En Isère, le calvaire d`un quinquagénaire torturé par trois
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En Isère, le calvaire d`un quinquagénaire torturé par trois
12 France 0123 Mardi 16 février 2010 Les élections régionales Défections en chaîne au MoDem Des responsables de fédération du Mouvement démocrate critiquent la stratégie de M.Bayrou L’ouverture de Mme Royal vers le centre contestée Jugeant « tout à fait inacceptable » la décision de la présidente de la région Poitou-Charentes d’ouvrir la liste à trois représentants du MoDem et à un ex-militant communiste en position éligible, six candidats investis pour figurer sur la liste du PS en Charente-Maritime ont, dimanche 14 février, demandé à Ségolène Royal de « respecter ses engagements vis-à-vis des socialistes ». En revanche, six autres candidats PS ont tenu à « rassurer leurs colistiers ». Ils ont rendu « hommage au talent de rassemblement de Ségolène Royal », assurant que « les statuts du parti sont respectés à la lettre ». ment d’investir Alain Dolium, un inconnu, simple militant depuis deux ans, mais qui représentait, à ses yeux, un symbole de la diversité. Une partie des militants parisiens estiment que « sous couvert d’une volonté affichée de pratiquer le renouvellement, les listes sont une ineptie en termes d’efficacité et de potentiel électoral ». Partout, le mécontentement gronde. Vendredi, le chef du MoDem était à Toulouse pour tenter d’éteindre un incendie provoqué dans le Languedoc-Roussillon par sa proposition de désigner Patrice Drevet, ex-présentateur météo de France 2 pour conduire les listes. Les militants avaient, eux, choisis d’être représentés par Marc Dufour, le président du MoDem de l’Hérault et adjoint au maire PS de Montpellier. Peu avant, M. Bayrou avait dû se rendre en urgence en Rhône-Alpes où la candidature d’Azouz Begag, l’ancien ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances du gouvernement Villepin, divise. Il avait dû aussi aller en Poitou-Charentes où la présidente socialiste de région, Ségolène Royal, a semé la pagaille en proposant au MoDem des places éligibles. Carte de la notoriété Comme en 2007, les élus et les militants centristes ne se retrouvent plus dans la stratégie de leur leader. Privé de son vivier d’élus nationaux, M. Bayrou n’a pas osé s’appuyer sur ses forces locales. Il a préféré jouer la carte de la notoriété en allant décrocher quelques personnalités, comme le footballeur Marouane Chamakh, pour doper les listes en Aquitaine ou encore M. Begag en Rhône-Alpes. Au désespoir de ses colistiers, qui regrette l’absence de program- me, M. Begag mène « une campagne décalée » sur son nom pour se « rapprocher des citoyens ». Il promet une « plus grande proximité » avec les Rhônalpins. Malgré des sondages catastrophiques qui ne créditent plus le parti que de 4% ou 5% des voix, M.Bayrouachoiside présenterpartout deslistes sous ses propres couleurs, au nom de l’autonomie. Conscients de leur faiblesse, beaucoup de militants plaidaient pour des alliances de premier tour avec la gauche ou avec la droite selon les régions, stratégie qui aurait permis au MoDem de s’assurer davantage de places éligibles. « Si nous passons la barre de 10%, en RhôneAlpes, ce qui serait un miracle, nous ne pouvons espérer qu’un ou deux élus maximum », explique Gilles Vesco , élu lyonnais. En 2004, l’UDF locale avait obtenu dix-huit élus. p Sophie Landrin Vies de France Le maire du «bout du bout» Siaugues-Sainte-Marie (1/6) Début de notre série en Haute-Loire, à la rencontre du monde rural 50 km Moulins ALLIER AUVERGNE Clermont-Ferrand PUY-DE-DÔME CANTAL HAUTE-LOIRE SiauguesSainte-Marie Le Puyen-Velay I l en rit volontiers, mais comme il dit, il est maire dans un pays entre le Midi et le Puy, où « il n’y a pratiquement que les corbeaux qui passent ». Un territoire de terres froides où, l’hiver, s’amassent les congères. Un plateau vallonné, « au bout du bout », que la géographie indique pile sur la ligne du partage des eaux de la Loire et de l’Allier. Dans cette Auvergne esseulée, Siaugues-Sainte-Marie (Haute-Loire) survie. Robert Chausse a 65ans et il en est devenu maire en 2001, sans étiquette, après cinq mandats du notaire. Ses moustaches tortillées et ses chemises à carreaux y ont appris les chiffres cruels: il y a cinquante ans, « 350 exploitations agricoles» existaient. Désormais, «elles sont à peine une cinquantaine». Elles employaient l’équivalent de la population communale, soit au moins 820âmes. Aujourd’hui, c’est une centaine d’employés chaque année menacée. M.Chausse a sous sa tutelle un centre bourg et 21 hameaux réunis. Quatre mille hectares « chahutés» entre 600 et 1 300 m d’altitude. Pour aider la commune, il dit toutefois qu’il faut faire comme pour une fiancée, «l’habiller pour espérer la marier ». Et depuis dix ans, même les plus méfiants admettent qu’il a fait énormément. Le bourg, ses murs de pierres noires des volcans ont été «relookés». Désormais, il y a un «Point I » et des places de parking, une pharmacie, un Vival et une boulangerie. Une panoplie d’activités à choisir aussi, avec du judo pour les enfants, un club des aînés dynamique avec un voyage au viaduc de Millau au printemps. Son investissement municipal est le résultat d’une promesse faite à l’oncle décédé qui l’a élevé, de remédier à la mort du bourg et à la disparition des agriculteurs. Il en a encore les larmes. Dans sa lignée, il est le premier à s’en être écarté, avec une carrière dans le BTP. Libéral assumé De retour, après dix-sept ans en Afrique, M.Chausse a désormais les privilèges de Gisèle, secrétaire hors paire, épouse de Jean-Pierre, pompier et dernier maquignon. Un certain goût pour la négociation, aguerri chez Vinci et Vivendi. Et un talent réel pour la quête de subvention. Il a bâti des logements HLM. Voulu un conseil municipal renouvelé, avec des néoruraux et des femmes en parité. Tout un tas de choses qui ont un peu dérouté. A Siaugues, tout est de droite, conseiller général, députés. Nicolas Sarkozy a dépassé les 60 % en 2007. Mais pour les régionales, la démographie joue plutôt en DU 2010 T I A E TR OGU X E AL T CA DE L’AMAZONIE AUX ILES GALAPAGOS Sur les pas de Charles Dar win Du 9 au 24 mai 2010 - 16 jours 4 810 faveur du Cantal et de l’Allier, et penche sur la gauche de l’échiquier. Les incertitudes concernent plutôt les deux petites entreprises de métallurgie, très fragilisées par la crise. M. Chausse s’en soucie. Bien plus que la fin de la taxe professionnelle et la réforme territoriale, «plutôt des bonnes choses », pour ce libéral assumé. Sa meilleure récompense a eu lieu en fin d’année, avec les chiffres du dernier recensement. Pour la première fois depuis un temps oublié, la population a augmenté. Un succès dans la lignée du premier distributeur de billets, installé en 2006. De l’ADSL aussi, arrivé en 2005, en même temps que la première fleur au concours des villages. Parfois, M.Chausse regrette juste un peu ce panneau lumineux, en plein centre bourg, qui donne la météo et l’agenda : «Ça ne fait pas trop cambrousse. » p Elise Vincent (envoyée spéciale) Prochain article : « Les dernières vaches de la famille Rocher » Les enquêteurs s’interrogent sur la relation qui unissait l’une des jeunes filles à la victime Grenoble Correspondance D ’un côté, des actes de torture avérés, avoués. De l’autre, une intrigue et des personnalités complexes, qui soulèvent des interrogations et force à la prudence. A Grenoble, les questions se bousculent après le supplice infligé par trois adolescentes âgées de 14, 15, et 17 ans à un quinquagénaire, Vincent R., dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10février. Les trois jeunes filles ont été mises en examen et incarcérées pour « séquestration avec violence, actes de torture et de barbarie et extorsion de fonds». Vincent R., 55 ans, est décrit par lesenquêteurscomme«psychologiquement vulnérable », divorcé, sans emploi. Il vit seul dans une HLM de La Tronche, près de Grenoble. Dans quelle mesure connaissait-il ses agresseuses, dont deux étaient suivies par un juge des enfants et quelle était la nature de leur relation ? « Nous savions qu’il possédait un héritage. Pour avoir son code de Carte bleue, nous étions prêtes à tout », ont expliqué les adolescentes, lors de leur garde à vue. Ajoutant : « En plus, c’est un pervers. » « Ce n’est pas un acte gratuit et crapuleux, confirme Brigitte Jullien, directrice départementale de la sécurité publique de l’Isère. L’affaire comporte quelques éléments troublants.» «La particularité de la relationentrelesdifférentsprotagonistes peut expliquer cette violence, analyseMagaliChevassu,psychologue attachée à la police nationale. Ces jeunes filles n’auraient pas agressé quelqu’un d’autre de la même manière. » Mme Chevassu a pu s’entretenir avec la victime, toujours hospitalisée. Elle le décrit avec « d’importantes difficultés cognitives, verbalisant beaucoup de colère ». « Il a très bien pu ne pas se douter de la gravité de la situation», poursuit-elle. Rien ne laissait en effet présager un tel scénario lorsque les agents du département de la sécurité publique de l’Isère ont vu arriver, lundi 8 février, le quinquagénaire au commissariat. Vincent R. veut déposer plainte pour extorsion de fonds. Il raconte qu’une jeune fille de 15 ans, avec qui il entretient un contact régulier, s’est présentée à sondomicileavecunami. Ildétaille comment, pendant qu’elle « fait mine de se frotter à lui », le garçon prend des clichés qu’elle jure de tenir secrets en échange de 2 000 euros.VincentR.consentauchantage, mais sa banque ne l’autorise à prélever que 1 000 euros. « Nous reviendrons», menace alors le duo. Planque Le jour même, la police met en place une planque mais Vincent R. disparaît au bout de quelques heures.