Résonances - Observatoire du Sahara et du Sahel
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Résonances - Observatoire du Sahara et du Sahel
N° 25 Août Septembre Octobre 2013 LES 21 ET 22 OCTOBRE 2013 À TUNIS ATELIER INTERNATIONAL TIGER 2013 L'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) a organisé, conjointement avec l'Agence Spatiale Européenne, l'atelier international de l’initiative TIGER, les 21 Signature de l’accord de don du projet BRICKS Le Secrétaire exécutif de l’OSS, M. Khatim KHERRAZ, s’est rendu au siège de la Banque Mondiale à Washington, où il a signé, le 15 octobre 2013, l’accord de don octroyé à trois institutions – à savoir l’OSS, le CILSS et l’IUCN – pour la mise en œuvre du projet intitulé « Renforcement de la résilience par l’innovation, la communication et la connais sance » (BRICKS). et 22 octobre 2013 à l'hôtel Ramada Plaza Gammarth à Tunis (Tunisie). Lan cée en 2002, TIGER est une initiative de l’Agence spatiale européenne qui a pour objectif d’appuyer les efforts des pays africains dans la collecte, l’ana © World Bank lyse et l'utilisation de l'information géoréférencée issue de l’observation par satellite dans la gestion des ressources en eau. Plus de cent participants re présentant une trentaine de pays africains bénéfi ciaires, des agences de coopération internationale et des experts du Nord et du Sud ont prix part aux travaux. Nous y reviendrons dans le prochain numéro. BRICKS vise à renforcer l’échange d’informations sur les meilleures pratiques de gestion durable des terres et le suiviévaluation entre les 12 projets du portefeuille SAWAP de la Banque Mondiale. Pour plus d’informations : www.ossonline.org/fr/bricks UNCCD PARTICIPATION DE L’OSS À LA COP 11 Une délégation de l’OSS a pris part aux travaux de la Onzième session de la Conférence des Parties à l’UNCCD, qui s'est tenue à Windhoek (Namibie) du 16 au 27 septembre 2013. La conférence a été placée sous le thème : « une organisa tion plus forte pour un monde sans dégradation des terres ». Dans ce cadre, l'OSS a animé un stand et a organisé un side event sur le thème : « Amélioration de la résilience des popula tions aux mutations environnementales : comment intégrer les produits de la surveillance environnementale et sociale dans la planification et le suivi évaluation ?»... Suite en page 2 NOUVELLES DE L’OSS PARTICIPATION DE L’OSS À LA COP 11 (SUITE) Le sideevent de l’OSS a eu lieu le 26 septembre 2013 en présence de Son Excellence Monsieur Adamou CHAIFOU, Ministre de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable de la République du Niger et Président de l’OSS. La discussion a permis d’approfondir la réflexion sur la façon d’adapter les ap proches, les activités et les produits de la surveillance environnementale aux besoins des communautés et des décideurs dans un contexte de mutations environ nementales. Les présentations ont notamment porté sur les résul tats obtenus par l’OSS et les pays dans le domaine de la surveillance environnementale appliquée à la gestion rationnelle des ressources naturelles et au développe ment durable. L’expérience nigérienne a été présentée par M. Issoufou Sama WATA, Directeur du Centre Na tional de Surveillance Ecologique et Environnementale (CNSEE). Stand de l’OSS à la CoP 11 de l’UNCCD Par ailleurs, l’OSS a pris part à la Concertation minis térielle francophone organisée, le 24 septembre 2013 à Windhoek (Namibie), en marge des travaux. « Comment faire de la lutte contre la désertification un levier de l'économie verte et du développement socioéconomique durable » était le thème de cette réunion de haut niveau qui a vu la participation de la nouvelle Secrétaire exécutive de l’UNCCD, Ma dame Monique BARBUT, et de plusieurs Ministres de pays membres de l’OSS. Dans son intervention, le représentant de l’OSS, M. Mourad BRIKI, a rappelé les grandes lignes de la Stra tégie 2020 de l’OSS et les domaines dans lesquels l’ac tion de l’Observatoire et de ses pays membres permet d’asseoir et de concrétiser le concept de l’économie verte. Concertation ministérielle LE REPRÉSENTANT SPÉCIAL DE L'UNION EUROPÉENNE POUR LE SAHEL À L’OSS Le Représentant Spécial de l'Union européenne pour le Sahel, M. Michel REVEYRAND DE MENTHON, a effectué, le lundi 9 septembre 2013, une visite de courtoisie au siège de l’OSS, où il s’est entretenu avec M. Khatim KHERRAZ, Secrétaire exécutif de l’Observatoire. L’entretien a permis de passer en revue les principales activités de l’OSS, notamment en matière de gestion durable des res sources naturelles au Sahel, et les pistes de coopération future avec la Commission européenne. 