ce que j`appelle oubli
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ce que j`appelle oubli
CE QUE J’APPELLE OUBLI LAURENT MAUVIGNIER / COMPAGNIE MÊTIS DURÉE DU SPECTACLE 1h15 sans entracte « Et ce que le procureur a dit, c’est qu’un homme ne doit pas mourir pour si peu. » - extrait Texte Laurent Mauvignier En collaboration avec Caroline Gonce Mise en scène Nicolas Berthoux Avec Nicolas Berthoux Création et régie lumière Stéphane Bazoge Création sonore Jérôme Paressant Régie son Guillaume Barré Coproduction Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique, Nouveau Théâtre d’Angers-Centre dramatique national Pays de la Loire et la Compagnie Mêtis Résidence de création au Grand T et au NTA La Compagnie Mêtis est soutenue dans son fonctionnement par le Conseil général de Maine-et- Loire et la Ville d’Angers. La Spedidam, la Région des Pays de la Loire, la Ville d’Angers et l’EPCC Anjou-Théâtre sont partenaires de ce spectacle. Ce que j’appelle oubli de Laurent Mauvignier est publié aux Éditions de Minuit. LE FAIT DIVERS 28 décembre 2009 - Lyon, centre commercial la Part-Dieu, magasin Carrefour. Michaël Blaise, 25 ans, martiniquais, entre et va au rayon des boissons. Il prend une canette de bière. Il la décapsule et commence à la boire. Quatre vigiles l’encerclent. Ils l’entraînent dans la réserve du magasin. Selon l’autopsie, Michaël Blaise est mort par asphyxie, la cage thoracique enfoncée. Une caméra de surveillance témoigne des coups portés avec une violence déraisonnée. Lors du procès, le procureur a dit qu’un homme ne devait pas mourir pour si peu. LE TEXTE De cette histoire, sordide et sotte, Laurent Mauvignier écrit. Une voix surgie de nulle part, d’un temps bien après les faits. La voix d’un narrateur, conscience omnisciente qui s’adresse au frère cadet de la victime. Une révolte contre ce que certains appellent la fatalité. Une seule phrase sur soixante pages, qui a déjà commencé et qui ne s’achève pas, un cri qui dure bien au delà, « un souffle qui ne se perdra ni ne s’éteindra » (Compagnie Mêtis). Jamais l’auteur ne raconte ou ne commente le fait divers. Sa fiction dépeint « ce monde avec des vigiles et des gens qui s’ignorent dans des vies mortes comme cette pâleur, cette mort tout le temps, tous les jours, que ça s’arrête enfin » (extrait du texte). Le temps ne dépasse pas l’émotion mais laisse jaillir les questions : peut-on mourir pour une canette de bière ? Qui se souviendra de cet homme ? L’OUBLI Laurent Mauvignier fait de la littérature non seulement le lieu du souvenir mais aussi et surtout celui de l’existence et de la présence. Du réel, il réalise une fiction. Le portrait d’un jeune homme, en marge d’une société qui l’ignore ou ne sait le reconnaître. Une société aliénante, qui autorise, aveugle et sourde, ces crimes et leur oubli. Notre société. « Nous y vivons sans même avoir conscience que nous la subissons. […] Nous assistons impuissants au drame qui se joue tous les jours devant nos yeux aveugles » (Compagnie Mêtis). Ce cri est l’écœurement d’une violence qui semble devenir banale, la dénonciation d’un monde où chacun, anonyme, peut basculer d’un jour à l’autre dans l’oubli. LA PAROLE Nicolas Berthoux est seul en scène avec cette parole dépouillée, avec ce corps qui insuffle ces mots qui « attristent, consolent, bousculent, décrivent, dégoûtent, interrogent et n’en finissent pas de résonner dans cet espace vide. » Un plateau nu, symbole de la vacuité d’un système qui oublie l’humain, de l’absence d’humanité, de l’indifférence dans lequel s’éteignent les vies. Un plateau nu, espace dans lequel la conscience peut surgir et la présence d’un homme oublié prendre corps. Tout autour il y le bruissement permanent, le flux d’informations suffoquant, « ces bruits à peine perceptibles qui nous suivent de manière incessante, un brouhaha, un mélange de sons du quotidien qui nous désoriente et qui nous propulse vers l’assourdissement. » La parole est souffle, flot de pensées et de mots, une partition qui oscille entre distance et empathie, accélérations et retenues. Un chant pour ne pas oublier. LAURENT MAUVIGNIER