comment et pourquoi utiliser les réseaux sociaux pendant la

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comment et pourquoi utiliser les réseaux sociaux pendant la
JOURNALISME RADIO EN PÉRIODE ÉLECTORALE
COMMENT ET POURQUOI UTILISER LES
RÉSEAUX SOCIAUX PENDANT LA PÉRIODE
ÉLECTORALE ?
Facebook, Twitter, Google+, Instagram… tout le monde connaît aujourd’hui ces réseaux
sociaux dont les mots d’ordre sont proximité et instantanéité. De plus en plus de politiques
comprennent l’importance de ces plateformes de partage sur lesquelles ils diffusent discours,
programmes politiques et invitent les militants à se mobiliser. Les professionnels de la
communication politique se sont approprié ces outils et aujourd’hui, les équipes de campagne
s’inquiètent tout autant du nombre de participants à un meeting que du nombre de fans sur la
page Facebook de leurs candidats. Avoir 120 000 amis sur Facebook ne garantit pas forcément
une victoire électorale, mais il s’agit désormais d’un indice non-négligeable.
A la fois sources d’informations et canaux
de diffusion, les réseaux sociaux – et plus
généralement internet – permettent aux
journalistes d’avoir un contact en apparence
direct et permanent avec les politiques et
notamment de suivre l’évolution de leurs idées,
de leurs propositions, etc. L’immédiateté étant
de mise sur les réseaux sociaux, la masse
d’informations produites par les partis politiques
eux-mêmes s’est fortement accrue.
Mais
attention, la disponibilité de l’information ne
signifie ni sa véracité, ni sa pertinence. Les
tweets des personnages publics sont avant tout
des actes de communication. Il est donc encore
et toujours indispensable de vérifier l’information
et de se demander pourquoi elle est diffusée.
CANAUX D’INFORMATIONS ET DE
DIFFUSION
Pratiquer une veille régulière sur les réseaux
sociaux semble primordial pour être au courant
de ce qui s’y passe. Faites-vous, d’une part,
une liste de comptes « fiables » en termes
d’information et, d’autre part, abonnez-vous
aux comptes Facebook officiels des candidats
et suivez-les sur Twitter. Tout ce que vous
trouverez sur les comptes officiels peut servir
de matière première pour la préparation de vos
interviews. Celles-ci seront la prolongation des
informations récoltées auparavant.
Sur Twitter (et Facebook), identifiez les
personnalités à suivre : politiques et membres
de l’équipe de campagne des candidats,
associations, confrères journalistes, médias,
blogueurs, etc. Lorsque vous serez en
reportage, vous pourrez garder un œil sur ce
fil pour ne pas passer à côté d’une actualité
parallèle importante (intervention du Président,
annonce du gouvernement, phrase choc d’un
autre politique...). Vous pourrez alors recueillir
tout de suite des réactions.
Cela peut paraître anodin, mais la production et
la diffusion d’idées écrites noir sur blanc par les
acteurs de l’actualité constituent aussi, pour le
journaliste, une sorte de garantie le préservant
de divers contentieux. Le politique aura plus de
mal à déclarer qu’il n’a pas dit ceci ou cela si
c’est écrit sur son compte Facebook ou Twitter.
FAVORISER LE CONTRÔLE CITOYEN DES
PROCESSUS ÉLECTORAUX
L’élection présidentielle au Sénégal de 2012
en a été la preuve. Les réseaux sociaux ont été
une parade essentielle contre les contentieux
post-électoraux, mais aussi contre l’éventualité
d’une guerre civile entre les pro-Wade et les
opposants du président sortant qui se présentait
pour un troisième mandat. Les journalistes
– locaux notamment – ainsi que la société
civile, ont pris la main sur la médiatisation des
élections en publiant, au fur et à mesure sur les
réseaux sociaux, les sondages à la sortie des
urnes de chaque bureau de vote, avant même
la diffusion des résultats officiels. La fiabilité
de leur travail, qui s’appuyait également sur
des données de recensement et des procèsverbaux était inattaquable. Les résultats étant
déjà accessibles partout sur les réseaux sociaux
lors des décomptes officiels, toute fraude a
alors été impossible. Cette action citoyenne,
complètement légale – car tout citoyen électeur
et éligible est aussi un contrôleur légal et légitime
d’un processus électoral – représente une
étape vers l’instauration de bonnes pratiques
démocratiques et d’une confiance dans les
processus électoraux.
TWEETER OUI, MAIS QUOI ?
En période électorale, il est important de tweeter
ou de partager sur Facebook vos publications,
les sons et liens web de votre radio, mais
aussi d’autres médias apportant des points
de vue différents. L’objectif est de proposer à
vos abonnés une veille assez fournie sur une
thématique donnée. Mais chaque journaliste a
aussi ses petites habitudes sur Twitter.
Daïc Audouit (@daicaudouit), journaliste
politique à France 3 Ile-de-France, estime
que tweeter les verbatims d’un candidat
lors d’un meeting politique n’apporte
aucune valeur ajoutée (sauf pour les
phrases-clés). Le journaliste préfère ainsi
tweeter « ce que les gens ne voient pas »
(ambiance de la salle…) et faire un peu de
« teasing ».
Mariana Grépinet (@MarianaGrepinet),
journaliste à Paris-Match chargée de
l’Élysée, aime raconter sur Twitter les
coulisses de ses reportages (pépins sur
la route, temps pluvieux...). Par ailleurs,
comme elle le suggère, le jour du scrutin,
« si vous passez la journée au QG d’un
candidat, vous pouvez décrire les
différents moments de sa journée ou faire
un micro-trottoir dans la ville ».
Attention : vérifiez avant de tweeter !
Publier un tweet revient à publier un
article qui ne comporte que 140 signes.
L’information doit y être tout autant
vérifiée que lorsque vous l’écrivez pour
les médias traditionnels. Il faut se méfier
de l’immédiateté qui ne justifie en rien
d’éventuelles erreurs. Ce n’est pas
parce que c’est Twitter qu’il faut oublier
les règles de base du journalisme. Et
attention à l’orthographe !
CFImedias
@CFImedias
Dans vos tweets, vous pouvez également
apporter des éclairages complémentaires
(expliciter les sigles utilisés) et une
contextualisation par rapport au discours
prononcé (pourquoi le candidat évoque ce
sujet, ce qu’ont dit les autres candidats, etc.).
Enfin, les réseaux sociaux permettent d’établir
une relation plus directe avec vos auditeurs.
Interpellés, parfois critiqués, les journalistes
sont confrontés aux réactions d’une audience
plus large et plus diversifiée que d’ordinaire.
www.cfi.fr