2 Résonances n° 25, Août - Septembre - Octobre 2013 NOUVELLES DE L’OSS PROJET SASS III ATELIERS DE RESTITUTIONS DES RÉSULTATS EN ALGÉRIE ET EN TUNISIE La troisième phase du projet SASS de l’OSS a pour finalité de produire des recommandations opérationnelles d’utili sation, de gestion et de comptage de l’eau prélevée pour des usages agricoles, notamment dans des zones où la nappe, les sols ou l’écosystème sont en situation de grande vulnérabilité. SASS III s’articule autour de trois composantes : « enquête socioéconomique », « Pilotes de démonstration agricole » et « Système d’information ». L’OSS a organisé, les 26 et 27 septembre 2013 à Djerba, un atelier national de restitution des résultats de la compo sante « Pilotes de démonstration agricole» en Tunisie. La rencontre a réuni des représentants des institutions tuni siennes en charge du développement et de la gestion des ressources en eau, notamment la Direction Générale des Ressources en Eau (DGRE) et la Direction Générale du Génie Rural et de l'Exploitation des Eaux (DGGREE), dont les di recteurs généraux étaient présents pendant les deux jours de l’atelier, ainsi que les Commissariats régionaux de déve M. Rachid Taibi prononce une allocution à la séance d’ouverture de l’atelier à Alger De g. à d. : MM. Djamel Latrech ( OSS) et Moncef Rekaya (DGRE, Tunisie) loppement agricole (CRDA) des gouvernorats de Gabès, Médenine, Kébili, Tataouine et Tozeur. Cet atelier portant sur les « Pilotes de démonstration agricole » sera suivi par une restitution des résultats de la composante socioéco nomique du projet, dédiée à l’analyse des pratiques d’utili sation de l’eau au niveau des exploitations. Par ailleurs, un Atelier régional de restitution des résultats de la première campagne d’enquêtes socioéconomiques a eu lieu dans les locaux de l’Agence Nationale des Ressources Hy draulique (ANRH) à Alger, les 6 et 7 octobre 2013. Les résul tats de l’analyse des enquêtes socioéconomiques menées en Algérie, en Libye et en Tunisie, ont été présentés aux dé légués des institutions chargées de la gestion de l’eau du SASS dans les trois pays. La discussion a permis de clarifier plusieurs points relatifs à la méthodologie adoptée et de dresser un premier bilan des pratiques d’irrigation prédomi nantes dans le bassin du SASS, à la lumière des données re cueillies auprès d’un échantillon de 3000 exploitants. PROJET MENA-DELP RECRUTEMENT D’UN EXPERT EN ÉCOSYSTÈMES DÉSERTIQUES Dans le cadre du projet « Partage des connaissances et de coordination sur les éco systèmes désertiques et les moyens de subsistance» (MENADELP), financé par la Banque Mondiale et mis en œuvre par l’OSS, M. Azaiez OULED BELGACEM, Spécia liste en « écologie et gestion des parcours en zones arides et désertiques» a été re cruté à l’issue d’un appel à candidatures international, lancé en mars 2013. La nouvelle recrue, qui a rejoint le Secrétariat exécutif de l’OSS en septembre 2013, dispose d’une expérience de plus de vingt ans dans les do maines de la gestion des parcours, de la production du fourrage, de la biodiversité et la de lutte contre la désertification. Avant d’intégrer l’équipe du projet MENADELP, M. OULED BELGACEM a occupé le poste de « Rangeland and forage scientist » à l’ICARDA (International Center for Agricultural Research in the Dry Areas). Résonances n° 25, Août - Septembre - Octobre 2013 3 TRIBUNE * PRATIQUES PAYSANNES DANS LES SUBÉRAIES TUNISIENNES ET FORMES D’ADAPTATIONS SPONTANÉES AUX VARIATIONS DU CLIMAT1 Kamel TOUNSI2, Ali ALOUI3 et Ghazi GADER4 Les populations forestières des subéraies tunisiennes de la Kroumirie et des Mogods sont soumises à un ensemble de fac teurs d’origines différentes qui accentuent leur fragilité. Parmi ces facteurs, nous citons particu lièrement la sécheresse clima tique, qui semble se confirmer d’année en année par l’augmen tation de sa fréquence notam ment. Les habitants de ces forêts, qui ont fait preuve de mémoire cli bres, morts sur pieds. Toutefois, ce qu’il est communément admis d’appeler «changement climatique» est difficilement qualifiable de la sorte par ces paysans, même s’ils reconnais sent observer des modifications significatives du régime pluvio métrique et du rythme des sai sons. C’est la raison pour laquelle nous