Lettre au Maire de Megève, 27 juin 2007
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Lettre au Maire de Megève, 27 juin 2007
De : MEGEVE DEMAIN BP 80 74120 MEGEVE Association loi 1901 n° 0742005698 À: Le 27 juin 2007 Monsieur Gérard Morand Maire de Megève Objet : P.L.U. Monsieur le Maire, Le dossier d’arrêt du PLU de Megève, en date du 18 avril, que vous nous avez adressé le 2 mai nous est bien parvenu le 8 mai dernier et nous vous en remercions. Dans ses délibérations du 29 mars, le Conseil Municipal se félicite du processus de concertation et de son résultat. Pourtant, dans le projet arrêté de PLU, la municipalité ignore complètement les commentaires qui lui ont été faits depuis l’automne 2006 (cf. nos courriers du 24/11/06 et du 07/03/07 ainsi que notre intervention lors de la réunion du 26/02/07). Il ne vous aura pas échappé que les associations, dont Megève Demain, très représentatives des 75% ou plus de résidents secondaires qui assurent sa prospérité à Megève, ne sont pas d’accord avec de nombreux aspects de votre projet de PLU. Dans les faits, si nous avons bien été consultés, nous n’avons pas été écoutés. - - - la municipalité continue à ignorer le changement climatique et ses conséquences probables sur l’économie de Megève ; mieux elle continue à prôner « le développement de l’activité ski » (p. 164 du Rapport de Présentation) alors même qu’il parait de plus en plus évident que les ressources de la commune doivent maintenant être mises au service des saisons à plus fort potentiel (été et automne) et non des saisons déclinantes (hiver). Cf. les articles de presse ci-joints. ce faisant, elle se borne à faire du PLU un exercice de toilettage du POS, qui a tendance à aggraver les dispositions actuelles sur des points majeurs d'urbanisme, alors qu’il s’agit d’une opportunité de réfléchir différemment à l’avenir du village malgré la demande spécifique de Megève Demain, elle ne justifie aucune des 33 opérations du PLU alors même que la commune a déjà 90 km de voies à entretenir, 23 des 33 opérations du PLU sont des créations ou des élargissements de routes ; en revanche, le Rapport de Présentation ne consacre qu’une seule page sur 224 à la circulation piétonne (il est pourtant dit, en p. 62 du Recueil des délibérations du Conseil Municipal du 29 mars 2007 que, de la masse d’informations recueillies, se dégagent six grands thèmes principaux, dont « les déplacements et notamment la circulation des piétons ») : c’est dire si ce PLU continue à privilégier la mobilité automobile, à contresens de l’histoire - - et contre le souhait d’une grande majorité des administrés de préserver Megève d’une urbanisation galopante malgré son prétendu souci de « préserver le patrimoine paysager et bâti » (1ère grande orientation du PADD), malgré l’opposition d’une grande partie de la population et malgré une enquête publique précédente ayant condamné cette opération, elle persiste dans son projet de liaison routière entre le Tour et les Perchets en invoquant tour à tour trois motifs : le « bouclage » de la commune; la sécurité sur le Mont d’Arbois; la desserte d’une zone hôtelière à créer au Tour (opération d’aménagement n° 2). Nous réitérons ici les principales raisons de notre opposition résolue à ce projet : o qui aurait pour conséquence une atteinte irrémédiable à l’environnement : le PLU qui s’apprête, par cette opération, à sacrifier la partie haute du chemin de Fanou (l’un des 3 sentiers piétons entre le village et le Mont d’Arbois, avec le chemin du Calvaire et la route du Maz) prétend défendre le « patrimoine paysager » de Megève et déplore pourtant p. 77 du Rapport de Présentation qu’« il n’existe pas de réseau piéton cohérent en dehors du centre ville » o qui provoquerait inévitablement un déversement de voitures dans une zone, de l’aveu même du Rapport de Présentation p. 76, saturée (rue de la Poste, route de Rochebrune, route du téléphérique de Rochebrune) et à stationnement diffus (rue des Torrents) o qui n’est justifié par aucun impératif de sécurité (cf. nos précédents courriers) o qui semble maintenant répondre au souci de faciliter une opération immobilière (secteur hôtelier du Tour), laquelle est contestable dans son principe et dans son emplacement, au bénéfice d’intérêts privés et dans le mépris des résidants de tout le secteur concerné De même, la municipalité persiste, malgré l’opposition des associations et des résidants, dans son projet de « création d’une nouvelle voie reliant le CVO n°2 au chemin du lotissement « Dessous le Calvaire » avec création de 2 ponts. Dans le même secteur protégé du Calvaire, chargé d'histoire et de culture, la municipalité favorise la constructibilité sur des terrains à vocation paysagère, en particulier en bordure d'un chemin piétonnier très fréquenté. Il ressort de ce projet de PLU un grand décalage entre le discours et sa traduction dans la réalité. Le projet non concerté n’ayant en rien répondu à nos observations, nous vous renouvelons donc ici notre opposition et en ferons part lors de l’enquête publique. Vous souhaitant bonne réception du présent courrier, je vous prie de croire, Monsieur le Maire, à l’assurance de ma considération distinguée. Pour le Conseil d’Administration de Megève Demain Arnaud Grémont Président Rue du Prince Royal 61, B-1050 Bruxelles (Belgique) Tel : 00 32 473 214 491 e-mail : [email protected] P.J. - - cc. article du Figaro du 17/04/2007 : „Cet été, la montagne sort le grand jeu“ article de Novethic.fr du 10/01/2007 : „Enjeux du