Diplômé des Beaux-Arts en 1991, Laurent Mauvignier publie Loin d’eux aux Éditions de Minuit en 1999. Depuis, il a signé dix romans, une pièce de théâtre et deux scénarios de télévision. Rodolphe Dana du Collectif Les Possédés (présent cette saison au Grand T avec Platonov) porte à la scène ce premier roman en 2009 puis crée le premier texte théâtral de l’auteur, Tout mon amour - 2012. Il est pensionnaire de la Villa Médicis - Rome en 2008/2009. La langue de Mauvignier tente de mettre des mots sur l’absence et le deuil, l’amour ou le manque, comme une tentative de vouloir retenir ce qui nous file entre les doigts, entre les ans. Entre autres distinctions, il est fait Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres - 2010 et reçoit le prix Amerigo-Vespucci - 2014 pour son dernier roman, Autour du monde. NICOLAS BERTHOUX ET LA COMPAGNIE MÊTIS Metteur en scène et comédien, Nicolas Berthoux se forme au Conservatoire National de Région d’Angers. Il crée en 1997 la Compagnie Mêtis. Son travail est axé sur la volonté de compréhension de la société actuelle et le décryptage des mœurs de ses contemporains. La compagnie puise dans la dramaturgie contemporaine ou élabore elle-même le texte, moteur de sa recherche artistique. Composée d’une équipe modulable, Mêtis s’enrichit de ses individualités pour proposer des spectacles aux thèmes et formes variés. Elle mène des ateliers de pratique artistique et d’aide à la mise en scène. Aux côtés de Ce que j’appelle oubli, trois autres spectacles sont actuellement en tournée : 36 Poses - 2013 et RPG 14 ou le jeune homme et la machine à tuer - 2014 de Marc Béziau et En un mot comme en vin - 2014, dégustation vinicole en lecture-musicale. LES PROCHAINS RENDEZ-VOUS DU GRAND T 100% (SUPER) HAMLET FAMILLE D’après William Shakespeare et Les Contes de Shakespeare de Charles et Mary Lamb Création La Cordonnerie Du mardi 10 au jeudi 12 mars - Le Grand T PHUPHUMA LOVE MINUS Du jeudi 19 au samedi 21 mars - Le Grand T CE QUE J’APPELLE OUBLI ILLUMINATION(S) Texte et mise en scène Ahmed Madani Du mardi 24 au samedi 28 mars - Le Grand T LAURENT MAUVIGNIER RESTEZ CONNECTÉ ! Facebook, twitter Après le spectacle, discutez en ligne avec Le Grand T et les autres spectateurs, aimez ou non, donnez vos impressions, posez vos questions, réagissez ! La lettre d’info du Grand T Pour la recevoir, il suffit de vous inscrire depuis le site internet ou de nous laisser votre adresse mail un soir de spectacle. Elle vous permettra de connaître tous les rendez-vous et d’être informé de l’actualité de votre théâtre. 09 > 13 MARS - LE GRAND T - LA CHAPELLE 84, rue du Général Buat BP 30111 44001 Nantes Cedex 1 Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique, est un EPCC subventionné par le Département de Loire-Atlantique en coopération avec la Ville de Nantes et la Région des Pays de la Loire. Il reçoit le soutien de l’État – Préfet de la région Pays de la Loire – Direction régionale des affaires culturelles dans le cadre du programme scènes conventionnées. RESTAURANT Le Cou de la Girafe vous accueille, avant chaque représentation (sauf les samedis et dimanches), après la représentation le samedi et à l’heure du déjeuner du lundi au vendredi. Réservation au 02 51 81 98 26. LE BAR Il vous accueille avant et après chaque représentation. Possibilité de restauration légère. TRANSPORT Bénéficiez désormais du service chronobus de la TAN, ligne C1 : un bus toutes les 15 minutes jusqu’à 22 h 30 et toutes les 30 minutes de 22 h 30 à 0 h 25 environ (horaires précis disponibles à la billetterie). Libre accès au service TAN 2 heures avant et après chaque représentation sur présentation du billet de spectacle (y compris pour les spectacles au TU-Nantes). Rédaction : Mélanie Jouen Licences d’entrepreneur de spectacles 1-1075853 / 1-1075850 / 2-1075851 / 3-1075852 2014/15 © CIE-METIS LIBRAIRIE En partenariat avec la librairie Coiffard. Ouverte avant et après chaque représentation ainsi que pendant les entractes, vous y trouverez : textes de théâtre, romans, biographies, revues culturelles… Les abonnés du Grand T bénéficient de 5 % de remise.