préférons parler de variabi lité climatique. Pour faire face à ces change ments, les populations fores tières des subéraies ont Zone de Kroumirie et des Mogods matique parlent des évolutions survenues au cours des der nières années et plus particulière ment l’épisode climatique 1987 1990 qui a causé des dégâts importants dans la forêt avec des pertes conséquentes d’ar * développé des stratégies adap tatives pour minimiser les risques. Les enquêtes réalisées dans certains secteurs choisis parmi les séries forestières ju gées vulnérables à très vulnéra bles aux variations climatiques5, ont confirmé l’état de mutation que vivent les espaces et les so ciétés rurales en Tunisie. La structure démographique per ceptible dans toutes les subé raies est déséquilibrée par un fort taux de vieillissement et un taux de rajeunissement très fai ble. Les conditions d’habitation s’améliorent progressivement même si elles restent en général en deçà des conditions moyennes nationales. Le niveau d’analphabétisme demeure élevé et le niveau d’instruction faible. Aux yeux de ces usagers de la forêt, la subéraie n’est plus aussi riche et équilibrée que par le passé. Seule la subéraie cen trale demeure aux yeux des po pulations encore en bon état et exploitable. Dans ce contexte, les popula tions forestières qui sont consi dérées parmi les plus vulnérables aux perturbations Les contributions publiées dans Tribune ne reflètent pas nécessairement le point de vue de l’OSS et n’engagent que leurs auteurs. 1 . Cette synthèse est proposée sur la base des résultats d’une étude réalisée en 2012 par l’Association de Développement de Menzel Jemil (ADMJ) avec l’appui du projet changement climatique de la GIZ, auprès d’un échantillon représentatif des habitants des subéraies tunisiennes de Kroumirie et des Mogods afin d’identifier les signes de changements dans les pratiques quotidiennes de ces populations, comprendre les raisons et évaluer leurs impacts sur le milieu naturel. Pour plus de détails voir l’intégralité de l’étude : GIZ/ADMJ, 2012 Pratiques paysannes et formes d’adaptation au chan gement climatique des populations forestières des subéraies de Kroumirie et Mogods. 2 . Kamel TOUNSI. Institut SylvoPastoral Tabarka. [email protected] 3 . Ali ALOUI, Association de Développement de Menzel Jmil. [email protected] 4 . Ghazi GADER, GIZTunis. [email protected] 5 . GIZ, 2011 Analyse de la vulnérabilité de la subéraie face au changement climatique. 4 Résonances n° 25, Août - Septembre - Octobre 2013 TRIBUNE essayent de s’adapter. Elles ont montré un change ment d’attitude à l’égard de l’utilisation des res sources naturelles, des pratiques agricoles et de l’élevage, de la migration temporaire et de l’accès aux nouvelles technologies d’information et de communication. En effet, le remplacement des cultures annuelles, et en particulier le blé, par des cultures pérennes telle que l’olivier est la pratique d’adaptation spon tanée la plus remarquable et la plus répandue. Les agriculteurs sont fortement contraints par la dispo nibilité de l’eau en dehors de la saison des pluies et disposent de moins en moins de force de travail et de temps à consacrer à l’agriculture. Les pratiques d’adaptation concernent également l’élevage qui ne cesse d’évoluer d’une forme sylvopastorale extensive, où la chèvre constituait l’élément essentiel du cheptel, vers une forme plus intensive basée sur la brebis qui est moins exigeante en espace, en parcours et en main d’œuvre. Le recours aux aliments concentrés est devenu une pratique courante avec une nette amélioration des bâtiments consacrés à ces élevages et une tendance générale des effectifs à la baisse. Malgré ces évolu tions qui confirment un changement au niveau des pratiques, le pâturage continue à assurer une part importante de la ration du bétail. nature à améliorer leur capacité d’adaptation en termes l’accès à l’information et ainsi augmenter leur résilience. Il en est de même pour les écosystèmes forestiers qui, compte tenu de la légère baisse de pression exercée sur les ressources naturelles et les biens et services qu’ils procurent, auront le temps de se réhabiliter pour pouvoir faire face aux impacts du climat et ainsi continuer à fournir les mêmes biens et services. Néanmoins, cette évolution, qui semble à priori favorable à la subéraie, risque à terme d’avoir un effet contraire si la sylviculture ne remplaçait pas en partie l’action des populations