Régénération urbaine et développement durable à Manchester et
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Régénération urbaine et développement durable à Manchester et
Régénération urbaine et développement durable à Manchester et Liverpool Manchester et Liverpool témoignent toutes deux du destin des grandes villes industrielles d’Europe. Toutes deux ont connu un développement fulgurant lors de la révolution industrielle, la première comme un centre de production majeur, la seconde comme un port d’exportation ouvert sur le monde entier. Prospères du temps du textile et du charbon, Manchester et Liverpool ont ensuite subi de plein fouet les mutations de l’économie mondiale et de la désindustrialisation, à tel point qu’à la fin du XXe siècle, les deux cités ont accumulé les difficultés : quartiers en déshérence, chômage, dépopulation... Confrontés à de tels défis, édiles et dirigeants ont pourtant décidé de faire face. Alors que Liverpool fait le pari de la culture pour revitaliser son centre-ville, Manchester mise aujourd’hui sur le high tech, l’économie de la connaissance et le développement durable pour assurer sa croissance. Thèmes et centres d’intérêt : renouvellement urbain, architecture et urbanisme durables, friches industrielles,équipements culturels, partenariat secteur public/secteur privé, engagement associatif... Manchester : les défis posés par la désindustrialisation Manchester, durement frappée par la désindustrialisation, entend aujourd’hui jouer la carte de la «révolution verte». Deuxième ville d’Angleterre par ses activités commerciales, financières et culturelles, avec 450 000 habitants (2,5 millions pour le Greater Manchester), elle compte encore de nombreux quartiers délabrés, avec des projets de rénovation. Elle bénéficie aujourd’hui des délocalisations londoniennes. • Parmi les réalisations contemporaines en matière d’architecture durable et d’aménagement urbain, dont peut s’enorgueillir la ville, citons le palais de Justice, la tour CIS, Bridgewater Hall et Urbis Exhibition Center… sans oublier le nouveau stade de football, l’un des plus écologiques en Europe, et Piccadilly Gardens, une place-jardin, réaménagée et dotée d’interconnexions multimodales aux exigences environnementales élevées. • L’association «Manchester is my planet» (MIMP), depuis 2005, oeuvre auprès des particuliers, des entreprises et des collectivités pour que chacun surveille et réduise son empreinte carbone. Dans le Greater Manchester, plus de 20 000 particuliers ont déjà adhéré à l’engagement proposé par l’association (contribuer à réduire les émissions de CO2 de 20% de 2005 à 2010 et de 60% d’ici 2050). Plus globalement, la stratégie de MIMP se décline en plusieurs volets : politique de la ville, financement, communication, vie quotidienne (éco-construction, énergie, transport...). • La ville de Salford, dans le Greater Manchester était surnommée couramment «Dirty Old Town», parce que très touchée par le chômage et la pauvreté. Elle connaît aujourd’hui un nouvel élan, malgré de forts contrastes. Les Salford Quays réhabilités forment une zone résidentielle, culturelle, populaire, connectée par le tram au centre de Manchester. On y trouve notamment l’espace culturel Lowry, dont l’ouverture en 2000 a marqué l’histoire de la régénération de ce quartier, et l’Imperial War Museum conçu par Daniel Libeskind. Les nouveaux locaux de la BBC, actuellement en construction, vont renforcer l’élan impulsé sur les anciens docks de Manchester. Liverpool : le pari de la Culture Liverpool, 440 000 habitants, au cœur d’une agglomération de près d’1 million d’habitants, a été dès le XVIIIème siècle un port de rang mondial. Depuis une vingtaine d’années, exemple réussi de réhabilitation du patrimoine industriel - ses docks ont été classés par l’Unesco - Liverpool est engagée dans une stratégie de régénération qui repose sur l’édification d’un vaste pôle culturel rassemblant musées, salles de spectacles, centre de shopping... Renommée pour sa musique, son architecture, sa littérature et son équipe de football, la ville a été élue capitale européenne de la culture en 2008, ce qui a été l’occasion de lancer l’un des plus grands programmes de financement des espaces municipaux de tout le Royaume-Uni, le «Creative Communities Programme». • Plus importante opération mixte de régénération urbaine d’Europe (logements, bureaux, commerces…), financée à 100 % par l’investisseur privé Grosvenor, qui œuvre depuis 3 siècles et dont le propriétaire n’est autre que le duc de Westminster, Liverpool One a été construit en lieu et place d’un quartier totalement rasé. • Les anciens entrepôts de l’Albert Dock abritent aujourd’hui lofts, restaurants, commerces et musées. Dans le prolongement de l’Albert Dock, King’s Waterfront est un programme de régénération urbaine (équipements publics, hôtels, loisirs, logements, bureaux et commerces) mené avec une réflexion particulière portée sur les espaces verts et de circulation, le choix des matériaux de construction... Certains travaux sont en cours.