changement climatique pour les stations de sports d’hiver“ article de notre-planete.info du 17/12/2004 : „Les canons à neige polluent et dénaturent la montagne“ article de l’OCDE (http://www.oecd.org/ ) du 13/12/2006 : „Selon l’OCDE, les changements climatiques menacent le secteur des sports d’hiver en Europe » nos précédents courriers des 24/11/06 et du 07/03/2007 Monsieur le Préfet de Haute Savoie Monsieur le Sous-Préfet de Bonneville Monsieur le Député-Maire de Bonneville Monsieur Gérard Apertet ARTICLES de PRESSE Cet été, la montagne sort le grand jeu ÉLODIE KLEIN. Le Figaro, publié le 17 avril 2007 Actualisé le 17 avril 2007 : 11h59 Les stations ont lancé des pass multiactivités à tarifs très étudiés qui donnent accès à plusieurs dizaines de loisirs. Pass multiactivités, pratiques sportives alternatives, espaces dédiés aux ados, tourisme vert ou culturel... Les stations diversifient leur offre et serrent les prix au maximum pour faire décoller la fréquentation estivale. AVORIAZ Resort. C'est le nom choisi par la station pour communiquer sur son offre d'été. Nouvelle marque, nouvelle identité. L'objectif, selon son directeur : casser le statut de station « de sports d'hiver », dans laquelle Avoriaz - comme la plupart de ses consoeurs françaises - s'était laissé enfermer. Résultat : la montagne, l'été, n'a pas d'image. Le nombre de nuitées ne cesse de dégringoler depuis vingt ans et, pour une bonne partie des Français, les vacances dans les alpages verdoyants évoquent effort physique trop important, coût trop élevé, ennui, absence de chaleur. Autant d'a priori que les stations ont décidé de combattre. C'est qu'il y va de leur survie. Le réchauffement climatique entraîne déjà un raccourcissement de la saison hivernale et, selon une récente étude de l'OCDE, pourrait provoquer, à l'horizon 2020, une « fonte » de deux tiers des stations alpines. Miser sur le potentiel estival est donc urgent. Premier préjugé auquel les stations ont décidé de s'attaquer : le prix, jugé prohibitif tant pour l'hébergement que pour les activités. Les Ménuires, Avoriaz ou Les Arcs ont ainsi lancé des pass multiactivités aux tarifs hypercompétitifs - inclus ou non dans le tarif de la location, selon les formules - qui donnent accès à plusieurs dizaines de loisirs sur place (piscine, concerts, tennis, club enfant, VTT, volley, parcours d'oxygénation). Exemple : la location d'un studio pour quatre personnes aux Ménuires avec carte multiloisirs pour chacun : 160 eur la semaine. Des prix d'appel, certes, mais néanmoins représentatifs des efforts consentis par les stations. Objectif : séduire ados et seniors Autre défi, fidéliser la clientèle « historique », composée à 80 % de familles avec enfants de moins de 10 ans, et l'élargir. Un impératif bien compris par Avoriaz, dont l'objectif, cette saison, est de séduire ados et seniors. Pour convaincre les premiers que la montagne estivale n'est pas ringarde, elle propose une kyrielle de sports et de structures « tendance » aux consonances anglo-saxonnes (mountain board, long board, street luge, aéro dance, skate park, bike park dans la forêt) ou encore un team ados, greffé sur le club enfants, qui offre aux 13-16 ans la possibilité d'élaborer « leur » semaine d'activités. L'ambiance tranquille, loin de la foule et des embouteillages du front de mer, tel est ensuite l'un des atouts majeurs de la montagne auquel les seniors, en quête de calme et d'espaces non pollués, peuvent être sensibles. Un public encore arrêté par l'idée d'une destination physique, voire dangereuse, que les stations orientent vers des pratiques sportives plus douces, comme la marche nordique, pratiquée avec des bâtons. Contenter les plus actifs sans faire peur aux contemplatifs, séduire les ados sans faire fuir les seniors. Bref, proposer un espace transgénérationnel, à la fois base de loisirs et de ressourcement, dans un cadre préservé... Le credo classique du Club Med, qui semble ne pas connaître la crise. S'enorgueillissant d'un taux d'occupation de 80 à 100 % à Chamonix et Peisey Vallandry, respectivement dotés d'un spa Cinq Mondes et Nuxe, le groupe vient encore d'ouvrir un village, à Villars-sur-Ollon, en Suisse. Preuve que la montagne peut être attractive, même l'été, à condition de coller aux exigences du public et de mettre en valeur les spécificités de chaque site : thermoludisme à Ax-les-Thermes, architecture à Samöens, gastronomie et authenticité à Saint-Martin-de-Belleville, randonnées à caractère historique dans l'Ariège, ou agriculture à Arèches-Beaufort. Des particularités naturelles, patrimoniales, gastronomiques et culturelles, essentiellement présentes dans les stations-villages de moyenne montagne, celles-là même qui souffrent du réchauffement climatique. Leur chance : le succès grandissant du tourisme vert et culturel. À elles, maintenant, de bien saisir la perche... NOVETHIC.fr Le media en ligne du développement durable ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX Développement durable \ Enjeux environnementaux ENJEUX DU CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR LES STATIONS DE SPORTS D’HIVER L'exploitation et la gestion d'une station de sports d'hiver est une activité confrontée, comme toute autre activité aujourd'hui, à différents enjeux sociaux et environnementaux plus ou moins critiques. En fonction du type de station géré (haute moyenne ou basse montagne), de l’emplacement géographique (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Asie) et de la situation économique