie osseuse, de parures et de colorants dans de rares
gisements châtelperroniens, tout comme les données sur la technologie lithique
ou les dates radiométriques disponibles sont utilisées pour défendre ou évacuer
les possibilités d’acculturation, d’évolution indépendante ou d’une évolution
progressive du Paléolithique moyen vers le Paléolithique supérieur. L’objectif de
cette contribution est de présenter des données actualisées sur le Châtelperronien
et de discuter d’une possible rencontre entre deux groupes humains différents,
dans leur anatomie.
a construction du Châtelperronien :
L
une maturation longue et complexe
Le Châtelperronien, ou Castelperronien, tire son nom de la commune de
Châtelperron (Allier) sur laquelle est située la grotte des Fées et dans laquelle a été
identifiée pour la première fois cette industrie particulière (Figure 1). Reconnu
et individualisé dans différents gisements du Sud-Ouest, du Centre et de l’est
de la France dès le début du vingtième siècle (Breuil, 1906 ; 1909 ; 1909-1911),
ce technocomplexe se caractérise notamment par la présence d’un outil lithique
spécifique : la pointe ou couteau de Châtelperron. Il s’agit le plus souvent d’une
lame sur laquelle est confectionné un dos courbe opposé à un tranchant laissé
brut, lui conférant un aspect plus ou moins pointu (Figure 2). En fonction de sa
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Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
position stratigraphique et de son corpus lithique, l’abbé Breuil place l’“industrie
de Châtelperron” et l’“industrie de l’Abri Audi” (l’actuel Moustérien de tradition acheuléenne, MTA) au sein de ce qui était appelé à l’époque l’“Aurignacien
inférieur” : ces deux industries partageant un intérêt pour la confection de
pièces à dos. Succède à cet “Aurignacien inférieur” (MTA et Châtelperronien)
l’“Aurignacien moyen” (l’actuel Aurignacien ancien) et l’“Aurignacien supérieur”
(l’actuel Gravettien).
Vingt-cinq plus tard, D. Peyrony revient sur le modèle de Breuil, et propose
de distinguer deux faciès évoluant de façon synchrone : le “Périgordien” et
l’“Aurignacien”. L’industrie de Châtelperron (ex-Aurignacien inférieur de Breuil)
et l’industrie de La Gravette (ex-Aurignacien supérieur de Breuil) sont alors
regroupées au sein du phylum “Périgordien”. Elles en représentent les deux
phases extrêmes : le Périgordien inférieur (ou I) et le Périgordien supérieur (ou
IV et V). Leur évolution de l’une vers l’autre serait attestée par des formes intermédiaires comme le Périgordien II tel que reconnu selon Peyrony à Bos-del-Ser
et à la grotte Dufour en Corrèze (Peyrony, 1933 ; 1936 ; 1946). L’Aurignacien
(ex. “Aurignacien moyen” de Breuil) serait alors intrusif en Europe de l’Ouest,
son développement dans le sud-ouest de la France amènerait les groupes périgordiens à migrer vers des zones refuges. Le Périgordien I trouverait son origine
dans le Moustérien de tradition acheuléenne (Peyrony, 1948).
À partir de la seconde moitié du xxe siècle, la théorie de D. Peyrony sur le phylum périgordien est débattue. La critique de la validité du Périgordien II a été
un des premiers éléments de la remise en cause du modèle de Peyrony puisqu’un
hiatus apparaissait alors entre les Périgordiens inférieur et supérieur (SonnevilleBordes, 1955). De même, H. Delporte estima que les arguments typologiques
avancés par D. Peyrony pour assurer le lien entre les périgordiens inférieur et
supérieur étaient trop faibles pour valider leur filiation. Il fut le premier en
France à proposer l’individualisation de ces deux phases, par la création des
termes “Castelperronien” et “Gravettien”, et par là même à critiquer leur évolution linéaire (Delporte, 1954). Bien que de nouveaux éléments en faveur de
l’indépendance du Gravettien aient été développés à la suite des travaux entrepris à La Gravette (Cheynier, 1960 ; Lacorre, 1960), les défenseurs de la filiation
Périgordien inférieur et supérieur (dont D. de Sonneville-Bordes, F. Bordes,
L. Pradel) ont trouvé un argument supplémentaire pour affirmer l’évolution
synchrone du Périgordien et de l’Aurignacien dans la découverte d’interstratifications entre niveaux châtelperroniens et Aurignaciens au Piage et à Rocde-Combe (Bordes & Labrot, 1967 ; Champagne et Espitalié, 1967), ce qui
confirmait l’intrusion de groupes aurignaciens dans les territoires occupés par
les Périgordiens.
Durant les décennies 70-90, le débat sur la théorie de Peyrony s’essouffla peu à
peu et perdit de sa pertinence à mesure des nouvelles études menées sur chacun
de ces technocomplexes du Paléolithique supérieur. Les caractéristiques typologiques du Châtelperronien ont été précisées (Harrold, 1978), les différents
stades de l’Aurignacien et du Gravettien ont été mieux calés chronologiquement
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Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
Figure 1.
Carte de répartition
des sites châtelperroniens
(d’après Roussel, 2011
modifié d’après Pelegrin &
Soressi, 2007).
(Mellars et al., 1987 ; Bosselin et Djindjian, 1994). S’ajoute à cela la remise en
question des interstratifications observées au Piage et à Roc-de-Combe (­ d’Errico
et al., 1998 ; Rigaud, 2001), résultat de perturbations géologiques entre les
niveaux (Bordes, 2002 ; 2003). Ces interstratifications n’étant plus valables,
l’indépendance typo-technologique du Châtelperronien et du Gravettien établie,
tout comme la succession chronologique entre l’Aurignacien et le Gravettien, la
théorie de Peyrony est définitivement abandonnée dans les années 1980, notamment suite au décès de Fr. Bordes, l’un de ses ardents défenseurs (voir Klaric,
2003 pour une revue de la question périgordienne). Le Châtelperronien précède
l’Aurignacien, le Gravettien succède à l’Aurignacien comme on peut l’observer
dans de nombreuses séquences ouest-européennes.
