Koppernigk (Copernic) - Club d`Astronomie Véga
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Koppernigk (Copernic) - Club d`Astronomie Véga
Koppernigk (Copernic) « Parmi toutes les découvertes et opinions, aucune n’a jamais exercé une plus grande influence sur l’esprit humain que la doctrine de Copernic. A peine le monde était-il devenu connu, comme rond et complet en lui-même, que nous devions renoncer à l’extraordinaire privilège d’en constituer le centre. Jamais sans doute il ne fut exigé davantage de l’humanité, car l’admettre implique de voir tant de choses s’évanouir en brume ou en fumée ! Qu’en étaitil du paradis, de notre monde d’innocence, de piété et de poésie ? » (Goethe) « Si la dignité des arts était évaluée d’après les matières dont il traite, celui que certains appellent astronomie, d’autres astrologie, serait de beaucoup le plus haut » (Copernic) « Le trait de lumière qui éclaire aujourd’hui le monde est parti de la petite ville de Turun » (Voltaire) 1. SA VIE. Nicolas Copernic, fondateur de l’astronomie moderne, est né le 19/02/1473 à Turun, ville située sur la Vistule, dans une famille aisée. Son père était un riche négociant en cuivre et parfois un intermédiaire dans des transactions financières importantes. Sa mère, Barbara Watzenrode était issue d’un milieu de riches bourgeois silésiens ; elle était la sœur de Lucas Watzenrode - prince évêque de Varmia - qui favorisera les études et la carrière de Nicolas. Maison natale de Copernic Il perd son père vers l’âge de 10 ans et c’est son oncle Lucas qui va prendre en charge la famille Copernic. Nicolas fut inscrit vers 1491 à l’université de Cracovie, où il suivit pendant environ 4 ans les cours de la Faculté des Arts, qui enseignait toutes les matières à l’exclusion de la théologie, de la médecine et du droit. Il suivit très probablement des cours de mathématique et d’astronomie car on sait qu’il acquit à Cracovie une copie des Tables Alphonsines et un ouvrage de Regiomontanus. Les tables Alphonsines sont des tables astronomiques composées sur ordre d'Alphonse X, roi de Castille. Elles représentaient les étoiles connues et vues à l'œil nu. ** Les tables alphonsines furent rédigées par de savants astronomes chrétiens, juifs et arabes, qu'Alphonse X avait réunis à Tolède et furent corrigées par lui-même. Elles parurent en 1252 et furent imprimées à Venise en 1483.. Tous ces premiers travaux ont traité principalement la trigonométrie comme un complément de l'astronomie Grâce à l’appui de son oncle évêque, Nicolas fut nommé chanoine à partir de 1494. En 1496 il quitte Cracovie, où il semble n’avoir obtenu aucun diplôme, pour l’université de Bologne en Italie. Il y deviendra, peu à peu, l’assistant de Domenico Maria de Novara, professeur d’astronomie célèbre, qui publiait chaque année un almanach où il indiquait pour l’année à venir la date de Pâques, les phases de la lune, les prévisions météorologiques, les jours et heures des éclipses, les conjonctions entre les planètes…. Observatoire de Bologne Il termine là ses études et part à l’université de Padoue en 1501 pour étudier le droit et la médecine. Il n’obtiendra aucun diplôme mais c’est à l’université de Ferrare qu’il deviendra Docteur en droit canon et, on le suppose, Docteur en médecine, car rentré en Pologne en 1507, il sera nommé « médecin de l’évêque de Varmia ». Il acquit une excellente réputation de médecin auprès de grands prélats prussiens et polonais, et vers 1509 il abandonne l’idée de devenir évêque pour se consacrer à l’étude du ciel et à la défense de la théorie de l’héliocentrisme qu’il avait élaborée, mais dont il ne chercha jamais à s’attribuer la paternité ; il reconnaissait avec humilité devoir l’idée de placer le soleil au centre du monde à des savants grecs tels qu’ Apollonius de Perga (-262 à -190 av J.C.) et surtout les pythagoriciens Hicetas, Ecphontus, Héraclide du Pont et Philolaos. 2. GEOCENTRISME ET HELIOCENTRISME A TRAVERS LES AGES. 2.1. Le Monde d’après Aristote. Pour comprendre la pensée de Copernic et les bouleversements qui ont suivi, il est nécessaire de connaître les idées admises à son époque. Aristote conçoit le monde comme clos, fini et hiérarchisé. La limite du monde est la sphère des fixes, les fixes étant les étoiles accrochées à la sphère céleste transparente. Cette sphère tourne, ce qui permet d'expliquer à la fois le mouvement apparent des étoiles et l'existence des constellations. La terre est au centre, fixe et immobile. Le monde est incorruptible au-dessus de l'orbite lunaire (monde supra-lunaire), corruptible, en proie au devenir en dessous (monde sublunaire).C’est cette théorie qui restera la référence incontournable et intouchable notamment pour l’Eglise. 2.2. Remarques sur les origines de la théorie de Copernic. Dans la première moitié du IIIe siècle av. J.-C., Aristarque de Samos (vers 320-250 av. J.