La rénovation des combles: comment conjuguer
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La rénovation des combles: comment conjuguer
La rénovation des combles: comment conjuguer performance énergétique et confort? www.maisonbbc.dupont.com Novembre 2010 Introduction L’aménagement des combles est une opération qui peut être relativement simple, quand le grenier existant dispose déjà d’une hauteur de toit suffisante. Cependant, dans certain cas on peut envisager également une restructuration complète de la charpente, afin de dégager un espace habitable. Dans ce dernier cas on pourra appliquer les règles de constructions relatives aux bâtiments neufs. Mais revenons au cas où la charpente existante ne sera éventuellement modifiée que pour l’installation de fenêtres de toit. Dans ce cas les travaux à effectuer peuvent se limiter uniquement à l’aménagement intérieur, ou éventuellement à la réfection de la toiture si nécessaire. La toiture est la partie de l’enveloppe du bâtiment qui est la plus exposée aux aléas du climat. En effet, elle doit jouer le rôle de manteau en hiver, de parasol en été, et de parapluie toute l’année. Novembre 2010 Il est donc primordial que sa construction puisse répondre à tous ces types de contraintes fort différentes. L’aménagement d’un espace de vie dans les combles, demande également que celui-ci puisse offrir les mêmes conditions de confort que dans le reste du bâtiment. Cependant ce n’est pas toujours le cas. Il est souvent reconnu que des combles aménagés restent des espaces chauds et inconfortables en été. Le sujet de cet exposé se limitera donc principalement aux aspects physiques et pratiques de la rénovation ou de l’aménagement de combles. Plus spécifiquement, la performance énergétique et hygrothermique sera analysée sous différents aspects. 2 L’enjeu énergétique L’isolation thermique •L ’aspect hygrothermique Dans une maison individuelle non isolée, la toiture compte pour 25 à 30 % des déperditions de chaleurs. Dans une maison isolée, la toiture ne compte plus que pour 10%. Le risque potentiel en créant l’étanchéité est celui lié à la gestion de l’humidité. Ce problème est souvent mentionné par les architectes, comme celui d’un problème de sur isolation. (suivant RT2005). De manière similaire la part due aux infiltrations d’air passe de 25 à 15 %. Cette forte amélioration tient du fait que la toiture est en générale une structure en bois, donc plus facile à isoler qu’une structure massive. Le problème revient donc à minimiser les transferts de chaleur au travers de la toiture. Ceux-ci peuvent se décomposer en 2 parties. On a d’une part les transferts par transmission aux travers des matériaux, et d’autre part les pertes par infiltrations d’air. Ces dernières peuvent être relativement importantes si une attention particulière n’est pas apportée à l’étanchéité de l’enveloppe. • L’étanchéité à l’air Une bonne isolation thermique ne pourra fonctionner correctement que si elle est étanche à l’air. En effet les effets du vent, principalement en hiver, viendront réduire à néant leur performance si cette condition n’est pas remplie. Il est dès lors recommandé d’utiliser des membranes de part et d’autre des isolants thermiques afin de garantir l’étanchéité. En pratique on utilisera du coté tuile un écran de sous toiture, perméable à la vapeur d’eau (HPV), et un pare vapeur côté intérieur. L’utilisation de bandes adhésives, butyle, et mastique sont recommandés pour une parfaite étanchéité aux infiltrations d’air. L’attention au détail, lors du design et de l’installation, est primordiale pour garantir l’étanchéité Novembre 2010 On a d’une part le risque de condensation interstitielle qui pourrait se produire en hiver du côté froid de l’isolant. Celui-ci est lié à la diffusion de la vapeur d’eau vers l’extérieur, du fait du gradient de pression qui est relativement important en hiver. Le rôle du pare vapeur est primordial pour éviter ce problème, et son usage est maintenant réglementé dans un DTU. L’utilisation d’écran de sous toiture HPV joue également un rôle pour éviter ce problème. En effet si le rôle principal de l’écran est celui de pare pluie et pare vent, sa très haute perméabilité à la vapeur d’eau permettra à d’éventuelles fuites au travers du pare vapeur d’être évacuée sans risque de condensation. La combinaison d’un écran de sous toiture à très haute perméabilité avec un pare vapeur, permettra un séchage continu de la charpente en toute saison. L’utilisation de pare vapeur à perméabilité variable ne se justifie pas vraiment, puisque de toute façon, le gradient de pression de vapeur d’eau entraine l’humidité vers l’extérieur, et donc la structure sèche au travers de l’écran de sous toiture (HPV) et non du pare vapeur. Celle-ci peut être mécanique (VMC) comme imposée par la réglementation pour les nouvelles constructions. Une bonne ventilation passive pourra également bien fonctionner: grilles dans les fenêtres de toit ou extraction mécanique éolienne. En général l’installation d’une ventilation double flux, avec récupération de chaleur ne se justifiera pas pour l’aménagement d’un comble. L’aspect hygrothermique est relativement important à comprendre car il peut mener à différentes pathologies: moisissures, mauvaise qualité de l’air, dommage structurel,…etc Si la construction doit être bien étanche à l’air et bien isolée, elle doit par contre être également bien ventilée. D’autre part, on a le problème de gestion de l’humidité à l’intérieur. Ce dernier peut provoquer des problèmes bien connus comme des taches noires dans les coins, là où la température est plus basse. En effet, en se rapprochant du point de rosée, on favorise la croissance de moisissure. La solution à ce problème est simple: une bonne ventilation contrôlée, et une attention particulière à corriger les ponts thermiques. 