Distribution géographique
La répartition des gisements châtelperroniens est relativement restreinte, et forme
un arc de cercle d’environ 300 km de largeur de l’extrême Sud-ouest au Centreest de la France. À l’heure actuelle, il n’existe pas de gisements châtelperroniens
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Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
dans la partie nord de la France, en Bretagne, dans le Bassin parisien et dans le
sud-est de la France (Figure 1). Trois groupes de sites peuvent être distingués en
fonction de leur implantation géographique. Ces gisements sont le plus souvent
situés dans des grottes, entrées de grottes ou abris, bien qu’il existe quelques
implantations de plein air. Un premier groupe se localise de la Cantabrie jusqu’en
Ariège, le long du versant nord de la chaîne pyrénéenne. On y compte d’Ouest
en Est environ cinq sites espagnols, dont cueva del Pendo, cueva Morin, Ekain,
Labeko-Koba, (Maillo-Fernandez, 2007) ainsi qu’environ dix sites français
dont Brassempouy (Landes), Gatzarria (Pyrénées-Atlantiques), Les Tambourets
(Haute-Garonne). Un second groupe se situe au cœur du sud-ouest de la France,
avec une concentration de gisements en Dordogne (tels La Ferrassie, La Côte,
Les Vieux-Coutets) et dans le Lot avec Roc-de-Combe et Le Piage. Au-delà du
45e parallèle nord, les gisements châtelperroniens ne forment pas à proprement
parler un groupe concentré, ils sont plus dispersés de la Charente-Maritime
jusqu’en Bourgogne. Pour la plupart d’entre eux, il s’agit de gisements situés
entre le Bassin aquitain et le Bassin parisien avec La Quina et Saint-Césaire en
Charente-Maritime, Les Cottés et Quinçay dans la Vienne, l’abri Bordes-Fitte
dans l’Indre. De rares gisements se situent dans la partie orientale de la France
avec Châtelperron dans l’Allier, Germolles en Saône et Loire et les gisements de
la grotte du Renne et de la grotte du Bison dans l’Yonne se situant au-delà du
47e parallèle nord.
Position chronologique
Le Châtelperronien est toujours interstratifié entre le Moustérien (souvent le
Moustérien de tradition acheuléenne ou MTA) et l’Aurignacien. Si sa position
stratigraphique est claire, sa datation radiométrique est complexe. En effet, les
mesures au carbone 14 sont sensibles aux contaminations pour des échantillons aussi anciens et les âges obtenus sont fréquemment artificiellement rajeunis. Les datations récentes indiquent toutes que le Châtelperronien se développe entre 45 000 et 40 500 avant le présent, ceci en prenant les résultats des
datations AMS C14 calibrées avec un intervalle de confiance de deux sigmas
(Higham et al., 2010 ; Hublin et al., 2012 ; Talamo et al., 2012).
L’origine du Châtelperronien
Il est rare de disposer des éléments aptes à préciser les origines d’une industrie
lithique. Toutefois, dans le cas du Châtelperronien, plusieurs des caractéristiques de son “fossile directeur” se retrouvent dans le Moustérien de tradition
acheuléenne MTA, antérieur au Châtelperronien dans la stratigraphie d’une
quinzaine de sites en Périgord. Ces deux “fossiles directeurs” sont tous deux
des pièces à dos sur support allongé : couteau/pointe de Châtelperron sur lame
(Figure 2) et couteau à dos retouché moustérien de tradition acheuléenne sur
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Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
Figure 2.
Industrie lithique
châtelperronienne. Pointes/
couteaux de Châtelperron
provenant de Quinçay (a),
de Fontenioux (b),
de Saint-Césaire (c),
des Cottés (d). Grattoirs
à front semi-circulaire
provenant de Quinçay (d),
dont les deux de gauche sur
éclat envahissant laminaire
(Photos : M. Roussel,
St. Schätz, M. Soressi.
Schémas diacritiques :
M. Roussel)
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Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
éclat allongé1. Ces caractéristiques ne se retrouvent dans aucune autre industrie
européenne contemporaine. Un lien phylogénétique entre le Châtelperronien et
le Moustérien de tradition acheuléenne de type B a donc été proposé dès la description de ces industries et confirmé par la suite (Breuil, 1909-1911 ; Peyrony,
1948 ; Delporte, 1963 ; Bordes, 1968). La présence de ces “fossiles directeurs”
dans deux industries successives dans les mêmes gisements a donc été le premier
argument soutenant une évolution locale du Moustérien de tradition acheuléenne (MTA) vers le Châtelperronien.
La remarquable continuité dans la dimension et la position du territoire occupé
par les Moustériens de tradition acheuléenne et par les Châtelperroniens a été
mise en évidence dès la fin des années 1960 (Mellars, 1965 ; voir les cartes actualisées dans Soressi et Roussel, sous presse). Plus récemment, l’analyse technologique des deux industries a permis de montrer :
–– Une tendance partagée non seulement pour les outils retouchés à dos, mais
aussi pour les produits à dos bruts de débitage, produits en grand nombre
tout au long de la chaîne opératoire ; cet intérêt ne se retrouve dans aucune
autre industrie contemporaine.
–– Un intérêt similaire pour des outils et des supports à dos allongés ; ces
pièces ne se retrouvent en aussi grand nombre dans aucune autre industrie
contemporaine.
–– La production d'objets à dos, dès la phase d'aménagement des supports et
lors de la phase de retouche, est recherchée au MTA (Pelegrin & Soressi,
2007 ; Soressi, 2005) tout comme au Châtelperronien (Roussel, 2011 ; sous
presse et voir plus bas). Des éclats allongés à dos et des lames brutes de
débitage à section transversale asymétrique sont obtenus dès la phase de
production. La méthode utilisée repose sur l’obtention de grande quantité
de supports à dos, dont certains seront retouchés. D’autres outils à dos sont
obtenus dans les deux industries par la retouche a posteriori de supports
originellement symétriques en section transversale (Soressi, 2002, 2005 ;
Roussel, 2011).
La question de l’origine du Châtelperronien permet indirectement de proposer quels doivent être les artisans du Châtelperronien. En effet, le MTA a été
fabriqué par des Néandertaliens (Soressi et al., 2007). Puisque tout indique que
le Châtelperronien constitue une évolution locale de celui-ci, il est logique que
le Châtelperronien ait été également fabriqué par des Néandertaliens, ce que
confirment les nombreux restes humains découverts.