et environnementale plus spécifique, les enjeux auxquels la station ou les stations sont confrontées peuvent varier sensiblement. Deux enjeux économiques, sociaux et environnementaux - assez fortement liés l’un à l’autre - ont émergé ces dernières années et s'imposent aujourd'hui comme incontournables pour l'exploitation future des domaines skiables, quelque soit le continent d'implantation de la station : - le changement climatique et la gestion de la ressource en eau. Contrairement à la majorité des activités économiques aujourd'hui, qui ne sont concernées de manière directe qu’au niveau de leur impact sur le changement climatique, le métier d'exploitant de domaine skiable est concerné à double titre par cet enjeu : • L'exploitation des stations a un impact sur le changement climatique car, comme toute activité, elle est émettrice de gaz à effet de serre (GES). Les entreprises du secteur, comme toutes les autres, ont donc la responsabilité de limiter leurs émissions pour contribuer à l'effort global de réduction des émissions de GES ; • L'exploitation des domaines skiables est concernée directement par les conséquences à venir du changement climatique, pouvant menacer les équilibres climatiques qui permettent aux stations de bénéficier d'un enneigement favorable nécessaire à leur activité. Les exploitants vont donc être confrontés de manière directe aux questions d'adaptation aux conséquences du changement climatique. Aujourd'hui, les prévisions d'évolution du climat anticipent une augmentation globale de la température qui se situera entre 2°C et 7°C d'ici 2100, selon les actions de prévention qui seront mises en place au niveau international. Cette évolution globale masque cependant des disparités qui pourront être extrêmement importantes selon les zones géographiques. L'Europe notamment, selon certains scénarios, pourrait connaître une période glaciaire liée à des altérations de la circulation des grands courants océaniques à qui nous devons aujourd'hui notre climat tempéré. Le dynamisme de l’activité touristique des stations de ski repose en très grande partie sur des conditions climatiques locales particulièrement favorable, assurant un enneigement suffisant pour permettre la pratique du ski. Le changement climatique en cours peut représenter pour ces stations une menace, mais aussi parfois une opportunité, en fonction de l'évolution locale à venir du climat et en fonction de l'horizon de temps dans lequel on se projette (2020, 2040 ou 2100). En Europe, le climat pourrait connaître un réchauffement progressif très défavorable à la qualité de l'enneigement, y compris en haute montagne, pendant quelques années ou décennies, avant de connaître un retournement brutal et un refroidissement important favorable aux conditions d'enneigement. Les entreprises qui feront face à ses enjeux vont donc entrer dans une période d'incertitudes climatique fortes et ont tout intérêt à essayer d'anticiper les évolutions à venir afin de préserver leur équilibre financier et de faire les bons choix d’investissements. … Thomas Sanchez Mis en ligne le : 10/01/2007 Les canons à neige polluent et dénaturent la montagne Les canons à neige sont de plus en plus utilisés pour les sports d'hiver afin d'assurer la saison hivernale où absence de neige est synonyme de "catastrophe" économique. Cette période qui court de décembre à avril, était, en toute logique, fonction de la période d'enneigement. Or, les stations ont investi lourdement (46 millions d'euros en 2002) dans les canons à neige artificielle, relève en décembre la "Lettre eau" de France Nature Environnement (FNE). L'exploitation de ces canons à neige n'est bien évidement pas sans poser des problèmes écologiques et une nouvelle fois la recherche de profits à tout prix pénalise notre environnement. Epuisement des ressources en eau Ces canons à neige pompent d'importantes quantités d'eau puisque l'enneigement d'un hectare consomme 4.000 m3 d'eau contre 1.700 m3 pour la même surface de maïs (réputé trés consommateur en eau). Au total, plus de 10 millions de m3 d'eau alimentent les 141 équipements présents dans la montagne française, selon des chiffres publiés en 2003 par l'Office parlementaire des choix scientifiques et techniques. Du fait du niveau bas des rivières en automne, après l'asséchement de l'été, les stations doivent construire des bassins de rétention qui défigurent la montagne, quand elles ne prélèvent pas l'eau dans les réserves destinées à la consommation humaine. Rapellons que l'hiver et le printemps sont des saisons qui assurent la ré-alimentation en eau des nappes phréatiques dûrement sollicitées l'été. Pollution des eaux La neige artificielle, fabriquée avec des eaux chargées en nutriments et en matière organique, déséquilibre les sols. L'utilisation d'additifs chimiques, destinés à favoriser la cristallisation, ajoute à la pollution. Enfin, plus compacte que la neige naturelle, la neige artificielle fond plus tard, affectant l'agriculture pastorale (prairies plus tardives), mais profitant aux stations de ski. Nuisances sonores Enfin, les canons à neige qui fonctionnent la nuit par ce que la température est plus favorable au maintien de la neige artificielle, perturbent les habitants par les nuisances sonores qu'ils induisent. Une course à l'enneigement engagée ? Selon le modèle Crocus de Météo France, la montagne française est menacée d'une réduction de 10% de la durée d'enneigement dans les 20 à 30 ans en dessous de 1.500 m d'altitude. La saison de