Sainte Lizaigne en Champagne Berrichonne

Transcription

Sainte Lizaigne en Champagne Berrichonne
Sainte Lizaigne en Champagne Berrichonne
approche d’histoire locale
Sainte-Lizaigne et son blason
Quelques lignes d’histoire sur Sainte-Lizaigne
Les origines
A la fin du XIe siècle, lorsque le pape Grégoire VII s’inquiéta, entre autres, de faire rentrer au sein de
l’église nombre de propriétés détournées, beaucoup d’actes faux furent établis... Le testament de
Sainte Eustadiole, premier acte qui parle de Sainte Lizaigne, est l’un de ceux-ci, il est daté de 570. Le
Chanoine de Laugardière pense que Sainte Lizaigne a une origine beaucoup plus ancienne et donne
comme preuve une pierre préromane réemployée dans la construction de l’église... Le nom de SainteLizaigne vient de LICINIA… (prénom féminin) Ce nom a donné Sancta-Licinia puis Sainte-Lizaigne.
D’après la légende, Charlemagne avait de grands intérêts dans nos contrées où il vint souvent... Il bâtit
à deux lieues d’Issoudun un monastère de femmes... où sa fille LISANIA devint prieure et donna son
nom à la localité qui fut ainsi appelée Sainte Lizaigne ; celui-ci aurait été construit au lieu-dit
« Bréviandes ».
Les seigneurs de Sainte-Lizaigne
La famille La Trye devait être vassale des seigneurs de Vatan, car le nom de " Reblay " cité dans les
archives n’est pas l’actuel Reblay de Sainte-Lizaigne qui s’appelait Le Puv, mais le château de Reblay
vers Vatan qui a perdu ce nom en 1710 pour prendre celui d’Herblay. L’origine du nom doit être
cherchée dans la commune de Liniez ; des actes de 1708 - 1710 parlent de la dîme de la Trie. Le lieudit : Reblay : ce nom vient d’érable et il pouvait fort bien y en avoir en ce lieu (en 1541 Seigneur de
Reblay). Les La Trye deviendront seigneurs de Sainte- Lizaigne à partir de 1308 ; ils sont dits
bourgeois d’Issoudun et occupent le Manoir du Puy. C’est en 1449 que Jean de La Trye est dit seigneur
de Sainte-Lizaigne. Le nom des La Trye s’éteindra vers 1570 avec la huitième génération. Le Puy de
Sainte-Lizaigne deviendra propriété de Guillaume BOCHETEL (vers 1548) dont la petite fille épousa
Michel de Castelnau. En 1836, le Comte de Boissy fit construire la forge de Reblay et démolit pour cela
l’ancien château.
Hameaux de la commune
• La Chaise :
Avant les La Trye à Reblay, il y a eu une famille seigneuriale au manoir de la Chaise : les "
Torcheboeuf " (aux environs de 1284). Il subsiste encore une grange du W siècle.
• Nohant :
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Le communal de " Nouhant " fut acquis par le père de Michel de Castelnau en 1638 afin de créer un
chemin d’accès à la route de Lazenay-Migny.
• Bréviandes :
C’est là qu’aboutissait la procession les premiers dimanches du mois.
• Néroux :
En 1782, un enfant de 12 ans fut tué par un voleur surpris en flagrant délit. L’assassin fut condamné à
être roué vif jusqu’à ce que mort s’ensuive ; il fut le dernier supplicié d’Issoudun à mourir sur la roue.
• Les Monts - Les Boisfardins :
Ces lieux étaient riches en vignes.
• Villiers :
Ce pays de vignobles était connu de bonne heure. Le moulin à blé de Villiers auparavant à draps était
déjà cité dans les comptes de l’abbaye Notre Dame en 1932.
" Le Pressouer à l’archevêque "
Vers 1392, c’était un périmètre planté de vignes et qui occupait une surface de 845 arpents soit un peu
plus de 500 ha répartis en 18 clos. Lorsqu’en l’an III de la République, les villages portant un nom de
saint changèrent de nom, Sainte-Lizaigne s’appela VINBON, le rapport avec le Pressouer à
l’archevêque est évident. Les études de route commencèrent en 1791 sous l’impulsion d’Issoudun qui
voulait se relier à Vierzon ; la construction débuta en 1812. Puis, vint la voie ferrée : inauguration du
premier convoi en 1847 ; la gare se trouvait à Bréviandes. Après la grande guerre qui endeuilla bon
nombre de familles, une souscription fut lancée afin d’ériger le monument aux morts en 1930. La Saint
Vincent, fête des vignerons était d’importance ; les moyens de communication n’étant pas ceux
d’aujourd’hui, tout le monde allait et participait à la fête. Sainte-Lizaigne eut longtemps deux St
Vincent : celle de la paroisse et celle des hameaux vinicoles. C’est au cours de l’assemblée de
septembre 1935 qu’eut lieu l’inauguration de la place Jean Jamet (ancien maire décédé en octobre
1915). Et puis, après la guerre de 1939 et ses années noires, la libération vint avec la capitulation des
forces ennemies de la région ; le 10.09.1944.