-C.), précurseur présumé de la théorie héliocentrique, développa l'idée selon laquelle le Soleil était beaucoup plus grand et plus éloigné de la Terre que l'on pouvait supposer. D'après cette théorie, le Soleil constituait le centre de l'univers, autour duquel tourne la Terre, et l'alternance du jour et de la nuit résultait de la rotation de la Terre sur elle-même. Selon lui, le Soleil, la Terre et les planètes se trouvaient au centre de la sphère immobile des étoiles fixes. Les successeurs d'Aristarque rejetèrent son modèle héliocentrique et reprirent la conception géocentrique traditionnelle, car, avant tout, les calculs basés sur la forme de l'orbite terrestre ne correspondaient pas à la position des corps célestes observés sur le firmament. Aristarque, en effet, était parti du principe que l'orbite céleste avait la forme d'un cercle et non pas d'une ellipse. 2.3. Les grandes découvertes. Le tournant du XVème et du XVIème siècle fut la période particulière pour l'histoire de notre monde. Ce fut l'époque de grands changements politiques, sociaux et idéologiques. Dans l'Antiquité, on avait conscience que la terre était sphérique. Après les grandes invasions, (haut-moyen âge Vème siècle), l'Occident revint en général à une représentation de la Terre plate, même si la représentation sphérique n'était pas complètement oubliée. Il fallut attendre les croisades et les échanges avec la civilisation arabo-musulmane pour que la croyance en une Terre sphérique commence à se généraliser, avec la traduction des ouvrages antiques (Ptolémée, Aristote). Cependant, au XIIIème siècle, seules les tranches les plus cultivées de la population en occident prenaient conscience de la forme sphérique de la Terre. En effet cette connaissance était enseignée dans les universités. Après la guerre de Cent Ans (1453), les personnes les moins instruites dans la société occidentale n'avaient donc pas encore conscience des possibilités théoriques de « circumnavigation » qu'entraînait la forme sphérique de la Terre (Magellan 1520). La représentation géocentrée restait donc la référence. Puis les grandes découvertes géographiques et les voyages maritimes se sont multipliés et, grâce à eux, la forme sphérique de la Terre fut prouvée empiriquement. Les nouvelles terres découvertes, principalement par Vasco de Gama, Christophe Colomb et Magellan, entre l'Europe et l'Asie ainsi qu'une meilleure connaissance par les Européens des territoires de l'extrême orient, eurent un grand retentissement en Europe, et, ce, à toutes les tranches de la population. Mais il est nécessaire également d'avoir en tête qu'aux XIVème et XVème siècles, on ne faisait pas de différence entre l'astrologie, l'astronomie, la géographie, la cosmologie, la cosmographie. Quand, à l'âge de 18 ans, Copernic commença ses études à la faculté des arts libéraux de Cracovie, cette université avait déjà acquis une très bonne renommée en Europe. Son école d'astronomie jouissait d'une longue tradition scientifique. Copernic lut peut-être un commentaire cracovien, datant du XVème siècle, de « La Sphère » de Jean de Sacrobosco où son auteur avait mis en doute la conception d'Aristote et d'Averroès à savoir : l’immobilité de la Terre. Il est peu probable que Copernic et ses contemporains aient connu la théorie héliocentrique d'Aristarque. Cependant, on sait qu‘il était influencé par d'autres philosophes de l'Antiquité, Hicetas de Syracuse et Héraclide du Pont, pythagoriciens, qui prétendaient que seule la Terre tourne sur elle-même, tandis que Mercure et Vénus tournent autour du Soleil. Copernic connaissait par contre les principes de la nouvelle physique de Jean Buridan (1300-1359) et sa théorie d'impetus, mouvement induit par le premier moteur. On citera Nicole Oresme, philosophe français qui, au XIVème siècle, supposa la possibilité de l'existence d’autres univers, semblables au nôtre ; Oresme prétendait que la mécanique terrestre n’était pas différente de la mécanique céleste ; il fut également un adepte de l'héliocentrisme et trouva même les arguments pour appuyer sa thèse. Mentionnons maintenant quelques savants qui avaient pratiqué l'astronomie dans la période précédant l'arrivée de Copernic à Cracovie, et dont l'œuvre scientifique a eu la chance de parvenir jusqu'à nos jours ; chacun d’eux, à sa façon, a apporté une pierre à l’édifice. Wawrzyniec Laurent de Racibórz (1381-1448) enseigna l'astronomie au plus tard entre 1420 et 1427, il donna des cours sur la théorie des planètes ; il prévit une éclipse du Soleil à l'aide des instruments scientifiques. Pierre Gaszowiec de Łoźmierza Polska (vers 1430-1474) fut l'auteur des canons pour les tables astronomiques, calculées pour le méridien de Cracovie où il indiqua la méthode de les corriger, ainsi que celle de calculer les longitudes. On sait qu'il effectuait lui-même les observations astronomiques et qu'il fut l'auteur d'un Computus. Nicolas Wodka de Kwidzyn (né en 1442), après avoir étudié à Cracovie, continua ses travaux scientifiques en Hongrie et en Italie. Il laissa un magnifique cadran solaire de sa propre construction. On