Le vigneron nantais.indd - Vignerons

Sauvons le muscadet d'une mort programmée
Le marketing n’aime ni la confusion ni l’imprécision
C’est bien la première fois dans toute l’histoire des
vignobles de l’Hexagone qu’un vignoble perd son
identité et est intégré dans une région avec laquelle il
n’a aucun lien.
L’Europe non plus n’aime pas l’imprécision. Ainsi,
la Commission européenne refuse de publier au JOCE
(Journal officiel des communautés européennes) trois
nouvelles dénominations de vins de pays : Vin de pays des
Vignobles de France, vin de pays de l’Atlantique et vins de
pays des Gaules. Motif : le règlement européen prévoit
qu’une indication géographique doive correspondre au
nom d’un lieu-dit, d’une commune, d’une sous-région ou
d’une région autre qu’une région déterminée.
C’est une chance pour le Vignoble nantais que « vin
de pays de l’Atlantique » ait été refusé. Dans le même
temps, où nous perdons un peu plus chaque jour notre
image maritime, le Bordelais se serait accaparé l’image
« Atlantique ». Concernant ce vignoble, l’interprofession de cette région voulait déclasser des AOC en vin
de pays. La référence à l’Atlantique était une véritable
concurrence déloyale pour nous. Bien sûr, personne
ne semblait s’en soucier dans le Vignoble nantais, trop
occupé à tourner le dos à l’Océan pour promouvoir le
Val de Loire.
Quant à la Commission européenne, acceptera-t-elle
une dénomination géographique qui ne correspond pas
à la réalité ? Ne soulèverait-elle pas, à son tour, cette
notion de « tentative de tromperie » si chère à l’administration française ? Dans ce cas, ce serait pourtant
légitime. Une action dans ce sens serait à envisager.
Même si la première réponse de la Commission européenne, non officielle, n’est guère encourageante.
65