Le combat des anticorridas s`invite dans l`arène

Transcription

Le combat des anticorridas s`invite dans l`arène
TA31A
EUROREGION
_ MONTPELLIER
Arrêté municipal
contre un spectacle
de Dieudonné
Hérault. La municipalité de
Montpellier a pris un arrêté pour
interdire le spectacle
« Rendez-nous Jésus » de
l’humoriste controversé
Dieudonné. La mairie s’appuie
sur les « risques de désordre
public qu’un tel spectacle
pourrait entraîner », a-t-elle
précisé. L’arrêté, actuellement à
la préfecture, sera publié
aujourd’hui. Dieudonné,
candidat aux législatives à
Dreux (Eure-et-Loir) sous
l’étiquette du Parti antisioniste,
avait prévu de se produire ce
soir au Gaumont Multiplexe où
une salle a été louée sans que
son nom n’apparaisse. La
direction de Gaumont a affirmé
ne pas vouloir accueillir ce
spectacle, précisant qu’elle avait
fait part de son refus dès qu’elle
s’était aperçue de la venue de
l’humoriste. Quelque 700
personnes ont acheté un billet
pour ce spectacle.
_ FAIT DIVERS
La retraitée finit
par avouer le crime
La retraitée de Fieux
(Lot-et-Garonne), qui avait
affirmé avoir achevé au
couteau son mari qui tentait de se suicider avec du
poison
(notre
édition
d’hier), a finalement avoué
être l’instigatrice du crime.
Placée en garde à vue mardi, puis immédiatement admise dans un hôpital psychiatrique pour observation, la femme de 62 ans
est passée aux aveux dans
la soirée. Selon une source, elle aurait avoué avoir
« tout manigancé ».
Mardi, elle avait d’abord
déclaré que son mari, âgé
de 67 ans, avait ingurgité
un poison pour mettre fin
à ses jours. Elle avait affirmé que, tordu de douleurs
dans la nuit, il lui avait demandé « de l’achever ». Elle
a finalement avoué avoir elle-même « préparé le poison » et l’avoir fait « ingurgiter» à son mari « à son insu ».
_ INNOVATION
L’aéroport de Toulouse
va tester les services
par téléphone
Haute-Garonne. 50 voyageurs
réguliers de l’aéroport de
Toulouse testeront cet été un
service de communication sans
contact avec des téléphones
BlackBerry compatibles NFC
(Near Field Communication).
Cette expérimentation réalisée
par la firme RIM qui fabrique les
téléphones, l’opérateur Orange
et la société d’informatique Sita
sera « une première mondiale
dans un aéroport », affirme la
plate-forme. Cette technologie
de communication sans fil
permet d’obtenir des services
pratiques en approchant son
mobile d’un scanner. Le
passager accédera au parking
P1 en présentant son téléphone
qui mémorisera l’emplacement.
Il recevra en direct des
informations sur son vol
(horaires, hall de départ...) et
pénétrera sans attendre en
zone d’embarquement via la
zone d’accès Premium avant de
profiter du salon La Croix Du
Sud. L’aéroport testera des
fonctionnalités qui seront
disponibles dans sa future
application pour smartphone
prévue pour 2013 ou 2014.
L. M.
L’INDÉPENDANT
JEUDI 24
MAI 2012
Le combat des anticorridas
s’invite dans l’arène politique
31
Grand sud. Les associations anticorridas lancent aussi leur temporada, et elles
profitent de la période électorale pour interpeller directement les politiques.
O
n trouve le site à
l’adresse
suivante :
www.les-taureaux-voteront.com. Le nom
annonce la couleur : à partir de la
page d’accueil, l’internaute peut
accéder à une liste blanche et une
liste noire d’élus, dressées par le
CRAC Europe (Comité Radicalement Anticorrida) à partir des prises de position des intéressés.
Sur la première, on trouve les politiques qui se sont opposés à la
corrida. On l’aura compris : la seconde englobe les aficionados
plus ou moins déclarés, ou ceux
« qui n’ont rien fait » pour s’opposer à la pratique tauromachique.
