Lettre au Maire de Megève, 27 juin 2007

Transcription

Lettre au Maire de Megève, 27 juin 2007
De : MEGEVE DEMAIN
BP 80
74120 MEGEVE
Association loi 1901
n° 0742005698
À:
Le 27 juin 2007
Monsieur Gérard Morand
Maire de Megève
Objet : P.L.U.
Monsieur le Maire,
Le dossier d’arrêt du PLU de Megève, en date du 18 avril, que vous nous avez
adressé le 2 mai nous est bien parvenu le 8 mai dernier et nous vous en remercions.
Dans ses délibérations du 29 mars, le Conseil Municipal se félicite du
processus de concertation et de son résultat. Pourtant, dans le projet arrêté de PLU,
la municipalité ignore complètement les commentaires qui lui ont été faits depuis
l’automne 2006 (cf. nos courriers du 24/11/06 et du 07/03/07 ainsi que notre
intervention lors de la réunion du 26/02/07). Il ne vous aura pas échappé que les
associations, dont Megève Demain, très représentatives des 75% ou plus de
résidents secondaires qui assurent sa prospérité à Megève, ne sont pas d’accord
avec de nombreux aspects de votre projet de PLU. Dans les faits, si nous avons bien
été consultés, nous n’avons pas été écoutés.
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la municipalité continue à ignorer le changement climatique et ses
conséquences probables sur l’économie de Megève ; mieux elle continue à
prôner « le développement de l’activité ski » (p. 164 du Rapport de
Présentation) alors même qu’il parait de plus en plus évident que les
ressources de la commune doivent maintenant être mises au service des
saisons à plus fort potentiel (été et automne) et non des saisons déclinantes
(hiver). Cf. les articles de presse ci-joints.
ce faisant, elle se borne à faire du PLU un exercice de toilettage du POS, qui
a tendance à aggraver les dispositions actuelles sur des points
majeurs d'urbanisme, alors qu’il s’agit d’une opportunité de réfléchir
différemment à l’avenir du village
malgré la demande spécifique de Megève Demain, elle ne justifie aucune des
33 opérations du PLU
alors même que la commune a déjà 90 km de voies à entretenir, 23 des 33
opérations du PLU sont des créations ou des élargissements de routes ; en
revanche, le Rapport de Présentation ne consacre qu’une seule page sur 224
à la circulation piétonne (il est pourtant dit, en p. 62 du Recueil des
délibérations du Conseil Municipal du 29 mars 2007 que, de la masse
d’informations recueillies, se dégagent six grands thèmes principaux, dont
« les déplacements et notamment la circulation des piétons ») : c’est dire si
ce PLU continue à privilégier la mobilité automobile, à contresens de l’histoire
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-
et contre le souhait d’une grande majorité des administrés de préserver
Megève d’une urbanisation galopante
malgré son prétendu souci de « préserver le patrimoine paysager et bâti »
(1ère grande orientation du PADD), malgré l’opposition d’une grande partie de
la population et malgré une enquête publique précédente ayant condamné
cette opération, elle persiste dans son projet de liaison routière entre le Tour
et les Perchets en invoquant tour à tour trois motifs : le « bouclage » de la
commune; la sécurité sur le Mont d’Arbois; la desserte d’une zone hôtelière à
créer au Tour (opération d’aménagement n° 2). Nous réitérons ici les
principales raisons de notre opposition résolue à ce projet :
o qui aurait pour conséquence une atteinte irrémédiable à
l’environnement : le PLU qui s’apprête, par cette opération, à sacrifier la
partie haute du chemin de Fanou (l’un des 3 sentiers piétons entre le
village et le Mont d’Arbois, avec le chemin du Calvaire et la route du
Maz) prétend défendre le « patrimoine paysager » de Megève et
déplore pourtant p. 77 du Rapport de Présentation qu’« il n’existe pas
de réseau piéton cohérent en dehors du centre ville »
o qui provoquerait inévitablement un déversement de voitures dans une
zone, de l’aveu même du Rapport de Présentation p. 76, saturée (rue
de la Poste, route de Rochebrune, route du téléphérique de
Rochebrune) et à stationnement diffus (rue des Torrents)
o qui n’est justifié par aucun impératif de sécurité (cf. nos précédents
courriers)
o qui semble maintenant répondre au souci de faciliter une opération
immobilière (secteur hôtelier du Tour), laquelle est contestable dans
son principe et dans son emplacement, au bénéfice d’intérêts privés et
dans le mépris des résidants de tout le secteur concerné
De même, la municipalité persiste, malgré l’opposition des associations et des
résidants, dans son projet de « création d’une nouvelle voie reliant le CVO n°2
au chemin du lotissement « Dessous le Calvaire » avec création de 2 ponts.
Dans le même secteur protégé du Calvaire, chargé d'histoire et de culture, la
municipalité favorise la constructibilité sur des terrains à vocation
paysagère, en particulier en bordure d'un chemin piétonnier très fréquenté.
Il ressort de ce projet de PLU un grand décalage entre le discours et sa traduction
dans la réalité. Le projet non concerté n’ayant en rien répondu à nos
observations, nous vous renouvelons donc ici notre opposition et en ferons part
lors de l’enquête publique.
Vous souhaitant bonne réception du présent courrier, je vous prie de croire,
Monsieur le Maire, à l’assurance de ma considération distinguée.
Pour le Conseil d’Administration de Megève Demain
Arnaud Grémont
Président
Rue du Prince Royal 61, B-1050 Bruxelles (Belgique)
Tel :
00 32 473 214 491
e-mail :
[email protected]
P.J.