Le blason de Sainte-Lizaigne
…d’azur au cygne d’argent chargé d’une bande de gueules…
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En 1996, la municipalité a souhaité se doter d’une image particulière. Or, les seigneurs de SainteLizaigne possédaient des armoiries : celles des familles de Bar et de La Trye. La municipalité a donc
entreprit des recherches aux archives départementales de l’Indre pour savoir si elles pouvaient
réutiliser ces armoiries. La famille de Bar ayant des descendants, il n’était pas possible de reprendre
leur blason. En revanche, les La Trye n’ayant plus de descendance connue, il devenait envisageable de
le réutiliser. Le blason des La Trye est ainsi décrit en héraldique : « D’azur au cygne d’argent chargé
d’une bande de gueule ». Comprenons dans une langue plus actuelle, qu’il représente, sur fond de
couleur bleue, un cygne blanc rayé d’une bande diagonale rouge au premier plan. Ce blason faisait
partie d’une série de trois vitraux qui ornaient les fenêtres près de la croisée du grenier de l’hôtel
Jacques Cœur à Bourges. Les La Trye sont devenus seigneurs de Sainte-Lizaigne à partir de 1308. Ils
auraient fait édifier un château au XIVe ou XVe siècle : le « chastel du Puits Sainte-Lizaigne » ou le
« Manoir du Puits » ou le « Château de Reblay » dont nous ne savons rien si ce n’est qu’il avait une
« tour quarrée ». Le nom des La Trye s’éteindra en Orléanais vers 1570. Le « Puits Sainte-Lizaigne »
deviendra propriété de Guillaume Bochetel dont la petite fille épousera Michel de Castelnau. La
symbolique du cygne en héraldique est tout à fait intéressante. Par sa blancheur, il est symbole de
sincérité. A sa noble aisance sur l’eau, on le reconnaît comme le plus beau modèle que la nature nous
ait offert pour l’art de la navigation. Il réunit grâce et beauté. Dans le blason de Sainte-Lizaigne, le
cygne est « membré » de ses jambes puisqu’elles sont visibles mais il est aussi « navré », c’est-à-dire
blessé symboliquement par la bande diagonale rouge. On retrouve cette image du cygne blessé sur le
blason de Claude de France, épouse de François Ier dont la devise latine était : « Candida candidis »
c’est-à-dire « Pure parmi les pures ». Il peut être interprété comme une image de l’idéal atteint par la
brutalité de la vie.
Ca s’est passé à Sainte Lizaigne : Le massacre de Sainte Lizaigne (8 mai 1556)
« L’Histoire du Berry » (1844-1847) de Louis RAYNAL nous rapporte un événement local survenu peu
de temps avant le début des Guerres de Religions qui opposèrent en France le camp des catholiques à
celui des protestants de 1562 à 1598. Notre commune n’a pas échappé à l’agitation de cette sombre
époque. Le 8 mai 1556, sans doute à proximité de la ferme de Chambon, a eu lieu le massacre de
Sainte-Lizaigne que l’historien Louis RAYNAL relate en ces termes : « Treize jeunes gens étaient
descendus, la veille, dans une taverne du village de Sainte-Lizaigne. Ils étaient protestants et portaient
des armes. Le bruit de leur arrivée ne tarda pas à se répandre et on s’imagina qu’ils avaient de
sombres desseins. Le curé, avec d’autres prêtres, se mit à sonner le tocsin et à exciter la population. Les
jeunes protestants prirent la fuite, mais à Diou, ils furent environnés par les paysans, accablés
d’injures, puis saisis et garrottés deux par deux, enfin tous noyés dans la rivière. Le lieutenant général
et le substitut du procureur du Roi firent arrêter l’un des meurtriers qui fut pendu le 20 mai, après
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avoir eu le poing coupé. La procédure se poursuivait contre les autres, lorsque arriva un arrêt du
parlement qui retirait au lieutenant général et aux autres officiers de justice la connaissance de cette
affaire pour la confier à des avocats du siège, catholiques ardents, (.) qui, loin de se montrer sévères,
témoignèrent publiquement leur sympathie aux accusés. »
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