ski dans les Alpes et les Pyrénées serait réduite d'un mois à cette altitude, précisément aux dates les plus favorables pour les vacanciers, en décembre et en avril. Ce qui ne devrait pas être sans conséquences sur l'emploi de plus en plus systématique des canons à neige. … Selon l’OCDE, les changements climatiques menacent le secteur des sports d’hiver en Europe 13/12/2006 - D’après les relevés historiques existant, plusieurs régions des Alpes ont connu leur mois de novembre le plus chaud, ce qui a retardé l’arrivée de la neige de plusieurs semaines et inquiète les professionnels du tourisme d’hiver. Tandis que les premiers flocons tombent sur les pentes, des questions se posent : cet automne particulièrement doux était-il une exception ou annonçait-il les effets des changements climatiques ? Quelle est la sensibilité des Alpes à de tels changements ? Le tourisme est une activité économique essentielle dans les pays Alpins. On dénombre chaque année entre 60 à 80 millions de touristes et quelque 160 millions de "journées skieurs" en France, Autriche, Suisse et Allemagne. D’après une nouvelle analyse de l’OCDE (la première étude internationale systématique sur les domaines skiables de l’arc alpin), les changements climatiques remettent gravement en question la fiabilité de l’enneigement dans les stations de ski et, par conséquent, menace les économies régionales qui sont tributaires du tourisme d’hiver. Les Alpes sont particulièrement sensibles aux changements climatiques et le réchauffement récent y a été à près de trois fois supérieur à la moyenne mondiale. Les années 1994, 2000, 2002, et 2003 ont été les plus chaudes dans les Alpes au cours des cinq cents dernières années (d’après des reconstructions de haute résolution du climat de la région depuis 1500 après J-C.). Les projections des modèles climatiques font état de changements encore plus sensibles dans les décennies à venir, notamment d’une diminution de la quantité de neige à basse altitude et d’un recul des glaciers conjugué à la fonte du permafrost plus haut. Actuellement, on considère que 90% des domaines skiables Alpins de moyenne ou grande taille, soit 609 domaines sur 666, bénéficient d’un enneigement naturel suffisant pendant au moins cent jours par an. Les 10% restants opèrent déjà dans des conditions précaires. Une hausse de la température de 1°C, de 2°C ou de 4°C à l’avenir pourrait ramener le nombre de domaines skiables jouissant d’un enneigement fiable à 500, 400 ou 200, respectivement. Parmi les pays étudiés, c’est l’Allemagne qui est le pays le plus vulnérable, puisque qu’un réchauffement de 1°C y entraînerait une baisse de 60% du nombre de domaines skiables bénéficiant d’enneigement naturel fiable. L’Autriche (où la moitié des revenus du secteur touristique, soit 4.5% de l’économie nationale, provient du tourisme d’hiver) est légèrement plus sensible que la moyenne. La France est proche de cette moyenne et l’Italie légèrement au-dessus. C’est la Suisse qui souffrirait le moins de ces changements, mais même dans son cas, un réchauffement de 1°C ferait diminuer l’enneigement naturel de 10% et un réchauffement de 4°C diviserait par deux le nombre de pistes bénéficiant d’un enneigement fiable. Il y aura également des "gagnants" et des "perdants", que ce soit à l’échelle des régions ou à celle des domaines skiables. Ainsi, les Alpes-Maritimes, la Styrie et le Frioul-Vénétie julienne sont beaucoup plus vulnérables que les cantons du Grisons, de Valais et la Savoie, de même, les domaines skiables à basse altitude sont nettement plus vulnérables que les autres. Les exploitants des stations ont déjà pris des mesures pour s’adapter à l’élévation de la limite d’enneigement et au raccourcissement de la saison, mais la plupart d’entre eux recourent à la technologie au lieu de modifier leurs comportements. La neige artificielle peut être rentable pour eux, mais elle consomme beaucoup d’eau et d’énergie, et a une incidence sur les paysages et les écosystèmes. En outre, les coûts de fabrication de la neige de culture augmentent considérablement à mesure que les températures s’élèvent, et dès lors que celles-ci auront dépassé un certain seuil, fabriquer de la neige ne sera plus viable. Des revêtements de plastique peuvent protéger les glaciers, mais ils ne les empêcheront pas de fondre totalement si la tendance au réchauffement se maintient. Niveler les pentes et détourner les cours d’eau pour modifier le relief mettent l’environnement naturel en péril et accroissent les risques de crues soudaines et d’éboulements. Globalement, l’adaptation obéit aux forces du marché, qui favorisent le statu quo par rapport à des transitions qui pourraient coûter cher économiquement et politiquement à court terme. Le rapport complet, intitulé Changements climatiques dans les alpes européennes – Adapter le tourisme d’hiver et la gestion des risques naturels, paraîtra en février 2007. Pour obtenir des informations complémentaires, les journalistes sont invités à contacter Shardul Agrawala, Direction de l’environnement de l’OCDE (tél. + 331 45 24 16 65). Des informations complémentaires ainsi que des résumés par pays sont disponibles à www.oecd.org/env/cc/alpes. MEGEVE DEMAIN BP 80 74120 MEGEVE Association loi 1901 n° 0742005698 Réflexions, recommandations et propositions de Megève Demain sur le PLU Comment ne pas être d’accord avec la rhétorique de la plaquette de présentation du projet de PLU de Megève : « promouvoir le Développement Durable et équilibré, tout en