3 Les isolants thermiques Lors d’un projet de rénovation on est en général confronté avec un bâti existant auquel on veut rapporter de nouveaux éléments comme une isolation thermique. La performance énergétique de l’isolant est souvent envisagée sous l’aspect hivernal, qui peut se caractériser par des conditions relativement stationnaires. Dans ce cas on calculera la transmittance de la paroi en fonction de la conductivité thermique de ces éléments. Dans un projet de rénovation, on n’est en général pas contraint pas des valeurs «u» à respecter. Dans le cas d’une rénovation où le but est d’atteindre une certaine classe de performance énergétique, afin d’obtenir des subventions, on calculera au préalable le coéfficient «u» nécessaire pour atteindre cette classe. On choisira l’isolant en fonction de l’espace disponible. Dans certains cas on devra tenir compte également de la performance acoustique, ce qui dirigera déjà le choix vers un isolant plutôt de type non rigide. Si la charpente est relativement épaisse on pourra simplement remplir l’espace entre chevron, sinon on procédera à la pose de 2 couches croisées en utilisant une structure métallique additionnelle pour décaler le plan de pose des plaques de parement intérieur (placo). Transmittance paroi 0.8 0.7 — 0.025 W/m.K — 0.032 W/m.K — 0.04 W/m.K U (W/m2.K) 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 50 100 150 200 épaisseur 250 300 350 Le confort d’été et d’hiver La notion de confort, bien que subjective peut quand même être quantifiée. Dans le cas d’un bâtiment, il est lié à différents paramètres comme la qualité de l’air, la luminosité, la vitesse de l’air ambiant (courant d’air), et les températures de parois et de l’air. La luminosité dépendra des surfaces et orientation des fenêtres. Celle-ci sera définie en fonction du mode d’habitation envisagé: espace de travail, de repos,… etc. L’ajout de systèmes d’occultation pour l’été, sera à envisagé si les ouvertures sont importantes. Cependant pour le confort, le paramètre le plus important est la température perçue, qui résulte de celle des parois et de l’air Novembre 2010 ambiant. En général, l’être humain se sent bien entre 20 et 25 degrés. Pour l’hiver une bonne isolation étanche au vent, et un chauffage bien dimensionné permettront de garantir une température constante dans la plage de confort. plus la toiture. En été le bâtiment est soumis à une sollicitation périodique caractérisée par des écarts importants de températures. Typiquement on observe des écarts en toiture, de 50 degrés en plein midi, à 15 degrés en fin de nuit. Le bâtiment est en mode de déperdition constant, car la température extérieure est toujours inférieure à la température ambiante. Le confort dépendra alors simplement de la qualité du contrôle du chauffage mis en place. Pendant l’été le bâtiment se réchauffe la journée, et se refroidit la nuit. Ce mode est en général en équilibre à l’inter saison, et permet de se passer de chauffage. En plein été, il peut y avoir un déséquilibre défavorable, qui conduit à un problème de surchauffe principalement dans les combles. En été, c’est plus compliqué, surtout sous la toiture. En effet, à la différence de l’hiver, le soleil est beaucoup plus présent, et la température extérieure plus élevée. Par ailleurs le rayonnement solaire est plus vertical, et impacte donc Une isolation thermique suffisante en hiver pourra quand même amener un problème de surchauffe en été. 4 Le role de l’inertie thermique Introduction Le mode de sollicitation extérieur est le cas le plus simple à traiter. En pratique, une bonne isolation thermique suffira à réduire les fluctuations. Au cas où celle-ci serait faible, l’ajout de matériau apportant de l’inertie pourra aider de manière significative. Le mode intérieur est plus compliqué car les sollicitations peuvent être plus complexes. Il peut s’agir d’action contrôlée comme le chauffage ou le refroidissement, aléatoire comme le rayonnement solaire au travers des fenêtres, le taux d’occupation des pièces, ou le fonctionnement d’équipement dégageant de la chaleur. La complexité vient également du fait que l’apport de chaleur peut se disperser de différentes manières: absorption dans les parois intérieures, ou transport dans la ventilation. Le cas de la ventilation est bien connu, puisque utilisé de manière extensive par les systèmes de climatisation. Cependant l’inertie des parois joue également un rôle important en absorbant cette chaleur, si possible avec une faible augmentation de température, afin de maintenir la température ambiante dans la plage de confort désirée. Novembre 2010 Transmittance (périodique) suivant ISO13786 0.7 — U (LV) — Up (LV) — Up (LV +5mm PCM) 0.6 U (W/m2.K) Dans le cas de combles aménagés, les sollicitations pourront venir de l’extérieur (ensoleillement sur la toiture) ou de l’intérieur (effet de serre au travers des fenêtres). Par exemple l’ajout d’un matériau à changement de phase derrière l’isolant aura un impact relativement important sur la transmittance périodique, pour des faibles épaisseurs. 