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DOSSIER PEDAGOGIQUE
Cinéma documentaire
Festival de cinéma Echos d’ici, Echos d’ailleurs
Ouvre les yeux!
Mardi 13 janvier
A sortieOuest
Journée en partenariat avec Le Festival du film documentaire Echos d’ici, Echos d’ailleurs à Labastide Rouairoux
LES PETITS MATINS DU MONDE
de Nicolas Vidalenc et Xavier Vairé
Durée : 3x 13’
L’ECOLE NOMADE de Michel Debats
Durée : 52’- La Gaptière Production
LA VAGUE D’ESPOIR D’ISMAËL
de Catherine Monfajon
Durée : 15’ – Via Découvertes Production
LES ENFANTS DE L’OVALE
de Grégory Fontana et Rachid Oujdi
Durée : 55’ – Comic Strip Production
Les petits matins du monde
L’école nomade
La Vague d’espoir d’Isamël
Les enfants de l’ovale
Quelques notions sur l’image
Activités et exercices envisageables avec les élèves
Vers une définition du cinéma documentaire
p.3
p.4
p.10
p.12
p.19
p.23
p.25
Contacts scolaires :
Anaïs Escriva et Julie Kuntz,
Relations publiques
[email protected]
04.67.28.37.32
Grégoire Corbic, service éducatif
[email protected]
Théâtre sortieOuest
Scène conventionnée pour les écritures contemporaines
Domaine de Bayssan le Haut
Parvis Jacques Echantillon
Route de Vendres 34500 Béziers
www.sortieouest.fr
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ORGANISATION DE LA JOURNEE
MATINEE SCOLAIRE : (en entrée libre, sur réservation)
10h-12h : projection des 5 courts-métrages suivis de débats animés par Yannis Youlountas
12h-13h : pause déjeuner, les chapiteaux et différentes salles du domaine seront mises à disposition.
Les élèves pourront pique-niquer sur place, les lieux seront mis à dispositon.
13h-15h : projection de L’école nomade suivie d’une rencontre avec Yannis Youlountas et Michel Debats (sous réserve)
ATTENTION : si des enseignants ne souhaitent faire que la matinée ou que l’après-midi, cela
est possible
SOIREE : ( entrée : 5€, sur réservation)
19h -19h20 : projections La vague d’espoir d’Ismael
19h20 – 20h : débat
20h-21h : pause repas
21h : Les enfants de l’ovale… Un essai qui transforme!
21h50 : rencontre avec Yannis Youlountas et Rachid Oujdi, réalisateur et Christophe Lozano ,
directeur de sport passion
Yannis Youlountas est un philosophe, poète, écrivain et réalisateur franco-grec contemporain.
Formateur et intervenant auprès de publics frappés d’exclusion sociale (classes relais, détenus,
migrants, sdf, handicapés), créateur de dispositifs d’éducation à l’image et de philosophie pour les
enfants.
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Matinée scolaire, de 10h à 15h :
LES PETITS MATINS DU MONDE
La série les Petits Matins du Monde nous invite à plonger dans l'univers des enfants du monde entier en les
accompagnant de leur réveil à leur arrivée à l'école. Suivre pas à pas, des garçons et des filles âgées de 6 à
10 ans dans leur quotidien est une aventure aussi universelle que magique. Ce rendez-vous se veut une
formidable fenêtre ouverte sur le monde.
Que mange au petit-déjeuner un jeune japonais? Où dorment les enfants au Cambodge? Comment les petits
Mexicains se rendent-ils à l'école? Autant de questions en apparence anodines mais révélatrice de nos
différences culturelles et qui peuvent nous apprendre une multitude de choses simples mais passionnantes.
Les pays qui seront parcourus : (5 x 13minutes)
Cambodge
Japon
Mexique
Finlande
Sénégal
Liens utiles :
http://lespetitsmatindumonde.com
http://www.lesite.tv/videotheque/0681.0000.00-les-petits-matins-du-monde
http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2014/11/27/tous-les-matins-du-monde_4527294_4497916.html
THEMES
Famille - habitat - comportement alimentaire - établissement d'enseignement
En lien avec l’Education Nationale :
Cycle 3 / Vivre ensemble - Éducation civique ;
Cycle 3 / Découvrir le monde - Géographie ;
Ecole primaire / Vivre ensemble - Éducation civique ;
Ecole primaire / Découvrir le monde - Géographie ;
6e / Découvrir le monde - Géographie ;
5e / Découvrir le monde - Géographie ;
6e / Vivre ensemble - Éducation civique ;
5e / Vivre ensemble - Éducation civique
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L’ECOLE NOMADE de Michel Desbats
Notes d’intention du réalisateur
La création en 2006 d’une école nomade à la demande des Évenks est le résultat de huit années de démarches et réflexions menées par une ethnologue française Alexandra Lavrillier.
Le projet d’Alexandra Lavrillier est d’avoir des professeurs nomadisant avec les parents et les enfants, dans la
taïga. Cours du programme scolaire russe bien sûr, (l’école nomade est expérimentale et rattachée à l’école
du village qui teste régulièrement le niveau scolaire des enfants) mais aussi cours de langue évenk, d’anglais,
d’informatique, l’objectif étant de donner aux enfants tous les éléments pour qu’ils puissent faire leur choix de
vie dans le futur.
Le but de l’école nomade est de ne plus séparer les enfants de leurs parents, d’apprivoiser la
modernité, avec les instituteurs, de cultiver la tradition avec leurs familles, de mettre à la disposition des
enfants internet et le chaman afin qu’ils écoutent et communiquent avec le Monde mais aussi qu’ils écoutent
et communiquent avec les Esprits de la Nature. L’école nomade voyage au Nord de l’Amour, au milieu de la
plus grande forêt du monde laTaïga,où les températures oscillent entre moins 50° l’hiver et plus 40° de l’été.
Ce film est une mosaïque de la vie des Évenks, il avance pas à pas dans leur quotidien et au fil des saisons.
C’est une fresque chronologique qui commence par le réveil et le petit déjeuner des enfants. Une vie rude qui
s’écoule en douceur.
Sollicitée pour la logistique et la mise en œuvre de l’école nomade, Alexandra Lavrillier,
anthropologue participe à cette école avec une institutrice Évenk et quelques mamans assistantes. L’école est
intégrée à la vie des enfants ; elle constitue un des apprentissages multiples de leur vie nomade.
Alexandra Lavrillier, co-auteur du film
Auteur du film :“School on the move - L’École nomade” Chercheur attaché au Max-Planck institut de Leipzig
(All) Docteur en Anthropologie École Pratique des Hautes Études Fondatrice de l’école nomade Évenk ; présidente de Sekalan Lauréate du Prix de la fondation Rolex 2006
Alexandra Lavrillier possède la nationalité française mais c’est comme si son cœur avait toujours appartenu
au Grand Nord. « Enfant, je passais des heures au Musée de l’Homme à Paris devant les vitrines consacrées
aux Inuits et aux peuples de Sibérie ».