et des animaux sur les sousbois et les bois morts qui risqueraient en s’accumulant d’augmenter les risques de maladies, de changer la nature des feux des forêts et de les aggraver. En conclusion, on peut dire que l’habitant de la forêt a su, à travers le temps, s’adapter aux variabilités climatiques qui perturbent son milieu et ses moyens d’existence et que les pratiques traditionnelles qu’il a conçues constituent un potentiel de mesures pour une meilleure adaptation au changement climatique dont les premiers signes se sont déjà manifestés et dont les impacts toucheront en premier lieu ces populations déjà fragiles et vulnérables. Par ailleurs, le recours à la ressource bois est en baisse en termes de nombre de voyage effectués par unité de temps et de volume ramassé. Le recours aux bonbonnes de gaz pour la cuisson et le chauffage est une pratique très appréciée des femmes qui s’est installée au fil du temps et qui se confirme. Les migrations temporaires qui, dans un temps assez proche, ne dépassaient pas trois mois par année sont maintenant de six mois au moins. L’absence d’oppor tunités de travail dans la forêt voire même dans la ré gion, a obligé les chefs de familles à migrer vers les grandes villes plus longtemps que par le passé. L’emploi salarié permanent et occasionnel hors de la région reste la ressource principale de revenus pour la majorité des ménages. © Kamel TOUNSI Aussi, ces populations rurales ne cessent de se doter des équipements technologiques d’informa tion et de communication telle que les téléviseurs munis de récepteurs paraboliques, les téléphones mobiles voire même l’accès à internet ce qui est de Résonances n° 25, Août - Septembre - Octobre 2013 5 INFO COMMENT L'OSS PEUT-IL VOUS APPUYER DANS VOS EFFORTS D'ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ? ENQUÊTE ... La vingtetunième session du Conseil du Fonds pour l’Adaptation, tenue à Bonn (Allemagne) les 3 et 4 juillet 2013, a accrédité l’OSS en tant qu’Institution Régionale de Mise en œuvre (Regional Im plementing Entity RIE) pour le Fonds pour l’Adaptation. C’est dans ce cadre que l’Ob servatoire a lancé une enquête en ligne dont l’objectif est, d'une part, de permettre à l'OSS de mieux connaître les besoins et les priorités de ses pays africains membres – tous éligibles au Fonds pour l’Adaptation—et, d'autre part, d'initier un processus d'échange avec toutes les institutions/organisations intéressées d'élaborer des projets concrets d'adaptation que l'OSS pourrait porter en leur nom auprès du Fonds. Pour participer à cette consultation, veuillez prendre quelques minutes pour répondre au questionnaire en ligne disponible à l’adresse suivante : https://fr.surveymonkey.com/s/OSS_fond_dadaptation Résonances Le bulletin d’information de l’OSS ISSN : 17318389 Crédit photo : toutes les photos © OSS sauf p.1 et 5 Observatoire du Sahara et du Sahel Boulevard du Leader Yasser Arafat, 1080 Tunis Carthage, Tunisie Tél. : (+216) 71 206 633 Fax : (+216) 71 206 636 Courriel : [email protected] www.ossonline.org RENDEZ-VOUS L’OSS à la CoP 19 - UNFCCC L’OSS prendra part à la 19e session de la Confé rence des Parties à la Conventioncadre des Nations Unies sur le changement climatique, qui aura lieu à Varsovie (Pologne) du 11 au 22 novembre 2013. La déléga tion de l’OSS y animera un stand, conjointement avec l’ACMAD, et présentera ses activités dans le cadre d’un sideevent conjointement organisé avec le secrétariat exécutif du Fonds pour l’Adaptation. Ayant pour thème « adaptation : leçons apprises », le sideevent aura lieu le vendredi 15 novembre 2013 de 13h15 à 14h45 (Room Wroclaw). Agenda Sideevent du Fonds pour l’Adaptation et de l’oss « adaptation : leçons apprises ». 15 novembre 2013 de 13h15 à 14h45 (Room Wroclaw). Varsovie, Pologne 19e session de la Conférence des Parties à la UNFCCC. 11 au 22 Novembre 2013, Varsovie, Pologne Avis aux lecteurs Nous acceptons avec plaisir tout article ou photographie ayant trait aux questions de l’environnement et du développement dans la région sahélosaharienne. Cependant, nous ne pouvons en garantir la publication. Contact : [email protected] 3e Conférence Internationale sur l'Eau (CI.EAU 2013). 18 20 novembre 2013, Alger, Algérie Colloque international Eau et Climat : regards croisés Nord / Sud. 27 28 novembre 2013, Fès, Maroc Atelier régional sur les « Grands transferts d’eau dans la région méditerra néenne ». 9 & 10 décembre 2013, Alger, Algérie