Mon Atelier : « Au Grès d`Emilie »
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Mon Atelier : « Au Grès d`Emilie »
Mon Atelier : « Au Grès d’Emilie » Mon atelier, « Au Grès d’Émilie », est installé chez moi à Saint-Maur-des-Fossés. J’aime le mélange des genres, des cultures, des techniques et de la matière. Un doux métissage que j’essaie de transmettre dans l’objet fini, pour qu’alternent sans heurts, le lisse et le rugueux, les pleins et les vides… J’aime rompre avec la symétrie : « décentrer » ma pièce, ajouter une vague à la fin du tournage, ou remodeler la forme quand la terre est à l’état « cuir ». • Feuilleter, pincer, déchirer… Pour mes «Roses des sables» (influence Mme Rice) : j’ai déchiré les bords de chaque feuillet, essayé différents mouvements, pincé, déchiré la tranche et saupoudré d’oxyde pour accentuer cette irrégularité... La coupelle en bois symbolise l’arbre ; la plante, le vivant. • Alterner des pleins et des creux J’utilise des formes plus modernes, ou, à l’inverse, un dessin (ajouré) plus contemporain. Mes « Doubles parois » me permettent de vider, tout en gardant l’utilité. Pour donner un peu de mouvement, j’ajoure en biais (pas sur tout le pot). • Alterner des pleins et des déliés Pour mes « Cannelés », dans une paroi épaisse, je retire des bandes selon un mouvement défini. J’aime jouer avec mes émaux et la décoration : • Mon Céladon : J’y retrouve la légère couleur vert-olive du céladon coréen que je préfère au céladon chinois d’un bleu laiteux trop pâle. • Mon Rouge de cuivre : dérivé des essais de Valtat et autres, il est encore un peu trop foncé à mon goût. Mais je me rapproche du but. • Mes Cristallisations : recherche d’une recette où les cristaux sont colorés par la couverte. Mais pour le rouge, j’ai dû faire une post-réduction… • Mes Émaux de cendres : Je récoltais fleurs et bois que je lavais et séchais. Puis je les brulais. Il faut compter minimum 5kg (de cendre) pour un début de recherche ! J’ai quand même réussi à faire un rouge de fer à base de cendres de fleurs de glycine… • Mes Boo Chang Sa Gi : C’est une technique de gravure coréenne. (il en existe une version simplifiée en France). C’est un jeu de superposition de terres colorées, que l’on grave ou que l’on incruste... Je l’utilise surtout sur les coupelles, pour des motifs précis. J’aime enfin associer les matériaux entre eux, et trouver à ces alliances des harmonies : • Associer le verre à la terre : C’est simple et efficace quand je me contente de n’émailler qu’une partie de la pièce, en laissant brute l’autre partie, ou quand il ne s’agit que de placer un bouton de verre sur un couvercle, ou bien encore lorsque je réserve cette association verre/terre à la fabrication de bijoux fantaisie. Mais, malgré une bonne pratique du vitrail, je n’ai pas encore trouvé de symbioses plus ambitieuses entre ces deux matériaux… • Associer le bois à la terre : C’est très plaisant pour moi puisque je sculpte et tourne aussi le bois. Et il y a tant d’opportunités : Une coupelle en bois pour retenir un vase en grès, un socle en terre cuite pour y déposer un bois sculpté, le pied émaillé d’un bol en bois tourné, le couvercle ou la poignée en bois d’une théière… • Associer des plantes à la terre : Quoi de plus naturel ? La plupart des pots et des vases ne sont-ils pas destinés à recevoir des plants et des bouquets. J’essaie d’ailleurs de penser à la plante avant de créer un pot. Mes « Pierres de lune » et mes « Roses des sables » se prêtent bien à accueillir les plantes grasses que je leur destine… C’est ce grès métissé, où « rien ne se perd mais tout se transforme », que veux produire et transmettre.