À SAVOIR
Stratégies diverses
Le 8 octobre 2011, à Rodilhan (Gard), une
opération coup-de-poing d’anticorridas avait
dégénéré. Alors qu’ils s’étaient enchaînés sur le
sable des arènes, des militants avaient été
victimes de violences. Jean-Pierre Garrigues,
président du CRAC, n’hésite pas à parler d’un
« lynchage » et évoque « 70 plaintes déposées »
dans le cadre de l’enquête en cours. Sans même
attendre le procès, « qui aura sans doute lieu à
l’automne », l’Alésien annonce « un Rodilhan II,
quelque part dans le Sud, cet été ». « Les militants
sont prêts. On peut frapper n’importe où »,
prévient le président du CRAC, qui revendique un
« militantisme à la Greenpeace ». « Mais nous, on
ne dégrade rien, on n’agresse personne ».
Cyberaction pour l’Alliance
Le chiffon rouge
de la consigne de vote
Sur le site, pas question d’agiter
le chiffon rouge d’une consigne
de vote : l’association laisse chacun se déterminer en son âme et
conscience. Mais le Gardois
Jean-Pierre Garrigues, président
du CRAC et vice-président du
CRAC Europe, est prêt à dégainer
une banderille électorale. Par
exemple à l’encontre de Max
Roustan, le député-maire UMP
d’Alès. Dans cette ville, la délégation de service public accordée
aux arènes arrive à son terme.
Pour les anticorridas, il suffirait
donc, au minimum, que le premier magistrat s’abstienne de lancer un nouveau appel d’offres. « Il
faut qu’il comprenne que les Alésiens ne veulent plus de corrida »,
dit Jean-Pierre Garrigues, Alésien
lui-même, qui a manifesté ce
week-end à l’occasion de la feria
dans la cité cévenole (lire encadré). « Il n’y aura pas d’état
d’âme, poursuit-il. S’il prend par
écrit un engagement fort, nous appellerons à voter pour lui. On
S Le 18 septembre 2011, manifestation d’anticorridas aux pieds des
arènes de Nîmes, à l’occasion de la féria de Pentecôte.
Archives
peut nous le reprocher, car nous
avons toutes les tendances dans
nos rangs. Mais c’est un combat.
On est prêts à aller jusqu’au bout
de notre démarche ».
La possibilité d’une
consultation publique
Du côté de l’Alliance Anticorrida,
on est moins radical, même si l’on
compte aussi faire connaître les
positions des candidats aux législatives, en les mettant en ligne fin
mai. « C’est une demande de nos
adhérents, qui veulent savoir qui
est pour ou contre la corrida.
Nous avons beaucoup de pression
dans ce sens depuis deux ans, explique la Nîmoise Claire Starozinski, fondatrice et porte-parole, soulignant qu’il « n’est pas question
de donner une consigne de vote. Il
appartiendra ensuite à chaque citoyen de se déterminer». Pour l’Alliance Anticorrida, il s’agit « d’obli-
ger les candidats à préciser leur
position », surtout lorsqu’ils se
présentent en terre taurine. La
tactique a été la même pour les
prétendants de la Présidentielle.
« Un pas significatif a été franchi
cette année, affirme Claire Starozinski. Certains, comme Hollande, Mélenchon, Joly, ont fait état
d’un possible référendum sur la
corrida et d’un débat. Il y a cinq
ans, les candidats n’en parlaient
même pas ». Pour la porte-parole
de l’Alliance Anticorrida, une telle consultation serait déjà une
réelle avancée. Et une façon de
prendre enfin le taureau par les
cornes.
Myriam Galy
◗ Sites du CRAC :
www.anticorrida.com
www.les-taureaux-voteront.com
www.patrimoine-corrida.fr
◗ Sites de l’Alliance Anticorrida :
www.allianceanticorrida.fr
www.villes-taurines.com
Du côté de l’Alliance Anticorrida, la stratégie est
différente. On manifeste certes - une action de
terrain est annoncée dimanche « pour fêter les
soixante ans de la feria de Nîmes » - mais on mise
aussi beaucoup sur les « cyberactions ». L’Alliance
a ainsi opportunément acheté le nom de domaine
« villes-taurines », et elle a construit un site qui
propose une carte des 75 places taurines
françaises. Les internautes sont invités à faire
savoir leur éventuelle réprobation, en envoyant
des messages mail aux mairies concernées.