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cc.
article du Figaro du 17/04/2007 : „Cet été, la montagne sort le grand jeu“
article de Novethic.fr du 10/01/2007 : „Enjeux du changement
climatique pour les stations de sports d’hiver“
article de notre-planete.info du 17/12/2004 : „Les canons à neige polluent et
dénaturent la montagne“
article de l’OCDE (http://www.oecd.org/ ) du 13/12/2006 : „Selon l’OCDE, les
changements climatiques menacent le secteur des sports d’hiver en Europe »
nos précédents courriers des 24/11/06 et du 07/03/2007
Monsieur le Préfet de Haute Savoie
Monsieur le Sous-Préfet de Bonneville
Monsieur le Député-Maire de Bonneville
Monsieur Gérard Apertet
ARTICLES de PRESSE
Cet été, la montagne sort le grand jeu
ÉLODIE KLEIN.
Le Figaro, publié le 17 avril 2007
Actualisé le 17 avril 2007 : 11h59
Les stations ont lancé des pass multiactivités à tarifs très étudiés qui donnent accès
à plusieurs dizaines de loisirs.
Pass multiactivités, pratiques sportives alternatives, espaces dédiés aux ados,
tourisme vert ou culturel... Les stations diversifient leur offre et serrent les prix
au maximum pour faire décoller la fréquentation estivale.
AVORIAZ Resort. C'est le nom choisi par la station pour communiquer sur son offre
d'été. Nouvelle marque, nouvelle identité. L'objectif, selon son directeur : casser le
statut de station « de sports d'hiver », dans laquelle Avoriaz - comme la plupart de
ses consoeurs françaises - s'était laissé enfermer. Résultat : la montagne, l'été, n'a
pas d'image. Le nombre de nuitées ne cesse de dégringoler depuis vingt ans et, pour
une bonne partie des Français, les vacances dans les alpages verdoyants évoquent
effort physique trop important, coût trop élevé, ennui, absence de chaleur. Autant d'a
priori que les stations ont décidé de combattre. C'est qu'il y va de leur survie. Le
réchauffement climatique entraîne déjà un raccourcissement de la saison hivernale
et, selon une récente étude de l'OCDE, pourrait provoquer, à l'horizon 2020, une «
fonte » de deux tiers des stations alpines. Miser sur le potentiel estival est donc
urgent.
Premier préjugé auquel les stations ont décidé de s'attaquer : le prix, jugé prohibitif
tant pour l'hébergement que pour les activités. Les Ménuires, Avoriaz ou Les Arcs
ont ainsi lancé des pass multiactivités aux tarifs hypercompétitifs - inclus ou non dans
le tarif de la location, selon les formules - qui donnent accès à plusieurs dizaines de
loisirs sur place (piscine, concerts, tennis, club enfant, VTT, volley, parcours
d'oxygénation). Exemple : la location d'un studio pour quatre personnes aux
Ménuires avec carte multiloisirs pour chacun : 160 eur la semaine. Des prix d'appel,
certes, mais néanmoins représentatifs des efforts consentis par les stations.
Objectif : séduire ados et seniors
Autre défi, fidéliser la clientèle « historique », composée à 80 % de familles avec
enfants de moins de 10 ans, et l'élargir. Un impératif bien compris par Avoriaz, dont
l'objectif, cette saison, est de séduire ados et seniors. Pour convaincre les premiers
que la montagne estivale n'est pas ringarde, elle propose une kyrielle de sports et de
structures « tendance » aux consonances anglo-saxonnes (mountain board, long
board, street luge, aéro dance, skate park, bike park dans la forêt) ou encore un
team ados, greffé sur le club enfants, qui offre aux 13-16 ans la possibilité d'élaborer
« leur » semaine d'activités.
L'ambiance tranquille, loin de la foule et des embouteillages du front de mer, tel est
ensuite l'un des atouts majeurs de la montagne auquel les seniors, en quête de
calme et d'espaces non pollués, peuvent être sensibles. Un public encore arrêté par
l'idée d'une destination physique, voire dangereuse, que les stations orientent vers
des pratiques sportives plus douces, comme la marche nordique, pratiquée avec des
bâtons.
Contenter les plus actifs sans faire peur aux contemplatifs, séduire les ados sans
faire fuir les seniors. Bref, proposer un espace transgénérationnel, à la fois base de
loisirs et de ressourcement, dans un cadre préservé... Le credo classique du Club
Med, qui semble ne pas connaître la crise. S'enorgueillissant d'un taux d'occupation
de 80 à 100 % à Chamonix et Peisey Vallandry, respectivement dotés d'un spa Cinq
Mondes et Nuxe, le groupe vient encore d'ouvrir un village, à Villars-sur-Ollon, en
Suisse. Preuve que la montagne peut être attractive, même l'été, à condition de
coller aux exigences du public et de mettre en valeur les spécificités de chaque site :
thermoludisme à Ax-les-Thermes, architecture à Samöens, gastronomie et
authenticité à Saint-Martin-de-Belleville, randonnées à caractère historique dans
l'Ariège, ou agriculture à Arèches-Beaufort. Des particularités naturelles,
patrimoniales, gastronomiques et culturelles, essentiellement présentes dans les
stations-villages de moyenne montagne, celles-là même qui souffrent du
réchauffement climatique. Leur chance : le succès grandissant du tourisme vert et
culturel. À elles, maintenant, de bien saisir la perche...
