Homo, et alors - Journal
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Journal-essentiel > Articles > Homo, et alors ? Homophobie Homo, et alors ? jeudi 1er juin 2006 Photo : Belga Le 17 mai, c’était la journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Une journée pour rappeler que les droits des homosexuels ne sont pas toujours respectés. A l’occasion de cette journée, Laurette Onkelinx, Ministre de la Justice et Marie Arena, Ministre de l’Education ont dévoilé deux nouvelles mesures. L’homophobie, aussi appelée homodiscrimination, c’est le fait de traiter différemment une personne en raison du fait qu’il est homosexuel. En principe l’homophobie est interdite par la loi. Pourtant, d’après une enquête de Test-Achats, 70 % des homosexuels ont vécu, à un moment ou à une autre de leur vie, un rejet à cause de leur préférence sexuelle. Cela va des plaisanteries douteuses, aux insultes, aux coups. Cela prend parfois aussi des formes moins visibles. Un portier vous empêche d’entrer dans un dancing. Un propriétaire refuse de vous louer un appartement. Ou encore un employeur ne vous engage pas ou vous renvoie parce que vous êtes homosexuel. C’est vraiment difficile d’être différent. Pourtant, en Belgique, une loi interdit toute forme de discriminations. Elle interdit donc aussi de discriminer les homosexuels. Une mesure de justice Laurette Onkelinx a déclaré qu’elle allait prochainement signer une nouvelle circulaire pour mieux réprimer les actes homophobes homophobes qui rejettent les homosexuels, agressifs contre les homosexuels . En fait, le terme « homophobie » pourra être repris dans les dossiers du tribunal comme le mobile d’un délit délit action contraire à la loi. . Cela a une influence importante sur les peines que l’on risque. La loi contre les discriminations fait suite à la loi contre le racisme du 30 juillet 1981. Cette loi, appelée loi Moureaux, réprimait le racisme et la xénophobie xénophobie peur des étrangers et haine contre les étrangers . Elle a été élargie en 2003 aux discriminations liées au sexe, à l’orientation sexuelle, aux convictions religieuses ou philosophiques, au handicap, à l’état civil… En Belgique, depuis 2003, on peut être puni de 50 000 euros d’amende et même d’une année de prison, si on pousse à la haine et au rejet des homosexuels. Ces peines peuvent même être doublées si le mobile du délit ou du crime est la haine contre une personne en fonction de sa race, de son sexe… Et une mesure d’éducation Côté enseignement, diverses ressources pédagogiques pour prévenir et sensibiliser sont disponibles depuis 2005. On peut les télécharger sur le site www.enseignement.berespel ( mot-clé homosexualité). Mais le 17 mai, Marie Arena, Ministre de l’enseignement a annoncé un nouvel outil pédagogique sur l’orientation sexuelle. Celui-ci est destiné aux enseignants du primaire et du secondaire. Dès septembre prochain, les écoles recevront ce nouvel outil pédagogique. Il contient des conseils pratiques pour aborder ce thème avec les élèves. Il s’agit de combattre les images toutes faites et les préjugés liés à l’homosexualité. En effet, la discrimination, cela commence tôt. Dans les cours de récréations, les insultes et même les coups ne sont pas rares. Il est parfois très difficile, même pour un enfant ou un adolescent, de vivre sa différence sexuelle au quotidien dans les écoles. Beaucoup d’entre eux sont mis de côté. Leur souffrance peut parfois aller jusqu’à la dépression. Difficile dans ces conditions de réussir ses études et de s’épanouir à l’école… Marie Thomas