En 1994, forte de ses connaissances linguistiques en russe et en yakoute acquises à l’Institut national des
langues et civilisations orientales et au Centre d’études mongoles et sibériennes à Paris, ainsi qu’au contact
d’émigrés yakoutes, la jeune femme accompagne - en tant qu’interprète ethnologue - une expédition organisée par des photographes français. Pendant trois mois, elle va sillonner laYakoutie, sur ces terres de Sibérie
qui l’ont tant fait rêver enfant. C’est à cette occasion qu’elle fera une rencontre décisive, avec le peuple évenk.
« C’est chez eux que j’ai trouvé l’accueil le plus chaleureux, la meilleure conservation de la culture et de la
langue. » Alexandra Lavrillier savait que l’avenir de la culture évenk passerait par l’éducation des enfants.
Pendant huit ans, elle a consacré son temps et son énergie à mettre sur pied une école itinérante que les
Évenks nomades appelaient de leurs vœux depuis longtemps. Cette école nomade fonctionne depuis le début
de l’année 2006, après la campagne menée avec succès par l’ethnologue française pour lever tous les obstacles administratifs qui se dressaient devant elle. Elle a finalement reçu - et c’est une première pour une
école nomade destinée à une minorité sibérienne - l’aval du ministère de l’Éducation russe et des autorités
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compétentes de la région de l’Amour, et a obtenu le statut d’école expérimentale officielle. Une reconnaissance qui ouvrira peut-être la voie à des expériences similaires ailleurs en Sibérie.
Interview d’Alexandra Lavrillier
Alexandra, pourriez-vous tout d’abord nous parler un peu de votre école nomade en général ? Qu’est- ce que
cela représente ?
- L’école nomade a pour but de proposer aux enfants nomades de suivre un cursus scolaire dans la taïga
vivant avec leurs parents. C’est à dire que les enfants vivent avec leurs parents et les professeurs viennent
chez eux et donnent des cours. L’idée c’est donc d’alterner entre le système direct d’enseignement et le système indirect. Après notre première année de fonctionnement nous nous sommes rendus compte qu’il valait
mieux laisser un professeur dans chaque campement où il y avait plusieurs enfants. Pour l’instant donc dans
notre école, il y a cinq points géographiques avec trois professeurs et deux aides parmi les parents.
Donc il y a plusieurs classes ?
- Oui ! C’est une difficulté pour un instituteur nomade parce qu’il doit conduire plusieurs classes de niveaux
différents. Les cours sont donnés en même temps, l’instituteur travaille avec tous les élèves en passant de
l’un à l’autre.
Qu’est-ce que les enfants nomades étudient comme matières ?
- Nous enseignons toutes les matières du cursus scolaire ordinaire, y compris l’anglais, le français, l’informatique ainsi que toute une série des cours liés à la conservation de la tradition évenke. On crée par or- dinateur des manuels de langue évenke, avec des photos, des enregistrements audio, des chansons évenkes...
Les enfants font des travaux manuels évenks : ils étudient les motifs traditionnels, ils cousent, ils tressent des
perles.
À quoi serviront les manuels créés par les enfants ? Ce sera des manuels à eux ou c’est juste une sorte de
projet éducatif ?
- L’idée est de faire plusieurs manuels électroniques de langue ou de tradition évenkes qui soient attirants
pour les enfants et qui seraient publiés et distribués dans plusieurs endroits où vivent des Évenks : la région
de l’Amour, la région de la République Sakha, et d’autres régions, car les Évenks, il y en a absolument partout dans toute la Sibérie !
En quelle langue créez-vous vos projets avec les enfants ?
- L’informatique, je l’enseigne en évenk parce que c’est la langue qui est proche de leur cœur et ça les décomplexe et ils comprennent mieux. Alors ces manuels-là, ils les font en évenk, en anglais et en russe. Parfois en français aussi.
La création est toujours présente dans l’éducation des enfants nomades ?
- Exactement ! On veut apprendre aux enfants dès le plus jeune âge que dans la vie il faut créer, que quand
ils auront grandi qu’ils n’hésitent pas à créer leur vie, leur avenir. L’ordinateur est utilisé comme un instru5
ment et non comme un but à soi. On ne joue pas à des jeux idiots. Les enfants font eux-mêmes manuels,
calendriers, dictionnaires...
ANALYSER LE FILM
La construction du film peut être étudiée à partir d’un certain nombre d’oppositions :
-
-
Enfants / adultes.
Intérieur (des tentes) / extérieur (la taïga).
Les enfants. Situations scolaires / situations de jeu. L’instruction intellectuelle / rituelle.
Les adultes. Situations de travail (ou chasse) / interviews.
Intérieur. Gros plans sur un visage / plans de groupe (enfants - adultes).
Extérieur. Plans fixes sur la taïga ou la montagne (style carte postale) / plans en mouvement lors du
nomadisme (traîneaux et rennes).
Le nomadisme. On suit le déplacement (la caméra est derrière les rennes) / on voit venir les rennes
vers nous (la caméra est fixe).
La nature/le partage.
Les voix
-
Quelles sont les différentes voix qui nous racontent le film ?
La première que l’on entend est une voix off, elle plante le décor : « c’est la région la plus froide de
toute la Sibérie »
Puis l’interview d’Alexandra, l’anthropologue, les voix alternent entre l’intervention des nomades, la lecture
des enfants et on entend parfois comme un bruit de fond, parfois comme un son plus prononcé, les Évenks
appelant les rennes. Les chants rythment le film.
Le point de vue
Au début du film, à travers quels yeux passons-nous de l’intérieur de la tente à l’extérieur ?
À quels moments la caméra s’éloigne où se rapprochent ?
Deux visages d’enfants dépassent de la tente où l’on se trouvait et c’est à travers leur regard que nous
découvrons l’extérieur ; la taïga.
Nous changeons de regard, l’œil de la caméra se rapproche de visages ou s’éloigne sur un immense
paysage.
Le cadrage alterne entre gros plans, plans rapprochés et panoramiques.
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Propositions à partir de ces oppositions
L’intérieur et l’extérieur
Quelles différences pouvons-nous voir entre ces deux espaces ?
Deux mondes ; le premier chaud calfeutré et coloré, le second, vaste, emmitouflé, froid et blanc. Mais le lien
entre ces deux espaces est perçu de l’intérieur de la tente d’école par l’ombre chinoise d’un renne.
À l’intérieur, on dort, on mange, on parle, on apprend...
À l’extérieur, on chasse, on coupe du bois, on casse la glace, on élève les rennes...