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 100 200 300 épaisseur (mm) 400 500 600 En se basant sur la norme ISO EN 13786 on peut calculer les paramètres dynamiques des matériaux: le coéfficient de transmittance périodique, le déphasage, et l’amortissement de l’onde de chaleur. Ces paramètres permettent d’évaluer la performance thermique de l’enveloppe, et en particulier de la toiture, pour un comble. Le facteur d’amortissement représente la performance d’une isolation par rapport à une sollicitation périodique, telle que l’on a en période estivale. On peut voir sur la courbe ci-dessous que l’ajout d’un panneau de MCP, en combinaison avec un isolant traditionnel, permet d’améliorer significativement l’amortissement de l’onde de chaleur, surtout pour des épaisseurs inférieur à 50 cm. Facteur d’amortissement suivant ISO13786 1 0.9 amortissemet Le rôle de l’inertie thermique est de stabiliser les fluctuations de température générées par les sollicitations thermiques exercées sur ou dans le bâtiment. — LV — LV +5mm PCM 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 100 200 300 épaisseur (mm) 400 500 600 Les transferts de chaleur entre l’air ambiant et les différentes parois sont complexes et demandent en général de passer par des calculs de simulation dynamique afin de les estimer. Des logiciels commerciaux comme, Pleiade, TAS, ou Codyba permettent ce type de calcul. 5 Impact sur la performance énergétique Si l’inertie thermique peut améliorer le confort intérieur en contrôlant l’impact des gains solaires, elle va également jouer un rôle en réduisant les besoins en chauffage ou en refroidissement. En effet l’énergie excédentaire absorbée la journée par l’inertie des matériaux utilisés, pourra être récupérée la nuit (période hivernale - inter saison), ou extraite la nuit par un système de refroidissement qui sera plus performant qu’en pleine journée (période estivale). Dans certains cas, on pourra envisager de remplacer l’installation de systèmes de conditionnement d’air par une combinaison adéquate d’inertie thermique et de refroidissement passif nocturne. Typiquement l’inertie peut apporter jusque 15% d’amélioration dans le bilan énergétique. Les matériaux à changement de phase Afin de pouvoir les utiliser simplement dans la construction, il fallait encore inventer un moyen simple et performant pour les encapsuler. L’encapsulation moléculaire, inventée et brevetée par Dupont de Nemours, a permis de rendre cette technologie performante et simple d’un point de vue constructif. Novembre 2010 La courbe d’enthalpie ci-dessous permet de mesurer la quantité d’énergie nécessaire pour faire passer le mélange polymère-cire Energain d’une température à l’autre. ® Enthalpy Energain (RT21) 250 200 Enthalpy (j/gr) L’intérêt pour ces matériaux provient du fait qu’ils absorbent une grande quantité de chaleur pour passer de l’état solide à l’état liquide. C’est ce que l’on appelle la chaleur latente de fusion. Ce processus étant réversible, on peut donc envisager de les utiliser comme réservoir temporaire d’énergie. 150 100 50 0 0 10 20 Température (deg. C) 30 40 6 Exemples d’applications Le panneau de matériau à changement de phase se présente sous la forme d’une plaque qui fait 1.2 m X 1 m X 5 mm. On a évalué par mesure et par simulation la performance apportée par les plaques Dupont Energain dans un comble aménagé avec une fenêtre de toit. La plaque s’installe aussi simplement qu’une plaque de plâtre, avec des vis sur un support continu ou discontinu. (voir photo) On peut voir d’après les résultats de mesures, que le comble construit avec les plaques de MCP, reste plus frais jusqu’à des réductions de 7 degrés. TM ® Conclusions Une bonne rénovation apportera performance et confort. Les points importants à traiter sont l’étanchéité à l’air, l’isolation thermique, et sans oublier la ventilation. L’apport d’inertie thermique, par l’utilisation de MCP, permet d’améliorer de manière significative la performance thermique d’été, et surtout d’éviter des surchauffes. A la mi saison les MCP permettront d’optimiser l’utilisation des gains solaires, et donc de réduire les besoins énergétiques. Jacques Gilbert, Marketing Manager Energy management, DuPont Building Innovations Novembre 2010 7 Copyright © 2010 DuPont. Tous droits réservés. L’ovale DuPont , DuPont et Energain sont des marques ou marques déposées de E.I. du Pont de Nemours and Company ou de ses sociétés affiliées. TM TM ®