1. La différence entre une production de lames et une production d’éclats allongés réside notamment dans un
allongement moyen moindre dans les séries à éclats allongés (1,7 en moyenne dans plusieurs ensemble MTA de
type B, voir Soressi, 2002) que dans les séries laminaires. Ces séries MTA de type B à éclat allongés sont nettement plus allongées en moyenne (et en valeurs absolues) que les séries moustériennes produites avec une méthode
Levallois, Discoïde ou Quina (voir Soressi, 2005 ou Pelegrin et Soressi, 2007).
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Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
Des Néandertaliens toujours encombrants
Avant la découverte à la fin des années 1970, les Hommes modernes étaient
considérés comme les auteurs de ce technocomplexe du fait de la découverte en
1909 d’un squelette humain de type moderne dans le Périgordien I de CombeCapelle (Hauser, 1917). La position stratigraphique de celui-ci a été discutée.
Pour certains, il se situait bien à la base du niveau de Périgordien I (Peyrony,
1943 ; de Sonneville-Bordes, 1959), pour d’autres sa position stratigraphique
demeurait incertaine compte tenu de l’imprécision des données diffusées par le
fouilleur Otto Hauser (Delporte, 1954). Par ailleurs, la découverte de dents à
“caractères archaïques” dans les niveaux châtelperroniens de la grotte du Renne
à Arcy-sur-Cure (Leroi-Gourhan, 1958) a permis d’alimenter le débat sur l’association Homme moderne et Périgordien I (Delporte, 1954 ; Pradel, 1966).
À la suite de la découverte de restes osseux néandertaliens (une moitié de crâne
et de nombreux restes postcrâniens dont certains en connexion anatomique)
dans le Châtelperronien du gisement de la Roche à Pierrot à Saint-Césaire
(Lévêque & Vandermeersch, 1980) l’association Châtelperronien/Néandertal
a été clairement établie (Vandermeersch, 1984). Cette association ne se fit pas
sans heurt. Fr. Bordes publia un commentaire sec sur la découverte du squelette de Saint-Césaire et sur ses implications culturelles, dans le magazine
La Recherche (Bordes, 1981 contra Lévêque & Vandermeersch, 1981a, 1981b).
Fr. Bordes se refusa à croire en cette association, et intitula son commentaire “un
Néandertalien encombrant”, ce qui montre bien à quel point cette découverte
allait bouleverser les esprits aujourd’hui encore (Bar-Yosef & Bordes, 2010).
Le réexamen des 29 restes dentaires dits “archaïques” présents dans les niveaux
châtelperroniens d’Arcy-sur-Cure, celui d’un temporal humain dans ces mêmes
niveaux ont permis de diagnostiquer avec certitude leur appartenance au
groupe néandertalien (Hublin et al., 1996 ; Bailey & Hublin, 2006). Toutes les
dents, sauf une, ont été attribuées au groupe néandertalien de référence avec
des probabilités a posteriori de 59 à 99 % (Bailey & Hublin, 2006). À l’heure
actuelle, nous avons donc deux gisements châtelperroniens qui recèlent des
restes humains néandertaliens en quantité : Arcy-sur-Cure donc, et un squelette presque complet à Saint-Césaire probablement inhumé intentionnellement
(Vandermeersch, 1993). L’association Châtelperronien/Homme moderne décrite
au début du xxe siècle à Combe-Capelle a d’ailleurs été complètement invalidée,
car la datation directe du crâne de l’homme de Combe-Capelle soi-disant associé à du Périgordien I a donné un âge mésolithique (Hoffmann et al., 2011). En
comparaison, le nombre et la qualité des restes humains découverts en contexte
Proto-Aurignacien sont nettement plus faibles : il n’existe actuellement que des
restes fragmentaires de fœtus non diagnostiques (le Piage en France) et une dent
déciduale qui présenterait des affinités modernes (Riparo Bombrini en Italie)
(Hublin, sous presse). Signalons qu’une dent déciduale non diagnostique retrouvée à l’interface d’un niveau châtelperronien et aurignacien aux Roches d’Abilly
n’apporte pas d’information supplémentaire (Aubry et al., 2011).
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Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
Récemment, il a été suggéré que les restes néandertaliens châtelperroniens de la
grotte du Renne pourraient résulter d’une contamination avec les niveaux moustériens sous-jacents. Cette conclusion a été avancée par la réalisation de 31 datations C14 AMS par ultrafiltration dont les résultats non homogènes ont été interprétés comme témoignant de perturbations et de mélanges entre le Moustérien,
le Châtelperronien et le Proto-Aurignacien (Higham et al., 2010). Toutefois, une
nouvelle quarantaine de dates C14 AMS par ultrafiltration montre une constance
chronologique tout au long de la stratigraphie châtelperronienne et suggère que
la méthode d’échantillonnage utilisée dans la première étude, et notamment le
choix d’ossements à surface corticale peu épaisse, n’était pas appropriée (Hublin
et al., 2012). De plus, les restes humains moustériens sous-jacents sont très peu
nombreux (3 dents) contrairement à ceux des niveaux châtelperroniens (29
dents), ces derniers étant répartis tout au long de la séquence châtelperronienne
y compris dans le niveau supérieur (Hublin et al., 2012).
Il a aussi été avancé l’hypothèse d’incertitudes quant à l’intégrité du niveau châtelperronien dans lequel la sépulture du squelette de Saint-Césaire se trouvait :
cette sépulture pourrait avoir été le fait de groupes néandertaliens moustériens
qui ont occupé le site avant les Châtelperroniens (Bar-Yosef & Bordes, 2010).
Cependant, la datation directe d’un fragment de tibia issu de ce squelette néandertalien indique un âge châtelperronien (Hublin et al., 2012).
es comportements symboliques châtelperroniens :
L
à l’origine de scénarios interprétatifs opposés
Outre les débats sur la question de son auteur qui semblent maintenant réglés
(Hoffman et al., 2011 ; Hublin et al., 2012), ceux sur la nature du Châtelperronien
ont également trouvé matière dans l’analyse de comportements symboliques au
sein de deux séquences clés. À la grotte du Renne ont été découverts tout au long
de la séquence châtelperronienne des éléments de parures, d’industrie osseuse et
des colorants (Baffier & Julien, 1990 ; Taborin, 1990 ; d’Errico et al., 1998 ; d’Errico et al., 2001 ; White, 2001 ; Caron et al., 2011). À Quinçay, des parures se
trouvent dans les niveaux supérieurs de la séquence châtelperronienne (Granger
& Lévêque, 1997) et des éléments d’industrie osseuse y sont également mentionnés (Lévêque & Miskovsky, 1983).