préservant le patrimoine naturel et architectural qui fonde l’identité de notre village » (p. 2); « le PLU repose sur un véritable projet de territoire qui doit être expliqué et débattu » (p. 3) ; « une concertation renforcée … au cœur de la démarche » (p. 3)… Pourtant, le projet qui nous est présenté dans cette plaquette et dans l’exposition de la Médiathèque (du 23 octobre au 24 novembre 2006) n’a fait l’objet d’aucune vraie concertation. Les précédentes étapes n’ont été que pure communication sur le processus engagé, rien sur le contenu du projet de PLU. Le public de Megève, assez rare à cette époque de l’année, est donc mis devant une sorte de fait accompli, mais lorsqu’il donne son avis dans les registres de la Médiathèque, il déplore l’urbanisation excessive de Megève et des monstres du Loch Ness du genre de la liaison routière Le Tour - Les Perchets et il regrette de ne rien comprendre à une exposition beaucoup trop technique et qui ne dégage aucune véritable ligne directrice : « des dessins, mais pas de dessein » pour reprendre l’expression du Président des Amis de Megève et de Demi-Quartier. Conformément à l’article 2 de ses statuts (L’Association a pour but de protéger et, dans la mesure du possible, d’améliorer l’environnement de Megève et de formuler des propositions en ce sens auprès des autorités compétentes de la commune, du département, de la région et, le cas échéant, de l’Etat. D’une façon plus générale, l’Association participe de façon active à la vie de la commune de Megève.), Megève Demain s’intéresse de près à l’avènement de ce PLU et formule ci-dessous ses réflexions, recommandations et propositions : I/ L’enjeu du PLU - stratégique et non purement technique : la municipalité de Megève le sait puisqu’elle parle d’un « outil plus ambitieux, d’un projet global d’aménagement et de développement durable … » (p. 3) ; cela requiert donc une vision stratégique et ne peut donc pas être un « rafistolage » de POS tel qu’envisagé ; le PLU doit être cohérent avec le Schéma de Cohérence Territorial (SCOT) des agglomérations voisines : peut-être cela nous a-t-il échappé, mais nous n’avons pas vu de SCOT et encore moins de lien entre le PLU et le SCOT. - long terme : le PLU est susceptible d’engager Megève sur le long terme, c'est-à-dire une génération, voire plus. - C’est clairement un exercice difficile pour une ville comme Megève, mais c’est aussi une opportunité de réflexion et de remise en question - En bonne démocratie, la décision revient-elle à une équipe municipale en fin de parcours ou bien doit-elle attendre la prochaine équipe en charge ? Le projet de PLU en l’état n’a clairement pas pris la mesure de cet enjeu et nécessite à nos yeux plus de réflexion et de consensus. II/ La méthode - concertation ? : on n’en a pas encore vu la couleur ; nous avons hâte qu’elle commence vraiment et nous comptons sur un résultat qui en soit vraiment issu - présentation de l’exposition : on ne peut pas la refaire, mais on regrette qu’elle n’ait pas été plus accessible aux non spécialistes et qu’elle ne reflète pas une vision claire de l’avenir de Megève - timing de l’exposition : là encore, on regrette qu’elle ait lieu hors saison, c'est-à-dire que son public soit de facto limité à 10 ou 15% de la population en haute saison ; on aurait voulu être discret sur le sujet qu’on ne s’y serait pas pris autrement ; on espère que les étapes suivantes, et surtout l’enquête publique, auront lieu en haute saison Recommandation - analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces : cette analyse est un préalable essentiel ; existe-t-elle ? si oui, peut-on en avoir communication ? l’absence totale de référence au changement climatique intrigue et permet de douter qu’une vraie analyse ait été conduite - analyse de la concurrence : celle-ci est probablement faite plus régulièrement, mais peut-on continuer de comparer Megève à des stations de plus haute altitude ? Megève doit plus probablement être comparé à d’autres destinations de « bien être » de haut de gamme, y compris ailleurs qu’à la montagne et en dehors de France - présentation des grandes orientations : une fois les analyses ci-dessus dûment faites, on peut en déduire de grandes orientations pertinentes et chiffrer les besoins / opportunités et leurs conséquences (par exemple, en besoins supplémentaires d’infrastructures) - recherche de consensus sur les grandes orientations : une vraie concertation avec toutes les parties intéressées, dont les associations, doit conduire à un projet le plus consensuel possible - recherche d’une communication claire, transparente : exposition en haute saison, enquête publique en haute saison, visites in situ, réunions d’informations par quartiers, explications, débats, écoute … III/ Les grands risques Il n’y a pas lieu dans ce document de faire l’analyse à la place de la municipalité, mais à l’œil nu on peut distinguer quelques risques majeurs dont aucun ne semble au menu du projet de PLU : - le changement climatique : plus qu’un risque, c’est une quasi certitude ; seuls le calendrier et l’ampleur du phénomène sont incertains ; Megève qui vit de son climat en sera forcément négativement affecté mais pourrait aussi en tirer parti - plus l’inflation immobilière persiste, plus le risque d’un éclatement de la bulle est grand ; les vicissitudes de l’enneigement pourraient être un facteur déclenchant, en tous cas aggravant ; un krach immobilier à Megève aurait inévitablement des conséquences pour l’économie locale - une très