sait qu'il vint à Cracovie en 1494 ce qui permet de supposer qu'il y ait rencontré Copernic. Albert de Brudzewo (mort en 1495) fut la personnalité scientifique la plus remarquable de l'université de Cracovie dans la dernière vingtaine d'années du XVème siècle. Il y enseigna entre 1474 et 1494. Il rédigea les tables astronomiques calculées pour le méridien de Cracovie, devenues très populaires. Birkenmajer a démontré que Copernic, en élaborant la théorie de la rotation de la Lune, avait pris en considération sa révolution synodique, tout comme Wojciech de Brudzewo dans Tabulae resolutae, et non pas sidérale, comme l'indiquent les Tables Alphonsines, alors très connues en Europe. La révolution synodique ou lunaison désigne la durée entre deux phases lunaires semblables. Elle est de 29 jours, 12 heures et 44 minutes. La période de révolution, est le temps mis par un astre pour accomplir sa trajectoire, ou révolution, autour d’un autre astre. Comme une planète autour du Soleil, ou un satellite autour d’une planète. Le temps nécessaire pour accomplir ce déplacement peut être estimé par le retour à une même position par rapport à une étoile fixe, ou à la même position par rapport au point équinoxial. Dans ce cas, il est appelé période de révolution sidérale Wojciech, comme l'un des premiers, remarqua les contradictions de la théorie géocentrique. Le commentaire des canons des tables astronomiques, rédigés par Wojciech de Brudzewo fut écrit par Michel de Wrocław (vers 1460-1534). Jean de Głogów (vers 1445-1507) laissa un héritage scientifique abondant dans les domaines de l'astronomie théorique, cosmologie et astrologie. Jean de Głogów A Martin Biem d'Olkusz (vers 1470-1540) nous devons le plus grand recueil des observations météorologiques ininterrompues, réalisées en Europe. Dans les années 1499-1531 et 15341540 il effectua les observations météorologiques et astronomiques et les nota sur les pages imprimées des almanachs et éphémérides. Copernic suivit ses cours sur le calendrier de Jean Regiomontanus (Johann Müller). Grâce à la relation de Jan Brożek, on sait également que Martin collabora avec Copernic aux observations effectuées en Warmie et à Cracovie. Martin Biem participa aux travaux de la réforme du calendrier (introduite définitivement le 15 octobre 1582), mais il ne termina pas à temps l'opinion de l'université, préparée trop tardivement pour les délibérations du Concile du Latran en 1516. C'est Copernic qui transmit cette opinion, accompagnée d'une conclusion compétente où il constata que l'état des connaissances sur le mouvement des planètes ne permettait pas encore d'établir les calculs exacts, nécessaires à la réforme du calendrier. Copernic et son oeuvre n'apparurent donc pas sur un terrain vierge. Sa science naquit essentiellement de la tradition de l'école astronomique cracovienne. L'astronomie à Cracovie puisait, certes dans des modèles étrangers, mais elle s'appuyait aussi, dans une certaine mesure, sur ses propres acquis scientifiques dont les débuts remontaient à la fin du XIVème siècle. Après le renouveau de l'université par les Jagellons, un bourgeois de Cracovie nommé Stobner y fonda, en 1405, la chaire de mathématiques et d'astronomie. Au fil du temps cette université devint un centre réputé des études astronomiques. Les recherches des historiens ont retrouvé une continuité de l'enseignement de l'astronomie tout au long du XVème siècle,grace à des traités théoriques et pratiques, sur des méthodes d'observations, d'élaboration et d'application des calculs ou par la construction des instruments astronomiques. L'utilisation fréquente de ces instruments est attestée par les notes sur leurs constructions, fonctionnement et emploi. Pendant ses études cracoviennes Copernic utilisa donc la base scientifique qui constituait le fruit de tout un siècle d'expériences. Mais le plus grand essor de l'école cracovienne d'astronomie eut lieu précisément dans les deux dernières décennies du XVème siècle et ce fut alors, dans ce climat d'éclosion de la philosophie et des sciences naturelles, dûe à la Renaissance, qu'apparut Copernic. Il faut souligner que, formé par le Moyen Age et la Renaissance, Copernic dans ses recherches suivait de près la réflexion philosophique. D'après ses propres paroles, il arriva à la thèse héliocentrique » ratione, postea equidem sensu ». C'est la révélation d'une contradiction logique dans le système ptoléméen et non l'observation qui fut pour lui le point de départ d'un raisonnement qui aboutit à la nouvelle astronomie. Lorsque paraît son 'œuvre, la Science est surtout cultivée dans l'Italie de la Renaissance. Porta invente la chambre noire, qu'il perfectionne ensuite à l'aide d'une lentille servant d'objectif. On pense que c'est lui le premier inventeur de la lunette, qui révolutionnera un peu plus tard l'astronomie et la géodésie. C'est encore à cette époque que le Hollandais Gerhard Kremer, invente la projection cartographique. En France, le mathématicien, juriste, astronome et cryptographe François Viète (1540-1603) reprend dans son œuvre mathématique un exposé systématique de la trigonométrie plane et sphérique, dont il fournit les formules essentielles. 