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INTERLUDE Avec la muse, l’écrivain s’amuse. Mais, de la buse qui abuse, il accuse. Aphorisme d’Alphonse La vie, cet univers sans frontières imprégné d’amour et d’espérance. L’écrivain s’amuse avec la vie si riche en anecdotes quotidiennes qu’aujourd’hui, il a envie de parler du proxénète dans le bar du coin, de la catin au coin de la rue et du chaland qui passe dans le coin : MACADAM Sur le macadam froid, L’homme austère surveille Le home anonyme Pour hommes inconnus. Petit coup d’œil, Petit clin d’œil, Un inconnu monte. Sans expression, Buste droit, Pour jouissance obtuse et frustration aigüe. Homme sans nom pour femme sans nom, Pour un oui furtif, destination inconnue Et amour impossible. Cible humaine pour mâle en rut, Mal de l’homme. Bonjour timide pour un bonsoir furtif. Finalement, humiliation fugitive A la prochaine, peut-être… Hésitation…normal ! Et toujours dehors, Le mac à dames froid. POUR EN SAVOIR PLUS Consulter le blog : http://www.alphonse-te.com/ L’écrivain a des opinions. Il lui suffit de regarder un bon film de guerre à la télévision pour qu’il tienne des propos inconsidérément incongrus : T’AS RAISON PAVLOV ! L’animal est humainement conditionné, Le soldat est bêtement conditionné. L’animal subit les lois de la Nature, Le soldat subit les lois de l’Etat. L’animal n’y peut rien. Le soldat y peut quelque chose. Seulement, il se plie inexorablement aux décisions des politiciens. T’as raison Pavlov !...Mieux vaut être un animal humainement conditionné qu’un soldat bêtement conditionné. Parfois, l’écrivain a des idées fumantes. On ne sait d’où elles proviennent mais en tout cas, elles sont véritablement fumantes. Peut-être proviennentelles d’un imaginaire…sulfureux ? Oui, c’est ça…sulfureux : LE TEMPS D’UNE CIGARETTE Au milieu de la pièce sombre, la fumée de la cigarette monte impérieusement de façon rectiligne vers le plafond et fait, éclairée par le petit bout rouge incandescent, comme un faisceau de lumière grise et poudreuse qui s’éteint avec évanescence pour engendrer l’obscurité totale. Comme c’est court le temps d’une cigarette, juste le temps de la fumer pour ne rien faire d’autre que de la regarder se consumer avec nos pensées qui s’éteindront avec elle dans le noir total — ou dans la mort. L’écrivain a un grand esprit voyageur. Il voyage parfois dans la fiction, parfois dans le rêve, parfois même à côté de ses pompes…Mais, il sait revenir les pieds sur terre pour égayer, le temps d’un récit, les pensées du lecteur : POUR EN SAVOIR PLUS Consulter le blog : http://www.alphonse-te.com/ UN APRES-MIDI EXOTIQUE L’autoradio diffusait discrètement la musique locale. Les haut-parleurs grésillaient sur la plage arrière du véhicule qui roulait paisiblement sur la route de Trinité. De chaque côté, les arbres montraient ostensiblement leur frondaison luxuriante. Leurs cimes se découpaient dans le ciel bleu tropical. Les palmiers se dressaient ténus et semblaient s’élever souverainement. Le soleil rayonnait avec ardeur et émaillait la nature pittoresque de myriades d’éclats lumineux scintillant comme d’infimes étoiles solaires. Le chauffeur de taxi restait placide devant son volant. Il avait une chemise blanche, large et déboutonnée, un chapeau de paille à rebord ample et légèrement relevé, révélant sur son front des mèches en bataille mouillées par la sueur qui perlait en fines gouttelettes sur son visage. Il regardait inlassablement et sereinement la route arborée et vallonnée qui pour lui, n’avait plus aucun secret. Il reprenait en sifflotant l’air qui passait à la radio. Sa main droite maniait le volant avec une aisance déconcertante tandis que l’autre se balançait au dehors le long de la portière en claquant des doigts au rythme de la musique. Tony était assis sur la banquette arrière du taxi, derrière le conducteur, confortablement installé sur un siège bien rembourré. Il était fasciné par la beauté du paysage exotique mais aussi par la dextérité du chauffeur. Il était intensément heureux. A SUIVRE… POUR EN SAVOIR PLUS Consulter le blog : http://www.alphonse-te.com/