OGM : l`affaire Séralini d`après Sylvestre Huet
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OGM : l`affaire Séralini d`après Sylvestre Huet
Pour toute utilisation du contenu de ce document, veuillez citer les auteurs, la plateforme « génétique et société », le module DP04 A « Aspects éthiques de la recherche et enjeux de société » de l’école doctorale Biologie-Santé-Biotechnologies de Toulouse, le titre du document et la date. Merci. Analyse d’un conflit d’intérêt. Synthèse effectuée par un groupe de doctorants au cours d’un module « Aspects éthiques de la recherche et enjeux de société », (DP4A, 18, 19 et 20 mars 2014) OGM : l’affaire Séralini d’après Sylvestre Huet (journaliste à Libération) Le Professeur Séralini a publié dans le Journal Food and Chemical Toxicology, en novembre 2012, un article intitulé : Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize, récapitulant les effets nocifs à long terme du maïs transgénique résistant à l’herbicide Round Up issu de la société Monsanto. Cette étude a fait l’objet de critiques de la part de l’industriel Monsanto ainsi que de la part de scientifiques indépendants. En réponse aux réactions engendrées par cet article, le journal scientifique a entamé une nouvelle expertise du papier afin de vérifier l’exactitude des résultats issus des expériences du Pr. Séralini. Le Pr. Séralini a ainsi accepté de fournir ses données brutes pour les soumettre à de nouvelles analyses. Après vérification des résultats, le journal n’a pu remettre en cause la validité des résultats. Le journal qualifie les résultats comme étant « non frauduleux ». Cependant, l’article a tout de même été retiré prétextant que les expériences ne permettaient pas de conclure. Séralini a publiquement refusé ce retrait. La question de l’impartialité des différentes parties impliquées est soulevée. Le Pr. Séralini étant aussi militant anti OGM parlait-il en tant que chercheur ou militant ? Les expériences du Pr. Séralini réalisées sur une souche de rats développant spontanément des tumeurs au cours du vieillissement, en n’utilisant qu’un seul type de maïs transgénique permettaient-elles vraiment de conclure sur les effets à long terme de l’ensemble des OGMs ? La crédibilité du journal scientifique a également été remise en cause. Toutes les conclusions des expertises faites après la publication n’auraient-elles pas pu être faites lors de la révision de l’article ? De plus le motif de retrait ne faisait pas partie des causes de rétractation listées dans les guidelines de la revue. En effet, beaucoup de recherches ne créant pas de polémiques sont publiées malgré leur caractère non décisif (ou non concluant). La revue aurait certainement pu demander au Pr. Séralini de reformuler des conclusions plus modérées. Ainsi, il est aussi possible que le journal ait subit des pressions de la part de l’industriel Monsanto ou bien aurait souhaité conserver toute crédibilité auprès des collaborateurs scientifiques. Par ailleurs, certains medias ont amplifié la polémique concernant cette affaire. Par exemple, à la Une du Nouvel Observateur a été publié un article résumant les conclusions hâtives du Pr. Séralini. Pour toute utilisation du contenu de ce document, veuillez citer les auteurs, la plateforme « génétique et société », le module DP04 A « Aspects éthiques de la recherche et enjeux de société » de l’école doctorale Biologie-Santé-Biotechnologies de Toulouse, le titre du document et la date. Merci. L’absence de critiques et d’avis complémentaires ont rendu les conclusions du Pr. Séralini catégoriques. Toutefois, deux articles parus dans Libération sur cette affaire restent particulièrement objectifs et incluent des témoignages de différents professionnels (scientifiques, sociologues...). La reproduction de l'expérience sur ce maïs transgénique est même proposée, en considérant cette fois-ci des paramètres en adéquation avec une étude sur des effets à long terme. Du point de vue scientifique, quelles que soient les critiques faites à son étude, le Pr. Séralini a permis d’ouvrir le débat sur les OGM au grand public et ainsi essayé de faire évoluer les normes toxicologiques en regardant leurs effets à long terme. Cette étude a aussi remis en cause les contrôles toxicologiques : elle a relevé que ces tests étaient généralement réalisés par les entreprises les commercialisant elles-mêmes. L’affaire Séralini a ainsi soulevé la question des conflits d’intérêt entre les entreprises, la recherche publique et les convictions personnelles des chercheurs. L’influence médiatique sur l'opinion publique et les éditeurs de revues scientifiques a également été mise en évidence. Afin de réduire les risques de partialité, une solution pourrait être la création d’un fonds de recherche destiné à l'ensemble des tests toxicologiques et financé par toutes les entreprises du domaine concerné. Sources documentaires : - S. Huet, Neuf questions sur Séralini et «les OGM poisons», Le Nouvel Observateur, 11/10/12, http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/10/dix-questions-sur-s%C3%A9ralini-et-les-ogmpoisons.html - S. Huet, OGM: l'affaire Séralini suite, fin et suite..., Libération, http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2013/12/ogm-larticle-de-g-e-s%C3%A9ralinir%C3%A9tract%C3%A9.html 02/12/13, - La lettre de l’éditeur en chef de la revue Food and Chemical Toxicology au Pr. Séralini, recommandant le retrait de son article, qui a également été analysée par les étudiants, est téléchargeable (format pdf) à partir de l’article de Libération sus-cité.