3. LES OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES DE COPERNIC. Copernic n’admettait pas les arguments émis ni par Aristote ni par Ptolémée dans L’Almageste : « seuls un esprit perçant et une étude prolongée pourraient comprendre ces sujets ». Il écrivait « s’il est important de réaliser de nombreuses observations, il est encore plus important de les faire sur une longue période de temps pour pouvoir les comparer. Il possédait les mêmes instruments que ceux des astronomes grecs et arabes, le télescope n’ayant pas encore été inventé. Torquetum Quadrant Triquetrum Astrolabe sphérique Toutes ses observations ont été réalisées dans une tour haute de 15 m, à Frombork. Il semblerait qu’elles n’aient pas été en nombre très important ni d’une grande précision, mais il travaillait seul, contrairement à Ptolémée et Tycho Brahé. L’idée que Copernic doive ses découvertes à des milliers d’observations du ciel a longtemps prévalu, alors qu’il y est parvenu différemment. E. Kant déclare dans sa « Critique de la raison pure » (1781) qu’il a procédé de la même façon que Copernic : « Lorsque quelque chose n’allait pas dans l’interprétation des corps célestes, dans l’hypothèse que toute l’armée des étoiles tourne autour du spectateur, il essaya de voir s’il ne réussirait pas mieux en faisant tourner les spectateurs et en laissant par contre les étoiles en paix ». Bureau de Copernic Tour de Frombork où il réalisa ses observations Dans l'explication des mouvements célestes, je me heurtais sans cesse à des problèmes qui allaient contre les opinions généralement admises. J'ai pensé que peut-être, en supposant la Terre mobile, on parviendrait à une théorie meilleure. Après de longues recherches, je me suis enfin convaincu que le Soleil est une étoile fixe entourée de planètes qui roulent autour d'elle et dont elle est le centre et le flambeau; qu'outre les planètes principales, il est encore d'un second ordre qui circulent d'abord comme satellites autour de leurs planètes principales et avec celles-ci autour du Soleil; que la Terre est une planète assujettie à un double mouvement : le jour et la nuit, les saisons, les changements de températures résultent de la rotation de la Terre autour de son axe et de son mouvement autour du Soleil; que le mouvement apparent des étoiles n'est qu'une illusion d'optiques." D'après Copernic, de « La révolution des sphères célestes » (1543) En 1514 Copernic publie son premier traité d’astronomie sans lui donner de titre. Le nom de « Petit traité » lui est resté et bien que petit en nombre de pages, il présente les idées principales de l’auteur. La phrase la plus importante est « nous tournons autour du soleil comme n’importe quelle autre planète ». Pour étayer cette conclusion, il écrivait « j’ai découvert un arrangement des cercles plus raisonnable…avec moins de constructions, et plus convenables, que l’on pensait jusqu’alors ». Copernic remplaçait les 55 sphères d’Aristote par 34 cercles mais en fait, l’étude de son système montre qu’il était au moins aussi compliqué que celui de Ptolémée. Toutefois ce traité donne ses idées sous la forme de sept axiomes : * Il n’y a pas un seul centre pour toutes les sphères ou orbes célestes car le centre de la révolution de la lune n’est pas le même que le centre de révolution des autres corps célestes ; * Le centre de la terre n’est pas le centre de l’univers, mais seulement de la gravité et de la révolution de la lune ; * Toutes les sphères tournent autour du Soleil qui se trouve comme au milieu d’elles, ce qui signifie que le centre de l’univers est proche du Soleil (proche car les orbes ne sont pas des cercles parfaits) ; * La distance entre la terre et le soleil est imperceptible en comparaison de l’immensité du firmament ; * La terre effectue une rotation complète sur elle-même autour de ses pôles chaque jour (la terre ne tourne pas seulement autour du soleil, mais aussi sur elle-même). Copernic suppose aussi que l'axe de la terre oscille comme celui d'une toupie, ce qui explique la précession. La Terre tourne sur elle-même et fait un tour sur son axe en une journée, ce qui explique dans un premier temps le mouvement diurne de la sphère céleste en un jour. Plus précisément, la Terre fait un tour sur elle-même en un jour sidéral (23h 56m 4,09s), alors que le Soleil revient à la même position en un jour solaire (24h). Copernic avait tenu compte de cette distinction introduite par son système ; * Nous tournons autour du soleil comme n’importe quelle autre planète (la Terre est une planète) ; elle n’occupe pas de position privilégiée dans l’univers. Il avance également que la Terre fait le tour du Soleil (révolution), et non l'inverse, en un an ; * Les apparences de rétrogradation du mouvement de certaines planètes sont