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ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
Développement durable \ Enjeux environnementaux
ENJEUX DU CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR LES STATIONS DE SPORTS
D’HIVER
L'exploitation et la gestion d'une station de sports d'hiver est
une activité confrontée, comme toute autre activité
aujourd'hui, à différents enjeux sociaux et environnementaux
plus ou moins critiques. En fonction du type de station géré
(haute moyenne ou basse montagne), de l’emplacement
géographique (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud,
Asie) et de la situation économique et environnementale plus spécifique, les
enjeux auxquels la station ou les stations sont confrontées peuvent varier
sensiblement.
Deux enjeux économiques, sociaux et environnementaux - assez fortement liés
l’un à l’autre - ont émergé ces dernières années et s'imposent aujourd'hui comme
incontournables pour l'exploitation future des domaines skiables, quelque soit
le continent d'implantation de la station : - le changement climatique et la gestion
de la ressource en eau.
Contrairement à la majorité des activités économiques aujourd'hui, qui ne sont
concernées de manière directe qu’au niveau de leur impact sur le changement
climatique, le métier d'exploitant de domaine skiable est concerné à double titre
par cet enjeu :
• L'exploitation des stations a un impact sur le changement climatique car,
comme toute activité, elle est émettrice de gaz à effet de serre (GES). Les
entreprises du secteur, comme toutes les autres, ont donc la responsabilité de limiter
leurs émissions pour contribuer à l'effort global de réduction des émissions de GES ;
• L'exploitation des domaines skiables est concernée directement par les
conséquences à venir du changement climatique, pouvant menacer les équilibres
climatiques qui permettent aux stations de bénéficier d'un enneigement favorable
nécessaire à leur activité. Les exploitants vont donc être confrontés de manière
directe aux questions d'adaptation aux conséquences du changement climatique.
Aujourd'hui, les prévisions d'évolution du climat anticipent une augmentation globale de la
température qui se situera entre 2°C et 7°C d'ici 2100, selon les actions de prévention qui
seront mises en place au niveau international.
Cette évolution globale masque cependant des disparités qui pourront être extrêmement
importantes selon les zones géographiques. L'Europe notamment, selon certains scénarios,
pourrait connaître une période glaciaire liée à des altérations de la circulation des grands
courants océaniques à qui nous devons aujourd'hui notre climat tempéré.
Le dynamisme de l’activité touristique des stations de ski repose en très grande partie sur des
conditions climatiques locales particulièrement favorable, assurant un enneigement suffisant
pour permettre la pratique du ski. Le changement climatique en cours peut représenter pour
ces stations une menace, mais aussi parfois une opportunité, en fonction de l'évolution locale
à venir du climat et en fonction de l'horizon de temps dans lequel on se projette (2020, 2040
ou 2100).
En Europe, le climat pourrait connaître un réchauffement progressif très défavorable à la
qualité de l'enneigement, y compris en haute montagne, pendant quelques années ou
décennies, avant de connaître un retournement brutal et un refroidissement important
favorable aux conditions d'enneigement. Les entreprises qui feront face à ses enjeux vont
donc entrer dans une période d'incertitudes climatique fortes et ont tout intérêt à
essayer d'anticiper les évolutions à venir afin de préserver leur équilibre financier et de
faire les bons choix d’investissements.
…
Thomas Sanchez
Mis en ligne le :
10/01/2007
Les canons à neige polluent et dénaturent la montagne
Les canons à neige sont de plus en plus utilisés pour les sports d'hiver afin
d'assurer la saison hivernale où absence de neige est synonyme de "catastrophe"
économique.
Cette période qui court de décembre à avril, était, en toute logique, fonction de la
période d'enneigement. Or, les stations ont investi lourdement (46 millions d'euros
en 2002) dans les canons à neige artificielle, relève en décembre la "Lettre eau"
de France Nature Environnement (FNE). L'exploitation de ces canons à neige
n'est bien évidement pas sans poser des problèmes écologiques et une nouvelle
fois la recherche de profits à tout prix pénalise notre environnement.
Epuisement des ressources en eau
Ces canons à neige pompent d'importantes quantités d'eau puisque
l'enneigement d'un hectare consomme 4.000 m3 d'eau contre 1.700 m3 pour la
même surface de maïs (réputé trés consommateur en eau).
Au total, plus de 10 millions de m3 d'eau alimentent les 141 équipements
présents dans la montagne française, selon des chiffres publiés en 2003 par
l'Office parlementaire des choix scientifiques et techniques.
Du fait du niveau bas des rivières en automne, après l'asséchement de l'été, les
stations doivent construire des bassins de rétention qui défigurent la montagne,
quand elles ne prélèvent pas l'eau dans les réserves destinées à la
consommation humaine. Rapellons que l'hiver et le printemps sont des saisons
qui assurent la ré-alimentation en eau des nappes phréatiques dûrement
sollicitées l'été.
Pollution des eaux
La neige artificielle, fabriquée avec des eaux chargées en nutriments et en
matière organique, déséquilibre les sols. L'utilisation d'additifs chimiques,
destinés à favoriser la cristallisation, ajoute à la pollution. Enfin, plus compacte
que la neige naturelle, la neige artificielle fond plus tard, affectant l'agriculture
pastorale (prairies plus tardives), mais profitant aux stations de ski.
Nuisances sonores
Enfin, les canons à neige qui fonctionnent la nuit par ce que la température est
plus favorable au maintien de la neige artificielle, perturbent les habitants par les
nuisances sonores qu'ils induisent.
Une course à l'enneigement engagée ?
Selon le modèle Crocus de Météo France, la montagne française est menacée
d'une réduction de 10% de la durée d'enneigement dans les 20 à 30 ans en
dessous de 1.500 m d'altitude. La saison de ski dans les Alpes et les Pyrénées
serait réduite d'un mois à cette altitude, précisément aux dates les plus favorables
pour les vacanciers, en décembre et en avril. Ce qui ne devrait pas être sans
conséquences sur l'emploi de plus en plus systématique des canons à neige.