L’Alliance affirme que 9 500 particuliers ont déjà
participé. Mais elle a aussi appris qu’une plainte
allait être déposée par l’Observatoire des cultures
taurines, face à l’invasion de messages
anticorrida dans les boîtes mail des mairies...
Indésirable
Ce week-end, à Alès, les anticorridas avaient un
personnage dans le collimateur : le rejoneador
portugais Rui Fernandes, programmé le
dimanche. Le 29 avril, à Séville, son cheval avait
été encorné - les montures ne sont pas
protégées - et euthanasié. Le triste épisode a fait
le « buzz », de même que l’attitude de Fernandes,
qui a illico changé de cheval. Fait inédit, le maire
d’Alès a écrit au délégataire des arènes pour que
le rejoneador soit déprogrammé. En vain. Si la
corrida est finalement tombée à l’eau, c’est en
raison de la pluie battante...
Un cas de tuberculose
à la Casa musicale de Perpignan
Une tuberculose pulmonaire a été diagnostiquée chez un enseignant de la Casa
musicale de Perpignan. Quatre classes de l’école Jordi-Barre ont été en contact avec lui.
T
oux, douleurs dans
la poitrine, “coup
de pompe” général, perte de poids,
fièvre et sueurs nocturnes...
Alors que sept cas de tuberculose viennent d’être détectés dans le Val-de-Marne
(dont cinq dans un lycée),
l’Agence régionale de la Santé (ARS) lançait une alerte
hier dans les P.-O. : «Une tuberculose pulmonaire a été
diagnostiquée chez un enseignant de la Casa Musicale(1).
Le professeur est soigné, et
son état de santé n'inspire
aucune inquiétude» explique un communiqué. Un cas
d’infection avéré mais pour
l’heure isolé.
Joint hier soir par téléphone,
le Docteur Axel Wiegandt,
médecin ARS, se voulait rassurant : «C’est une maladie
rare (2) mais qui réapparaît
depuis qu’il n’y a plus l’obligation vaccinale BCG. Elle
se soigne d’autant mieux
que le dépistage est précoce
et sa transmission n’est pas
systématique».
Une centaine d’élèves
de l’école Jordi-Barre
Informer, pour éviter toute
panique. Voilà l’objectif de
ce message principalement
destiné aux parents des quatre classes de l’école Jordi-Barre qui ont cotoyé l’enseignant. Au total, près d’une
centaine de gamins suivaient
ses cours de musique et «la
possibilité d'une transmission du bacille tuberculeux
ne peut être totalement écartée» prévient l’ARS qui précise que «la maladie se transmet de personne à personne
S La Casa est restée ouverte
au public hier. Photo Ph. Rouah
par voie aérienne à l'occasion de contacts fréquents et
rapprochés».
D’ores et déjà, «les personnes concernées de la Casa
Musicale ont été recensées et
informées par le Centre de
Lutte antituberculeuse pour
un dépistage. Il sera également proposé aux parents
des enfants des quatre classes concernées, un examen
systématique à la recherche
d'éventuels signes d'infection. Toutes les personnes
concernées vont être prévenues pour faire le dépistage ».
Dans un premier temps, le
dispositif mis en place par le
Centre de lutte anti-tuberculeuse s’évertue à recencer et
centraliser les “contacts”, «à
commencer par les proches
et le cercle familial du patient», avant une prise en
charge éventuelle. Si la profilaxie est détectée, les recherches seront alors élargies.
Un dépistage (injection, radio du thorax et examen) sera proposé pour déceler les
cas d’infection qui feront
l’objet d’un traitement pré-
ventif : «Il s’agit principalement d’un traitement par antibiotiques» précise le spécialiste. Avant d’ajouter : «Il
n’y a pas de panique à
avoir». Pas sûr que les parents concernés entendent
ce message.
Une réunion d’information
devrait être organisée à leur
attention demain matin, «la
maladie ne se déclare pas du
jour au lendemain et il nous
faut du temps pour mettre
en place toute la logistique»
explique le médecin ARS.
Jean-Michel Salvador
◗ (1) Structure municipale vouée
à la pratique et au développement
des cultures urbaines.
◗ (2) Avec 5 187 cas de tuberculose déclarés en 2010 (- 1,7% par
rapport à 2009 selon l'Institut de
veille sanitaire), la France est
considérée comme "un pays à faible incidence de tuberculose".

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