dues, non pas à leurs mouvements, mais à celui de la Terre. La théorie de Copernic est intéressante parce qu’innovante et parce qu’elle explique aussi de façon rationnelle le mouvement rétrograde des planètes. En effet les planètes situées après la Terre (dites supérieures), allant moins vite dans leur déplacement, se font rattraper par la Terre régulièrement puis dépasser, donnant l'impression que les planètes reculent sur leur orbite .Copernic explique par sa théorie que les planètes Mercure et Vénus ne s'éloignent pas beaucoup du Soleil car elles sont plus près de lui que la Terre. Il explique également que l'effet de rétrogradation des planètes situées après la Terre est plus prononcé pour Mars que pour Jupiter et pour lui même plus prononcé que pour Saturne, du fait de l'éloignement croissant des planètes. Les derniers mots du « Petit traité » sont : Mercure tourne sur 7 cercles en tout, Venus sur 5, la terre sur 3 et autour d’elle la lune sur 4 ; enfin Mars, Jupiter et Saturne chacun sur 5. Donc pour résumer, il suffit de 34 cercles pour expliquer la structure entière de l’univers et la totalité du ballet des planètes. Copernic avance aussi une théorie sur l'ordre des planètes, leurs distances et, donc, leur période de révolution. De ce fait, il contredit Ptolémée en affirmant que plus l'orbite d'une planète est grande, plus il lui faudra de temps pour faire une révolution complète autour du Soleil. Johannes Kepler obtint plus tard de ses observations des relations mathématiques précises allant dans ce sens, et Isaac Newton les démontra par sa théorie de la gravité. En 1533 « Le petit traité » est présenté au pape Clément VII par son secrétaire (Johann Widmannstadt). Les idées nouvelles de Copernic furent étudiées par l’Eglise et, en 1536, le cardinal Schönberg lui écrivit en lui demandant de publier l’ensemble de ses hypothèses : « J’ai appris que non seulement tu connais admirablement les découvertes des anciens mathématiciens, mais que même tu as constitué une nouvelle doctrine du monde, selon laquelle la terre se meut, tandis que le soleil occupe le lieu le plus bas et par conséquent, le plus central de l’univers… C’est pourquoi, homme très docte, je te demande de la manière la plus instante-à moins que je t’importune-de communiquer aux savants ta découverte, et de m’envoyer aussi rapidement que possible les fruits de tes méditations nocturnes sur les sphères du monde, avec les tables et tout ce que tu pourrais avoir sur ce sujet… ». Prudemment, Copernic écrivit en juillet 1540 à Andréas Osiander (prédicateur protestant féru d’astronomie et de mathématiques) pour demander conseil : était-il possible de publier sa théorie hélio centriste sans provoquer des critiques hostiles ? La réponse de Osiander fut encourageante, adroite et pleine de sagesse : « Pour ma part, j’ai toujours pensé que les hypothèses ne sont pas des articles de foi, mais plutôt des bases de calcul, en sorte que si elles s’avèrent être fausses cela n’a pas d’importance, pour autant qu’elles représentent exactement les phénomènes des mouvements célestes… ». Copernic reprend son travail colossal de synthèse mais retardera de plusieurs années la parution de l'œuvre de sa vie. La peur de la réaction du Vatican et de Wittenberg (université et centre de la réforme protestante) en est la principale raison. Malgré l’interdiction de la publication de l’œuvre maitresse « De la révolution des ordres célestes » par Wittenberg, en juin 1542 deux des six tomes seront imprimés ; l’ouvrage sera dédicacé au nouveau pape Paul III. Ceci est très important car cela démontre que Copernic ne craint pas d’envoyer au pape un livre contenant des suppositions remettant en cause le théorie du géocentrisme et de lui expliquer clairement comment il en est arrivé à émettre des hypothèses. L’intérêt porté à l’astronomie par l’Eglise à son plus haut niveau apporte peutêtre un démenti à toute idée de persécution, de diabolisation ; mais il est vrai que prudemment Copernic se garde bien de remettre en cause l’interprétation de certains passages des Ecritures saintes. En mars 1543 l’œuvre intégrale sort de la presse alors qu’en même temps Copernic est victime d’un accident vasculaire cérébral avec hémiplégie droite et diminution des facultés cognitives. Il recevra une copie du « De Revolutionibus » quelques heures avant sa mort. Il avait 70 ans. Copernic De la révolution des ordres célestes Préface Je puis fort bien m'imaginer, Très Saint Père, que, dès que certaines gens sauront que, dans ces livres que j'ai écrits sur les révolutions des sphères du monde, j'attribue à la terre certains mouvements, ils clameront qu'il faut tout de suite nous condamner, moi et cette mienne opinion. Or, les miens ne me plaisent pas au point que je ne tienne pas compte du jugement des autres. Et bien que je sache que les pensées du philosophe ne sont pas soumises au jugement de la foule, parce que sa tâche est de rechercher la vérité en toutes choses, dans la mesure