forte augmentation des coûts de matières premières, à commencer par l’essence et l’eau, qui pourrait être de nature à modifier les habitudes de mobilité ou l’usage que l’on fait de l’eau (canons à neige …) IV/ Les grandes orientations - - - - moins de bâti, plus de respect environnemental : les dix dernières années ont connu une croissance exceptionnelle des constructions et donc des besoins d’infrastructures à Megève ; sauf chez les professionnels de la construction, cette évolution n’est pas bien vécue car jugée excessive, source de nuisances et coûteuse pour la collectivité l’avenir de Megève, station de moyenne altitude, dans le contexte d’un changement de climat annoncé : Megève ne peut plus s’identifier aux seuls sports d’hiver ; en 2040-2050, la probabilité que Megève soit considérée comme une station de sports d’hiver est assez faible ; en revanche, Megève aura sans doute bien des attraits anti-sécheresse, anti-canicule …et peut et doit donc générer d’autres activités et ainsi se trouver d’autres pôles d’attraction, sans bien entendu négliger la ressource neige d’ici là. le nécessaire rééquilibrage économique de la station vers une activité moins saisonnière o une activité économique mieux répartie sur 9 mois de l’année, plutôt que sur 6 mois o capitaliser sur l’excellence du site pour développer des activités haut de gamme entreprises / santé / sport / culture en et hors saison ; d’autres lieux de haut de gamme l’ont déjà compris qui ont développé des offres en conséquence, par exemple Verbier et son festival de musique désormais mondialement connu, Deauville et son festival de cinéma … ; Megève a aussi d’autres atouts inexploités, par exemple le patrimoine architectural laissé par Henri-Jacques Le Même, à commencer par sa maison remarquable … ; penser aussi à d’autres activités non directement ou indirectement touristiques et donc non saisonnières o préserver l’équilibre écologique : priorité à la ruralité (sentiers, agriculture …) plutôt qu’aux constructions; priorité aux piétons plutôt qu’aux voitures (sentiers et chemins plutôt que routes ; parkings à l’extérieur de Megève ; développement de l’usage des remontées mécaniques en dehors de la saison de ski ; navettes municipales plus mobiles que les grands cars …) o une offre hôtelière qui réponde à cette stratégie et soit fondée sur une étude de marché tangible : on demande à être convaincu de la nécessité d’hôtels aux pieds des pistes alors que la saison de ski a plus de chance de raccourcir que de rallonger ; en revanche, on manque d’infrastructures d’accueil de séminaires, de tourisme santé/bien-être … lesquelles ont plus de chances d’avoir de bons coefficients d’occupation en ou à proximité du centre du village favoriser le logement des jeunes mégevans et des saisonniers : le projet de PLU en parle mais ne fournit que très peu de détails et, en tous cas, aucun chiffre contrôler les coûts de fonctionnement : les infrastructures nouvelles sont non seulement coûteuses ab initio, mais de plus en plus chères en fonctionnement (eg. Médiathèque, routes, eau …), de telle sorte que l’urbanisation de Megève au lieu de diminuer la base de coût fixe par contribuable a en fait eu le résultat inverse ; cette tendance fâcheuse doit être inversée sous peine de rendre Megève non compétitive V/ Les sujets qui fâchent - - - - la liaison routière Le Tour / Les Perchets Il est incompréhensible et inacceptable que ce projet resurgisse, sous un nouveau prétexte (hôtelier, maintenant), alors qu’il a déjà fait l’objet d’une enquête publique et d’une recommandation défavorable du Commissaire Enquêteur. Les nuisances qui seraient induites par cette liaison routière ont déjà été amplement démontrées. la « Ferme de Joseph » sur le Jaillet Même si ce projet est opportunément stoppé par une annulation en justice du permis de construire, il est là encore inacceptable qu’un bâtiment agricole important, qui pourrait avoir tout son sens en un autre endroit, puisse être implanté à proximité immédiate d’un quartier résidentiel, au mépris de l’environnement et de la sécurité (cf. l’abattage de 110 têtes de bétail en raison d’une épidémie de tuberculose bovine) des résidants de ce quartier. le chemin et le site du Calvaire Ce quartier de Megève est tellement symbolique et cher aux résidants que la seule chose qui s’impose aujourd’hui est un classement du site dans son ensemble, afin de plus y toucher et surtout de ne plus y construire ni de détourner le chemin, qui à la différence des chapelles n’est même pas inscrit à l’ISMH alors même que son tracé historique souhaitait être une réplique la plus exacte possible du site du Golgotha à Jérusalem. La maison d’Henri-Jacques Le Même, pour son caractère original et pour l’influence architecturale de son auteur sur l’architecture de Megève au XXème siècle, mériterait elle aussi d’être promue de l’ISMH au rang de MH. les ponts sur les torrents du Glapet et du Planay Il y a de nouveau là une cause d’alarme. Ces ponts n’ont d’autre but qu’une liaison routière entre le bas du Mont d’Arbois et Rochebrune, au détriment des riverains et de l’environnement encore protégé de ces torrents. Ce projet, sans tracé connu dans le PLU, est aussi irrecevable. Conclusion - le PLU, en l’état, n’est pas du tout consensuel - Megève Demain sollicite une vraie concertation - Megève Demain est une force de proposition Le 24 novembre 2006, pour Megève Demain, Arnaud Grémont Président PROJET de PLU de MEGÈVE SYNTHÈSE des OBSERVATIONS MAJEURES de MEGÈVE DEMAIN