«Ilestrestétotalement injoignable, détaille Mme Jullien. Nous avons donc décidé d’abandonner la surveillance.» Le lendemain pourtant, vers 19 heures, l’adolescente se rend de nouveau au domicile de sa victime. Elle est flanquée de deux de ses amies, âgées de 14 et 17 ans. C’est le début du calvaire de Vincent R. Il est ligoté, frappé à coups de marteau, de couteau et de fourchette, ébouillanté aux jambes, brûlé à la cigarette… Au total, près de dix heures de sévices pour un code de Carte bleue qu’il finira par céder, épuisé. Au petit matin, les trois jeunes filles décident d’une pause pour « aller faire des courses» – elles utiliseront la Carte bleue 14 fois – laissant leur victime attachée dans un appartement dévasté. Il parvient à s’extraire de ses liens et à alerter un voisin. Les trois mineures sont arrêtées quelques heures plus tard, les bras chargés d’achats. L’interpellation est musclée. Un policier a le ménisque fracturé. Placées en garde à vue, elles avouent toute de suite les faits « sans arriver à les expliquer, ni à s’excuser de leurs actes». Elles ont été placées en détention provisoire en Isère, dans une maison d’arrêt pour mineurs. Elles encourent de quinze à trenteans de réclusion criminelle. p Benoît Pavan Régionales Jean-Marie Le Pen qualifie François Fillon de « Fidel Castré » Jean-Marie Le Pen s’en est pris à François Fillon, samedi 13 février, lors du conseil national élargi du Front national. M. Le Pen a raillé le premier ministre qui, la veille, s’était rendu à Toulon pour la campagne des régionales et avait rendu responsables les électeurs du FN d’une éventuelle victoire socialiste en Provence-Alpes-Côte d’Azur – région où JeanMarie Le Pen est candidat. « Je sais bien qu’on reconnaît au premier ministre sa qualité de fidélité, mais qu’on me permette aussi de critiquer son impuissance. C’est ce qui fait dire à un certain nombre de mauvaises langues qu’on l’appelle “Fidel Castré”. » Voir, sur Lemonde.fr, l’article du blog « droite(s) extrême(s) » (http://droites-extremes.blog.lemonde.fr). Fait divers Le beau-père d’une fillette retrouvée morte dans le coffre d’une voiture déféré devant le parquet Le beau-père de Clara, la petite fille de quatre ans et demi retrouvée morte dans le coffre d’une voiture, jeudi 11 février, devait être déféré au parquet de Caen, lundi 15 dans la matinée. Il avait été placé en garde à vue samedi. L’homme de 40 ans avait disparu avec la fillette mercredi, après avoir laissé une lettre faisant état d’une « lassitude générale ». Selon l’autopsie, la petite fille est morte d’une hémorragie interne et « d’un coup ou d’un choc au foie ». Selon la mère de Clara, son compagnon n’avait jamais fait subir de violences à la fillette. – (AFP.) Un voyage accompagné par Martine JACOT, qui a conçu et réalisé le hors-série du Monde Darwin, l’évolution, quelle histoire ! Architectes, historiens, botanistes et archéologues enrichiront vos visites Une rencontre avec une communauté quichua en Amazonie La découverte de la station scientifique Charles-Dar win au cœur des Galapagos QUITO - L’AMAZONIE - COTOPAXI - RIOBAMBA - CUENCA L’ARCHIPEL DES GALAPAGOS Commandez gratuitement le catalogue 2010 01 56 81 38 12 - [email protected] www.lemondevoyages.fr Lic 075960272 - Photo Fotolia L es défections se multiplient au sein du MoDem. Hauts-deSeine, Paris, Val-d’Oise, Isère, Pyrénées-Orientales, Hérault, Finistère, Loiret, Meurthe-etMoselle, Ardèche... les responsables des fédérations quittent un à un le navire. Après avoir perdu l’essentiel du vivier de ses élus nationaux, en 2007, lors de l’élection présidentielle, François Bayrou assiste à l’hémorragie de ses dernières troupes. La constitution des listes, qui devaient être déposées en préfecture au plus tard lundi 15 février, a suscité un fort mécontentement. Les responsables des fédérations dénoncent un « semblant de démocratie interne », où les militants n’ont été consultés, selon eux, que pour avaliser les candidats choisis par M. Bayrou. A Paris, par exemple, le président du MoDem a décidé personnelle- EnIsère,le calvaire d’unquinquagénaire torturé partrois adolescentes