La grotte du Renne recèle à l’heure actuelle la plus abondante collection châtelperronienne de parures : presque 40 éléments dont principalement des dents de
Carnivores ou d’Herbivores perforées ou rainurées associées à quelques perles
et à des fragments d’anneaux en ivoire (Caron et al., 2011). À Quinçay, il s’agit
de six dents percées, dont trois de Renard, une de Loup et deux de Cervidé
(Granger & Lévêque, 1997) (Figure 3). La grotte du Renne recèle également un
peu moins de 200 éléments d’industrie osseuse, dont des poinçons, des pointes
en ivoire, os ou bois de cervidé, dont certains éléments décorés et plusieurs kilos
de colorants rouges et noirs (d’Errico et al., 2001 ; Caron et al., 2011).
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Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
À la fin des années 1990, ces parures et l'industrie osseuse ont été utilisées pour
avancer deux scénarios possibles sur les interactions entre derniers Néandertaliens
et premiers Hommes modernes arrivant en Europe. Le premier est celui de l’acculturation (Demars & Hublin, 1989 ; Hublin et al., 1996). La présence de parures
dans les niveaux châtelperroniens de la grotte du Renne a été interprétée comme
le résultat d’échanges entre groupes aurignaciens et châtelperroniens sur un même
territoire ; les Aurignaciens confectionnaient des parures similaires. Cet argument
était par ailleurs renforcé par l’existence d’interstratifications entre niveaux châtelperroniens et aurignaciens dans les gisements du Piage et de Roc-de-Combe,
interstratifications qui n’avaient pas alors été remises en cause (Bordes, 2003).
Le second scénario propose au contraire la notion d’évolution indépendante
(d’Errico et al., 1998). Ces auteurs mettent en doute la possible contemporanéité
entre groupes châtelperroniens et aurignaciens, acceptée par J.-J. Hublin (et al.
1996). Fr. d’Errico (et al. 1998) montre que ces objets auraient tous été fabriqués par les Néandertaliens châtelperroniens, puisque dans les niveaux châtelperroniens se retrouvent les déchets de fabrication de cette industrie osseuse. De
plus, les techniques de fabrication de l’industrie osseuse et de la parure montrent
davantage de différences que de similitudes avec celles utilisées par les groupes
aurignaciens. Ces techniques de fabrication de parures sont par ailleurs similaires à celles décrites pour les parures châtelperroniennes de Quinçay (d’Errico
et al., 1998 ; Granger et Lévêque, 1997). De plus, l’abondance des pièces osseuses
travaillées dans le niveau châtelperronien le plus profond, leur répartition spatiale différente de celles découvertes dans le niveau aurignacien sus-jacent, suggèrent qu’il n’y a pas eu de contamination entre les niveaux aurignaciens et châtelperroniens (d’Errico et al., 2001 ; Caron et al., 2011).
Modifications des travaux
sur l’industrie lithique châtelperronienne
Jusqu’au début des années 1980, les études sur le matériel lithique châtelperronien ont été uniquement d’ordre typologique et utilisées par les partisans
et les détracteurs de la théorie du “Périgordien” pour discuter de la place du
Châtelperronien dans l’évolution des industries du Paléolithique supérieur. Elles
ont permis de diagnostiquer l’association des pièces à dos, plus ou moins abondantes, avec des outils sur lames de type “Paléolithique supérieur” ou encore
avec des outils sur éclats de type “Paléolithique moyen” (par exemple LeroiGourhan et Leroi-Gourhan 1964 pour Arcy-sur-Cure ou Pradel 1961 pour
les Cottés). Au cours des années 1960, de grands travaux de synthèse ont fait
le point sur la connaissance des industries châtelperroniennes. Les travaux de
D. de Sonneville-Bordes ont mis en évidence la “mixité” de cette industrie dans
les gisements du sud-ouest de la France. Les éléments moustériens étant indéniablement associés à des formes novatrices comme les pointes de Châtelperron,
elle considéra le Châtelperronien comme une véritable “civilisation de transition”
entre le Moustérien et l’Aurignacien (Sonneville-Bordes, 1960, p. 489), sans toutefois exclure que certaines formes moustériennes puissent provenir de niveaux
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Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
Figure 3.
Parures châtelperroniennes.
En haut et à gauche : dents,
os, fossile perforés et
rainurés d’Arcy-sur-Cure
(d’après Caron et al.,
2011). En bas et à droite :
dents perforées de Quinçay
(Photos : M. Soressi).
moustériens sous-jacents à la suite de perturbations géologiques observées dans
quelques gisements châtelperroniens du Sud-ouest (Sonneville-Bordes, 1972).
G. Laplace définit différents stades évolutifs au sein du Châtelperronien. La
morphologie des pointes à dos évoluant au fil du temps et les caractères moustériens s'estompant petit à petit, c’est alors le processus de leptolithisation qui
explique le passage du Châtelperronien vers l’Aurignacien (Laplace, 1966).
Les années 1980 sont marquées par plusieurs mémoires universitaires qui
renouvellent profondément la connaissance du Châtelperronien. Les thèses de
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Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
F.B. Harrold (1978), de M. Guilbaud (1985) et de J. Pélegrin (1986) ont permis
d’apporter de nouvelles données sur la compréhension globale du système technique lithique. Dans chacun de ces travaux, les méthodes d’analyse (typologie
lithique pour F.B. Harrold, analyse structurale pour M. Guilbaud et technologie lithique pour J. Pelegrin) ont été mises en œuvre pour l’étude comparative
directe de plusieurs gisements châtelperroniens. Les synthèses issues de ces travaux comparatifs ont permis aux différents auteurs de discuter ensuite du statut
du Châtelperronien et de ses possibles liens avec les faciès l’encadrant.
Les résultats analytiques de ces travaux s’accordent le plus souvent : l’industrie
lithique et notamment la production laminaire appartiennent aux industries
du Paléolithique supérieur bien qu’elle soit distincte de celle de l’Aurignacien.