…
Selon l’OCDE, les changements climatiques menacent le secteur des sports
d’hiver en Europe
13/12/2006 - D’après les relevés historiques existant, plusieurs régions des Alpes ont
connu leur mois de novembre le plus chaud, ce qui a retardé l’arrivée de la neige de
plusieurs semaines et inquiète les professionnels du tourisme d’hiver. Tandis que les
premiers flocons tombent sur les pentes, des questions se posent : cet automne
particulièrement doux était-il une exception ou annonçait-il les effets des
changements climatiques ? Quelle est la sensibilité des Alpes à de tels
changements ?
Le tourisme est une activité économique essentielle dans les pays Alpins. On
dénombre chaque année entre 60 à 80 millions de touristes et quelque 160 millions
de "journées skieurs" en France, Autriche, Suisse et Allemagne. D’après une
nouvelle analyse de l’OCDE (la première étude internationale systématique sur les
domaines skiables de l’arc alpin), les changements climatiques remettent gravement
en question la fiabilité de l’enneigement dans les stations de ski et, par conséquent,
menace les économies régionales qui sont tributaires du tourisme d’hiver.
Les Alpes sont particulièrement sensibles aux changements climatiques et le
réchauffement récent y a été à près de trois fois supérieur à la moyenne
mondiale. Les années 1994, 2000, 2002, et 2003 ont été les plus chaudes dans les
Alpes au cours des cinq cents dernières années (d’après des reconstructions de
haute résolution du climat de la région depuis 1500 après J-C.). Les projections des
modèles climatiques font état de changements encore plus sensibles dans les
décennies à venir, notamment d’une diminution de la quantité de neige à basse
altitude et d’un recul des glaciers conjugué à la fonte du permafrost plus haut.
Actuellement, on considère que 90% des domaines skiables Alpins de moyenne ou
grande taille, soit 609 domaines sur 666, bénéficient d’un enneigement naturel
suffisant pendant au moins cent jours par an. Les 10% restants opèrent déjà dans
des conditions précaires. Une hausse de la température de 1°C, de 2°C ou de 4°C à
l’avenir pourrait ramener le nombre de domaines skiables jouissant d’un
enneigement fiable à 500, 400 ou 200, respectivement.
Parmi les pays étudiés, c’est l’Allemagne qui est le pays le plus vulnérable, puisque
qu’un réchauffement de 1°C y entraînerait une baisse de 60% du nombre de
domaines skiables bénéficiant d’enneigement naturel fiable. L’Autriche (où la moitié
des revenus du secteur touristique, soit 4.5% de l’économie nationale, provient du
tourisme d’hiver) est légèrement plus sensible que la moyenne. La France est proche
de cette moyenne et l’Italie légèrement au-dessus. C’est la Suisse qui souffrirait le
moins de ces changements, mais même dans son cas, un réchauffement de 1°C
ferait diminuer l’enneigement naturel de 10% et un réchauffement de 4°C diviserait
par deux le nombre de pistes bénéficiant d’un enneigement fiable.
Il y aura également des "gagnants" et des "perdants", que ce soit à l’échelle des
régions ou à celle des domaines skiables. Ainsi, les Alpes-Maritimes, la Styrie et le
Frioul-Vénétie julienne sont beaucoup plus vulnérables que les cantons du
Grisons, de Valais et la Savoie, de même, les domaines skiables à basse altitude
sont nettement plus vulnérables que les autres.
Les exploitants des stations ont déjà pris des mesures pour s’adapter à
l’élévation de la limite d’enneigement et au raccourcissement de la saison,
mais la plupart d’entre eux recourent à la technologie au lieu de modifier leurs
comportements. La neige artificielle peut être rentable pour eux, mais elle
consomme beaucoup d’eau et d’énergie, et a une incidence sur les paysages et
les écosystèmes. En outre, les coûts de fabrication de la neige de culture
augmentent considérablement à mesure que les températures s’élèvent, et dès
lors que celles-ci auront dépassé un certain seuil, fabriquer de la neige ne sera
plus viable. Des revêtements de plastique peuvent protéger les glaciers, mais ils ne
les empêcheront pas de fondre totalement si la tendance au réchauffement se
maintient. Niveler les pentes et détourner les cours d’eau pour modifier le relief
mettent l’environnement naturel en péril et accroissent les risques de crues
soudaines et d’éboulements. Globalement, l’adaptation obéit aux forces du marché,
qui favorisent le statu quo par rapport à des transitions qui pourraient coûter cher
économiquement et politiquement à court terme.
Le rapport complet, intitulé Changements climatiques dans les alpes européennes –
Adapter le tourisme d’hiver et la gestion des risques naturels, paraîtra en
février 2007. Pour obtenir des informations complémentaires, les journalistes sont
invités à contacter Shardul Agrawala, Direction de l’environnement de l’OCDE (tél.
+ 331 45 24 16 65).
Des informations complémentaires ainsi que des résumés par pays sont disponibles
à www.oecd.org/env/cc/alpes.