De ces deux mondes les rythmes sont différents, l’un est lent, l’autre en mouvement. Mais ces mondes ne
fonctionnent pas l’un sans l’autre. La chaleur de l’intérieur se traduit non seulement par les images que nous
avons du foyer mais également par la richesse des couleurs souvent vives.Alors qu’à l’extérieur tout est blanc
ou noir.
L’instruction intellectuelle et rituelle
Quels éléments de la vie des Évenks appartiennent à l’apprentissage de l’école et celui de
la tribu ?
L’école apprend à lire, compter, écrire. Les chaises (rondins de bois), les tables, le matériel informatique, tout
se réinstalle au fil des campements. Les enfants travaillent, sont évalués, et, là encore, de l’intérieur, une fenêtre s’ouvre sur l’extérieur grâce à internet, une ouverture sur le monde... sur leurs semblables. L’école de la
vie, celle de la nature, où il faut remercier les esprits puisque la nature est esprits. Remercier la nature par
des
rubans
accrochés
aux
branches
ou
aux
troncs
des
arbres.
Un rituel funéraire honore la mort d’un ours lors d’une chasse pour respecter la mémoire de cet ancêtre et cet
esprit maître.
La nature et le partage
Pour quelles raisons les Évenks sont-ils nomades ?
Nomadiser s’est respecter la nature et les autres, laisser du bois pour d’autres qui viendront, partager la
chasse entre les familles, ne pas épuiser les ressources d’un même lieu.
Les anciens transmettent leurs savoirs et leurs savoir-faire. C’est une réelle passation.
La modernité et la tradition
Quelles ouvertures sur le monde ?
Comme on l’a vu, l’école nomade est une ouverture sur leur monde
Et aussi sur le monde plus vaste, découvertes d’ailleurs, d’autres modes de vie... Les chants anciens se perpétuent mais le rap enrichira peut-être cette culture ancestrale.
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Les contrastes
Bilan : classification des contrastes et retour à la problématique.
Ce sont eux qui caractérisent ce film ; un monde en autarcie ouvert sur l’extérieur, une sauvegarde des traditions et une ouverture sur le présent et le futur, une synthèse qui s’opère dans un milieu hostile.
Différents axes pour des mises en débat
Éducation
La valorisation de l’acte d’éducation dans une culture nomade.
École nomade pour la Sauvegarde d’une culture.
Transmission du savoir par la famille et par l’institution.
Éducation dans l’école (institutionnalisée), éducation dans la nature par la famille. Principe de la classe
unique, où est la fin du cycle dans l’école nomade?
La place et le rôle des mères assistantes enseignantes.
L’alternance entre l’école et l’extérieur.
Politique
Contexte politique avec la trace de la volonté de faire disparaître cette culture.
Place de l’engagement financier du gouvernement russe, aujourd’hui pour le maintien de cette école ?
Y a-t-il une prise de conscience dans les politiques humanitaires ?
Société
Un Évenk délocalisé peut-il survivre ?
Le contact entre la société russe et cette société animiste ?
Comment accompagner l’intégration de celui qui souhaite se sédentariser pour continuer ses études ?
Notion forte de vivre ensemble et de partage. Socialisation des moyens.
En quoi la modernité peut-elle être compatible avec le monde de la taïga ?
Environnement
Éducation à l’environnement (développement durable).
La capacité d’adaptation de l’homme à la nature et non l’adaptation de la nature aux contraintes et aux besoins de l’homme.
Prélever dans la nature en fonction de ses besoins.
Économie
La relation à la consommation, plus du troc que de la spéculation et la valeur de l’argent.
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PISTES D’OUVERTURE
-
Tout individu est-il pluriculturel?
Une culture immobile est-elle une culture morte?
« La tradition, c'est le progrès dans le passé ; le progrès, dans l'avenir, ce sera la tradition» Édouard
Herriot. Commentez
Comment vivre ensemble lorsqu’on a des cultures différentes ?
Sites Internet et documents ressources
• www.lagaptiere.com : Site officiel de la maison de production. En allant dans la rubrique « actualité », puis «
archive », vous trouverez un document pédagogique élaboré par le CRDP de Poitou-Charentes daté du 14
novembre 2008, ainsi que l’historique des différents prix, sélections aux festivals et articles de presse.
• http://ecolenomadeevenk.over-blog.com/ : Blog Internet du projet soutenu par l’Association franco-évenke «
Sekalan ».
• www.ecolenomade.fr : Informations liées au documentaire.
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SOIREE
LA VAGUE D’ESPOIR D’ISMAEL, de Catherine Monfajon
Catherine Monfajon, après avoir été journaliste de presse (Le Parisien, Marie-Claire) part vivre près de 10
années en Afrique du Sud où elle passe à la réalisation cinématographique. Revenue en France, elle
s’installe à Mortagne-sur-Gironde où elle habite en permanence, quand elle ne parcourt pas les continents.
C’est une baroudeuse dont les films sont diffusés sur ARTE, Canal +, très souvent Thalassa et sur les
chaînes étrangères :
Un reportage clandestin sur Aung San Suu Kui assignée en résidence en Birmanie ; « Les Mystères du naufrage de l’Estonia » en mer Baltique ; « Les Majorettes de Soweto » en Afrique Australe; « Au secours ! Nos
voisins sont des babouins » élu meilleur film « environnement » ; elle plonge en Océanie sur les épaves de
l’armada japonaise coulée en 1944 ; elle dénonce le « Viol correctif » qui frappe les femmes lesbiennes en
Afrique du Sud ; elle part protéger les phoques de San Diégo ; 10 jours après le cyclone en Louisiane, elle
tourne « Katrina, chronique d’une catastrophe annoncée », qui lui vaut une « étoile », la plus haute distinction
décernée par la SCAM, la société des auteurs de télévision. Elle écrit actuellement pour ARTE un film historique de 90’ sur les bombardements alliés pendant la seconde guerre mondiale.
Elle n’oublie pas pour autant le territoire saintongeais maritime. Ismaël Guilliorit est un jeune Saint-Georgais.
Soutenu par son père ostréiculteur sur le bassin Marennes-Oléron, Ismaël, non seulement a surmonté son
handicap en devenant un excellent surfeur, mais il apprend à d’autres « zandis » à dompter la mer.
Ismaël Guilliorit : Amputé au niveau du tibia droit depuis la naissance, ce funambule prend appui sur une
prothèse pour surfer. Et pourtant, on ne peut pas dire que la vie lui ait donné toutes les cartes pour devenir un
surfeur talentueux. Les hôpitaux et les blocs opératoires, Ismaël en a soupé pendant son enfance. Et comme
si son handicap ne suffisait pas, le sort s’est acharné sur lui avec la survenue d’un lymphome des amygdales
à l’âge de 10 ans. Une énième intervention chirurgicale et une chimiothérapie éprouvante en sont fort heureusement venues à bout.