Cependant, leurs modèles interprétatifs ne semblent pas s’accorder. Par exemple,
F.B. Harrold estime que le Châtelperronien se développe à partir de centres
d’innovation tout en étant influencé par les Hommes modernes aurignaciens
(Harrold, 1978 : 435). Idée qui n’est pas suivie par J. Pélegrin qui a apporté
la première description détaillée et complète de la chaîne opératoire laminaire
du Châtelperronien (Pelegrin, 1986 ; 1995). Il a montré que l’exploitation des
nucléus à lames, organisés sur une face large et sur une face étroite “face d’entretien”, était orientée vers la production de lames assez rectilignes. Les lames obtenues sur les faces larges des nucléus possèdent des bords réguliers ; elles seront
donc sélectionnées pour la confection des pointes de Châtelperron (Figure 2).
Les lames plus larges et plus épaisses sont retouchées en grattoirs, burins ou en
lames retouchées. Suite à l’analyse des talons des lames, cet auteur précise la
technique de percussion utilisée, qui pourrait avoir été effectuée avec un percuteur organique ou un percuteur de pierre tendre (Pélegrin, 1995: 252). Une
rare production de lamelles est observée dans ces deux gisements sans que l’on
puisse affirmer si certaines de ces lamelles ont été retouchées. Il précise donc
que l’industrie châtelperronienne est spécifique par ses méthodes et savoir-faire
mis en œuvre clairement différents des aurignaciennes, pour la production laminaire dont l’objectif serait l’obtention de supports de pointes. Il s’oppose donc au
modèle de l’“acculturation” des Châtelperroniens et des Aurignaciens (Pélegrin,
1995 : 269-271 ; ­d ’Errico et al., 1998). J. Pélegrin a apporté de nouvelles données allant dans le sens d’un lien entre le Moustérien de tradition acheuléenne
de type B (MTA B) et le Châtelperronien déjà pressentie par D. Peyrony (1948)
et Fr. Bordes (1968). Son analyse d’industries du MTA B (Pélegrin, 1990,
1995) montre que ces deux industries partagent l’intention d’obtenir des pièces
à dos sur des supports allongés, éclats allongés ou lames. Il argumente que ces
objets à dos du MTA B et du Châtelperronien sont liés à un procédé spécifique
d’emmanchement, reflétant une réponse similaire à des besoins comparables
(Pélegrin 1995 ; Pélegrin et Soressi, 2007). À la suite du travail de J. Pélegrin,
le début des années 2000 est marqué par un travail exhaustif sur le matériel
lithique provenant de la séquence châtelperronienne aux cinq niveaux de la
grotte du Renne (Connet, 2002). Tout au long de cette séquence, existent des
facteurs de stabilité : les compostions typologiques de chacun des niveaux ne
varient pas ou très peu, accompagnées de facteurs de changements : le silex est
de plus en plus favorisé vis-à-vis de la chaille, les supports deviennent de plus en
41
Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
plus laminaires. À un moment où la nature transitionnelle du Châtelperronien
est discutée à nouveau et où les interstratifications observées sont définitivement
remises en cause (Bordes, 2002), N. Connet réaffirme que par sa nature technique le Châtelperronien “appartient pleinement au monde du Paléolithique supérieur” (Connet, 2002 : 414).
En parallèle à ces études techniques apportant de nouvelles données sur la technologie lithique du Châtelperronien, la question de la fonction des pointes ou
couteaux de Châtelperron est posée. Malgré leur abondance dans la plupart des
ensembles concernés, et notamment à la grotte du Renne, les études morphofonctionnelles et tracéologiques sur ces objets sont rares. Pour certains, ces objets
ont été utilisés emmanchés comme couteaux (Leroi-Gourhan & Leroi-Gourhan,
1964 ; Plisson & Schmider, 1990), pour d’autres certaines traces localisées sur
l’apex de la pointe pourraient indiquer une utilisation en armature de projectile
(Grigoletto et al., 2008 ; Rios-Garaizar, 2008). Cela ne résout pas le problème
de savoir si c’est une pièce utilisée pour deux actions ou s’il existe plusieurs catégories aux caractéristiques typo-métriques bien définies au sein des pièces à dos,
réservées à ces différentes actions : les deux types de traces pouvent être observées
sur des pointes différentes dans les mêmes ensembles.
Les caractéristiques techniques du Châtelperronien sont de mieux en mieux cernées et la plupart des chercheurs s’accordent pour placer le Châtelperronien comme
le premier technocomplexe du Paléolithique supérieur occidental, car les caractéristiques techniques (débitage laminaire) et symboliques (parures, colorants et industrie osseuse) sont déjà mises en place chez ces groupes des derniers Néandertaliens.
Une partie des éléments “Paléolithique moyen” diagnostiqués dans les différents
ensembles châtelperroniens au cours du xxe siècle s’avèrent résulter de contaminations avec des niveaux moustériens sous-jacents (Rigaud, 1996). Pour une autre
partie de ces outillages d’aspect -uniquement- “Paléolithique moyen”, ils font bien
partie intégrante du corpus typologique du Châtelperronien puisqu’ils sont aménagés sur des supports issus de la chaîne opératoire laminaire châtelperronienne
(Pelegrin, 1995 ; Bachellerie, 2011 ; Roussel 2011).
Le Châtelperronien apparaît donc comme une industrie aux traditions techniques spécifiques et originales dont les liens avec les faciès culturels qui l’encadrent sont complexes. La question des liens entre le Châtelperronien et le
Proto-Aurignacien est actuellement discutée. Pour certains, le Châtelperronien
possèderait des liens techniques avec le Proto-aurignacien et il y aurait une évolution de l’un vers l’autre (Bordes et Teyssandier, 2011). Pour d’autres, ces deux
groupes culturels et humains interagiraient, la diffusion d’idées et des contacts
à plus ou moins longue distance étant possible (Hublin et al., 2012 ; Roussel,
2011 et sous presse) sans que l’un ne découle de l’autre. De nouvelles études sur
le matériel lithique du gisement de Quinçay permettent de discuter des notions
d’évolution, de contacts et d’échanges d’idées entre les groupes châtelperroniens
et proto-aurignaciens.
42
Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
Quinçay : un gisement châtelperronien majeur
pour discuter des contacts entre derniers Néandertaliens
et premiers Hommes modernes.