MEGEVE DEMAIN
BP 80
74120 MEGEVE
Association loi 1901
n° 0742005698
Réflexions, recommandations et propositions de Megève Demain sur le PLU
Comment ne pas être d’accord avec la rhétorique de la plaquette de présentation du projet de
PLU de Megève : « promouvoir le Développement Durable et équilibré, tout en préservant le
patrimoine naturel et architectural qui fonde l’identité de notre village » (p. 2); « le PLU
repose sur un véritable projet de territoire qui doit être expliqué et débattu » (p. 3) ; « une
concertation renforcée … au cœur de la démarche » (p. 3)…
Pourtant, le projet qui nous est présenté dans cette plaquette et dans l’exposition de la
Médiathèque (du 23 octobre au 24 novembre 2006) n’a fait l’objet d’aucune vraie
concertation. Les précédentes étapes n’ont été que pure communication sur le processus
engagé, rien sur le contenu du projet de PLU. Le public de Megève, assez rare à cette époque
de l’année, est donc mis devant une sorte de fait accompli, mais lorsqu’il donne son avis dans
les registres de la Médiathèque, il déplore l’urbanisation excessive de Megève et des monstres
du Loch Ness du genre de la liaison routière Le Tour - Les Perchets et il regrette de ne rien
comprendre à une exposition beaucoup trop technique et qui ne dégage aucune véritable ligne
directrice : « des dessins, mais pas de dessein » pour reprendre l’expression du Président des
Amis de Megève et de Demi-Quartier.
Conformément à l’article 2 de ses statuts (L’Association a pour but de protéger et, dans la
mesure du possible, d’améliorer l’environnement de Megève et de formuler des propositions
en ce sens auprès des autorités compétentes de la commune, du département, de la région et,
le cas échéant, de l’Etat. D’une façon plus générale, l’Association participe de façon active à
la vie de la commune de Megève.), Megève Demain s’intéresse de près à l’avènement de ce
PLU et formule ci-dessous ses réflexions, recommandations et propositions :
I/ L’enjeu du PLU
- stratégique et non purement technique : la municipalité de Megève le sait
puisqu’elle parle d’un « outil plus ambitieux, d’un projet global d’aménagement et de
développement durable … » (p. 3) ; cela requiert donc une vision stratégique et ne
peut donc pas être un « rafistolage » de POS tel qu’envisagé ; le PLU doit être
cohérent avec le Schéma de Cohérence Territorial (SCOT) des agglomérations
voisines : peut-être cela nous a-t-il échappé, mais nous n’avons pas vu de SCOT et
encore moins de lien entre le PLU et le SCOT.
- long terme : le PLU est susceptible d’engager Megève sur le long terme, c'est-à-dire
une génération, voire plus.
- C’est clairement un exercice difficile pour une ville comme Megève, mais c’est aussi
une opportunité de réflexion et de remise en question
-
En bonne démocratie, la décision revient-elle à une équipe municipale en fin de
parcours ou bien doit-elle attendre la prochaine équipe en charge ?
Le projet de PLU en l’état n’a clairement pas pris la mesure de cet enjeu et nécessite à nos
yeux plus de réflexion et de consensus.
II/ La méthode
- concertation ? : on n’en a pas encore vu la couleur ; nous avons hâte qu’elle
commence vraiment et nous comptons sur un résultat qui en soit vraiment issu
- présentation de l’exposition : on ne peut pas la refaire, mais on regrette qu’elle n’ait
pas été plus accessible aux non spécialistes et qu’elle ne reflète pas une vision claire
de l’avenir de Megève
- timing de l’exposition : là encore, on regrette qu’elle ait lieu hors saison, c'est-à-dire
que son public soit de facto limité à 10 ou 15% de la population en haute saison ;
on aurait voulu être discret sur le sujet qu’on ne s’y serait pas pris autrement ; on
espère que les étapes suivantes, et surtout l’enquête publique, auront lieu en haute
saison
Recommandation
- analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces : cette analyse est un
préalable essentiel ; existe-t-elle ? si oui, peut-on en avoir communication ? l’absence
totale de référence au changement climatique intrigue et permet de douter qu’une vraie
analyse ait été conduite
- analyse de la concurrence : celle-ci est probablement faite plus régulièrement, mais
peut-on continuer de comparer Megève à des stations de plus haute altitude ? Megève
doit plus probablement être comparé à d’autres destinations de « bien être » de haut de
gamme, y compris ailleurs qu’à la montagne et en dehors de France
- présentation des grandes orientations : une fois les analyses ci-dessus dûment faites,
on peut en déduire de grandes orientations pertinentes et chiffrer les besoins /
opportunités et leurs conséquences (par exemple, en besoins supplémentaires
d’infrastructures)
- recherche de consensus sur les grandes orientations : une vraie concertation avec
toutes les parties intéressées, dont les associations, doit conduire à un projet le plus
consensuel possible
- recherche d’une communication claire, transparente : exposition en haute saison,
enquête publique en haute saison, visites in situ, réunions d’informations par quartiers,
explications, débats, écoute …
III/ Les grands risques
Il n’y a pas lieu dans ce document de faire l’analyse à la place de la municipalité, mais à l’œil
nu on peut distinguer quelques risques majeurs dont aucun ne semble au menu du projet de
PLU :
- le changement climatique : plus qu’un risque, c’est une quasi certitude ; seuls le
calendrier et l’ampleur du phénomène sont incertains ; Megève qui vit de son climat
en sera forcément négativement affecté mais pourrait aussi en tirer parti
- plus l’inflation immobilière persiste, plus le risque d’un éclatement de la bulle est
grand ; les vicissitudes de l’enneigement pourraient être un facteur déclenchant, en
tous cas aggravant ; un krach immobilier à Megève aurait inévitablement des
conséquences pour l’économie locale
-
une très forte augmentation des coûts de matières premières, à commencer par
l’essence et l’eau, qui pourrait être de nature à modifier les habitudes de mobilité ou
l’usage que l’on fait de l’eau (canons à neige …)
IV/ Les grandes orientations
-
-
-
-
moins de bâti, plus de respect environnemental : les dix dernières années ont connu
une croissance exceptionnelle des constructions et donc des besoins d’infrastructures à
Megève ; sauf chez les professionnels de la construction, cette évolution n’est pas bien
vécue car jugée excessive, source de nuisances et coûteuse pour la collectivité
l’avenir de Megève, station de moyenne altitude, dans le contexte d’un
changement de climat annoncé : Megève ne peut plus s’identifier aux seuls sports
d’hiver ; en 2040-2050, la probabilité que Megève soit considérée comme une station
de sports d’hiver est assez faible ; en revanche, Megève aura sans doute bien des
attraits anti-sécheresse, anti-canicule …et peut et doit donc générer d’autres activités
et ainsi se trouver d’autres pôles d’attraction, sans bien entendu négliger la ressource
neige d’ici là.