Une fois ces épreuves passées, l’énergie débordante d’Ismaël a enfin pu s’exprimer à l’adolescence. Il a
commencé par s’essayer au bodyboard avant de goûter aux joies de la glisse debout sur un skimboard puis
sur un « long skate ». Ces sensations lui ont donné envie de se mettre au surf sur le tard.
Il a inventé des prothèses remontant jusqu’en haut des cuisses, avec l’aide de prothésistes. L’adaptation et la
maîtrise de ce matériel dans un environnement aussi imprévisible que l’océan se sont faites au prix d’années
d’entraînement.
Chaque vague lui demande deux fois plus d’efforts et de concentration qu’un surfeur ayant l’usage de ses
deux jambes.
Ismaël assume pleinement son handicap. Il est allé jusqu’à poser nu dans un calendrier aux côtés de ses
amis qui souffrent de handicaps divers qui continuent de pratiquer un sport de glisse. C’est une façon de dire
aux gens que les « zandis » sont bien là et qu’il faut compter avec eux sur les spots.
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Ismaël et ses amis soulèvent un vrai débat sur le handicap dans le milieu du surf. Ils nous rappellent par leurs
histoires personnelles qu’un accident peut arriver à tout le monde et faire basculer du monde des « valides »
à celui des « handicapés » du jour au lendemain. Le handicap nous concerne tous.
Les bénéfices de l’association d’Ismaël Vagdespoir permettent d’acheter du matériel adapté à l’handiglisse
grâce auquel d’autres handicapés pourront découvrir le surf mais aussi le blokart (kart à voile), le kayak, etc.
A côté de nombreuses actions de sensibilisation et d’initiation à l’handiglisse, l’association est à l’origine d’une
initiative très intéressante en partenariat avec le CHU de Bordeaux : la passerelle Vagdespoir.
Parmi ses nombreux projets, Ismaël envisage un tour du monde handiglisse mais il est toujours à la recherche de sponsors pour l’aider dans cette aventure.
Rencontre à l’issue de la projection avec Christophe Lozano , directeur de Sport passion :
http://www.sports-passions.fr/index.php/qui-sommes-nous/l-equipe/16-l-equipe-sports-passions/detail/199karim-che?tmpl=component
PISTES D’OUVERTURE
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Peut-on transformer le handicap en différence culturelle?
-
Peut-on concevoir un modèle social du handicap?
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Prétendre que le sport participe du processus d'intégration sociale des personnes handicapées nécessite-t-il de démontrer par quels mécanismes psychologiques et sociaux cela pourrait advenir?
Quelle réglementation et quels dispositifs pour l’accessibilité des personnes handicapées au sport,
aux loisirs et à la culture ?
Les loisirs : une pratique incluante ou excluante ?
Intégration des sportifs handicapés mentaux aux Jeux Paralympiques : quelle est votre opinion ?
-
Liens :
http://www.vagdespoir.com
http://tpe-abm.e-monsite.com/pages/etudes-de-cas/la-vague-d-espoir-d-ismael-guilliorit.html
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Les enfants de l’ovale… Un essai qui transforme!
de Grégory Fontana, Rachid Ourdi
Thématiques :
Droits de l’homme, Engagement, Education, Femme, Jeunesse
LES AUTEURS : UNE VIEILLE HISTOIRE D’AMITIE, DE CONFIANCE ET DE PARTAGE!
Grégory FONTANA est journaliste.
Il travaille actuellement pour TV5 Monde et pour Radio France International. Il a eu plusieurs expériences
professionnelles dans le domaine de la télévision (Medi1 Sat) et de la radio (France Bleu Provence, Radio
Méditerranée Internationale, RMC, Radio France). Il a également travaillé pour l’Agence France Presse.
Il est membre fondateur de l’Association de Rugby de Tanger et il a collaboré avec la Confédération Africaine
de Rugby.
“Les enfants de l’Ovale... Un essai qui transforme !” est son premier film.
Ancien animateur-chroniqueur à Radio France puis à RMC, Rachid OUJDI collabore depuis de nombreuses
années à des manifestations culturelles à travers la France, principalement dans le domaine du cinéma, de la
musique et de la littérature. Il est auteur et réalisateur de films documentaires et institutionnels. Il a tourné les
documentaires suivants :
"Perdus entre deux rives, les Chibanis oubliés" (2014), "Les Chibanis" doc'clip pour le groupe Zebda (2014),
“Les enfants de l’Ovale... Un essai qui transforme !” (2012), “IMAJE Santé : 10 ans déjà” (2011), “La source
des femmes – le making of” (2011) et “Le Cézanne, 1 rue Marcel Guillaume” (2009).
C’est en 1996, à Radio-France Provence qu’ils se rencontrent. Grégory à la rédaction de la station et Rachid
aux programmes... Ils se retrouveront à RMC, Grégory correspondant à Marseille et Rachid perché sur le
rocher Monégasque. Quand Grégory part s’installer au Maroc, grâce à Skype le lien n’est pas coupé. C’est,
par ce bais, lors d’une longue conversation que Grégory parle de cette association à Rachid.
C’était en 2008. En septembre de cette même année, ils se rendent sur place pour prendre les premières
images.Après de nombreuses péripéties liées aux aléas de la production audiovisuelle, ce film a été diffusé
deux fois sur la chaine marocaine 2M et poursuit sa route de festivals en soirées thématiques.
Le DVD du film édité par BQHL sortira en janvier 2015.
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Note d’intention de Grégory Fontana :
Sans que l'on sache véritablement pourquoi, il y a parfois des choses qui nous apparaissent comme une évidence. Une émotion, une rencontre, un spectacle qui se déroule devant nos yeux, sont bien souvent à l'origine de cet état étrange.
C'est un peu ça, ma rencontre avec les Enfants de l'Ovale, elle remonte au tout début du projet en 2004, où le
site n'était encore qu'un terrain vague en cours d'aménagement, mais déjà étaient fièrement dressés à ses
extrémités deux poteaux de rugby.
Deux poteaux en plein coeur d'un bidonville qui ne pouvaient à eux seuls qu'attirer la curiosité, à commencer,
bien sûr, par celles des gens du quartier, puis celles des rares visiteurs dont je faisais parti.
Depuis le site et le quartier ont tous les deux évolué à leur rythme : ce bout de terrain vague a laissé la place
à une pelouse digne des plus grands stades et des installations (vestiaires, classe, locaux administratifs,
etc...) que nombre d'associations, à travers le monde, rêveraient de mettre en place.
Le quartier lui, poursuit sa mutation, l'eau et l'électricité ont été installées il y a eu peu, les travaux de voiries
viennent à peine d'être lancés, et des programmes de constructions de logements sont encore dans les cartons.
Le quartier change donc, et cette métamorphose se fait bien au-delà des simples apparences. Dans les rues
de ce quartier, on croise les enfants qui ont fait, font ou feront parti des enfants de l'ovale et les autres.