où Dieu le permet à la raison humaine, j'estime néanmoins que l'on doit fuir les opinions entièrement contraires à la justice et à la vérité. C'est pourquoi, lorsque je me représentais à moi-même combien absurde vont estimer cette a c s a m a ceux qui savent être confirmée par le jugement des siècles l'opinion que la terre est immobile au milieu du ciel comme son centre, si par contre j'affirme que la terre se meut : je me demandais longuement si je devais faire paraître mes commentaires, écrits pour la démonstration de son mouvement ou, au contraire, s'il n'était pas mieux de suivre l'exemple des pythagoriciens et de certains autres, qui ainsi que le témoigne l'épître de Lysias à Hipparque – avaient l'habitude de ne transmettre les mystères de la philosophie qu'à leurs amis et à leurs proches, et ce non par écrit mais oralement seulement. Et il me semble qu'ils le faisaient non point, ainsi que certains le pensent, à cause d'une certaine jalousie concernant les doctrines à communiquer, mais afin que des choses très belles, étudiées avec beaucoup de zèle par de très grands hommes, ne soient méprisées par ceux à qui il répugne de consacrer quelque travail sérieux aux lettres -sinon à celles qui rapportent – ou encore par ceux qui, même si par l'exemple et les exhortations des autres ils étaient poussés à l'étude libérale de la philosophie, néanmoins, à cause de la stupidité de leur esprit, se trouvent être parmi les philosophes comme des frelons parmi les abeilles. Comme donc j'examinais cela avec moi-même, il s'en fallut de peu que, de crainte du mépris pour la nouveauté et l'absurdité de mon opinion, je ne supprimasse tout à fait l'œuvre déjà achevée. Mes amis cependant m'en détournèrent, moi qui longtemps hésitai et même leur résistai... [L'un d'entre eux] m'avait fréquemment exhorté et même m'avait poussé par des reproches maintes fois exprimés à éditer ce livre et à faire voir le jour à l'œuvre qui était demeurée cachée chez moi non pas neuf ans seulement, mais déjà bien près de quatre fois neuf ans. Ce que me demandèrent également plusieurs autres personnes... m'exhortant de ne plus me refuser - à cause des craintes que je concevais – de faire paraître mon œuvre pour le plus grand profit de tous ceux qui s'occupent de mathématiques. Et peut-être, aussi absurde que ma théorie du mouvement de la terre ne paraisse aujourd'hui à la plupart, elle n'en provoquera que d'autant plus d'admiration et de reconnaissance lorsque par suite de la publication de mes commentaires ils verront les nuages de l'absurdité dissipés par les plus claires démonstrations. C'est par de telles persuasions et par de tels espoirs que je fus amené à permettre à mes amis de faire l'édition de mon œuvre qu'ils m'avaient longtemps réclamée. Mais Ta Sainteté sera peut-être autant étonnée que j'ose faire paraître ces miennes méditations, après avoir pris tant de peine à les élaborer que je ne crains pas de confier aux lettres mes idées sur le mouvement de la terre, que désireuse d'apprendre de moi comment il m'est venu à l'esprit d'oser imaginer – contrairement à l'opinion reçue des mathématiciens et presque à l'encontre du bon sens – un certain mouvement de la terre. C'est pourquoi je ne veux pas cacher à Ta Sainteté que nulle autre cause ne me poussa à rechercher une autre façon de déduire les mouvements des sphères du monde que le fait d'avoir compris que les mathématiciens ne sont pas d'accord avec euxmêmes dans leurs recherches. Car, premièrement, ils sont tellement incertains des mouvements du soleil et de la lune qu'ils ne peuvent ni déduire ni observer la grandeur éternelle de l'année entière. Ensuite, en établissant les mouvements de ces [astres], ainsi que des autres cinq astres errants, ils ne se servent ni des mêmes principes et des mêmes assomptions ni des mêmes démonstrations des révolutions et mouvements apparents. Les uns, notamment, ne font usage que de [sphères] homocentriques, les autres d'excentriques et d'épicycles, par quels moyens cependant ils n'atteignent entièrement ce qu'ils cherchent. En effet, ceux qui s'en tiennent aux [sphères] homocentriques, quoiqu'ils aient démontré pouvoir composer à leur aide plusieurs et divers mouvements, n'ont pu cependant rien établir de certain expliquant entièrement les phénomènes. Quant à ceux qui imaginèrent des excentriques, bien qu'avec leur aide ils semblent, en grande partie, avoir pu déduire et calculer exactement les mouvements apparents, ils ont cependant admis beaucoup [de choses], [comme l'utilisation de l'équant], qui semblent s'opposer aux principes premiers concernant l'uniformité des mouvements. Enfin en ce qui concerne la chose principale, c'est-à-dire la forme du monde et la symétrie exacte de ses parties, ils ne purent ni la trouver ni la reconstituer. Et l'on peut comparer leur œuvre à celle d'un homme qui, ayant rapporté de divers lieux des mains, des pieds, une tête et d'autres membres – très beaux en eux-mêmes, mais non point formés en fonction