le nécessaire rééquilibrage économique de la station vers une activité moins
saisonnière
o une activité économique mieux répartie sur 9 mois de l’année, plutôt que sur 6
mois
o capitaliser sur l’excellence du site pour développer des activités haut de
gamme entreprises / santé / sport / culture en et hors saison ; d’autres lieux de
haut de gamme l’ont déjà compris qui ont développé des offres en
conséquence, par exemple Verbier et son festival de musique désormais
mondialement connu, Deauville et son festival de cinéma … ; Megève a aussi
d’autres atouts inexploités, par exemple le patrimoine architectural laissé par
Henri-Jacques Le Même, à commencer par sa maison remarquable … ; penser
aussi à d’autres activités non directement ou indirectement touristiques et donc
non saisonnières
o préserver l’équilibre écologique : priorité à la ruralité (sentiers, agriculture …)
plutôt qu’aux constructions; priorité aux piétons plutôt qu’aux voitures
(sentiers et chemins plutôt que routes ; parkings à l’extérieur de Megève ;
développement de l’usage des remontées mécaniques en dehors de la saison de
ski ; navettes municipales plus mobiles que les grands cars …)
o une offre hôtelière qui réponde à cette stratégie et soit fondée sur une étude de
marché tangible : on demande à être convaincu de la nécessité d’hôtels aux
pieds des pistes alors que la saison de ski a plus de chance de raccourcir que de
rallonger ; en revanche, on manque d’infrastructures d’accueil de séminaires,
de tourisme santé/bien-être … lesquelles ont plus de chances d’avoir de bons
coefficients d’occupation en ou à proximité du centre du village
favoriser le logement des jeunes mégevans et des saisonniers : le projet de PLU en
parle mais ne fournit que très peu de détails et, en tous cas, aucun chiffre
contrôler les coûts de fonctionnement : les infrastructures nouvelles sont non
seulement coûteuses ab initio, mais de plus en plus chères en fonctionnement (eg.
Médiathèque, routes, eau …), de telle sorte que l’urbanisation de Megève au lieu de
diminuer la base de coût fixe par contribuable a en fait eu le résultat inverse ; cette
tendance fâcheuse doit être inversée sous peine de rendre Megève non compétitive
V/ Les sujets qui fâchent
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la liaison routière Le Tour / Les Perchets
Il est incompréhensible et inacceptable que ce projet resurgisse, sous un
nouveau prétexte (hôtelier, maintenant), alors qu’il a déjà fait l’objet d’une
enquête publique et d’une recommandation défavorable du Commissaire
Enquêteur.
Les nuisances qui seraient induites par cette liaison routière ont déjà été
amplement démontrées.
la « Ferme de Joseph » sur le Jaillet
Même si ce projet est opportunément stoppé par une annulation en justice du
permis de construire, il est là encore inacceptable qu’un bâtiment agricole
important, qui pourrait avoir tout son sens en un autre endroit, puisse être
implanté à proximité immédiate d’un quartier résidentiel, au mépris de
l’environnement et de la sécurité (cf. l’abattage de 110 têtes de bétail en raison
d’une épidémie de tuberculose bovine) des résidants de ce quartier.
le chemin et le site du Calvaire
Ce quartier de Megève est tellement symbolique et cher aux résidants que la
seule chose qui s’impose aujourd’hui est un classement du site dans son
ensemble, afin de plus y toucher et surtout de ne plus y construire ni de
détourner le chemin, qui à la différence des chapelles n’est même pas inscrit à
l’ISMH alors même que son tracé historique souhaitait être une réplique la plus
exacte possible du site du Golgotha à Jérusalem. La maison d’Henri-Jacques
Le Même, pour son caractère original et pour l’influence architecturale de son
auteur sur l’architecture de Megève au XXème siècle, mériterait elle aussi
d’être promue de l’ISMH au rang de MH.
les ponts sur les torrents du Glapet et du Planay
Il y a de nouveau là une cause d’alarme. Ces ponts n’ont d’autre but qu’une
liaison routière entre le bas du Mont d’Arbois et Rochebrune, au détriment des
riverains et de l’environnement encore protégé de ces torrents. Ce projet, sans
tracé connu dans le PLU, est aussi irrecevable.