Les adultes du quartier vous le disent, les enfants du rugby sont différents, ils ont acquis une forme de savoir
vivre. Plus étonnant, ils entraînent leur famille dans ce changement de mentalités.
Suffisait-il d'implanter un terrain de sport au milieu d'un bidonville pour parvenir à ces changements ? Doit-on
uniquement attribuer ces évolutions à la pratique d'un sport qui véhicule des valeurs fortes : le rugby ? Ou
bien, est- ce, le résultat de l'engagement totalement désintéressé de quelques passionnés ?
Faire connaître cette belle histoire, me semblait évident. Sans réellement savoir par quoi il fallait véritablement
commencer, si ce n'est par le sourire de ces enfants, et ensuite se laisser guider, puisque après tout, c'est
leur histoire.
Comme il est tout aussi important de réaliser un travail de mémoire, ne serait ce que pour ces enfants dont
l’avenir malheureusement sera encore semé d’embuches.
L’idée même de figer ces instants sur un support, là où traditionnellement la transmission du passé n’est
qu'orale, vient ajouter une saveur toute particulière à cette aventure humaine.
Si l’amour réunit aujourd’hui ces enfants, il me paraissait évident que l’amitié devait être le ciment du tournage.
apprends le rugby grâce à l’amour » nous a expliqué à maintes reprises Ali, leur éducateur, acteur essentiel
de ce projet, sans qui rien n'aurait été possible.
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Une formule qui se résume ainsi « Je leur apprends la vie grâce à l’amour » Quand on a appris à lire entre
ces lignes là, on a déjà fait un premier pas au sein des Edom.
Dans un monde qui va de plus en plus vite, ou chaque information en chasse une autre, ces rencontres sont
devenues malheureusement trop rares.
Raconter « les enfants de l'ovale » c'est tout le contraire : prendre le temps de ces rencontres, poser la caméra, et partager.
Note d’intention de Rachid Oujdi
C'est en 2005 que Grégory Fontana me parle, pour la première fois, de cette initiative particulière.
Installé au Maroc depuis quelques années, il suivait l'évolution de ce projet.
Nous nous connaissons depuis longtemps, nous avons longuement échangé ensemble sur ce projet éducatif
et sportif. Mais, ce qui m'a de suite interpellé c'est le fait que tout semblait être réuni pour que rien ne fonctionne, bien que ce projet éducatif et sportif était un projet pilote de l'association « Les enfants de l'ovale ». Lui
était convaincu que la réussite du projet reposait sur les valeurs de cette discipline sportive et moi, j'étais plutôt convaincu que le rugby n'était pas un but mais un moyen.
Plus nous échangions et plus nous étions persuadés que tout était réuni pour faire un très beau film documentaire et que nos points de vues complémentaires nous permettraient d'aller plus loin et de ne pas se contenter d'admirer le succès de cette opération inédite mais de fouiller en profondeur pour mieux comprendre la
société marocaine en mutation avec ses nombreux paradoxes.
Une fois l'idée du film amorcée, l'équipe constituée, avant le départ, nous nous posions de nombreuses questions :
Comment dans un pays où le football est roi, une discipline comme le rugby peut-elle trouver sa place ?
Comment entre un souk et un quartier populaire, un stade de rugby peut-il voir le jour ? Comment des garçons et des filles peuvent-ils être réunis sur un même terrain en pratiquant, avec les mêmes
codes, un sport «si délicat» ? Comment les parents peuvent-ils soutenir un projet si insolite ? Quels sont les
réels apports de l'association dans le quartier ? Quel impact sur les mentalités ?
En septembre 2008, nous nous rendons pour la première fois, ensemble, sur le site. Grégory Fontana
(l'auteur), Cyrille Blanc (le chef opérateur) et moi-même. Trois personnalités, trois sensibilités et pourtant un
même ressenti sur l'envie de faire ce film. De ce voyage qui était initialement un repérage, nous ramenions dix
heures d'images et des moments forts de vie : une aventure humaine et chaleureuse. Nous avions été conquis.
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LES PROTAGONISTES DU FILM
FATIMA ZOHRA
«... au début, l’idée que des filles jouent au rugby n’était acceptée par personne»
Fille ainée de Naïma, elle est la première fille du quartier à jouer au rugby sur ce site.
NAÏMA (mère de Fatima Zohra)
«... ce sont mes filles qui m’expliquent les règles... assez ou essai ou je ne sais quoi...»
Mère de deux filles, c’est elle qui incite les organisateurs à intégrer ses filles dans l’association.
MINA (mère de Nabil et Majda)
«... Quand il est au rugby, il y a deux Nabil... Quand il est à la maison, il n’y en a plus qu’un seul...»
Deux de ses enfants sont inscrits à l’association. elle se livre simplement nous expliquant comme le rugby a
pu changer le quotidien de ses enfants.
FATTAH
«... l’obligation d’être inscrit à l’école pour s’inscrire à l’association a fortement contribué à la lutte contre
l’absentéisme...»
Instituteur de l’association, il apporte à ces enfants bien plus qu’un soutien scolaire.
MAJID
«... lorsque je suis arrivé ici, il n’y avait rien, une terre sans vie...» «les enfants me jetaient des pierres parce
que j’étais noir !»...
Mari de Naïma, ils se sont installées dans le quartier en 2001. Son témoignage nous éclaire sur la vie du
quartier avant la construction du stade (en 2004) qui se trouve juste en face de chez lui.
PAPA HASSAN
«... en vérité il est nécessaire de donner de l’amour aux enfants pour recevoir le leur...»
Surnommé «Tonton Hassan» ou «Papa Hassan» par les enfants, cet ancien international de rugby, aujourd’hui, éducateur animateur du site, se surprend à apporter aux enfants autre chose qu’une initiation au
rugby.
LES ADOLESCENTES DE L’ASSOCIATION
«... on reconnait les filles du rugby... à leurs tronches !»
Ce sont «les grandes», les premières à avoir suivies les traces de Fatima. Au milieu des rires adolescents,
sans fard, elles nous expliquent comment elles se sont épanouies grâce au rugby.
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NABIL
«... le rugby m’a éduqué, m’a appris à être viril, à respecter mes aînés et mon environnement...»
Membre de l’association depuis sa création en 2004, capitaine de son équipe, il nous parle avec avec fierté
quand il voir sa soeur jouer au rugby.
MOHAMED
«...Quand on joue garçons contre filles, c’est comme s’il n’y avait que des garçons...»
Enfant du quartier, aujourd’hui, il travaille sur le site, un peu, comme un grand frère où il transmet aux plus
jeunes passion et respect.
PAPA ALI
«... Comment était cet endroit ? on passait devant en se bouchant le nez...»