d'un seul corps et ne correspondant aucunement -, les réunirait pour en former un monstre plutôt qu'un homme. C'est que, dans le processus de démonstration que l'on appelle " méthodon ", ils se trouvent soit avoir omis quelque chose de nécessaire, soit avoir admis quelque chose d'étranger et n'appartenant aucunement à la réalité. Ce qui ne leur serait pas arrivé s'ils avaient suivi des principes certains. Car si les hypothèses qu'ils avaient admises n'étaient pas fallacieuses, tout ce qui en serait déduit aurait, sans aucun doute, été vérifié. Et si peut-être ce que je dis là est obscur, cela deviendra cependant plus clair en son lieu. 4. L’INFLUENCE DE COPERNIC. La diffusion des idées de Copernic à l’époque a captivé les esprits mais ne fit guère d’adeptes. Les seuls partisans de cette hypothèse semblent avoir été : • Rhéticus ; • Rothmann ; • Mästlin (le maître de Kepler) en Allemagne ; • Benedetti en Italie ; Machiavel ; • Gemme Frisius aux Pays-Bas, (1508-1555) a été un sympathisant plus intéressé par la précision des tables coperniciennes que par le mouvement de la Terre (qu'il accepte). En Angleterre : • Robert Recorde (v. 1510-1558), dans son ouvrage « Castle of knowledge » (Londres, 1556) mentionne la doctrine copernicienne avec éloge (il le présente comme une résurgence de la doctrine d'Aristarque de Samos) ; • Thomas Digges (v. 1545/1595) est lui un vrai copernicien ; • Dès 1543, il réfute le système de Ptolémée, dans la préface de son ouvrage « Alae sen scalae mathematicae ». Dans un autre ouvrage, paru en 1576 (« Perfit description of the coelesiall orbes »), il traduit quelques pages du « De revolutionibus » et donne un exposé du système planétaire de Copernic. Il va plus loin et nie l'existence de la sphère des fixes Il est le premier (avant Giordano Bruno qui sera brûlé vif) à proclamer l'infinité de l'Univers. En France, on ne trouve pas de copernicien véritable. Pontus de Tyard (1521-1605), Jean Péna (v. 1528 - 1558), Jacques Peletier (1517-1582) apprécient cette doctrine, mais n'y adhèrent pas formellement. Léonard de Vinci (1451-1519) lui accordera un appui sincère par des correspondances privées au travers de messages codés : «… comment la Terre n'est pas au milieu du cercle du Soleil, ni au milieu du Monde, mais bien au milieu de ses éléments, qui l'accompagnent et lui sont unis ? ». C’est donc avec une parfaite bonne conscience que les rares Coperniciens vont continuer à enseigner l’astronomie de Ptolémée, comme le fera Galilée à Padoue. La situation changera au XVIIème siècle, où les découvertes optiques, la naissance d’une physique nouvelle, le recul de l’aristotélisme, rendront caducs les arguments traditionnels. Il faut attendre la fin du XVIIème siècle pour voir se réconcilier la plupart des savants de l'Europe, grâce à la mise en place de la mécanique céleste d'Isaac Newton. Mis à part la Grande-Bretagne, la France, les Pays-Bas et le Danemark, le reste de l'Europe garde sa position anticopernicienne pendant encore un siècle. Si le cardinal Schönberg, puis Clément VII et Paul III ont accueilli les exposés de Copernic avec intérêt, il en sera tout autrement avec la position des Jésuites qui qualifieront ses idées comme totalement infondées, voire absurdes et en désaccord avec le sens commun. Christophe Clavius, jésuite et professeur à l’université de Rome, sera un farouche opposant, tout comme plus tard le cardinal Bellarmin (premier juge de Galilée en 1616). L’Eglise protestante et à sa tête Luther, puis Lauterbach et Calvin, sera une adversaire virulente de Copernic, n’hésitant pas à le traiter de fou. Plus tard, en 1616, le pape Paul V condamnera les écrits coperniciens. Il faudra attendre Kepler pour réhabiliter l’astronome polonais dans « Le secret du Monde » où il notera en introduction « après 2000 ans d’erreurs, pourvu qu’il y ait un Copernic ». Il démontrera que le système héliocentrique est supérieur aux autres et le perfectionnera. 5. LA REVOLUTION COPERNICIENNE. Apparemment, il n'y a que peu de changements : la sphère des étoiles demeure fixe, les courses des planètes restent circulaires (et non elliptiques), l'idée d'un cosmos en pelure d'oignon perdure. Mais le simple fait de ne plus faire de l'homme le centre de l'Univers constitue une révolution théologique fondamentale. Copernic a amené les scientifiques et chercheurs à se détacher de leurs préjugés religieux et philosophiques (le système cosmologique d'Aristote et de Ptolémée était longtemps resté la référence intouchable). Il a amené aussi par la suite les théologiens à s'interroger sur l'interprétation trop littérale des textes sacrés, à s’opposer aux dogmes, à libérer la science par un examen raisonné et méthodique du Monde. Violemment attaqué par l'Eglise, le système copernicien représente le point de départ de la révolution scientifique. Cette révolution a engendré la transformation des méthodes scientifiques et des idées philosophiques qui a accompagné le changement de représentation de l'univers du XVème au XVIIIème siècle, faisant passer les représentations sociales qui accompagnent les représentations mentales de l'univers, d'un modèle géocentrique, selon Ptolémée (IIème siècle, déjà adopté au IVème siècle av. J.