Conclusion
- le PLU, en l’état, n’est pas du tout consensuel
- Megève Demain sollicite une vraie concertation
- Megève Demain est une force de proposition
Le 24 novembre 2006,
pour Megève Demain,
Arnaud Grémont
Président
PROJET de PLU de MEGÈVE
SYNTHÈSE des OBSERVATIONS MAJEURES
de MEGÈVE DEMAIN
L’association Megève Demain remercie la Mairie de Megève de son invitation à la réunion du
lundi 26 février sur le PLU et la prie de bien vouloir tenir compte de ses remarques à ce sujet,
dont les principales sont résumées, comme convenu, par écrit ci-dessous :
D’une façon générale, Megève Demain regrette que le projet de PLU ne soit pas le résultat
logique d’une vraie réflexion sur la stratégie et sur l’avenir de Megève. Il manque une
analyse des forces et faiblesses actuelles de Megève, en particulier vis-à-vis des stations de
villégiature concurrentes ; il manque aussi une analyse des menaces (dont, en premier lieu, le
changement climatique susceptible d’affecter particulièrement une station de moyenne
altitude comme Megève dans l’horizon de temps d’un PLU) et des opportunités propres à
Megève. Il en résulte un projet actuel de PLU qui n’est guère qu’un rafistolage du POS. C’est,
à nos yeux, une erreur de jugement de dire que le PLU n’est pas un exercice stratégique. En
effet, l’urbanisme doit être au service des objectifs de la commune et non l’inverse. Faute
d’objectifs, comment déterminer la quantité et la qualité des constructions, les équipements
publics à prévoir en fonction de la diversification nécessaire de l’économie de la station, le
niveau souhaité, ou plutôt toléré, de circulation automobile, le type d’agriculture le mieux
adapté à l’environnement de Megève et enfin les mesures à prendre pour faire face à la
consommation croissante et à la raréfaction de l’eau ?
À ces questions, Megève Demain répond clairement :
- il est temps de faire une pause dans la construction, après le rythme effréné de la dernière
décennie
- les ressources financières de la station doivent être prioritairement allouées avec un
souci constant du rééquilibrage économique de la station, aujourd’hui trop dépendante
d’une saison d’hiver vouée à un raccourcissement annoncé ; les projets hôteliers doivent en
particulier être examinés en ce sens
- les mégevans de souche et d’adoption veulent moins et non davantage de nuisances
automobiles, comme le projet de PLU le leur en promet, entre autres avec la liaison routière
entre Le Tour et Les Perchets
- les mégevans de souche et d’adoption sont aussi très sensibles au cadre naturel entretenu par
les agriculteurs de la commune et sont donc totalement favorables au maintien et au
développement des 48 exploitations locales ; pour autant, ils ne peuvent pas être favorables
à l’implantation de bâtiments agricoles de taille industrielle, visibles et à proximité de
zones résidentielles (c’est le cas navrant de la Ferme de Joseph)
Megève Demain est donc pour la préservation de l’authenticité du village de Megève et
de l’intégrité de son cadre naturel exceptionnel, et non pour la transformation
progressive du site en zone urbaine de montagne.
Quelle que soit la version arrêtée du PLU, Megève Demain demande que la Mairie justifie
chacune des opérations numérotées de son PLU (aujourd’hui au nombre de 33).
Megève Demain observe par ailleurs qu’il y a beaucoup de résistance au projet actuel de PLU
parmi les associations, les résidants et les propriétaires fonciers en général et engage la Mairie
à ne pas ignorer leurs demandes qui sont légitimes et d’en tenir compte dans le dossier soumis
à l’enquête publique à venir. Megève Demain souhaite enfin que cette enquête publique soit
confiée à une commission d’enquête (composée de plusieurs commissaires enquêteurs) et
non à un seul commissaire enquêteur, afin d’assurer à la fois l’indépendance et la qualité de
cette étape importante de l’approbation d’un PLU.
1/ INFRASTRUCTURES ET DÉPLACEMENTS
11/ Mitage sur les plans d’organisation urbaine non stoppé.
12/ Rythme des constructions non maîtrisé, sans annonce de taux de croissance raisonnable et
d’objectifs de limitations dans le temps et l’espace ; aucune mesure de rééquilibrage des
« pressions foncières » et du mitage dont aucun frein n’est annoncé ; 9.913 m2 annuels de
SHON supplémentaires, soit 300 habitants de plus en haute saison (3.000 en dix ans).
13/ Voiries : 150 véhicules supplémentaires chaque année (1.500 en dix ans), absence
d’évaluation du rythme de constructions nouvelles et du trafic supplémentaire automobile
qu’elles engendrent d’où débauche de travaux routiers divers et variés avec nuisances et
dommages collatéraux, alors même que la commune a déjà un important et coûteux réseau de
90 km de routes à entretenir.
14/ Refus de la liaison routière Le Tour/ Les Perchets et de tout nouveau programme
immobilier qui justifierait cette liaison aux conséquences négatives :
- un projet qui a déjà reçu un avis défavorable à l’issue d’une enquête publique en
2001 et qui rencontre l’opposition d’une très vaste majorité des résidants
- un projet qui dénaturerait irrémédiablement l’environnement de la partie haute
du quartier de Rochebrune, très prisée des résidants et des promeneurs ; avec le
chemin du Calvaire et la route du Maz, le secteur des Perchets, y compris le chemin de
Fanou et le chemin de Lady, est l’un des 3 lieux de promenade favoris entre le Mont
d’Arbois et le village
- un projet qui augmenterait les nuisances automobiles sur tout son parcours et la
congestion de la circulation en bas de Rochebrune, la rue de la Poste étant déjà un
goulot d’étranglement notoire en haute saison et/ ou pendant l’année scolaire aux
heures de passage des cars scolaires (10 cars le matin, 10 cars le soir)
- un projet qui ne peut être justifié ni par un impératif sécuritaire (celui-ci ne figure
du reste plus dans le projet de PLU ; qui plus est, Megève Demain a déjà fait part de
propositions alternatives qui atténueraient le problème éventuel de sécurité de la route
du Mont d’Arbois), ni par la réalisation d’un hôtel au Tour ; le concept même de
cet hôtel est très discutable (cf. ci-dessous) et l’accès peut parfaitement être assuré par
le haut sans que les habitants de Rochebrune aient à souffrir de ce nouveau
développement qui ne leur bénéficie pas.