Il est le repère essentiel et lʼun des principaux acteurs dans la réussite de ce projet. Il y consacre tout son
temps et son énergie au détriment de sa vie personnelle. Omniprésent à lʼimage tout au long du film, il se livre
en nous accueillant chez lui.
Avec la participation de : SAÏD ZNIBER, Président fondateur de lʼassociation au Maroc.
PHILIPPE SELLA , Le fondateur de lʼassociation «Les enfants de lʼovale».
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LES SEQUENCES ESSENTIELLES DU FILM (POUR COMPRENDRE LES ENJEUX)
Ouverture : Le spectateur découvre, de suite, l’univers dans lequel nous allons évoluer ; un quartier populaire.
Première séquence : Elle installe tous les sujets qui seront déroulés pendant le film. On comprend le milieu
social des familles, l’importance du rôle de la fille dans une sphère traditionnelle, mais aussi les enjeux que
posent l’association : former les marocaines, les femmes ! Un discours qui pourrait sembler très féministe, dit
par «Papa Ali», un homme, ça interpelle. Tous les enjeux du film sont posés dans cette séquence d’ouverture.
La découverte du terrain : Séquence drôle, filmée en longue focale depuis un toit, on découvre progressivement les enfants qui marchent doucement sur le terrain, avec les consignes de Papa Ali qui «engueule» un
enfant qui marche trop vite, comme s’il abimait ce précieux gazon. Un zoom arrière nous permet de voir, pour
la première fois le terrain au milieu du quartier. Les enjeux posés, le terrain découvert, on peut enfin découvrir
quelques uns des principaux protagonistes : Papa Hassan et Fattah l’instituteur, Naïma et sa fille Fatima Zohra, la première fille de l’association.
Le président Saïd Zniber découvre le terrien gazonné : Un nouveau protagoniste arrive sur le terrain. On
comprend, une fois de plus, que les choses ne se sont pas faites en un jour. Entre Hassan, Ali et Saïd, on
comprend que la «famille» rugby a bien été à l’origine de ce projet. Une longue histoire d’amitié, de confiance,
d’obstination a pu permettre la création de ce projet. La séquence se termine avec une petite fille qui perd sa
sandale, trop grande pour elle, métaphore d’un projet qui a dépassé ses ambitions.
Tournoi en l’honneur de Philippe Sella : Séquence importante qui accentue l’importance, les bienfaits et
l’apport de ce projet au coeur d’un quartier populaire. Paroles libérées en groupe. Une fois de plus, une séquence qui déjoue les stéréotypes et qui nous permet de penser que rien n’est figé.
Les filles en groupe se libèrent : Séquence importante qui accentue l’importance, les bienfaits et l’apport de
ce projet au coeur d’un quartier populaire. Paroles libérées en groupe. Une fois de plus, une séquence qui
«démonte» les stéréotypes et qui nous permet de penser que rien n’est figé.
Epilogue : le message radio dans le bus donne des indices d’un pays en évolution. Une façon d’accentuer
que cette belle association «Les enfants de l’Ovale» contribue à une évolution globale de la société.
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PISTES D’OUVERTURE
-
-
Filles/Garçons et Femmes/Hommes : des univers sportifs distincts?
Les stéréotypes filles-garçons, sources d'inégalités dans le sport, les loisirs et la santé?
«Le sport féminin est l’expression du droit à l’égalité et à la liberté de toutes les femmes de disposer
de leur corps et de s’inscrire dans l’espace public, indépendamment de la nationalité, de l’âge, du
handicap, de l’orientation sexuelle, de la religion »
Résolution du Parlement européen «Femmes et sport» adoptée le 5 juin 2003 : Commentez
« Le véritable héros olympique est à mes yeux l’adulte mâle individuel. Les Jeux olympiques doivent
être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs», Pierre de Coubertin : Commentez
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QUELQUES NOTIONS SUR L’IMAGE
Un lien de qualité :
http://www.centreimages.fr/vocabulaire/
Les angles de prise de vue et les mouvements de caméra :
Angle de prise de vue : l'angle de prise de vue désigne la place de la caméra par rapport au sujet filmé. Si la
caméra est placée à l'horizontale, l'angle est dit « normal », par opposition à :
- la plongée : la caméra est placée au-dessus du sujet filmé. Cet angle de prise de vue peut avoir comme
effet d'« écraser » le personnage, de le montrer comme étant fragile, vulnérable, dépassé par les événements, etc. ;
- la contre-plongée : la caméra est placée au-dessous du sujet filmé. Cet angle de prise de vue peut donner
l'impression que le personnage est puissant, dominateur, impressionnant, sûr de lui, etc.
Travelling : la caméra est déplacée (sur des rails, dans un véhicule, ou à l'épaule) alors qu'elle filme (to travel
en anglais = se déplacer, voyager).
- Travelling avant : la caméra avance.
- Travelling arrière : la caméra recule.
- Travelling latéral : la caméra se déplace horizontalement, de gauche à droite ou de droite à gauche.
- Travelling vertical : la caméra se déplace du haut vers le bas ou du bas vers le haut.
Panoramique : le pied de la caméra est fixe mais la tête (la caméra elle-même) est mobile : elle peut être
tournée vers la gauche ou vers la droite, être inclinée vers le haut ou vers le bas.
Zoom (avant ou arrière) : la caméra ne bouge pas, mais grâce à un objectif à focale variable (dans le langage
courant : un zoom), le spectateur a l'illusion de l'éloignement ou du rapprochement.
Un travelling demande plus de logistique (surtout quand il faut installer des rails) mais il permet de filmer des
choses différentes : alors qu'un panoramique est parfaitement adapté pour montrer un paysage, le travelling
s'impose lorsqu'on veut filmer de près un sujet qui se déplace (par exemple, deux personnages qui discutent
en marchant).
Le champ visuel et les plans
Le champ visuel
Cadre : les bords de l'image.
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Champ : le champ est l'espace visuel délimité par le cadre de l'image ; autrement dit, il correspond à ce que
l'on voit sur l'image.
Ce qui fait partie de la scène mais qui n'est pas dans le champ est hors champ : par exemple, un personnage dans le champ s'adresse à un autre qu'on ne voit pas sur l'image. Dans un même plan, un acteur qui
était hors champ peut entrer dans le champ de la caméra, ou inversement.
Contrechamp : le contrechamp est une prise de vue effectuée dans la direction opposée à celle du champ.
Par exemple, si l'on film de face un personnage qui regarde en face de lui (donc à l'endroit où se trouve la
caméra), le contrechamp correspond à ce que voit ce personnage.
Champ-contrechamp : technique de montage qui consiste à montrer de manière alternée le champ et le
contrechamp. Cette technique est très souvent utilisée pour les dialogues : on montre le personnage qui parle
puis celui qui lui répond, et ainsi de suite.