La grotte de la Grande-Roche-de-la-Plématrie sur la commune de Quinçay
(Vienne) a été fouillée pendant près de 20 années par Fr. Lévêque qui a également fouillé la Roche-à-Pierrot à Saint-Césaire (Lévêque, 1979). Ce gisement
contient quatre niveaux en séquence (Eg, En, Em et Ej) sur une épaisseur stratigraphique de 1, 40 mètre. Le niveau à la base (Eg) est attribuable au MTA de
type B (Roussel et Soressi, 2010) et les trois niveaux sus-jacents (En, Em et Ej) au
Châtelperronien (Roussel, 2011 et sous presse). Ces quatre niveaux sont scellés
par des blocs métriques provenant de l’effondrement du toit de la grotte et aucun
autre niveau du Paléolithique supérieur n’existe en stratigraphie. Cette donnée
confère un caractère exceptionnel à ce gisement puisque la présence de parures
et d’industrie osseuse dans cette séquence châtelperronienne ne peut être le fait
de phénomènes de contamination avec d’hypothétiques niveaux sus-jacents de
cette séquence. Cet argument peut être avancé pour discuter des caractéristiques
techniques lithiques des trois niveaux indiscutablement châtelperroniens.
Tout comme la plupart des ensembles châtelperroniens, ce sont les pointes ou
couteaux de Châtelperron qui dominent dans les trois niveaux de Quinçay
(Figure 2, a). Les pièces à dos représentent de 17 % à 32 % du corpus typologique de chacun des niveaux (pour un total de 310 pièces sur 1 181 outils). Elles
sont accompagnées d’un cortège d’outils le plus souvent sur lames : grattoirs,
burins, lames retouchées et troncatures dont certaines, obliques, sont à rapprocher des pièces à dos compte tenu du support utilisé. Un outillage sur éclat existe
également, tels des grattoirs, dont certains à front semi-circulaire (Figure 2, e)
et quelques racloirs, encoches et denticulés. Une production organisée d’éclats
selon une méthode autonome du débitage laminaire n’existe pas à Quinçay. Les
éclats utilisés comme supports proviennent de la chaîne opératoire laminaire ;
éclats de correction des convexités ou tablettes d’avivage. Associées à cet éventail
typologique clairement châtelperronien, se trouvent dans chacun des niveaux des
lamelles retouchées. Elles sont le plus souvent des lamelles à retouche unilatérale
inverse (n=30), mais également des lamelles à retouche unilatérale directe (n=8)
et des lamelles tronquées (n=2) (Roussel, 2011 : 293-308) ; Figure 5, a).
Une production exclusive de lames
À Quinçay, les nucléus à lames (n=363) sont exploités avec pour objectif une
production maximale. Ils présentent en leur état d’abandon une, deux ou encore
trois faces exploitées. Ces faces étroites et larges sont adjacentes et juxtaposées et
elles s’articulent selon un angle de 90°. Compte tenu de la méthode de production utilisée, les volumes à l’abandon présentent une section triangulaire ou rectangulaire (Roussel, 2011 : 253). Ces configurations volumétriques de nucléus
à lames à l’abandon sont particulières au Châtelperronien et se retrouvent dans
43
Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
d’autres ensembles comme aux Cottés (Roussel et Soressi, sous presse), à la grotte
du Renne à Arcy-sur-Cure (Connet, 2002) ou à Saint-Césaire (Soressi, 2011)
(Figure 4).
La méthode de production de lames consiste en un recul du débitage oblique à
l’axe de symétrie du volume, la dynamique du débitage suit un rythme en deux
ou trois temps sur une table de débitage anguleuse. Cette méthode met en jeu
un volume de départ dissymétrique. Une crête à un versant est installée sur une
face étroite du volume, l’une des faces larges adjacentes cintrée, l’autre non ; l’initialisation du débitage peut avoir lieu aussi bien sur une face étroite ou sur une
face large. Au cours de celui-ci, chaque face est exploitée indépendamment l’une
de l’autre et successivement. Sur chacune d’elles, des séries unipolaires de lames
de section symétrique sont débitées. Le passage d’une face à l’autre est effectué
par l’enlèvement d’une lame de section asymétrique à l’intersection de ces deux
faces, celles-ci s’articulent dans un angle aux alentours des 90°. Le débitage est
unipolaire et lorsqu’un second plan de frappe opposé est mis en place, celui-ci est
décalé par rapport à l’axe du premier. Ce décalage du second plan de frappe permet d’enlever une autre série unipolaire de lames initialisées par le détachement
d’une lame de section asymétrique. Cette méthode de production donne parfois
des nucléus à l’abandon plats, les faces étroites ne sont plus visibles et ont été intégrées dans le recul de la face large au cours du débitage. Les procédés d’entretien
sont simples : mise en place de lames néo-crêtes à l’intersection de deux faces
et enlèvement de tablettes le plus souvent totales. L’angulation entre le plan de
frappe et la table de débitage reste assez ouvert entre 80° et 90°. Une procédure
d’entretien semble particulière au Châtelperronien. Observée à Quinçay, mais
également dans l’ensemble de la grotte du Renne (Bodu, 1990), elle consiste en
l’enlèvement d’un éclat aussi long que large sur la face la plus large du nucléus en
retrait du bord du plan de frappe. Ce détachement permet de recréer les convexités nécessaires à la poursuite du débitage sur des nucléus devenus trop plats.
Des produits laminaires sont détachés à l’intersection de la face large et de la face
étroite. Certains de ces “éclats envahissants laminaires”, les plus grands, seront
par la suite sélectionnés comme support de grattoirs à front semi-circulaire, autre
possible fossile directeur du Châtelperronien (Roussel, 2011 : 274) (Figure 2, e).
Les Châtelperroniens recherchent essentiellement des supports de pièces à dos.