15/ Refus de la voie (avec construction de 2 ponts) reliant le CVO n°2 au Chemin du
Lotissement offensant « les Balcons de Megève » (sans égard à la piste de ski et aux covisibilités avec le site protégé du Calvaire).
16/ Refus de la ceinture périphérique préfigurée secteur ouest de Rochebrune et non
justifiée (chemin de Lady, Croix et route du Bouchet, jonctions avec Megève Centre,
Cassioz, Praz sur Arly …) ; refus des élargissements à 8 et 10 mètres projetés : dégradation
des vues, mouvements de terrain, abattages de végétation, dangerosité, nuisances sonores et
pollution, coûts d’infrastructures dispendieux …
17/ Inutilité de faire état des terrains en espaces verts signalés péjorativement « en dents
creuses » et « à mobiliser » (?) alors qu’ils constituent des espaces de respiration salutaires
rééquilibrant les habitations et agrémentant les vues et séjours.
18/ Absence de plan cohérent de transports en commun en rééquilibrage du « tout
voiture » actuel : fréquence et capacités des skibus et été/bus, parkings de périphérie …
19/ Absence de plans de facilitations piétonnières de santé et de sécurité (trottoirs
corrects, déneigement, nettoyages, élagages…). Dans le souci développer le tourisme hors
saison hivernale, les chemins et sentiers de promenade et de randonnée doivent à tout prix être
préservés et même développés.
2/ SECTEUR DU CALVAIRE
Dans ce secteur emblématique de Megève, le souci de la Mairie doit être la préservation
de l’intégrité du site.
21/ Limites des secteurs UC et ND au pied des chapelles du Calvaire; les lots 2871 à 2875
doivent tous devenir inconstructibles (or seuls les lots 2871 et 2872 passent dans le projet
de PLU en zone N, laissant les autres lots en secteur UC constructible)
22/ La montée du Calvaire doit exclusivement être piétonnière, à l’exception d’une
tolérance pour la desserte par véhicules des fermes situées en amont ; or le projet de PLU
transforme le début du chemin en voie de desserte automobile de lots indûment constructibles.
23/ La co-visibilité avec le site inscrit à l’inventaire est à considérer, pour les lots 2871 à
2875.
24/ Précédent de très peu le nouveau PLU et conçu sur le POS actuel, le projet en instruction
de permis de construire du lotissement « les Balcons de Megève » au lieu-dit « La Combe »
n’en reste pas moins malvenu tout comme la commercialisation qui l’accompagne, avant
même l’octroi d’un permis de construire ! Des modifications substantielles au plan de masse
épargneraient des dommages irrémédiables à la coulée verte reliant le Mont d’Arbois au cœur
de Megève, et piste de ski ; la co-visibilité avec les chapelles du Calvaire n’est en rien prise en
compte; la décalque du projet du CGRCE qui date de 25 ans ne répond nullement aux attentes
qualitatives nouvelles en matière de composition et de vues sensibles. La remise en cause du
plan de masse s’impose.
3/ CONSTRUCTIONS HÔTELIÈRES
31/ Les coefficients emprise au sol et hauteur non réglementés (NR) ou très majorés p. 7,
p.19 et p.20 en masquent l’incidence en volumes :
Ua
Ub
Uc
Ud
Uh
Emprise au sol
NR
+ 20%
+ 30%
NR
+ 12 %
Hauteur de construction
+ 9%
+ 33%
+ 37,5%
+ 25 %
Majoration volumes construits NR + 30,8% + 72,9%
NR
+ 40%
Ces dérogations regrettables aux règles générales valorisent l’assise foncière et augmentent la
pression foncière sans justification ; l’orientation insistante « haut de gamme » consomme, à
capacité de lits égale, plus d’espaces verts et de paysages que les 3 et 2 étoiles ; elle restreint
les espaces extérieurs de loisir nécessaires aux hôtels en moyenne saison ; elle contredit
l’impératif
de
capacités
économiquement
abordables
pour
la
clientèle
correspondante (manque d’étude d’occupation hôtelière mensuelle).
32/ L’interdiction de changement de destination hôtelière (section 1 article 1) est louable
(voulant éviter la reconduction des disparitions passées de 16 hôtels en 15 ans) ; mais cette
clause sera jugée léonine par les tribunaux, en cas de reconversion économique obligée. Les
mêmes règles appliquées, sans privilèges réglementaires, à toutes les constructions
apporteraient une garantie urbanistique si reconversion forcée en appartements.
33/ L’absence de considération du réchauffement du climat fausse l’analyse économique
à moyen terme ; le nombre de nuitées n’ayant pas varié depuis 10 ans, c’est en les favorisant
au delà des trois mois de pointe, le reste de l’année, que se situent les solutions « durables »
pour l’économie de Megève :
- ne plus seulement miser sur la haute saison d’hiver et l’hôtellerie de grand luxe et
diversifier,
- s’appuyer sur l’évaluation des capacités existantes mal ou non utilisées en moyenne et
basse saison,
- promouvoir le 3 étoiles et même le 2 étoiles pour attirer en moyennes et basses saisons,
d’autres catégories de population que la clientèle « haut de gamme » aujourd’hui ciblée,
- favoriser une meilleure occupation annuelle des lits « froids » de chalets, appartements et
gîtes.
Le Conseil d’Administration de
Megève Demain représenté par son
Président, Arnaud Grémont
Le 7 mars 2007

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