Les plans
Plan : terme polysémique, qui désigne à la fois :
- une durée : il s'agit dans ce cas d'une portion de film comprise entre le moment où l'on enclenche la caméra
et celui où on la coupe (entre le « Moteur ! » et le « Coupez !» du réalisateur) ;
- un type de cadre (voir ci-dessous l'échelle des plans).
Échelle des plans : en fonction de la distance que l'on met avec le sujet filmé (place de la caméra mais aussi
choix de l'objectif), d'une part le sujet apparaîtra plus ou moins gros et d'autre part plus ou moins d'éléments
(personnages ou éléments du décor) entreront dans le cadre. Nous présentons ci-dessous les principaux
types de plans, du plus large au plus serré :
- Plan général : il sert à décrire le lieu où se déroule l'action, son contexte ; il est donc généralement placé au
début d'un film ou d'une séquence.
- Plan d'ensemble : il a à peu près la même fonction que le plan général (montrer le lieu), mais se focalise sur
une place, une rue ; le cadre est donc à l'échelle humaine, ce qui permet aussi de montrer les personnages
de loin, en train de se déplacer par exemple.
- Plan moyen : ce type de plan ne met pas l'accent sur le décor (comme les deux précédents), mais sur le
personnage, qu'il montre de la tête au pieds. Ce plan est privilégié pour la description d'ensemble d'un personnage, ainsi que pour montrer l'action.
- Plan américain : on parle de plan américain car c'est un plan qui s'est fait connaître avec les westerns : le
personnage est cadré de la tête au milieu des cuisses, ce qui laisse voir ses pistolets accrochés à la ceinture.
- Plan rapproché : la caméra est assez près des corps et montre un personnage ou un groupe de la tête à la
taille (« plan rapproché taille »), ou de la tête à la poitrine (« plan rapproché poitrine »). Il permet de créer une
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certaine proximité avec le personnage, surtout dans le cas du plan rapproché poitrine, qui se focalise sur le
visage et donne à voir les émotions du personnage.
- Gros plan : il permet de montrer les moindres expressions du visage, les moindres nuances dans le regard ;
c'est donc le plan parfait pour montrer les émotions et sentiments d'un personnage. Mais le gros plan sert
également à mettre l'accent sur un détail qu'il est important que le spectateur repère (un indice dans un film
policier par exemple). Quand le cadre est encore plus resserré (sur un petit objet comme une montre, ou sur
des yeux, une bouche) on parlera d’insert.
Le son et la lumière
Le son
On peut distinguer des sons de différentes natures.
- Le texte prononcé : il faut en analyser le contenu (que disent les personnages et/ou le narrateur ?) mais il
faut également être attentif à l’intention, au volume de la voix, au débit de parole.
- Les bruits, les sons : on oublie souvent de les commenter, alors qu'ils jouent un rôle important dans notre
appréciation ou tout simplement dans notre compréhension du film. Ils peuvent accompagner l'image ou la
remplacer.
- La musique : De quel type de musique s'agit-il ? Quelle atmosphère crée-t-elle ? Est-elle en harmonie ou au
contraire en décalage avec l'image ? L'absence de musique peut aussi être commentée.
Il faut également faire la distinction entre les sons « in », les sons « hors champ » et les sons « off ».
- Un son « in » est un son dont la source est visible à l'écran : par exemple, on entend ce que dit un personnage que l'on voit à l'écran.
- Un son « hors champ » est un son dont la source n'est pas visible à l'écran : par exemple, on entend un
téléphone sonner mais on ne le voit pas à l'écran.
- Un son « off » est détaché de l'histoire que l'on voit à l'écran : c'est le cas quand un narrateur ou une narratrice introduit, commente, explique, ce que l'on voit à l'écran (on parle de « voix off »).
On peut également faire la distinction entre son direct et son indirect.
Un son direct est un son enregistré sur le tournage par l'équipe son (chef opérateur son, assistants son et
perchmans) : voix des personnages, bruits (de pas, de porte, de vêtements, etc.), mais aussi « atmosphère
sonore ». En effet, le silence total n'existe pas : le silence n'est pas le même dans une cuisine, dans une salle
de cours pendant un examen, dans une église. Ainsi, sur le tournage, l'équipe son « enregistre du silence »,
pour avoir en réserve, si besoin, du silence qui corresponde à l'image. Autrement dit, la bande-son d'un film
n'est jamais vierge.
Un son indirect est un son rajouté en post-production, au moment du montage.
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La lumière
La lumière est très rarement naturelle sur un film, même quand le tournage a lieu en extérieur. Pour obtenir
des conditions d'éclairage optimales, on rajoute tout un dispositif lumineux, devant lesquels on place des diffuseurs (panneaux blancs) qui vont permettre d'obtenir une lumière plus douce. On ajoute aussi parfois de
grands panneaux (blancs, argentés ou dorés) pour réfléchir la lumière et mieux la diffuser.
Tout ce dispositif permet également de ne pas dépendre des conditions climatiques ou de contraintes de
planning.
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ACTIVITES ET EXERCICES ENVISAGEABLES AVEC LES ELEVES
OUVERTURES POSSIBLES
L’ACCOMPAGNEMENT DU SPECTATEUR
Voir un film collectivement peut être l’occasion de vivre une véritable démarche éducative visant la formation
du spectateur.
Pour cela nous proposons quatre étapes :
• Se préparer à voir
• Retour sensible
• Nouvelles clefs de lecture
• Ouverture culturelle
Accompagner le spectateur c’est : amener la personne à diversifier ses pratiques culturelles habituelles, lui
permettre de confronter sa lecture d’un film avec celles des autres pour se rencontrer et mieux se connaître.
Se préparer à voir
Permettre à chacun dans le groupe d’exprimer ce qu’il sait ou croit savoir du film choisi.
L’enseignant peut enrichir ces informations par des éléments qui lui semblent indispensables à la réception de
l’œuvre.
Permettre et favoriser l’expression de ce que l’on imagine et de ce que l’on attend du film que l’on va voir.
Dans cette étape plusieurs outils peuvent être utilisés :
• Outils officiels de l’industrie cinématographique (affiche, Bande annonce, dossier de presse, making off...). •
Outils critiques (articles de presse, émissions de promo...).
• Contexte culturel (biographie et filmographie du réalisateur, approche du genre ou du mouvement cinématographique, références littéraires, interview, Bande Originale...).
Retour sensible
• A la manière Georges Perec : « Je me souviens… »
Permettre l’expression de ce qui a marqué les élèves dans le film. Quelles images, quelle scène en particulier, quelle couleur, quel personnage ?
• « J’ai aimé, je n’ai pas aimé… »
Permettre à chacun de dire au groupe son ressenti sur le film et essayer de dire pourquoi. • Dans cette
étape plusieurs méthodes peuvent faciliter l’expression : atelier d’écriture, activités plastiques, jeux
d’images, mise en voix, activités dramatiques...