L’association Megève Demain remercie la Mairie de Megève de son invitation à la réunion du lundi 26 février sur le PLU et la prie de bien vouloir tenir compte de ses remarques à ce sujet, dont les principales sont résumées, comme convenu, par écrit ci-dessous : D’une façon générale, Megève Demain regrette que le projet de PLU ne soit pas le résultat logique d’une vraie réflexion sur la stratégie et sur l’avenir de Megève. Il manque une analyse des forces et faiblesses actuelles de Megève, en particulier vis-à-vis des stations de villégiature concurrentes ; il manque aussi une analyse des menaces (dont, en premier lieu, le changement climatique susceptible d’affecter particulièrement une station de moyenne altitude comme Megève dans l’horizon de temps d’un PLU) et des opportunités propres à Megève. Il en résulte un projet actuel de PLU qui n’est guère qu’un rafistolage du POS. C’est, à nos yeux, une erreur de jugement de dire que le PLU n’est pas un exercice stratégique. En effet, l’urbanisme doit être au service des objectifs de la commune et non l’inverse. Faute d’objectifs, comment déterminer la quantité et la qualité des constructions, les équipements publics à prévoir en fonction de la diversification nécessaire de l’économie de la station, le niveau souhaité, ou plutôt toléré, de circulation automobile, le type d’agriculture le mieux adapté à l’environnement de Megève et enfin les mesures à prendre pour faire face à la consommation croissante et à la raréfaction de l’eau ? À ces questions, Megève Demain répond clairement : - il est temps de faire une pause dans la construction, après le rythme effréné de la dernière décennie - les ressources financières de la station doivent être prioritairement allouées avec un souci constant du rééquilibrage économique de la station, aujourd’hui trop dépendante d’une saison d’hiver vouée à un raccourcissement annoncé ; les projets hôteliers doivent en particulier être examinés en ce sens - les mégevans de souche et d’adoption veulent moins et non davantage de nuisances automobiles, comme le projet de PLU le leur en promet, entre autres avec la liaison routière entre Le Tour et Les Perchets - les mégevans de souche et d’adoption sont aussi très sensibles au cadre naturel entretenu par les agriculteurs de la commune et sont donc totalement favorables au maintien et au développement des 48 exploitations locales ; pour autant, ils ne peuvent pas être favorables à l’implantation de bâtiments agricoles de taille industrielle, visibles et à proximité de zones résidentielles (c’est le cas navrant de la Ferme de Joseph) Megève Demain est donc pour la préservation de l’authenticité du village de Megève et de l’intégrité de son cadre naturel exceptionnel, et non pour la transformation progressive du site en zone urbaine de montagne. Quelle que soit la version arrêtée du PLU, Megève Demain demande que la Mairie justifie chacune des opérations numérotées de son PLU (aujourd’hui au nombre de 33). Megève Demain observe par ailleurs qu’il y a beaucoup de résistance au projet actuel de PLU parmi les associations, les résidants et les propriétaires fonciers en général et engage la Mairie à ne pas ignorer leurs demandes qui sont légitimes et d’en tenir compte dans le dossier soumis à l’enquête publique à venir. Megève Demain souhaite enfin que cette enquête publique soit confiée à une commission d’enquête (composée de plusieurs commissaires enquêteurs) et non à un seul commissaire enquêteur, afin d’assurer à la fois l’indépendance et la qualité de cette étape importante de l’approbation d’un PLU. 1/ INFRASTRUCTURES ET DÉPLACEMENTS 11/ Mitage sur les plans d’organisation urbaine non stoppé. 12/ Rythme des constructions non maîtrisé, sans annonce de taux de croissance raisonnable et d’objectifs de limitations dans le temps et l’espace ; aucune mesure de rééquilibrage des « pressions foncières » et du mitage dont aucun frein n’est annoncé ; 9.913 m2 annuels de SHON supplémentaires, soit 300 habitants de plus en haute saison (3.000 en dix ans). 13/ Voiries : 150 véhicules supplémentaires chaque année (1.500 en dix ans), absence d’évaluation du rythme de constructions nouvelles et du trafic supplémentaire automobile qu’elles engendrent d’où débauche de travaux routiers divers et variés avec nuisances et dommages collatéraux, alors même que la commune a déjà un important et coûteux réseau de 90 km de routes à entretenir. 14/ Refus de la liaison routière Le Tour/ Les Perchets et de tout nouveau programme immobilier qui justifierait cette liaison aux conséquences négatives : - un projet qui a déjà reçu un avis défavorable à l’issue d’une enquête publique en 2001 et qui rencontre l’opposition d’une très vaste majorité des résidants - un projet qui dénaturerait irrémédiablement l’environnement de la partie haute du quartier de Rochebrune, très prisée des résidants et des promeneurs ; avec le chemin du Calvaire et la route du Maz, le secteur des Perchets, y compris le chemin de Fanou et le chemin de Lady, est l’un des 3 lieux de promenade favoris entre le Mont d’Arbois et le village - un projet qui augmenterait les nuisances automobiles sur tout son parcours et la congestion de la circulation en bas de Rochebrune, la rue de la Poste étant déjà un goulot d’étranglement notoire en haute saison et/ ou pendant l’année scolaire aux heures de passage des cars scolaires (10 cars le matin, 10 cars le soir) - un projet qui ne peut être justifié ni par un impératif sécuritaire (celui-ci ne figure du reste plus dans le projet de PLU ; qui plus est, Megève Demain a déjà fait part de propositions alternatives qui atténueraient le problème éventuel de sécurité de la route du Mont d’Arbois), ni par la réalisation d’un hôtel au Tour ; le concept même de cet hôtel est très discutable (cf. ci-dessous) et l’accès peut parfaitement être assuré par le haut sans que les habitants de Rochebrune aient à souffrir de ce nouveau développement qui ne leur bénéficie pas. 15/ Refus de la voie (avec construction de 2 ponts) reliant le CVO n°2 au Chemin du Lotissement offensant « les Balcons de Megève » (sans égard à la piste de ski et aux covisibilités avec le site protégé du Calvaire). 