Techniquement différenciés : soit des lames de section symétrique (80 %), soit
des lames de section asymétrique (20 %), dont le profil est toujours légèrement
courbe. Une méthode de production laminaire originale procédant par la mise
en place d’un volume dissymétrique et consiste en une exploitation successive
de faces permet l’obtention de ces deux types de supports de façon récurrente
et normée. À Quinçay, les pièces à dos retouchées entières (n=107) mesurent
en moyenne 51,7±14 mm de longueur, 15,7±3,8 mm de largeur avec un allongement moyen de 3,35 ± 0,73, pour une épaisseur moyenne de 5,5±1,9 et une
robustesse moyenne de 3,1±0,96. Les supports des pièces à dos possèdent donc
des normes techniques et métriques strictes : courbure faiblement marquée, respect d’une largeur et d’une épaisseur minimums. Les lames ne possédant pas
ces critères (trop courbes, trop larges ou trop épaisses) furent utilisées comme
44
Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
supports des autres outils. La production de lames de section asymétrique amène
à s’interroger sur l’utilisation de ces produits au Châtelperronien fonctionnellement analogue aux pièces à dos. L’idée de dos est recherchée dès le débitage d’une
partie des produits laminaires châtelperroniens. Dans la mesure où les lames
de section asymétrique sont peu retouchées pour leur confection en pointes
de Châtelperron, c’est l’idée même d’outil à dos qui est pensée en amont de la
chaîne opératoire laminaire.
Si nous prenons en considération les données de la production laminaire au
Proto-Aurignacien successif (Roussel et Soressi, sous presse) les méthodes, les
modalités, les procédures et les objectifs du débitage laminaire ne trouvent pas
de similitudes technologiques avec celles du Châtelperronien. La production
laminaire du Proto-Aurignacien met en œuvre un recul du débitage parallèle,
et non pas oblique, à l’axe de symétrie du volume. Le débitage laminaire protoaurignacien intègre progressivement plusieurs surfaces, la table et les flancs, sans
rupture : un débitage semi-tournant progressif et continu sur un même plan est
effectué et non un débitage séquentiel, comme au Châtelperronien.
Les objectifs de la production laminaire au Proto-Aurignacien consistent à obtenir des supports appointés, mais également des supports laminaires plus larges
et plus arqués, supports d’outils du fond commun comme les lames retouchées ou les grattoirs. La notion de dos n’est pas intégrée conceptuellement, ni
même matériellement dans la production laminaire proto-aurignacienne. Au
Châtelperronien, c’est bien la recherche d’objets à dos, retouchés ou non, qui
sous-tend cette production laminaire si originale et si différente de celle du
Proto-Aurignacien. Dans ces deux cas, des objectifs différents conduisent à la
mise en œuvre de concepts opératoires différents (Roussel, sous presse).
Une production d’éléments microlithiques
De très rares gisements châtelperroniens ont livré des éléments attestant un
débitage de lamelles. Jusqu’à récemment, la production de lamelles avait été
identifiée au sein de deux gisements châtelperroniens : Roc-de-Combe, couche
8 et la Côte, niveau 3 (Pélegrin, 1995). Mais cette production était anecdotique,
identifiée sur la base de quelques nucléus de petites dimensions qui pouvaient
être le résultat d’un processus de réduction des nucléus à lames (Pélegrin, 1995 :
133). Uniquement dans le niveau 3 de La Côte, un seul nucléus, sur quatorze, a
été clairement identifié comme à lamelles. L’intention première de l’exploitation
de ce volume était d’obtenir des produits leptolithiques de petites dimensions,
et cela a été confirmé par une série de remontages sur ce bloc (Pélegrin, 1995 :
230 et 241). Malgré tout, aucune lamelle retouchée n’est associée à cette mince
production lamellaire dans ces deux gisements.
Seul le gisement de Quinçay dans la Vienne présente clairement une production
de lamelles de grandes dimensions associées à la présence de lamelles retouchées
(Roussel, 2011) (Figure 5, a, c et d). Le gisement châtelperronien des Cottés, en
45
Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
Figure 4.
Industrie lithique
châtelperronienne. Nucléus
à lames de section
triangulaire ou
rectangulaire provenant de
Quinçay (a, d et e), de
Saint-Césaire (b), des
Cottés (c et f)
(Photos : M. Roussel,
St. Schätz, M. Soressi.
Schémas diacritiques :
M. Roussel)
cours de fouilles dans le même département, présente plusieurs indices d’une
production lamellaire qu’il reste à préciser (Roussel et Soressi, sous presse).
Observée sur un corpus de 51 nucléus, la méthode de production de lamelles
dans les trois niveaux châtelperroniens de Quinçay est identique à celle utilisée pour la production de lames. La conception volumétrique est similaire, les
nucléus sont exploités selon un recul oblique du débitage, chaque face étant traitée indépendamment l’une de l’autre (Figure 5, c). Cette production lamellaire
est matériellement autonome de la production laminaire. Les nucléus à lamelles
ne sont pas des nucléus à lames réduits, puisque leurs supports sont directement des petits blocs, des éclats ou plus rarement des nucléus à lames réutilisés
46
Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
(Figure 5, d). Les lamelles obtenues sont de grandes dimensions, elles présentent
une moyenne de 34 mm de longueur et une moyenne de 9 mm de largeur, en
fonction des derniers négatifs complets sur les nucléus. Elles sont légèrement
courbes et sont le plus souvent retouchées en lamelles à retouche marginale
inverse (n=30) (Figure 5, a).
Bien que le débitage de grandes lamelles ne soit pas identifié dans la majorité
des gisements châtelperroniens, il est utile de s’interroger sur les facteurs entraînant l’adoption de ce concept par ces groupes. Les données sur la production
de lamelles au Proto-Aurignacien, dont le système technique lithique est orienté
principalement vers la production de grandes lamelles (voir Lebrun-Ricalens,
dir., 2005) montrent que les nucléus à lames sont souvent réduits en nucléus à
lamelles suivant une continuité qualifiée de continuum opératoire. Des lamelles
Figure 5.
Industrie lithique
châtelperronienne et protoaurignacienne. Lamelles
châtelperroniennes
retouchées en grande
Dufour et lamelle tronquée
de Quinçay (a) et nucléus à
lamelles châtelperroniens de
Quinçay (c et d). Lamelles
proto-aurignaciennes
retouchées en grande
Dufour des Cottés (b)
et nucléus à lamelles protoaurignaciens des Cottés (e)
(Photos : M. Roussel,
St. Schätz, M. Soressi.