L’essentiel ici est de permettre le partage et l’échange, afin que chacun puisse entendre des autres, différentes lectures et interprétations de l’œuvre pour enrichir sa propre réception.
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Nouvelles clefs de lecture
Le professeur peut proposer des pistes d’approfondissement centrées sur un aspect de la culture cinématographique, pour enrichir la compréhension et la perception de l’œuvre. Cette phase permet d’élargir les connaissances du spectateur sur ce qu’est le cinéma.
• Histoire du cinéma, genre et mouvement (regarder des extraits d’autres films, lire des articles de presse,
rechercher des références sur Internet).
• Analyse filmique : la construction du récit, analyse de séquence, lecture de plan, étude du rapport image
son.
• Lecture d’images fixes.
Il est intéressant, ici, d’utiliser des sources iconiques d’origines multiples dans la perspective de construire
une culture cinématographique.
Ouverture culturelle
C’est le moment de prendre de la distance avec le film lui même. Qu’est-ce que cela m’a apporté ? En quoi at-il modifié ma vision du monde ?
• Débats sur des questions posées par le film.
• Liens avec d’autres œuvres culturelles.
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VERS UNE DEFINITION DU CINEMA DOCUMENTAIRE
On peut partir des questions suivantes :
Quel est le dernier film documentaire que vous avez vu ?
Où l’avez-vous vu ? Salle de cinéma, télévision, DVD, en ligne ?
Quels sont les films documentaires qui selon vous ont marqué l’histoire du cinéma ?
Repérage de différents « genres » documentaires
En général, cette catégorie filmique se fixe pour but théorique de produire la représentation d’une réalité, sans
intervenir sur son déroulement, une réalité qui en est donc a priori indépendante. Il s’oppose donc à la fiction,
qui s’autorise à créer la réalité même qu’elle représente par le biais, le plus souvent, d’une narration qui agit
pour en produire l’illusion. La fiction, pour produire cet effet de réel s’appuie donc, entre autres choses, sur
une histoire ou un scénario et une mise en scène. Par analogie avec la littérature, le documentaire serait à la
fiction ce que l’essai est au roman. Un documentaire peut recouper certaines caractéristiques de la fiction. De
même, le tournage d’un documentaire influe sur la réalité qu’il filme et la guide parfois, rendant donc illusoire
la distance théorique entre la réalité filmé et le docu- mentariste. Le documentaire se distingue aussi du reportage. Le documentaire a toutefois des intentions de l’auteur, le synopsis, les choix de cadre, la sophistication
du montage, l’habillage sonore et musical, les techniques utilisées, le langage, le traitement du temps,
l’utilisation d’acteurs, les reconstitutions, les mises en scènes, l’originalité, ou encore la rareté.
Repérages de différents genres documentaires
- Documentaires didactiques Shoah (Claude lanzmann), Le chagrin et la pitié (Marcel Ophuls), Être et Avoir
(Nicolas Philibert). L’École nomade (Michel Debats).
- Documentaires militants : Les groupes Medvedkine, Fahrenheit 9/11 (Michaël Moore).
- Documentaires autobiographiques : Rue Santa Fe (Carmen Castillo), Les plages d’Agnès (Agnès Varda),
Une ombre au tableau (Amaury Brumauld).
- Documentaires essai : Nuit et brouillard (Alain Resnais), Sans Soleil (Chris Marker).
- Documentaires portrait : Mimi (Claire Simon), Ecchymoses (Fleur Albert), 18 ans (Frédérique Pollet Rouyer).
Repères sur l’histoire du cinéma documentaire
Différents moments de cette histoire peuvent permettre de situer des œuvres et de repérer des enjeux, culturels et artistiques :
Les oppositions classiques des origines du cinéma documentaire
Nanouk l’esquimau de Rober t Flaher ty (1922) / L’homme à la caméra de Dziga Vertov. (1928).
Le documentaire français « classique » À propos de Nice, Jean Vigo, 1930. Farrebique, Georges Rouquier, 1946
Quelques moments clés de l’histoire du documentaire
Cinéma vérité : Chronique d’un été de Jean Rouch et Edgar Morin, 1960.
Primary, Robert Drew avec Richard Leacock, D.A. Pannebacker, Albert Maysles, 1960.
Cinéma direct : La trilogie de l’île aux Coudres de Pierre Perrault 1963, Numéros zéro de Raymond Depardon, 1977.
Le cinéma engagé
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Comment Kungfu déplaça les montagnes de Joris Ivens (1976), Le fond de l’air est rouge de Chris Marker
(1977).
Les principaux festivals consacrés au documentaire
- Cinéma du réel. Centre Pompidou Paris
- États généraux du film documentaire - Lussas
- Festival international du documentaire de Marseille
- Rencontres internationales du documentaire de Montréal
- Visions du Réel - Nyon - Suisse
- Festival international du film d’histoire - Pessac
- Les Écrans Documentaires - Arcueil
- Les Rencontres du cinéma documentaire - Bobigny
- Sunny Side of the doc, La Rochelle
À signaler également, le Mois du film documentaire. Tous les mois de novembre, depuis 10 ans, des bibliothèques, des salles de cinéma, des associations, diffusent des films documentaires peu vus par ailleurs.
Sites web consacrés au documentaire
www.film-documentaire.fr
http://docdif.online.fr/index.htm
Une nouveauté : les web-documentaires
Un certain nombre de sites web (de journaux ou de chaines de télévision en particulier) diffusent depuis peu,
en streaming et gratuitement, des films documentaires. Des plate-formes de VOD (Vidéo à la demande) font
aussi une large place au cinéma indépendant. La location de documentaires est alors payante, mais à un tarif
souvent réduit.
En même temps, de nouvelles façons de présenter les contenus documentaires sont apparues. Elles ont recours systématiquement aux ressources de l’hypertextualité et du multimédia. Le webdocumentaire, et aussi
le webreportage, utilisent à la fois le texte, le son, les images, fixes et animées, et construisent leur propos en
les organisant selon une logique propre. Mais le plus original est l’interactivité qu’ils proposent. Le spectateur
peut ainsi mener lui-même l’enquête, choisir son itinéraire, interroger différents protagonistes, etc. Bref, il devient lui-même le héros de l’histoire et aucune consultation de l’œuvre ne ressemble aux autres. Finie la passivité imposée par la diffusion télévisée, contrainte dans une grille et nécessairement linéaire. Proposé sur
Internet, le webdocumentaire vise lui à impliquer l’utilisateur dans son propos, et le faire réellement participer
à la réflexion.
http://www.lemonde.fr/webdocumentaires/
http://documentaires.france5.fr/
http://www.france24.com/fr/webdocumentaires
http://www.docnet.fr/
http://www.universcine.com/
http://www.curiosphere.tv/
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