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L’AMOUR LACAN COLLOQUE PROPOSÉ PAR L’ÉCOLE LACANIENNE DE PSYCHANALYSE Les 9 & 10 Juin 2012, Maison de l’Europe, 35 rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris Chant, chef d’œuvre, exercice spirituel, transport, mouvement, travail inachevé, que de qualificatifs a donc reçu ce livre publié en 2009. Que de portes ouvertes pour être refermées, que de choses abordées pour être abandonnées. L’amour Lacan écrit par Jean Allouch, fruit d’une recherche de sept ans, déplie pas à pas, les figures de l’amour émergeantes dans l’œuvre de Jacques Lacan, pour essayer de décrire une expérience dans une expérience, celle de l’amour dans l’analyse et dans le transfert, le transmour, et la nommer. Car l’amour, passion de l’être, comme la haine et l’ignorance fut interrogé très tôt par Jacques Lacan, d’abord avec sa lecture de Spinoza dès l’adolescence, mais surtout avec la folie de l’Aimée sachante de sa thèse, sa lecture du Banquet, suivie d’autres lectures encore. Sa pensée a varié, et des varités de l’amour ont ainsi été égrenées au cours du temps. Certaines formulations en ressortent un peu plus que d’autres, avec leur conséquences : pas de théorie de l’amour, pas de discours amoureux, pas de mathème de l’amour et donc du transfert, sinon un mathème en perpétuel déséquilibre, l’amour ne supporte aucun commentaire, aucune interprétation, il est hors fantasme, il empêche de penser, il se caractérise par sa simplicité. Aussi il laissa la place aux poètes et aux peintres, pour laisser entendre que le rapport à la peinture se rapproche de celui de l’amour, et que la vérité est poésie. Au lieu d’une impossible théorie, il fera deux propositions : celle de la passe et celle du 11 juin 74, où il dira comme le maitre spirituel qu’il fut quelquefois : il vous est possible de ne pas errer, c’est à dire d’aimer votre inconscient. Au cours de sa vie, il se différenciera de Freud par des choix souvent radicaux, car Freud était bien trop père. Pas d’amour oblatif, mesuré, pas de neutralité bienveillante, mais un amant qui se fait bûche brûlante et néanmoins humide, qui donne ce qu’il n’a pas, c’est-à-dire rien, et même pas ce rien. Il rejettera le narcissisme amoureux et sa tromperie, l’amour inconditionnel, l’amour courtois, l’amour divin éternel, dont il dira la perversion et d’autres encore. Il affirmera la connivence de l’amour et de la haine, l’hainamoration, que le savoir comme l’amour est troué, que le savoir inconscient est en rapport avec l’amour et n’a rien à voir avec le savoir absolu que prétendait détenir sa petite sœur Maneine, que l’in-succès de l’une-bévue c’est l’amour. Il laissera entendre que le corps de l’analyste se fait apparition / disparition, que lui-même n’est rien, optant pour un amour extatique plutôt que physique, avouant un mysticisme qui en aura fait un quasi hérétique dans la psychanalyse par son trop de liberté. Obtenir l’amour que l’on n’obtient pas, définition, torsion, tressage, oxymore que Jean Allouch donne de l’amour Lacan renvoie alors à la supposition/proposition impossible des mystiques modernes : la liberté laissée à l’Autre d’aimer ou pas qui l’aime, sans lier aucunement sa volonté : tu peux vouloir me perdre, me damner, je ne t’en aimerais pas moins, et ceci jusqu’à la mort de soi, et la passiveté. Se dessine alors une nouvelle figure : l’amour Lacan serait-il un « pur amour » délesté de la transcendance, un amour pur, immanent, sans maître et sans éternité ? Une expérience spirituelle autolimitée, singulière, qui ferait de l’amour un amour civilisé, ne détruisant pas le sujet, et transformant ainsi le champ freudien ?0 La porte est ouverte. Samedi matin 9h30 Catherine Millot, Paris : L’amour pur d’Agustina Izquierdo 10h30 Emilie Berrebi, Paris : Les mystiques juives et l’ange démoniaque de Walter Benjamin 11h30 Guy Le Gaufey, Paris : Transfert, amour et savoir Samedi après-midi 14h00 Jacques Lebrun, Paris : Des configurations impensables 15h00 Annie Guillon-Levy, Nantes : L’amour chez Maître Eckhart 16h00 Guy Casadamont, Paris : Pousser l’amour jusqu’à son cœur mystique 17h00 Sophie Loizeau, Versailles : Don d’instase : poème 18h00 Cocktail Dimanche Matin 9h30 Pierre-Henri Castel, Paris : L’amour a-t-il un concept ? 10h30 Georges-Henri Melenotte, Strasbourg : Cicatrice et mesure 11h30 Gloria Leff, Mexico : L’embarras de Freud Dimanche après-midi 14h00 Jacques Sédat, Paris : L’amour courtois : en attendant quelque chose qui ne venait pas. 15h00 Graciela Graham, Buenos Aires : Las andanzas del amor Lacan en Buenos Aires. 16h00 Jean-louis Sous, Angoulême : Lacan a-t-il inventé une érotique ? 17h00 Rafael Omar Perez, San-José, Costa Rica : L’amour silencieux EXTRAIT DE LA BIBLIOGRAPHIE Jean Allouch, L’amour Lacan, Paris, EPEL, 2009 Jean Allouch, La psychanalyse est-elle un exercice spirituel ? Paris, EPEL, 2007 Jean Allouch, Lacan analyste ou maitre spirituel ? Magazine Littéraire, n°511, Sept 2011 Michel Foucault, L’herméneutique du sujet, Gallimard, Seuil Jacques Le Brun, Le pur amour de Platon à Lacan, La librairie du XXIe siècle, Seuil Sophie Loizeau, La femme lit, Flammarion, Paris, 2009 Catherine Millot : 0 Solitude, Gallimard, Mai 2011 Catherine Millot, La vie Parfaite, Gallimard, Octobre 2006 Gershom Scholem, Benjamin et son ange, Rivages, poche, Avril 2008 INSCRIPTIONS : Sur place, le jour même 130 euros, étudiants 40 euros, cocktail compris. Illustrations : Photo d’après : l’amour menaçant, Etienne-Maurice Falconet L’Angélus Novus, Paul Klee, Musée d’Israël, Jérusalem Désêtre, Emilie Berrebi