Schémas diacritiques :
M Roussel)
47
Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
intercalées sont aussi produites tout au long de la production laminaire. Il existe
également dans le Proto-Aurignacien un débitage de lamelles indépendant moins
utilisé que les précédents (Bon, 2002 : 160-162). La méthode de production de
lamelles au Proto-Aurignacien suit les mêmes principes généraux que ceux utilisés pour le débitage laminaire de la même période : le recul du débitage est
parallèle à l’axe de symétrie du volume (Figure 5, e). Les méthodes de production mise en œuvre pour l’obtention de lamelles dans ces deux technocomplexes
sont différentes : au Châtelperronien il s’agit d’un recul oblique du débitage, au
Proto-aurignacien il s’agit d’un recul parallèle du débitage tout comme pour la
production de lames. L’objectif de la production lamellaire est identique : obtenir
des supports adéquats pour leur transformation en lamelles, le plus souvent, à
retouches inverses continues pouvant être qualifiées de grandes lamelles Dufour
(Demars & Laurent, 1989 : 102-103) (Figure 5, a et b).
Des contacts avec des groupes contemporains
L’existence de contacts entre le Châtelperronien et les industries successives fut
intensément débattue pendant les années 1990. L’industrie lithique châtelperronienne a été clairement identifiée comme différente de celle de l’Aurignacien ancien (Pélegrin 1995 ; d’Errico et al., 1998). Le développement des comportements symboliques châtelperroniens au moment où les premiers hommes
modernes aux pratiques symboliques bien exprimées entrent en Europe ne peut pas
être une simple coïncidence (Mellars, 2005). Actuellement, si l’on veut discuter de
contacts entre derniers Néandertaliens et premiers Hommes modernes en Europe,
c’est avec le Proto-Aurignacien, faciès antérieur à l’Aurignacien ancien, que la comparaison doit être menée.
Dans l’ensemble châtelperronien de Quinçay, le concept lamellaire, se traduit par
une production sur place à partir de petits blocs ou d’éclats et par une transformation d’une gamme des produits en lamelles à retouches inverses, peut s’expliquer
par une diffusion par stimulus. En s’appuyant sur le modèle théorique élaboré
par G. Tostevin (2007), le partage d’un même objectif technique tout en utilisant
une méthode de production différente peut être interprété comme le témoignage
d’une diffusion d’idées stimulées par la rencontre avec un autre groupe. Dans un
même territoire, les idées sont réinterprétées par le groupe emprunteur en fonction du type de contacts qu’il entretient avec le groupe “donneur”, et notamment
en fonction du degré d’intimité sociale (Figure 6). Des contacts épisodiques en
des lieux de faible intimité sociale, comme des lieux de passage, s’opposent à des
contacts plus soutenus sur des lieux du type “campements de base”. Dans ce cas,
ce n’est plus seulement le produit fini qui est observé, mais également les procédés de fabrication appris et reproduits. En fonction du degré d’intimité sociale et
de l’organisation sociale de chaque groupe, les résultats de ces contacts peuvent
varier du conservatisme fort à l’intégration totale (Tostevin, 2007). Compte tenu
de la géographie et de la chronologie du Châtelperronien et du Proto-Aurignacien,
les similarités observées entre les lamelles retouchées dans l’ensemble châtelperronien de Quinçay et les lamelles retouchées du Proto-Aurignacien aux méthodes
48
Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
différentes, on doit donc envisager l’idée lamelle Dufour diffusée d’un groupe à
l’autre. Cette diffusion d’idée a pu se produire sur des lieux à faible communication, comme des passages partagés, à faible degré d’intimité sociale entre les
groupes de Néandertaliens châtelperroniens et les groupes d’Hommes modernes
proto-aurignaciens (Roussel, 2011). La présence de parures dans les ensembles châtelperroniens pourrait expliquer un procédé similaire.
Les lamelles retouchées utilisées durant le Proto-aurignacien sont identifiées
comme des armatures de projectiles (Porraz et al., 2010 ; Normand et al., 2009).
De ce fait et compte tenu de la fonction incertaine des pointes de Châtelperron,
l’adoption de traits de projectiles chez les groupes châtelperroniens pourrait avoir
influencé leur stratégie de subsistance malgré la similitude des espèces chassées
entre les groupes châtelperroniens et aurignaciens (Morin, 2004 ; Grayson et
Delpech, 2008).
Figure 6.
Variétés de lieux pouvant
être utilisés comme zone de
rencontres par les chasseurscollecteurs. À gauche :
contacts sur des lieux de
passage dans le paysage
(distant socialement).
À droite : contacts sur des
lieux des sites résidentiels
(forte intimité sociale)
(d’après Totsevin, 2007 :
344)
C
onclusion
Ce bref panorama sur le Châtelperronien montre donc que :
–– Son auteur est bien néandertalien compte tenu des restes humains néandertaliens découverts en contexte châtelperronien.
–– Il trouve son origine dans le MTA de type B puisqu’il partage avec cette
industrie une série de points communs techniques, plus que dans toute
autre industrie contemporaine. Cette origine locale est aussi un argument en faveur de l’idée que le Châtelperronien ait bien été réalisé par des
Néandertaliens.
49
Néandertal/Cro magnon, la Rencontre
–– L’analyse comparée détaillée des chaînes opératoires laminaires et lamellaires châtelperroniennes et Proto-Aurignaciennes montre qu’on ne peut
pas soutenir une filiation entre ces deux industries, tout comme cela avait
déjà été démontré pour le Châtelperronien et l’Aurignacien ancien.
–– Les séquences stratigraphiques indiquent que sur un même site le
Châtelperronien est toujours remplacé par les phases anciennes de l’Aurignacien : un groupe remplace l’autre sans qu’il n’y ait jamais de retour en
arrière. Toutefois, la relative longue durée du Châtelperronien (si l’on en
croit les datations radiométriques) ainsi que la contemporanéité entre ces
industries à une large échelle géographique impliquent que des contacts ont
pu avoir lieu, notamment aux marges des territoires, avant qu’un groupe ne
remplace l’autre.
–– Le partage d’un même objectif technique pour ce qui concerne les lamelles
retouchées entre le Châtelperronien et le Proto-Aurignacien bien que les
méthodes employées pour les produire sont différentes, et alors que la production de lames diffère aussi dans les méthodes et dans les objectifs, doit
être interprété comme un témoin d’une diffusion d’idées d’un groupe à
l’autre. Cette diffusion implique une intimité sociale faible et des contacts
limités probablement à certaines voies de communication.
–– Ces contacts peuvent aussi expliquer le développement de la parure au
Châtelperronien.
Morgan Roussel,
Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology
Marie Soressi,
Institut national de recherches archéologiques préventives
50
Le Châtelperronien Morgan Roussel & Marie Soressi
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