-C. par la plupart des Grecs), au modèle héliocentrique défendu par Nicolas Copernic, perfectionné par Johannes Kepler, Galilée, et Isaac Newton. La révolution copernicienne, au sens propre, consiste à expliquer le monde, et les objets qui le composent, par la gravitation, appelée loi universelle de la gravitation en raison de son caractère considéré comme général à l'époque. L'hypothèse héliocentrique mathématiquement plausible, est une ébauche de notre système solaire tel que nous le connaissons aujourd’hui, mais reste toujours compliqué car Copernic ne peut renoncer à des orbites circulaires et introduira un nombre élevé d’épicycles pour être en accord avec les observations cinématiques de l’époque. Ce système nouveau a influencé profondément tous les domaines de la connaissance humaine. Son influence a retenti jusque dans le domaine philosophique : Descartes, qui avait rédigé un traité du monde et de la lumière, fut étonné de la décision de l'Inquisition lorsqu'il apprit la condamnation de Galilée (pro copernicien) en 1633. C'est la raison pour laquelle il rédigea le fameux discours de la méthode et quelques autres ouvrages philosophiques qui constituaient un projet de recherche d'une science universelle. 6. RECONNAISSANCE DE SON TRAVAIL. C’est à juste titre que Copernic est considéré aujourd’hui comme le père de l’astronomie moderne et qu’en son honneur : • L'astéroïde (1322) Coppernicus a été nommé ainsi (Coppernicus est une des appellations allemandes) ; • Copernic est le nom d'un cratère d'impact lunaire situé dans la partie ouest de Oceanus Procellarum (« océan des tempêtes », face visible de la lune).Ce cratère est estimé avoir l'âge de 800 millions d'années. Copernic Tycho Ce gros-plan détaillé de la Pleine Lune présente deux cratères rayonnants majeurs, Copernic (en haut à gauche) et Tycho (en bas à droite), chacun d'eux étant pourvu de rayons de débris clairs éjectés par les impacts qui ont formé ces cratères. En général, les cratères rayonnants sont relativement jeunes puisque leurs rayons recouvrent le sol lunaire. Le cratère Copernic, entouré de mers sombres qui contrastent joliment avec ses rayons brillants, mesure 93 km de diamètre. D’autres hommages à ce grand homme ne manquent pas, parmi les écrivains, philosophes : « Elevez un gnomon sur la cendre de Copernic, et, que le Soleil remis par lui à sa place, le salue tous les jours à midi de ses rayons joints aux vôtres » (Voltaire) « Tout annonçait dans le système de Copernic cette belle simplicité qui nous charme dans les moyens de la Nature, quand nous sommes assez heureux pour les connaître » (Laplace) On ignorait jusqu'à présent l'endroit où l'astronome fut enterré, ainsi que la date exacte de sa mort, mais l’étude du code ADN de deux cheveux et d'une dent ont permis à des chercheurs polonais et suédois d'obtenir la certitude que les restes trouvés en 2005 à Frombork (nord de la Pologne) sont bien ceux de l'astronome Nicolas Copernic. Copernic fut à la fin de sa vie un des chanoines de la cathédrale et avait la garde de l'autel de Saint-André (aujourd'hui de la Sainte Croix). C'est la thèse d'un historien, selon laquelle Copernic a dû être enterré près de l'autel dont il avait la garde, qui a permis de délimiter le champ des fouilles. C’est ainsi que le professeur Jerzy Gassowski, de l'Institut polonais d'anthropologie et d'archéologie de Pultusk, a découvert en 2005 à l'occasion de fouilles dans la cathédrale de Frombork treize corps dont un crâne et quelques ossements qu'il a attribués avec « une grande probabilité » à Copernic. Le code ADN de ces restes a été comparé à celui de cheveux qui auraient pu être ceux de Copernic, ce matériel génétique précieux ayant été mis au jour dans le livre Calendarium Romanum Magnum de Johannes Stoeffler daté de 1518, un manuel que Copernic avait utilisé pendant sa vie et qui avait été emporté par les Suédois au cours de guerres polono-suédoises au XVIIème siècle. Cathédrale de Frombork « Désormais nous avons la certitude que le crâne découvert à Frombork est celui de Nicolas Copernic », a déclaré M. Gassowski, présentant les résultats des dernières recherches. Par ailleurs, le crâne a été transféré au laboratoire de la police à Varsovie, qui a procédé à des reconstructions virtuelles pour reconstituer le visage de l'homme. Les résultats de la reconstruction ont ensuite été comparés aux portraits existants de Nicolas Copernic et ont fait apparaître des ressemblances. « Nous allons pouvoir édifier la tombe de Copernic dans la cathédrale, pour rappeler ce personnage illustre de l'histoire » a déclaré l'évêque de Frombork, Mgr Jacek Jezierski. (Sources : le figaro.fr, le secret de Copernic (luminet), recherches sur le net, musée de Copernic à Frombork).