16/ Refus de la ceinture périphérique préfigurée secteur ouest de Rochebrune et non justifiée (chemin de Lady, Croix et route du Bouchet, jonctions avec Megève Centre, Cassioz, Praz sur Arly …) ; refus des élargissements à 8 et 10 mètres projetés : dégradation des vues, mouvements de terrain, abattages de végétation, dangerosité, nuisances sonores et pollution, coûts d’infrastructures dispendieux … 17/ Inutilité de faire état des terrains en espaces verts signalés péjorativement « en dents creuses » et « à mobiliser » (?) alors qu’ils constituent des espaces de respiration salutaires rééquilibrant les habitations et agrémentant les vues et séjours. 18/ Absence de plan cohérent de transports en commun en rééquilibrage du « tout voiture » actuel : fréquence et capacités des skibus et été/bus, parkings de périphérie … 19/ Absence de plans de facilitations piétonnières de santé et de sécurité (trottoirs corrects, déneigement, nettoyages, élagages…). Dans le souci développer le tourisme hors saison hivernale, les chemins et sentiers de promenade et de randonnée doivent à tout prix être préservés et même développés. 2/ SECTEUR DU CALVAIRE Dans ce secteur emblématique de Megève, le souci de la Mairie doit être la préservation de l’intégrité du site. 21/ Limites des secteurs UC et ND au pied des chapelles du Calvaire; les lots 2871 à 2875 doivent tous devenir inconstructibles (or seuls les lots 2871 et 2872 passent dans le projet de PLU en zone N, laissant les autres lots en secteur UC constructible) 22/ La montée du Calvaire doit exclusivement être piétonnière, à l’exception d’une tolérance pour la desserte par véhicules des fermes situées en amont ; or le projet de PLU transforme le début du chemin en voie de desserte automobile de lots indûment constructibles. 23/ La co-visibilité avec le site inscrit à l’inventaire est à considérer, pour les lots 2871 à 2875. 24/ Précédent de très peu le nouveau PLU et conçu sur le POS actuel, le projet en instruction de permis de construire du lotissement « les Balcons de Megève » au lieu-dit « La Combe » n’en reste pas moins malvenu tout comme la commercialisation qui l’accompagne, avant même l’octroi d’un permis de construire ! Des modifications substantielles au plan de masse épargneraient des dommages irrémédiables à la coulée verte reliant le Mont d’Arbois au cœur de Megève, et piste de ski ; la co-visibilité avec les chapelles du Calvaire n’est en rien prise en compte; la décalque du projet du CGRCE qui date de 25 ans ne répond nullement aux attentes qualitatives nouvelles en matière de composition et de vues sensibles. La remise en cause du plan de masse s’impose. 3/ CONSTRUCTIONS HÔTELIÈRES 31/ Les coefficients emprise au sol et hauteur non réglementés (NR) ou très majorés p. 7, p.19 et p.20 en masquent l’incidence en volumes : Ua Ub Uc Ud Uh Emprise au sol NR + 20% + 30% NR + 12 % Hauteur de construction + 9% + 33% + 37,5% + 25 % Majoration volumes construits NR + 30,8% + 72,9% NR + 40% Ces dérogations regrettables aux règles générales valorisent l’assise foncière et augmentent la pression foncière sans justification ; l’orientation insistante « haut de gamme » consomme, à capacité de lits égale, plus d’espaces verts et de paysages que les 3 et 2 étoiles ; elle restreint les espaces extérieurs de loisir nécessaires aux hôtels en moyenne saison ; elle contredit l’impératif de capacités économiquement abordables pour la clientèle correspondante (manque d’étude d’occupation hôtelière mensuelle). 32/ L’interdiction de changement de destination hôtelière (section 1 article 1) est louable (voulant éviter la reconduction des disparitions passées de 16 hôtels en 15 ans) ; mais cette clause sera jugée léonine par les tribunaux, en cas de reconversion économique obligée. Les mêmes règles appliquées, sans privilèges réglementaires, à toutes les constructions apporteraient une garantie urbanistique si reconversion forcée en appartements. 33/ L’absence de considération du réchauffement du climat fausse l’analyse économique à moyen terme ; le nombre de nuitées n’ayant pas varié depuis 10 ans, c’est en les favorisant au delà des trois mois de pointe, le reste de l’année, que se situent les solutions « durables » pour l’économie de Megève : - ne plus seulement miser sur la haute saison d’hiver et l’hôtellerie de grand luxe et diversifier, - s’appuyer sur l’évaluation des capacités existantes mal ou non utilisées en moyenne et basse saison, - promouvoir le 3 étoiles et même le 2 étoiles pour attirer en moyennes et basses saisons, d’autres catégories de population que la clientèle « haut de gamme » aujourd’hui ciblée, - favoriser une meilleure occupation annuelle des lits « froids » de chalets, appartements et gîtes. Le Conseil d’Administration de Megève Demain représenté par son Président, Arnaud Grémont Le 7 mars 2007