déballage des palettes de journaux made in belgium
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déballage des palettes de journaux made in belgium
BIZZ MADE IN BELGIUM 1 DÉBALLAGE DES PALETTES DE JOURNAUX La société récupère des invendus de librairie, auprès de «traders» en papier journal. C’est la raison pour laquelle il s’agit parfois de quotidiens étrangers, comme ici sur la photo. Le cours du papier journal fluctue en fonction des achats réalisés par les... Chinois! L’Empire du Milieu est en effet régulièrement en manque de matière première, et récupère des journaux en Europe pour en faire du papier recyclé. «Quand ils achètent en masse, le cours monte à 200 euros la tonne, contre 100 euros environ en temps normal», explique Jean-François Wuillaume, patron de Dolcea. 2 DÉCHIQUETEUSES ET SÉPARATEURS Au bout du tapis roulant, les journaux passent à la déchiqueteuse. Ils sont broyés, malaxés et réduits en petits morceaux. Cette opération permet de séparer le papier des autres matériaux, plus lourds : agrafes, verre pilé, sable... Le papier déchiqueté est ensuite aspiré par un puissant ventilateur. Il passe alors dans le moulin à marteau, qui le réduit en confettis. Un deuxième séparateur récupère les éventuels morceaux de plastique ou de carton qui subsisteraient. AU CŒUR DE L A PME WALLONNE DOLCEA Papier jjournal o an ol ant La chaîne de production flambant neuve de cette jeune société peut produire jusqu’à 50 tonnes de fibre de cellulose par jour. Cet isolant fabriqué à partir de journaux invendus est une alternative écologique à la laine de verre. TEXTE : GILLES QUOISTIAUX PHOTOS : RAPHAËL DEMARET WWW.TRENDS.BE | 29 NOVEMBRE 2012 93 BIZZ MADE IN BELGIUM 3 SEL IGNIFUGE Après un passage dans un premier réservoir tampon (voir étape 5), les confettis de cellulose sont mélangés avec un sel, composé d’acide borique et de sulfate d’ammonium. Ce sel, pulvérisé sur la fibre de papier, est un retardateur pour le feu. Il a pour propriété d’ignifuger le futur isolant. 4 FIBERIZER Cette machine, qui tourne à plus de 2.000 tours/minute, réduit les confettis imprégnés de sel en minuscules particules de cellulose. «C’est le cœur de l’usine», indique Jean-François Wuillaume. Le réglage adéquat du fiberizer est primordial: de la finesse de la fibre dépend en effet la qualité du produit fini. «Il faut trouver la juste épaisseur de fibre pour assurer le meilleur coefficient d’isolation», détaille le patron. 5 RÉSERVOIR TAMPON Les fibres sont ensuite aspirées vers un deuxième réservoir tampon. Ce réservoir stocke la cellulose avant l’étape de l’emballage. A la sortie du réservoir tampon, la matière est pesée afin d’envoyer la bonne quantité de fibre dans la cubeuse. 94 29 NOVEMBRE 2012 | WWW.TRENDS.BE 6 CUBEUSE Pour confectionner chaque cube, la machine récupère 12,5 kilos de cellulose. La fibre est alors écrasée, et l’air est aspiré. «L’objectif est de préserver la souplesse des fibres, note Jean-François Wuillaume. Il ne faut pas les casser. Leur élasticité est importante pour la qualité de l’isolation.» Les cubes sont ensuite repesés. Ceux qui n’ont pas la bonne dimension sont écartés. Les autres passent à l’emballeuse. 7 EMBALLEUSE Un film plastique recouvre les différents cubes de cellulose. Ceux-ci sont ensuite stockés en vue de la vente à des professionnels de l’isolation. Ces entrepreneurs spécialisés disposent d’un «aspirateur» qui propulse la fibre entre deux cloisons murales, ou entre la charpente et le toit d’une maison. Ce type d’isolant est particulièrement prisé dans les constructions neuves de maisons passives. Il peut aussi être utilisé dans le cadre d’une rénovation. Compte tenu des primes disponibles, le prix payé par le particulier serait équivalent à celui de la laine de verre, assure le patron : «En fonction de l’épaisseur demandée, l’ouate de cellulose coûte entre 20 et 30 euros du m2 placé.» z Dolcea L’entreprise basée à Achêne, près de Ciney, est en pleine phase de lancement. Si la capacité de production maximale est de 50 tonnes d’isolant par jour, le patron de Dolcea, Jean-François Wuillaume, espère atteindre dans un premier temps 20 tonnes par jour. Après une dizaine d’années dans l’informatique, il a décidé de monter sa société. «C’est un retour aux sources», explique cet ingénieur chimiste de formation. C’est en installant un isolant en fibre de cellulose à son domicile que Jean-François Wuillaume a eu l’idée d’en faire un métier. Grâce au soutien des banques, de Namur Invest et de la Sowalfin, il est parvenu à financer l’investissement de départ, soit 1,5 million d’euros, consacré notamment à l’achat des machines, fabriquées aux Etats-Unis. «Nous serons rentables dans l’année», assure le patron avec optimisme. Son produit est destiné aux clients professionnels. En Belgique, plusieurs centaines d’entrepreneurs travaillent déjà avec la fibre de cellulose, explique-t-il. La PME emploie pour l’instant trois personnes, mais une dizaine de collaborateurs seront bientôt nécessaires. Elle est labellisée Greenwin, le pôle de compétitivité «durable» mis en place dans le cadre du plan Marshall. Avec l’Université de Mons et deux autres entreprises wallonnes, Dolcea planche sur une ouate de cellulose plus résistante à l’eau. WWW.TRENDS.BE | 29 NOVEMBRE 2012 95