Antibiotics newsletter
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Antibiotics newsletter Diarrhée ou colite associée aux antibiotiques, colite pseudomembraneuse L’usage des antibiotiques, en particulier les spectres larges peut se compliquer de diarrhée, colite voire colite pseudomembraneuse. Ces effets secondaires sont soit fréquents (diarrhée) soit graves ( colite pseudomembraneuse). Il nous a paru opportun de proposer une procédure diagnostique et thérapeutique pour ces problèmes. Physiopathologie Dans la plupart des cas, les colites dues aux antibiotiques sont des toxi-infections à Clostridium difficile. Plus rarement, des cas de colite pseudomembraneuse ont été décrits à la suite d’infections par Staphylococcus aureus, Salmonella, Clostridium perfringens, mais c’est l’exception et nous nous intéresserons ici uniquement à la pathologie à Clostridium difficile. Initialement, il existe une perturbation de la flore fécale (généralement à la suite d’une antibiothérapie mais d’autres causes ont été décrites) avec colonisation de la flore fécale par du Clostridium difficile dont les toxines sont responsables du tableau clinique. Antibiothérapie Perturbation de la flore fécale Colonisation par C. difficile Portage asymptomatique Nouveau-né Production de toxine(s) asymptomatique PATHOLOGIE Colite pseudomembraneuse Simple diarrhée Colite associée aux antibiotiques GGAEFIRRE 2003 Evaluation et traitement. Lorsque le patient développe de la diarrhée, on réalisera en plus de la coproculture la recherche de la toxine de C difficile. Dans la plupart des cas, elle sera retrouvée. Il est à noter que la découverte de cette toxine dans les selles d’un patient asymptomatique est sans signification (portage asymptomatique) et ne doit pas être traitée. La présence de la toxine ne constitue pas une évaluation de la gravité de la pathologie. La présence de C difficile en culture en l’absence de toxine est sans signification. LA PRESENCE DE TOXINE EN PARTICULIER EN CAS DE DIARRHEE ET, A FORTIORI, D’INCONTINENCE, JUSTIFIE DES MESURES D’ISOLEMENT ENTERIQUE (risque d’épidémie). Le traitement repose, avant tout, sur l’arrêt de l’antibiothérapie. On ne doit entreprendre un traitement antibiotique spécifique que dans les cas suivants : - Lorsque l’antibiothérapie initiale ne peut pas être interrompue. En cas de fièvre élevée ou leucocytose attribuable à la colite. En cas de signes d’irritation péritonéale. Ches les patients âgés, débilités ou immunocompromis. En cas de colite pseudomembraneuse démontrée ( Rx, endoscopie). Lorsqu’une antibiothérapie est nécessaire, le premier choix se portera sur le métronidazole (Flagyl°). La vancomycine (Vancocin°) ne sera administrée d’emblée que dans les cas graves ou en cas d’échec avec le métronidazole. La logique de garder la vancomycine en réserve tient au risque d’apparition d’entérocoques résistants aux glycopeptides (vancomycine, teicoplanine) avec cet antibiotique ainsi qu’au prix élevé de ce médicament. Posologie Metronidazole°* Vancomycine°** : 3 x 500 mg/ jour PO 10 à 15 jours : 4 x 125-500 mg/ jour PO 10 à 15 jours (pour adultes) : 40 mg/kg/j en 3 ou 4 prises égales avec un max. de 2g/j (pour enfants) Il est essentiel d’administrer ces deux drogues per os pour être efficace dans ces indications. * Le Flagyl° est contre-indiqué en pédiatrie et chez la femme enceinte. Ce médicament possède un effet secondaire type disulfiram (effet antabuse). ** La vancomycine IV est inefficace dans cette indication L’adjonction de Saccharomyces Boulardii (perenterol°) peut se révéler utile dans la colite pseudomembraneuse. Si échec du traitement (10 à 20%), retraiter par metronidazole (+ éventuellement perenterol°) GGAEFIRRE 2003 Intérêt de l’endoscopie : En cas de tableau clinique sévère, vu l’urgence d’obtenir rapidement une confirmation du diagnostic sans attendre la recherche de toxine, une endoscopie peut parfois être utile. Une recto-sigmoïdoscopie est le plus souvent suffisante puisqu’on observe une atteinte recto-sigmoïdienne dans 90 % des cas. Cet examen peut également aider dans l’évaluation de la gravité (nécrose de la paroi colique dans les cas les plus graves). L’endoscopie permet également de débrouiller le diagnostic différentiel avec une colite ischémique ou une recto-colite ulcéro-hémorragique par l’aspect pseudo membraneux (taches de bougies) souvent typique. GGAEFIRRE 2003 Diarrhée liée aux antibiotiques Coproculture et recherche de la toxine de C.difficile Clinique bénigne Clinique sévère Arrêt des antibiotiques Possible Amélioration Vancomycine orale Impossible Pas d’amélioration Toxine nég Toxine pos Metronidazole oral Toxine nég Toxine pos Traitement symptomatique Guérison Guérison GGAEFIRRE 2003 Pas de guérison Réévaluer selles Pas de guérison Si Iléus sévère et voie orale impossible, envisager : Lavement de vancomycine 500 mg/6 heures dans 100 ml de LP Plus Vancomycine 500 mg PO/6heures via la sonde gastrique Plus Metronidazole 1 x 1500 mg/J IV